Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Le garçon de la grille (terminée)

Ils sont dans le même lycée, ils s’aiment, mais ils ne viennent pas du même monde. Et ça pose un problème, au moins à Temari No Sabaku, fille de ministre et orgueilleuse à souhait. Pourtant, il en valait la peine ce bel anonyme, elle s’en rendra compte bien assez vite. Propulsez vous dans l’univers très sélectif de notre héroïne et vous aussi, hésitez entre votre amour et votre monde, entre culpabilité et fierté… Inspiré de la chanson Skater Boy d’Avril Lavigne mais largement modifié.
Spoil | Romance | Mots: 12207 | Comments: 23 | Favs: 35
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Saya-chan (Féminin), le 25/12/2009
Résumé du chapitre précédent : Temari, jeune fille riche et orgueilleuse à souhait a, en apparence, tt ce qu'elle pourrait désirer. Mais voilà, elle tombe amoureuse de celui qu'il ne fallait pas, Shikamaru Nara musicien anonyme qui lui a un jour ramassé ses cigarettes. Et comme il est hors de question qu'elle sorte avec un plouc sans nom, Temari résiste au charme du jeune homme. Elle résiste tant et si bien qu'elle finit par le blesser, et il disparait. Dès lors, elle recommence sa vie comme avant en tentant d'oublier, mais au cours d'un voyage aux states, son insouciance la rattrape... sous la forme d'un test de grossesse positif !



Chapitre 2: "La vie n'est qu'un long regret de la veille." Joseph Méry



Si paniquée qu’elle fut les premiers jours, Temari avait cependant une certitude. Elle voulait se débrouiller seule. Avertir son père reviendrait à la priver de la possibilité de choisir. Toute sa vie, elle avait suivi les directions qu’il lui avait indiquées, mais cette fois… c’était probablement un des choix les plus importants à faire de toute sa vie, et il ne concernait qu’elle. Elle se laissa tomber dans un fauteuil près de la fenêtre, et contempla la mer de loin. Evidemment, sa vie était trop parfaite, fallait qu’elle tombe sur un os un jour. Forcément. Elle soupira en caressant son ventre machinalement. Le médecin avait dit qu’elle avait deux semaines pour décider si elle voulait le garder ou non.
Les arguments se bousculaient dans sa tête, autant d’un côté que de l’autre, et elle se sentait terriblement fatiguée. A bout de forces et de nerfs, elle avala une aspirine se fit un thé et alluma la télé.
Si elle n’avait pas passé ces dernières semaines à faire la fête et à se bourrer la gueule 24h/24, elle aurait pu se faire des amis ici. Mais à la place elle ne connaissait que des gens avec qui s’amuser, pas des personnes à qui parler. Elle se sentait seule.
MTV était une chaîne divertissante, elle avait toujours aimé la musique. Affalée sur le canapé, elle regarda un groupe de rock qu’elle ne connaissait pas mais dont elle avait plusieurs fois entendu parler dans ces soirées qu’elle fréquentait. Le chanteur était blond, plutôt craquant. On ne voyait quasiment que lui à l’écran. Par souci d’équité, Temari chercha alors à dévisager les autres membres du groupe, comme elle l’avait fait très longtemps auparavant… Le batteur et le guitariste n’avaient rien d’exceptionnel sinon que le dernier arborait un tatouage hallucinant sur la totalité du torse… Machinalement elle chercha des yeux le dernier musicien, et son cœur faillit s’arrêter de battre.
LUI !!!
Elle n’eut pas le temps d’y regarder à deux fois, la chaîne passa au clip suivant. Temari resta un moment bloquée dans son fauteuil sans bouger, les yeux rivés sur l’écran plat où elle avait aperçu le garçon de la grille pour la première fois depuis… Mais qu’est ce qu’il fichait là ? Aux Etats Unis ? Dans un groupe ? Sur MTV ?
