Ne reviens pas les mains vides


Fanfiction Naruto écrite par shikacool (Recueil de shikacool)
Publiée le 15/05/2009 sur The Way Of Naruto



Hellow savants lecteurs !
Avez vous une petite idée de à quoi ressemble la forêt de Sherwood ? Oui, celle du fameux Robin des Bois...
Rassurez vous, ma fic' comporte bien les personnages de Naruto ^^
Mais l'histoire se déroule dans une forêt semblable à celle du Prince des Voleurs... Avec ses risques et ses mystères...!

PS: le texte entre **** représente les souvenirs, les flash-back si vous préférez.



Chapitre 1: OS



Une bourrasque de vent frais fit voler quelques feuilles vertes et fit monter le doux parfum des boutons d’or jusqu’aux narines d’une jeune fille, qui semblait perdue dans cette mystérieuse clairière verdoyante. Le ciel était parsemé d’inquiétants nuages gris foncés, qui pourtant laissaient passer de timides rayons de soleil. La jeune fille lança son pied en l’air dans un mouvement nerveux. Les hautes herbes couvertes d’épines éraflaient sans pitié sa peau blanche. Des tâches rouges apparaissaient à présent sur les longues jambes de l’étrangère. Celle-ci fit quelques pas dans le paradis vert qui s’offrait à elle, oubliant ses jambes blessées, et regardant de ses yeux gemme le site légendaire, caché derrière les figures de pierre de Konoha. Sur ordre de l’Hokage, la kunoichi avait escaladé des parois rocheuses, avait failli se casser la figure sur un chemin sablonneux et sinueux deux ou trois fois… Elle avait même dû traverser une caverne derrière une immense cascade dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence. La caverne humide s’étendait sur des kilomètres, avant de déboucher sur cette étrange clairière silencieuse. La jeune fille aurait aperçu des fantômes qu’elle n’en aurait pas été surprise… Cet endroit derrière les visages des Hokage ressemblait à un pays merveilleux qui ne s’ouvrait au monde que quand l’envie lui prenait. Le maître de la kunoichi avait insisté pour qu’elle vienne seule, et sans bagage.
Après trois longs jours de voyage, son élève était arrivée. Elle passa un doigt dans ses mèches roses, à présent trempées, de par son passage sous la cascade. Elle caressa les pétales des fleurs jaunes colorant le sol et ferma les yeux. Le vent qui murmurait entre les arbres rares semblait vouloir lui dire quelque chose…

- Sakura !

La rose sursauta et se retourna vivement. A quelques mètres, une sublime jeune femme la transperçait de son regard chocolat. Sa tunique moulait sa taille fine et ses formes généreuses. Ses couettes dorées s’agitaient sous les assauts du vent. Sakura ne put retenir un soupir d’admiration. Depuis qu’elle avait rencontré cette femme, son plus grand rêve était de devenir en tout point comme elle, peut être même encore plus forte.

- Maître Tsunade…

Les lèvres roses de Godaime s’étirèrent en un sourire. Elle promena ses yeux de biche autour d’elle, puis demanda :

- Sais tu où nous sommes, Sakura ?
- A première vue, ça m’a l’air d’une clairière sauvage…
- Penses tu que cette clairière a toujours été aussi abandonnée ?
- Je…

La jeune fille repensa au silence peu naturel de l’endroit, puis à cette impression qu’elle n’était pas seule, qui ne l’avait pas quittée lors de son périple. Etonnée, la rose s’exclama :

- Vous voulez dire que des gens auraient habité ici, maître ?
- Des gens ? Oui, des centaines. Mais pas seulement. Autrefois, cette clairière, qui était à l’origine une forêt dense, abritait des cerfs, des loups, des aigles, des sangliers… Et des humains.

De l’étonnement, Sakura passa à l’ahurissement.

- Des… des centaines de gens ?! Des animaux ? Et… une forêt ? fit elle. Mais… où sont ils tous passés ? Les arbres ont ils été coupés ? Quel était cet endroit, maître ?

Tsunade contempla longtemps la clairière, l’air rêveur. Puis elle consentit à répondre :

- Cet endroit était la forêt du clan Senju.

Un mot. Des centaines de vies. Toute une histoire en un seul nom.
« Le clan Senju… se souvint Sakura. C’est de ce clan qu’était le chef le premier Hokage. Son frère, le Second, en faisait parti aussi, et… »

- Alors ce clan… c’était le vôtre, maître ? Vous avez vécu ici ?
- En effet. Jusqu’à mes 10 ans, cette ancienne forêt était ma maison. Konoha n’était encore qu’un minuscule village mal famé. Nous, les Senju, avions interdiction de nous y rendre, et de dépasser la cascade.
- Pourquoi donc ?
- A l’époque, Konoha était habité par le clan Uchiwa. Madara, leur chef, vouait une haine sans merci au clan Senju. Nous vivions donc ici, dans les arbres.
- Dans les arbres ??

Tsunade plongea son regard perçant dans les yeux de son apprentie :

- Imagine des arbres immenses, aux troncs de couleur ambre, éclairés par la lumière aveuglante du soleil…

************************************************************

Et sous ces mêmes arbres, une petite fille avec une épaisse chevelure blonde attachée en une couette, et une tunique verte et rose laissant deviner les muscles de l’enfant, pourtant guère plus âgée de 9 ans.

