_ Arrête de te monter la tête pour un rien. Je sais que tu te refuses à sortir avec moi et à établir une relation stable. Alors s'il te plait, laisse-moi juste t'aimer. Je ne te demande rien. Laisse-moi juste t'aimer et te protéger. Devenir ton ombre. Le veux-tu ?
_ Oui. J'aimerais plus. J'aimerais moins. Je t'aimerai, murmurai-je à son oreille.
_ Moi aussi…
Sa bouche s'approcha doucement de mon cou, et aspira ma peau entre ses lèvres. Je sentis ses dents mordiller légèrement. Son torse nu s'accrocha tendrement au mien tandis que sa langue poursuivait sa course folle le long de ma mâchoire. Elle traça le moindre repli de ma joue avant de s'approcher de ma bouche. Je l'entrouvris pour laisser pénétrer l'intruse. Elle explora doucement mes lèvres fines, mes dents blanches, l'intérieur de ma bouche. Son souffle était brûlant, et sous ses caresses je me sentais fondre.
Ses mains ne furent pas en reste. Il m'ôta le maillot dont il m'avait pourvue, dévoilant mon ventre, puis ma poitrine. Ses mains se promenaient librement, flattant l'épiderme de frôlements sensuels. Ils s'attardèrent d'abord sur mon ventre, appréciant sa souplesse et sa dureté. Puis, le long de ma taille, ses paumes remontèrent, imprimant des suçons grâce aux mains qui s'y trouvaient.
Il n'avait pas cessé de m'embrasser.
Nos bouches se reculèrent, et nos regards s'échangèrent. Un feu lancinant s'était allumé au creux de mes reins. Si chaud…
Il prit un de mes seins dans le creux de sa main. Je sentais sa douceur autour de mon galbe de peau. Il couvrit l'autre de sa main restante, m'adossant complètement contre son torse chaud. Ses mains se mirent à pétrir ma poitrine comme il l'aurait fait de son argile. Des éclairs de plaisir firent cambrer mon dos sous les sensations qu'il me procurait. Je renversais la tête en arrière contre son épaule. Mon souffle se fit plus court et je sentis ma vision s'embuer de larmes. Enfouissant sa tête dans mes cheveux, il se mit à agacer mon lobe de son souffle chaud, à le taquiner du bout de sa langue. Je n'avais presque plus conscience des gémissements que ma gorge exprimait. Je prononçais des mots d'amours que le plaisir rendait inintelligible. Il m'en répondait d'autres au creux de l'oreille.
Les bouches sur ses mains s'ouvrirent doucement, et leur langue happa ce qu'elles pouvaient saisir. Tout n'était que moiteur et plaisir. Je sentis comme une décharge de plaisir tout au fond me moi. Le creux de mes reins s'embrasait tellement. J'avais besoin, je voulais…
Deidara me souleva hors du canapé. Entre ses bras je tentais de retrouver les sensations qu'il avait fait éclore en moi. Je glissais mes doigts vers mon intimité alors qu'il me posait doucement, nue, sur son lit.
_ Quelle impatience, me susurra-t-il. Mais il te faudra attendre un peu. Tu n'as fait que profiter longuement, il me semble.
Il avait parfaitement raison. Je n'avais fait qu'attendre l'excitation. Parce que j'avais l'habitude d'être dominée dans les relations. Et il devait sans doute avoir l'habitude de dominer. Cela m'avait semblé normal. Mais il semblait vouloir jouer avec moi. Il avait disposé de mon corps, et avait éveillé ma faim. Jusqu'à ce que je ne puisse plus la réprimer. J'allais donc faire de même, et lui montrer que je savais prendre l'avantage.
Une lueur coquine s'alluma dans son regard, et je vis se refléter mon sourire ironique dans ses prunelles. Il allait avoir ce qu'il désirait. Je me glissais hors des draps et entrepris de lui ôter son haut en résille.
