Fiction: Courte vie... (terminée)

Si un jour on m'avait prévenu que ma vie s'arrêterais happée par le Shinigami, que mon fils que j'espérait faire héros deviendrait paria et que mon épouse finirait veuve, je ne l'aurais jamais cru. Un homme comme moi, mourir en héros, je l'aurais accepté, mais mourir victime d'une impasse...
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Nerwan (Masculin), le 01/11/2009
L'éclair jaune dans son plus singulier désespoir, alors qu'il représente lui-même l'espoir d'une nation entière. L'intimité de sa mort, et son regret.



Chapitre 1: Courte vie...



Si un jour on m’avait dis que je me retrouverais là, au milieu de l’enfer, du brasier, des décombres, je ne l’aurais jamais cru. J’aurais ri, j’en aurais pleuré. Hélas, la vérité me frappait, tel un fouet, et je me rendais compte. Je me rendais compte à quel point j’avais pu être heureux, à quel point, j’aurais tellement aimé que cela puisse continuer. J’aurais tout donné, ma réputation, mon pouvoir, ma liberté.

Mais je voulais rester avec eux, avec ce petit être pleurant au creux de mes bras, et avec elle.

Sous mes pieds, Gamabunta faisait de grands sauts tentant d’éviter les coups de pattes du fléau de feu. Dans mes bras, un petit bébé : mon bébé.
Il pleurait, secoué par tant de vacarme, de hurlements, de peur. Nourrisson, il faisait déjà l’objet du pire sacrifice auquel j’aurais pu penser. Sans nouvelles de personne, et en premier de ma tendre moitié, je pleurais silencieusement. Mes larmes ne se tarissaient pas, mais je ne fléchissais pas pour autant. Quoi que je puisse faire, ma condamnation m’était promise. Derrière moi, ma resplendissante citée, plus puissante du continent, sombrait dans l’oublie, en ruine, et cette odeur de sang et de cendre qui apostrophait mon nez. La mort était le lot du ninja. Le génocide était le lot des perdant. L’oubli était l’inverse de la légende, mais je ne pouvais pas croire que ma Konoha sombrait, je n’y arrivais pas…

Devant moi. Le démon majeur. Kyubi No Yôko dans toute sa resplendissante animosité meurtrière. Il semblait allumé d’un feu malsain et inextinguible. Il était possédé d’un mal, d’une aura si noire que je ne pus décrire tant est qu’une description était possible. J’esquissais un rictus de rage face à mon impuissance. Pourquoi c’était ma famille l’objet d’un tel malheur ! Pourquoi nous ?! Le silence me répondit, sinon les hurlements mêlés du renard et de mon bambin. L’un si mignon, l’autre si monstrueux. Et je hurlais à mon tour. Pour la première fois de ma vie, je hurlais de la sorte, je perdais mon sang froid, je réagissais face à la fatalité. Face à notre sort à tout les trois, et au sort du renard…

Foulant le sol, des centaines de cadavres passaient sous nos pieds. Des carcasses calcinées, des morceaux de viandes dans des états les plus sommaires. Des personnes de ma vie courante, des ninjas que je pouvais voir, à qui je confiais des missions. Mais aussi, des civils. Des enfants, des femmes, des vieillards. La folie se reflétant dans leurs yeux maintenant livide, et sans vie. L’herbe était rouge, le ciel éclairé d’une lune sanglante, et étonnement proche du sol. Une nuit noire, les ténèbres, animés par des brasiers sinistres et immenses qui donnaient au paysage l’incarnation même des terres maudite, du monde démoniaque d’où je me doutais bien que le démon provenait.

