Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Le garçon de la grille (terminée)

Ils sont dans le même lycée, ils s’aiment, mais ils ne viennent pas du même monde. Et ça pose un problème, au moins à Temari No Sabaku, fille de ministre et orgueilleuse à souhait. Pourtant, il en valait la peine ce bel anonyme, elle s’en rendra compte bien assez vite. Propulsez vous dans l’univers très sélectif de notre héroïne et vous aussi, hésitez entre votre amour et votre monde, entre culpabilité et fierté… Inspiré de la chanson Skater Boy d’Avril Lavigne mais largement modifié.
Spoil | Romance | Mots: 12207 | Comments: 23 | Favs: 35
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Saya-chan (Féminin), le 15/01/2010
Résumé du chapitre précédent : Au lycée, Temari, pourtant amoureuse de Shikamaru un musicien un peu marginal, le méprise et l'humilie sous prétexte qu'il n'est pas assez bien pour elle. Quelques jours plus tard, il disparaît, la rumeur disant qu'il aurait déménagé aux Etats Unis. La jeune fille oublie tant bien que mal cet épisode et pousruit ses prestigieuses études. Cinq ans plus tard, son père lui offre des vacances aux states. Là, après quelques semaines de fêtes incessantes, Temari à la mauvaise surprise de se retrouver enceinte. Au même moment, elle retrouve Shikamaru, qui ne joue ni plus ni moins que dans le dernier groupe en vogue sur MTV ! Troublée, elle décide de se rendre au concert du groupe qui a lieu à Miami. Par un hasard malheureux elle se fait remarquer par le chanteur, un dragueur invétéré qui la trouve à son goût, et l'annonce devant les journalistes. Temari parvient à s'enfuir mais trop tard : la rumeur a déjà fait le tour des US. Apercevant le flash à la télé, Shikamaru (rebaptisé Stag par jeu de mot) est abattu.
De plus, Matt, le chanteur est fermement décidé à la retrouver. Enfin c'est sans compter un autre membre du groupe, Dave, qui lui soupçonnant l'affaire, prend le parti de Shikamaru et lui offre la possibilité de revoir Temari. Mais notre beau musicien aurait intérêt à se dépêcher car mademoiselle No Sabaku, anéantie par les derniers évenements a déjà réservé son vol pour Paris...

Last chapter... Let's ENJOY !! :D




Chapitre 3: "Il n'y a rien de pire que l'amour sauf de ne pas aimer." J-J Goldman



En passant dans l’entrée, Temari ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil au miroir pour constater les dégâts. C’était pire que ce qu’elle avait imaginé : Ses yeux étaient gonflés, reste des sanglots qui l’avaient agitée toute la nuit, elle avait une mine affreuse et ses cheveux n’en parlons pas. D’une main lasse elle tenta d’arranger l’ensemble, mais renonça vite. Elle était pressée. Dans un geste vif elle saisit l’anse de sa valise et se dirigea vers l’ascenseur.

Le feu passa au rouge au moment où Shikamaru avançait sa BMW. Il ragea contre la fatalité qui le faisait s’arrêter à chaque carrefour par l’intermédiaire de ces foutus poteaux colorés. Résistant à la tentation de sortir de la voiture pour courir, et ainsi se débarrasser de la fébrilité qui s’était emparée de lui dès l’instant où il avait eu l’adresse de Temari entre les mains, il tira une clope de son paquet et l’alluma sur l’allume-cigare intégré au tableau de bord. Il n’arrêtait pas de formuler de différents scénarios de retrouvailles dans sa tête et tous lui paraissaient insensés.
« Dans quelle merde suis-je en train de me fourrer ? »

Rentrer en France, Temari s’en doutait bien, c’était aller au devant des ennuis. D’abord à cause du scandale qui la poursuivrait forcément, et aussi à cause de ce petit être qui grandissait dans son ventre. Elle n’avait pas encore pris de décision ferme à son sujet ce qui la fragiliserait face à un père qui voudrait sans nul doute lui imposer son propre choix. Néanmoins elle préférait ces ennuis là plutôt que rester ici, à la merci des paparazzis et non loin d’une personne qui devait sans doute la haïr à un point inimaginable à l’heure qu’il était.
Soupirant, elle chargea ses bagages dans un taxi devant la porte de son immeuble.

