Fiction: Un Ange déchu, un ange noir (terminée)

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Elle s’éveilla doucement dans son lit. Elle savait qu’il était un peu tôt, mais c’était bientôt l’heure d’aller en mission. Mais pourtant elle n’avait pas envie de quitter son lit. Et puis les couvertures sentaient si bon et il y régnait une telle quiétude. D’où lui était venue cette soudaine fainéantise ? Elle se doutait bien de la raison. Elle tenta de se dégager des couvertures entourées assez serrées autour de son corps quasi-nu. Elle tenta de s’en dégager, mais la couette grogna et la serra brusquement contre elle. Cette couette s’appelait Uchiha Itachi, et cela faisait bientôt plus de six mois qu’ils étaient ensembles. Le mois de juillet était en son milieu, et leur relation s’était intensifié en un point qui frisait l’irréel. Mais elle savait que ce n’était qu’une utopie. Elle sentit le souffle chaud de son amant dans son cou et frissonna.

Mais elle finit par se dégager en se substituant à un clone. Elle enfila une tenue de combat appropriée, sans fanfreluches, juste une tenue noire, parce que ce jour était particulier. Elle devait faire le tour de mes informateurs quand à la guerre. Et elle ne devait pas montrer ma véritable apparence. C’était pour cela qu’elle avait volé un objet très intéressant dans le centre de recherches de Konoha, et elle en avait étudié le fonctionnement qui ne différait pas trop des marionnettes et des automates qu’elle faisait par certains aspects. Pas question d’utiliser un jutsu de transformation et de risquer de me faire repérer si elle manquait d’attention. Non, ce petit objet, qui puisait de lui-même dans mon corps le chakra et me fournissait une couverture indétectable qui ne s’arrêtait que quand j’étais à cours de chakra, quand elle s’arrangeait pour qu’il ne puise pas mon chakra ou quand il était éloigné de moi de quelques centimètres. Il avait la forme d’un collier tout simple qu’elle portait souvent comme un ornement dans mon cou. Aussi personne ne s’en étonnait. Il était simple, une pierre noire aux reflets gris sur une chainette en métal argenté, sans doute de l’aluminium. Elle le mit, et attendis quelques instants que le cristal de la pierre s’accorde à mon flux de chakra. Aussitôt une jeune femme blonde se retrouva face à moi.
Elle revêtit un simple loup opaque et relevais les courts cheveux lisses et dorés dans ma nuque. Elle venait de prendre l’apparence d’un malfaiteur assez connu qui se trouvait dans le bingo book et que tout le monde nommait l’Epéiste Aveugle. Elle regarda encore l’homme endormi dans le lit. Et elle sentit son cœur se serrer en se cachant assez horrible, car elle allait lui infliger beaucoup de choses. Elle se raidit et se résolut à accepter toutes les conséquences de ses actes. Les cauchemars qu’elle faisait ne revenaient que très rarement, et toujours il était là pour la rassurer. Il était devenu sa seule ancre dans la réalité, quand les visions atroces de tous ces morts, d’elle, de Madara se faisaient trop oppressantes. Avant de s’enfuir dans la nuit, elle lui lança un baiser de loin.

