Fiction: Le Seigneur des Corbeaux

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Quelques minutes auparavant :


Au moment où Karasu disparaissait, Fugaku se retourna vers Madara.
- Miyamoto, tu m’as déçu…
Sans attendre, le Général chargea son adversaire et porta un coup d’estoc, qui fut esquivé par Madara, ce dernier se contentant de reculer d’un pas.

- Fugaku-sensei… Vous êtes trop lent.
- Te former fut la plus grande erreur de ma vie ! répondit Fugaku tout en attaquant de nouveau. Il abaissa son sabre du haut vers le bas, mais Madara le para en brandissant son katana au dessus de sa tête.
- C’est tout ce que vous savez faire sensei ? A une vitesse folle, Madara recula, fit glisser son sabre le long de celui du Général et porta un revers cinglant qui égratigna la joue du vieillard.
- Vous êtes vieux… ricana Madara avec mépris. Vieux et faible. Fugaku est décidément pathétique : dans un monde il tente un coup d’état et se fait tuer pas son fils, et dans l’autre il se fait trahir et tuer par son ancien apprenti. Il n’aura jamais eu de chance..
- Ne parle pas trop vite, Madara, répondit sèchement le vieux shinobi.

Fugaku sauta en arrière et commença à composer des mudras, que Madara s’empressa de copier avec le sharingan.
- Katon : Goukakyuu no jutsu ! (La boule de feu suprême) s’exclamèrent les deux ninjas simultanément.
Les deux boules de feu se rencontrèrent dans une déflagration impressionnante. Mais les deux shinobis ne cédaient pas un pouce de terrain et continuaient à souffler une flamme d’égale intensité.
Soudain, la flamme de Fugaku commença à céder du terrain, alors que la boule de feu générée par Madara en gagnait peu à peu face au vieillard.

Celui-ci pensa à Karasu, Shisui et Abdul, et songea avec amertume que tout était perdu. Que pouvaient-ils faire à un contre cent ? La partie était trop inégale. Alors que l’espoir du Général diminuait en même temps que sa flamme, une pensée s’imposa dans son esprit. Tout n’était pas perdu. Karasu et Shisui étaient jeunes et forts. Ils pouvaient s’en sortir, et changer les choses. Et quoi qu’il arrive, lui, Fugaku, ne céderait pas sans combattre. L’avenir du monde reposait sur ses vieilles épaules.

Empli d’une énergie nouvelle, Fugaku souffla plus fort que jamais, et sa flamme repoussa celle de Madara. La tendance commença alors à s’inverser, et Madara vit avec appréhension le brasier se rapprocher de lui.
D’un seul coup, comprenant qu’il perdait du terrain, Madara mit fin à son jutsu et sauta en arrière, évitant partiellement la boule de feu de Fugaku qui le brûla aux jambes.
Madara cria de rage, et cracha :
- Je vous ai sous-estimé, Général-sama. Mais sachez que je ne ferai pas deux fois la même erreur, dit-il en regardant le Général Fugaku dans les yeux.
Il composa alors des signes à une vitesse phénoménale avant de s’écrier :
- Doton : Chidoki ! (Fureur terrestre)

Une immense onde de choc traversa le sol qui se fracassa. Un tremblement de terre d’une ampleur incroyable se déclara alors, détruisant toute la zone dans un rayon de quarante mètres autour de Madara. Curieusement, ce dernier fut totalement épargné, alors que Fugaku était expulsé à terre, des gravats tombant un peu partout autour de lui.
« Ce malade risque de faire s’écrouler la grotte » pensa Fugaku, estomaqué.