Alors je me battais. Je me battrais jusqu’au bout. Maudit pour avoir choisi le village plutôt que ma femme et mon fils. Je me répugnais, je les aimais tant. Je ne voulais pas les abandonner. Je ne voulais pas mourir… Mais je devais mourir, pour que eux deux puissent savourer pleinement leurs existences, qu’ils puissent grandir, s’épanouir. Alors je m’accrochais, serrant mon fils du mieux que je pouvais. Le lâcher ? Il n’en était pas question. Dans moins d’une semaine, il serait devenu lui et sa mère des héros, et j’esquissais un merveilleux sourire malgré ma situation. Il était temps d’agir. Moi, à peine trente ans et déjà marié et père de famille. La vie était si courte, je m’en rendais compte.

Mon invocation géante retomba au sol dans un tremblement de terre. Me prévenant qu’il échappait aux estoques du renard géant de justesse. Il craignait de se faire toucher. Car non seulement il rendrait l’âme, mais nous emporterais dans sa chute. Mais l’espoir que j’avais retrouvé en imaginant mon fils héritier de ma réputation, et ma femme dame de Konoha, je prenais une bouffée fougueuse d’oxygène. Et je prenais place, appuyé sur le dos de mon fidèle Bunta. Kyubi semblait s’être arrêté, et observait nos silhouettes. Le temps qu’il se fixe au sol, je me redressais fièrement, toisant le renard qui, cessant toute activité, me rendit mon regard dans un défis. Il allait perdre, mais ça, il ne le saurait que bien trop tard, et mon fils le retiendrais.

Mon fils… Je baissais mes yeux de saphir, pour croiser son regard aussi bleu que le mien, et que celui de sa mère. Ce qu’il était beau. Il était blond tout comme moi, et j’étais sûr qu’il serait plus tard de ma trempe. Je souris radieusement, et sentant que je lui dédiais cette complaisance, il se mit à rire, rassuré et comprenant que son petit papa veillerais sur lui. Ce que je l’aimais mon Naruto. Ce que je l’aimais… Je l’aurais adoré je le savais, il aurait eu un père aimant et doux, il aurait tout eu de moi.

Et mon regard fixant le ciel d’ébène, éclairé à la lueur des flammes, je pensais alors à ma tendre épouse. Kushina… Ma belle Uzumaki. Quel bonheur avais-je vu dans tes yeux, quand tu avais appris que tu étais tombée enceinte. Et cette douceur que tu m’accordais grandissant chaque jour. Cette passion, et cette fougue. Cet amour. Ma belle rousse aux yeux volés au ciel d’été. Je t’aime tant, j’espère que ta vie ne se soldera pas de solitude, tu auras notre fils. Et tu es forte… Tes larmes m’ont tellement détruit quand tu m’as donné Naruto, et ta faiblesse m’a tellement ému, toi qui a fait ton possible.

Et accomplissant les mudras de cette technique ultime et infâme je priais les dieux, mes larmes étaient ma rédemption. Mon sacrifice n’était pas vain ! Et mes idéaux étaient nobles. J’aimais la vie, et j’embrasserais la mort.

Terminant les signes de l’invocation ultime, l’entité plus puissante que Kyubi lui-même apparut dans mon dos tout sourire, se délectant de la mort, et de nos yeux saphir. Poussant un hurlement strident lorsque enfin, je commençais mon œuvre, Kyubi s’illumina d’une chaste nitescence bleuâtre, mon fils l’imitant peut après. Et prenant à mon tour cet aura fantomatique, je me sentais happé dans ce sceau que j’érigeais et dans les limbes infernales du Shinigami, le néant m’offrant ses portes et la souffrance éternelles riant de ses dents comme je me sentais approcher du vide.

Je fermais les yeux, et sentant mon corps me quitter, je serrais mon fils fort dans mes bras.


« Kushina. Naruto… je vous aime. » Pensais-je, m’éteignant tel une bougie sous la pluie.


Minato Namikaze. Père déchu.



Hommage à notre cher Eclair Jaune : Minato Namikaze, a sa femme aimante: Kushina Uzumaki, et à son fils, Naruto, qui aura comme allié la précieuse volonté du feu !



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