Avec des gestes fébriles elle s’empara de l’ordinateur portable qui traînait sur la petite table du salon, lança Google et tapa le nom du groupe qu’elle avait retenu. Des centaines de pages s’affichèrent. Visiblement la notoriété était au rendez-vous. Elle se concentra sur une page Wikipédia relativement complète et avala d’un trait toute l’histoire du groupe. Ils étaient quatre, originaires de pays différents… Matt le chanteur était américain, Juan le guitariste espagnol, Dave le batteur australien, et Stag le bassiste était français.
Sur la photo on reconnaissait clairement le garçon de la grille… Il souriait, il avait deux piercings de plus aux oreilles depuis que Temari l’avait vu, et un tatouage dans le cou.
Elle relit la biographie. « Stag » voulait dire cerf en anglais. De même que Nara, son véritable nom de famille en japonais. Tout ça elle le savait.
Ils s’étaient rencontrés au hasard de concerts et de petites annonces, avaient été repérés et puis lancés, rien de très original dans leur histoire. Leur musique non plus ne sortait pas vraiment de l’ordinaire, un son rock, aux paroles justes et à la mélodie entraînante. Un bon cocktail. Temari se demanda si c’était toujours lui qui écrivait les paroles.
Elle téléchargea une chanson, l’écouta, et en déduit que oui. En partie tout du moins.
Un instant elle oublia la situation dans laquelle elle se trouvait, et parcourut la toile à la recherche d’informations qui combleraient un vide de cinq ans. Mais le bassiste était discret sur sa vie privée, et celle du chanteur, chaotique, satisfaisait assez la presse pour qu’ils n’aillent pas chercher plus loin.
Elle se demanda pourquoi elle faisait tout ça. Shikamaru et elle c’était très ancien, et ça n’avait d’ailleurs pas eu vraiment le temps d’exister. Elle se laissa tomber dans le fond du fauteuil. Ca faisait une éternité qu’elle n’avait pas repensé à tout ça. Mais vu son émotion en revoyant le visage du garçon de la grille, elle ne pouvait pas franchement dire qu’elle l’avait oublié.

Temari hésitait.
Elle avait très envie de voir ce que donnait le groupe de Shikamaru en concert évidemment : tout le monde en parlait et puis c’était quand même quelqu’un qu’elle avait connu ! Quoi de plus naturel que cette curiosité là ? Cependant, elle ne pouvait s’empêcher de penser que ce n’était pas une bonne idée. Que penserait-il s’il l’apercevait ? Elle l’avait quand même humilié et cruellement déçu.
D’un autre côté, il y avait peu de chances qu’il la reconnaisse, elle, dans une foule en folie. Distraitement, elle pianota sur le clavier jusqu’à faire apparaître les dates des concerts en Floride.
Le prochain se déroulerait à Sunrise, juste à côté, dans deux jours. Si ça c’était pas un signe !
Elle acheta le billet sur Internet dans les minutes qui suivirent.

Les quarante huit heures suivantes passèrent très lentement, et Temari se prit à penser qu’elle avait peut être fait une énorme boulette.
« C’est ridicule, songeait-elle. Ca fait cinq ans ! Qu’est ce que tu vas encore farfouiller là-dedans ? »
Elle redoutait également sa propre réaction, face à Shikamaru. Elle avait eu des sentiments pour lui, et il n’était peut être pas très sain de chercher à le revoir…
« Nom de nom, jura-t-elle silencieusement, je ne cherche pas à le revoir je veux juste savoir ce que lui et son groupe valent sur scène ! »
Elle fit la grimace devant sa propre mauvaise foi.
« Je suis pathétique, bien sûr que je veux le revoir. Je veux à nouveau qu’il me sourie, qu’il m’invite à prendre un verre avec lui. Je veux revoir son visage heureux de voir sa demande acceptée. Je veux qu’il me regarde encore. Je veux qu’on entre dans un bar anonyme et que cette fois, personne ne nous interrompe…»
Elle émergea soudain de ses souvenirs pour aller ouvrir son placard, se hisser sur la pointe des pieds et attraper une longue écharpe de laine jaune pâle. Elle la laissa un instant, inerte, entre ses mains, puis enfouit son nez dedans.
