Fiction: Indifférence

Quand une fille ayant perdu le goût de tout depuis qu'elle ne regarde plus les cerisiers en fleur se rend compte de son indifférence grâce à un prof peu banal ça donne ce one-shot!
Général | Mots: 3713 | Comments: 3 | Favs: 4
Version imprimable
Aller au
pretty-chan (Féminin), le 23/12/2009
Mon dernier one-shot! Je l'aime plutôt bien mais j'ai l'impression que je rentre dans de la philosophie et de la psychologie alors que je maîtrise pas du tout ça ==" A la base ça devait être une histoire d'amour impossible mais ça a dérivé dans un tout autre style (la romance est plus sous-entendue...). En plus, le personnage principal se comporte vraiment différemment par rapport au manga mais c'était nécessaire. Enfin, j'espère que malgré tout ça, vous passerai un agréable moment à lire ce one-shot!
Bonne lecture!




Chapitre 1: Indifférence



C'était une journée d'avril comme les autres...

Ce matin-là, comme tous les matins, je me mirais maintes et maintes fois dans la glace. Je me coiffais et me recoiffais, j'ajustais et réajustais le col de ma chemise, enfin bref, je me préparais soigneusement... à aller au lycée. Non, je n'allais pas à un rendez-vous. Mais j'aimais toujours me préoccuper de mon apparence. Non, je ne cherchais à séduire personne: je n'étais encore jamais tombée amoureuse. C'était juste une manière de rester respectable et normale pour les autres.

Toujours fraîche et souriante, je lançai joyeusement à ma mère qui sortait de la douche "A ce soir!" comme à mon habitude.
Mon quotidien n'avait rien de palpitant. Il se résumait en ces quelques mots: école, travail et maison. Je ne sortais presque jamais, je n'invitais et n'étais invitée par personne.
Sur mon chemin, je ne les remarquais plus, ces cerisiers bordant ma route. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, je flânais et je les admirais, surtout au printemps, où leurs fleurs avaient enfin éclos pour mon plus grand bonheur. Maintenant, même si avril pointait le bout de son nez, jamais je ne prenais le temps de regarder autour de moi. Pourquoi, me diriez-vous? Je ne suis pourtant ni déprimée, ni emplie de chagrin ou de colère, au contraire: aucun sentiment ne me submergeait. J'étais une coquille vide, sans âme, sans motivations. Comme ma coquille ne contenait rien de bien important, je m'efforçais d'en prendre soin, de la regarder. C'était je crois la seule chose que j'admirais.

Ennuyeuse. Voilà comment je qualifiais ma vie. Comment faisait-il, mon meilleur ami, à rire aux éclats toutes les secondes pour un rien et d'un rire si clair et si sincère qu'il en devenait contagieux? Comment pouvait-on avoir de si grandes ambitions, de si grands rêves? Moi, je ne crois plus aux rêves. Depuis que je ne regarde plus ces cerisiers en fleurs.

Tiens, Ino, je ne l'avais même pas remarquée. En la voyant si enjouée arriver vers moi, je ne pus m'empêcher de repenser à notre enfance, quand nous courions dans les plaines en riant pour je ne sais quelle raison puis quand, épuisées, nous nous étalions sur l'herbe humide discutant de tout et de rien. J'ai l'impression d'être usée maintenant. Cette petite étincelle que j'avais s'est éteinte avec le temps. Pourtant, elle, son étincelle brille toujours et cherche à raviver la mienne, en vain.
Maintenant, elle me parlait. Sûrement de ce garçon qu'elle dévorait des yeux. Parfois, je l'enviais: elle au moins, elle semblait heureuse. Moi, je ne pouvais que sourire pour préserver mon image de fille sans histoires. Je hochais la tête de temps à autres, par respect, pour lui faire croire que j'étais captivée par son monologue.

