Fiction: Ojos Asi (terminée)

Une terre quasiment inconnue du monde moderne foulée par trois Européens, dans les années 1900, réserve bien des surprises...
Romance | Mots: 4052 | Comments: 8 | Favs: 8
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shikacool (Féminin), le 12/09/2009
Quand vient la fin de l'été, sur la plaaaaaageuh....

Oh mince, vous étiez là ? xD S'cusez, elle m'éclate c'te chanson (et le pire c'est que je sais même pas pourquoi '__')

Un new OS, donc, et faites pas trop gaffe au résumé, il est vraiment pourri, je sais, mais là j'ai la tête dans le seau et pas vraiment d'idées...

J'espère que vous me pardonnerez ^^'

Un one-shot muy... caliente, donc, pour cet été 2009 qui s'achève, pour laisser place à la rentrée... Snif :'(

Pour le titre, vous reconnaîtrerez celui d'une chanson de Shakira, Ojos Asi, ce qui donne "des yeux comme ça" en français. J'ai beaucoup hésité sur le choix de la chanson, en particulier entre ces trois : "Un, dos, tres, Maria" de Ricky Martin, mais bon ça faisait un peu bébête vu qu'il n'y a pas de Maria dans l'histoire... "Amores del sur" de David Bisbal, mais y a pas de désert en Espagne... J'ai donc opté pour Ojos Asi, vu qu'en plus les paroles s'accordent plutôt bien.

Je parle trop, comme d'hab' ><
Je m'tais, bonne lecture !




Chapitre 1: One-shot



- Dieu qu’il fait chaud ! S’exclama un homme brun, chevauchant élégamment un cheval à la robe ébène. Ce n’est pas un désert que nous traversons, mais une illusion destinée à nous torturer. Il doit bien faire 50°C. Qu’en pensez vous, Uzumaki ?

Un jeune homme blond répondit d’un grand rire :

- Je ne crains nullement la chaleur, monsieur, fut elle celle de l’enfer.
- Sa dernière conquête l’a tant enivré de passion qu’il est désormais imperméable à toute forme de sécheresse, intervint un homme corpulent. D’où venait elle, déjà ? D’Espagne ?
- Assez, Choji, tu vas faire rougir notre compagnon, se moqua l’homme brun.
- Que nenni, monsieur Nara, s’écria le blond. Pour répondre à votre question, monsieur Akimichi, elle venait bien d’Espagne. D’Andalousie, plus précisément.
- La région la plus chaude de la péninsule Ibérique, équivalent presque en température les pays nord-Africains, apprécia le célèbre géologue Akimichi.
- Etait elle belle ? Demanda le brun, plus intéressé par les courbes d’une femme que celles des dunes sur lesquelles les trois hommes chevauchaient.
- A en mourir, monsieur Nara. Ses cheveux étaient encore plus noirs que les vôtres, et tombaient en boucles jusqu’à sa taille de guêpe. Je n’ai jamais pu distinguer la couleur de ses yeux : bleus foncés ou violets ? La vérité est qu’ils m’envoûtaient trop pour que je songe à les analyser de plus près.
- Vous avez rencontré là un ange, Uzumaki, s’exclama Nara. Où avez-vous eu la chance d’apercevoir une telle beauté ?
- Au bal où je me rendais chaque soir, lors de mon voyage à Lyon, déclara simplement le blond. Je n’étais que de passage dans la ville, mais je ne regrette pas mon périple. Nous avons dansé, elle a passé chaque nuit à mes côtés dans ma chambre d’hôtel, puis je suis reparti pour Paris.
- Vous avez laissé s’échapper une prise pareille ?! S’indigna l’ambassadeur brun. Vous êtes bien sot. A votre place, je l’aurai emmenée de gré ou de force avec moi.
- Elle ne m’aurait jamais suivi de plein gré, et je n’ai pas été assez fou pour ligoter cette femme cobra.
- Voilà que les femmes se changent en bêtes sauvages à présent. Le monde devient fou !

