La charmeuse de démons


Fanfiction Naruto écrite par Narsha (Recueil de Narsha)
Publiée le 23/07/2009 sur The Way Of Naruto






Chapitre 1: Introduction



Je me rappelle de mes premières années. Je ne vivais pas ici mais ailleurs. Où ? Je ne le savais pas jusqu'à ce jour là. Ces souvenirs me parvenaient irréels, comme s'ils venaient d'un Eden que j'avais oublié. Je revoyais des visages, sans pouvoir leur attribuer des noms. Tout était coloré et joyeux, c'était mon petit paradis perdu. Et ensuite c'est le noir total, comme une grosse tâche d'encre de chine, opaque, et que l'on croit indélébile. Et pourtant. Des éclairs, des éclats, comme des pièces de puzzle, de formes et de tailles différentes apparaissaient parfois dans mes journées. Des réminiscences que je ne pouvais contrôler. Je me retrouvais avec un bout de quelque chose incompréhensible. Cela se passait autant à des moments de calme plat que pendant des évènements important. Je le savais, ils revenaient souvent, j’étais souvent surprise de leur manifestation, et j’avais appris à en reconnaître certains. Ceux remplis de monstres cauchemardesques plus vrais que nature qui me laissaient tremblants. Etait-ce un signe de folie, je ne savais pas…
Après, dans les souvenirs complets et conscients, ceux qui me semblaient réels, j'avais devant les yeux la ville où je suis née, assez importante, mais cachée par la grande cité des lumières: Paris. Je me revoyais encore avec ces autres enfants, dans cet orphelinat. J'avais quatre ans, cinq ans, peut-être plus... Je faisais partie de ces milliers d'enfants inconnus auquel on attribue un nom, trouvé au hasard dans un almanach ou donné par un des gérants du lieu où l'on a atterri. J'aurais pu m'appeler Marie ou Claire, mais j'ai reçu un nom plein de mystères et bien dans mon temps: Jade. Je vis depuis mes 10 ans dans une famille que j'ai finie par considérer mienne. Aujourd'hui j'ai 19 ans, et comme tous les étés, je bosse dans un bar du coin et je garde les mômes du quartier pour arrondir mes fins de mois.

Je me suis toujours sentie différente. Peut-être à cause de cette part cachée de mon être à laquelle je ne pouvais pas accéder. Depuis longtemps je porte une perruque, à cause de mes cheveux blancs, blancs comme de la neige fraiche. Je ne suis pas albinos, loin de là, mais mes différences corporelles gênaient. Les gens n'aiment pas ce qui change de leur quotidien. Alors depuis que je porte le nom de mon père adoptif, je porte une perruque de cheveux noirs comme de l'encre. Et quand à mes yeux bleu clair, c'était assez commun pour passer pour naturel. Mais si j'ai des différences au niveau physique, j'en ai d'autres que j'arrive assez bien à masquer. Il m'arrive parfois de réussir à contrôler l'eau et le vent. Mais ce sont des secrets qu'il faut passer sous silence. Alors je sais que ces dons je dois les cultiver. Est-ce de la magie ? Je n'en sais rien. Alors dans la baignoire, je fais des boules aqueuses qui tiennent dans la main, défiant toutes les lois logiques et physiques. Ensuite, quand j'étais seule dehors, je faisais voler les feuilles mortes dans tous les sens, créant des brises à mon gré. Mais ce que je ne comprenais pas, c'était que quand j'essayais de contrôler l'eau et le vent à la fois, j'obtenais de la glace. Alors dès que je pouvais, j'utilisais ces capacités hors du commun et je m'améliorais.

D'autres choses que les gens pourraient trouver normales mais qui contribuent à me rendre différente des autres. Depuis que je suis petite, j'ai une affinité avec les sports de combats. Surtout quand ils apprennent à se battre avec des bâtons ou des armes. Alors je me suis acheté un katana dont je prends grand soin et avec lequel je m'entraine quand je suis seule chez moi. Et parfois, un autre de mes dons, que personne ne remarque jamais, m'est très utile. Il s'agit d'une sorte de magnétisme qui ne se manifeste pas de la même façon que l'eau ou le vent, comme si je l'avais toujours eu, sans m’entrainer au préalable. Ce magnétisme me permet de convaincre les gens, rien que par la parole, mais cela exige de l'énergie, comme si je courais dans une pente, petit à petit, on se fatigue. Mais personne ne s'aperçoit de cette bizarrerie, et c'est parfois bien pratique.

Je me suis donc toujours trouvée étrange, mais j'ai réussi à cacher cela pendant ma scolarité. Personne ne pouvait être au courant. Je passais donc le plus clair de on temps comme serveuse de bar, chantant parfois sur la scène pour distraire les clients ou baby-sitter, me demandant chaque jour comment je voulais finir ma vie, sachant être sur une voie inconnue que je ne pouvais quitter. Parfois, je me présentais à un entretien d'embauche et exécutait différents jobs sans m'y plaire. Chaque fois j'utilisais mon magnétisme naturel, mais je n'avais jamais pensé que quelqu'un me trouverait. Quand j'y repense, peut être que cet homme qui m'a mise en garde contre un danger potentiel me connaissait déjà d'avant, mais rien n'est moins sûr.

