Fiction: Blood For Blood (terminée)

"Ici, ton passé n'a pas d'importance. Entre ces murs, tu vivras, reclus certes mais tu vivras et verras Canaan renaître de ses cendres." Au fin fond des montagnes maudites, dans un vieux manoir, deux âmes en peine attendent ... attendent une fin qui ne vient pas.
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Fanademanga (Féminin), le 05/12/2011
Peu de changement dans ce chapitre.



Chapitre 5: Bienvenue en Enfer



- Sur ce, allez donc retrouver votre classe, professeur, elle doit souffrir de votre absence, déclara-t-il en levant l'une de ses mains en direction de la porte.

Son regard sombre se porta une dernière fois sur l'enseignant avant qu'il ne détourne la tête en direction de la cheminée.

Celui-ci gratifia poliment son interlocuteur d'un dernier signe de tête rapide puis quitta la pièce sans plus de cérémonie. Après s'être éloigné un temps soit peu du « sanctuaire de ses cauchemars » comme il l'avait affectueusement baptisé, il s'arrêta et reprit péniblement sa respiration, qu'il avait stoppée jusqu'alors de peur de déranger son hôte. Il s'adossa à un mur, espérant apaiser ainsi les nombreux tremblements qui assaillaient ses membres. Il resta dans cette position quelques minutes puis décida de se remettre en route, il avait déjà bien trop tardé. Cependant, il se heurta à un fâcheux problème. Ce n'était pas l'envie de retrouver ses élèves qui lui manquait mais un GPS ou au minimum une boussole. Mais voilà, il n'avait rien de cela sous la main. En effet, quelque peu effrayé par le charisme de son hôte, il s'était hâté de s'éloigner de la chambre sans prendre le temps de regarder où il se dirigeait. Il se retrouvait donc à sourire comme un imbécile à un mur dans un endroit lugubre, un minimum hostile qu'il ne connaissait pas, sans provisions et sans outil d'orientation. Le parfait petit scout. Il se gratta, embarrassé, l'arrière de la tête et observa d'un œil aiguisé les alentours.

« Bien... plouf plouf, pic et pic et colégram, bour et bour et ratatam, ham stram gram. »

Le doigt du jeune professeur indiqua un couloir sombre et inhospitalier.

« Ham stram gram, pic et pic et colégram, bour et bour et ratatam, ham stram gram »

L'index désigna, cette fois, l'opposée du premier endroit, tout aussi angoissant cependant. Eh oui, Kakashi se trouvait devant un affreux dilemme : continuer tout droit en priant tous les dieux connus, y compris les Égyptiens, ou retourner sur ses pas en espérant tomber par miracle sur la fameuse chambre et affronter à nouveau son occupant. Étrangement, à cette pensée, le choix parut plus simple et la décision, plus évidente.

« Notre Père qui est au cieux, que ton nom soit sanctifié ... »

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- Ils ont décidé de faire une sieste ou quoi ? S'écria Naruto en tapant nerveusement du pied.
- Moins fort, Naruto-baka ! Le réprimanda sèchement Sakura en lui administrant une claque magistrale à l'arrière de la tête. Tu veux retourner dehors, imbécile ?!

Le blondinet grommela quelques mots incompréhensibles en se massant le crâne. Néanmoins, les auras meurtrières que dégageaient ses camarades le firent taire. En effet, aucun élève ne se trouvait disposé à entendre encore les jérémiades de la pile électrique. Cela faisait quasiment 45 minutes qu'ils patientaient sagement dans le hall, le serviteur refusant qu'ils pénètrent plus dans la propriété sans l'accord de son supérieur.

- Peut-être qu'ils prennent tranquillement le thé ou mieux un ramen, tenta d'une voix faible mais accusatrice l'Uzumaki.

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«  Horus, Soleil de mes jours, phare de mes nuits, guidez mes pas dans... oh ! Yattaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa, merci Horus-san ! »

Kakashi sautillait de joie en descendant quatre à quatre les marches de l'escalier en colimaçon qu'il avait emprunté un peu plus tôt dans la soirée. Il chantonnait gaiement un hommage inventé à son nouveau Dieu. Toutefois, il cessa ses pitreries en découvrant les regards assassins de ses élèves debout dans le hall. Il leur fit un magnifique sourire en allant à leur rencontre.

- Kakashi-sensei, vous avez hiberné ou quoi ?! Rouspéta Naruto en se précipitant vers son professeur.