Les cavaliers n’eurent pas le temps de deviser plus. Un campement apparut à leurs yeux, et un chameau marcha en leur direction. Un homme vêtu des pieds à la tête d’un étrange habit indigo conduisait l’animal. On ne pouvait voir que ses yeux, d’un bleu-vert peu commun.

Arrivé à leur hauteur, l’homme les salua d’une voix grave :

- Je vous souhaite la bienvenue, au nom de tous les Touaregs de ma tribu, chers visiteurs. Je suis Gaara.
- Je m’appelle Shikamaru Nara, se présenta à son tour le brun, ambassadeur français. Voici Choji Akimichi, expert en géologie, et Naruto Uzumaki, le plus grand marchand de thé de notre pays.
- Enchanté, fit courtoisement Naruto.

Choji salua le Touareg d’un signe de tête. L’homme dégageait un charisme et un calme étonnants. Un sabre étincelant pendait à sa taille. Ce chef de tribu avait parlé français sans une once d’accent. Les « hommes bleus » comme on les appelait en France, se révélaient plus cultivés qu’on ne le laissait entendre.

- Vous devez être assoiffés, dit Gaara. Suivez moi jusqu’à ma tente, nous y serons plus à l’aise pour parler et vous pourrez vous reposer.

Shikamaru eut un grognement satisfait. Lui et ses deux compères suivirent le guerrier.

Le campement était bien plus vaste qu’on aurait pu le croire en l’observant de loin. Des tentes magnifiquement décorées resplendissaient sous l’ardeur du soleil. Le campement n’était pas très animé, en raison de la chaleur qui régnait en cette heure. Les trois hommes descendirent de cheval. Les animaux furent conduits à un abreuvoir, leurs maîtres dans la plus grande tente du campement, celle du chef et de sa famille.

A peine furent ils entrés qu’on les débarrassa de leurs capes de voyage poussiéreuses. Rapidement, ils purent goûter avec soulagement à la fraîcheur de la tente, contrastant avec la chaleur insoutenable du Sahara. Des trépieds de bois les attendaient. Gaara invita les trois hommes à s’asseoir et demanda à une femme de la tente d’apporter à boire. Une autre femme s’approcha du chef de tribu et s’inclina gracieusement. Celui-ci la présenta :

- Voici ma compagne, Matsuri. Je lui enseigne le français moi-même.
- Enchantée, messieurs, fit la jeune femme avec un charmant accent.
- Le plaisir est pour nous, madame, répondit galamment l’Akimichi.

Une femme plus jeune disposa quatre tasses de thé devant Shikamaru, Choji, Naruto et leur hôte, tandis que Matsuri s’éclipsait. Shikamaru n’avait porté que peu d’attention à la jeune fille vêtue d’un long vêtement blanc. Mais lorsqu’elle se pencha pour poser sa tasse devant lui, le Nara fut immédiatement subjugué. Une couette blonde tomba de son turban et sa main fine effleura celle du voyageur quand il prit sa tasse. La belle leva ses grands yeux vers lui, et Shikamaru se désintéressa tout à fait de la conversation. Etait-ce un mirage du désert ? Comment donc pouvaient exister des yeux d’une telle couleur, plus brûlants qu’un volcan et pourtant plus verts que la forêt amazonienne ? Gaara remarqua le trouble de son convive et prit la jeune fille par le bras :

- A présent voici ma sœur, Temari. C’est un mystère qu’elle n’ait encore pas choisi d’époux malgré sa beauté. Qu’en dites vous, monsieur Nara ? Ajouta-t-il d’un air entendu.
- Je ne dis rien, mais je croyais, monsieur. Une créature aussi enchanteresse ne pouvait vivre que dans mes plus doux rêves.
- Considéreriez vous qu’une femme ne peut captiver un homme que dans ses songes ? S’écria Temari, butant sur ses mots, mais parlant avec un accent moins prononcé que Matsuri.
- Ma sœur est une féministe accomplie, intervint Gaara en riant. Prenez garde, monsieur, sa piqûre est plus mortelle que celle d’un scorpion.
- Je n’ai pas l’impression d’avoir été piqué, fit Shikamaru sans quitter la jeune fille des yeux. J’ai plutôt la sensation d’avoir eu le cœur percé d’une flèche.

