Fiction: Frère de ton âme, amoureux de ton coeur (terminée)

Tu ne me reviendras jamais. Je te pardonne car moi seul suis coupable : jamais je n'aurais dû m'éprendre de toi. Toi tu en aimais un autre. Qu'importe, nos destins sont scellés. Comme toi pour lui, je m'offre et je ne te quitterai plus, même si pour cela je dois partir à ta suite.
Romance | Mots: 2172 | Comments: 9 | Favs: 11
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shikacool (Féminin), le 13/12/2009
Hello les gens !

Nouveau OS assez pathétique. M'énerve, je l'ai remanié un paquet de fois, mais il ne me satisfait toujours pas.

Je crois bien que c'est le one-shot où j'ai eu le plus de sources d'inspiration : l'idée de l'écrire m'est venue en découvrant la chanson "Roll with the wind" d'Alexander Rybak (je l'écoutais dans la neige, et elle me faisait penser à la mer... mais bref)

Après, et je pense que cela se verra, mon texte s'inspire d'autres éléments : "La petite Sirène"d'Andersen, Graziella de Lamartine, Pauline de Dumas, et puis un peu de Twilight aussi ^^
Mélangez tout ça, donnez le à une gamine hystéro-romantique qui sort de la prériode romantisme en cours de français, et ça vous donne... un truc qui ressemble à un OS.
Voilou, j'crois que vous savez tout. J'espère que vous aimerez cette fiction plus que moi...

Bonne lecture quand même ^^'

PS : le titre est vraiment minable, mais si vous saviez comment j'ai galéré pour le trouver... Prenez moi en pitié oO




Chapitre 1: OS



Je crois que la prière n’y fera rien. Ni les supplications ni la foi ne m’apaiseront. Cette plaie béante dans ma poitrine ne se refermera-t-elle donc jamais ? Ne pourrai-je trouver réconfort même dans la religion ?

Dieu a dit, dans les 10 commandements : « Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. »

Sasuke, tu as été un frère. Tu as été mon frère d’arme, mon frère de cœur. Tu n’as jamais voulu véritablement me blesser, je pense. Et pourtant tu m’as arraché la personne la plus chère à mes yeux.

Elle n’était rien pour toi, tu étais tout pour elle ; elle était ta servante, ta femme, ta bonne étoile, ton ange gardien et tu la repoussais. Mais elle était à toi, que tu le veuilles ou non. Toute sa vie elle s’est donnée, toute sa vie tu l’as rejetée. Tant et si bien qu’au final elle n’était plus rien du tout.

Elle était à toi. Elle était à toi, à toi mon meilleur ami, mon frère, et je l’ai convoitée. Oh, oui, comme je t’ai envié, comme je l’ai désirée. J’ai été terriblement jaloux, il m’est arrivé de te haïr et j’en ai honte, si tu savais.

Le pire dans tout ça c’est que tu n’as jamais cédé à ses avances : tu ne te rendais pas compte de ta chance, quelle femme tu avais à tes pieds. Combien de fois a-t-elle pleuré à cause de toi, combien de fois l’ai-je consolée, moi l’ami invisible à son amour ? Ca fait mal, tu sais. J’aurais tout fait pour elle ; elle est morte pour toi.

Sakura, cette pâle et tendre fleur de cerisier, que j’aurais tant voulu mienne, cette femme exceptionnelle s’est tuée. Pour toi. Pour cet amour que tu n’as jamais daigné lui rendre.

Sakura, ma Sakura-chan, comme j’aimais te le clamer. On se connaissait depuis touts petits, au début tu ne pouvais pas me sentir, mais tu as fini par briser ta carapace, j’ai finalement eu, j’ose espérer, une place dans ton cœur. Cette place réservée à l’ami attentif et compréhensif, toujours là pour te faire rire et sécher tes larmes.

Mais tu n’es plus là, tu es partie ! Jamais tu ne sauras, jamais tu ne m’aimeras comme tu l’aimais lui. J’ai si mal, si tu savais, Sakura-chan.

I won't blame the hurting on you
You left in the sweetest way
I won't say that it's you
Making me feel this way

Jamais plus je n’entendrai ton rire cristallin. Jamais plus je ne me régalerai de tes sourires en coin, du pétillement de tes yeux émeraude et de ton bras accroché au mien, lors de nos sorties en ville. Tu aimais fourrer tes mains dans mes poches quand tu avais froid, et tu aimais me voler mon écharpe parce que tu savais que moi, j’avais toujours chaud. Et quand tu me la rendais, elle sentait bon la menthe et elle me rappelait toi. De loin, on aurait dit que nous étions frère et sœur. Mais plus que les liens du sang, c’était mon âme qui était jumelée à la tienne.

It's the heart and the soul
And the body and the brain driving me insane
But the wind and the land
And the fire and the rain always stay the same

Comment la Terre continue-t-elle de tourner quand tu n’es plus là ? Comme le soleil réussit il à briller quand tu n’es plus là pour le réchauffer ?