Mon meilleur ami nous rejoignit, tout sourire. Il parlait tellement fort que je ne pouvais que l'écouter.
- Salut les filles, ça va?
- Aucun problème! articulais-je en essayant de paraître la plus naturelle possible.
- Vous saviez qu'il y avait un nouveau prof au lycée?
- Naruto, il est arrivé il y a une semaine déjà! T'es une guerre en retard comme toujours!
- Oups, désolé.
Il y a quelques mois encore, j'aurais fait la même réflexion qu'Ino, en lui donnant en prime un coup sur la tête en insistant bien sur le fait qu'il était idiot. Mais maintenant....
- Dis, tu n'es pas très enthousiaste ces temps-ci, t'es sûre que ça va? me demanda Naruto.
- Non non, ne t'inquiètes pas, tout va bien!
- Je te trouve tout de même bien calme!
- J'ai simplement décidé de devenir moins agressive.
Cette réponse ne semblait pas le satisfaire. Il se gratta la tête puis se tourna vers Ino sûrement plus prompt à discuter que moi.
C'est difficile à imaginer mais avant, j'étais très impulsive et je parlais souvent pour ne rien dire. Je me rends compte maintenant comme cela a dû être difficile pour mes compagnons de me supporter. Mais je crois aussi... que ça leur manque.

Sans m'en rendre compte, j'avais atterri dans ma classe et je m'étais assise à ma place habituelle. Un brouhaha infernal se mit en place doucement, comme le professeur de français n'arrivait toujours pas.
Après quelques minutes d'attente, la porte s'ouvrit enfin. Mais ce n'était pas le professeur de français habituel qui apparut, c'était un homme plutôt jeune mais pourtant aux cheveux grisonnants un peu dans le vent, habillé de manière classe mais à la fois décontractée mais qui surtout portait un étrange masque sur le visage. En y regardant de plus près et en fouillant mes souvenirs, mon cerveau l'identifia comme un personnage que j'avais déjà croisé auparavant dans les couloirs: c'était lui, le nouveau dont parlait Naruto tout à l'heure.
Personne ne semblait l'avoir remarqué, sauf moi. Étrange, moi qui ne remarquais jamais rien.
Il plaqua violemment les paumes de ses mains sur le bureau, ce qui eut effet de calmer les élèves. Un "ooooooh" mêlant admiration et surprise raisonna dans la classe.
- Bonjour à tous. Votre ancien prof de français étant indisponible pendant toute l'année scolaire qui va suivre, je le remplace. Je me nomme Hatake Kakashi mais appelez-moi Kakashi.
Un autre "oooooh" entièrement d'admiration cette fois raisonna encore dans la pièce. Je sentais derrière moi le regard des groupies qui tombaient déjà sous le charme de notre nouveau professeur principal.
- Nous allons commencer où vous étiez arrivé. Prenez votre bouquin à la page 216 et....
A partir de ce moment, je déconnectai. Je fixai un point au tableau tout en prenant mon livre tel un automate. La journée s'annonçait déjà fort palpitante.