Temari rougit en souriant à demi. Choji se racla la gorge et Gaara reprit son sérieux :

- Laisse nous maintenant, Temari. Nous devons parler affaires. N’ai crainte, tu reverras ton bellâtre au dîner.

Son ton taquin valut au chef de clan une bourrade dans les côtes de la part de sa sœur. Puis, comme la brise fugace sur les vagues de la Méditerranée, elle disparut. Shikamaru reprit son maintien de diplomate :

- Nous sommes tous trois venus de Paris, pour des causes différentes. En temps qu’envoyé de l’ambassade de France, je souhaite établir entre votre tribu et mon gouvernement une relation durable d’amitié.
- Pour ma part, poursuivit Choji, je m’intéresse aux couches internes de notre belle Terre, et il m’est donné d’étudier les sous-sols désertiques lors de ce voyage. J’ai avant tout besoin de votre approbation pour installer mon matériel.
- Et moi, dit Naruto, je viens comme vous avez du le deviner vous acheter du thé. J’aimerais aussi étudier vos théiers afin d’écrire un traité dessus. Les amateurs de la boisson aimeraient, je crois, en apprendre plus sur nos fournisseurs.

Les trois ayant fait leurs requêtes, Gaara but une gorgée de thé avant de déclarer :

- Monsieur Nara, vous pourrez à votre retour en France informer vos supérieurs que les Touaregs de ma tribu seraient ravis d’entretenir une relation de fraternité avec les vôtres. En effet, il serait plaisant d’échanger plus que des sachets de thé avec votre pays.

Shikamaru acquiesça. Gaara reporta sa tasse à ses lèvres, puis s’adressa à Choji :

- Personnellement, je suis totalement ignorant sur l’agitation qui règne sous nos pieds. Mais si vos outils ne présentent pas de dangers pour ma tribu, je ne m’opposerai pas le moins du monde à vos recherches. Au contraire, si l’occasion m’en est donnée, il m’intéresserait de vous observer dans vos travaux.

Choji eut un sourire d’étonnement joyeux et finit goulûment son thé. Gaara fit de même, avec peut être plus de raffinement, et termina par Naruto :

- L’échange du thé est devenu une routine pour les cultivateurs de ma tribu. En revanche j’accepterai avec plaisir de répondre à vos questions sur les Touaregs. Je commencerai par ceci : en temps que marchand, vous devez connaître notre dicton. Le premier thé est amer comme la vie, le second est fort comme l’amour et le dernier est doux comme la mort.

Naruto fit répéter son proverbe au chef de tribu plusieurs fois, afin de bien le retenir.

L’entretien était fini. Chacun des quatre hommes vaqua à diverses occupations en attendant l’heure du dîner. Shikamaru parla longuement avec Gaara du projet de la France d’ouvrir une exposition coloniale et du souhait du pays d’y voir participer sa tribu, bien qu’indépendante du gouvernement français.
Naruto ne perdit pas de temps et se plongea dans des discutions animées avec les paysans de la tribu, prenant des notes et plaisantant avec les Touaregs.
Choji s’en alla vers son cheval pour prendre son matériel expérimental. Il y rencontra une singulière jeune femme, en train de dorloter les animaux. Contrairement aux autres membres de la tribu, elle avait une peau extrêmement pâle et des cheveux si blonds qu’ils en paraissaient presque blancs au soleil. Ses yeux bleus se remplirent de rire lorsque Choji lui en fit timidement la remarque.

- Je m’appelle Ino, fit la Touareg dans un français encore meilleur que celui de Gaara, si cela était possible. Je ne suis pas née dans le désert. En vérité, je suis née en France, comme vous, à Nice. Lorsque j’ai eu dix ans, mon père m’a emmené avec lui en voyage dans ce campement. Il y a aimé et épousé une femme, et c’est pourquoi j’ai grandi dans cette tribu.
- Je vois, fit Choji, qui avait subitement chassé ses recherches de son esprit, bien trop occupé à s’émerveiller sur la candide jeune femme. Votre terre natale ne vous manque-t-elle pas ?
- Au début, si, avoua Ino. Mais j’aime trop les gens d’ici et la chaleur du soleil pour songer à m’en plaindre.

