La pauvre Sakura n'en croyait toujours pas ses yeux: tout le service, SON service était chamboulé. Tout avait été déplacé, la pièce avait une disposition différente. Les employés, les bureaux, les tiroirs, tout! Qui avait bien pu changer tout ça? Qui avait osé tout aménagé SON espace sans qu'elle ne soit averti?
Mais le responsable ne tarda pas à se présenter de lui même:
- Bonjour chère collègue!
Elle se retourna et vit Shikamaru. Il avait, pour une fois, un air bel et bien éveillé et il ne semblait venir pour un conflit mais pour donner les explications de se réajustement.
- Comme tu peux le voir j'ai pris la liberté de faire quelques modifications de nos locaux pour un meilleur rendement. Vois-tu, reprit-il, j'ai travaillé hier soir pour voir comment améliorer la qualité du service et j'ai conclu que cela passait par un changement du lieu de travail. Regarde! J'ai placé les.....
Mais la rose ne l'écoutait plus. A quoi bon? Il avait surement raison, une fois de plus, et c'est cela qui la mettait le plus en colère. Il avait pris la liberté de faire des choix sans la consulter, tout cela en sachant qu'elle n'y trouverait rien à redire. Sur le fond en tout cas. Car sur la forme tout était à refaire. Il n'avait aucun droit de décision sur elle! Elle n'était pas sa secrétaire mais sa collègue, comme il l'avait cité précédemment. Il devait donc lui faire part de ses décisions avec elle AVANT de les prendre!
- ...et tu vois tu n'auras même plus besoin d'aller t'acheter du café, j'ai fait installer un distributeur.
Sakura interrompis ses réflexions sur cette dernière phrase du Nara. Elle avait oublié le café qu'elle avait entre les mains. Et dire que ce café était pour lui. Elle sourit en pensant puis lui répondit:
- Tu as raison je n'en ai plus besoin....
Et d'un coup, elle lui lança le contenu du gobelet à la figure. Le pauvre Shikamaru ne vit pas le coup venir, et se prit donc tout le liquide sur le visage.
Il baissa les yeux pour voir que tout ses habits avaient été baptisé et quand il releva la tête pour demanda à la demoiselle s'il s'agissait d'un bizutage ou d'une mauvaise humeur du matin, il ne put voir que cette dernière qui lançait le gobelet, désormais vide, par terre avant de quitter la pièce. Il se douta bien que le moment était mal choisi pour demander des explications ou bien pour se risquer à une remarque. Il comprit qu'il avait franchi une limite. Il retira ses vêtements trempés et ordonna à ses subordonnés, encore médusés par la scène qui venait de se passer, de reprendre le travail.
Sakura, elle, était furieuse! (ne me dites pas que vous ne vous en doutiez pas) Elle était sorti et avançait de vive allure dans la ville. La pauvre repensait à ce qui venait de se passer, sa surprise, sa réaction et ce salaud. Elle parlait dans sa barbe avec un regard haineux, faisant fuir les passant qui craignaient subir ce courroux. Alors qu'elle insultait le Nara de tout les noms d'oiseaux, elle décida enfin de s'arrêter pour reprendre son souffle. Elle se massa les tempes avec les doigts pour réfléchir mais rien n'y faisait, la colère prenait encore le dessus. La jeune fille poussa un profond soupir et alors qu'elle baladait ses yeux pour essayer de penser à autre chose, sa vue se stoppa sur un troquet qui ne payait pas de mine mais qui semblait accueillant.
Elle entra dans le bistrot encore vide et sans gène alla s'asseoir au bar. Elle prit une chaise haute, posa ses coudes sur la table et enfouit sa tête dans ses avant-bras.
- Je vous serre quelque chose ma p'tite dame?
Sakura releva la tête et put voir un homme, d'une soixantaine d'année avec un peu d'embonpoint et un début de calvitie, se pencher vers elle avec un sourire chaleureux.
- Donnez moi un remontant s'il vous plait, demanda l'Haruno.