Soudain, un bloc de roche tomba sur l’épaule gauche du vieil homme, broyant ce dernier.
Il ne poussa pas un cri. Au bout de quelques secondes, Fugaku se releva péniblement, son bras gauche n’étant plus qu’un tas de chair sanguinolente.
- Kuso… Je ne peux plus utiliser le Ninjutsu avec un seul bras. Je n’ai pas le choix. Je dois les utiliser, dit le Général pour lui-même.
- Utiliser quoi ? demanda Madara. Qu’est-ce qui pourrait bien vous sauver désormais ? ricana-t-il.
Sans répondre, Fugaku s’agenouilla, et sortit une liasse de parchemins d’une des poches de sa veste. Il en choisit un, et appuya aussitôt sa main droite au centre du sceau.
- Katon : Honoorochi ! (serpent de flamme)
La flamme scellée s’éleva vers le haut de la grotte, avant de fuser vers Madara, qui d’un calcul rapide, déduit qu’il lui restait quatre secondes pour trouver une parade.
Il aurait juré voir les crocs d’un serpent dans la colonne de feu qui s’apprêtait à le toucher.
- Saleté de serpents… ronchonna Madara. Plus que trois secondes.

Il effectua quelques mudras et posa sa main sur la terre, les yeux rivés sur la gueule béante du serpent incandescent qui allait l’engloutir dans deux secondes.

- Doryuu Heki ! (Le mur de terre) hurla-t-il. Une seconde.
Le reptile de feu frappa le mur de terre de plein fouet, et tout disparut au milieu des flammes.
Lorsque celles-ci disparurent, le mur n’était plus, et il n’y avait nulle trace de Madara.
Fugaku tourna la tête dans tous les sens, et le vit, grâce à son sharingan, tapi dans l’obscurité de la caverne.

- Alors, tu te caches Miyamoto ? Je croyais que j’étais vieux et faible. Tu ne devrais pas avoir peur de moi.
Madara ne répondit rien, et sortit lentement de l’ombre. Son sharingan brillait plus fort que jamais. Et les trois virgules avaient laissé place à une figure géométrique plus complexe que Fugaku reconnut sans peine.
- Je vois que tu le reconnais, dit Madara, un sourire mauvais sur les lèvres. Admire le Mangekyou Sharingan Eternel !
- C’était donc toi… Tu as tué Giuseppe ! s’exclama Fugaku. Et moi qui pensais que les conditions d’éveil du Mangekyou étaient l’invention de Kishimoto Masashi…
- Et oui ! J’ai tué mon meilleur ami, et lui ai pris ses yeux. C’était le prix à payer pour obtenir la puissance de sauver l’humanité.
- Sauver l’humanité… Tu me dégoûtes, cracha Fugaku, exténué.
- Ah au fait : Figure-toi que Giuseppe était la réincarnation du frère de Madara ! s’exclama Miyamoto en rigolant. Il semblerait qu’il y ait de nombreuses analogies entre le destin d’une réincarnations et celui de son sujet…

- Tu es ignoble. Arracher les yeux de quelqu’un…. Comment as-tu pu ! Tu étais comme mon fils, Miyamoto ! hurla Fugaku, les larmes aux yeux.
- Pff… Votre époque est révolue, désormais, et il est temps pour vous de vous coucher et de mourir. Vous allez avoir l’honneur de périr par le pouvoir ultime du Mangekyou Sharingan Eternel.
Madara ferma alors les yeux pendant quelques secondes avant d’ouvrir son œil gauche, et de murmurer :
- Mangekyou Sharingan : Akuma no Ji’sei (Existence du démon)

Aussitôt, un point noir apparut devant Fugaku. Ce point se mit à grandir, de plus en plus, si bien qu’à la fin, un immense démon se dressait devant lui. Noire comme l’encre, la créature avait l’apparence d’un chien, mais un immense chakra malsain émanait d’elle.
Fugaku put néanmoins constater que le démon n’avait pas de queue. Madara, qui avait suivi son regard, déclara :
- Oui, je ne suis pas encore capable d’invoquer de démons à queue. J’ignore même si cela m’est possible. Après, tout, même le Madara de l’autre monde n’en a jamais invoqué. Il s’est juste contenté de maîtriser Kyûbi. Mais la puissance de l’autre Madara est encore bien supérieure à la mienne, dit Miyamoto en grinçant des dents.
Il sembla réfléchir quelques instants, puis reprit :
- Quand aux archives qui parlaient du Mangekyou, pas étonnant que tu ne les ais pas trouvées : Je les ai cachées aussitôt après les avoir volées à Kishimoto. Ne crois pas que toutes les archives sont restées dans la grotte !
- Et toi ne crois pas que tu a tout vu de cette grotte. J’ai pris la précaution de dissimuler certains documents. Apparemment, j’ai bien fait… répondit le Général Fugaku.

