Fiction: Blood For Blood (terminée)

"Ici, ton passé n'a pas d'importance. Entre ces murs, tu vivras, reclus certes mais tu vivras et verras Canaan renaître de ses cendres." Au fin fond des montagnes maudites, dans un vieux manoir, deux âmes en peine attendent ... attendent une fin qui ne vient pas.
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Fanademanga (Féminin), le 04/01/2011
Un très long chapitre pour compenser l'attente.
Merci à Rahjenaimar pour sa correction et à Aquaria pour son très gentil commentaire.




Chapitre 2: Destination Kurayami



Kakashi Hatake, modeste enseignant du lycée "Gakuen" de Konoha avait amèrement compris, dès son plus jeune âge que son foutu Karma serait un sérieux handicap pour mener à bien ses objectifs. Pourtant, le trentenaire pouvait vous chanter ses bonnes actions du matin au soir sans jamais se répéter une seule fois. Malgré ses nombreux efforts, Dieu semblait résigné à faire la sourde oreille, dédaignant chacun de ses souhaits, les plus minimes soient-il. Ainsi, c'est avec douleur qu'il délaissa ses rêves de voyage dans l'espace pour entrer dans cette noble institution qu'est l'éducation nationale. A son grand étonnement, il tomba réellement amoureux du métier d'enseignant. Bien loin des découvertes spatiales, ses espérances se résumaient à présent à avoir des élèves compétents, attentifs et volontaires. Toutefois, son tendre Karma en décida autrement et lui attribua, non sans sadisme, la terrible classe de 2nd 3. Bien qu'attachants, les élèves se révélaient, pour une grande partie, bruyants, hyper-actifs, gamins et à l'intellectuel limité. Néanmoins, le jeune professeur ne pouvait nier son affection progressive pour ces adolescents. Eh oui, malgré tout il était fier de tout ces imbéciles à l'humour douteux.

Son karma n'avait peut-être pas été si insupportable avec lui pour une fois. D'autant plus qu'il lui permettait aujourd'hui de réaliser l'un de ses voeux les plus chers : visiter Kurayami. En effet, un matin qu'il n'oublierait jamais, le principal du lycée "Gakuen' l'avait convoqué dans son bureau pour lui soumettre une proposition de voyage extra-scolaire. Evidemment, il s'était empressé d'accepter, persuadé que cela ferait plaisir à ses élèves et ravi de pouvoir enfin fouler le sol de cette ville qui l'intriguait depuis longtemps déjà. Ce qu'il était bien loin d'envisager en revanche, c'était que ce voyage allait changer sa vie ...
_____________

- Mes très chers élèves, nous partons ce week-end en randonnée à Kurayami, n'est-ce pas merveilleux ? S'esclaffa joyeusement l'enseignant, debout sur l'estrade, devant ses élèves.

A son grand désarroi, seuls les battements d'ailes d'une vaillante mouche lui répondirent, déchirant le soudain et surtout rarissime silence qui planait dans la salle, suite à la déclaration du professeur.

- Galère, soupira finalement une voix endormie.

Avachi sur sa table double de couleur crème, la tête reposant dans ses bras repliés, Nara Shikamaru, délégué studieux de la 2nde 3, se réveillait doucement de son court somme. D'un geste las, il porta sa main droite à ses cheveux, remontés en "pétard" sur le haut de son crâne.

- Shikamaru, j'avais espéré un peu moins de désinvolture de ta part. Et puis tiens-toi donc convenablement et pas à moitié allongé sur ton pupitre ! Le disputa sévèrement Kakashi.

- Sensei ! L'interpella d'une voix calme une jeune fille, assise au premier rang.

Le professeur pivota sur lui-même pour faire face à l'adolescente,

- Sakura ?

Comprenant qu'elle avait son attention, la lycéenne replaça un de ses courtes mèches rose derrière son oreille gauche dans un geste gracieux. Ses yeux couleur de jade dévisagèrent un instant l'adulte avant qu'elle ne s'explique.

- Je pense que beaucoup d'entre nous gardent des séquelles de nos précédentes "randonnées", c'est pourquoi nous ne sommes pas du tout emballés par l'idée.

- Séquelles ?! Si peu, de simples égratignures, le reste c'est dans la tête, répliqua énervé l'enseignant, les mains sur les hanches.