« Quelle idiote je fais ! »

Le soir du concert, luttant contre elle-même, elle fit tout pour passer inaperçue. Pas de talons vertigineux, pas de décolleté provocateur, pas de maquillage outrancier… Une jupe en jean, un t-shirt asymétrique, des ballerines extra-plates, un foulard Hermès pour cacher ses quatre couettes blondes, et une paire de lunettes supersized Chloé.
Mais il s’avéra que ses précautions ne lui furent pas très profitables. Dès son entrée dans le BankAtlantic Center elle fut bousculée par une horde de fans surexcitées, la plupart arborant d’immondes t-shirts à l’effigie du chanteur. Elle trébucha, se tordit une cheville (alors qu’est ce que ça aurait été avec ses talons compensés ?!) et son foulard glissa sur ses yeux au moment où elle allait se rattraper à la première personne venue, ce qui fait qu’elle loupa sa cible et s’étala par terre, tête la première. Humiliée, elle entendit la bande de gamines s’esclaffer et entreprit de se relever en projetant un meurtre quand quelqu’un, un mec vraisemblablement, vint à son secours.
- Ca va ? Vous ne vous êtes pas fait mal ?
Occupée à vérifier que tout allait bien, elle ne s’aperçut pas qu’un silence stupéfait s’était abattu dans le hall d’entrée du BankAtlantic. En relevant la tête elle vit les sales gosses, la bouche grande ouverte, le regard écarquillé fixé sur… elle ? Non. Son sauveur.
Otant ses lunettes pour y voir plus clair elle tomba nez à nez avec…
- Maaaaaaaatt !!!
Les groupies n’étaient pas restées silencieuses longtemps. Le hall se remplit brusquement de cris hystériques et une marée de gens déferla sur Temari. Cette dernière se dégagea non sans mal de l’emprise de la star, tandis que la horde grouillante tendait les mains vers eux dans l’espoir de toucher un morceau de leur idole…
Le chanteur, habitué de ce genre de cirque n’avait pas perdu son temps ni sa contenance et distribuait des sourires aux flashs qui crépitaient.
Manifestement il y avait quelques journalistes dans le hall puisque plusieurs questions fusèrent, assortis de prises de notes furieuses :
« Connaissez-vous cette jeune fille ? »
« C’est votre petite amie ? »
« Avez vous déjà oublié Carolina Harper ? »
Sa dernière copine en date, avait appris Temari en surfant sur le net.
Elle tenta de se frayer un passage hors de la cohue mais les journalistes autant que les groupies lui bloquaient le passage.
« Etes-vous une fan des Black Doors ? »
« Depuis quand connaissez vous Matt ? »
- Calmez vous… intima la star avec un sourire éclatant.
Il prit d’office Temari par la taille.
- Nous ne nous connaissons que depuis cinq minutes. Elle était tombée j’ai voulu l’aider voilà tout…
Nouveau sourire éblouissant.
- Mais j’avoue qu’elle me plaît déjà beaucoup… ajouta-t-il séducteur.
Tu parles d’un scoop pour les journaux à scandale. En direct, la rencontre entre la star et sa nouvelle poupée !
« Qu’en pensez-vous mademoiselle ? »
Mortifiée, Temari ne songeait plus qu’à s’en aller. Elle n’était pas venue pour ça ! Elle n’avait pas besoin de ça… Qu’allait penser les gens, qu’allait penser… il lui sembla que son cœur allait s’arrêter de battre… Shikamaru… Shikamaru allait sûrement… il la reconnaîtrait à coup sûr… Vite ses lunettes ! Le foulard !
Mais le mal était fait.
