Fiction: Colouring

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Il y a encore moins de vingt-quatre heures, me dire que répondre positivement à la demande de Kiba pour une banale sortie entre amis m'amènerait à hésiter de répondre à son appel car je me trouverais en-dehors de la ville et assis sur un canapé entouré par des gens pleins de couleur qui me protégeaient au péril de leur vie m'aurait laissé de marbre.
Je n'y aurais tout simplement pas cru.

- Tu ne décroches pas ?

Je jetai un regard à Sakura et passai mon doigt le long du téléphone pour répondre en le mettant à mon oreille.

- ...Allo ?
- Sasuke ?
- C'est moi.
- Ah, super. Heu... Ben je voulais savoir si tout se passaiy bien pour vous trois.

Je prend une grande inspiration silencieuse et démarre le mensonge qui me donne une bizarre impression de faire tordre mon ventre.

- Ouais, nickel. Tema est un peu fatiguée mais ça va. C'est dommage que tu sois pas venu.
- Ouais... J'ai bien engueulé ma sœur. Elle m'a proposé d'y aller pour vous rejoindre d'ailleurs...

Un frisson horrible me secoue la colonne vertébrale le temps qu'il finisse sa phrase.

- ...mais j'ai refusé. Parce que... heu, ben en fait je me suis dis que... comme vous étiez tout les trois... enfin, j'allais pas vous embêter... mais ! Heu.. et aussi j'ai des trucs a faire... pour... pour les cours.
- ...
- ...
- Kiba ?
- Oui ?
- Et... toi ça va chez toi ?
- Hein ? Heu oui. Normal. Juste... Heu... non, en fait rien.
- Kiba ?
- Quoi ?
- J'active le mode distance ?
- ... Oui, s'il te plait.

J'écarte mon téléphone de mon oreille et commence quelques manip' en rentrant dans les fichiers qui me servent à activer le programme que j'ai créé il y a longtemps, à l'école. Il permet de se téléphoner en contournant les écoutes téléphoniques, très fréquentes. J'étais censé le créer pour comprendre le fonctionnement du système, mais c'est bien la première fois que je vais l'utiliser par réel besoin.
Un bip sonore m'annonce que le mode est prêt et je rappel Kiba qui décroche très rapidement.

- Sasuke, ils vont certainement couper la ligne, ils m'ont dit que j'étais surveillé.
- Qui ça 'ils' ?
- Je sais pas, y'a un mec qu'est venu me voir y'a pas longtemps, il m'a dit de dire à vos parents à tout les trois qu'on avais décidé de faire une sortie d'une semaine. Je lui ai demandé pourquoi et il m'a menacé ! D'ailleurs les parents de Sakura ont un peu tiqué, mais j'ai ajouté que tu étais là-bas aussi, alors ils ont rien dit...
- Attend, quel mec ? Il t'a menacé de quoi ?
- Attends, attends ! Le pire, c'est que deux heures après l'alerte de niveau 2 a été annoncé !
- Quoi ? De niveau 2 ?
- Ouais ! C'est super flippant, Sasuke ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que ça a un rapport avec vous ?
- Oui, c'est possible. Écoute, je... on a eu des problèmes. Des gros problèmes. Et tu n'imagine même pas ce qui a pu nous arriver ces dernières vingt-quatre heures. Je ne sais même pas si on va pouvoir se revoir, mais on va essayer. Promis.
- Quoi ?! Mais qu'est-ce qui vous est arrivé ?
- Je peux pas te dire, ils vont sûrement te poser des questions, dis-leur que t'étais inquiet à cause de l'alerte.
- Je... Ouais... Mais vous allez bien au moins ?
- Pas vraiment. On te racontera tout quand on reviendra. Merci de nous aider.
- Faites gaffe... Je sais pas ce que je ferais si-

Un bruit aigu retentit de mon téléphone et je l'écarte de mon oreille en grimaçant. La conversation a été coupée. La voix de Naruto résonne dans la pièce silencieuse.