Ils parlèrent de tout et de rien jusqu’au coucher du soleil. Choji n’avait jamais rencontré de femme plus pétillante que cette Française immigrée.

Le soir arriva et la température chuta brusquement. Dans le désert du Sahara, les journées étaient brûlantes et les nuits fraîches, parfois froides.
Les Touaregs sortirent peu à peu de leurs tentes et tous participèrent au dressage d’une table et à la préparation d’un banquet en l’honneur des invités. Des chandelles furent allumées un peu partout, et on sortit les plateaux d’argent et les verres à pied pour nos amis Européens.

La cuisine était épicée, mais demeurait savoureuse et exotique. Choji et Naruto reprirent de chaque plat. Shikamaru quant à lui, préféra dévoiler ses talents de conteur :

- Je devais avoir huit ans lorsque mon père me fit découvrir l’immense forêt appartenant aux Nara. Seuls les membres de notre famille étaient autorisés à y pénétrer. Il me prit par la main un après-midi d’été, un après-midi sec et chaud, et nous marchâmes jusqu’à destination. Durant le reste de la journée, je rencontrai les cerfs de notre domaine, et étrangement, je me dis que mes yeux ressemblaient par bien des côtés aux leurs. Peut être les Nara étaient ils issus des biches que nous gardions ? En tous les cas, ces animaux réputés pour leur poltronnerie m’adoptèrent tout de suite en leur sein. Je les montai un à un, organisai des courses et jouai avec les faons. Mais mon enthousiasme arriva à son terme et je commençai à m’ennuyer fortement. Le soleil déclinait légèrement, ce qui procurait à la forêt toutes sortes d’ombres à l’aspect menaçant. J’eus peur au début. Puis j’inventai un nouveau jeu : j’étais le maître de ces ombres et les modelai à ma guise. Ce fut alors que, à ma grande surprise, les ombres m’obéirent vraiment, prenant la forme des arbres ou celle de ma silhouette, juste à la force de ma volonté. Etait-ce le fruit de mon imagination ? Aujourd’hui encore, je ne saurais vous répondre. Mais ainsi fût il que, jusqu’à la tombée de la nuit, cerfs et biches furent témoins de mon amusement. Ce désert et les ombres des bougies dans l’obscurité m’ont rappelées cette histoire.

Des exclamations intéressées retentirent autour de la table. De toute évidence, Shikamaru avait su captiver l’attention de son public. Gaara hocha la tête d’un air satisfait et Matsuri applaudit avec ferveur. Mais le Nara ne voyait pas tout cela : à ses yeux, seul comptait le sourire de la belle Temari, assise en face de lui. Durant le reste du repas, les jeunes gens ne se quittèrent pas du regard, et une fois encore Shikamaru se demanda s’il ne rêvait pas. Puis la table fut débarrassée et remplacée par quelques sièges autour d’un grand feu. Les plus jeunes et jolies filles de la tribu se retirèrent pour un moment dans une tente. Les autres s’installèrent autour du feu. Matsuri répondit d’un air malicieux à la question muette des invités :

- En votre honneur, nos plus belles demoiselles vont danser pour vous.
- Sont-elles toutes célibataires ? Demanda Naruto en riant.

Matsuri ne put répondre. Des musiciens avaient commencé à jouer, et une voix envoûtante s’éleva.

Ayer conocí un cielo sin sol
Y un hombre sin suelo
Un santo en prision
Y una cancion triste sin dueño

Une femme sortit de la tente. Choji écarquilla les yeux et Naruto poussa un sifflement admiratif. Ino avait troqué sa cape et son turban contre une longue jupe de soie rose, fendue sur le côté, et une tunique de même couleur. Ses cheveux blonds étaient détachés, et virevoltaient autour d’elle tandis qu’elle s’avançait au centre de la piste en bondissant avec grâce. Lorsqu’elle fut parvenue près du feu, une autre silhouette jaillit de la tente.