Elle ne revint que plusieurs heures plus tard. Elle se substitua à nouveau au clone et le fit disparaitre. Elle se resserra vers son corps chaud et se tiédit peu à peu. Bientôt, elle s’endormit une nouvelle fois. Itachi l’avait réveillé quelques heures plus tard, et leur vie de couple avait reprise. Ils n’avaient pas peur de se montrer en public, qu’importait les regards des autres. L’Uchiha savait que la jeune femme qu’il tenait par la main, qui lui souriait gardait une note triste chaque fois qu’elle le regardait. Non, ce n’était pas de la tristesse, mais du remords. Ce n’était certainement pas par rapport à leur union, il la savait sincère quand leurs lèvres se rencontraient, quand elle veillait sur son sommeil. Mais il avait bel et bien l’impression qu’elle lui cachait des choses, bien trop de choses. Il percevait la tension dans la pièce quand elle et Madara s’y trouvaient. Se pourrait-il qu’elle connaisse la réelle identité de Tobi ? Il ne savait pas ce qu’elle avait, et cela l’affectait aussi. Il tentait de lui arracher parfois un sourire quand ils avaient leurs silences mornes, mais il était de plus en plus impatient. Il cherchait le bon moment de faire sa demande en mariage. Et elle était souvent absente ces derniers temps, le jour ou la nuit, prétextant des entraînements et d’autres choses, mais il ignorait ce qu’elle faisait réellement. Durant ces instants, il se sentait esseulé, mais savait qu’elle refusait catégoriquement qu’il vienne avec elle à ces prétendus entraînements. Et le soir elle rentrait morte de fatigue et s’enfermait dans une pièce où elle écrivait. Parfois des mots, parfois des calculs. Elle cachait toute sa production manuscrite et il ne pouvait que deviner ce qu’elle pensait. Elle se détachait des gens, pour ne pas les inquiéter. Elle ne voyait Taku que plus rarement, écourtant ses visites à l’enfant. En un sens il pouvait comprendre qu’elle refusait de l’influencer, pour qu’il ne suive pas la même pente qu’elle.

Les derniers mois de l’été se succédaient et la guerre se profilait à l’horizon. Bientôt vint le dernier soir avant que le brun retourne au village de la feuille pour combattre là bas. Elle, devait rester à Suna avec quelques déserteurs, mais le plus gros était centré sur Konoha. Ce soir là, elle ne le vit pas revenir. Alors elle alluma une bougie. Son père lui racontait souvent quand elle était petite, que si on attendait quelqu’un, il fallait laisser brûler une flamme vive, et ne jamais la laisser s’éteindre avant que cette personne n’arrive à destination. Et il lui avait dit que chaque étoile dans le ciel était une de ces flammes que l’on n’avait jamais éteintes pour ne pas perdre d’espoir. Elle avait déjà expliqué cela à son petit ami, et il l’avait souvent retrouvé à regarder par la fenêtre, anxieuse avec une bougie allumée.
Mais il ne venait toujours pas et elle finit par s’endormir. Elle fit à nouveau ce rêve. Généralement il était là pour l’arrêter en plein milieu, avant que tout n’arrive. Et quand elle se réveilla, tous ses doutes et sa culpabilité l’assaillirent, et soudain, le fardeau fut trop lourd à supporter. Elle s’effondra soudain comme en morceaux. Mais quand il rentra, il ne trouva personne dans la maison. Des bougies fondues étaient sur le rebord de la fenêtre. Le lit était défait mais les draps étaient froids. Si son occupante y avait dormi, elle l’avait quitté. Ce fut alors qu’il la distingua, dans un coin de la pièce, en train de pleurer en silence. Il approcha sa main et vit son visage ravagé par les larmes. Il commença par la rassurer, et l’entendait gémir en sanglotant sans bruits, comme si elle n’était qu’une petite fille. Il ne sut pas qui le premier embrassa l’autre, quelle fut la main qui se glissa sur le corps de l’autre, ni à quel moment le lit arriva en dessous et qu’ils se retrouvèrent tous deux à ne faire plus qu’un seul être. Ils s’endormirent dans un mélange de soulagement, d’amertume, de chagrin, et la peur de ne plus jamais se revoir.

Le lendemain matin elle se réveilla et se remémora la soirée. Songeant soudain qu’ils n’avaient pas pris leurs précautions quand à leur rapport nocturne, elle fouilla dans sa boite à pharmacie et avala une pilule du lendemain. L’autre côté du lit était vide, il lui avait laissé un petit mot avec une enveloppe. Dans l’enveloppe elle trouva une bague. Une bague toute simple, mais elle en comprit la signification avant même de lire le message qui l’accompagnait. Elle garda le bijou dans sa poche et alla manger. Plusieurs jours passèrent dans une tension extremme. Elle venait de se recoucher et de se rendormir après la dernière alerte d’essai pour l’attaque. Maudissant cette guerre qui lui sucrait des heures de sommeil, elle se leva d’un pas mal assuré. Cela faisait une semaine qu’elle n’avait pas vu Itachi, et son absence lui pesait. Elle s’habilla tranquillement en prenant un soin maniaque à bien s’armer.