- C'était qui ?
- Un ami à nous. Sakura, il se passe des trucs supers dangereux dans la ville, il faut qu'on trouve le moyen de rentrer au plus vite.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? ,s'enquiert Sakura avec une petite voix, Tu as dit que l'alerte était au niveau 2 ?
- Apparemment deux heures après qu'on soit... sortis de la ville, oui.
- C'est quoi l'alerte de niveau 2 ? ,demande Shikamaru le regard brillant.
- Dans la ville, on a trois sortes d'alertes. Le niveau 1, c'est-à-dire il se passe quelque-chose de grave à l'extérieur de la ville. Ça ne nous touche pas, mais ça veut dire qu'on doit se tenir prêt à passer au niveau au-dessus. Le niveau 2, ça veut dire que c'est en rapport avec la ville. On reçoit tous sur nos téléphones et nos mails un message qui nous indique le niveau d'alerte, alors tout le monde est au courant en quelques secondes. La dernière fois que ce niveau d'alarme a été déclenché, c'était il y a des années, je ne crois même pas qu'on était déjà nés.

Je m'arrête un instant pour reprendre mon souffle et poser mes mains sur mes genoux pour tenter de me détendre.

- Le niveau 3 est le niveau d'alerte le plus grave. Il n'a jamais été utilisé depuis la création de la ville. Quand une alarme stridente retentit dans la ville et que l'alerte passe sur les téléphones et les ordinateurs, ça veut dire que la ville est en quelque-sorte attaquée. Les gens doivent rentrer dans la première maison qu'ils trouvent et avancer de cinq pas. Quand l'alarme se déclenche, toutes les trappes s'ouvrent automatiquement et il y en a dans toutes les maisons. Les escalators de secours installés en même temps que la trappe se mettent en marche et tout le monde se retrouve dans une des 105 salles aménagées en sous-sol pour les cas de ce genre. Cinq minutes après l'annonce du début de l'alerte, toutes les trappes se referment jusqu'à ce que le danger soit fini.
- Et si les gens ont envie d'aller aux toilettes ?

Je tourne la tête vers Naruto et ne peut m'empêcher d'être impressionné par son degré de débilité. Hinata prend la parole pour la première fois depuis longtemps et murmure d'une petite voix:

- Ils ont tout prévu tu sais. Il y a stocké là assez de nourriture pour alimenter la ville entière pendant trois mois. Même s'il y a moins de confort, il y a des lits déjà prêts à utilisation et des douches et toilettes communes. Tout est prévu là-bas...

Shikamaru ne peut s'empêcher de siffler, apparemment admiratif.

- Je n'aurais jamais pensé que ce serait aussi bien organisé. C'est incroyable, tout semble avoir été prévu au détail près...
- Évidemment ,répondis-je en haussant les épaules, sinon à quoi serviraient nos dirigeants ?
- C'est une sorte de société idéale, quoi.
- Bien sûr. C'est pour être toujours heureux que cette ville a été créée.

Shikamaru détourne la tête, le regard pensif et je baisse les yeux en pensant à Kiba. Le garçon aux sourcils très épais se lève soudain et attrape une bouteille argenté sur la table pour la tendre à Sakura.

- Mets-toi ça sur les cheveux et ils perdrons immédiatement leur couleur ! ,lui indique-t-il en lui montrant son pouce dans une des positions les plus bizarres que j'ai jamais vu.

Même si c'est voyant à des kilomètres à la ronde, sa diversion a le don de détendre l'atmosphère et j'ose enfin poser mon dos contre le dossier du canapé en respirant calmement.

Sakura attrape d'un geste hésitant la bouteille et Hinata l'entraîne vers la salle de bain avec un sourire vers nous certainement adressé à Naruto. Ce fut une fois les filles parties que Shikamaru engagea la réelle conversation.

- Alors ,commence le garçon à la queue de cheval, on a pensé à un moyen pour vous ramener chez vous. Mais c'est risqué.
- Quand ?
- Dans trois jours.
- Demain ,assénais-je d'un ton sans appel.
- Il faut attendre que ta copine blonde se remette, elle a beaucoup de fièvre.
- Ma copine quoi ? Tu parles de Temari ?
- Oui, il faut attendre que sa fièvre baisse et c'est pas en claquant des doigts que ça va venir, il lui faut du repos.
- C'est justement pour ça qu'il faut aller en ville le plus rapidement possible, pour la soigner.
- Le voyage va la fatiguer et vous allez vous faire griller si vous allez voir un médecin...

Je réfléchis un instant, le temps de me demander si rentrer en ville avec une Temari morte de fatigue et malade comme un chien avec une alerte de niveau 2 n'allais pas alerter les autorités.
Évidemment que ça allait se remarquer.