- Vous rappelez-vous au moins nos dernières "randonnées" ? questionna une belle blonde aux yeux bleu.

- Bien s- !

- Laissez-moi vous rafraîchir la mémoire l'interrompit-elle sèchement. Il y a eut celle où nous sommes partis en montagne pour skier.

- C'est exact Ino, confirma l'enseignant, les yeux rêveurs.

- Vous avez insisté pour qu'on face du hors piste !!! S'écria férocement un autre adolescent, le dos collé au radiateur. Résultat : au lieu de partir pendant un week-end, on a été portés disparus durant plus de deux semaines !

Ce "haut parleur humain" n'était autre que Kiba Inuzuka, un cancre de première à la langue bien pendue. Ce jeune brun aux yeux marron vouait sa vie aux jeux vidéo et aux chiens. De plus, au grand damne de ses parents, il vivait depuis trois longues années déjà sa crise d'adolescence. C'est pourquoi, chaque matin, il se dessinait des triangles rouges foncés sur les joues.

- C'était une mégarde ! Nous nous sommes bien amusés quand même, rétorqua embarrassé Kakashi en se grattant l'arrière de la tête.

- Si on oublie le froid, le manque de vivre,les bêtes sauvages, le ventre de Chôji, les hurlements de Ino, le ... , énonça intelligemment une élève aux yeux noisettes et longs cheveux châtains, coiffés en deux macarons sur les côtés de sa tête.

- C'est bon, j'ai compris. Maugréa le professeur.

- Une autre : la ballade champêtre ! Renchérit Sakura.

- De bons souvenirs, non ? S'étonna le sensei en fonçant les sourcils.

- L'hébergement, murmura un étudiant qui portait un paire de lunettes noire.

- Hé, j'avais réservé ! Se défendit courageusement Kakashi.

- Vous aviez réservé deux chambres de trois personnes, expliqua posément Shikamaru. Or nous étions dix sept. De plus, vous nous avez suppliés voire soudoyés pour avoir votre propre chambre.

- Ensuite, la "ballade" s'est transformée une nouvelle fois en "qui a la carte ?" Rouspéta Kiba.

- J'ai marché cinq fois dans le crottin de cheval, se lamenta Ino.

- Mon pied s'est pris dans un piège de braconnier, pleura Deidara, le cousin d'Ino.

- Tu n'avais qu'à faire plus attention ! Rétorqua l'enseignant.

- C'est vous qui m'aviez conseillé de passer par là pour éviter des soi-disantes "ronces".

- C'était pour ton bien, assura le fonctionnaire en fermant un instant les yeux. D'autres contestations ?

- Je me suis fais tirer comme un lapin, grogna de mécontentement un dénommé Kankurô.

- Moi aussi, approuva son voisin.

- Je ne pouvais pas prévoir cela, contesta le condamné.

- Vous ne vous êtes pas renseigné s'exclamèrent en chœur les deux élèves.

- Une fois par an, le village où nous avions logé organisait une grande partie de chasse, surnommée affectueusement : "Tirer sur tout ce qui bouge" récita le garçon aux lunettes de soleil.

- Vous comprenez maintenant notre réticence, n'est-ce pas ? Interrogea un joli roux aux yeux émeraude.

- Je sais que je suis un bien piètre enseignant et que je vous mène la vie dure, compati théâtralement le professeur en descendant de son perchoir. Mais c'est pour faire de vous de vrais adultes, pour vous habituer aux ...

- Je crois que nous avons compris sensei, le coupa brutalement Sakura.

Kakashi la fixa un instant, semblant réfléchir.

- Je vous le demande comme une faveur, soupira-t-il sincèrement, Kurayami est une ville que j'ai toujours rêvé de visiter ... Alors s'il vous plait ..

- Tss, céda Kankuro, c'est ok pour moi.

Kakashi lui sourit, reconnaissant. Si au moins 15 de ses élèves acceptaient de faire ce voyage, alors il ne serait pas annulé. Il récupéra rapidement un paquet de feuilles posé sur son bureau et commença à distribuer.

- Il s'agit de l'autorisation de sortie et de la liste de ce que vous devez emporter, déclara-t-il doucement. Pensez à les transmettre aux absents.


