"Ici, ton passé n'a pas d'importance. Entre ces murs, tu vivras, reclus certes mais tu vivras et verras Canaan renaître de ses cendres."
Au fin fond des montagnes maudites, dans un vieux manoir, deux âmes en peine attendent ... attendent une fin qui ne vient pas.
Fanademanga (Féminin), le 13/01/2012 Yosh !
Comme toujours merci pour vos commentaires ^^ et désolé pour l'attente ^^'
Chapitre 7: Ange déchu
Kanaan est un splendide pays situé entre la Mer Kishimoto et l'ex Royaume Ishbal. A sa tête deux assemblées : la plus influente étant le Goteï, un conseil suprême composé de treize Généraux chargés chacun d'une division (chaque division étant spécialisée dans un domaine différent). Vient ensuite le Sénat, une chambre formée par une cinquantaine de vieillards expérimentés. Ils ont pour tâche de voter les lois, de signer quelques traités et, si besoin est, de s'opposer aux décisions du Goteï.
Kanaan, de par son armée et son économie, se place dans les premières puissances mondiales. Pays respecté et craint, il n'en reste pas moins blessé. Au fil du temps, il a dû faire face à de nombreuses guerres, toutes plus sanglantes les unes que les autres mais aussi à des révoltes, voire des conflits au sein même du gouvernement, entre les deux Assemblées. La blessure la plus meurtrière et dévastatrice dans son histoire restera la fin tragique et mystérieuse de la quatrième génération de Généraux, cinq cents ans auparavant.
A cette époque déjà, le pays inspirait jalousie et admiration. Ses généraux, charismatiques et talentueux (mais considérés comme trop jeunes par de nombreux pays) s'évertuaient à gagner les batailles et à améliorer la politique étrangère du pays. Le peuple vivait on ne peut mieux, ne souffrant ni de famine, ni de maladie. Cependant, la situation presque utopique se changea rapidement en un véritable cauchemar … un cauchemar malheureusement réel. En quelques semaines seulement, Kanaan perdit tous ses généraux et un bon nombre de ses Sénateurs. Derrière le visage rayonnant qu'arborait son gouvernement, un complot se dessinait. Personne ne sut jamais exactement quoi. Le premier à tomber fut le Général de la 8ème division, décédé d'une maladie obscure, le suivirent 5 Sénateurs et un autre général.
Hiro Hyûga, Général en chef des armées de Konoha, pays allié de Kanaan, reçut une lettre du Goteï, qu'il se hâta de faire disparaitre. Elle fut nommée avec le temps « The Beginning ». Son auteur et son contenu nous restent encore aujourd'hui inconnus. Ce qui est certain en revanche, c'est qu'elle fut la cause du départ précipité de Hiro Hyûga pour Kanaan. Les cadavres de Sénateur et de Général continuèrent malheureusement de s'entasser dans le cimetière gouvernemental.
Quelques jours après l'arrivée du Général Hyuga à Kanaan, durant « l'Aube de sang », le Sénat prit feu. A la grande surprise de tous, l'affaire fut très vite bouclée. « Rien de plus qu'un acte terroriste » avait expliqué le chancelier (sénateur suprême) Bradley.
Puis, alors que la situation du pays frôlait la catastrophe, les derniers généraux ainsi que certains membres de leur division et Hiro Hyûga désertèrent la capitale pendant 5 jours. Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Seuls eux le savent.
Hiro Hyûga rentra seul à Kanaan et décida rapidement qu'il était grand temps pour lui de rejoindre sa patrie. Il fut déclaré à la foule que, malgré leur incroyable puissance, les derniers Généraux de Kanaan avaient succombé pour sauver leur patrie lors d'une mission de rang S (à haut risque). La quatrième génération resta dans les esprits comme la plus puissante de toutes. Cependant, discrètement, le Sénat s'arrangeait pour qu'elle soit vite oubliée. Dans l'ombre, elle fut surnommée la « Génération Déchue ».
Une fois revenu dans son pays natal, Hiro Hyûga se livra corps et âme à son travail, oubliant de se nourrir, ne trouvant plus le sommeil du juste. Il s'éclipsa une nuit de pleine lune pour une raison obscure et revint le lendemain, épuisé psychologiquement et physiquement. Il se contenta de passer les jours qui suivirent avec son unique fils, lui confia un anneau, puis mit fin à sa vie.
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- Il n'y a pas que le froid qui peut être meurtrier dans ces montagnes, expliqua-t-il d'une voix sombre en dégageant le cou ensanglanté du jeune homme, l'exposant à la vue de tous.
