Génération désenchantée.


Fanfiction Naruto écrite par Hanabi-chan63 (Recueil de Hanabi-chan63)
Publiée le 09/08/2009 sur The Way Of Naruto



Coucou ! Ca, c'est une nouvelle songfic. u____u

Alors que je me croyais complètement amputée de toute inspiration et de tout sens de l'écriture, j'ai réussi à pondre ça entre minuit et trois heures du matin.

Il parait que la song est réussie, et je la trouve bizarre, mais pas mauvaise.

Elle décrit comment toute une génération peut perdre espoir, en un seul évènement. J'espère réussir à vous faire ressentir quelque chose ! ^^"



Chapitre 1: Désenchantés.



Konoha. Ville tranquille et prospère du pays de la feuille. Mais une ville qui cachait toute la puissance de ce pays : Konoha était un village ninja. Et comme tout village, les habitants se connaissent tous, les commérages vont bon train et les villageois, sournois et solidaires entre eux à la fois, se haïssent et s’apprécient à tour de rôle. Mais, comme dans tout village, il faut une personne pour encaisser la mauvaise humeur et le dégoût. Il faut quelqu’un qu’on ait une raison un tant soit peu valable de persécuter sans représailles. Et ce quelqu’un, au village de la Feuille, c’était Naruto Uzumaki.


Je fais partie de la génération désenchantée
Plus je vis et plus j’entends les anges chanter


Naruto Uzumaki, porteur involontaire du démon-renard Kyuubi. Cette chose, ce monstre scellé dans son ventre avait détruit sa vie. Anéanti son enfance, et l’avait fait mûrir beaucoup trop tôt.

« Regarde, c’est ce démon d’Uzumaki. Ne t’approche pas, ma chérie, il te ferait du mal. »

Dans ces cas-là, Naruto avait envie de hurler que lui, il avait sauvé des vies de l’obscurité, qu’il n’avait jamais laissé consciemment quelqu’un faire l’objet d’un rejet, quel qu’il soit. Mais non, ça n’aurait jamais traversé l’esprit simpliste de ses persécuteurs.


Faut survivre sur sa terre et cela sans jamais déchanter
A présent je sais que seule la mort pourra m’enchanter


Alors Naruto n’avait pas eu d’autres choix. Il avait accepté la haine, il avait grandi avec. A vrai dire, quand tous l’abandonnaient, la haine restait avec lui. Jamais elle ne l’avait quitté. Pouvait-il dire qu’elle était une ennemie ? Après tout, c’était cette haine, ce mépris, cette horreur de la part de ses concitoyens qui avait fait de lui ce qu’il était. Et puis, fallait bien avouer... il était fier de ce qu’il était. Il ne vivait pas en accord avec les autres, il vivait en accord avec lui-même. C’était pour ça qu’un sourire stupide mais néanmoins heureux ne quittait que très rarement son visage. Et aussi par bravade. Il n’aimait pas sa vie, ne nageait certainement en plein bonheur... il n’en restait pas moins que jamais il n’aurait fait le plaisir aux villageois de le voir malheureux ! Ils en avaient déjà bien trop eux l’occasion alors qu’il n’était qu’un enfant innocent, qui ne demandait qu’à être aimé, et qui, en échange de l’aide qu’il donnait recevait des moqueries.


Le verre est à moitié vide
Pour toute une génération


« Ah, de mon temps, les armes n’étaient pas si bien faites, et les armures pas si performantes. Je ne parle même pas de toute cette technologie et du niveau des médecins ! Y a pas à dire, ils ont de la chance, les jeunes… Et pourtant, malgré tout ça, ils ont lamentablement échoué. Deux d’entre eux sont morts pour ramener leur camarade blessé, et évidement, quand ils ont été blessés à leur tour. Les renforts ont du les achever alors qu’une éventuelle guérison aurait été possible. Mais dans ce cas précis, la seule issue était la vitesse, et ça n’avait jamais été le point fort des deux survivants. Je suis extrêmement déçu. Déçu de vous, jeunes gens, de votre incapacité à gérer vos sentiments et à comprendre le but d’une mission. S’ils avaient abandonnés leur coéquipier - enfin, coéquipière – dés le départ, Chôji Akimichi et Shikamaru Nara, ainsi que celui que vous connaissiez sous le nom de Yamato seraient encore en vie. Yamato était dans l’équipe de secours, il était un ninja extrêmement puissant, le village de Konoha le regrettera. Les deux autres, en revanche, ont fait preuve d’un déplorable sens des priorités. Ils sont morts par leur propre faute. J’espère que vous comprendrez que vos camarades ne soient pas enterrés avec les honneurs. »