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Ses yeux ne pouvaient se détacher des deux pupilles écarlates, camouflées dans un épais buisson aux branches relativement désordonnées.
D'un simple regard elles l'avaient envoûté, l'emprisonnant, le conditionnant par caprice à ne regarder désormais plus qu'elles. Poussé par une force qui lui était étrangère, il s'avança lentement, presque religieusement, vers ses deux enchanteresses, inconscient de l'herbe humide qui chatouillait ses pieds nus et des fougères qui entaillaient ses maigres bras. Il s'enfonça ainsi dans les sous-bois inhospitaliers, ne prêtant guère attention aux voix devenues murmures des policiers. Son monde ne se résumait plus qu'à ses deux perles rougeoyantes, posées sur lui. Cependant, alors qu'il touchait presque à son but, l'amas de verdure s'agita ... Les perles de sang disparurent sous les cris indignés de l'enfant.

- Où es-tu ?! Montre-toi ! Je sais que tu es là !

A son grand désarroi, seul le souffle du vent lui répondit.


- Putain ! Maugréa Naruto Uzumaki en essuyant la transpiration qui perlait à son front d'un geste de la main. Encore ce rêve ...

Etendu confortablement dans un canapé orange pâle, l'adolescent mirait encore comateux le plafond de son petit appartement. Après quelques instants passés ainsi, il se releva en position assise, les pieds posés sur le sol, le dos cambré vers l'avant, les coudes s'enfonçant dans ses cuisses et la tête enfouie dans ses mains. Il soupira bruyamment, dégagea son visage et s'observa sans grande conviction dans la vitre de sa table basse, située à quelques centimètres de lui. Ses grands yeux azurs, habituellement pétillants de vie ne reflétaient à ce moment que tristesse et lassitude, tout comme les traits anormalement tirés de son visage au teint halé. Il ébouriffa paresseusement ses cheveux, passant ses longs doigts entre les courtes mèches blondes pour leur donner forme puis laissa redescendre lentement sa main sur sa jambe. S'appuyant sur ses jambes, il délaissa son canapé pour se diriger vers sa salle de bain. En chemin il s'étira comme un chat, bombant son torse agréablement musclé en étirant ses bras.

Arrivé à destination, il poussa doucement une porte en bois clair, entra dans la petite pièce et s'accouda sans plus de cérémonie sur un lavabo blanc, en face d'un vieux miroir. Il actionna le bouton bleu du robinet qui cracha un jet d'eau. Il positionna ses mains en coupe pour récupérer un peu du précieux liquide et l'amena à son visage.

Cela faisait un long moment qu'il n'avait pas cauchemardé ainsi, aussi avait-il pensé son âme apaisé. Force est de croire qu'il se trompait lourdement. Son traumatisme datait du décès de ses parents, survenus onze ans plus tôt alors qu'il séjournait dans la capitale de Canaan, Kurayami. Il s'en souvenait malheureusement particulièrement bien. Alors qu'ils fêtaient gaiement son anniversaire en comité restreint, le téléphone avait sonné. Ses parents lui avaient semblé étrangement hésitants et, alors que son père décrochait le combiné, sa mère avait délicatement posé ses mains sur ses oreilles en lui souriant pour ne pas qu'il s'inquiète. La discussion s'éternisa, faisait monter progressivement la tension. Une fois terminée, son père adressa à sa mère un regard teinté d'un sentiment qu'il ne comprit pas à l'époque. Puis, les deux époux l'étreignirent longuement avant de quitter précipitamment la maison, prétextant qu'ils avait une importante course à faire.
Malgré son jeune âge, Naruto pressentait un danger imminent. Il l'avait entre-aperçu ... dans leurs regards, leurs gestes anxieux, dans l'étreinte de sa mère et le baiser de son père.
Deux jours plus tard, ses craintes se confirmèrent : la police avait découvert par hasard leurs corps déchiquetés dans un ruisseau près de Kurayami. Le garçonnet avait alors conté mainte et mainte fois aux inspecteurs ce dont il se rappelait. En revanche, il omit délibérément de citer les deux perles écarlates qu'il avait aperçu, cachées dans un buisson alors qu'il avait été conduit sur les lieux du crime.Bien qu'il soit le seul à les avoir vu, il en était certain : il n'avait pas rêvé.
Aucun indice ne permettant de comprendre le déroulement des faits, l'enquête fut classée mais pas résolue. Les autorités renvoyèrent Naruto chez lui, à Konoha et le placèrent sous la tutelle d'un ami de la famille, Umino Iruka.
Neuf ans plus tard, Iruka fut muté loin de Konoha. A la demande de son fils adoptif et malgré ses réticences, il laissa Naruto derrière lui. Avant de quitter le pays, Il lui fit cadeau de leur petit appartement, l'en nommant officieusement propriétaire et lui ouvrit un compte bancaire, pour qu'il puisse subvenir à ses besoins.