- Qu’avez-vous mademoiselle ? demanda un journaliste un poil plus prévenant que les autres, remarquant son teint devenu livide.
- Elle va s’évanouir !
- Je vais la raccompagner ! décida le chanteur, avec un air entendu qui ravit la presse. Poussez vous…
- NON ! s’exclama Temari d’une voix forte.
Stupéfaits, Matt et les journalistes la dévisagèrent, mais elle ne dit rien de plus
Rajustant ses lunettes et son foulard elle fendit la foule en direction de la sortie, son cœur battant à lui rompre les côtes.
Une fois dans un taxi, Temari s’autorisa à ôter ses accessoires qui l’avait trahie, et s’efforça de maîtriser ses tremblements.
Ah la bourde !
Tu parles d’une discrétion, se faire remarquer par le chanteur du groupe, en présence d’une armée de journalistes et de groupies qui se feront une joie d’en faire des montagnes dans la presse. Impossible d’espérer passer inaperçue maintenant. Il ne lui restait plus qu’à rentrer à Paris, en espérant que les nouvelles ne traverseraient pas l’Atlantique. Jouer la nouvelle greluche à validité d’une semaine d’une star connue pour son nombre impressionnant de partenaires, n’était pas exactement une bonne chose pour elle qui voulait faire carrière dans la politique.
Elle se maudissait de ne pas avoir suivi son instinct et d’avoir revendu son billet, tout ça pour voir un mec qui la détestait vraisemblablement depuis cinq ans.
« Ah ma pauvre, tu as bien l’air d’une cruche tiens… »
Mais quand même on pouvait dire que la malchance qui l’avait poursuivie avait été remarquablement assidue. « Il a fallu que je le voie sur MTV, que je décide d’aller à son concert, que je tombe, que l’autre soit là comme par hasard dans ce hall pour me porter secours, et qu’il y ait une horde de journalistes à l’affût. »
Excédée, elle demanda au chauffeur de changer de direction et de la déposer au premier bar qu’ils croiseraient.

C’était un pub un peu miteux, fréquenté en majorité par des hommes qui jouaient ou riaient fort. Temari commanda une Vodka caramel et enfouit profondément le menton dans ses mains. Quelque part au fin fond de sa conscience une voix lui fit remarquer que ce n’était pas bon pour elle. Temari lui rétorqua qu’elle s’en foutait. Le silence s’installa un instant dans sa tête, puis la voix reprit : «Tu oublies que tu n’es plus la seule dans ton corps… ». Le souvenir du test de grossesse s’imposa dans l’esprit de la jeune fille comme une marque au fer rouge, et elle se sentit plus mal que jamais. Dans un sursaut d’égoïsme, elle ignora cependant l’avertissement et avala trois gorgées d’un coup.
Dans un coin, une télé branchée sur la chaîne régionale, diffusait un concert live. Comme elle n’avait pas beaucoup entendu de leurs chansons, elle ne reconnut pas The Black Doors tout de suite. D’ailleurs elle ne regardait pas vraiment l’écran, mais laissait ses yeux vagabonder sans voir. Ce ne fut qu’une heure et demi plus tard, alors qu’elle sirotait son troisième verre que le programme changea et qu’une jolie présentatrice admirablement refaite de partout occupa l’écran. Hypnotisée par l’apparition botoxée Temari s’efforça d’entendre par dessus le tumulte ambiant, ce que cette dame charmante racontait.
« C’était donc la prestation sur scène des Black Doors en direct du BankAtlantic Center que vous venez de vivre avec nous. Nous apprenons d’ailleurs à l’instant que Matt le chanteur célèbre pour ses nombreuses conquêtes a été surpris juste avant le concert dans le hall du BankAtlantic en compagnie d’une charmante jeune fille… Notre reporter James Davis présent à ce moment précis va nous en dire plus sur la nouvelle victime du charme de Mr Humphrey. »
La présentatrice disparut sous les yeux horrifiés de Temari pour laisser la place à un homme d’une quarantaine d’année aux lunettes rectangulaires qu’elle reconnut pour l’avoir harcelée de questions il y a quelques heures à peine… Comme fascinée, elle ne put s’empêcher de regarder le reportage où le journaliste, visiblement aux anges, racontait la scène. Temari se dit qu’elle n’appellerait pas ce genre de personnage un « journaliste ». Plutôt un fouille-merde.