A côté d’elle, un bambin, à la démarche encore peu assurée, doté de quelques cheveux châtains, et d’une adorable frimousse.
Le bébé s’accrocha à sa grande sœur, tirant sans ménagement sur la tunique de la petite fille.

- Arrête, Nawaki ! Tu vas déformer mes vêtements.

La blonde avait un ton ferme, mais le sourire innocent du petit garçon la fit fondre. En riant, elle le prit dans ses bras et colla un baiser sur sa joue rebondie. Puis elle se mit à le faire tournoyer, mêlant ses cris de joie aux babillements enchantés du bébé. Elle s’arrêta soudain, et leva son beau visage vers le ciel. Le poupon dans ses bras fit de même.

Dans les arbres, des maisons en bois dominaient fièrement la forêt. A la cime des chênes, des hommes scrutaient l’horizon de leur tour de guet. Partout, des cordes et des échelles flottaient tranquillement. A la moindre bourrasque, les clochettes accrochées aux ascenseurs aériens s’agitaient, répandant un bruit joyeux et quelque peu insolite dans les environs. Les étrangers n’osaient pas trop pénétrer ce bois, en raison du bruit qu’émettaient ces clochettes. Certains pensaient qu’il s’agissait là de spectres maléfiques gardant farouchement la forêt. Ces innocents instruments participaient à la sécurité du territoire des Senju…
Soudain un écureuil volant bondit d’une branche pour se poser sur la tête de la petite fille. Celle-ci éclata de rire et son frère tendit les bras vers l’animal avec un sourire charmeur.

- Bonjour Aki ! C’est l’heure du casse-croûte ?

L’enfant fouilla dans la poche intérieure de sa tunique, et en sortit quelques mûres. Elle ouvrit la main, et l’écureuil volant goba voracement les fruits, avant de ronronner de plaisir et de remercier d’une léchouille sa maîtresse. La blondinette mangea les mûres restantes sous le nez du bambin, qui la regardait goûter à ces mets inconnus pour lui d’un air suspicieux. Se rendant compte que son petit frère la fixait, sa sœur lui dit en lui tapotant le bout du nez :

- Tu n’as pas encore assez de dents pour manger ça, Nawaki. Tu risquerais de t’étouffer !

Mais le bébé gardait son air boudeur qui lui allait si bien. Attendrie, la fillette le serra contre elle. Le bébé ne tarda pas à enfouir sa petite tête dans le cou de sa grande sœur, nouant ses bras autour. Un cri venant des maisons troubla ce touchant tableau :

- Tsunade ! Viens ici, au lieu de t’amuser !

Avec un soupir exaspéré, que reproduit à la perfection le petit, la fillette hissa son frère sur sa hanche et, d’une main, attrapa une échelle et commença à monter habilement. Dans ses bras, Nawaki, loin d’être effrayé, observait le sol s’éloigner avec un sourire béat, applaudissant de ses menottes potelées. Enfin Tsunade sauta sur un morceau de bois rattaché à une maisonnette, et entra sans plus tarder.
Les meubles à l’intérieur de l’habitat étaient simples, tous faits de bois. Des pommes de terre attendant d’être épluchées garnissaient la table. Des hamacs étaient suspendus au plafond, et une cuvette remplie d’eau ainsi qu’une pile de serviette chargeait la deuxième pièce de la maison. Penchée au dessus d’une fenêtre ouverte, une vieille femme réparait un morceau de mur abîmé. Sans se retourner, elle apostropha sèchement la petite fille :

- Tsunade, nous n’avons plus de viande pour le dîner. Comme ton grand-père et ton grand-oncle sont en mission de reconnaissance, tu dois aller chasser. Emmène Nawaki avec toi, je n’ai pas le temps de m’en occuper, ainsi qu’un autre enfant, ce sera plus sûr.

Tsunade acquiesça d’un hochement de tête. La vie était rude dans cette forêt et la chasse était un élément primordial de la survie du clan. Aller chasser à cette heure signifiait passer la nuit dans la forêt, souvent loin du campement, et le danger rôdait partout, même pour les hommes. Les parents de la petite fille avaient d’ailleurs disparus lors d’une nuit de traque, et on n’avait jamais retrouvé leurs corps. Ces accidents étaient fréquents, il fallait avoir la peau dure si on voulait résister à la vie dans la forêt des Senju.
On évitait d’envoyer les enfants à la chasse mais là, tous les hommes étaient occupés, le village était en crise en l’absence de son chef et on ne pouvait se passer de viande.

Malgré les risques, la jeune Senju adorait chasser. Elle aimait vagabonder dans la partie la plus sauvage de la forêt et guetter, puis courser les biches ou les sangliers. Tant qu’elle ne tombait pas sur un loup, tout irait bien.
Elle attrapa donc une sorte de porte-bébé en cuir, puis plaça Nawaki dedans en l’attachant solidement. Elle glissa les lanières du sac sur ses épaules, plongea la main dans un tiroir avant d’en ressortir un long couteau de chasse. Elle chipa quelques pommes de terre au passage et s’enfuit rapidement de la maison, afin d’éviter la colère de sa grand-mère.
Ne restait plus qu’à trouver son troisième compagnon de route. Son arme et ses provisions glissées sous sa tunique, