Fiction: Soon Forgotten (terminée)

One-shot sur un rescapé.
Classé: -12D | Drame / Tragédie | Mots: 3167 | Comments: 6 | Favs: 6
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aka oni (Masculin), le 03/10/2009
Le titre est celui d'une chanson de Muddy Waters.
Petit One-Shot rapidement écrit.

Je précise que certaines scènes de la fiction sont quelque peu violentes.




Chapitre 1: Soon Forgotten



La grotte était plongée dans un silence et une obscurité qui durait depuis des millénaires, et qui semblait ne jamais pouvoir finir. Tout était sombre, humide, une antre qu'aucune bête ne pouvait occuper tant l'endroit était sombre et froid, éloigné de la surface ; rien ne changeait ici, jamais, mis à part l'eau qui ruisselait sur certaines parois, en maigres ruisselets inaudibles, parfois accentuée par le bruit soudain sonore et retentissant d'une goutte d'eau s'écrasant quelque part au loin, seule trace de ce que le temps ne s'était pas arrêté – et encore, on eût dit que c'était encore et toujours la même séquence qui se reproduisait.
Pourtant, depuis quelques heures, ces instants figés étaient détruits par de tout nouveaux sons. Cela avait commencé par un ahanement lourd, des inspirations et expirations bruyantes. Des raclements contre la roche, de tissu, de chair. À présent, c'étaient des grattements frénétiques sur du papier, ponctués de râlements de douleur, avec, en fond, la respiration d'un animal blessé. L'animal en question était un homme, et d'après la quantité de sang qui s'étendait sous lui et se perdait dans la noirceur de la grotte, là d'où il venait, on pouvait raisonnablement en déduire qu'il était blessé, et sérieusement. Hypothèse sensée, et confirmée par les onomatopées de souffrance qui s'échappaient involontairement de l'homme.
Pourtant, l'homme en question était entraîné. Il n'était pas n'importe qui ; il était un ninja, un guerrier des ombres, supposément capable de souffrir mille morts sans qu'un son ne sorte, d'être torturé sans qu'une information soit divulguée, d'accepter la mort sans même ciller. Il pensait sincèrement que c'était son cas. Il avait été entraîné pour ça. Il connaissait la douleur, il connaissait la mort. Mais tout cela n'est que foutaises quand on se retrouve face à la certitude absolue, totale, que l'on va mourir. On peut bien connaître la douleur et l'endurer ; savoir que ce sera la dernière chose que l'on sentira en fait une inconnue. Alors l'homme écrivait, rapidement, en essayant de rester lisible, bien qu'il ne sût pas pourquoi, les chances que ce parchemin soit découvert avant que l'humidité de la caverne ne l'ait réduit en bouillie étant quasiment nulles – mais il écrivait, parce qu'ainsi, la douleur – elle n'avait jamais été comme ça, elle avait déjà été aussi forte, mais elle semblait entièrement nouvelle et totalement insupportable –, ainsi, la douleur n'était plus son unique pensée. L'homme écrivait, à la lueur vacillante d'une bougie de fortune, fabriquée avec les moyens du bord. Et à défaut d'écrire un testament ou une (sans doute bouleversante) lettre d'adieu à ses proches, l'homme écrivait pourquoi il était en train de crever là, où même les bêtes n'allaient pas crever.


Je m'appelle Nara Shikamaru. Je suis ninja du village caché des feuilles, connu sous le nom de village de Konoha. J'ai, au moment où j'écris ces lignes, trente-deux ans. Vu l'état de ma jambe, ou plutôt son non-état, je ne connaîtrai pas ma trente-troisième année.


Shikamaru tenta de sourire à sa tentative désespérée d'humour, mais il ne parvint qu'à grimacer et se replongea dans ce qu'il lui fallait bien considérer comme une sorte de testament. Il ferma les yeux un instant pour se concentrer, mais sentit qu'il ne parviendrait peut-être pas à les rouvrir s'il tardait. Il écarquilla immédiatement les yeux et se remit à faire courir sa plume sur le papier.