En voyant son dos devant moi, je n'aurais pas pensé qu'il serait aussi musclé. Non pas qu'ils étaient proéminents, mais ils étaient secs et puissants. Mes mains froides glissèrent le long de sa colonne vertébrale. Il frissonna. A cause de la température ? Ou peut-être était-il lui aussi impatient. Soit.
Mes mains se massèrent ses épaules fermes, et je le sentis se détendre sous mes doigts. Je déposais de tendres baisers dans son dos. Mes doigts parcouraient sa peau, et le frôlaient. Il voulait du plaisir, et je l'exaspérais. Le remplissant d'insatisfaction. Mes mains passèrent sur le devant de son corps, caressant ses pectoraux fermes. Quelque chose au niveau du cœur, pourtant, me fit hésiter. Une bouche. Bien plus grande que les autres. Je ne tentais pas de briser les fils qui la muselaient, mais caressai l'ourlet de ses lèvres du bout de mes doigts.
Mes mains descendirent jusqu'à sa ceinture et le dénudèrent, d'abord son pantalon, puis son sous vêtement. Je me serrais contre lui pour partager sa chaleur, et mes pointes jumelles frottèrent contre son dos. Il étouffa un grognement. Bientôt, il n'en pourrait plus.
Avec tendresse, je caressais sa virilité dressée du bout des doigts, tentant de me souvenir de chaque recoin. Ce fut certainement le geste de trop. Sans savoir trop comment, je me retrouvais allongée sur le dos, et mon homme au dessus, les jambes écartées.
_ Monsieur est-il satisfait ? me moquai-je gentiment de lui, alors qu'il posait ses mains de chaque côté de ma tête.
Il s'allongea entièrement sur moi et noua ses doigts aux miens. Il m'embrassa puis glissa sa tête à côté de mon oreille.
_ Je t'aime.
_ Moi aussi je t'aime, mon amour.
Ses mains caressèrent l'intérieur de mes cuisses alors qu'il prenait position. Doucement, il les glissa sous mes fesses et se rapprocha de moi. Je gémis son nom. Il cria le mien. Nous ne faisions plus qu'un. Mes jambes se nouèrent dans son dos alors que je gémissais des paroles sans aucun sens. Je voulais qu'il aille tout au fond de moi. Je voulais qu'il reste quelque chose de lui en moi. Le plaisir montait dans nos corps enflammés, et je tremblais soudain entre ses doigts, lascive et sensuelle. Poussant des plaintes sourdes, je le sentis qu'il arrivait lui aussi à sa limite. Je le retins en moi avec mes dernières forces. Le feu dans mon ventre s'éteignit peu à peu, alors qu'il se retirait.
J'étais presque endormie lorsqu'il ramena les draps sur nous et se laissa envahir par le sommeil.
Un rayon de soleil chatouilla mon nez. J'ouvris les yeux, et battis des paupières pour m'habituer à la luminosité. Je me sentais bien. J'étais au chaud. Je n'avais ni faim, ni soif. Il faisait si bon…
Les couvertures glissèrent sur le côté et m'enserrèrent plus fort. Deidara ! Il dormait encore à poings fermés, preuve qu'il me faisait parfaitement confiance. Ses vêtements étaient éparpillés partout par terre. Je me rappelais alors la nuit que nous avions passée ensemble. La proximité de son corps me fit rougir. Mais je devais me hâter de rentrer en ville.
Sur la table de la cuisine, le rouleau à moitié déroulé du ninja d'Oto me laissa songeuse. J'y jetais un coup d'œil. Il ne le saurait pas. Et s'il le savait, cela n'avait aucune différence. C'était un ordre de mission tout ce qu'il y avait de plus clair. Ils étaient mandatés par un certain Yakushi Kabuto (certainement un membre éminent travaillant avec Orochimaru), pour infiltrer le gouvernement d'Iwa. Je comprenais à présent. De cette façon ils pouvaient prendre non seulement le contrôle d'une ville, mais aussi de tous les territoires qui se trouvaient sous sa protection. Mais pourquoi Iwa ?