Ah oui ? Tsunade, elle, se demandait si le vieil homme qui se tenait devant elle avait les neurones en bon état de
marche. A ses côtés, la promotion de Naruto frémissait. Les réactions étaient diverses : Neji Hyuuga fronçait légèrement les sourcils, l’expression de Tenten se faisait sévère, Rock Lee avait cessé ses plaisanteries et considérait l’homme avec un air de défi ; Naruto Uzumaki se tortillait pour échapper à l’étreinte de ses coéquipiers qui le retenaient afin qu’il se saute pas sur le vieillard pour l’étrangler ; Sakura et Sai devaient se faire violence pour ne pas laisser Naruto lui démonter le portrait ; Kiba Inuzuka grognait à la manière d’un chien enragé, Shino Aburame s’était raidi et même le visage de douceur de la timide Hinata Hyuuga s’était transformé en un masque effrayant de froideur.
Ils venaient de perdre trois de leurs meilleurs amis. L’équipe 10, c’était un peu le point d’attachement de la promotion. Entre eux, ils étaient d’une solidarité à toutes épreuves, sans aucun rapport avec les fausses amitiés qui se nouaient chez les civils. Eux, c’étaient des amitiés réelles, des sentiments vrais, trempés dans le sang, le meurtre et la douleur. Des liens aussi impossibles à définir qu’à briser. Et c’était la raison pour laquelle chaque personne présente dans la salle regardait avec une haine et une rage féroce l’ancêtre qui osait profaner la mémoire des disparus. Il paraît que l’on se rend compte de la valeur de ce qu’on avait que lorsqu’on les perd. Et bien, ils prenaient conscience de la puissance de leur chagrin, et aussi de la profondeur que la douleur pouvait avoir.
Ils avaient dix-sept ans et ils étaient près à se battre pour la mort de leurs amis.


Pour nous c’est clair et limpide
Nul besoin d’ambition


« Chôji Akimichi, mort avec honneur et courage dans l’exercice de ses fonctions ; Shikamaru Nara, mort avec honneur et courage dans l’exercice de ses fonctions ; Ino Yamanaka, morte dans l’exercice de ses fonctions. C’est tout ce que le Conseil pourra déclamer à leurs funérailles. Et aucun autre discours ne sera dit, aucun cortège ne sera autorisé. Ils ne sont pas morts en héros. »

NON !

Sakura, calmement, prit la parole.
- Et Ino ?
- C’est à cause d’elle qu’ils sont tous morts. Le conseil n’accordera jamais le mot dignité à la meurtrière de son unité. Pas plus que les termes « honneur » et « courage ».
Sakura, blessée à l’extrême par le mépris de cet homme pour la personne merveilleuse qu’avait été son amie, presque sa sœur, se tut, les larmes brûlant ses yeux. Ses camarades la regardaient avec une évident envie de faire manger le parquet au vieil homme, jusqu’à Tsunade, qui, d’un simple tapotement du doigt, détruisit son bureau.
Contre toute attente, ce fut Neji qui prit la parole.
- Non ! Vous comprenez ce que je dis ? Shikamaru Nara et Chôji Akimichi sont morts pour ce village, pour que nous puissions vivre ! Ils ont fait sacrifice de leurs vies et je refuse de ne leur accorder qu’une misérable stèle, comme vous le faites à chaque fois !
- Jeune homme, je ne vous permets pas de telles assertions ! Le Conseil acclame les véritables héros.
Sur le point de répliquer, Neji se fit couper par Tenten.
- Les honneurs ne dépendent que du bon vouloir du Conseil, et non pas des actions des ninjas ! Et Ino méritent autant que les autres ! Quand on l’a achevée, elle sortait d’un léger coma. Vous savez pourquoi ? Parce qu’elle venait de sacrifier son chakra et sa santé pour sauver ses amis de la mort ! Et qu’on fait vos unités de renfort ? Ils les ont achevés ! Elle est morte inutilement et c’est uniquement à cause de vous ! Meurtrier ! Meurtrier !
Les larmes coulant sur son visage, meurtrie au plus profond de son âme par ce manque flagrant de sentiment, elle s’affaissa dans les bras réconfortants se équipiers.