Après s'être rafraîchi l'adolescent de seize ans retourna dans son salon en repensant à l'appel de son camarade de classe, Shikamaru.

- Une randonnée, hein ... ?! Souffla-t-il alors qu'un mince sourire se dessinait sur ses lèvres. A Kurayami en plus ...

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Le soleil se leva fébrilement ce jours-là. Samedi : la date tant attendue et redoutée du départ était enfin arrivée.
Sakura, n'ayant malheureusement pas réussit à fermer l'oeil de la nuit, fut la première arrivée à destination. Elle traversa d'un pas rapide le quai d'embarquement, faisant claquer les hauts talons de ses sandalettes blanches. Fatiguée, elle se stoppa et déposa son énorme sac de voyage rose au sol, soulageant ses épaules endolories puis remit la lanière gauche de son débardeur rose qui avait glissé le long de son bras. N'étant pas de nature patiente, la jeune fille s'affaira à triturer soigneusement ses cheveux, s'en arrachant malencontreusement dans la manoeuvre. Dépitée, elle enfouit ses mains fautives au fin fond des poches de son jean.
Après quelques longues minutes d'interminable attente, deux de ses camarades la rejoignirent. Elle grimaça légèrement en les reconnaissant. Malchance, elle regrettait presque sa solitude.

- 'Hayo Shino, Gaara ! S'exclama-t-elle en essayant tant bien que mal de ne pas laisser transparaître son malaise.

Les interpellés la saluèrent brièvement en s'avançant sur le quai, faisant fis des regards curieux braqués sur eux. Le premier était accoutré d'un long manteau usé de couleur vert couvrant son corps du bas de ses chevilles au haut de son menton et d'une paire de lunette de soleil noire dont les fines branches se perdaient dans sa massive chevelure châtain foncée, relevée sur le haut de son crâne.
Son acolyte, tout aussi étrange était attifé d'un large pantalon encre et d'un pull gris à capuche. Ses grands yeux émeraudes, soulignés par de monstrueuses cernes contrastaient avec sa peau laiteuse et sa chevelure d'un roux presque écarlate.

Gênée, Sakura n'osa plus adresser la paroles aux deux énergumènes, bien qu'elle ne résista pas à l'envie de dévorer du regard le corps athlétique du rouquin. Elle fut cependant rapidement tirée de sa contemplation par de bruyants éclats de voix. Elle pivota légèrement sur elle-même pour apercevoir les trouble-fêtes. En avant discutaient calmement deux adolescentes qu'elle identifia comme Meïline Shindo et Hinata Hyûga. Son regard s'attarda un moment sur la première jeune fille : une poupée de porcelaine à l'état pur, tellement resplendissante mais si frêle et fragile. Son teint pâle ne semblait souffrir d'aucune imperfection, tout comme son doux visages aux traits fins, sa bouche légèrement rose et pulpeuse, son petit nez droit et ses grands yeux gris, océans de tendresse et de douceur. Ses longs cheveux argentés étaient maintenus en un impeccable chignon sur le haut sa tête par des baguettes chinoises d'ébène qui s'accordaient parfaitement avec son slim et la robe blanche qui le recouvrait en partie.

A côté d'elle se tenait une autre jeune fille d'apparence tout aussi frêle et ce malgré son accoutrement militaire : Hinata. D'une timidité maladive, l'adolescente avait été rapidement surnommé par beaucoup "l'inexistante".

En arrière des lycéennes se disputaient joyeusement trois de leurs congénères. Naruto, attifé d'un jean bleu clair et d'une ample chemise orange pâle insultait de tout les noms d'oiseaux (et il en connaissait beaucoup, croyez-moi) possibles Kiba et ignorait volontairement les menaces d'une furie blonde, accrochée fixement à l'un de ses bras. Ino, car il s'agissait bien d'elle avait opté pour une tenue affriolante composée d'une courte robe violette qui retraçait sa gracieuse silhouette et d'une paire de sandales assorties.

- Hé Naruto ! C'est à toi que je parle ! S'époumona-t-elle en octroyant une légère claque au blond.

