Fiction: Blood For Blood (terminée)

"Ici, ton passé n'a pas d'importance. Entre ces murs, tu vivras, reclus certes mais tu vivras et verras Canaan renaître de ses cendres." Au fin fond des montagnes maudites, dans un vieux manoir, deux âmes en peine attendent ... attendent une fin qui ne vient pas.
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Fanademanga (Féminin), le 05/07/2012
Bonjour / Bonsoir

Réponses aux commentaires :
Seldin : Oui, Naruto est bel et bien mort. Pourtant, quand j'ai commencé cette fanfiction, je pensais au contraire qu'il serait l'un des derniers survivants. (^0^) Combien de mort depuis le début ? Euh ... sept je crois. Combien y en aura-t-il en tout ? Tu le sauras en lisant la suite. Je suis contente que le chapitre précédant t'est plu, j'ai vraiment hésité à le poster. Merci pour ton commentaire ^^

Ino373 : J'entendais "raté" dans le sens où je trouve que les évènements ( arrivée de Kabuto - mort de Naruto - arrivée de Kiba - arrivée de Kakashi - réveil de la bête) s'enchainent un peu trop rapidement. J'espère que ce nouveau chapitre te plairas aussi. Merci pour ton commentaire (-^0^-)

Shinomaru kun (punaise que j'ai du mal à écrire ton pseudo) : Non, Naruto n'est pas le héros de cette fanfiction, il ne l'a jamais été. Tu penses bien. C'est en effet le moment des révélations. Merci pour ton commentaire ^^


Bonne lecture (le chapitre est assez long cette fois)




Chapitre 11: Génésis



Déterminé, l'enseignant s'engagea dans les escaliers, grimpant lentement ses vieilles marches de pierre. Et, malgré son envie grandissante de faire demi-tour, de fuir le plus loin possible de ce manoir et s'en retourner comme si de rien n'était à Konoha, Kakashi ne pouvait se résigner à laisser la mort de ses élèves inexpliquées et impunies. Pour Neji, Hinata, Kiba, Naruto, pour eux tous, il devait lever le voile sur les mystérieux événements qui s'étaient succédé depuis leur arrivée en ce lieu maudit. Pour eux, il ferait face à la réalité. Fort de ces résolutions, Kakashi progressait à présent dans le long et sombre couloir du deuxième étage ... ce couloir qu'il avait emprunté plein d'espoir quelques jours plus tôt afin de demander l'hospitalité du maître des lieux ... ah, si seulement il avait su ce jour-là où il mettait les pieds ... dans cet enfer ... cette cage isolée du reste du monde, taverne du diable réincarné. Malheureusement, ses pensées et regrets ne lui seraient d'aucune utilité dans cette bataille qu'il comptait mener contre cet être aussi mystérieux que séduisant, cet être qui avait sans doute ôté la vie à ses protégés.

Arrivé devant la dernière porte du couloir, l'enseignant s'arrêta quelques instants, inspirant profondément pour faire le vide en lui, chasser ses peurs et ses doutes. Puis, dans un geste lent, il se saisit de la petite poignée, la tourna précautionneusement, et poussa la porte afin de pénétrer dans la pièce.

Comme à son habitude, celle-ci se trouvait plongée dans la pénombre. Son regard se porta un instant sur les épais rideaux bruns, entrouverts avant de se poser sur l'Uchiwa, élégamment installé dans son bien aimé fauteuil.

- Uchiwa-san, l'appela-t-il d'une voix dure. Je crois que vous me devez quelques explications.

L'interpellé observa le professeur, debout devant lui, dans la pénombre de la pièce, hésitant. Puis, son regard balaya longuement les lieux, s'assombrissant à mesure qu'il se posait sur différents objets alors que son corps restait stoïque, les jambes croisées, une main sagement posée sur ses cuisses emmêlées, l'autre soutenant son visage pensif, son coude appuyé sur l'un des accoudoirs de son fauteuil.

- Vous expliquez ? Et en quel honneur, Sensei ? Vous n'êtes rien, un simple professeur inconscient qui a cru bon d'entraîner ses élèves dans sa folie et ses envies égoïstes d'évasion au fin fond des montagnes.

Kakashi, serra la mâchoire, conscient que son interlocuteur ne faisait que relater des faits réels. S'ils en étaient là à présent ce n'était pas à cause de l'Uchiwa mais bien de lui et de lui seul.

- Pour eux ...

- "Eux" ? Répéta le sombre Apollon.

- Ceux dont vous avez ôté sans scrupule la vie alors qu'il ne s'agissait encore que d'enfants.