Je suis le seul survivant de l'équipe en charge de la mission concernant l'enquête sur les évènements qui ont perturbé la région ces derniers jours. Cette équipe était constituée des ninjas suivants : Maïto Gaï, Hatake Kakashi, Suna No Temari, Akimichi Chôji, Yamanaka Ino, Inuzuka Kiba, ainsi que moi-même, tous jounin.


Une larme sembla perler aux coins des yeux de Shikamaru, mais c'était sans doute la douleur. Il cligna rapidement des yeux et s'accorda une pause. Il tenta de se redresser, mais sa main glissa sur la flaque de sang poisseuse qui s'étendait sous lui. Un cri bref, et il se retrouva le nez sur la roche. Il se redressa lentement, avec précaution, autant pour préserver sa plaie que parce que la douleur fulgurante qui lui avait transpercé le cerveau faisait vaciller les images dans ses yeux. S'il s'évanouissait maintenant, ses futurs lecteurs seraient particulièrement frustrés. Il esquissa un sourire grinçant à cette pensée. Sa main ne cessait de déraper sur son propre sang.

- Merde, tu parles d'un ninja, lâcha-t-il dans un souffle rauque.

Sa voix se répercuta sous la voute rocheuse, roula au loin avec l'écho, puis se perdit dans ce puits d'enfer qui descendait probablement jusqu'au centre de la terre. Et si ce n'était pas le cas, sans doute pas loin. En tout cas, Shikamaru n'avait pas envie d'aller vérifier. S'il s'était arrêté là où il se vidait de son sang, ce n'était pas parce que le roc y était plus moelleux, mais parce qu'il était juste incapable d'une reptation de plus. Il observa tristement son garrot d'où coulait toujours une petite quantité de sang.
J'aurais sans doute dû écouter plus attentivement Sakura quand elle parlait garrot, songea Shikamaru, accordant une pensée fugitive à la petite femme boulotte qu'était devenue la jolie Sakura, responsable en chef de la médecine de Konoha. Il préféra penser, cette fois-ci, sa propre voix lui était insoutenable, tant elle lui paraissait étrangère, déformée qu'elle était à la fois par la souffrance et par l'acoustique de la grotte. Il reprit la plume.


Le code secret de la mission était… (Shikamaru raya cette phrase et reprit à la ligne :) Les troubles en question étaient de nombreuses disparitions humaines, et certaines des victimes ont été retrouvées, en partie. (Shikamaru réfléchit et se dit qu'il valait mieux préciser ce dernier point.) C'est-à-dire qu'on en a retrouvé quelques lambeaux ou quelques membres. Il semblait que cela soit dû à une bête sauvage particulièrement féroce. Le village qui avait souffert de ces disparitions a donc mandaté le village de Konoha pour supprimer cette menace. L'homme qui est venu nous trouver avait perdu sa fille de six ans et n'en avait retrouvé qu'une main. Arrachée, nous avait-il dit, avec une brutalité inouïe. Le responsable des missions avait commencé par mandater deux chuunins pour cela, enfin, c'est ce que l'on m'a dit par la suite. Mais l'homme insistait pour que l'on dépêche nos meilleurs éléments. C'était hors de question, bien sûr, pas pour une bête sauvage, mais l'homme ne voulait pas en démordre, il menaçait de faire un esclandre. Il disait vouloir parler au chef du village. Godaime Hokage, Tsunade, a entendu le tumulte et a finalement accepté de le recevoir, quand elle a appris que la fille de l'homme était morte. Tout ceci, je ne le raconte que parce que l'on me l'a rapporté. Je n'étais pas au village à ce moment. Apparemment, l'homme avait amené des photos de certains restes de victimes. Je n'ai aucune idée de ce qu'il y avait sur ces photos, mais Kakashi m'a dit que lorsqu'elle était ressortie de son bureau, elle avait immédiatement mandaté plusieurs jounins, dont moi. L'équipe a été rassemblée et une heure plus tard, nous sommes partis, guidés par le visiteur. La région en question était quasiment aux limites des frontières du pays du Feu, et comme nous avions besoin du civil, nous avons mis deux bonnes semaines à arriver sur les lieux du village. Le voyage a été sans histoire. Sur place…