Ya la he ya he ya la he
Y conoci tus ojos negros
Ya la he ya he ya la he
Y ahora si que no
Puedo vivir sin ellos yo

Naruto en glissa de sa chaise. Shikamaru eut un sourire appréciateur, et Choji ne dit rien, trop concentré sur les mouvements d’Ino. La deuxième danseuse la rejoignit et son charme apparut clairement aux yeux de tous.
Comme Ino, la femme était jeune et longiligne. La comparaison s’arrêtait là.

Alors qu’on attribuait à Ino la beauté impersonnelle même, la danseuse à ses côtés n’était pas belle. Elle avait un grand front, des cils démesurément allongés, et des cheveux étrangement roses. Non, la jeune femme n’était pas belle : elle était jolie. Ce fut la conclusion à laquelle Naruto parvint. Tandis qu’elle secouait son corps délié au rythme des tambourins, son visage s’exprimait, lui aussi. Ses yeux émeraude parcouraient l’assemblée de long en large, ses sourcils se fronçaient légèrement sous la concentration et ses lèvres s’étiraient en sourires un tantinet provocants, dévoilant ses dents blanches. Des bracelets d’or cliquetaient autour de ses poignets lorsqu’elle agitait les mains.

Gaara se pencha vers le blond :

- Elle s’appelle Sakura.
- Ce nom lui va à merveille, murmura Naruto, des étoiles plein les yeux.

La troisième et ultime danseuse se montra enfin. Shikamaru n’entendit alors plus que les battements effrénés de son cœur entiché.

Temari était toute vêtue de vert, exactement du même vert que ses yeux. Son buste était drapé d’un tissu léger qui dévoilait son ventre plat et un sarouel couvrait ses jambes fines. Une ceinture de perles marines rehaussait son déhanchement hypnotique. Ses cheveux blond foncé étaient attachés en quatre petites couettes d’où deux mèches s’échappaient et venaient effleurer son visage pur au gré de ses mouvements fluides.

Le pido al cielo solo un deseo
Que en tus ojos yo pueda vivir
He recorrido ya el mundo entero
Y una cosa te vengo a decir
Viaje de Bahrein hasta Beirut
Fui desde el norte hasta el polo sur
Y no encontré ojos asi
Como los que tienes tu

Les trois danseuses étaient réunies près du feu. Gaara frappa dans ses mains et elles s’approchèrent des invités. « C’est maintenant que le vrai spectacle commence » pensa Naruto.
Il en avait oublié qu’il était toujours assis à même le sol, devant sa chaise d’où il était tombé. La jolie Sakura virevolta jusqu’à lui et, sans cesser de sourire, l’entoura de ses bras et le releva doucement. Une fois qu’il eut réintégré sa place, il lui murmura :

- Chez moi, je n’ai jamais vu pareille fleur de cerisier se mouvoir dans une danse aussi… ensorcelante.

La jeune femme éclata d’un rire clair, puis défit le foulard pailleté qui retenait ses cheveux et le passa derrière le cou de Naruto. Elle l’entraîna sur la piste en disant :

- Danse avec moi !
- Mais je ne… protestait le blond, ne sachant s’il devait se dégager ou non.
- Je déteste danser devant des hommes qui restent oisifs et ne font que me dévisager, avoua la jeune femme. Comme si j’étais une jument à la foire ! N’ai pas peur. Je guiderai tes pas.

Naruto acquiesça et jeta un regard à Gaara. A travers les lueurs que projetait le feu, il crut voir le chef de tribu lui adresser un clin d’œil.