La société nous fait croire
Que nous sommes que des pions


« Je crois que vous n’avez pas bien compris. Le Conseil ne demande pas l’avis des ninjas.»

C’est alors qu’Hinata s’avança, son visage blanc de fureur plus meurtrier encore, si c’était possible.
- Le Conseil ne demande pas l’avis des ninjas, mais il doit respect et obéissance aux Hyuuga. Or, devant vous, vous avez le Génie de la Bunke et l’Héritière de la Soke. A votre place, je ne donnerais pas cher de ma place au Conseil.
- Vous… vous n’oseriez pas ! s’étrangla le vieillard.
- J’ai perdu trois de mes plus proches amis. Je suis capable de tout.
Les shinobis présent dans la salle étaient tous estomaqués. Hinata, la timide Hinata, si gentille, faisait à présent face à un des plus éminents hommes de pouvoir de Konoha, le fixait dans le blanc des yeux, le ratinait sur lui-même de son seul regard.
- Je suis Hinata, déclara Neji.
- De même, approuva, Kiba. Si vous avez besoin des Inuzuka, je vous déconseille fortement de refuser les honneurs à l’équipe 10.
- Je suis d’accord, prononça Shino de sa voix caverneuse.
- N’imaginez même pas que je puisse penser autrement, déclarèrent unanimement Tenten et Rock Lee, dans un ensemble parfait.
Sakura opina du chef pour montrer son approbation. Sai lui-même tint à menacer celui qui avait été autrefois un de ses supérieurs.
- Des années dans la Racine m’ont appris que les amis devaient être sacrifiés pour l’opinion publique et quelques missions. Quelques semaines ici m’ont fait comprendre qu’il fallait dans notre vie un but pour avancer. Rendez leur honneur à Ino Yamanaka, Chôji Akimichi et Shikamaru Nara.
Ce fut alors au tour de Naruto de se prononcer. Personne ne doutait de son verdict, mais tous appréhendait son comportement.
Et ils avaient raison.
D’un bon, il se jeta sur l’homme, le plaqua au sol et lui maintint fermement un kunai au travers de la gorge. Tsunade eut un hoquet, mais elle-même ne savait pas si c’était de l’indignation ou de l’admiration.
- Imaginez-vous, fit le blond d’une voix plus froide encore que la mort et qui aurait pu rivaliser avec le ton d’Hinata un peu auparavant, que vous êtes en mission. Là, je suis votre ennemi, et je m’apprête à vous assassiner quand votre coéquipier et ami de longue date prend le coup à votre place. Il est mort ou sur le point de mourir. Pour vous. A présent, vous avez deux choix : renoncer à la mission et essayer de sauver au moins le corps de votre ami mort en héros pour lui offrir des funérailles dignes de ce nom ou le laisser dans son coin, l’abandonner lâchement. Que faites-vous ?
Les shinobis présents attendaient avec impatience la réponse du vieillard. Ils espéraient un relent d’humanité de cet homme implacable. Ils le savaient tous, il lui serait impossible de mentir à Naruto. Faire semblant, pris au piège dans cet océan d’un bleu glacé relevait de l’impossible. Ils attendaient tous la réponse, retenant leur souffle.


Elle nous enlève tout espoir
Et sans espoir à quoi bon ?


- Je l’abandonnerais sans un seul remord, démon, répliqua-il sèchement. Va-t-en à présent, renard. Que prétends-tu savoir de la vie ? Je vais sur mes soixante-dix printemps, j’en ai vu bien plus que toi ! Recule-toi, à présent.
Naruto, pour la première fois sa vie, sentit ses convictions lui échapper. Il obéit. Vaincus, ses camarades s’écartèrent pour laisser passer cet homme sans âme.