Détresse… Incompréhension… L'ambiance qui pesait lourdement dans le salon du manoir se résumait à ces simples mots…
Au centre de la pièce trônait un canapé usé aux couleurs ternes sur lequel était assis un Shikamaru pensif. Contre sa hanche gauche, le lycéen pouvait sentir les pieds de Kiba, allongé de tout son long sur le divan, le regard abattu.
Sur le tapis grisâtre qui dépassait du dessous du sofa se tenait Kankuro, les jambes étendues devant lui, passant sous une table basse en verre.
Plus loin, recroquevillée sur elle-même, pleurait silencieusement Hinata. Kakashi passait tendrement sa main dans sa chevelure brune, tentant par ce simple geste de la réconforter.
A quelques mètres sur leur droite s'étaient réunis à même le sol la totalité des lycéennes. Sakura enlaçait Meïline, caressant lentement de bas en haut son dos. Tenten, Ino et Temari, chacune de leur côté, ruminaient de sombres pensées, le regard fixé sur les flammes qui dansaient dans la cheminée, ou sur les innombrables tableaux qui ornaient les murs.
Lee errait désorienté, allant d'un bout à l'autre de la pièce sans jamais s'arrêter.
Sur la première marche des escaliers situés au fond de la salle, dans la semi-obscurité, se tenaient côte à côte Choji et Shino. L'un trouvait ses chips anormalement amères, l'autre taquinait tristement une fourmi qui gambadait sur l'une de ses mains.
Plus haut dans les escaliers, Gaara semblait statufié.
Enfin, sur les dernières marches, Naruto essayait de canaliser le trop plein d'émotions qui l'avaient assailli. La culpabilité le rongeait avidement. Si seulement il n'avait pas fait cette blague stupide… si seulement… alors rien ne serait arrivé… Kabuto-san ne serait pas en train de nettoyer ce corps inanimé… Uchiwa-san ne se sentirait pas responsable. Car oui, le bel éphèbe semblait s'en vouloir cruellement d'après le Blond. Après avoir déposé le cadavre de son camarade et donné quelques directives à son serviteur, l'Uchiwa s'était excusé puis retiré dans sa chambre. Depuis, plus rien. Ils restaient tous là à broyer du noir, attendant ils ne savaient trop quoi.
Les heures s'écoulaient ainsi… dans un calme olympien et une ambiance pesante. Et cela jusqu'à ce qu'un gargouillis digne des plus grands films d'horreur ne retentisse, arrachant quelques petits sourires aux élèves.
- Bien ! S'exclama Kakashi en se relevant. Vous pouvez vous retirer dans vos appartements… je… je vais voir où… où en est Kabuto-san.
Les adolescents acquiescèrent tristement, certains quittèrent la pièce, d'autres préférèrent ne pas bouger.
Kakashi traversa un long corridor d'un pas lent et mal assuré puis entra, hésitant, dans une pièce carrelée aux tons beaucoup trop blancs et dont le centre était occupé par une longue table en acier. Il y trouva un Kabuto las en train de retirer un tablier ensanglanté.
- Le repas sera bientôt prêt. Déclara d'une voix neutre le serviteur en déposant sur la table des gants en caoutchouc usés.
Kakashi hocha la tête de bas en haut, incapable de formuler une quelconque phrase. Pris d'une soudaine envie de vomir, il quitta précipitamment la pièce, claquant violemment la porte derrière lui. Il pensait se réfugier dans les couloirs déserts de la demeure mais le destin en voulut autrement. Naruto l'avait intercepté dans sa course folle, la tête basse. Faisant fi de son état fiévreux, il décida d'écouter son élève. Cependant, ce dernier paraissait hésiter sur la marche à suivre, son souffle tremblant, ce qui alerta son professeur. Puis, toujours la tête basse, il se lança :
- Sensei, je… y a quelque chose dont… dont j'aimerais vous parler.
Kakashi haussa un sourcil, demandant silencieusement au lycéen de poursuivre.
- Il serait... sans doute... mieux que je vous le montre, murmura le blond.
- Que tu me montres quoi, Naruto ? Interrogea doucement le fonctionnaire.
- C'est pas loin ! S'écria l'Uzumaki en relevant enfin son visage, attrapant la main de l'adulte pour le conduire à la cache qu'il avait découvert il y a peu.
Kakashi se laissa entraîner sans opposer de résistance, trop intrigué.