Rabboussamai fikarrajaii
Fi ainaiha aralhayati
Ati ilaika min haza lkaaouni
Arjouka labbi labbi nidai

Choji se sentit rougir, mal à l’aise. Voir celle qu’il considérait comme une amie se trémousser à quelques centimètres de lui, lui paraissait particulièrement gênant. N’y tenant plus, il se leva brusquement. Ino sursauta lorsqu’il s’approcha et dit :

- Que… Monsieur Akimichi, mon spectacle ne vous convient pas ?
- Appelez moi Choji, je vous en prie. Vous dansez très bien, mais je ne suis guère habitué à ces pas… Allons, je vais vous apprendre une danse que j’affectionne. La seule dont je maîtrise les pas, en fait, ajouta-t-il avec un petit sourire.
- La musique nous accompagnant n’ira sûrement pas.
- Tant pis, je tiens à vous avoir pour cavalière. Approchez vous un peu… Donnez moi votre main, et mettez l’autre sur mon épaule. Voilà, comme ça. Prête ?

Ino acquiesça nerveusement, tandis que Choji la prenait par la taille. Un pas en arrière, un pas en avant. Choji emprisonna de ses yeux rieurs la belle Touareg et ensemble ils commencèrent à tournoyer en sautillant de plus en plus rapidement. Ino s’accrocha à Choji lorsqu’ils manquèrent de peu de percuter une chaise, emportés par leur élan. Le brun éclata de rire en entraînant sa cavalière encore plus vivement. Ino ne tarda pas à mêler son rire cristallin au sien. D’abord surpris, les spectateurs se concentrèrent sur la gigue avec des moues approbatrices.

Viaje de Bahrein hasta Beirut
Fui desde el norte hasta el polo sur
Y no encontré ojos asi
Como los que tienes tu

Choji et Ino croisèrent, dans leur gigue endiablée, le couple de Naruto et Sakura qui évoluaient plus lentement, comme hors du temps. Sakura qui secouait ses cheveux et bougeait ses pieds si vite qu’ils ne semblaient qu’effleurer le sable, et Naruto qui ne pouvait détacher son regard bleu de son visage délicat, et qui de temps à autre la soulevait par la taille en virevoltant. Et puis, du côté de l’assistance, Matsuri qui suppliait Gaara de danser la gigue eux aussi.

Ayer vi pasar una mujer
Debajo de su camello
Un rio de sal, un barco
Abandonado en el desierto

Shikamaru ne pouvait et, de toute façon, ne voulait voir tout cela. Il était parfaitement comblé par la vue qu’il avait.
Temari était la seule des trois femmes qui dansait toujours face à son spectateur, comme il en avait été convenu. Relevant fièrement la tête, elle aguichait la passion de son invité en se rapprochant de plus en plus près, puis en reculant subitement lorsque le beau ténébreux approchait ses mains ou son visage un peu trop près. Elle était comme la brise, comme une goutte d’eau tiède : lorsqu’on croyait la tenir, elle fuyait se mettre hors de portée. Ce manège durait depuis plusieurs minutes. Le Nara restait quasiment impassible. Seul un petit sourire venait parfois troubler son visage. Pourtant au fond de lui, il commençait à s’impatienter. Jamais une femme ne lui avait résisté de la sorte. Jamais une femme ne l’avait autant attiré, également.

Shikamaru estima donc que le moment était venu de prendre les choses en main. Comme si de rien n’était, il avança son pied tandis que Temari s’approchait de nouveau en tournoyant. Même en l’ayant remarqué, la jeune fille n’aurait pu l’éviter. Elle trébucha donc assez peu élégamment sur la chaussure de l’Européen et n’eut d’autre choix que de s’agripper à lui. Le brun en profita donc pour poser ses lèvres sur les siennes. Le baiser volé ne dura qu’une seconde ou deux, avant que Temari ne se dérobe vivement. Elle le domina de toute sa hauteur, légèrement de profil, le menton relevé et les yeux brillants d’une lueur féroce. Elle se rapprocha de lui et, contre toute attente, l’embrassa une nouvelle fois. Shikamaru respira à plein poumon son parfum de fleur. Il ne rouvrit les yeux que lorsqu’elle s’écarta légèrement, à bout de souffle et le sourire aux lèvres. Il l’admira un instant, puis il y eut un « pump ! » et soudainement, il eut très mal au crâne. Le Nara s’effondra, inconscient, n’entendant déjà plus les cris d’épouvante autour de lui.

Il ne vit pas non plus la moue satisfaite qu’arbora Temari lorsqu’il se retrouva le nez dans le sable.