Les semaines passèrent. Je compris en peu de temps que ce Kakashi arriverait toujours en retard. Ça ne m'intriguait pas plus que ça. Mais par contre, cela me dérangeait un peu: le brouhaha qui précédait son arrivée me fatiguait.
Un jour, il nous posa une question très simple et pourtant compliquée pour moi.
- Quel est votre but dans la vie?
Naruto s'empressa de clamer qu'il désirait devenir président coûte que coûte. Ino rêvait elle de rencontrer l'homme de ses rêves. Chacun s'exprimait avec enthousiasme. Bien entendu, il fallait qu'il me remarque.
- Et toi, la fille aux cheveux roses? lança-t-il, comme il n'avait toujours pas intégré nos prénoms, quel est ton but dans la vie?
- Je ne sais pas... répondis-je sans réfléchir et toujours avec ce sourire poli et courtois dont j'avais le secret.
Il fronça les sourcils puis répéta la question. Je me contentais de répondre toujours sur le même ton "Je ne sais pas." comme si je m'attendais à ce que cette réponse le satisferait.
- Bon, je crois bien qu'il est inutile d'insister. Peut-être cela passera-t-il mieux par écrit.
Pourquoi s'acharnait-il? Je ne représentais rien, parmi la poignée d'élève à qui il enseignait. Pourquoi voulait-il tant une réponse?
Il nous ordonna de prendre une feuille et d'y noter tout ce qui nous passait par la tête quand il posait cette question: "Quel est votre but dans la vie?"
Je voyais au loin Hinata, une fille plutôt timide, qui s'était mise à remplir la feuille sans réfléchir. Elle n'avait pas eu le courage de s'exprimer et le prof n'avait pas autant insisté qu'à moi. Pourquoi?
Je ne m'en étais pas rendue compte mais, c'était la première fois, depuis que je ne regardais plus ces cerisiers en fleur, que quelque chose me turlupinait autant.
La sonnerie retentit et chacun dût rendre sa rédaction au professeur.
Il s'approcha de moi et réclama la copie, visiblement impatient. Je lui tendis sans aucune honte une feuille vierge. En y réfléchissant, cela était contraire à l'image respectable et propre que je voulais préserver. Il me regarda d'une manière étrange puis me rendit ma copie blanche.
- Je vois que tu es très expressive. remarqua-t-il ironique.
Malgré cette remarque, je ne me révoltais pas. J'étais plongée dans mon mutisme.
- Saches tout de même que j'attends une réponse. Et j'attendrais le temps qu'il faut.
Il n'ajouta pas un mot. Je le vis s'éloigner et ranger les copies. La salle de classe était vide. Il n'y avait que lui. Et moi.
Mais moi, je n'étais qu'une jolie coquille vide, une poussière dans ce monde agité que je ne comprenais pas. Comment pouvait-on avoir une motivation?
- Tu sais, Sakura Haruno, commença-t-il, se remémorant du prénom inscrit sur ma feuille, tout le monde a un but dans la vie. Qu'il soit ambitieux ou pas, tout le monde a un rêve dans ce bas monde. Je suis sûr qu'au fond de toi, tu en as un.
Une question me brûla les lèvres. Depuis quand je n'avais pas posé de questions? Sûrement depuis que je ne regardais plus ces cerisiers bordant ma route.
- Et vous, quel est votre but dans la vie?
- Moi? Oh, il est tout simple! Mais... je ne te le dévoilerai pas tant que tu ne m'auras pas dit le tiens.
Il voulait jouer avec mes nerfs?
- Pourquoi! Pourquoi insistez-vous pour que je vous donne une réponse! Je vous l'ai dit, je ne sais pas!
- Pour moi ce n'est pas une réponse.
Quoi? Je commençais à m'énerver? Impossible... pourquoi ce prof captait-il mon attention?
- Si tu veux remplir ta coquille, ouvre-la!
- Quoi?
Il s'en alla sur ses mots, me laissant seule dans cette classe vide.
Je me levais, mon sac sur le dos, prête à rentrer chez moi. Des questions, encore des questions. Elles se noyaient dans ma tête. Comment une coquille vide pouvait donc se poser des questions? Comment une fille ne se souciant de rien mise à part de son image pouvait-elle essayer de chercher, juste pour une personne, un but dans sa vie?
Je franchis la porte, le couloir était désert. Je marchai regardant droit devant moi, la tête haute et toujours droite, même si personne ne me voyait. Enfin, presque.
Je me retournais soudain pendant ma marche, sentant une présence. Et là je le revis. Il était là, je le voyais à peine mais pourtant je savais qu'il souriait. Malgré la distance, malgré son masque, je le sentais, il souriait. Il me souriait.
Mon cœur commença à battre plus vite et plus fort. Je savais sans me regarder dans une glace que mes yeux s'écarquillaient et que ma bouche forma un "o" de surprise. Quelqu'un venait de fendre une partie de ma coquille. Et ce quelqu'un, c'était lui, Kakashi Hatake.