J’ai demandé à Dieu de me faire aimer de toi, il me l’a accordé à moitié. J’ai demandé à Dieu de sauver ta vie, il me l’a refusé. J’ai demandé à Dieu de te ramener, il me l’a refusé. Aujourd’hui je demande l’oubli, mais je ne parviens pas à croire en mes paroles. Comment pourrais tu t’en aller de mes pensées ? Comment pourrais je cesser de t’aimer ?

Ai, ai, ai
Wanna roll with the wind
Bringing distance to everything
Ai, ai, ai, whoa

Je croyais que je pouvais espérer. J’y croyais, j’en rêvais !

Je croyais que ma vie était stable ; qu’à force du train-train quotidien et de l’attachement grandissant et toujours plus fort, mon bonheur éclorait. Tu me regarderais autrement, tu m’aimerais autrement. Tu ne souffrirais plus autant.

J’avais envie d’aimer la vie, j’avais envie que tu m’aimes et que tu l’oublies, lui. J’avais envie que chacun y trouve son compte.

J’ai appris que l’existence ne va pas au gré des envies ; la destinée est parfois injuste et la mort quelquefois enviable.

Ai, ai, ai
Wanna sit by the fire
And glance at the pouring rain
Ai, ai, ai, ai, ai, ai

Tu as voulu mourir, je l’ai senti. Cette nuit là, je marchais seul sur la plage, avec pour unique compagnie le sable humide sous mes pieds nus et le fracas des vagues qui luttaient contre les rochers dans une sublime et terrifiante bataille de la nature. Il n’y avait personne : pas même un goéland ne venait troubler ce spectacle chargé d’émotions. Il me semblait que mes propres sentiments, mon espoir mêlé à l’impatience et à la passion, se matérialisaient dans cet affrontement des éléments. Personne ne pourra jamais voir cette tempête avec autant d’intensité que je l’ai vue ; comme disait Lamartine, « le spectacle est dans le spectateur lui-même. » Et chacun apprécie la vie et ses évènements avec un regard différent.

J’étais tout simplement émerveillé et apaisé. Jusqu’à ce qu’une silhouette roulée en boule et visiblement trempée trouble l’immuable paysage déchaîné.

Je me suis approché, je l’ai reconnue ; tu étais là, à la merci des vagues, prostrée dans ton désespoir et la vie te quittait à flot. Tes lèvres étaient bleues, tes yeux fermés et ta peau si pâle qu’elle rayonnait dans l’obscurité.

I won't claim it's all 'cause of you
I guess that I played a part
It's just that I never knew
I'd fall for you from the start

Tu étais si légère, et ta tristesse était si grande. Comment tes maigres épaules pouvaient elles supporter un poids si lourd ? Ton abandon était total, tu ne voulais plus qu’une seule chose : t’en aller, loin, hors de portée des coups de poignards qui lacéraient ton cœur si fragile depuis que tes yeux avaient croisé ceux de Sasuke.

Je t’ai portée jusqu’à chez moi, t’ai déposée sur mon lit. Tu ne pleurais pas, étais tu seulement consciente ? Tu respirais par saccades, tu hurlais parfois, tu convulsais. Toutes ces années tu avais espéré, cet espoir t’avait brutalement quittée, créant une immonde brèche dans ton être ; tu étais détruite, bouleversée, jamais plus tu ne serais la même. Tu refusais toute nourriture, tu refusais de bouger. Tu ne parlais plus, tu hurlais dans ton sommeil. Tu avais la fièvre de mourir, tu voulais fuir la vie, me fuir moi et mes soins, fuir Sasuke et ton amour à sens unique. En échange la vie t’échappait, et je ne pouvais rien y faire. Les jours passaient, tu maigrissais. Et moi je te serrais contre mon cœur, lissant d’une main tes cheveux désordonnés, te murmurant à l’oreille en te berçant :

- Même si tu ne veux pas de moi, même si tu veux que je m’en aille, je ne te laisserai jamais. Tu m’entendras toujours et je te forcerai à m’écouter ; je serai toujours devant ou derrière toi, parce que jamais je ne pourrai me tenir longtemps loin de toi. Je ne veux rien en retour : te voir de nouveau heureuse, voir tes yeux briller encore, sera pour moi une récompense digne de tous les honneurs du monde. Je veux que tu lui pardonnes, je veux que tu vives, je veux que tu prennes ton envol et ne tombes jamais…

Et je te parlais, je monologuais plutôt, mais je ne m’arrêtais pas. Je te faisais écouter de la musique, j’aérais ta chambre chaque soir et matin et je t’obligeais à te lever, à marcher un peu, malgré tes grimaces et tes geignements sourds.

There's a hole in my heart
And a picture in a frame driving me insane
But the wind and the land
And the fire and the rain always stay the same

J’ai cru que tu vivrais. J’ai cru que tu ne t’étais jamais arrêtée de vivre et que ce n’était qu’une crise passagère : tu allais te remettre, cet enfer que tu subissais ne serait bientôt qu’un mauvais souvenir.