Ce fut alors que les rumeurs des combats qui se déroulaient dehors atteignirent ses oreilles. Immédiatement elle se coucha sur le sol avant qu’une bombe fasse éclater les vitre de tout l’étage. Presque aussitôt prête au combat elle sortit dehors et sauta par la fenêtre rejoindre l’homme qui était sensé la conduire à la parcelle de village qu’elle devait défendre. Deidara et sa couette de cheveux fins lui adressa une grimace de ses bouches multiples, avant de faire exploser plusieurs autres ninjas adverses.
_ T’aurais pu trouver plus doux comme réveil, lui reprocha-t-elle.
_ T’avais qu’à te lever, tiens, ça m’aurait évité de gâcher de l’argile. Tiens, c’est là que tu descends.
_ Merci pour la ballade Blondie.
Avant qu’il n’amorce le moindre mouvement, elle avait déjà sauté de son moyen de locomotion et se réceptionnait dans une roulade assez chaotique sur le toit d’une maison. Le combat ne tarda pas à venir à sa rencontre. Elle explosa plusieurs des monstres de l’homme-serpent avant de continuer sa course mortelle. Puis elle se positionna dans un lieu assez reculé mais qui lui assurait une vue panoramique sur la ville ensablée. Puis elle le vit.
_ Le moment est venu, n’est-ce pas ? Ton déguisement n’es guère différend de ton apparence normale au final.
_ C’est parce qu’à ce moment là, je souhaitais savoir si tu me reconnaissais assez après avoir fréquenté mon frère.
_ Je n’ai eu aucun mal à te percer à jour Sasuke. Et si nous en venions au moment fatidique où tu me tues ?
_ Parfait, cela me permettra de tester ma force et la tienne.
_ Et rappelles toi que si je gagne…
_ Je sais quel est notre accord.

Deux Chidoris se lancèrent l’un vers l’autre. Elle devait reconnaître que le gamin était assez impétueux, et avait une certaine expérience du combat. Elle le battrait facilement. Lorsqu’un combattant inattendu arriva dans la partie : Madara. Elle se sentait perdre le fil petit à petit. Mais il n’avait pas le temps de faire s’étendre la bataille. Il invoqua un Amaterasu, et le monde de la jeune femme s’écroula dans un jeu de flammes noires. Tout brûlait, même la pierre. Tout son plan partait à l’eau. Le jeune frère d’Itachi observait le brasier de ténèbres, impassible, tandis que son aîné s’en retournait combattre plus loin, certain d’avoir éliminé la menace qui pesait sur ses épaules. Il faisait chaud, et pourtant elle avait froid, elle sentait partir irrésistiblement pour ailleurs. Elle lança au loin le premier présent d’Itachi, à savoir le bracelet de la saint valentin. Alors comme cela, elle avait échoué. Etait-ce cela mourir ? Partir simplement ? Ne plus retrouver son enveloppe charnelle ? Les larmes qu’elle versa pour son amour impossible s’évaporèrent aussitôt. Elle ne poussa aucun cri quand son corps se changea lentement en cendres. Adieu… Itachi… Elle n’aurait jamais pu répondre à sa demande en mariage. Quelle folie. Et le plan Phoenix serait en marche. Et le monde sombrera dans les ténèbres…




Haha, ça vous en bouche un coin, pas vrai! Le prochain chapitre est le dernier de cette fiction, mais il y a une troisième partie à lire après. Presque tous les secrets seront révélés!

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