Mais oui ! Parce que Konoha tentait de s'en rapprocher. L'ennemi jouait un jeu subtil pour mettre le village de la feuille en difficulté. Privée de ses ennemis, nous n'aurions plus aucune chance.
Le seul moyen de les arrêter, ce serait de pouvoir les infiltrer eux aussi. Mais le plus urgent était de mettre le peuple d'Iwa dans un endroit où l'on ne pourrait pas les atteindre.
Ignorant le fait que j'étais encore nue, je cherchais silencieusement dans les affaires de Deidara une cartographie du coin. Cependant, celles-ci n'étaient pas assez précises pour m'intéresser. Je voyais juste qu'il était impensable d'emmener tous ces gens dans un autre pays, parce que les frontières étaient trop loin. Il devait bien avoir un endroit où je pourrais trouver une cartographie plus précise des régions. Et peut-être aussi des papiers pour passer d'une frontière à l'autre sans me faire contrôler. C'étaient là deux choses bien différentes qui m'éloignaient du village.
Comment attirer toute une population sans se faire remarquer par l'ennemi ? Je pouvais faire des clones et remplacer les gens pendant leur sommeil… Non, c'était trop coûteux. Il fallait forcément un moyen de persuasion qui… Mais j'étais un moyen de persuasion ambulant ! Avec mon magnétisme, je pouvais certainement attirer une partie de la population ailleurs. Mais où ? Là n'était pas la question pour l'instant. J'avais besoin de complices. Mais pas Deidara. Aussi têtu qu'il était, je ne pourrais jamais le mener là où je le souhaitais. Il y avait trop de noblesse ou de droiture en lui.
Le fait était que je ne pouvais pas partir toute nue. Je pouvais toujours tenter une transformation en loup, mais j'ignorais quand elle se produisait et quand je pouvais redevenir humaine. Il y avait forcément des vêtements que je pouvais lui emprunter.
Je fouillais de nouveau dans les armoires et dégottais un pantalon de toile assez large pour que mes hanches y tiennent. Je ne trouvais aucun sous vêtement, et une tunique dont je rangeais les pans tant bien que mal dans mon pantalon me permit de tenir. Je n'allais pas lui emprunter d'armes non plus. Il ne s'était toujours pas réveillé. Ce que je trouvais étrange vu tous les déplacements que j'avais faits depuis le début. Il devait vraiment être crevé.
Je décidais de me rendre à la ville, comme Deidara avait souhaité que je le fasse. Je devais trouver un moyen d'amener tous les citoyens, en un temps record, dans un endroit sûr. Seul problème de cette histoire, je n'avais aucune idée de comment faire. Le magnétisme ne fait pas tout. Je commençais tout de même par me diriger vers la civilisation. Je longeais donc les bords de fleuve. Les fleuves avaient toujours porté la vie, et l'homme s'était toujours sédentarisé sur des littoraux. Je prenais aussi garde à rester sous le couvert relatif des arbres. J'avais beaucoup de cachettes et un rien pouvait me servir d'arme. Je ne me méfiais pas des arbres en eux-mêmes. Ce fut là l'une de mes erreurs. Je ne repérais que trop tard qu'on était en train de m'observer. Voire même plus. Je me retournais vivement pour me retrouver face à un kunai pointé en direction de ma gorge.
_ Reculez, ordonna le propriétaire de l'arme.
Je reconnus sa voix.
_ Yamato-san ? C'est... C'est moi, Haruka-san... Nous faisons partie du village de Konoha.
_ Et comment puis-je vous croire, demanda-t-il d'une voix sèche. Vous portez des habits d'homme, vous êtes à moitié débraillée. Et vous ne portez pas de sous-vêtements.
_ Et alors, je pourrais bien me balader à poil que ça ne vous concernerait pas.