Son cœur martelait de toutes ses forces dans sa poitrine, malgré tous ses efforts pour se calmer. Rien n’y faisait : Même la respiration zen instruite par Dave ne lui faisait aucun effet. Peut être même qu’elle n’allait pas le reconnaître ! Il se remémora son regard d’émeraude et n’eut aucun mal à la faire froncer les sourcils : « Qui êtes vous ? ». C’était vraiment le pire des scénarios. Il écrasa sa deuxième cigarette.

Elle allait monter à l’arrière quand une vague de nausées la secoua. Ecarquillant les yeux, elle plaqua la main sur sa bouche et se hâta de ressortir du véhicule et de ruer vers les toilettes. Dans l’ascenseur, elle dut faire appel à toutes ses forces pour résister aux insupportables hauts le cœur qui remontaient dans sa gorge et se précipita dès que possible hors de l’habitacle pour se jeter tête la première dans la cuvette et recracher son dernier repas.

Il n’était plus très loin maintenant. Il guettait dans les rues au cas où il apercevrait une silhouette gracieuse aux quatre couettes ébouriffées. Mais jusque là, rien de rien. Il craignait aussi les paparazzis qui auraient pu avoir découvert l’adresse de la jeune fille et ainsi épier ses moindres gestes (ce qui aurait rendu la tâche de Shikamaru encore plus difficile.) Mais il n’en avait pas encore croisé non plus. Nerveux, il appuya sur l’accélérateur. Ah ! C’était là ! Zut ! Restait plus qu’à faire demi-tour.

Elle resta longtemps prostrée sur la lunette, tremblant de tous ses membres. Si bien que le chauffeur finit par monter s’assurer que tout allait bien.
- Vous avez un problème mademoiselle ?
Temari n’eut simplement pas la force de répondre.
- Si vous êtes malade il vaudrait peut être mieux repousser votre voyage, conseilla judicieusement l’employé.
Il sembla à la jeune fille que l’effort qu’elle dut fournir pour se lever fut surhumain.
- Je… Je tiens à partir aujourd’hui.
- Bon, dit l’autre, embêté. Alors laissez moi vous aider.
Elle hocha faiblement la tête.
Glissant un bras sous sa taille, l’homme la soutint légèrement tout en la guidant vers les escaliers.

Il trouva une place dans la rue voisine. Il contourna un pâté d’appartements luxueux, et résista à une nouvelle cigarette. Quand il déboucha sur la vingt huitième avenue, la première chose qu’il vit fut un taxi jaune qui patientait devant le porche d’un immeuble. Une des portières, à l’arrière était ouverte et dans le coffre, on pouvait apercevoir les bagages. Brusquement saisi de peur, Shikamaru s’élança vers le véhicule dans l’intention de le stopper si jamais il démarrait. Mais en s’approchant il constata que le taxi était vide.
Il leva alors les yeux vers le porche où Temari soutenu par un homme venait d’apparaître.

Les hauts le cœur s’étaient apaisés, mais Temari gardait un horrible goût âcre dans la bouche. Elle regrettait d’avoir jeté ses Hollywood à la menthe, au fond de sa trousse de toilette.
- On arrive, dit gentiment le chauffeur qui la soutenait toujours.
Il était vraiment gentil, elle lui donnerait un généreux pourboire une fois à l’aéroport.
Elle levait les yeux pour évaluer la distance qui lui restait à parcourir quand son regard rencontra quelqu’un, debout à quelques mètres d’elle qui la regardait fixement. Un homme jeune, qui portait des lunettes de soleil, mais qui était tout de même parfaitement reconnaissable.