- Ino ! C'est un truc de mec, pesta Kiba en déposant rageusement son sac au sol.

Sakura soupira en les observant se chamailler tels des enfants de maternelle puis reporta son regard sur le reste du quai, envahis d'élèves de la seconde trois.

Kakashi n'apparut qu'une demie-heure plus tard, vêtu simplement d'un jean troué, d'un t-shit noir et de sa traditionnelle écharpe bleu marine qui lui cachait le bas du visage. Dans son dos trônait un imposant sac difforme. Il tenait entre ses mains une liste qu'il parcourut attentivement des yeux en lançant de rapides oeillades à ses élèves : Chôji Akimichi, Shino Aburame, Sakura Haruno, Hinata et Neji Hyûga, Kankuro, Gaara et Temari no Sabaku, Ten Ten, Kiba Inuzuka, Shikamaru Nara, Rock Lee, Meïline shindo,Ino et Deidara Yamanaka et enfin Naruto Uzumaki. "Aucun absent" Se réjouit-il en faisant signe à ses élèves de se réunir.

- Bien, réussit-t-il à articuler entre deux bâillements. Donc ... comme vous le savez déjà, nous nous rendons à Kurayami en train. Les règles sont simples : nous ne serons pas seuls dans le wagon donc pas de bagarres et tachez le plus possible de rester discret. Ce sera tout. Vous pouvez monter à bord mais sans bousculade bien sûr. C'est parti, destination Kurayami !!!

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Les heures passaient lentement pour les lycéens, cloîtrés dans le long wagon du train. Malgré les chaudes recommandations de leur enseignant et les menaces des autres passagers, ils avaient décidé d'organiser un de ses puérils concours de rots. Certains semblaient avoir déjà des années d'expériences dans ce domaine et pouvaient aisément imiter la très célèbre musique du Titanic.
Les usagers eurent aussi le désagréable plaisir d'entendre un air des Choristes, remixé et interprété vulgairement par Naruto et Kiba. Shikamaru, blasé, somnolait, le regard fixé sur la vitre à sa gauche.

- Shikamaru, tu en veux ? demanda gentiment son voisin en lui tendant un paquet de chips.

- Non merci, Chôji. Murmura chaleureusement Shikamaru avant de se laisser emporter par Morphée.

Son voisin n'insista pas et continua de s'empiffrer joyeusement de chips diverses. Le rang dernier eux était occupé par un sublime jeune homme aux longs cheveux ébènes et aux yeux nacrés. Une fine chemise blanche retraçait merveilleusement bien sa musculature et un jean foncé à chaînes argentés faisait ressortir ses longue et fines jambes. Cette progéniture d'Apollon répondait au digne nom de Neji Hyuuga, accessoirement cousin d'Hinata. Froid et hautain, il avait le talent naturel de savoir rabaisser les gens dans n'importe quelle situation. Génie dans tous les domaines académiques, il n'en restait pas moins le pire des cancres concernant les relations humaines.

- .... Ne-neji nii san ? bégaya timidement Hinata en s'approchant timidement de son parent.

Comme à son habitude, celui-ci l'ignora royalement. Ayant compris qu'elle n'obtiendrait rien si ce n'est de la souffrance, La frêle jeune fille revint tristement à sa place précédente et colla son front à l'une des vitres du train. Pour ne pas pleurer et paraître une fois encore faible, elle mordilla sauvagement sa lèvre inférieure.

- Hey ! Hinata ! La héla une voix grave.

- Na-naruto-kun, déglutit-elle en rougissant.

Celui-ci était en train de mettre son égo à rude épreuve. En effet, son bras de fer contre Kiba s'annonçait perdu d'avance.

- T'as vu, hein Hinata ? Il a TRICHE !!! aboya-t-il, furieux.

- Je-je ... bafouilla la jeune fille en se triturant les doigts.

- C'est FAUX ! Hurla Kiba. Mauvais perdant va !

- QUOIIII ? Moi, un mauvais PERDANT ?! s'égosilla le blond en serrant les poings.

- Exactement, baka cracha rageusement Kiba.

- Hinata ! Hein, que je ne mens pas ? Supplia Naruto.

- Je ... euh ...

- Hinata, ton front était collé à la vitre : t'as rien vu. Expliqua Kiba en reprenant son calme.