Le lendemain, rien ne se passa. Le jour d'après non plus. Et le jour encore après non plus. Seulement, moi, je sentais que quelque chose se passait. Mais je ne voyais pas quoi. Peut-être que ma coquille m'empêchait de voir.
Ce jour-là, c'était la première fois que j'avais envie que cette fichue coquille disparaisse. Cette coquille qui a enfermé mon cœur et qui l'a vidé de tout, depuis que je ne contemplais plus les cerisiers en fleur.
Les jours s'écoulèrent. Ce Kakashi ne m'interrogea plus sur cette question. Je croyais qu'il avait oublié. Je croyais qu'il m'avait oublié. Il était normal, pour quelqu'un d'aussi brillant, d'ignorer une fille sans âme ni ambition.
Même s'il ne revint pas sur cette question, je continuais de chercher un but à ma vie. Je comptais un jour arriver devant lui et lui dire "Ça y est, je sais enfin répondre à votre question."
Ce fut le temps des examens. J'étudiais sans relâche. Je ne savais même pas pourquoi. Finalement je n'avais toujours pas trouvé mon but dans la vie: je croyais que je l'avais trouvé, de part cette envie de travailler. Mais ce n'était pas parce que je voulais réussir que je faisais ça. Alors, c'était pour quoi?
Je n'avais aucune crainte. J'aurai les points que je mérite. Ces gens stressés, attendant leurs résultats, réussir était-il leur but dans la vie? Non. Alors pourquoi accorder de l'importance à tout cela? Moi même je ne comprenais pas pourquoi je m'étais mise à étudier. Peut-être parce que je n'avais rien de mieux à faire.

A la veille de l'annonce des résultats, j'étais sereine, ou plutôt indifférente. Oui, c'était ce mot que je cherchais, ce mot qui définissait mon humeur de tous les jours. L'indifférence, je la côtoyais et elle était devenue mon compagnon. Elle s'était installée dans ma vie sans que je n'y prenne garde, régnant sur tous les autres sentiments humains.


Au supermarché, alors que je prenais le dernier pot de confiture de framboise du rayon, je vis dans le rayon parallèle au mien une tête qui m'était familière. Habituellement, je ne l'aurais pas remarquée. Mais il s'agissait de mon prof de français. Que faisait-il là? La question était bête, il faisait ses courses comme tout le monde. Il ne semblait pas m'avoir vue. Peut-être même qu'il ne me croiserait pas du tout, prenant un autre chemin que le mien.
Je saisis le pot rapidement et m'apprêtait à le poser dans le panier quand je sentis une présence derrière moi. Comme ce jour où il était là, à me sourire. Seulement là, il était beaucoup plus proche.
Il souriait, sans même le regarder je savais qu'il souriait. Comme la dernière fois.
- Oh, c'était le dernier pot de confiture de framboise. C'est dommage.
Je pris la peine de me retourner. J'aurais sûrement poussé un hurlement de surprise si je n'étais pas dans un supermarché. Il posait sa main sur mon épaule et sa tête ahurie était juste à côté de la mienne.
- Bien le bonjour mademoiselle Haruno!
Je pensais qu'il ne serait pas utile d'articuler ne serait-ce qu'un mot de politesse.
- Vous aimez les framboises?
- Pas spécialement mais ma mère en raffole.
Pourquoi lui parlai-je de framboise? Étais-je en train de devenir idiote?
- Alors, cette question, vous y avez pensé?
- Oui...
Non, je n'étais pas censé le lui dire! Je ne voulais pas qu'il soit satisfait de son sadisme.
- Et la réponse, toujours pas j'imagine.
- Non, toujours pas.
Il se redressa. Je tournai la tête. Et là, il me regarda longuement. Je ne savais pas comment traduire l'expression émise de son visage.
Si c'était n'importe qui d'autre, cela ne m'aurait pas dérangé. Mais là, la gêne prit le dessus sur l'indifférence.
Je détournai la tête. Pourquoi me fixait-il comme ça? Qu'est-ce qu'il attendait?
- A....arrêtez de me regarder comme ça!
- Oh, excuse-moi! Bon, je m'en vais terminer les courses, à bientôt!
Il s'apprêtait à s'en aller mais il s'attarda sur de la confiture de fraise, qui ne semblait pas être à son goût.
Il allait repartir, il allait s'en aller. S'éloigner de moi. Pourquoi? Pourquoi voulais-je... qu'il reste?
- Attendez! suppliai-je presque sans m'en rendre compte.
Kakashi se tourna vers moi. Il ne paraissait même pas surpris. Vite, je devais inventer quelque chose à dire!
- Heu, si vous aimez tellement la confiture de framboise, tenez....
Je lui tendis le précieux pot de confiture qu'il saisit toujours avec ce sourire que je ne voyais pas à cause de son masque mais que je pourrais sentir à des kilomètres à la ronde.
- Tu te sens seule?
- Un peu.
Tiens, je lui avais répondu directement. Pourquoi? Avais-je envie de me confier à lui? A mon prof?
- Tu n'as aucune raison de te sentir seule. Tu te sens seule à cause de ta coquille coupée du monde. L'indifférence, c'est le nom que je donnerais à ta coquille.
Et sur ces mots, il s'en alla, comme s'il n'avait jamais été là.
Je continuai mes achats mais mon état d'esprit était différent: perturbé et agité. Depuis quand cela ne m'était pas arrivé? Plus la peine de se poser la question, je le savais: depuis que je ne regardais plus les cerisiers qui bordaient le chemin.
L'indifférence, hein? L'indifférence serait la cause de tout? L'indifférence serait... nuisible? Cette indifférence que j'ai pourtant traîné sans qu'elle ne me dérange, maintenant, il s'avérait qu'elle soit la raison de ma perte d'humanité.
Moi qui croyais qu'avec cette indifférence comme compagnon, je ne me sentirais plus seule. Il n'en est rien, maintenant. L'indifférence ne me permettait pas de répondre à toutes ces questions que je me posais. Et surtout à cette question: quel est le but dans ma vie?