« Nous avons effectué des recherches sur l’identité de cette jeune fille… »
Il jubilait, comme quelqu’un qui s’apprête à révéler un truc énorme et Temari eut soudain très peur.
« Il n’a pas été très difficile de découvrir qui elle était vraiment. Cette demoiselle bénéficie d’une relative notoriété, mais pas dans notre pays chers téléspectateurs… »
Temari songea qu’avec un peu de chance, ce reportage diffusé seulement sur une chaîne régionale passerait presque inaperçu…
« … puisque c’est bien de la fille du Premier Ministre français dont il s’agit ! »
C’était sans compter l’immensité du scoop.
L’homme à l’écran se mit alors à raconter sa vie de jeune fille de bonne famille, depuis sa naissance dans l’hôpital le plus huppé de la capitale, en passant par ses cours de danse, son activité occasionnelle de mannequin, son doctorat en Science Po… tandis qu’une photo d’elle, prise il y a deux heures lui retirait désormais toute chance d’anonymat.
Ils avaient été rapides, trouver tout ça en si peu de temps…
Elle écouta le résumé qu’il faisait de sa existence. « Bon sang, ils n’ont vraiment que ça à faire ?? »
A la fois furieuse et stupéfaite, elle laissa le documentaire s’achever sur ces mots : « Maintenant il reste à observer quels seront les conséquences des actes de Mademoiselle No Sabaku sur sa future carrière de politicienne. Mais gageons que ses ambitions risquent d’être revues à la baisse. »
- La faute à qui… murmura la jeune fille.
Sous le choc, elle se leva paya l’addition et sortit, en ayant toutefois la présence d’esprit de remettre son foulard et ses lunettes, même si la nuit était tombée.
Ce ne fut que quand elle eut claqué la porte de sa chambre qu’elle s’effondra sur le lit et éclata en sanglots.

Pendant ce temps, dans une luxueuse chambre d’hôtel.
- Encore un concert dément !!
- On a bien géré, sauf à la fin quand Juan a fait son solo… Juste avant j’ai merdé.
- Pas grave, c’était de la folie.
Le mec avec un énorme tatouage sur le torse, hocha la tête et vida sa bière d’un trait.
- Je vais redemander un pack, t’en veux cette fois Stag ?
- Prends moi des clopes.
- T’es sûr que tu veux pas boire avec nous ? On a déchiré, ça se fête, non ?
- Je suis fatigué. Je vais dormir. Oublie mes clopes.
Juan jeta un regard agacé à son pote. Ce con faisait le rabat joie après tous les concerts. C’était systématique, et ça portait grave sur ses nerfs à lui.
Il appela le service de nuit et commanda l’alcool. Une fois le pack livré, il voulut apporter une cannette à Stag enfermé dans la pièce à côté. Mais l’autre le retint.
- Laisse le, soupira Dave avec son accent australien. Il a le blues…
- Le blues de quoi ? On était super ! Encore trois mille personnes qui vont acheter notre prochain album !
- Vu sa tronche, c’est sûrement à cause d’une fille.
- Quelle fille ? On en a des milliers à nos pieds, jubila Juan.
- La fille, répondit simplement Dave.
Le guitariste haussa les épaules et se rassit.
- Je me demande ce que Matt traficote… C’est bizarre, tout à l’heure il avait encore plus de journalistes à ses basques que d’habitude… Tu crois qu’il nous cache quelque chose ?