- C'est vrai ? s'étonna la pile électrique.

- O....oui ... chuchota Hinata

- Ah ... c'est pas grave alors se résigna, déçu, le blond.

Hinata les observa se chamailler encore un moment puis retourna à sa contemplation du paysage. Plusieurs minutes s'écoulèrent ainsi jusqu'à ce qu'elle ne sente la banquette s'affaiser.

- Hinata ... en fait commença embarrassé Naruto.

- La ferme baka ! L'interrompit abruptement Kiba. Hinata, on voulait juste te dire que ...

- Qui tu traites de Baka, baka ? S'emporta le blondinet.

- C'est pas le moment Dobe. Donc je disais ....

- Hinata ! On voulait s'excu ... Cria le surexcité.

- JE voulais, le coupa une fois encore Kiba.

- M'excuser ! Braillèrent les deux lycéens à l'unisson.

Hinata maqua de s'évanouir. Sa respiration faisait les jeux olympiques.

- Pour-pour... quoi ? Demanda-t-elle en baissant la tête pour mirer ses pieds, qu'elle trouvait particulièrement magnifiques en ce jour.

- On étaient excités, marmonna kiba honteux, alors ne sois pas vexé.

- Désolé Hinata, si on t'a fait peur, renchérit en bredouillant le blond.

- Ce-ce n'est rien, les rassura timidement l'adolescente.

Les deux garçons sourirent de toutes leurs dents et proposèrent, enfin obligèrent Hinata à jouer une partie de cartes.
Dans une autre partie du wagon, papotaient gaiement Ino, Ten Ten, Meïline et Temari, installées confortablement sur deux banquettes opposées et séparées par une petite table en plastique bleue. Les sujets qu'elles abordaient étaient divers et variés, du nouveau Shampoing Tsunadénien à l'immaturité exaspérante des garçons.

- Dit Meïline, c'est quoi ton style de mec ? Questionna soudainement Ino en se redressant légèrement.

- Je-je ne sais pas, répondit évasivement l'interroger.

- Enfin Meï, t'as bien une petite idée ! Insista Tenten, on ne peut plus intéressée.

- Aucune.

- Tss, t'es pas drôle. T'es super mignonne et tous les garçons sont à tes pieds. Tu as l'embarras du choix, ma puce susurra gentiment Temari.

- Je ne sais pas ..., je ... je cherche un

- Je t'arrête tout de suite, l'interrompit brutalement Ten Ten, ce genre d'homme n'existe pas.

- Le prince charmant, c'est qu'une rumeur bidon, pleura théâtralement Ino.

- ... approuva Meiline en fermant les yeux.

Ses amies avaient sans doute raison, seulement elle persistait à espérer encore et encore le coups de foudre. Etant l'unique héritière d'une riche famille, elle se devait de respecter certaines règles, si injustes soient-elles. Depuis sa plus tendre enfance, on lui avait inculqué à être une femme mondaine. Bien qu'en apparence, elle semblait heureuse de son état, au fond d'elle même se cachait une jeune fille en mal de liberté. Son avenir, elle le ne le connaissait que trop bien. Un mariage d'intérêt avec un homme avide et uniquement intéressé par son héritage. Il ne lui accorderait certainement pas d'importance, trop occupé à travailler, trop occupé à cultiver son image et sa fierté. Son père n'était pas un misogyne sans coeur, au contraire il aimait sa fille plus que tout. Cependant, Meï ne voulait pas abuser égoïstement de son amour. Son souhait le plus cher était de le rendre heureux, même si cela signifiait sacrifier son futur. C'était son destin et elle l'acceptait en toute connaissance de cause. En revanche, elle continuait de rêver naïvement à la venue d'un valeureux chevalier sur sa fidèle monture. Oui, elle en rêvait ... le désirait ardemment ... le grand amour ... si seulement ... il existait.

La jeune fille sortit de ses pensées en remarquant que son professeur, debout entre les rangées de sièges réclamait le silence et un minimum d'attention.

- Un peu de silence les enfants ! J'ai quelques petites choses à vous expliquer sur notre destination, expliqua-t-il en s'accoudant sur le haut d'un siège.

Il attendit quelques instants, mais la situation ne s'améliora pas : ses élèves n'en avaient décidément rien à faire de ce qu'il pouvait raconter.

- C'est important, s'énerva-t-il, impatient.