Le lendemain, je croisais dans la rue Ino et Naruto. Ce dernier m'aborda chaleureusement. Pour la première fois, j'eus envie de sourire sans pour autant vouloir préserver mon image "polie" que je dégageais.
- Sakura-chaan! C'est aujourd'hui qu'on saura si on passe ou pas, j'espère que tout ira bien pour toi!
Je me demandais toujours pourquoi se souciait-il de moi alors que c'était lui le plus en danger parmi nous.
- Sakura, est-ce que ça va? On ne te reconnait plus! s'inquiéta Ino.
Voyant que je ne répondais pas, elle s'adoucit et posa sa main sur mon épaule, me regardant droit dans les yeux.
- Tu sais, si tu as problème, on sera toujours là pour toi. Tu peux compter sur nous!
- Ouais, n'hésite pas si t'as un problème!
Je ne répondis rien. Je me contentais de leur sourire. Parce que j'en avais envie.
Ils sourirent à leur tour. Ce jour-là, je pus remarquer qu'Ino et Naruto possédaient de très beaux yeux bleus. C'était la première fois que je le remarquais. Et la première fois depuis que je ne regardais plus les cerisiers que quelque chose m'émerveillait autant.
Je sentais que ma coquille se brisait peu à peu.
Il avait raison: je n'étais pas seule.

Finalement, même après tout ce temps, je ne savais toujours pas répondre à cette question: quel était mon but dans la vie. A la vue de mes résultats, pour la première fois, le sentiment de fierté m'envahit. Je renaissais, peu à peu. Ma coquille se remplissait petit à petit. Peut-être n'était-elle plus aussi reluisante qu'avant mais ce n'était pas cela qui comptait: c'était ce qu'elle contenait.

Naruto et Ino étaient là, ils me félicitèrent. Ils avaient toujours été là. Je n'avais pas besoin de l'indifférence pour me sentir moins seule, j'avais besoin d'eux. De leur chaleur, de leur amitié.... et dire que tout ça a sans cesse était près de moi, même quand ma coquille restait vide.
L'indifférence rend tellement aveugle.

Le jour de la rentrée, je me sentais bien. Je recommençais à parler de tout et de rien. Mes amis semblaient si heureux.... qu'est-ce que ça me remplissait de joie! Ma vie ennuyeuse ne l'était plus, pourtant elle n'avait pas tellement changée: c'était moi qui avait changé. Mon indifférence qui s'en était allé définitivement.

Un rayon de soleil m'éblouit. J'eus envie de rire sans raison. Et je ne me retins pas. Mon rire fut contagieux, comme celui de mon meilleur ami. Maintenant, je savais comment il faisait: il riait sincèrement, quand il en avait envie. Et naturellement, son entourage le suivait. Ces choses simples suffisaient à rendre notre vie moins ennuyeuse et monotone. Pourquoi ne l'ai-je pas compris plus tôt?