Arrivé à destination, l'adolescent enclencha le mécanisme d'ouverture, faisant apparaître le fameux passage. Son accompagnateur écarquilla les yeux. « Mais où était-il tombé kami-sama ?! » Naruto, n'ayant pas remarqué le trouble de l'adulte s'enfonça dans la cachette, vite suivi par l'enseignant. Sans lui laisser le temps d'observer les lieux à sa guise, il lui tendit la mystérieuse dague.
- Je l'ai trouvée involontairement Sensei, déclara-t-il lorsque le fonctionnaire lui prit l'arme des mains.
Il la détailla du regard, la palpa, constatant le « X » gravé à l'arrière et les divers autres symboles. Son regard s'assombrit alors qu'il en reconnaissait certains.
- Kami-sama, souffla-t-il, sa main crispée sur le poignard. Naruto, reprit-il après un court instant de silence, ne parle de cela à personne ! Tu entends ?! Personne !
- O... oui, accepta sans rechigner le blond, une pointe de peur transparaissant dans sa voix. Mais-mais c'est quoi ?
- Rien, Naruto ! Grogna l'enseignant. "Un problème dans lequel il ne vaut mieux pas mettre son nez"
Il reposa ensuite la dague à sa place, enserra plus violemment qu'il ne le pensait le poignet de son élève et le tira hors de la cachette. Une fois cela fait, il lui ordonna fermement de retourner immédiatement avec ses camarades non sans lui avoir au préalable répété de tout oublier au sujet de sa découverte.
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- Kabuto-san ? Appela Timidement Ino en jouant nerveusement avec ses doigts.
- Oui ? Soupira l'interpellé, terminant d'éplucher une pomme de terre.
- Que mange-t-on ?
- Bouillon de légumes. Répondit mécaniquement le serviteur, laissant choir le légume dans une marmite déjà bien remplie.
- Beurk, s'indigna la blonde en tirant la langue.
- C'est excellent pour la santé, sourit-il alors que les mots « sale gosse » se dessinaient dans son esprit. Dans ma jeunesse, ma mère m'en cuisinait régulièrement et je ne m'en suis jamais plaint une seule fois.
Le majordome se dirigea vers un placard, l'ouvrit et en retira un flacon. Pour lui, la confection d'un bouillon s'apparentait à une forme d'art bien trop méprisée.
- C'est pas bon, affirma sur un ton désinvolte la jeune fille en quittant la cuisine.
- Ignorante, maugréa dans sa barbe Kabuto.
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- Les garçons, réfléchit Sakura en entrant dans l'antre des mâles. Un action/vérité avant de manger, ça vous tente ? Termina-t-elle en relevant son doux visage, attendant une quelconque réponse.
- Pourquoi pas, approuva Kankuro en rejoignant la rose. Cela nous changera les idées.
- Mais quelle merveilleuse idée vous avez là ma douce fleur de cerisier ! S'exclama Lee, heureux comme jamais, limite il sautillait sur place.
Sakura se retint de peu de s'enfuir. Bien qu'elle lui ait dit et montré un nombre de fois incalculable que ses sentiments n'étaient pas réciproques, le brun persévérait toujours, s'entêtant à lui faire grotesquement la cour.
- Yosh ! Brailla Kiba en s'étirant. On joue dans le salon ?
- Ok, sourit Sakura. Je vais chercher les filles !
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- Temari, action ou vérité ? Interrogea Tenten en souriant sadiquement.
Voilà bientôt 30 minutes que les adolescents avaient débuté leur jeu, oubliant l'espace d'un moment le décès de leur camarade. Tous sans exception avaient accepté de participer, certains sous la contrainte, d'autres volontairement. Toutefois, malgré leurs efforts, Kakashi avait refusé gentiment, prétextant être fatigué et avoir besoin de réfléchir. La mort de son élève l'affectait beaucoup plus qu'il ne voulait le montrer. Les élèves s'étaient donc réunis, avaient repoussé la table basse du tapis et s'y étaient installés, allongés, assis, avachis, affalés, ...
- Vérité ?! Souffla la blonde en fermant les yeux.
- Hunhun, rigola sournoisement son amie. Que penses-tu réellement de Shikamaru ?
Temari grinça des dents. « Merde »
- J'ai bien envie de savoir moi aussi, siffla Choji en se resservant une chips.
Meïline jubilait intérieurement sans détacher ses yeux des cheveux de Ino, qu'elle s'appliquait à tresser.
- Il… il est chiiiiant, c'est un flemmard macho… un paresseux doublé d'un abruti, mais…
- Mais ? Répéta amusé Naruto, pressant la jeune fille.
- Mais il lui arrive PARFOIS de se comporter comme un gentleman et… bref jelappréciequandmême ! Rougit la blonde en détournant le regard.