Elle avait l’air mal en point. De ce qu’il pouvait voir, elle avait le visage défait, les cheveux en bataille et des cernes immenses sous les yeux. Il la trouva plus belle que jamais. Immensément plus belle que dans les photos diffusées en boucle à la télé. Plus belle encore que lorsqu’il l’avait connue au lycée Henri IV, quand elle se pavanait devant sa cour. Il se demanda comment il avait pu tenter d’oublier tout ce que cette fille avait fait naître en lui. Il ne pouvait plus bouger.

Sa première pensée cohérente après qu’elle se fut assurée qu’elle ne rêvait pas, fut qu’elle allait s’évanouir. C’était quasi certain. Mais ça n’arriva pas. Elle s’arrêta net devant le taxi qui s’apprêtait à l’emmener, à l’emmener loin de l’homme en face d’elle. Elle paniqua, ne sachant comment réagir, ne ignorant tout des raisons de sa présence. Le chauffeur remarqua son trouble :
- Vous vous sentez bien ?
Les yeux rivés sur Shikamaru, Temari marmonna un oui mal-assuré.
L’employé leva les yeux sur le jeune homme et parut saisir que la situation ne relevait pas de son ressort. Il rentra dans sa voiture et ferma les portes.

Rompant le silence pétrifié, Shikamaru ouvrit la bouche et dans un effort évident, lâcha :
- Tu t’en vas ?
Temari baissa les yeux sur ses chaussures (des espadrilles Jimmy Choo).
- Oui. Après cette histoire, je… enfin… je préfère.
Son regard était implorant. De tout son être elle souhaitait qu’il réponde : « De quoi tu parles ? »
Mais il hocha lentement la tête.
Consternée, elle se dit que le moment était bien choisi pour bondir dans le taxi et prendre la fuite pour ne jamais revenir, tout faire pour oublier la personne qui se trouvait en face d’elle, et qui lui faisait toujours le même effet qu’autrefois. Elle n’en eut pas la force.
- Bon, et bien…
La voix de Shikamaru tremblait un peu.
- Si tu dois partir, je ne vais pas te retenir…
- Pourquoi es tu venu ?
La question avait franchi ses lèvres avant qu’elle ne puisse la retenir. Elle eut peur d’avoir été trop directe, trop curieuse, mais il répondit d’une voix douce :
- Matt avait la ferme intention de te poursuivre, il fait ça avec toutes les filles qui lui résistent, et elles ne sont pas nombreuses. Je voulais te prévenir. Te conseiller de t’en aller.
- Tu voulais que je parte ?
Bien malgré elle, Temari s’était glacée toute entière.
- Je n’ai pas dit ça.
Son visage s’était fermé tandis qu’il détournait les yeux. La jeune fille cligna plusieurs fois des paupières. Le silence se réinstalla. Cette fois ci, ce fut elle qui brisa la glace :
- Je suis désolée d’avoir loupé ton concert. J’avais pris mon billet, je voulais vraiment…
« te voir ». Elle pensa la fin très fort, sans oser l’énoncer à voix haute.
- C’est pas grave… Peut être que tu auras… d’autres occasions.
- Oui…
Shikamaru eut l’air embêté, et en même temps, profondément malheureux :
- Je crois que… ton taxi t’attend. Il faudrait peut être que tu… montes.
La gorge de Temari se serra. Les larmes lui montèrent aux yeux sans qu’elle put faire quoi que ce soit pour les retenir.