Celui-ci perdit en assurance et s'apprêta à exposer la terrible raison de son retard, mais il fut coupé par la voix tranchante du serviteur qui revenait dans la pièce.

- Qu'a décidé monsieur ?
- Qu'il nous offrait l'hospitalité, répondit le plus calmement possible Kakashi.

Le domestique acquiesça silencieusement.

- Veuillez me suivre, déclara-t-il d'un ton neutre.

Puis il se dirigea sans plus attendre vers l'escalier que venait d'emprunter l'enseignant, qu'il gravit, suivit de près par ses invités. Arrivé en haut du premier pallier, au premier étage, il expliqua le plus simplement du monde la répartition des chambres et la direction à prendre pour se rendre aux endroits stratégiques.

- Le repas est servi à 20 heure 30 pile dans la salle prévue à cette activité, au rez-de chaussée, à droite du hall, récita-t-il sérieusement.

Tous acquiescèrent d'un signe de tête et rentrèrent silencieusement dans leurs chambres.

Contrairement à ce qu'ils pensaient, les chambres s'avéraient tout à fait habitables, propres, exceptées quelques toiles de poussière ou d'araignées, et meublées du nécessaire. Elles étaient dans les mêmes tons sombres que les autres pièces de la propriété et décorées d'une manière semblable. Ils y trouvèrent de quoi sécher leurs habits et se laver.

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- Cet endroit fait froid dans le dos, murmura Sakura en tapotant du doigt l'un des lits.

Ses colocataires approuvèrent d'un hochement de tête. Tenten scrutait minutieusement l'un des portraits accrochés aux murs, tandis que Meïline nettoyait d'un geste de la main la buée et la fine couche de poussière accumulées sur l'unique fenêtre. Elle mira le paysage ravagé qui se dressait de l'autre côté de la vitre. Bien que l'horizon fusse cachée par les ténèbres de la nuit, elle put constater que l'orage s'était transformé en une rude tempête qui violentait les arbres, arrachait sauvagement leurs feuilles, les faisant tournoyer dans les airs. La jeune fille sursauta en sentant une main se poser sur son épaule et fit volte face pour croiser deux perles havanes.

- Tenten, soupira-t-elle, soulagée.
- Ça va ? Demanda inquiète cette dernière.
- Il y a un problème Meï ? L'interrompit Ino.
- Non, les rassura l'adolescente en souriant, j'ai juste été surprise.
- Les filles, je peux entrer ? Interrogea une voix grave.
- Hai... sensei, bafouilla Hinata.

Kakashi pénétra dans la petite chambre et s'assit, sous l’œil attentif des jeunes filles présentes sur l'un des lits.

- Oui ? Le brusqua Ino.

Les adolescentes s'agglutinèrent autour de leur professeur, attendant de savoir la raison de sa venue

- Chez vous aussi, il y toutes ces horloges et ces peintures effrayantes, constata-t-il. Kowai kowai ko...
- Sensei ! Le coupa la Rose.
- Ah euh, oui... enfin, se reprit-il, vous savez que je me suis entretenu avec le propriétaire des lieux...
- Il est comment ? L'interrompit, curieuse la blonde.
- Euh, hésita l'enseignant.
- Ino ! Ce n'est pas le moment, la réprimanda gentiment Meïline.
- Oui ! Approuva Kakashi. Bref, donc il m'a confié certaines choses dont je dois vous faire part pour éviter que vous ne commettiez l'irréparable.
- Vous l'avez expliqué et ré-expliqué à Naruto et Kiba ? Demanda, sceptique, la fille aux macarons.

L'enseignant rit doucement et poursuivit :

- Oui, ne t'inquiète pas. Bref, où en étais-je ? Ah oui ! Cela va certainement vous paraître étrange mais... ne vous avisez pas d'insulter ou de manquer de respect à Kabuto-san.
- Le domestique ? S'étonna Tenten. Plutôt au propriétaire, non ?
- Les deux et pas la peine de me regarder avec des yeux comme des soucoupes, je n'en sais pas plus. Sans doute n'a-t-il que lui pour compagnie une bonne partie du temps alors... c'est normal qu'il refuse d'entendre des gnomes incrustes le rabaisser.
- C'est louche, décréta Ino.
- Oui, approuva Sakura, plus que suspect.
- Les filles, soupira le sensei, ce ne sont pas nos affaires. Tenez-vous tranquille et soyez à l'heure pour le repas. Notre hôte se présentera à vous.

Les élèves acquiescèrent en silence, réfléchissant aux paroles de leur aîné.

