Akasuki s’était installée sur l’herbe douce de la cour. Cela faisait maintenant deux jours qu’elle était rentrée. Pareillement à Hidan le jour de son retour, elle s’était absorbée dans la contemplation des nuages défilant lentement dans le ciel bleu. Une brise agitait doucement les feuilles des arbres, et soulevait avec légèreté quelques mèches argentées de la jeune fille. Celle-ci passa la main sur son collier. C’était toujours celui de Hidan. Et lui, il avait encore le sien. Ils se les étaient échangés avant qu’ils ne partent en mission, il y avait de ça trois mois. Ses pensées dévièrent soudain sur Ayako, lorsqu’un nuage en forme de katana passa dans le ciel. Akasuki se demanda encore une fois quand est-ce qu’elles se reverraient. Elle brûlait de voir les nouvelles attaques de son amie. Et elle savait que Deidara l’attendait avec tout aussi d’impatience, qu’il mourrait d’envie de la serrer dans ses bras, et de lui redire l’amour qu’il éprouvait pour elle. Et puis Ayako avait beau dire que leur amour était venu trop tôt, il était tout de même sincère. Elle se rendit à peine compte que quelqu’un l’observait. Le chakra de cette personne ne lui était pas étranger. Elle sourit et se retourna sur le ventre, afin de voir le shinobi qui s’approchait d’elle à pas feutrés.
-Alors Hidan, tu voulais m’avoir par surprise ? C’est raté !
-Zut ! Je suis démasqué ! Plaisanta ce dernier.
Il s’allongea à côté de la jeune fille, qui se remit sur le dos, puis il fit glisser sa main dans l’herbe et attrapa celle de la kunoichi. La jeune fille sourit à nouveau et ferma les yeux. Elle savait que le shinobi mourrait d’envie de l’embrasser encore une fois, de la serrer contre lui et de passer les doigts dans ses cheveux ondulés. Seulement, elle ne voulait pas bouger. Elle voulait que ce soit lui qui prenne l’initiative de l’embrasser. Un sifflement sec brisa ses pensées. Elle roula sur le côté et esquiva juste à temps un katana géant, qui se planta brutalement dans le sol, à l’endroit où elle se tenait encore il y a deux secondes. Hidan s’était levé et regardait en direction de l’entrée du souterrain. Akasuki, elle, fixait les bandelettes bleues qui ondulaient sous le vent, accrochées à la garde également bleue du katana. Cette arme, elle la connaissait. Elle connaissait aussi sa propriétaire. Elle tourna la tête dans la même direction que le jeune homme.
-Ayako ! Quand est-ce que tu apprendras à ne plus louper les gens que tu vises ?!
-Si je l’avais voulu, tu serais déjà clouée au sol ! Clama une brune, avant de disparaître dans un épais nuage de fumée blanche.
-Un clone ?!
-Ça t’étonne tant que ça ? Fit malicieusement la vrai Ayako du haut d’une branche d’arbre.
-Depuis quand es-tu là-haut ?
-Depuis suffisamment de temps pour savoir que vous vous aimez à la folie, les amoureux !
Ceci dit, la kunoichi sauta à terre et se redressa. Elle avait toujours ses deux couettes épaisses, et son visage était hâlé par le soleil. Elle portait des bottes avec des boucles en cuir, un short bleu, une ceinture bleue, un t-shirt bleu aussi, ses éternelles protections aux bras, au ventre et aux jambes et ses gants noirs. Elle avait aussi attachée son bandeau autour du cou, tout comme Hidan. Son chakra était plus puissant qu’à leur dernière rencontre.
-Akasuki-chan, tu as changé ! J’adore la couleur de tes yeux ! Et vu celle de tes cheveux, tu as largement gagné en puissance. D’ailleurs je le sens à ton chakra.
La brune s’écarta de ses amis et alla récupérer son katana. L’épaisseur de la lame avait augmenté, et elle était légèrement plus grande qu’avant.
-Toi aussi, tu as gagné en puissance ! Regarde-moi ce katana géant ! Fit Hidan, impressionné. Comment arrives-tu à le porter ?
-Question d’habitude. Sasori m’y a bien entraîné, ne t’inquiètes pas.
Pour prouver ses dires, la jeune fille souleva la protection de son bras droit. Une large cicatrice lui parcourait la peau. Puis, elle souleva celle de sa jambe gauche. Une marque courait en travers de sa cuisse. On devinait qu’elle avait failli perdre sa jambe.
-Je devine ce que vous pensez. Mais je suis encore entière ! Conclut-elle avec un grand sourire.
-Eh ben ! Sasori n’a pas était tendre ! Siffla son amie. Je me plaignais de Kakuzu, mais je pense que tu as dû avoir bien pire…
-Oh, il n’a pas mauvais caractère, même s’il ne parle pas beaucoup et qu’il n’est pas patient du tout… C’est juste qu’au combat, c’est pas de quartier. Je l’ai appris à mes dépens. Bref… Et si on allait manger quelque chose ? Je meurs de faim ! Un bon ramen me changerait des fruits et du pain que me donnait Sasori…
Akasuki et Hidan se regardèrent et éclatèrent de rire. Ayako les regarda avec incompréhension, avant de lire dans l’esprit de son amie. Aussitôt, elle se mit à rire, elle aussi. Finalement, les trois amis se dirigèrent encore une fois vers la cuisine.