La main du maître des lieux se crispa légèrement sur sa cuisse, preuve que les paroles de l'enseignant l'atteignaient plus qu'il ne voulait le montrer.

- Je ne leur doit rien, répondit-il d'une voix dure.

Ces mots, quasiment crachés tel du venin et le visage neutre de l'Uchiwa réveillèrent en l'enseignant une colère sourde. Alors, il n'en avait rien à faire ... pas l'ombre d'un remord ne se dessinait sur ce visage ô combien magnifique mais ô combien froid ... il s'en apercevait à présent ... ce visage n'était que cire .... cire modelée pour appuyer les mensonges de son porteur.

- Vous n'avez donc aucun remord ?! S'exclama-t-il plus fort qu'il ne l'aurait voulu.

- Ce mot ne fait plus parti de mon vocabulaire depuis bien longtemps, soupira Sasuke Uchiwa en massant paresseusement sa nuque. Inutile de vous énerver, il-

- Je m'énerve si je le veux ! Et ce n'est pas un inconnu, jeune homme aigri avant l'âge vivant reclus dans son château qui pourra m'en empêcher ! Si je suis là, c'est pour avoir des réponses ! Et soyez en sûr, je ne repartirai pas sans ...

- Rien ne ramènera vos élèves à la vie, Sensei. Que vous sachiez la vérité n'y changera rien ... absolument rien !

- Je le sais. Mais si je m'enfuis aujourd'hui, je le regretterai toute ma vie.

- Alors, sachez juste que je les ai bien tués.

Les poings de l'enseignant se resserrèrent.

- Souhaitez-vous que je meurs, Sensei ? Reprit l'Uchiwa d'une voix morne en ancrant son regard dans celui déboussolé du professeur.

- Je ne sais pas. Peut-être. Probablement.

- Probablement ?

- Je ne sais pas, je ne sais plus, répondit une nouvelle fois l'enseignant. Quand je vous regarde, reprit-il avant que son interlocuteur ne le coupe, plongeant son regard dans le sien, je ne peux m'y résigner. Quand je vous regarde, mon coeur se serre ...

Etonné, le brun arqua un sourcil.

- Quand je vous regarde, j'ignore pourquoi, mes yeux voient un martyre et non le criminel que je hais. Pourquoi ? POURQUOI ?! Pourquoi je ne peux vous laisser souffrir comme il se doit ! Pourquoi ?!

- Je ne peux répondre à cette question. Je ne le comprends pas moi-même ...

Le jeune homme laissa lui échapper un rire dénué de joie.

- Vous leur ressemblez tellement ...

- A qui ?

- Aux Uzumaki, murmura le brun, faisant s'écarquiller les yeux du professeur. Eux aussi voulaient m'aider malgré mes crimes ... "Parce que vos yeux ne peuvent mentir" C'est ce qu'elle a répondu lorsque je lui ai demandé "Pourquoi ?".

- Comment connaissez-vous les Uzumaki ?

Son interlocuteur soupira et délaissa son fauteuil pour s'installer dans le cadre de la fenêtre, s'asseyant sur son rebord.

- J'ai fait leur rencontre il y a de cela 10 ans, commença-t-il.

L'enseignant se mordit violemment la lèvre inférieure, fermant les yeux en baissant la tête. Les dates correspondaient ... simple coïncidence ? Il en doutait fortement ....

- Des gens formidables vraiment ... Tout comme vous, ils ont été surpris par la tempête et contraints de me demander l'hospitalité. J'aurais voulu ne jamais avoir accepté. Mais cela faisait si longtemps que je n'avais eu d'autre compagnie que celle de Kabuto-san ... alors je les ai laissé dormir dans ma propriété et manger à ma table.

- Que s'est-il passé ?

- En bons touristes, il s'étaient renseignés sur l'histoire de Kanaan. Il ne leur fallut que peu de temps pour comprendre. L'intuition de Kushina m'impressionnera toujours ...



Flash Back

- Ne, Sasuke-chan ? J'ai trouvé par hasard cette dague dans une cache du manoir, expliqua posément Kushina en montrant au beau brun l'objet en question. Que fait-elle ici ?

Fin du Flash Back


- Trop curieux, ils ont voulu en savoir plus ... beaucoup plus. Si seulement je m'étais tu ... mais cela faisait si longtemps ... si longtemps que je n'avais ressenti ce sentiment envers la race humaine ... la confiance. Kushina ... sa silhouette gracile ... ses longs cheveux roux ... son visage doux ... son sourire avenant ... ses yeux ... je pensais que- j'ai ... je leur ai tout dit ...