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Naruto avait décidé de visiter incognito le manoir. Il traversa plusieurs couloirs, épiant le moindre bruit, suspect ou non. Il avait beau marcher, marcher et encore marcher, les lieux ne changeaient pas : toujours les mêmes horloges et portraits, toujours les mêmes rideaux sombres accrochés aux quelques fenêtres, toujours la même atmosphère lourde.
Le temps s'écoula ainsi, jusqu'à ce qu'un mur ne lui fasse obstacle. Il pensa qu'il avait enfin atteint l'extrémité de l'immense manoir. Cependant, un élément titilla son attention : une fissure dans le mur à sa droite.

Étant d'une curiosité maladive, le lycéen passa sa main dans la fente et tata méticuleusement l'intérieur. Il entra en contact avec un objet non identifié, soudé dans la paroi. Il le palpa, anxieux, lorsqu'un bruit le fit sursauter. Il retira brusquement sa main, se tourna vers l'origine dudit bruit et découvrit qu'un passage secret s'était ouvert. Il jeta un rapide coup d’œil derrière lui et y entra.
Toutefois, à son grand désarroi, il ne s'agissait que d'une minuscule pièce vide et humide, éclairée par une vive lumière provenant d'une fenêtre. Naruto constata que pour une fois, aucun rideau hideux ne camouflait l'ouverture. Il soupira et détailla la pièce. Déçu, il s'apprêtait à faire demi tour lorsqu'il repéra une autre fente dans le mur derrière lui. Il y enfouit automatiquement sa main et percuta un objet coupant. Il étouffa un gémissement en le retirant précautionneusement. Il s'agissait d'une arme, plus précisément d'une dague.
Son rythme cardiaque augmentait alors qu'il la caressait doucement, retraçant minutieusement les courbes de la colombe incrustée dans son manche. Un vif frisson parcourut son corps. Ses doigts agiles contournèrent ensuite le poignard pour en toucher son arrière. Le jeune homme sentit alors les contours d'un grand X. « 10 ? » Pensa-t-il, étonné.
Il resserra ensuite ses doigts autour de la fine lame immaculée et y mira quelques minutes son reflet, s'attardant plus longuement sur ses yeux. Cette arme le fascinait plus que de raison, il en était conscient mais ne pouvait plus détacher ses mains et son regard d'elle.
Reprenant enfin, après un long moment, ses esprits, il replaça à contrecœur l'arme et se dirigea vers la salle à manger, prenant le temps de bien refermer le passage derrière lui. Durant le trajet jusqu'à sa chambre, il ne fit que penser à la cache, à la dague, à la sensation qu'il avait eu en la touchant, au frisson qui avait parcouru son corps.

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L'heure du repas arriva rapidement.
Les élèves et leur enseignant s'installèrent autour d'une imposante table en ébène, recouverte d'une nappe en dentelle blanche où était disposée de la vaisselle en argent. La pièce était spacieuse et luxueuse, à l'image de son propriétaire. Le sol était tapissé d'une épaisse moquette rouge, et les murs d'horloges et de peintures d'animaux mythiques pour la plupart. L'une d'elle, positionnée proche de la table, représentait un loup garou, blessé à l'abdomen, les crocs sortis et le regard à glacer le sang vrillé sur son adversaire, un bel homme ailé aux cheveux longs noirs, lâchés sur ses épaules et vêtu d'une tunique noire déchiquetée. Il était muni d'une paire de canines remarquables et d'une longue faux dont la lame était ensanglantée. La scène se déroulait une nuit de pleine lune dans une forêt.
Hinata ne pouvait détourner son regard de l’œuvre d'art, pourtant effrayante. Un sentiment étrange et inconnu réchauffa son cœur.

- Mon maître souhaite que vous entamiez le repas, il sera là d'ici quelques minutes, expliqua le domestique en entrant dans la pièce.
- Ce ne serait pas convenable, protesta embarrassé Kakashi.
- Puisque mon maître vous le propose, assura le serviteur en désignant du bras les mets goûteux qui s'étalaient sur la table.

Kakashi voulut répliquer qu'il préférait attendre mais les œillades lourdes de sous-entendus de ses élèves l'en dissuadèrent. Il hocha positivement la tête, puis observa avec gourmandise les mets : trois plats sombres de divers légumes trônaient sur la table, entourés par quelques saladiers en verre contenant des crudités, des assiettes en argent de viandes variées, deux assiettes de fruits de mer, quelques carafes grises d'eau minérale et une bouteille de ce qui semblait être un vin de qualité.