Shikamaru leva un instant sa plume. Il songea fugitivement qu'avant cette mission, il n'avait jamais eu l'utilité du matériel d'écriture qu'il emportait toujours sur lui. Au cas où. Eh bien, ce cas était arrivé, au final. Il tenta de se rappeler leur arrivée au village. Ses souvenirs tournoyaient dans sa tête, c'était assez embrouillé. Mauvais signe, ça, il était encore largement assez lucide pour s'en rendre compte. Petit à petit, il commença à revoir le spectacle qu'ils avaient contemplé alors. L'homme – il ne se rappelait même plus de son nom. Makoba ? Makota ? Quelque chose dans ce genre là. Bref, l'homme avait fait les premiers pas. En titubant, comme un homme ivre. Il avait été le premier à s'avancer vers les ruines de ce qui avait été son lieu de naissance et de vie. Les ruines n'étaient pas fumantes, comme le poncif le voudrait. Ce qui avait ravagé le village n'avait rien d'un incendie. D'ailleurs, les dégâts matériels eux-mêmes n'étaient pas particulièrement importants. Quelques toitures défoncées, la plupart des portes enfoncées, plusieurs fenêtres brisées, de nombreux débris. Cela ne témoignait que d'une chose, et chaque ninja présent l'avait su immédiatement, c'était que la chose qui avait fait ça ne visait que les êtres vivants. Portes, fenêtres et toitures balayées étaient les preuves des tentatives de retranchement des habitants. Les débris étaient les preuves de leurs tentatives de défense ou de fuite. Et les corps qui jonchaient ce lieu étaient les preuves qu'aucune de ces tentatives n'avait abouti. Sous le ciel bas et plombé d'octobre – ce genre de ciel grisâtre, indéterminé et froid, incapable de se décider franchement pour une bonne pluie franche, déprimant au possible –, des dizaines et des dizaines de corps atrocement mutilés recouvraient le sol. Dans les rues, dans les maisons, à moitié sortis par les fenêtres – même un sur un toit, avait noté Kakashi –, ceux qui avaient fait partie de la vie de l'homme à genoux dans une flaque de sang séché, trop hébété pour pleurer, étalaient tous leurs cadavres aux yeux des ninjas. Ceux-ci en avaient vu d'autres, mais à la vue de la sauvagerie avec laquelle ils avaient été traités, aucun ne put réprimer un malaise. Ino avait détourné les yeux et s'était éloignée, mais elle était revenu précipitamment sur ses pas après avoir buté sur un cadavre aux jambes arrachées, qui avait manifestement eu le temps de sortir du village – mais pas plus loin.
La plupart des corps n'étaient pas entiers. Une grande majorité avait eu un ou plusieurs membres arrachés, avec une force telle que les os et les tendons pendaient encore des moignons. Certains avaient eu la tête littéralement broyée par ce qui avait semblé à Shikamaru être une poigne de géant, d'autres avaient été éventrés, les entrailles dispersées à plusieurs mètres à la ronde. Un des cadavres avait eu droit à une férocité encore plus effrayante, puisqu'il avait été littéralement écorché vif, le corps entier griffé à de si nombreuses reprises que pas une parcelle de peau n'était intact. Un autre encore, plus loin, avait eu la cage thoracique proprement ouverte, et la bouillie qui pourrissait à l'intérieur de la plaie avait fait vomir Ino pour de bon.
L'homme s'était redressé, et, montrant un cadavre presque intact, mais à qui la tête manquait, avait dit d'un ton qui lui avait semblé très las :

- Celle-ci était ma femme. Je reconnais son grain de beauté sur l'épaule.

Ou quelque chose comme ça. En bref, le spectacle n'avait pas été du goût du public et toute l'équipe comprit pourquoi Tsunade avait mandaté des Jounins.

- Des ninjas adverses ? Avait demandé Temari, perplexe. Qui aurait pu faire ça ?
- Seule une bête aurait pu faire cela, avait grincé Gaï, sans même que Kiba proteste. D'ailleurs, ce village n'avait aucune importance pour le pays ou le village. Kakashi ?