- Et ?! Le coupa abruptement Kakashi, sentant une rage sourde grandir en lui.

- Kushina m'a serré dans ses bras à m'en étouffer ... ses bras fins .. comme une mère l'aurait fait avec son enfant. Elle semblait si anéantie. Au bout d'un temps, elle s'est relevée, plus déterminée que jamais ... pendant plusieurs jours elle tenta de me convaincre de les accompagner, elle et son mari dans la Capitale afin de dévoiler au peuple la vérité ...

- Et qu'avez-vous fait ?

- Kabuto-san ... Kabuto-san m'a remit dans le droit chemin .. il existe des vérités qu'il vaut mieux taire et laisser tomber dans l'oubli .. cela fait si longtemps, raviver ces démons n'auraient apporté que malheur ...

- Mais ?

- Kushina était persuadée que tout irait mieux après. Sensei, vous savez ... Malgré mon ressentiment, je chéris ce pays .. j'aime ses longues étendues herbeuses où jouent innocemment les enfants à la sortie des classes ... j'aime ses rivières où les vieilles personnes viennent baigner leurs jambes endoloris .. j'aime ses collines où les bergers promènent leurs troupeaux ... j'aime son ciel qu'il soit clair ou sombre ... j'aime ce pays qui m'a vu naître et grandir. Je veux le protéger. Dans cet objectif, la seule chose que je peux faire est de rester à l'abri, loin des regards et attendre ... attendre que le temps fasse son travail ... C'est ce que je me suis tué à leur expliquer le matin de leur départ. L'Uchiwa se tut pendant quelques longues secondes avant de reprendre d'une voix rauque. Quelques jours se sont écoulés, je reprenais mes habitudes. Ce manoir ne me parut jamais aussi silencieux que durant cette courte période. Je pensais pourtant m'y être habitué. Quoi qu'il en soit, ils revinrent au manoir. Toutefois, ils étaient arrivés trop tard. Durant ces quelques jours, j'avais eu le temps de me fustiger et de remettre de l'ordre dans mes idées. J'ai refusé catégoriquement de les suivre et leur ai ordonné de quitter ma propriété. Ce qu'ils ont fait, mais, avant cela, Kushina me fit la promesse de trouver une solution. Une solution ? Me prenait pour un imbécile ?! Cette solution, je l'avais cherché de toutes mes forces pendant ces-derniers siècles. Mais jamais elle ne m’apparut. Savez-vous pourquoi, sensei ?

Adossé contre la massive porte en bois, le professeur hocha négativement la tête.

- Parce qu'elle n'existe pas ! C'est une chimère que j'ai poursuivit trop longtemps déjà. Pourtant ces imbéciles ne voulaient pas en démordre. La seule issue qui s'ouvrait à eux était de lever le voile sur ce qu'il s'était passé il y a 500 ans.

Les yeux du fonctionnaire s'assombrirent.

- Ils ne pouvaient pas. Ils n'en avaient pas le droit !

- Qu'avez-vous fait ?

- Je les ai suivi ... à travers les montagnes .. jusqu'à ce qu'ils finissent par repérer ma présence. Ils ont accéléré l'allure, sans doute avait-il compris mes dessins. Après une courte poursuite, ils se sont enfin arrêtés. Minato a demandé à se femme de fuir le plus loin possible, lui est resté afin de me ralentir. Je ne lui ai pas laissé le temps d'essayer de me faire
revenir sur ma décision. Il fallait que je protège Kanaan, peu importe le prix. Après m'être chargé de son cas, j'ai poursuivi Kushina jusqu'à arriver devant une falaise ...

Kakashi, les jambes flageolantes se laissa lentement glisser contre la porte contre laquelle il était appuyé. Une fois assis sur le sol, les jambes repliées contre son buste, la tête rejetée en arrière, appuyée contre la porte, ses yeux se fermèrent. Les dernières paroles de l'Uchiwa ne cessaient de raisonner dans sa tête. Il plaque ses mains sur ses tempes et rouvrit ses yeux. Un cauchemar, il vivait un véritable cauchemar. Mais à en croire le regard de l'Uchiwa, il n'était pas le seul dans cette situation. Au bout d'un certain temps, lorsque il fut sûr d'avoir emmagasiné la totalité des informations dévoilées par l'Uchiwa, il reprit la parole.

- Que s'est-il passé il y a 500 ans, général ? Interrogea-t-il dans un murmure.

Ledit "Général" releva des yeux peinés sur l'enseignant.