- Après-demain. On pourra toujours dire que Temari a été malade et que c'est pour ça qu'on a décidé de rentrer plus tôt.
- Ça passera pour votre système d'alerte ?
- Je me débrouille avec ça.
- Alors c'est d'accord. Après-demain, lever à six heures, on s'en va à sept. Mais on se charge seulement de vous faire entrer, après c'est vous qui gérez.
- ... pourquoi vous faites ça ? ,demandais-je soudain pris d'une subite prise de conscience.
- Je vous dois bien ça ,me murmure Naruto derrière moi, si vous ne m'aviez pas aidé à sortir de là je me serais certainement fait tuer.

Je jette un œil à Shikamaru et gros-sourcils, et une autre question que je n'ose pas poser me brûle les lèvres. Comprenant mon regard interrogatif, Shikamaru lance une phrase mystérieuse qui me laisse perplexe.

- Nous on fait ça parce qu'on est ses amis.

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- Rapport ?
- Les fugitifs sont introuvables monsieur. Malgré l'appel des forces spéciales sur place on ne les as pas trouvé. Et j'ai envie de dire tant mieux pour eux.
- Tant mieux pour eux, en effet... Et à l'intérieur ?
- Celui que vous avez envoyé a parfaitement fait son travail. Mais la couverture ne tiendra pas bien longtemps j'en ai peur.
- Il faut absolument qu'on trouve un moyen de les trouver...

L'homme aux yeux clairs baissa la tête jusqu'à ce que son menton arrive au niveau de ses mains qu'il avait croisées et il contempla son bureau vide d'un regard songeur. L'autre homme assis en face de lui, les cheveux plus longs que la moyenne tombant dans son dos en une masse informe, eut une fugitive grimace sur le visage avant d'oser prendre la parole.

- Si je peux me permettre monsieur, nous pourrions faire déserter les endroits par où ils pourraient passer.
- Impossible, la porte par laquelle ils sont entrés a été condamnée. Je ne sais pas par quel moyen ils ont ouvert la porte mais à moins qu'ils fassent sauter le béton devant, ils ne pourront plus rentrer par ici.
- Je ne parlais pas de ça monsieur.

Soudainement intéressé, l'homme leva les yeux de son bureau pour fixer son subordonné avec attention.

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- Tu vas pas rester enfermé ici toute la journée quand même ?

Toujours assis dans mon canapé, les mains posées sur mes cuisses et les yeux dans le vague, je tourne la tête vers Naruto qui me regarde, debout, les bras croisés sur son torse, avec une lueur de défi qui n'annonce rien de bon dans les yeux.
Temari, installée dans un lit à l'étage, a été laissée aux bon soins de Shikamaru et de Lee qui s'occupent d'elle comme deux papa-poule. Sakura se fait shampouiner les cheveux par Hinata et je me retrouve seul dans le salon avec lui.

Je le regarde silencieusement, ne sachant que répondre à sa question et un sourire soudain éclaire son visage. Il s'approche et vient s'asseoir à côté de moi, le corps tout entier tourné vers moi et les yeux brillants.

- Dis, ça te dirais que je te montre un peu comment on vit ?
- Je sais déjà comment vous vivez. Toutes vos machines et vos maisons ressemblent à celles du début du XXIème siècle. J'ai eu des cours d'histoire sur cette période alors j'imagine très bien la façon dont vous pouvez vivre. Rien de bien intéressant...
- Et si je te montrais la vraie vie ! Et pas l'espèce d'aseptisation que vous supportez tout les jours...?

Je ne sais pas si c'est l'excitation pétillant dans ses yeux ou l'intonation de défi qui faisait vibrer sa voix qui m'a intrigué, mais quand ma bouche a prononcé un son, ce n'était pas pour un 'non' ferme et claquant que j'aurais voulu entendre...

- Okay ,murmurais-je avec un rictus.

Son visage s'est fendu d'un sourire encore plus grand que celui de tout à l'heure et il m'a attrapé la main en m'entraînant à sa suite, sans écouter mes protestations d'horreur face à la couleur sur sa peau.

- Allez Sasuke ! Laisse-moi te montrer ce que c'est, Vivre !



Le chapitre suivant sera principalement porté sur Naruto et Sasuke, ainsi que de leur périple dans la jungle de l'extérieur...

Je plaide coupable, NON je n'aime pas Sakura ^__^

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