Non, il ne sentit qu’un rude et nouveau choc sur son occiput, après ce qui lui sembla être une seconde d’obscurité.

- Aïe… Gémit le Nara.
- Je vous ai connu plus alerte, lança une voix moqueuse.

Les yeux de l’ambassadeur s’ouvrirent difficilement. Pour se refermer aussitôt. La lumière dans la tente était aveuglante, et le malheureux Shikamaru avait encore très mal à la tête. La voix railleuse s’éleva encore :

- Je savais que les coups de ma sœur étaient précis et dangereux, mais pas à ce point là. Allons, vous avez passé toute la nuit à dormir. Ouvrez les yeux !

Presque malgré lui, le Nara obéit. Il reconnut la tente de Gaara et s’aperçut qu’il était installé sur une luxueuse couchette, blotti sous une montagne de draps en soie. Le chef de tribu se tenait à son chevet, avec l’air de celui qui se retient d’éclater de rire. Il continua :

- Il semblerait que Temari ne vous ai pas donné son accord pour l’embrasser. Elle a donc très mal pris votre tentative de séduction, dirons nous. Pire, elle a disparu depuis et elle reste introuvable.

Shikamaru se redressa derechef.

- Introuvable ?! Aurait elle fugué ?
- J’en ai bien peur, fit tranquillement Gaara.

L’ambassadeur bondit sur ses pieds et se mit en quête de ses vêtements. Tandis qu’il se changea derrière le paravent, il demanda :

- Où sont Choji et Naruto ?
- Monsieur Akimichi installe actuellement son matériel géologique en compagnie d’Ino. Quant à monsieur Uzumaki, il m’a demandé ce matin même la permission de demeurer plus longtemps dans la tribu. Il était vivement appuyé par Sakura… Je n’ai pu lui refuser cette faveur. Sa fougue et sa bonne humeur feront de lui un Touareg heureux.

Shikamaru attacha rapidement ses cheveux et sortit de la tente, à la recherche de son cheval. Avant de l’enfourcher, il se tourna vers Gaara :

- Votre hospitalité me touche au plus haut point. Une fois que j’aurais retrouvé Temari, je repartirai cependant immédiatement pour la France. Je vous fais donc part de ma reconnaissance, et de mes adieux.

Gaara l’arrêta d’un geste. Il répondit au regard interrogateur de son hôte :

- Je crains que vous ne deviez retourner une dernière fois dans mon campement après le sauvetage de Temari. J’aimerais dire au revoir à ma sœur avant qu’elle ne quitte sa tribu.

L’expression de Shikamaru se fit encore plus ahurie. Gaara plissa les yeux et murmura :

- Vous ne croyiez tout de même pas que vous n’aviez eu point d’effet sur elle ? Je vous en conjure, occupez vous en bien. Elle n’aimera pleinement la France que si l’homme qu’elle adore est à ses côtés.
- Je m’y engage, monsieur, promit le Nara après un moment de silence. Mon dévouement pour elle sera sans limite.

C’est sur cette déclaration que l’ambassadeur lança son cheval au galop. Etrangement, il savait où chercher. Dans le vide, le nulle part. Il se laissa guider tel un aimant vers le fer, et bientôt l’ombre d’un chameau apparut loin devant lui. Shikamaru sourit. Il avait toujours su contrôler les ombres…





Et j'ai écrit ce chap' en m'écoutant en boucle la BO de la série "Nicolas le Floch", qui est franchement géniale, avis aux amateurs de musique classique =) (ou pas)

Ca vous a peut être surpris, ce language très soutenu dans le chapitre... Ben oui, mais en 1900 on parlait comme ça ou quelque chose d'approchant, me semble-t-il. J'ai essayé de reproduire cette ambiance, j'sais pas si j'y suis arrivé, au pire ça donnera quelque chose de risible xD

Bon, vouala, vous savez c'que j'attends, hein, vos très précieux et très aimés commentaires...
Et bien sûr, un grand merci pour avoir lu, surtout que ce chap' était assez long quand même ^^

Zibouilles !




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