- Vous ne trouvez pas qu'il est un peu tôt pour boire mam'selle? Demanda le barman visiblement surpris.
- Croyez moi monsieur, j'en ai bien besoin! Lui dit la rose qui s'était redresser pour recevoir sa boisson.
Ce dernier ne posa pas une question de plus, attrapa un verre sur une étagère derrière lui, le posa sur la table et le rempli avec une bouteille sortit du bar. Il n'eut pas le temps de donner une recommandation que la jeune fille s'était déjà emparer du verre pour le vider d'une traite.
- Et bien !? Je sais pas qui vous a mis dans cet état mais j'espère qu'il vas tout faire pour se faire pardonner! Rigola-t-il.
- Pensez vous, murmura Sakura.
Sentant qu'elle avait besoin de se confier, l'homme s'accouda sur le bar pour signaler à la jeune fille qu'elle avait toute son attention.
- Vous savez, j'avais mis tout mon cœur dans ce travail. Je n'étais peut-être pas la meilleur en terme de qualité, mais en matière d'abnégation je n'avais rien à envier à personne! On avait confiance en moi et je faisais tout pour le rendre en centuple! Je faisais de mon mieux et cela avait l'air de plaire!
Elle marqua une pause. Sa voix commençait à trembler et les larmes ne demandaient qu'à sortir. Elle secoua la tête et pris une profonde inspiration pour reprendre son récit.
- Mais voilà qu'hier ma chef m'appelle pour me dire que ne suis pas capable de m'occuper de cette affaire toute seule et qu'elle envoie quelqu'un pour m'aider! M'aider!!!!! Sa soi-disante aide ne pense qu'à m'enfoncer auprès de mes hommes. Ça va faire une journée qu'on bosse ensemble et j'ai déjà des envies de meurtres.
Le vieil homme sourit à la description de la jeune femme. Il la regarda dans les yeux pour chercher de la sincérité dans ses paroles et lui demanda:
- Il est vraiment si terrible que ça ce bougre? Ironisa-t-il.
La question parut tellement évidente pour Sakura qu'elle cria presque:
- Bien sur!!! Enfin.....pas vraiment mais...quand même un peu!
Le barman rigola, non pas pour la ridiculisé mais parce qu'ils venaient enfin de toucher le fond du problème.
- Mam'selle, vous avez aussi bien que moi que n'importe quelle personne qu'on aurait envoyé vous aider ce serait retrouver dans cette même situation, lui dit-il avec un sourire amical.
Sakura se retrouvait dans un tribunal avec en face d'elle l'avocat de la défense et elle allait devoir étaler ses arguments.
- Oui peut-être mais toujours est-il qu'il ne fait rien pour arranger les choses et être un minimum conciliant!
Le barman lui s'amusait de cette échange, pas parce qu'il se moquait d'elle, mais parce qu'il trouvait ça intéressant d'écouter les déboires des gens et d'avoir des récits de bout de vie qui apparaissaient pour ses clients comme le chaos. Il avait donc l'expérience et le recul nécessaire pour lui donner quelques pistes.
- Lui avez vous laissé une chance ma belle? Demanda-t-il.
A ce moment la, la rose se trouva bien bête parce qu'elle savait pertinemment la réponse. En effet elle ne lui avait laissé aucune chance et dés leur première rencontre dans le bureau de Tsunade elle l'avait haï comme son pire ennemi.
Elle baissa la tête, honteuse, et souffla d'une voie presque inaudible:
- Pas vraiment en fait.....
Il lui prit la main et la secoua légèrement pour la faire réagir à ses paroles:
- Allez ma fille! Allez le voir et expliquez lui votre malaise.
Mais Sakura demanda inquiète
- Mais s'il m'envoie sur les roses? En plus de mettre planté, il me prendra pour une faible.
Mais le barman rigola de plus belle et lui assura en pointant son pouce vers son torse:
- Si cet énergumène ose s'en prendre à une jeune fille sans défense, il aura affaire à moi!!