Shikamaru se rappelait encore l'attitude tendue de celui qui avait été une des grandes fiertés de Konoha. Jamais il n'avait vu Kakashi, ce ninja blasé, aussi tendu.

- Le sang commence à cailler, il est déjà sec, les corps commencent à pourrir. Ce qui s'est passé ici s'est passé il y a un sacré bout de temps. Mais il n'y a aucun bruit.
- Comment ça ? Avait demandé Choji.
- La forêt, avait répondu Kakashi. C'est censé être bruyant, non ?

Chaque ninja s'était alors mis en position de combat, sur le qui-vive.

- Montrez-nous où les premières disparitions sont survenues, avait ordonné Kakashi à l'homme prostré en face de lui. C'est sans doute assez proche de sa tanière, ou… ou quel que soit l'endroit où cette chose dort. Tout du moins, ça nous indiquera sa direction.
- Par ici, avait indiqué le type. Mais je viens, avait-il rajouté. Et ne me dites pas que je suis plus en sécurité ici.
- Bien, mais restez loin derrière.

L'équipe s'était mise en marche, en formation de combat, en direction de ce que l'homme avait indiqué comme origine de ce qui était devenu cette monstrueuse boucherie. Ils avaient marché durant une bonne heure, à ce que se rappelait Shikamaru. À présent, ses souvenirs se faisaient plus précis, à mesure qu'il revivait ces instants. Tout était arrivé si vite. Ils n'avaient pas eu une chance. L'homme – mais quel était son nom, à ce type ? – avait juste eu le temps de crier.

- Att…

Les ninjas s'étaient tous retournés, prêts à faire face à n'importe quoi, une armée, un démon, le fantôme d'Itachi ou Kyuubi en personne – enfin, en renard. Ils n'avaient vu que l'homme s'effondrer. De deux côtés à la fois.

- Il est là ! Avait hurlé Kiba, en désignant une sorte de grande masse sombre se déplacer à la vitesse de l'éclair.

Shikamaru ne se rappelait pas que son ami ait eu le temps de dire autre chose. À partir de là, c'était assez confus, et c'était un euphémisme. Shikamaru ne se rappelait pas de grand-chose. Comment ce truc pouvait-il bouger plus vite que tous ces ninjas d'élite réunis ? Shikamaru, les paupières closes, les dents serrées, en train d'agoniser dans cette grotte, revivait cette espèce d'escarmouche. Combien de temps avait-ce duré ? Est-ce que ça pouvait même se qualifier de combat ? Il revit, pêle-mêle, Le sharingan de Kakashi s'activer – même cela n'avait pas suffi – et, presque aussitôt, son corps propulsé contre un rocher, avec une telle violence que tous ses os s'étaient brisés en même temps. Il revit Gaï, dans les airs, tentant un coup de pied ultra rapide contre cette… chose, que jamais il n'avait aperçue distinctement. Il revit Gaï, en l'air, brusquement séparé de sa jambe. Il revit Temari, s'apprêtant à envoyer une rafale, aussitôt prise pour cible – ce truc était intelligent, ou du moins il avait conscience des attaques, il en était sûr – et bientôt à terre, l'éventail à une dizaine de mètres d'elle, ses bras encore accrochés à ce dernier. Il s'était vu lui-même, tenter la manipulation des ombres et aussitôt arrêter – sérieusement, que pouvait faire sa technique lente contre ça ? Le reste n'avait été qu'éclaboussures de sang et de membres. Shikamaru ne savait pas et ne voulait pas savoir comment étaient morts les autres membres de l'équipe. Il savait qu'Ino avait fui en même temps que lui. Vers le village. Grossière erreur. Lui avait fui vers le massif montagneux sur lequel la forêt s'échouait. Sans doute l'erreur d'Ino lui avait-elle sauvé la vie, mais de justesse. Moins de trente secondes après le début de sa fuite, il avait senti, deviné, puis entendu, l'animal le poursuivre – il n'avait jamais couru aussi vite. Il avait largué tout ce qui était susceptible de ralentir la chose – dont des fumigènes, auxquels il devait sans doute d'avoir atteint la paroi rocheuse. Il était tombé immédiatement sur cette ouverture. Il avait couru à l'intérieur, il avait entendu sa mort s'engouffrer dans la grotte et il s'était uriné dessus de terreur. Puis il avait vu une ouverture plus étroite, avait plongé à terre, avait rampé aussi vite qu'il le pouvait, avant de sentir une douleur atroce à la jambe, mais cela ne l'avait pas arrêté. Il avait continué le plus loin possible. La chose avait hurlé une fois ou deux – un cri bestial à vous glacer le sang, qui contenait toute la sauvagerie du monde, puis était vraisemblablement partie. Et à présent, Shikamaru était là, dans sa grotte, à mourir en voyant son sang s'écouler lentement, là où trois ou quatre heures plus tôt il avait eu une jambe.
Shikamaru rouvrit les yeux et se mit à écrire cela, en termes concis et clairs, le plus précisément possible, comme un observateur extérieur. Il écrivit absolument tout cela, puis il conclut :