- Je sais pas. Je l’ai vu se faufiler dehors par la sortie de secours tout à l’heure… Il est sûrement avec une fille.
- Le veinard… grogna Juan, maussade. Et dire que moi je me fade un mec bourré…
- T’es plus bourré que moi je te signale.
- Ca ça reste à…
Ils furent interrompu par un cri étouffé en provenance de la chambre voisine.
- Stag ?
Ils se levèrent et allèrent frapper à la porte de leur ami.
Pas de réponses.
Dave poussa la porte.
La pièce était seulement éclairée par la lumière bleuâtre de l’écran plat vissé au mur. Stag était assis sur le bord du lit, les yeux rivés sur l’écran où un journaliste gesticulait à côté de la photo d’une fille blonde, jolie mais en apparence effrayée.
- Stag, ça va ?
Toujours pas de réponses.
Intrigués, ils écoutèrent plus attentivement ce que disait le journaliste et qui semblait pétrifier leur ami sur place. L’homme égrenait des faits de la vie d’une personne, vraisemblablement la fille sur la photo. Jusque là rien d’anormal. Les filles qui avait l’attention de la presse people pour une raison ou pour une autre n’étaient pas rares. Mais celle-ci était spéciale jugea Dave, il en eut la confirmation lorsque le journaliste évoqua les études de la jeune fille. Loin de ces greluches héritières ou actrice de bas étage, la fille faisait Science Po à Paris !
Elle avait un parcours plutôt exemplaire au vu de ce qu’il entendait. Pourquoi diable intéressait-elle tant la presse à scandale ? Eux qui ne cachaient pas leurs préférences pour les orgies et les overdoses.
Il comprit lorsqu’en guise de conclusion, une nouvelle photo emplit l’écran. Même si sa qualité était médiocre, on y reconnaissait parfaitement la fille en compagnie de… Matt.
- Ben merde ! Il a pas foiré son coup ! laissa échapper Juan avec un haussement de sourcils admiratif. La fille est carrément canon, et fille de ministre, quand même. Dommage pour elle. Traîner avec Matt va lui faire du tort. Elle avait pourtant l’air sérieuse. Bah… quand il la laissera tomber, je la consolerai.
Le guitariste eut un petit rire et fila retrouver ses bières.
Dave contempla à nouveau l’écran qui diffusait maintenant les dernières frasques d’une héritière gâtée, puis son ami.
- C’est pas la première que Matt ramène. C’est qu’elle ait l’air plus intelligente que les autres qui te choque ?
Perdu dans ses pensées, l’autre ne répondit pas.
- Si quelque chose te dérange, il faut en parler avec Matt , poursuivit Dave.
Ses yeux perçants semblaient vouloir percer à jours les mystères de Stag.
Toujours pas de réponses.
- Bon allez bonne nuit.
Il éteignit la télé que son ami ne regardait plus et referma la porte derrière lui. Resté seul dans l’obscurité, Shikamaru pu réfléchir à loisir sur tout ce qu’il venait d’apprendre.

Ce ne fut que le lendemain qu’ils eurent les réactions de Matt, concernant le méga scoop qui, à en croire les informations matinales, avait déjà fait le tour de l’Amérique.
Ils étaient en train de déjeuner. Matt avait fini par rentrer à une heure très tardive et avait avoué qu’il était chez une de ses « copine ».
Si Matt était un incorrigible coureur, il avait cependant une grande qualité vis à vis de sa sale manie. Il était très honnête. Aussi quand ses amis lui demandèrent sa version de l’histoire, il raconta exactement la vérité. Qui était nettement moins romanesque que ce que les journalistes avaient inventé.
Juan était déçu, Dave moqueur et Shikamaru impassible. Du moins de l’avis du chanteur qui ne prêtait pas grande attention aux détails de l’humeur de ses amis. Ce n’était pas le cas de Dave qui lui, décela le léger relâchement des épaules de Stag. Du soulagement à n’en pas douter.