Oui à quoi bon se battre
Pour nos idéaux


Ils s’effondrèrent tous en même temps. Dés que la porte claqua. Tsunade elle-même s’affaissa au sol. Elle aussi, elle était sérieusement ébranlée. Alors, comme ça, on allait déshonorer trois des héritiers des clans de Konoha ? Elle n’arrivait pas à le croire. Ces trois petits, ils ne méritaient pas ça. Ils ne méritaient pas leur mort et Tsunade, pour avoir pratiqué elle-même l’autopsie, savait qu’ils auraient tout trois survécus si les « renforts » leurs avaient porté secours et pas terminé la mission. Ils le savaient tous. Mais à présent, leur seul espoir pour leurs amis d’avoir une tombe décente, c’était qu’Hinata réussisse à faire pression sur son père pour qu’il y oblige le Conseil.
Ce qu’ils ignoraient tous, c’est que Hiashi Hyuuga avait accordé les pleins pouvoirs au Conseil pour cette décision.
Et Hiashi Hyuuga ne revenait jamais sur sa parole, ça faisait girouette et cassait son image.


Je ne veux plus me débattre
J’ai besoin de repos


« Chôji Akimichi, mort avec honneur et courage dans l’exercice de ses fonctions, Shikamaru Nara, mort avec honneur et courage dans l’exercice de ses fonctions et Ino Yamanaka, morte dans l’exercice de ses fonctions, reposent à présent dans l’au-delà. Qu’ils soient en paix. »


Si j’ai le mal de vivre
C’est que vivre m’empoisonne


Naruto en eut la nausée. Ainsi, le vieux n’arrivait rien écouté, rien compris ? Il regarda ses amis, vêtus comme lui de noir. De tous, c’était Tenten qui se trouvait au plus mal. Si elle n’avait pas bien connu l’équipe 10, elle se souvenait parfaitement de la joie qu’ils dégageaient, à eux trois. Et leurs morts causaient en elle un sentiment d’absence irréversible. D’autant plus que les souvenirs affluaient dans sa tête. A la mort de son sensei, Chôji se trouvait au premier rang, à trois places en partant de la gauche. Sa place devant la propre plaque de l’Akimichi. Ses pleurs redoublèrent, mais elle refusa de se cacher dans le giron de Lee. Elle leur devait d’affronter leur décès.


Je tourne les pages de mon livre
Et sans l’aide de personne


Sakura regarda une dernière fois la tombe de son amie. Ils étaient tous partis, déjà. Ils lui avaient demandé si elle voulait de la compagnie, si elle avait un besoin quelconque. Ils étaient tous si gentils ! Elle eut un sourire triste. Elle ne voulait pas de gentillesse, elle ! Elle voulait que sa meilleure amie revienne, elle voulait qu’elle l’insulte de grand front, elle voulait répliquer par son sempiternel « grosse truie » ! Elle voulait Ino !
Les larmes coulèrent pendant près de deux heures sur ses joues.
« Sakura, tu es un bourgeon. Et un jour, tu deviendras une fleur magnifique. »
Les paroles de son amie résonnèrent dans sa tête. La voix d’enfant d’Ino claqua dans son esprit. Elle sourit.
- Tu sais, Ino, je pensais m’accorder une semaine ou deux pour me remettre. Et si ta mort est comme une brûlure à vif sur mon cœur, je sais que tu es là. Parce que c’est toi qui as ramené ce souvenir à la surface n’est-ce pas ? T’es jamais d’accord avec ce que je fais, c’est agaçant…
Si personne ne répliqua, une cosmos du bouquet s’échappa pour se placer dans la main de la Haruno.


Les gens prennent plaisir
A piétiner tous nos rêves
Et nul ne peut voir le mal-être
Qui nous crève


« Toi, Hokage ? Tu plaisantes ? Le Conseil te refuse et te refuseras toujours, Naruto ! T’es es un démon-renard ! Va-t-en ! »

Naruto Uzumaki ne se rebella pas, il laissa couler. De toute façon, lui-même commençait sérieusement à douter. Hokage, c’était quoi ? Un métier, un rêve d’enfant ? Il n’était plus un enfant. En vérité, il ne l’avait jamais été. Hokage, il l’avait appris depuis peu, avait été la raison de la mort de son père. Et accessoirement, la raison de cette chose dans son ventre. Où se trouvait la détermination qui avait fait de lui ce garçon autrefois plein de vie ? Il ne savait pas. Il ne se souvenait même pas de l’avoir su un jour.
Enfin, peu importait.
Il continuait de sourire, mais il n’était plus ce garçon blond et lumineux. Il n’était plus Naruto Uzumaki.