En réalité, il y a bien quelqu’un au courant de ma situation. C’était une amie, devrais-je dire d’enfance. Rachel et moi, on s’est connu dans le magasin d’armes que je fréquentais petite pour voir les gens s’entraîner. Je voulais tant essayer, mais comme les adultes vous le diront toujours. Ils ne vous croient jamais capable, du moins pas assez pour manier des armes. Je regardais alors la danse des lames, maniées par des professionnels. C’est un jour où je suis sortie rêveuse de la boutique que je l’aie vue, marchant comme une funambule sur le bord du trottoir, bravant les monstres de métal qui peuplaient la bande de goudron. Je ne sais pas comment, à ce moment là, j’ai su instinctivement quelle allait tomber. Moi, la petite fille, de l’autre côté du trottoir. Et là, je ne sais si c’est le temps qui s’est ralenti ou si c’est moi qui suis devenue capable de me faufiler avec agilité entre les cracheurs de fumée polluée sur roues pour plaquer cette fille contre le mur. Et là, elle tremblait, je le voyais dans ses yeux qu’elle avait peur. A ce moment, je n’ai pas compris pourquoi j’ai voulu m’enfuir et courir, ne jamais regarder en arrière. Je venais de faire quelque chose que les lois de la physique interdisent complètement !

Plusieurs jours plus tard, je l’ai vue, me suivant dans la rue, à distance, faisant mine de rien. Moi, je l’ignorais, subjuguée par la simple beauté d’une lame de sabre. Je ne la regardais plus, mes yeux n’étaient attirés que par la courbure gracieuse du métal. C’est alors que sa main s’est posée doucement sur mon épaule. Et elle m’a annoncé simplement « ce magasin est à mon père, si tu veux je peux te faire entrer ». C’est à ce moment là que j’ai trouvé en elle une confidente. Chacune avait ses lourds secrets, ses propres graines de folie fleurissant dans notre cerveau. Un jour, nous décidâmes d’observer des professionnels à l’œuvre. Un club d’arts martiaux divers venait d’ouvrir. On regardait les hommes lutter avec poings et pieds. Pas une fille ne pouvait participer. Quelle bande de machos. Le seul moyen de s’approcher assez des combattants, c’était de s’inscrire dans un club n’acceptant que des filles et travaillant en parallèle. Et nous voilà, deux gamines de quinze ans, embarquées à contrecœur dans un club de pom-pom-girls, à se trémousser. Mais même dans ces immondes uniformes à chanter de stupides chansons, on apprenait à se cordonner et à être en rythme. Et ces deux compétences ne sont-elles pas appréciées dans un combat ?
Un autre point que je voudrais aborder, mes excès de colère. Je suis à l’ordinaire une jeune fille très calme et réservée. Mais il m’arrive parfois, d’être si remontée que je sens le pouvoir affluer dans mes veines comme un dragon furieux. Il me semble alors que mon corps est pris d’une frénésie dangereuse dont le seul moyen de l’arrêter est d’accomplir une vengeance, une revanche, bref, régler par la force ce qui a causé l’énervement en question. C’est ainsi que j’ai frappé des gens, fort, très fort. Et je sentais comme si j’avais des feux d’artifice dans le cerveau. Ça crépite, ça fait des bulles, et curieusement, malheureusement, invariablement, je me sens heureuse. Alors que je devrais me tempérer, je prends plaisir à voir sourde le sang des blessures de mes ennemis. Plus question de vent, d’eau, de glace ou de magnétisme, il ne s’agissait que de force brute affreuse horrible. Des gens m’ont dit qu’à ce moment là, mes pupilles devenaient effrayantes, inhumaines. Mais la peur les muselait, et ils n’en parlaient pas. Je ne sais pas si je dois parler de chance ou de malchance quand j’évoque ces évènements douloureux et le fait qu’ils n’ont jamais été découverts par qui que ce soit, comme si quelque chose ou quelqu’un les effaçait une fois que j’avais le dos tourné.

Mais, trêve de bavardage. Vous verrez bien en découvrant mon histoire. Je vais vous livrer mon histoire dans ses moindres détails, mais il se peut que vous ne me croyiez pas. Vous avez vos propres raisons, mais je vous jure que tout ceci est vrai. Libre à vous de me croire folle au point d’être internée dans un hôpital psychiatrique. Sachez toutefois que certains détails sont falsifiés pour que vous ne puissiez jamais me retrouver. Il est donc inutile de tenter vous-même l’aventure, contentez vous de me suivre au travers de ces ligne, bien que je sache que pour vous, c’est à la fois beaucoup trop et… pas encore assez…