Soudain, le chien attaqua sans prévenir et fonça sur Fugaku, qui l’évita in extremis. Enfin c’est ce que croyait ce dernier. En effet, une couverture de chakra entourait la bête et, en touchant le shinobi, l’avait gravement blessé.
« ça sent mauvais, pensa Fugaku. Heureusement que j’ai pensé à l’amener… »
Sur cette pensée, il sortit un autre parchemin, qui, une fois déroulé, révéla un sceau d’une immense complexité. A la vue du sceau, Madara fronça les sourcils. Le sceau lui rappelait vaguement quelque chose, mais quoi ?

Madara n’eut pas le temps de réfléchir davantage, car après avoir touché le sceau de sa main droite et en avoir absorbé les caractères, Fugaku se précipita vers le chien démoniaque. Mais le démon ne resta pas assis gentiment à rien faire, et sans attendre, passa lui aussi à l’offensive. Il lança une boule de chakra concentré vers le Général qui ne l’évita qu’en partie, le dernier lambeau de son bras gauche se désintégrant définitivement. Malgré la douleur, le shinobi reprit néanmoins sa course.
La mâchoire du démon claqua mais ne saisit que du vide. Fugaku était passé. Il sauta sur le chien, et appuya la main droite sur le crâne de ce dernier.

Aussitôt, le démon sembla s’écraser sur lui-même, en proie à une douleur intense. Il se tortilla, puis fut lentement aspiré dans le deuxième parchemin que Fugaku avait en main, qui lui, arborait encore un sceau. Au bout de quelques minutes, le démon avait disparu, totalement scellé dans ledit parchemin.
Fugaku tremblait de fatigue. Il fit quelques signes, et le parchemin disparut en fumée.
Le démon avait été vaincu.

Le silence régna quelques instants, jusqu’à ce que Madara prenne la parole.
- Impressionnant. Vraiment impressionnant. C’était le jutsu du Yondaime, n’est-ce pas ? Voire même plus puissant puisque vous n’êtes pas mort… L’œuvre de Jiraya je présume.
- Oui. Il semblerait que Jiraya ait amélioré la technique de son ancien disciple…
Mais il n’a pas réussi à en faire plus d’un exemplaire. Ce sceau est très instable, et donc très compliqué à réaliser. Il possède néanmoins deux avantages : l’utilisateur reste en vie, et le démon est scellé dans une autre dimension, ce qui fait qu’il ne sera jamais descellé.

- Impressionnant, répéta Madara. Mais je suppose qu’un sceau aussi instable n’aurait pas marché sur un bijuu (démon à queue). Leur puissance et leur chakra dépasse de loin les capacités d’un simple démon.
Tout cela fut… divertissant. Mais inutile, conclut Madara, en apparaissant derrière Fugaku, qui était tombé à genoux.

Madara enfonça son katana jusqu’à la garde dans le corps de Fugaku, qui cracha du sang.
- Je meurs peut-être, Madara, mais tu n’as pas encore gagné la guerre, dit le Général d’une voix faible, avant de s’écrouler.
Ses yeux étaient brouillés par le sang, la sueur et les larmes, et tout devenait flou autour de lui.
C’est à ce moment-là que Fugaku crut voir la silhouette d’un homme s’approcher de lui, mais il n’en était pas sûr. Il se sentit dériver, alors que tout s’assombrissait autour de lui. Il vit un visage, des lèvres bouger. Mais pas de sons. Fugaku n’entendait qu’une lente et douce mélopée. Celle de la mort qui envahissait peu à peu son être.





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