Cette chose, quelle qu'elle soit, est d'une force et d'une vitesse qui dépassent l'entendement. Si quelqu'un trouve ceci, je le prie de le porter au village de Konoha, ou à mon clan, le clan Nara, du pays du Feu. Si ni l'un ni l'autre n'existent plus au moment où vous lisez ces mots…


Shikamaru songea un instant à ce qu'il aurait pu vouloir. Une sépulture ? Inutile. En fait, si ni l'un ni l'autre n'existaient plus, son existence et sa postérité devenaient toutes deux totalement inutiles. Il conclut donc, d'une plume que l'achèvement de cette tâche rendait presque rageuse :


… Où vous lisez ces mots, j'espère que vous avez apprécié la lecture.


Shikamaru hésita, en pensant à une dernière chose, qui lui trottait dans la tête, sans vraiment prendre forme, depuis quelques minutes. Il rajouta :


Il semble, d'après mes souvenirs, que la direction vers laquelle de déplace cette chose, c'est-à-dire la direction des premiers évènements vers le village détruit, est celle qui mène au village de Konoha.


Shikamaru hésita, secoua la tête et ratura consciencieusement cette dernière phrase. Cela ne signifiait rien. Rien du tout. Il signa, data, roula son parchemin et rangea celui-ci dans un petit étui de cuir qui augmenterait sans doute sa durée de conservation – mais combien de temps avant que quelqu'un le trouve – si quelqu'un le trouvait ? Il était sûr d'être le premier homme à jamais avoir foulé le sol de cet endroit – à fortiori couvert de son sang. La quantité commençait à être vraiment impressionnante. Shikamaru se sentait de plus en plus faible, la douleur se faisait distante – enfin. Il posa précautionneusement l'étui de cuir dans sa besace, jeta au loin la plume et ce qu'il restait d'encre – plus besoin –, et se redressa un peu, s'arrachant un gémissement. Il soupira et regarda les ombres danser silencieusement sur la paroi. Cela ressemblait un peu à des nuages. Mais c'était loin d'égaler les vrais. Shikamaru tenta de se remémorer les derniers nuages qu'il avait observés, la sensation d'air frais sur son visage, mais seules les ombres dansantes étaient réelles, de plus en plus réelles, de plus en plus grandes dans ce décor lugubre et silencieux – quel silence effrayant, même le bruit des gouttes qui tombaient, au loin, semblait renforcer ce silence. Le spectacle des ombres, qui semblaient recréer, avec ses formes, la mort de ses compagnons, lassa rapidement Shikamaru. Sa bougie de fortune arrivait vers la fin de sa durée de vie. Après, ce serait l'obscurité. Totale. Shikamaru avança la main pour moucher la flamme. Autant décider soi-même. Il arrêta son geste. Qui essayait-il d'impressionner ? Il se rencogna sur le roc saillant qui lui faisait mal au dos – mais de toute manière, à côté de sa jambe…– et ferma les yeux, invoquant de toutes ses forces restantes les images de nuages qu'il restait encore dans sa mémoire.
Puis il attendit.



Bon, je suppose que certains vont tiquer sur les photos anachroniques ou sur l'incohérence d'envoyer sept jounins sur ce genre d'affaire, mais tant pis.



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