Entendre ses amis pouffer était bien assez humiliant… pas besoin en plus de les voir se fendre la gueule.
- Ahahaha à ton-ton tour Tema, ricana Naruto.
La dénommée « Tema » lui envoya un regard made in furie meurtrière. Puis, alors qu'une idée - oh combien tentante - germait dans son esprit tordu, les bords de sa bouche s'étirèrent en un inquiétant sourire carnassier. « Il allait payer, oh oui il allait payer »
- Mon p'tit Naru, action ou vérité ? Jubila-t-elle.
S'il choisissait vérité, Sabaku lui poserait sûrement une question gênante, peut-être même une concernant son passé et cela, il devait l'éviter à tout prix. Toutefois, s'il optait pour l'action, rancunière comme elle est, elle lui demandera un truc du genre « Embrasse machin » ou autres débilités... il connaissait assez la jeune fille pour en être certain.
- Ben alors Kitsune on se dégonfle ? Le brusqua Temari sans se départir de son sourire ô combien inquiétant.
- Action bien sûr ! Répondit l'égo surdimensionné de la pile électrique.
- Soit, alors va proposer à Uchiwa-san de se joindre à nous.
- Hors de question ! S'écria outré le Blond.
- Peuh t'façon t'as pas le choix, monsieur le trouillard.
- JE SUIS PAS UN TROUILLARD !
- Prouve-le alors, lopette ! Le provoqua sa camarade.
- Bien !
Naruto se leva prestement, jurant contre une certaine lycéenne. Il gonfla ses joues, boudant puis partit à la recherche du maître des lieux.
- Il est dans la Bibliothèque à ce qu'il paraît, le prévint Kiba en pouffant.
Le blond grogna pour la forme mais se rendit toutefois à l'endroit indiqué. La pièce était éclairée par deux rangées de bougies, positionnées des deux côtés de la salle. Au centre trônaient quelques fauteuils entourés par d'interminables rangées d'ouvrages en tout genre. Accolé à l'une d'elle, les yeux fixés sur un ancien manuscrit, l'Uchiwa semblait perdu dans ses pensées. Naruto en profita pour le contempler un instant, sentant son cœur se serrer dans sa poitrine pour une raison inconnue.
- Ano... Uchiwa-san ? Appela-t-il timidement.
L'interpellé ne bougea pas, se contentant seulement de poser ses yeux sur le perturbateur, l'incitant à continuer. « Allez Naru, c'est pas si compliqué : « ça vous dirait pas une petite partie d'action/vérité ? » Si ? »
- Ano… on se demandait si… si vous...
- Vous pouvez me tutoyer, le stoppa le brun.
- Si vous... si tu accepterais de participer à un action/vérité ? Termina-t-il plus aisément.
Le doré sentit la cuite avant même que Sasuke n'ait refusé sa proposition. Ce dernier haussa un sourcil faisant inconsciemment paniquer le blond.
- Soit ! Décréta-t-il après réflexion. Où ?
- Euh... hein ? Demanda le blondinet incrédule, semblant à peine croire ce qu'il venait d'entendre.
- J'ai dit que je voulais bien. Réaffirma le brun. Où sont vos amis ?
- Dans-dans le sa-sa-sal… bégaya le lycéen.
- Salon ? Proposa l'Uchiwa en fermant précautionneusement le livre qu'il tenait entre ses mains.
- O... oui.
Le Brun sourit franchement, amusé par les réactions adorables de son vis-à-vis.
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- Bien joué, Naru ! Applaudit Ino en dévorant des yeux le brun, maintenant assis en tailleur avec eux. Uchiwa-san, connaissez-vous les règles ?
- Bien sûr, confirma d'une voix sensuelle le nouveau joueur. Mais vous pouvez me tutoyer.
Toutes les filles présentes soupirèrent, leurs petits cœurs jouant un allegro alors que les garçons, eux, roulaient des yeux et soupiraient de lassitude.
La partie continua ainsi, dans la joie et la bonne humeur. Sakura se vit contrainte d'embrasser chastement un Lee au bord de la syncope, Kankuro avoua son attirance pour une certaine blonde, Shikamaru exécuta 15 pompes d'affilées, etc.
- A votre tour Uchiwa-san, gloussa Sakura en rosissant.
Le brun esquissa un rictus puis se tourna en direction d'Hinata. Celle-ci tressaillit, appréhendant sa sentence et se demandant mentalement pourquoi le brun l'avait choisi.
- Hinata, c'est bien cela ?