- Je suis tellement… désolée, articula-t-elle péniblement. Je me suis comportée comme une… pétasse superficielle et si tu savais à quel point je…
Il ferma les yeux. Elle se méprit sur son acte et voulut se confondre en excuses à nouveau (comme si ça pouvait suffire !) mais il l’arrêta d’un geste.
- Oublie ça tu veux ? C’est du passé.
Temari ravala ses larmes avec difficulté.
- C’est à cause de moi que tu es parti… murmura-t-elle en tordant ses doigts.
- Je ne supportais pas cette ville, ce lycée, ce milieu…
- Je t’ai fait beaucoup de mal.
- Je n’ai pas envie d’en parler.
Temari se sentait torturée. Elle était minée de remords et ne pouvait les exprimer sous formes d’excuses. Or c’est tout ce qu’elle voyait comme issue. Ca ou la fuite.
- Bon… alors je crois que je vais…
Shikamaru releva brusquement la tête et elle décela… quoi ? De la peur ? De la douleur ? Les deux, sans doute.
- Je ne voulais pas… me montrer impoli… hésita le garçon, visiblement embêté.
Temari se dit qu’elle méritait amplement qu’il se montre impoli, le mieux aurait été qu’il soit odieux. Elle serait ainsi partie, torturée certes, mais sans regrets. Au lieu de ça, il la regardait comme si… comme si… il souhaitait qu’elle reste.
Elle frissonna à cette pensée. « Impossible !! » lui criait sa conscience martyrisée. Mais la femme qu’elle était décelait tous les signes évidents…
- Non, ce n’est pas de ta faute, ça n’a jamais été de ta faute, répondit-elle sincèrement. Je dois partir c’est tout. D’ici quelques heures, les journalistes sauront où j’habite…
Shikamaru secoua la tête.
- Je comprends. Je connais ça.
Elle eut un faible sourire.
- En tout cas… c’était gentil de venir… tu n’étais pas obligé et je… t’en suis reconnaissante.
- De rien, fit-il.
Mais son visage s’était obscurci. Temari sentit son cœur se serrer. Elle se demanda comment lui dire au revoir. Des mots, des gestes ? Aucun acte ne lui paraissait approprié.
Elle ouvrit la portière du taxi sans quitter le jeune homme des yeux, mais sans se décider à parler non plus. Lui sembla sur le point de dire quelque chose, mais se retint et du coup eut l’air encore plus tourmenté.
- Alors… adieu, lança-t-elle avec un sourire forcé. Je me tiendrai au courant de l’avancée de ton groupe, et j’achèterai tous vos albums…
Que c’était nul !!
Shikamaru s’en aperçut lui aussi, puisqu’il dit à voix haute :
- Tu sais que ce n’est pas ça que je veux.
Sauf que Temari n’entendit pas ces mots car au même instant le chauffeur du taxi qui s’impatientait un peu, klaxonna bruyamment. Elle sursauta.
- Oui-oui… j’arrive… Tu as dit quoi ? ajouta-t-elle à l’adresse du garçon.
L’autre prit une profonde inspiration, mais sembla incapable de répéter.
- Non… rien.
- Ah.
Nouveau coup de klaxon.
- Je suis désolée, j’y vais…
Et elle se plia pour rentrer dans la voiture. Elle ne put attendre d’avoir claqué la portière pour éclater en sanglots. Shikamaru aperçut bien les pleurs de la jeune femme mais resta les bras ballants. La voiture démarra très vite, sans laisser à notre héros le temps de se reprendre. Il regarda le véhicule disparaître au coin de la rue avec une expression proche de l’anéantissement.