- Le dessert sera servi lorsque vous le désirerez, reprit d'une voix monocorde le domestique en époussetant son châle.

L'enseignant acquiesça sans même avoir écouté et fit signe à ses élèves « d'attaquer ». Choji, véritable estomac sur patte, se rua sur la nourriture, menaçant de mordre quiconque s'approchait de ce qu'il convoitait. Shikamaru, quant à lui, se contenta de souffler un « galèèère » en s'étirant, Naruto grogna qu'il n'y avait pas de ramen, Sakura et Ino menaient toutes deux une rude bataille intérieure, tentées de faire une entorse à leurs régimes draconiens, Temari se dépêchait de prendre le dernier morceau de calamar sous les yeux exorbités de Kiba, qui, sans s'en apercevoir donnait des coups de coude à la discrète Hinata qui n'osait ni rechigner ni se servir, contrairement à son cousin qui semblait bien déterminé à s'approprier les haricots de Tenten. Cette dernière regardait avec envie l'aile de poulet de Shino, qui lui incitait Meïline à entrer dans la bataille.
Quelques petits pois rebelles s'envolèrent vers d'autres cieux devant la mine déconfite de Kabuto. Kakashi, voyant son hôte prompt à avoir un infarctus ordonna aux élèves de se comporter en civilisés et non en une bande de macaques affamés. Évidemment, les cris et autres bruits indiscrets recouvrirent sa voix, ce qui eut pour effet de la passer intégralement en sourdine. Gêné, il répéta plus fort sa requête, puis une troisième fois et encore et encore jusqu'à ce qu'il se décide à... hausser le ton ? Hurler ? Réduire à l'état de miettes les tympans des personnes présentes ?
Les adolescents sursautèrent puis dévisagèrent leur professeur qui se grattait nerveusement l'arrière de la tête en bafouillant d'étranges mots.
Après quelques instants de solitude intense, Kakashi perçut de légers bruits de pas qui semblèrent se stopper à l'embrasure de la porte derrière lui. Il se tourna lentement et repéra un magnifique jeune homme d'une beauté irréelle, appuyé contre la porte. Ses yeux dévorèrent une fois de plus chaque parcelle du visage pâle et fin du bel éphèbe, suivant les courbes parfaites de ses traits androgynes, les contours de sa fine bouche, remontant le long de son nez droit, pour finir par croiser ses yeux corbeaux où il laissa pleinement son esprit se perdre.
Le jeune homme était vêtu d'une simple chemise rouge entrouverte moulant son torse musclé qui se soulevait au rythme de sa respiration régulière, contrairement à celles hachées de ses invités qui le miraient avec surprise et admiration. Un pantalon sombre retraçait ses longues jambes pour finir englouti dans de hautes bottes ébènes à éperons argentés. Enfin, une canne noire venait peaufiner subtilement son habillage, lui conférant une élégance aristocratique.
Il esquissa un léger sourire, amusé par les mines ahuries de ses jeunes invités, ce qui fit chavirer définitivement leurs cœurs.

- Bonsoir, déclara-t-il d'une voix grave et suave, en jetant un coup d’œil discret à Kabuto.

La salutation du beau brun tira l'enseignant de sa rêvasserie.

- Bon-bonsoir, bafouilla-t-il piteusement.
- J'espère que la nourriture est à votre goût, poursuivit le propriétaire à l'adresse des adolescents attablés.

Ceux-ci se contentèrent d'approuver d'un vague hochement de tête, les mots restant coincés dans leurs gorges sèches.

- Monsieur souhaiterait-il quelque chose en particulier ? Demanda respectueusement le domestique.
- Un café fera l'affaire, je n'ai guère d'appétit, répondit le concerné en s'installant sur la dernière chaise vide, en bout de table.
- Êtes-vous sûr ? Il serait meilleur pour votre santé de...
- Non. L'interrompit sans hausser la voix l'interrogé. Un café sera parfait, affirma-t-il en croisant les jambes.

Le serviteur acquiesça silencieusement et s'éclipsa dans la cuisine.

- Le manoir vous plaît-il ? Questionna l'Uchiwa.
- Ha-hai ! S'écria brusquement Sakura. Il est... il est très... réfléchit-elle, très grand et... !
- Vous vivez ici toute l'année ? La coupa Ino en effaçant d'un rapide geste de la main la salive qui dégoulinait le long de son menton.
- Oui.
- Mais c'est pas un peu... tenta, choqué, Kiba.
- Sombre ? Compléta Tenten en croisant ses bras sur la table.
- Angoissant ? Enchaina Temari.
- Déprimant ? Termina Kiba.