Si on a peur d’aimer
C’est parce que l’on sait
Que rien ne pourra nous relever


Petit à petit, Naruto devenait un vrai shinobi. Un shinobi selon le Conseil. S’il tenait toujours autant à ses camarades de toujours, il ne le montrait plus. Naruto avait décidé de devenir distant, comme ça, s’il mourrait, ils auraient moins de peine. Avec la mort de l’équipe 10, il avait bien compris une chose : un membre défaillant provoquait la perte des deux autres et attirait sur eux une honte imméritée. Alors, Naruto avait décidé qu’il se tuerait lui-même si un jour il était confronté à cette situation.


Je fais partie de la génération désenchantée
Plus je vis et plus j’entends les anges chanter


Oui, il était devenu un automate. Et comment devenir le contraire ? Ino Yamanaka, morte sans honneur ! Ses coéquipiers, Shikamaru Nara et Chôji Akimichi n’avaient finalement pas eu beaucoup mieux. Naruto, au fur et à mesure se son évolution, sentait la mort devenir de plus en plus présente, de plus en proche. Il sentait presque son odeur.


Faut survivre sur sa terre et cela sans jamais déchanter
A présent je sais que seule la mort pourra m’enchanter


Naruto regarda le lac devant lui. Oui, il ne vivait plus depuis longtemps. Il avait survécu, il avait tenu tête aux villageois toute sa vie. A présent, on le respectait. Enfin, plus ou moins. Naruto avait trente ans. Et s’il avait bien regardé autour de lui, il ne voyait pas ce qui l’avait poussé à vouloir protéger ce village d’abrutis.


Je n’ai rien trouvé
Pour stopper l’hémorragie
Car à présent je sais
Que seule la mort agit


Ouais… Vraiment, Naruto ne pigeait vraiment pas comment il avait pu avoir ne serait-ce qu’une pensée bienveillante pour cette clique d’andouilles qui croyait que leur petit train-train valait quelque chose, et que mettre les bouteilles en plastiques dans la poubelle prévue à cet effet faisait d’eux des gens meilleurs.
Naruto n’avait plus d’espoir. Naruto ne possédait même pas une bonne raison de continuer à exister. Et pourtant, il existait. S’il y avait bien une chose qu’il attendait avec impatience, c’est que sa copine la Mort vienne le chercher.


Quand la vie me donnait des coups
On me disait "Réagis"
Mais je ne peux je l’avoue
Je suis en totale léthargie


« Bouges, Naruto ! J’ai l’impression de voir un truc amorphe, là ! Alleeezzz ! »

Amusante, cette Sakura. Avait-elle déjà songé que ça lui plaisait, d’être un truc amorphe ? Et comment ça, bouges ? Non ! Pour rien au monde il ne l’aurait avoué, mais il était épuisé. La vie lui avait retiré une à une toutes les choses en quoi il croyait. Et à présent, il ne croyait même plus en lui-même. Non, maintenant, c’était fini. Plus d’efforts, il en avait marre. De toute façon, ça n’avait jamais marché, alors….


Nous sommes endoctrinés
Par tous ces médias
Mais je me demande où se trouve la vérité dans tout ça


Ah oui, tiens, encore une notion qui avait perdu toute signification aux yeux de Naruto. La Vérité. Avec un V majuscule, même. Chouette, alors ! La vérité ? C’était que Tsunade avait été obligée d’abdiquer et qu’on ne lui avait pas laissé choisir son remplaçant ! La vérité ? C’était qu’il avait été foutrement amoureux d’Hinata et qu’elle était morte elle aussi ! La vérité ? C’était qu’Iruka avait été exécuté de sang-froid par un ANBU parce qu’il défendait Naruto ! Alors, quand au journal télévisé, on annonçait que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, il riait doucement !


On veut nous faire croire
Que partout tout va
Mais seul le désespoir s’invite encore chez moi


Sérieusement ? Tout va bien ? Et les ninjas, à qui, tous les jours, on refuse les honneurs ? Et ceux à qui on les accorde, ces shinobis pour le plus souvent véreux et sans cœurs ?
Naruto riait encore.
Un rire doux, mais sans joie. Naruto avait trente ans, il était aigri et amer.


Les gens s’entretuent pour des futilités
Personnellement je n’en vois pas l’utilité
Réglons nos problèmes au lieu d’en créer
Que ce message soit encré


Si on avait mis en évidence l’héroïsme des shinobis qui préféraient sauver ceux qui étaient chers à leurs yeux, rien ne serait arrivé. Oui, Naruto avait trente ans. Mais il était toujours rongé par ce qu’il avait vécu treize ans plus tôt. Comment oublier ? Comment pardonner le mépris dont ses amis avaient été les victimes ? Chaque jour, il le regrettait. Ca le rongeait de l’intérieur.
C’était sans doute ça qu’on appelait des regrets éternels.