- J’ai… j’ai pas pu.
Assis au volant de sa BMW, les genoux repliés contre lui, Shikamaru regardait la mer, sans vraiment la voir à cause des larmes qui lui brûlaient les yeux.
- Quoi ?
- Elle est partie… Elle rentre en France. J’ai pas pu lui dire…
- Hé mec, on se calme. Elle a réagi comment ?
- Elle a pleuré.
- Bon sang quel idiot ! Tu savais pourquoi elle pleurait j’imagine.
- Oui.
- Et tu l’as pas retenue ?
- Je te dis que j’ai pas pu.
- Bon, tu sais ce qu’il te reste à faire.
- Oui.
- Alors vas-y et va au bout cette fois.
Shikamaru hocha la tête raccrocha et jeta son portable sur le siège à côté de lui. Il ne savait pas du tout comment il allait s’y prendre mais il ne fallait pas que Temari prenne cet avion. Du moins pas avant qu’il ne lui ait avoué ses sentiments. Autrement… autrement il allait très mal le vivre.
C’était reparti.
Il démarra en trombe et prit la direction du Miami International Airport. Il lui fallut 20 minutes pour y parvenir. En courant il traversa le parking et le hall immense. Il regarda partout mais elle n’y était pas. Il se renseigna : le vol était prévu pour 13h. Dans 10 minutes. Du coin de l’œil il repéra le numéro de la porte d’embarquement et s’y précipita.
Elle était là, derrière la baie vitrée, l’air anxieux, et les yeux rougis. Son manteau à la main et sa valise dans l’autre. Pour un peu il en aurai ri de soulagement.
Il voulut traverser la porte avec le flot de voyageurs, mais une hôtesse l’arrêta :
- Votre billet Monsieur, s’il vous plaît.
- Mon… je n’en ai pas. Mais je ne vais pas prendre l’avion je vais juste…
- Navrée monsieur, mais vous devez être muni d’un billet d’avion pour passer cette porte.
- Mais je vous dis que…
D’un geste, l’hôtesse fit signe à deux vigiles de venir voir. Un attroupement se fit.
Bon sang, Temari allait s’en aller !! Pourtant elle était juste là !
- Je veux juste parler à quelqu’un…
- C’est inutile, monsieur, vous ne passerez pas.
Shikamaru enrageait, sans pouvoir faire grand chose. Et s’il l’appelait ?
Ce fut vain puisqu’à ce moment là, une voix étonnée lança :
- Shikamaru ?!
Une voix qu’il aurait reconnue entre mille.
De l’autre côté de la vitre, une blonde s’approcha et écarquilla ses grands yeux verts, en voyant le jeune homme, repoussé par les vigiles au milieu de dizaine de gens qui le regardaient d’un air désapprobateur.
Temari n’hésita plus.
- Attendez, s’écria-t-elle.
- Je vous prie de ne pas vous en mêler mademoiselle, répliqua l’hôtesse d’un ton sec. Ce monsieur n’a pas de billet, il ne peut pas passer cette porte.
- C’est moi qui vais la passer, riposta Temari.
Elle fendit la foule, abandonnant sa valise et traversa les portes dans le sens inverse, sous le regard perplexe de l’hôtesse.
- Viens on s’éloigne, lança-t-elle d’un ton décidé en saisissant le bras de Shikamaru et en l’entraînant vers le hall.
Ce dernier se laissa faire, à la fois troublé et amusé.
Quand ils furent loin de toute agitation, Temari perdit un peu de sa détermination.
- Alors comme ça, tu es venu… dit-elle.
- Il fallait que je te dise quelque chose.
- Ce que je n’ai pas entendu tout à l’heure.
- En quelque sorte oui…
Ils se turent, gênés. Le haut parleur en profita pour les avertir que c’était le dernier appel pour le vol de Paris.
- Tu vas louper ton avion si tu restes avec moi, constata le jeune homme.
- Pas grave, je prendrai le prochain.
Elle plongea son regard dans le sien.
- Ou peut être pas.
Il ouvrit la bouche de nouveau, mais elle l’arrêta.
- Je crois que… cette fois-ci c’est à moi de le dire…
Elle inspira, puis annonça :
- Déjà, il y a cinq ans, j’étais amoureuse de toi.
Elle sourit.
- Que je ne l’ai pas réalisé sur le coup, ou que j’ai tenté d’y résister pour des raisons plus ou moins pathétiques… c’est une autre histoire. Aujourd’hui, je ne veux plus refaire les mêmes erreurs et je suis prête à accepter tout ce que tu voudras bien me donner. Parce que je t’aime.
Elle expira un grand coup.
« Voilà c’est dit. »
Ils se regardèrent, et Temari ressentit le même frisson, que des années auparavant sous ce même regard. Elle se souvenait avec une exactitude stupéfiante de tout ce qui y avait trait : la forme en amande de l’œil, l’iris sombre mais chaud, l’infinie douceur qu’il exprimait.
Il prit la parole et elle se sentit encore submergée par une foule de sensations toutes plus chaotiques les unes que les autres.
- Quand je suis parti, j’ai vraiment cru que j’allais devenir fou, avoua-t-il. Cette fuite me tuait. J’ai plus d’une fois manqué de tout abandonner pour retourner en France, même si le lycée où j’étais me plaisait bien plus qu’Henri IV. Et puis j’ai été remarqué par un groupe, et peu à peu j’ai remonté la pente… Mais malgré tout, je n’ai jamais arrêté de penser à toi. Tu m’as manqué chaque jour.
Il prit son visage entre ses mains, se perdit dans les yeux verts embués de larmes. Difficiles de savoir avec exactitude de quoi elles provenaient, néanmoins, Shikamaru savait qu’elles n’étaient pas tristes. Plutôt bon signe.
- Je finissais par penser que tu allais me hanter toute ma vie…
- J’ai beaucoup à réparer…
- Non plus rien, chuchota-t-il en se penchant vers elle.
Quand leur lèvres se touchèrent, il leur sembla à tous les deux que rien n’aurait pu être plus parfait que cet instant, ce geste là. Peu importe le temps qu’ils avaient attendu, les erreurs qu’ils avaient commises… Ils étaient encore là. Et ce baiser valait tout ce qu’ils avaient enduré. Telles étaient leurs pensées, si tenté qu’ils en aient, en un moment pareil.