_ Oh que si, à ce jour je suis toujours Jounin et vous récemment Chuunin. Ce qui signifie qu'en tant que votre supérieur, je suis responsable de vos actes. Et si la personne la plus haut gradée est absente ou n'es pas en état d'assurer ses fonctions, c'est à moi de prendre les décisions.
_ Je ne réponds qu'aux ordres de l'Hokage.
_ Il n'est pas en position d'exercer ses fonctions. D'une part il est à l'hôpital. D'autre part j'ai de forts soupçons contre vous. Vous l'avez envoyé à l'hôpital. Et je vous crois toujours responsable de la mort de votre coéquipier. Et cette fois là encore vous portiez des vêtements d'homme qui n'étaient pas les vôtres.
_ C'est tout à fait ridicule, m'offusquais-je tout en sachant qu'il avait parfaitement raison.
_ De deux choses l'une. Soit vous n'êtes pas Nemoragi Haruka, auquel cas je vous ordonne de décliner votre identité dans les plus brefs délais. Si vous coopérez, je pourrais tenter d'intervenir en votre faveur. Mais si vous êtes bien cette jeune femme alors...
_ Comment je vous prouve ça ? J'ai pas de vêtements à part ceux que je porte, les autres ont été piqués par... Et puis on s'en fout, ce n'est pas le plus important ici et maintenant ! Des soldats d'Oto sont dans la région et ils envisagent d'attaquer Iwa.
_ Je ne crois pas à vos mensonges. Veuillez bien prouver votre identité mademoiselle, ou je me verrai dans l'obligation d'exiger ces réponses.
_ Que savez-vous de moi que je puisse avouer à vous seul ? Nous ne nous connaissons à peine, n'avons jamais discuté ou partagé quoi que ce soit. Et Karasu ne l'a pas fait non plus. Mais peut-être avez vous parlé avec Kakashi ?
_ Très bien. Vous êtes sensée avoir eu une relation de longue durée avec lui. Et il a été mon mentor pendant de nombreuses années. Cependant je n'exclue pas le fait que vous ayez pu extorquer ces informations ou les savoir par ailleurs.
_ Des trucs personnels, hein ? Soupirai-je. Bon ben je vais pouvoir vider mon sac à propos de lui. Alors je n'ai jamais été amoureuse de lui, ça c'est juste qu'il m'a abusé avec son sharingan. Chaque fois que je croisais son œil bizarre, je sentais comme quelque chose en moi qui ne m'appartenait pas.
_ Le sharingan fait cet effet à tout le monde. Ce n'est pas ainsi que vous pourriez relancer le débat.
_ Eh bien, il porte souvent des chaussettes dépareillées. Il aime porter des sous-vêtements épais en coton, il...
_ Je ne suis pas au courant de ce genre de choses.
_ Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'il m'a tirée d'une vie tranquille et forcée à me rendre dans votre monde alors que cette menace ne s'est pas présentée ? Qu'il m'a abusée et plus d'une fois par ses mensonges ? Que la mémoire que je suis sensée avoir d'ici ne m'est jamais revenue ? Qu'étais-je quand j'étais petite ? Et-ce que vous pouvez me le dire ? Tout ce dont je me rappelle c'est d'avoir été depuis mes dix ans une jeune femme prénommée Jade avec d'étranges cheveux blancs, des superpouvoirs, et un bout d'âme qui cohabite dans mon corps ! Avant même d'avoir demandé quoi que ce soit, je savais que le truc en moi s'appelle la charmeuse de démons. Et pourtant, je n'ai eu que des paroles rapportées, et jamais d'accès à des documents officiels. Quand je me suis rendue à la bibliothèque de Konoha, on a tenté de me tuer. Ici, à Iwa, j'ai trouvé un livre. On me parlait de tout un tas de démons, mais jamais d'une « charmeuse de démons ». Alors maintenant je suis totalement perdue. Et vous avec vos grands airs de détective à la manque soupçonneux et paranoïaque, vous me sautez dessus et me faites douter de tout ce qu'il me reste.