Matt adressa un sourire éclatant à ses musiciens.
- Bon, vous savez tout maintenant. Alors vous allez m’aider à la retrouver ?
Shikamaru sursauta brusquement, mais sa réaction passa inaperçue de Matt, car Juan avait été plus virulent.
- Quoi ?? Tu veux la revoir ??
- Du calme… réclama le chanteur, ravi de son petit succès. Je la trouve mignonne c’est tout. Et puis au point où on en est hein… autant aller jusqu’au bout !
Dave posa le regard sur la table. Stag avait serré les poings.
- Rêve pas trop, répliqua Juan caustique. Celle là est trop bien pour toi.
- On verra… répondit simplement Matt.
- Comment tu comptes la retrouver ?
- J’ai fait mes recherches hier…
- Laisse moi deviner, l’interrompit Dave. Christina ?
- Christina.
Christina Stewart était une jeune hackeuse prometteuse. Et un lit occasionnel pour Matt.
- Moi, ça ne me dit rien de bon, intervint l’australien. C’est illégal et en plus, d’après ce que tu nous as raconté, cette fille n’a pas l’air vraiment branchée par toi.
Le chanteur afficha un sourire confiant.
- Je n’ai pas dit mon dernier mot avec elle…
- Et quoi ?
Le silence tomba brutalement dans la pièce. C’était les premières paroles de Stag depuis la veille.
- Tu n’as rien à lui donner qu’elle n’ait déjà : L’argent, la gloire, les relations… Elle n’a pas besoin de toi, ni de personne d’autre autour de cette table d’ailleurs.
Il fallait être complètement aveugle pour ne pas déceler l’amertume dans les propos du bassiste, même si ce dernier faisait son possible pour la dissimuler.
Mais Matt n’y prêta aucune attention.
- On verra… répéta-t-il. Elle me plaît donc je vais tenter ma chance. D’ailleurs, j’y vais tout de suite.
Plein d’entrain il se leva et voulut gagner sa chambre, mais Dave l’arrêta.
- Attends un peu. D’abord il faut que tu écrives quelque chose pour l’interview de demain. Tout le monde l’a fait, tu es en retard. J’ai laissé les feuilles sur ton lit.
- Heiin ? râla l’autre. Mais ça va me prendre toute la mâtinée !!
- T’avais qu’à t’en occuper avant, rétorqua l’australien.
Le chanteur grommela un peu, mais s’exécuta. Dans le groupe Dave était de loin le plus responsable, et tout le monde faisait appel à lui quand il s’agissait d’organisation ou de paperasse. On ne discutait pas ses ordres. On avait trop besoin de lui.
Dès que la porte de la chambre se fut refermée, Dave saisit Stag par le bras et l’entraîna vivement vers le couloir, prétextant vaguement devoir lui montrer quelque chose.
Une fois tranquilles, en face d’un Shikamaru désorienté, l’australien prit un air grave.
- Je suis désolé de devoir m’occuper de tes affaires, mais… Il ne m’a pas fallu longtemps pour deviner qu’il y a un truc qui cloche entre cette fille et toi. Je ne sais pas, et je ne veux pas savoir de quoi il s’agit, mais je pense que tu devrais le régler.
Shikamaru dont les traits s’étaient assombris à l’évocation de Temari, tenta malgré tout de conserver un ton détaché, mais ferme.
- C’est hors de question.
- Stag, je crois que…
- Je ne veux pas entendre la suite, tu l’as dit, ce ne sont pas tes affaires. Et Temari c’est du passé.
- On ne dirait pas, vu ta tronche.
Le jeune homme se figea. Son regard se fit glacé quand il croisa celui de son ami. Mais ce dernier ne flancha pas, et c’est ce qui poussa Shikamaru hors de ses gonds.