Je fais partie de la génération désenchantée
Plus je vis et plus j’entends les anges chanter
Faut survivre sur sa terre et cela sans jamais déchanter
A présent je sais que seule la mort pourra m’enchanter


« Naruto Uzumaki, porteur du démon-renard, mangeur de ramens, et ami exceptionnel, mort par désespoir. »

Cette plaque à l’inscription au demeurant stupide avait une signification toute particulière pour celle qui la regardait. Oui, Naruto… ce petit blond, là, qui avait pulvérisé Neji. Ben il allait cruellement lui manquer. A tous, d’ailleurs. A tous ceux qui était réunis aujourd’hui autour de la dépouille.
Et voilà, encore un deuil qui s’abattait sur leurs épaules. Mais aujourd’hui, ils n’avaient pas fait la même erreur qu’autrefois. Ils avaient directement menacé de lever contre le Conseil clans et familles, et de massacrer leurs membres jusqu’au dernier. Et comme les plus vieux n’avaient pas oublié leur rébellion face au décès de leurs anciens amis, ils avaient cédés. Tant mieux, ça avait évité des morts…
Mais pas celle de Naruto.


Ce torrent de larmes
Qui coule de nos yeux
Nous fait baisser les armes
Et nous fait dire "Adieu"


Les larmes coulaient. Du visage de Kiba, de Shino, de Neji, de Shizune, de Tenten, de Lee, de Sakura et de Saï. Tsunade, forcée de céder sa place d’Hokage des années auparavant, avait interdiction de venir au village.
Le visage inondé, ils sortirent du cimetière avant de se rendre chez Ichiraku. Pour la dernière fois avant bien longtemps. En ce jour, ils étaient bien plus vulnérables que d’ordinaire. En ce jour, Naruto Uzumaki avait disparu de la surface de la terre. Et une seule pensée habitait tous ses amis.

« Adieu, Naruto.».


Adieu à ce mal
Qui nous ronge chaque jour
Car on sait qu’il sera présent en nous pour toujours

Une silhouette s’approcha doucement de la tombe à présent déserte. Elle s’assura que le cimetière était désert, plus elle sourit et s’agenouilla près de la tombe. C’était Shizune. Etrange, elle était pourtant partie avec les autres…
Shizune sourit, et ses contours se brouillèrent, laissant la place à une femme plus grande, blonde aux cheveux longs, noués en deux couettes basses.
- Tu te souviens, Naruto ? Tu me l’avais rendu avant que je ne parte. Et aujourd’hui, je te rends.
Elle jeta un nouveau coup d’œil autour d’elle pour s’assurer qu’elle était seule. Alors, elle bougea la plaque de granit. Puis, elle ouvrit le cercueil, et passa autour du coup du blond un pendentif bleu.
- Que tu le veuilles ou non, Naruto Uzumaki, tu as été un formidable Hokage.


On se ment à nous même
En souriant aux autres
On paie pour quelque chose dont on ne connaît pas la faute


Et c’était vrai. Certes, il n’en avait pas eu le titre. Mais si, pendant des années, il était parti à la dérive, il n’en avait pas moins servi le village jusqu’à son dernier souffle. Quelque part, le sort s’était acharné sur lui. Pourquoi ? Il n’avait jamais compris.
A présent, cela n’avait plus aucune importance. Il était mort.


On n'a pas demandé à être mal dans nos peaux
Nos vies pour nous sont des fardeaux


Oui, la promotion de Naruto n’avait rien demandé. Ils s’étaient contentés d’avancer avec ce qu’ils avaient. Et c’était peut-être ça, leur erreur, finalement.
Ils avaient su être des amis et non des shinobis.


Je fais partie de la génération désenchantée
Plus je vis et plus j’entends les anges chanter
Faut survivre sur sa terre et cela sans jamais déchanter
A présent je sais que seul la mort pourra m'enchanter



Salut !

Hanabi-chan aime beaucoup sa song, et la grande soeur de coeur de sa nee-chan dit qu'elle a pleuré en la lisant.

Et vous ? Ca vous a fait quelque chose ?