****
L’après-midi se passa dans la joie et la bonne humeur. Les jeunes filles passèrent le temps en se montrant leurs nouvelles techniques, sous l’œil admiratif de Hidan. Un magnifique combat se déroulait sous ses yeux, opposant les deux meilleures amies qui s’asticotaient de tous les côtés. Il pouvait néanmoins lire la bonne humeur sur leurs visages, puisqu’elles ne prenaient pas vraiment au sérieux ce petit entraînement. Cependant, Ayako était déçue de ne pas avoir encore revue son blond, qui lui avait terriblement manqué.
Puis, le soir était tombé. Pein avait convoqué les deux derniers groupes qui venaient de rentrer. Ils le retrouvèrent dans la même salle qu’à leur première rencontre, le haut de son manteau cachant une partie de son visage, ne dévoilant que ses éternels piercings sur le nez et les oreilles, et ses yeux si particuliers.
-Bien. Vous êtes rentrés rapidement. Je vais pouvoir vous changez de mentor. Hidan, je suis désolé, mais il me semble que maintenant, Akasuki n’a plus rien à apprendre de toi.
Un coup d’œil sur la jeune fille assura ses dires. Elle avait largement dépassé le niveau de Hidan. La couleur de ses yeux le prouvait.
-Bref. À partir de demain, vous retrouverez vos anciens mentors, qui sont, je vous le rappelle, Itachi pour Akasuki et Kisame pour Ayako.
-Génial ! S’exclama la brune.
Akasuki pâlit légèrement. Elle n’avait pas oublié sa défaite cuisante face au Sharingan et les dix jours de repos à la clé, ponctués d’horribles cauchemars.
Hidan devina son trouble et s’approcha d’elle pour lui frôler doucement la main du bout des doigts. Le geste n’échappa pas aux yeux du chef, qui sourit discrètement, avant de montrer du doigt les deux jeunes filles.
-Je tiens à vous dire, vous deux, que désormais, vous avez chacune votre chambre. Ayako tu gardes l’ancienne. Hidan va te montrer ta nouvelle chambre, Akasuki. Quand toutes les autres équipes seront rentrées, je laisserais quelques jours de repos avant de redonner de nouvelles missions. Bien, vous pouvez aller vous reposer maintenant.
Les membres firent un bref salut à Pein et se détournèrent pour rejoindre leurs chambres respectives. Akasuki crut voir un clin d’œil malicieux du chef pour elle, lui faisant monter le rouge aux joues.
La kunoichi passa prendre ses affaires, salua sa meilleure amie, et suivit Hidan jusqu’à sa nouvelle chambre. Elle était plus sombre que l’ancienne, mais ça ne la dérangeait pas. La jeune fille préférait le noir, de toute façon. Elle se retourna pour parler au shinobi, mais celui-ci était parti sans qu’elle ne s’en rende compte.
****
Ayako était assise sur le bord de son lit. Elle avait déjà enfilé son pyjama et tentait de dépêtrer ses cheveux, qui s’étaient emmêlés pendant le combat de l’après-midi et qu’elle venait de laver. Elle finissait de se recoiffer lorsque quelqu’un toqua à sa porte. Elle se leva et ouvrit à la volée, tombant nez à nez avec… Deidara. Celui-ci rougit légèrement, avant d’entrer sur un signe de la jeune fille.
-Euh, salut, yeah. Fit-il d’un ton gêné. Je suis désolé de ne passer te voir que maintenant, mais j’avais des choses importantes à régler, yeah.
-Ce n’est pas grave.
-Alors, comment se sont passés ces trois derniers mois, yeah ?
-Pas trop mal…
Le jeune homme fit la moue. Il s’était dit qu’elle avait du être impatiente de rentrer, tout comme lui, mais apparemment, il ne lui avait pas manqué. Seulement, la jeune fille n’avais pas finit sa phrase, craquant sur l’expression enfantine que prenait le visage du blond.
-Pas trop mal, si ce n’est que j’ai cru que j’allais mourir si loin de toi.
Le shinobi écarquilla les yeux, avant de se rapprocher d’un pas leste vers la brune. Celle-ci recula jusqu’à se retrouver coincée contre le mur. Deidara leva alors la main et caressa la joue de la kunoichi, un sourire tendre plissant ses lèvres. Ayako le regarda dans les yeux, avant de baisser le regard et de se jeter dans les bras de celui qu’elle aimait. Légèrement surpris, le shinobi referma son étreinte sur la jeune fille, avant de l’embrasser sur le cou, puis de glisser sur sa joue et enfin de poser ses lèvres contre les siennes. Ayako détourna la tête au bout de quelques instants, avant d’aller se blottir contre le torse du jeune homme. Celui-ci ne bougea pas, mais quand il voulut reculer, quelques minutes plus tard, il constata que la brune s’était endormie contre lui. Attendri, il la souleva dans ses bras et alla la déposer sur son lit, avant de sortir silencieusement de la pièce.