- Ce qu'il s'est passé ? Répéta-t-il laconiquement. Officiellement ? Rien, rien de plus qu'une succession de tragiques événements sans liens apparents entre eux ...

- Et ? La vérité, quelle est-elle ?




*Flash Back*

- Général Uchiwa !

A l'entente de son nom, l'interpellé s'arrêta et pivota sur lui-même afin de faire face à son interlocuteur. Un homme d'âge mur aux longs cheveux grisonnants vêtu d'une ample tunique écarlate, resserrée au niveau de sa taille par une large ceinture dorée se tenait à quelques pas de lui. Le vieillard franchit ceux-ci non sans, au passage, retirer un énième raisin sec de l'unique poche de son vêtement et l'avaler goulûment.

- Jiraya ? S'étonna-t-il, un sourire avenant se dessinant sur ses fines lèvres.

- Je ne pensais pas te revoir si tôt, lui confia le vieil homme en lui tapotant affectueusement l'épaule. Mais pour tout avouer, cela m'arrange.

Intrigué, le jeune Uchiwa arqua un sourcil, l'enjoignant à continuer. Ce que fit son ami en reprenant sa marche, laissant son regard survoler le cour qui longeait le couloir où s'entraînaient vigoureusement les officiers en devenir, gobant un nouveau fruit sec. Sasuke le suivit sans se plaindre, attendant patiemment.

- Le mal est parmi nous Sasuke-chan, murmura le vieil homme. Je le sens.

- Dans le Goteï ? Interrogea l'uchiwa en épiant ce qui l'entourait

- Il s'infiltre progressivement. Et si nous ne le stoppons pas à temps ... si nous ne le stoppons pas à temps, s'en sera fini de nous.

- Je ne comprends pas ! Explique-toi, lui intima le beau brun.

- Pas ici, trop d'oreilles indiscrètes nous écoute, expliqua-t-il d'une voix basse. Demain à l'aube, rends-toi à l'orée de la forêt bordant les montagnes maudites.

Sur ces mots, le Général de la deuxième division accéléra le pas, laissant derrière lui un Sasuke Uchiwa déboussolé.

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Comme le lui avait demandé son collègue, le Général Uchiwa se rendit aux montagnes maudites accompagné de son fidèle lieutenant, Kaïen, un jeune homme compétent aux courts cheveux bruns dont le visage était marqué d'une longue cicatrice de griffure à la joue droite, séquelle d'une mission antérieure périlleuse.

- Que faisons-nous là ? l'interrogea celui-ci.
- Nous le découvrirons bien assez tôt, Kaïen, lui répondit son Général en se dirigeant vers un groupe d'officiers présents sur les lieux.

- Qu'avez-vous là ? Leur demanda-t-il une fois devant eux.

L'un d'eux, agenouillé, se releva, tenant entre se mains jointes la carcasse d'un animal difforme, croisement d'un moineau et d'une chauve-souris. Le brun écarquilla les yeux devant cette immondice.

- Jiraya m'a averti de votre venue. Si vous voulez bien me suivre, Général.

L'Uchiwa acquiesça d'un léger signe de tête et suivit l'officier.

La chose que vous avez vu il y a à peine une minute est la raison de notre présence ici. Hier, nous avons découvert une bonne dizaine de cas similaires dans les environs, expliqua le subordonné une fois arrivé à bonne distance de ses camarades.

- Mutation spontanée ? Proposa l'Uchiwa.

- J'ai bien peur que non, Général. A dire vrai, ce ne sont pas les premiers cas auxquels nous avons à faire. D'autres de ces êtres difformes ont été retrouvés aux environs de ces montagnes et présentent les mêmes symptômes. Aucune trace d'injection à la seringue n'ont été découvert sur leurs dépouilles cependant, l'autopsie et plus particulièrement l'étude de leur sang nous a révélé bien des choses. Vous avez là un oiseau né comme tous les autres oiseaux normaux, avec le même physique et les mêmes organes. C'est un cobaye Général.

- Pour quelle genre d'expérience ?

- Rien de certain n'est encore établi. Son sang n'est pas normal, enfin n'est plus normal. Il est … mélangé.

- Mélangé ?