Un long silence suivit ma tirade. Je fixais l'homme dans les yeux. J'avais parlé et réfléchi en même temps. Le cours de mes pensées déroulait le fil des idées. La charmeuse de démons. Qui m'en avait parlé ? Minato et Kakashi. Qui l'avait évoqué ? Madara et Sasori. Ces deux derniers n'étant théoriquement pas sensés être en vie, de même que Minato. Quelque chose me titillait dans cette affaire. Tous avaient tenté de m'atteindre. Kakashi par son « amour » beaucoup trop invasif. Minato par sa volonté de me raconter son passé avec Madara qui tous deux avaient tenté de me tuer. Et Sasori avait formé un sceau sur mon dos. Avant de tenter d'avoir un rapport sexuel avec moi puis qui avait été incroyablement gentil. Chacun d'eux avaient une double personnalité. Et moi aussi. Et quelque chose me disait que ce n'était pas sans liens avec ma propre dualité au niveau de mon âme. Quel(s) évènement(s) avait(ent) bien pu nous rapprocher ainsi ?
Yamato força quelque peu mon retour à la réalité.
_ D'accord, j'accepte de croire que vous êtes Nemoragi Haruka.
_ A la bonne heure ! Dites, vous pourriez ranger votre arme maintenant ? Elle me stresse beaucoup. Maintenant que vous avez reconnu qu'on était dans le même camp...
_ Ce qui ne veut pas dire que j'ai une confiance aveugle en tous les soldats. Kakashi, votre meilleure amie, Naruto, Sakura et même l'Hokage. Tous vous ont laissé passer. Personne à part moi n'a continué de prendre au sérieux votre responsabilité dans la mort de votre coéquipier.
_ Vous faites votre boulot, d'accord. Mais est-ce que ça signifie faire passer ma prétendue culpabilité avant vos autres devoirs ? Il y a des soldats d'Oto dans le coin et notre mission est d'informer le Tsuchikage de leur présence.
_ Je ne sais pas où vous étiez pendant ces dernières heures. Cela vous rend encore plus suspicieuse ! Parce que vous arrivez la bouche en cœur avec vos informations urgentes, mais vous me semblez propre, bien lavée et vêtue de façon décente. Vous avez bien pris le temps avant de venir. Parce que ces informations, c'était hier soir qu'il nous les fallait !
_ Quoi ? Mais...
_ Iwa est déjà sous le contrôle de Yakushi Kabuto, le bras droit d'Orochimaru. Heureusement les civils sont en sécurité. Mais nous sommes les seuls soldats de Konoha qui ne soient pas prisonniers. Uzumaki Naruto et Minato Namikaze sont encore dans les murs de la ville et c'est votre faute !
_ Je dois aller à la ville !
_ Vous êtes faible et incapable de vous battre correctement. Nous avons analysé votre dossier, et il est indéniable que vous utilisez bien peu de vos capacités. Ici vous faites encore obstruction. Je ne peux donc pas vous croire. Je suis persuadé que vous travaillez pour l'ennemi. En tant que votre supérieur, je vous mets aux arrêts. Tout ce que vous ferez ou direz sera préjudiciable contre vous.
_ Comment m'avez-vous retrouvée ?
_ Je ne vois pas l'intérêt de cette question dans le cas présent.
_ Vous avez marché le long du fleuve, je le vois à la boue sur vos chaussures. Ce qui veut dire que vous avez le moyen de me traquer, mais que la portée de vos recherches vous amène à une zone assez vaste. Mais elle se déplace avec moi la balise, n'est-ce pas ?
_ C'est ma méthode. Tous les membres de notre unité ont ingéré une de mes graines qui...
_ Parfait. C'est tout ce que j'avais besoin de savoir. Maintenant, je vais aller réparer me erreurs. J'ai un ordre plus fort que les vôtres à respecter.