En parfaite synchronisation avec la fin de sa réclamation, un cri aigu résonna dans le wagon, faisant tressaillir un bon nombre de passagers. Intrigué, le professeur se dirigea en direction de l'origine du bruit. C'est ainsi qu'il découvrit Kiba enfonçant un paquet conséquent de cartes dans la bouche d'un blondinet livide. Le pauvre fonctionnaire soupira en levant élégamment un sourcil puis reprit, sans prêter plus d'attention à l'incident qui s'avérait à son grand désarroi, très fréquent.

- Bien. Pour commencer vous devez savoir que Kurayami, notre destination est la capitale du pays de Canaan, actuellement première puissance mondiale économique, politique et militaire. Sa principale caractéristique réside dans la structure de son gouvernement. En effet, il n'y a pas de Hokage comme chez nous. Les décisions sont décidées par un conseil, appelé Goteï, composé de 12 membres nommés "Généraux". Contrairement au Hokage, ils gouvernent l'intégralité du pays et non seulement une ville.

- L'intégralité du pays ?! S'écria surpris Naruto en recrachant peu gracieusement ce qui lui encombrait la bouche sur son voisin.

- P*** Naruto ! S'insurgea ce-dernier.

- Oui, ce sont des personnes extrêmement importantes, expliqua calmement le Sensei, faisant fis de l'intervention intempestive de Kiba

- J'parie que ce sont des vieux croulants, rétorqua hautainement le blondinet en évitant un coup de poing de son camarade.

- Et non, tu te trompes lourdement, le contra sérieusement l'enseignant. La rumeur affirme que leurs pouvoirs respectifs dépassent l'entendement et que leurs clairvoyances rivalisent avec celles des oracles et des plus sages. Il leur ait attribué à chacun une division qui est spécialisée dans un domaine précis.

- L'autorité des généraux a-t-elle des limites ? Questionna Shikamaru, soudainement intéressé en détournant son regard du paysage.

- Toujours aussi perspicace, Shikamaru. Il n'y a quasiment aucune limite à leurs agissements malheureusement ou heureusement. Cependant, dans l'ensemble, ils sont appréciés et respectés du peuple. Vous devez bien assimiler que le pays de Canaan est jalousé par beaucoup depuis des lustres, ce qui a entrainé de nombreuses guerres. Les généraux ont su protéger maintes et maintes fois leur territoire et ce, aux périls de leur honneur et de leur vie.

Kakashi réfléchit en silence quelques minutes puis reprit de plus belle :

- Le Goteï, situé dans la capitale (Kurayami) est un quartier qui regroupe toutes les divisions. Mais Il est bien évidemment interdit d'accès au public.

- Une division est-une armée, dites-vous ? Commenta une nouvelle fois Shikamaru.

- Oui, chacune d'elle composée d'un Général, d'un capitaine, de 6 sièges et d'un grand nombre de simples soldats. What else ? Ah oui, j'oubliais. Il existe une autre instance, elle répond au nom de "Sénat", c'est l'unique limite des Généraux. En effet, elle peut s'opposer à leurs décisions, ce qui arrive peu souvent. Il s'agit, cette fois-ci d'une chambre de vieillards expérimentés. Je crois que c'est tout, le reste, je pourrais vous en informer sur place. Des questions ?

- Pourra-t-on rencontrer les généraux ? Demanda impatient Naruto.

- Non, je ne crois pas, soupira Kakashi.

- Ils sont comment ? Questionna Ino, les yeux brillants.

- Humains.

- Et nous ? Interrogea Kiba, ennuyé.

- "Et nous" quoi ?

- On va faire quoi là-bas ? Continua le jeune homme.

- Une randonnée en montagne, pardi !


Prochainement :

"Alors c'est ça, Kurayami ?"
"Il s'agit de l'emblème du Goteï"
" Pourquoi n'existe-t-il aucun document sur la 4ème génération ?"
"Dans l'ombre, elle fut rebaptisée la Génération Déchue"
" Hé m*** les mecs : vous êtes des porcs ! Qui a oublié de tirer la chasse ?"
" Que la randonnée commence !"



Alors ? Qu'en pensez-vous ?
Je souhaiterais sincèrement avoir vos avis puisqu'il s'agit d'une réécriture. Par ailleurs, ce chapitre a été très long à réécrire, un petit encouragement (ou une critique constructive) serait la bienvenue.




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