- Avec du sang de chauve souris. Comment et pourquoi ? Nous l'ignorons encore actuellement. Le fait est que quelqu'un semble chercher à créer une nouvelle espèce ...
*Fin du Flash Back



- Evidemment, j'ai dès lors décidé de m'intéresser de près à ces phénomènes obscurs. Mais, comme me l'avait demandé Jiraya, je le fis dans le secret. De telles choses ne devaient sous aucun prétexte arriver aux oreilles de la population. J'ai mené mon enquête .. lu des dizaines de rapports .. rechercher des faits similaires plus anciens ... étudier des profils de scientifiques véreux fichés dans les dossiers du Goteï pour tenter de déterminer si l'un deux pouvait être mêlé à cette sombre affaire ... échangé des correspondances avec de hauts dignitaires de pays alliés pour savoir si ils avaient eu connaissance de faits étranges intervenus ces derniers temps .. j'ai fouiné dans les plus anciennes bibliothèques .. mais tout cela en vain. J'avais beau me dévouer corps et âme, pas l'ombre d'un indice ne se présentait à moi. En désespoir de cause, je me suis tourné vers Tsunade ... la générale de la division médicale de l'époque, précisa l'Uchiwa en constatant que son interlocuteur ne semblait pas la connaître, je lui fis part de toute l'affaire ... et la laissait examiner à son grès l'un des spécimens trouvés ... mais je revins une fois de plus bredouille. Elle ne put m'en apprendre d'avantage. Quelques jours passèrent pendant lesquels je perdais réellement espoir. Les animaux difformes se multipliaient comme des champignons mais ni moi, ni Jiraya n'arrivions à en trouver la cause. Cependant, un soir, alors que j'étudiais un énième rapport scientifique, je fus convoqué par Tsunade ...


*Flash Back*
- Tsunade ? Appela l'Uchiwa en refermant délicatement la porte du laboratoire de la onzième division derrière lui.
Hésitant, il s'avança dans la salle, s'aventurant entre les tables d'autopsie qui lui faisaient obstacle pour rejoindre le point lumineux qu'il entrevoyait au fin fond du lieu. A mesure qu'il s'enfonçait dans la pièce, il pouvait distinguer les contours d'une silhouette, penchée au dessus d'une table. Ce ne fut que quelques secondes plus tard qu'il l'atteignit. Pour l'avertir de sa présence, il se racla la gorge bruyamment.

- Sasuke ? S'exclama la générale en faisant volte face vers lui. Tu m'as fait peur petit imbécile, lui reprocha-t-elle gentiment en posant sa main droite sur son coeur.

Amusé, l'Uchiwa l'a rejoignit autour de la table sur laquelle gisait une carcasse informe.

- Pourquoi m'as-tu fait venir ? L'interrogea-t-il en s'appuyant contre le meuble.

Tsunade fronça les sourcils, semblant chercher ses mots puis croisa ses bras sur sa poitrine.

- Vois-tu, commença-t-elle incertaine, lorsque tu m'as parlé pour la première fois de cette affaire de mutation et mélange de sang, j'ai eu comme l'impression d'en avoir déjà entendu parler quelque part auparavant.

Soudainement intéressé, l'Uchiwa se redressa.

- Néanmoins, comme je n'arrivais pas à me rappeler d'avantage de détail là-dessus, j'ai préféré m'intéresser uniquement aux cobayes trouvés. Mais, ce matin j'en m'en suis souvenue ! Et à dire vrai, je ne pensais pas qu'un jour cette sombre histoire resurgirait à nouveau.

- Une sombre histoire ? Répéta l'Uchiwa. Pourtant, j'ai cherché partout et ..

- Et c'est bien normal que tu n'es rien trouvé, l'interrompit immédiatement la belle blonde. Tout ... tout ce qui a pu y avoir attrait de près ou de loin a été détruit, Sasuke, réduit à l'état de cendre il y a bien longtemps. Je pensais cette histoire enterrée à jamais et la voilà qui revient nous hanter à présent .. Que Dieu nous protège car les semaines à venir ne pourront être que funestes .... Maudit soit le jour où naquit Madara, maudit soit le jour où naquit Génésis ... !
*Fin du Flash Back*


- Génésis ? Qu'est-ce ? Interrogea Kakashi dont la curiosité venait d'être vivement éveillée.