Lorsqu’ils se séparèrent, Temari se dit d’abord que d’une manière ou d’une autre, elle avait attendu ça toute sa vie et que maintenant, il ne lui restait plus qu’une chose à faire : accepter le passé. Parce que c’était la seule chose qui l’empêchait encore d’atteindre le bonheur complet.
A partir de maintenant elle allait commencer une nouvelle vie. SA vie. Loin de toute influences, de toute atteintes. Désormais, ses erreurs seraient les siennes, autant que ses réussites. Plus jamais elle ne se laisserait guider par qui que ce soit, et, par mesure de sécurité, elle allait rester à distance de sa famille et de tous ses anciens amis. Partout s’ouvrirent de nouveaux horizons. Nouveau mode de vie, nouvelles fréquentations, peut être nouvelles études… ?« Les Etats Unis, terre de tous les possibles »… Le proverbe était éculé, mais peut être que la réalité pouvait encore surgir.
Elle ferma les yeux, savourant l’instant.
- Je voudrais rester comme ça pour toujours… murmura-t-elle.
Emu et comblé, Shikamaru la serra contre lui et enfouit son visage dans les cheveux soyeux.
- Tant mieux, parce que tu as loupé ton avion.
Elle étouffa son rire dans la veste du jeune homme.
Et ils s’embrassèrent de nouveau.

Epilogue :