- Sais tu ce qui s’est passé ?!! hurla-t-il. Elle m’a laissé tomber, humilié !! Elle a préféré son fric et ses relations. Qu’est ce que tu crois que j’ai ressenti ? J’avais réellement cru qu’elle parviendrait à me faire aimer cette école de bourge où je me suis retrouvé par hasard. J’y ai cru ! Et j’ai été détrompé de la plus cruelle des façons. Je ne veux plus revivre ça.
- Et tu crois que la regarder sortir avec Matt te la fera à oublier ?
L’argument percuta Shikamaru. Il resta silencieux un instant, méditant sa pertinence, si bien que Dave crut l’affaire gagnée. Mais quand l’autre releva la tête, c’était empreint d’une nouvelle résolution.
- Je n’irai pas.
L’australien, têtu préparait sa nouvelle attaque, quand Shikamaru reprit :
- Je ne peux pas.
- Tu l’aimais vraiment ? questionna Dave, d’un ton doux.
- Je n’ai jamais aimé quelqu’un autant.
Les yeux sombres du jeune homme trahissaient sans peine sa douleur.
- Et tu crois qu’elle t’aimait aussi ?
Pris au dépourvu, l’autre secoua la tête.
- Je ne sais pas.
- Alors il y a encore une chance pour que tout s’arrange. Il faut que tu ailles la voir et que vous vous expliquiez.
- C’est facile à dire !
- Je sais.
Sentant ses défenses faiblir, Shikamaru ferma les yeux. Puis :
- J’ai pas l’adresse.
- Ah. On passe aux détails pratiques, y a du progrès ! observa Dave, le sourire en coin.
L’autre fit la grimace.
- Je m’occupe de tout. Donne moi deux minutes.
Ce disant, il sortit son BlackBerry de la poche de son jean et composa rapidement un numéro en s’éloignant.
Une femme décrocha dès la deuxième sonnerie.
- Allô Christina ?
Shikamaru ouvrit des yeux ronds. Christina ? La Christina de Matt ? Que faisait la Christina de Matt dans le répertoire de Dave ?
Mais l’australien revenait déjà, le visage ravi.
- En fait, Christina est une femme très séduisante, expliqua-t-il, devant la mine abasourdie de son ami. Je suis sûr qu’il y a encore des tas d’autres hommes dans sa vie. Bon, voilà…
Il lui tendit une page d’agenda arrachée, sur laquelle était écrite une adresse à Miami.
- Il ne me reste plus qu’à te souhaiter bon courage et bonne chance.
Son sourire s’étira, quand le brun morose en face de lui prit le papier et le fourra dans sa poche.
- C’est ça… répondit-il.
- Tu vas voir, tout va s’arranger. Et même si ça se passe mal, au moins tu te sera extirpé des bras de ce fantôme et tu te décideras enfin à faire la fête avec nous après les concerts. Ou à sourire quand on te présente des filles.
- C’est ça, répéta le brun.
Mais ses lèvres s’étaient animées d’une infime ébauche de sourire. Et c’était le plus beau présage qui soit, songea Dave ému, comme à chaque fois qu’il aidait quelqu’un.

En quittant l’hôtel, Shikamaru sortit les clefs de sa BMW de sa poche en même temps que le papier et contempla l’adresse, rêveur.




Voilà donc le deuxième chapitre de cette nouvelle romantique à souhait...¨Plus je le relis, plus je me dis que je suis vmt 'fleur-bleue' mais tant pis ^^' Je me rattraperai à la prochaine !
Alors qu'en pensez-vous ??
Comme je suis assez ignorante en matière de people, paparazzis & co j'ai fait comme j'ai pu, j'espère que le tout fait assez crédible. Perso j'adore le personnage de Dave... Le mec cool et sympa, toujours là pour filer un cp de main et te remonter les bretelles si tu déconnes... Il me faut tp qqun comme ça XD.
Bref ! Profitez bien de ce chapitre, le prochain sera le dernier !!
Bisous à tous !!

Love you Always.
Saya-chan




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