- Qu'est-ce ? Répéta l'Uchiwa d'une voix emprunte d'amertume, un sourire las étirant ses lèvres. Des expériences ... des expériences génétiques interdites ... contre nature .. prohibées par la morale et le bon sens.
L'idée d'une armée d'immortels aux pouvoirs dépassant l'entendement ne date pas d'hier, professeur, et nombre d'hommes ont tenté de la concrétiser ... en vain. Pourtant, il y a de cela près de 200 ans, un sombre groupuscule d'individus portant le nom d'Akatsuki a bien failli réussir. Heureusement, ils ont été stoppé à temps par les divisions du Goteï.
Le personnage centrale de cette sombre histoire, le chef de l'Akatsuki, Madara, fut démit de ses fonctions de vice-capitaine de la dixième division du Goteï en raison de ses ambitions trop extrémistes. La gloire de Kanaan, pas un seul membre du Goteï ne la désire pas ardemment évidement, mais chez Madara, elle était devenue une obsession .. dévastatrice ... peu importait les moyens mis en place tant qu'ils participaient à l'expansion de la suprématie de Kanaan .. peu importait qu'ils soient immoraux ... contre nature ... vils ou indignes ... Ces moyens, ni le Conseil ni le Sénat ne pouvaient les soutenir. Jugé fou allié, Madara fut écarté du Goteï comme on l'aurait fait d'un simple pion sans importance bien que pendant la dernière décennie, il ait combattu corps et âme pour sa protection. C'est la tête basse qu'il quitta la capitale, conscient d'avoir été trahis par tout ceux en qui il croyait, son général y compris. Sa haine envers les dirigeants du pays ne fit que s'accroître à mesure que les saisons se succédaient,
le rongeant de l'intérieur. Reclus au fin fond des montagnes, il fomenta sa vengeance, la peaufinant afin qu'elle n'en soit que plus écrasante et douloureuse. Cependant, ne pouvant à lui seul mettre son plan en place, il s'attira la sympathie des opposants aux autorités suprêmes de Kanaan, pour la plupart des criminels sans honneur ni scrupule, les enrôlant dans son organisation ... l'Akatsuki. Mais, conquérir Kanaan et même peut-être le monde entier s'avérait un rêve irréalisable au vue de leur petit nombre et ce quelque soit leurs aptitudes respectives au combat. Alors, Madara misa sa victoire sur la science, matière dont il n'était pas étranger puisqu'il lui était arrivé de pratiquer des opérations chirurgicales sur le terrain quand la situation n'offrait aucune autre alternative. Dans sa folie, il décida de croiser les sangs de plusieurs animaux ... des chauves souris ... des loups ... des faucons ... des ours et j'en passe bien d'autres dans le but de créer une nouvelle espèce ... plus puissante .. capable d’annihiler les Généraux. Comme vous vous en doutez Sensei, l'idée de mélanger différentes espèces animales n'a pas été élaborée par l'Akatsuki. Seulement, cette organisation, à l'inverse de ses prédécesseurs y est parvenue ... elle a créée un nouvel être ... un prototype viable né de la transfusion de sang d'un dragon dans l'organisme d'un ours .. une être qui n'aurait jamais du voir le jour ... aussi laid que féroce .... le prototype Génésis. Vous vous demandez sans doute comment ces hommes ont réussit là où tant d'autres ont échoué, n'est-ce pas professeur ?

Kakashi acquiesça d'un signe de tête, n'osant prononcer aucun mot de peur de que l'Uchiwa ne se ravise et ne décide d'arrêter là son récit.

- Une nouvelle molécule, ces forbans ont créé une nouvelle molécule capable de rendre possible la fusion des sangs tout en maintenant le sujet de l'expérience en vie. Une véritable révolution pour les sciences. Mais cette nouvelle arme, aussi bienfaitrice aurait elle été dans le futur, allait à l'encontre de la morale et des moeurs de l'époque. Elle apparaissait comme l'invention du Diable ... Dès qu'ils obtinrent les coordonnées géographiques de la planque de l'Akatsuki, le Conseil et le Sénat formèrent une milice secrète destinée à éliminer toute trace du prototype Génésis. L'Akatsuki fut annihilée .. aucun de ses membres n'échappa au massacre ... Génésis, cette immondice à la force herculéenne fut elle aussi abattue, puis découpée avant d'être vulgairement jetée au coeur d'un volcan en activité. Pauvre petite chose innocente souillée par l'avidité malsaine des Hommes. L'Uchiwa soupira longuement avant de reprendre la parole d'une voix neutre. Bien entendu, l'avidité touche tout les Hommes y compris ceux qu'on croit les plus sages. Le Sénat fit fouiller l'ancienne planque de l'organisation criminelle, souhaitant mettre la main sur les recherches de Madara et ses complices. Cependant, aucun document sur la nouvelle molécule ne fut retrouvée. Sans aucun doute, Madara les avait-il caché dans un lieu dont lui seul connaissait la position ou peut-être bien les avait-il brûlés, sachant pertinemment que le Goteï finirait pas intervenir. Au final, l'affaire Génésis fut classée et enfouie dans l'oubli. Les preuves de l'existence passée du prototype Génésis sont aujourd'hui peu nombreuses, le Sénat ayant voulu réduire au maximum les chances de fuites et de potentielles divulgations de l'affaire à la population ou à d'autres pays. Ces preuves sont des documents ... quelques vieux rapports et des croquis plus ou moins ressemblant de Génésis, bien cachés sur une des nombreuses étagères de la Bibliothèque sacrée du Goteï à laquelle ne peuvent accéder que les Généraux et les sages du Sénat.