C’était ton anniversaire. Ca faisait deux mois que je t’hébergeais, que tu oscillais entre deux mondes, entre la vie et la mort, entre le sommeil et la cruelle réalité.

Je t’avais acheté une belle robe de bal : toute de satin, blanche comme les étoiles que tu aimais regarder, doublée d’une ceinture dorée. La robe avait de jolies manches ballons et un discret décolleté. J’avais complété la tenue par un diadème blanc et un bracelet de même couleur. Je n’avais pas acheté de chaussure : tu préférais marcher pieds nus.

Fait exceptionnel, tu as mangé une petite part de gâteau. Tu as bien voulu porter cette robe et ces bijoux, et nous sommes partis pour la plage.
Tu étais si belle, si parfaite dans cette tenue d’apparat. Tu as regardé la mer. Puis tu t’es tournée vers moi : tu ne souriais pas, il y avait longtemps que tu ne souriais plus. Mais tes yeux semblaient vouloir dire quelque chose.

Lentement, tu as levé un bras, pour le poser sur mon épaule. Tu as approché l’autre de ma main et nos doigts se sont entrelacés. J’ai compris et j’ai souri : j’ai posé ma main libre sur ton dos, au niveau de l’omoplate. J’ai amené ta main contre ma joue et nous avons commencé à tourner. Tu étais radieuse dans ta robe, dans ta fragilité maladive, dans ton autre monde qui n’appartenait qu’à toi.

Tu te tenais tout contre moi. Nous étions, et j’ai souhaité que ce soit pour toujours. J’ai souhaité que cette valse nous fasse prendre en pitié par le destin.

Ai, ai, ai
Wanna roll with the wind
Bringing distance to everything
Ai, ai, ai, whoa

La mer était calme. Nous avons dansé pendant des siècles, joue contre joue, tes yeux dans les miens.

Nous avons dansé des siècles. Je crois que nous avons dormi à la belle étoile. Je crois que j’ai rêvé.

Dans mon rêve, tu te penchais sur moi dans un froufroutement de tissu, et tu me murmurais :

- Merci, Naruto.

Une larme salée tombait sur ma joue. Puis tu te relevais et contemplais la mer un moment. Tu me tournais le dos et, dans un mouvement fluide, tu te glissais dans l’eau glacée. Tu t’avançais toujours plus malgré le poids de ta robe imbibée d’eau. Je ne voyais que toi, à la lumière du clair de lune.

J’ai dormi des siècles. La mer s’est agitée, les vagues se sont élevées, sont devenues violentes. Tu n’avais plus pied. Ta robe t’entraînait vers le fond, le courant malmenait ton corps meurtri. Tu suffoquais presque silencieusement, j’avais envie de hurler. Et puis, au détour d’un silence, tu sanglotais :

- Pardon…

Avant de disparaître dans un dernier soupir, pure comme tu l’avais toujours été. Cette dernière parole m’était elle adressée ? Ou était ce une dernière supplique à Sasuke, le bourreau de ton cœur, de ton cœur que jamais je ne cesserai de chercher ? Reviens, émerge de sous les flots, je ne peux pas y croire !

Je me suis réveillé et je ne t’ai plus jamais vue. J’ai su que tu n’étais plus de ce monde. Tu avais définitivement coulé, je n’étais pas parvenu à te faire prendre ton envol.

Mais jamais, ô grand jamais, et cela a un goût d’infini et d’éternité, jamais je ne te laisserai tomber.

Seigneur, aujourd’hui je te demande l’accès à son monde.
Sakura, je t’en supplie attends moi. Je saurai réchauffer ton âme comme j’ai réchauffé tes mains. Je te le jure, plus rien ne nous séparera.

Mer matrice, rends moi ce que tu m’as pris. Ou emporte moi avec elle…
Change moi en écume. Fais moi disparaître de la surface de ce monde hostile.

Ferme mes yeux et prends mon esprit.
Ciel et terre se joignent.
Je meurs dans une tempête pour revivre dans une paix éternelle.

Ai, ai, ai
Wanna sit by the fire
And glance at the pouring rain
Ai, ai, ai, ai, ai, ai

Lamartine dirait : « aimer pour être aimé, c’est de l’homme ; mais aimer pour aimer, c’est presque de l’ange. »
Seigneur, mes sentiments me suffisent ; qu’importe si elle me les rend ou non, au final. Sauve la, sauve moi. Accorde moi le droit de m’en aller, de ne plus être homme. Accorde moi le droit de la rejoindre, où qu’elle soit.

Au paradis comme dans le feu de l’enfer, Sakura-chan, je serai avec toi.

Nous serons.
De toutes nos âmes.



Et voilà !

La robe de bal de Saku, je l'ai piquée à la chanson "Sur le pont du Nord" de chez sais pas qui ^^'
Les commentaires sont les bienvenus, même si c'est pour me dire que quand je cuisine une fic' c'est pas du tout bon à déguster, je suis prête à tout entendre.

Donc la chanson dans le texte est d'Alexander Rybak : pour une fois qu'un véritable talent sort de l'Eurovision, ça vaut le coup d'oreille.
Zibouilles !




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