- …et c’est en vain, que le Premier Ministre français envoya deux de ses plus fidèles domestiques sur notre territoire, pour tenter de ramener sa fille rebelle. Mademoiselle No Sabaku s’est montrée inflexible. Mais il est vrai qu’elle avait toutes les raisons de rester aux USA : En effet, abandonnant ses projets politiques, elle a intégré sans difficulté la prestigieuse filière de médecine à Harvard dans le Massachusetts dont elle suit actuellement les cours. De plus, elle fréquenterait le bassiste d’un groupe assez en vogue de nos jours ; et aux dernières nouvelles, elle serait même enceinte ! Selon certaines sources, mademoiselle No Sabaku aurait demandé à être suivie par un obstétricien... Quant à son célèbre père il semble s’être fait une raison ; il a par ailleurs suffisamment de problèmes d’ordre politique à régler pour s’occuper d’une fille indocile. Alors souhaitons tous nos vœux de bonheur à l’heureuse demoiselle qui a selon toutes vraisemblances un avenir radieux devant elle.
Shikamaru referma le journal avec un large sourire un peu sarcastique.
- Ca c’est du cirage de pompes dans les règles de l’art !
- Ils sont gentils hein ? Je vais peut-être finir par me réconcilier avec les journalistes si ça continue comme ça !
Amusé, il regarda la jeune femme avaler une gorgée de thé avant de replonger le nez dans ses révisions.
- Ils ont oublié de préciser que tu étais quelqu’un de très sérieux qui passait la majorité de son temps à bosser comme une tarée… ça aurait rajouté une touche de maturité supplémentaire. Là, aucun doute tu serais devenue l’icône nationale.
- Arête de te ficher de moi tu veux bien ? se plaignit la jeune fille en dissimulant son sourire.
- Bon, je vais essayer autre chose alors : Si tu n’arrêtes pas de travailler maintenant, je vais finir par me sentir délaissé…
Il arborait un air malheureux soigneusement étudié.
Temari fit la grimace.
- Tu es un sale petit égoïste Shikamaru Nara. Je dois vraiment bosser. Et pas passer mon temps à te faire des câlins.
Mais elle se retourna présentement pour lui en faire un. Ca faisait un bout de temps qu’elle avait arrêté de résister à Shikamaru. Son odeur, la chaleur de ses bras autour d’elle, son souffle dans sa nuque, tout cela lui tournait encore la tête, même après plusieurs mois. Et comme à chaque fois, le couple eut bien du mal à se séparer l’un de l’autre. Seule la perspective de ses premiers exams la semaine suivante, persuada Temari de s’arracher aux bras de son amoureux.
- Et dire que j’ai encore une montagne de choses à revoir d’ici cinq jours… se lamenta-t-elle. Jamais je n’y arriverai…
- Justement j’ai un truc pour toi, annonça malicieusement Shikamaru.
- Ah oui ? répondit-elle distraitement. Quoi donc ? Une mémoire photographique ?
- Pas exactement, mais j’ose espérer que ça t’aidera quand même…
Et tandis que sa compagne fronçait les sourcils devant une série de notions de génétiques particulièrement complexes, il alla chercher sa guitare.
Aux premiers accords, Temari releva la tête :
- Je ne reconnais pas cette musique…
Le visage du jeune homme s’éclaira d’un sourire heureux.
- C’est normal.
La conclusion mit un peu de temps avant d’atteindre le cerveau de Temari. Puis…
- Nan… lâcha la jeune fille abasourdie. Tu… tu m’as écrit une chanson ?
- Pas une chanson, rectifia le garçon, ravi de la joie incrédule qui perçait dans la voix de sa copine. Elle n’a pas encore de paroles. Mais oui, j’ai écrit la mélodie en pensant à toi.
Simplement à court de mots, la jeune fille, abandonna presto ses révisions pour aller se pelotonner contre son musicien et savourer la musique. Fermant les yeux, elle caressa machinalement son ventre.
Que manquait-il à cette journée d’octobre ? Le soleil d’automne par la fenêtre d’un appartement à Boston, un canapé confortable, l’homme de sa vie et les notes légères qu’il égrène sur une guitare acoustique, et puis un quelque chose de pas plus gros que son poing qui commence à vivre dans son ventre.
Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour rattraper ses erreurs. Il suffit de le vouloir. Très fort.

FIN



Ohlàlà que c'est meugnooon !! :3
(Enfin je me moque, mais ça ne me déplairait pas que tout ça m'arrive un jour ;))
Voilà, un autre ShikaTema d'achevé, mais n'ayez crainte, ce ne sera pas le dernier !! J'aime trop ce couple pour y renoncer (même si mon inspi est en pause en ce moment ^^')
Alors ça vous a plu ? Je vous l'accorde, c'est cucul au possible :P Mais bon, de tps en tps ça fait du bien d'exprimer ses émotions de façon la plus... féminine dirons nous ;)
En ce moment je bosse sur un one shot mettant en scène Tayuya, un perso que je n'ai encore jamais manié. Mais je l'aime finalement :3
Enfin quand je dis je bosse, ça fait des semaines que j'y ai pas touché... un peu de patience ça reviendra !
Voilà-voilà !!
On se retrouve bientôt j'espère !

Always yours,
Saya-chan.




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