Son récit achevé, l'ancien Général se tut, laissant le silence envahir à nouveau la pièce, seulement brisé par les faibles crépitements du feu dans l'âtre de la cheminée. Quelques minutes s'écoulèrent ainsi, les deux hommes s'étant perdu dans leurs pensées respectives avant que l'enseignant n'ose enfin reprendre la parole d'une voix déterminée :


- Mais, l'affaire Génésis est renée de ses cendres, n'est-ce pas, général ? Il y a 500 ans ....


* Flash Back *

- Uchiwa-san !!
- Oh ? Riida, qu'y a-t-il ? Demanda surpris le Général de la dixième Division en faisant face au jeune vice-capitaine de la deuxième division qui venait de l'interpeller.
- Mon général, Jiraya-sama, requiert votre présence dans les plus brefs délais, débita d'une traite l'officier pourtant essoufflé. Il m'a demandé de m'exécuter au plus vite, il semblait très inquiet alors-
- Du calme, lieutenant, où est-il à présent ?
- Dans ses appartements, mon Général.

Ce-dernier lui adressa un sourire bienveillant avant de le saluer poliment d'un signe de tête et de se diriger, d'un pas rapide vers l'endroit indiqué.

A peine se présenta-t-il devant les gigantesques portes qui menaient au quartier général de la Deuxième Division, que le jeune homme se fit accosté par deux gardes.

- Général Uchiwa ? Demanda l'un d'eux.
- Jiraya m'a fait quérir, répondit d'un ton ferme le brun, souhaitant rejoindre au plus vite son compagnon d'arme.
- A vos ordres ! Répliquèrent immédiatement les deux gardes en ouvrant les lourdes portes.

D'un signe de tête, le brun les remercia avant de se diriger vers le sanctuaire privé de son collègue et ami. A mesure qu'il avançait, ses pas se faisaient plus rapides, plus précipités avant qu'il ne se mette à courir, une peur sourde s'insinuant en lui.

Ce n'est qu'après avoir parcouru l’entièreté des lieux, qu'il put enfin distinguer, au fond du long couloir qu'il traversait, la pièce qu'il convoitait, caché derrière une épaisse porte vieillie. Arrivé devant, il saisit fermement la poignée, l'actionna puis poussa la lourde porte, pénétrant dans la pièce. Le souffle court, il inspecta les lieux. Comme à son habitude à cette heure de la journée, la pièce était plongée dans la semi-obscurité, faiblement éclairée par les derniers rayons du soleil couchant. Au centre de la pièce s'étendait un long canapé beige qu'il contourna sans plus attendre. Ses yeux se portèrent ensuite sur une table basse sur laquelle trônaient différents documents éparpillés, une tasse de café renversée, des plumes dispersées, certaines mêmes tombées sur le sol. Son rythme cardiaque s'affola alors que ses yeux se posaient sur le corps inanimé gisant sur le sol derrière le meuble.

- Jirayaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! Cria-t-il en s'élançant vers lui.

Il se laissa tomber à genoux sur le sol poussiéreux avant de saisir le col de son ami et de le secouer violemment. Jirayaaaaaaaaaaaaaaaa ! BON SANG OUVRE LES YEUX ! JIRAYAAA !!! BORDEL ! REVEILLE-TOI ! JIRAYA !

Après quelques instants, il relâche le corps sans vie, l'allongeant précautionneusement sur le sol avant de se pencher dessus, plaçant son oreille près de sa bouche. Aucun souffle. Rien.

- JIRAYAA ! Hurla-t-il une énième fois en secouant désespérément le corps de son ami.

Des officiers, alertés par les cris, se précipitèrent dans la pièce. Impuissants, ils ne purent que regarder en retrait la scène qui se déroulaient devant leurs yeux écarquillés. A peine quelques instants plus tard, Kaïen, averti de la situation par un officier de la division endeuillée pénétra dans la pièce. Il empoigna son général, l'éloignant du cadavre en tentant de le calmer.