_ Les ordres de l'Hokage sont irrecevables. J'ai été prévenu qu'il était surveillé étroitement par l'Akatsuki. Sans doute à cause de son fils. Quoi qu'il en soit, aucun des ordres qu'il ne vous a donné n'a de valeur à mes yeux.
_ Et pourquoi ?
_ Parce que je ne suis pas certain qu'ils viennent de l'Hokage.
_ Moi si, et cela me suffit. Et là c'est vous qui faites obstruction à ma mission. J'ai ordre de protéger Uzumaki Naruto à n'importe quel pris. Je l'ai juré à Minato Namikaze en personne. Je le lui ai promis. Je ne romps jamais mes promesses et je les respecte toujours. Maintenant si vous vouliez bien me laisser partir...
J'écartais de moi la lame du kunai et passais à côté de lui. Il n'eut pas le temps de bouger ou de me suivre. Je me rappelais qu'au début de mon séjour ici, guidée par mes émotions seules, j'avais gelé la main de Jiraya, un des trois Sanins légendaires. Il ne m'aurait jamais laissé faire cela. Il se serait défendu. Et j'avais juste utilisé cela comme une mise en garde. J'étais passée au travers de ses défenses sans même y penser. Je jouais les nouilles devant tout le monde et même Karasu. J'avais eu des problèmes avec la base de mes apprentissages. Lorsque j'avais répondu aux avances du vieil homme par un sortilège de glace, je n'avais utilisé que la force brute. Je n'avais ni subtilité, ni réflexion. J'avais pallié à ce manque. Maintenant, je doutais qu'un simple ANBU puisse me stopper, nous ne jouions plus dans la même cour.
J'entendis sa respiration derrière moi alors qu'il courrait pour me rattraper. Il se déplaçait plus vite que moi. Mais je connaissais assez le terrain. Je passais de l'humus de la forêt au lit du fleuve. Mes pieds nus s'enfoncèrent dans la berge. De la vase filait autour de mes orteils. Un bruit de succion se faisait entendre lorsque je retirais mes pieds de la boue. Je m'enfonçais lentement dans l'eau. Les vêtements de Deidara, trop large bouffaient dans le liquide. Je frémis à la température de l'eau. Je ne m'arrêtais pas. Personne ne pouvait me rattraper sous l'au, j'en étais certaine, car l'eau était mon élément. Même si Yamato et moi avions l'affinité Suiton en commun, il ne pourrait pas me retrouver. Je m'immergeais totalement.
_ Suiton, le camouflage aqueux, murmurai-je en effectuant quelques sceaux.
Mon corps s'effaça lentement aux regards, et je nageais sous la surface. Je regardais les pierres dans l'eau, incapable de savoir de combien j'avais avancé durant ce laps de temps. Je me demandais si je pouvais respirer. Je me forçais à continuer. La technique durerait tant que je serais immergée, donc je n'avais que la pauvre capacité de mes poumons pour avancer. L'eau n'était pas si claire lorsque l'on descendait vers le fond du courant. Elle charriait des poissons et des bouts d'algues. Je sentis rapidement que j'allais peut-être mourir si je ne remontais pas. Mes poumons voulaient me faire remonter. Non, j'avais certainement encore une petite réserve d'oxygène quelque art ! Mais à part le froid, je sentais que le manque d'énergie et la fatigue restreignaient le mouvement de mes muscles. Je trouvais la force quelque part en moi pour me remonter hors de l'eau. J'aspirais de l'air le plus silencieusement possible. J'avais le plus grand mal à ne pas haleter.
Le courant me rejeta dans une grotte, et je m'extirpai de l’eau sur deux jambes flageolantes. Je me sentais si faible... J'avais beau me persuader personnellement de ma force, je savais que j'enjolivais un peu. Ce fut avec la désagréable sensation d'être devenue une déserteuse et une criminelle que je repris la route, trempée et m'enfonçai dans les tunnels sous le pays environnant et la ville.