La jeune fille retrouva un beau sourire face à cette remarque
- Voyez ma p'tite dame, reprit-il. Il n'y a rien de plus beau qu'une demoiselle qui sourit. Maintenant allez voir ce comique de bas-étage et revenez me voir s'il ose vous remballer.
Il fit craquer ses doigts pour appuyer ses déclarations, ce qui fit pouffer l'Haruno. Après avoir repris son souffle, elle se leva, posa un billet sur le bar et partit en remerciant le vieil homme de l'avoir écouter.
Ce dernier, après avoir vu ce qu'il y avait sur table, l'appela avant qu'elle ne sorte du bar.
- Ma demoiselle, le verre que vous pris ne vaut pas tout cet argent!?
Mais Sakura se retourna avec un magnifique sourire.
- C'est pour la consultation psy!
Puis elle sortit du troquet.
De suite, la rose se dirigea vers son lieu de travail afin d'avoir une explication avec le Nara. Il était temps de mettre les choses au clair.
Elle s'enfonça dans le bâtiment et se dirigea vers son secteur. Elle entra, avança tout droit vers son bureau, sans prêter attention à toute la salle qui la regardait encore sous le coup du matin. Elle ouvrit la porte et put voir Shikamaru, de dos, penché sur ses dossier. Lui se retourna pour faire face à son agresseur. Après avoir prit la précaution de refermer la porte pour que personne d'autre n'entende cette discussion la jeune fille commença à parler.
- Bon écoutes. Je suis désolé pour ce matin mais tu m'avais énervé!
Alors qu'il allait contester ce dernier point, il fut réduit au silence par Sakura qui lui fit signe de la laisser finir.
- De plus, je suis consciente que le problème vient de moi, se confia-t-elle. Tu sais j'étais peut-être débordée mais j'étais dans ma bulle ici, avec mes responsabilités et mes privilèges. Alors comprend que j'ai du mal à accepter qu'on t'assigne ici.
Elle chercha quelque peu ses mots puis enchaina.
- Mais voilà. J'ai choisi de mettre ma fierté de coté de ne plus agir comme une gamine. A partir d'aujourd'hui je te traiterai comme un collègue digne de ce nom et je te promet de ne plus te jeter de café sur le visage. Sauf cas de force majeur.
Le jeune se bidonna et lui tendit la main avec un sourire
- Alors amis? Demanda-t-il
Sakura empoigna la main et lui répondit avec, elle aussi, un sourire amical.
- Amis. Par contre, imposa-t-elle, ne prend plus jamais de décision sans m'en parler!
Il acquiesça d'un signe de tête.
Maintenant que les choses furent mis au clair et que la jeune fille se fit enlever un énorme poids des épaules, elle se retourna pour poser sa veste sur le porte manteau. Shikamaru, toujours dos à elle, en profita pour lui demander.
- Pour te faire pardonner d'avoir sali mes affaires, je peux emprunter ton bureau jusqu'à la fin de la semaine? Dit-il avec tout le sérieux du monde.
Elle fit volte face et commença à lui crier dessus.
- ET PUIS QUOI ENCORE?????
Et alors qu'elle allait repartir à la charge, le brun lui fit signe de se calmer.
- Doucement, c'était pour rire, t'inquiètes!
Voyant qu'il plaisantait et qu'il était déjà plié en deux, Sakura se radoucit et partagea le fou rire de Shikamaru.
Une fois calmé, ce dernier invita la rose à son bureau.
- Maintenant viens voir ce que j'ai fait ce matin, dis moi ce que tu en penses et si tu es d'accord.
La jeune fille vint se placer près de lui pour entendre ses explications sur sa nouvelle organisation. A quoi bon lui direz vous? Il avait surement fait ce qu'il y avait de mieux.
Je vous avoue que je prend beaucoup de plaisir à écrire cette fic. J'espère que vous en prenez autant en la lisant!