- Reprenez-vous, GENERAL ! L'implora-t-il en le serrant dans ses bras. REPRENEZ-VOUS !

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Les yeux hagards du général se posèrent sur le sol à présent débarrassé du corps où gisaient encore quelques raisins secs abandonnés. Ses sourcils se froncèrent alors que son regard remontait sur la cheminée avant de brusquement s'écarquiller. Au sein de la prison de flammes, des feuilles de papiers se consumaient. Repoussant son subordonné, il se précipita vers l'âtre, se saisit d'une pince et les en sortis, espérant qu'il ne soit pas encore trop tard.
Il les déposa soigneusement sur la table sous le regard surpris de son officier. A l'aide d'un morceau de sa cape, il déplia le document mais à son grand damne celui-ci était rendu illisible par le feu. Il ferma les yeux, soupirant de déception. Alors qu'il apprêtait à quitter les lieux pour rejoindre ses propres appartements, son lieutenant le retint

- Attendez, Général ! Regardez ! S'écria-t-il, les yeux fixés sur le document brûlé.

Intrigué, le bel Apollon fit demi-tour, s'agenouilla aux côté de son subordonné et porta son attention sur l'endroit qu'il lui indiquait du doigt, en haut du feuillet.

Un mot, que les flammes, bien que ne l'ayant pas épargné, n'avaient réussi à effacer complètement .. quelques minutes de plus au contact de l'air et il serait rendu invisible ...

- Géno ... va ...

* Fin du Flash Back*


- Tsunade s'est montrée on ne peut plus clair sur les causes de sa mort. Dans son sang coulait celui d'un vampire à ailes blanches, une espèce rare de chauve-souris. D'où venait-il ? Aucune marque ne laissait présager qu'il avait subi de transfusion ou de simple piqûre. La réponse se dessina d'elle-même quelques jours plus tard : les raisins secs, Jiraya ne pouvait s'empêcher d'en consommer sans cesse. Et c'est ce qui l'a tué. Après étude de certains d'entre eux par des officier de la onzième division, on a découvert qu'ils contenaient une substance inconnue. Tsunade fut bien obligée d'admettre qu'aussi incroyable que cela puisse paraître, l'affaire Genesis avait refait surface. La situation l'imposant, j'ai averti de l'affaire plusieurs autres généraux afin qu'il nous aide à stopper ces cinglés avant qu'ils n'aient atteint leur but. Melkior, ce bon Melkior, général de la troisième division du Goteï, n'en crut pas ses oreilles quand il l'apprit, et dans un premier temps, il refusa d'y croire. Pour lui Génésis ne pouvait avoir aucun lien avec ce qui se tramait en ce moment mais lui aussi, il fut bien obligé de l'accepté. Je pensais ... je pensais qu'à nous tous, nous arriverions à mettre un terme à ce cauchemar ... j'étais bien loin de m'imaginer que celui-ci ne faisait que commencer. La mort de Jiraya ne fut que le point de départ de la déchéance de la quatrième génération du Gotei 13. Kariya fut le prochain à passer l'arme à gauche, durant l'une de ses missions. Son corps ne fut jamais retrouvé. Puis, ce fut au tour de Kratos, décédé dans son propre lit, arborant les mêmes symptômes que Jiraya. Au yeux du monde, Kratos était mort d'un arrêt cardiaque bien évidemment. Puis, Yamamoto ... et même Tsunade décédèrent dans les mêmes obscures circonstances. Nos ennemis semblaient avoir décidé de passer à la vitesse supérieure en tentant de créer un nouvel être à partir des corps des Généraux du Goteï. J'étais perdu ... je ne savais plus en qui avoir confiance ... en qui croire. Alors, je me suis tourné, après la mort de Tsunade vers la seule personne en laquelle je ne pouvais douter ...

- The beginning ... Hiro Hyuga, souffla Kakashi.

- Mmh, mais ... il n'est pas arrivé à temps ... J'étais le prochain, j'étais le prochain sur leur liste.



Alors ? Qu'en pensez-vous ?

J'aimerais vraiment connaître votre opinion sur ce chapitre car j'ai beaucoup aimé l'écrire et c'est actuellement l'un de mes chapitres préférés. Aussi, je sais que beaucoup de personnes passent lire en mode "lecteurs fantômes" alors si pour cette fois, ils pouvaient faire un petit effors et donner leurs avis, j'en serais très heureuse. Et pis, c'est aussi dans votre intérêt puisque que les commentaires me donnent envie d'écrire la suite.

A la prochaine ~

Au passage, il se peut que le prochain chapitre soit le dernier.




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