Le jeune propriétaire les jaugea du regard, amusé par la situation.

- Pourquoi donc ?
- Mais enfin... par-parce que, bégaya la blonde à la queue de cheval, sentant le regard brûlant de l'Adonis sur elle.
- C'est calme, assura-t-il.
- Démo... Uchiwa-san, marmonna Sakura en jouant nerveusement avec ses doigts, la civilisation ne vous manque-t-elle pas un minimum ?
- Pas plus que cela, répondit doucement le jeune homme.
- Et !
- Je pense que Uchiwa-san doit en avoir assez de toutes ces questions, l'interrompit d'un ton autoritaire l'enseignant. Veuillez excuser leur indiscrétion.
- Ce n'est rien, sourit Sasuke.

C'est à cet instant précis que Kabuto revint, une tasse de café noir dans les mains qu'il déposa sur la table devant son maître.

- Merci Kabuto.

Ce dernier s'inclina légèrement puis recula vers le fond de la salle.

- Et bien, Naruto, te voilà bien sage ! Serais-tu malade ?

En effet, chose des plus curieuses, depuis le début du dîner, le blondinet n'avait ni parlé, ni mangé. Il semblait perdu dans ses pensées.

- NARUTO ! Hurla Sakura, en secouant violemment son voisin.
- Q... Hein ? Émergea le concerné.
- Deux, compléta intelligemment Kiba. Tu nous couves quoi ? Une grippe ? Une tumeur ? Un infractus ?
- De un, Kiba on dit infARctus, et de deux c'est pas une maladie qui se choppe progressivement, c'est brusque, imprévoyable, récita Naruto.
- Ah ouais ? Ben « imprévoyable », ça existe pas comme mot d'abord ! S'insurgea Kiba.
- Bien bien, les enfants, du calme. Un peu de retenue, vous n'êtes pas chez vous ! S'offusqua l'enseignant.

Naruto haussa un sourcil et tourna son visage incompréhensif vers son professeur. C'est alors qu'il remarqua la présence du beau brun. Une étrange chaleur se propagea dans son corps, s'insérant dans son cœur. Pourquoi avait-il l'impression de le connaître ? D'avoir déjà pu l'admirer ? Les yeux azur du lycéen accrochèrent ceux sombres de son vis-à-vis. Il ne put détourner son regard pendant un long moment.
La suite du repas se passa sans incident notable, exceptés quelques petites disputes inutiles.
Minuit sonna, les élèves quittèrent à contrecœur la table en remerciant leurs hôtes.

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La chambre des filles était plongée dans la pénombre, faiblement éclairée par les fins rayons blanchâtres de la Reine de la Nuit et de son fidèle Cortège. Seuls quelques ronflements déchiraient le silence religieux qui régnait en maître dans la pièce. Hinata, dernière des filles encore éveillée était assise en tailleur sur son lit. Elle trituraient nerveusement ses couvertures.

- Comment puis-je haïr sincèrement quelqu'un que je connais à peine ? Murmura-t-elle d'une voix tremblante.

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A quelques kilomètres du manoir, dans les montagnes enneigées, rampait lamentablement un homme emmitouflé dans un long manteau en fourrure, tâché de sang.
« Monstre monstre monstre monstre », crachait-il dans une litanie sans fin.

« Monstre monstre monstre. »

Il sentait ses forces disparaître progressivement et ses membres s'alourdir alors qu'il s'efforçait de poursuivre péniblement sa route.
Soudain, il se figea : quelqu'un approchait, il était proche, tout proche. Dans un dernier espoir, il tenta de se hisser sur ses jambes pour tenir tête à son agresseur mais en vain, il retomba pitoyablement dans la neige déjà ensanglantée.

- Monstre ! Monstre ! Par pitié, quelqu'un ! Quelqu'un, à l'aide ! hurla-t-il, terrifié, en trainant son corps meurtri.

- Je vous en supplie ! A l'aide ! Supplia-t-il, les larmes aux yeux.

La peur régnait en maître dans son cœur.

- Par pitié, quelqu'un, sanglota-t-il. A l'aide, par pitié... Seigneur...

Il stoppa net ses mouvements, sentant une présence au-dessus de lui.

- Monstre, murmura-t-il une ultime fois avant de sombrer dans l'inconscience.

La dernière chose qu'il sentit fut un liquide chaud couler de sa jugulaire et l'odeur infect du sang.





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