- Oui.
- Action ou Vérité ? L'interrogea-t-il.
- A-action.
Son tyran sourit. Cependant la jeune fille ne discerna pas dans ses yeux sombres de lueur joyeuse, non, ces orbes noires semblaient on ne peux plus sérieuses. Elle avala difficilement sa salive.
Avant même que le jeune homme aux cheveux ébènes n'ait commencé à réfléchir, plusieurs bouches se tendirent vers ses deux oreilles, lui proposant mille et une idées plus perverses et tordues les unes que les autres. Au grand soulagement de la brunette, il les ignora royalement.
- Alors… tu n'as qu'à imiter le cri de ton animal préféré, fit-il naturellement.
Hinata hésita, étonnée par cette banale et innocente proposition, s'attendant à bien pire. Elle inspira calmement, sentant ses joues brûler sous les regards intenses de ses camarades. Elle ouvrit doucement la bouche, laissant s'échapper un grognement bestial mais toutefois mélodieux. Elle reproduisait clairement le cri du loup.
- Wao, souffla Kiba, ébahi par cette imitation plus que réaliste.
- J'avoue, j'en ai eu des frissons, Hina ! C'était incroyable !
Hinata rougit devant tant de compliments.
- En effet, incroyable, susurra le propriétaire des lieux, dévisageant intensément l'adolescente.
Une fugace lueur de douleur passa dans ses prunelles sombres mais disparut si vite que la Hyûga crut l'avoir imaginé.
- Je me serais presque cru devant un vrai, poursuivit-il.
C'est sur ces sages paroles que le jeu reprit. Au bout d'un cours laps de temps, Hinata se retira, prétextant se sentir fatiguée, voir malade. L'Uchiwa la suivit des yeux jusqu'à ce que sa silhouette disparaisse dans l'obscurité des escaliers.
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- Comment va Hinata ? Demanda Kakashi en découpant méticuleusement un morceau de viande dans son assiette.
Peu après le départ de la brunette, Kabuto avait déclaré le repas prêt. Tous s'étaient donc réunis autour de la longue table en bois, au centre de la salle à manger.
- Malade, son estomac la torture, expliqua posément Ino entre deux bouchées de riz gluant. "Ou la mort de son cousin l'a traumatisée" Pensa-t-elle amèrement.
- Peut-être qu'elle a faim, proposa innocemment Naruto.
- Crétin, elle serait à table si elle avait faim ! Répliqua méchamment Gaara.
- Eh le Bisounours mal léché, pas besoin de lui parler comme ça, c'est pas ton…
- Chien, je confirme. Un, ça suffit amplement, le coupa ledit "Bisounours" en lorgnant sur son camarade.
- Espèce de... ! S'écria l'adepte des chiens en plaquant violemment ses mains sur la table qui grinça. Il s'arma d'une poignée de haricots et les envoya directement sur son adversaire.
- C'est la guerre ! Grogna sauvagement celui-ci.
Ne perdant pas plus de temps, il attrapa un morceau de viande saignante et le projeta sur Kiba en hurlant : "Bouffe ça sale clebs !"
Malheureusement le projectile percuta de plein fouet une Sakura passée en mode Valkyrie.
- Crève ! Aboya-t-elle en s'élançant dans la bataille.
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A l'autre bout du manoir, bien loin des rires tonitruants et des sourires bananes, Hinata Hyûga luttait contre un mal obscur.
A quatre pattes sur le sol poussiéreux, les mains crispées par la souffrance et les ongles enfoncés profondément dans les planches de bois faisant office de plancher. Respirant péniblement par saccades, elle s'efforçait de garder les yeux ouverts, évitant ainsi de sombrer dans une inconscience mortelle et ce malgré la douleur insupportable qui rongeait avidement ses membres, faisant trembler et suer chaque parcelle de son corps. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux alors qu'elle mordait sauvagement sa lèvre inférieure. Grimaçant, elle cracha une giclée de bile teintée de sang. Soudain, le temps sembla s'arrêter, Hinata sentit la douleur atteindre son apogée et son corps se contracter violemment alors qu'elle vomissait. Apeurée, elle mirait sa peau brunir et se recouvrir d'une forêt de longs poils foncés. Ses membres s'épaissirent, déchirant sa légère nuisette bleutée. Sa mâchoire s'étira, la faisant hurler de douleur et laissant apparaître des rangées de canines acérées ….
Prochainement : Ange Ecarlate
" - ABATTEZ-LA ! S'époumona Kiba en serrant dans ses bras endoloris le corps inerte du blondinet. "