Je m'installai donc à ma place habituelle. Notre premier cours de cette année scolaire allait débuté. Et c'était le cours de français. J'allais le revoir, celui qui m'avait fait ouvrir les yeux. Il n'avait pourtant pas fait grand-chose... il avait juste été là. Je ne le remercierai jamais assez.
C'est pourquoi, je devais répondre à sa question.
Je m'attendais à ce que ce brouhaha habituel continue pendant de bonnes minutes. Mais ce n'est pas Kakashi Hatake qui entra, c'était notre ancien prof de français. Le bruit s'arrêta à son arrivée. Des chuchotements fusèrent.
Que croyais-je? Ce n'était qu'un remplacement! Il devait partir tôt ou tard.
J'avais pourtant envie de le revoir. J'avais envie de lui répondre.

Et, tout d'un coup, la réponse me parut évidente.
Je devais le lui dire.
Je devais le retrouver.

Dès que la cloche sonnât, je m'empressais de courir, courir. Je devais le retrouver. Et lui dire.

J'entrai dans le supermarché.
Je cherchai des yeux le rayon des confitures.
Et je le vis. Ses cheveux grisonnants, son masque cachant une grande partie de son visage, son style à la fois classe et décontracté. Il cherchait sûrement encore ce pot de confiture à la framboise.
Je n'hésitais pas une seconde. Je marchais vers lui, dénichant au passage le dernier pot de confiture tant recherché.
Je le pris et le lui tendis. Il se retourna.
- Ce n'est pas ça que vous cherchez?
- Oh si, merci Sakura!
Il me fixait toujours du regard. Je crois qu'à ce moment, je rougissais. Je pris une grande inspiration et...
- Je sais! Je sais maintenant quel est mon but dans la vie.
- Ah oui? Alors quel est-il?
- Mon but dans la vie.... est d'être heureuse. Et de rendre heureux ceux qui me rendent heureux. C'est ça, mon but maintenant.
- Oh....
- Et vous! Quel est votre but dans la vie?
- Il est le même que le tiens Sakura. Être heureux et rendre les gens que j'aime heureux. Et tu fais partie de ces gens.
Il posa sa main chaleureuse sur mon épaule. Je le sentis encore, son sourire.
- Merci.
Il me remerciait? Mais non, c'était à moi de le remercier.
- Mais non, c'est moi qui dois...
Il avait disparu.
- ...vous remercier.
Je ne savais pas pourquoi mais j'avais l'impression que je ne lui parlerais plus avant longtemps.
J'étais sûrement en train de sourire.
"Merci..." pensais-je encore de tout mon cœur.

Alors que je m'éloignais du rayon, je me retournais une dernière fois. Je le vis remettre le pot de confiture de framboise là où il était.
Il me vit encore une fois et me sourit. Je lui rendis son sourire.
Il n'était plus nécessaire de le regarder à présent. Je savais que je ne le reverrais plus.

Il avait juste attendu ma réponse.
Pour ensuite disparaître.

Je sortis du supermarché. Je croisais comme toujours mes meilleurs amis. Nous parlions encore de tout et de rien. J'étais heureuse. Il ne restait plus qu'à ce que ça dure. Et à ce que mes amis et ma famille le soient pour le restant de leur vie.

Le lendemain, sur le chemin de l'école, je m'attendais à une journée comme les autres. J'allais encore insister sur le fait que Naruto était idiot. J'allais encore recevoir des remarques sur ma coiffure d'Ino ce qui entraînerait une dispute... qui se terminerait par un fou rire.
Alors qu'ils me parlaient justement, Ino remarqua.
- Tu as un truc dans les cheveux Sakura!
Je m'empressais de l'enlever. C'était...
- Un pétale de fleur... de cerisier?
Et là, je levais les yeux. Et je les vis: ces cerisiers en fleurs magnifiques qui perdaient un peu de leurs pétales. Ces cerisiers que j'avais ignorés... jusqu'à ce que je rencontre celui qui m'a sauvé, Kakashi Hatake.

C'était une journée d'avril comme les autres...



Voilà! Oui je sais c'est bizarre comme fic et en plus le titre est vraiment nul mais j'espère tout de même que ça vous a plu... des commentaires?





Chapitres: [ 1 ] Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: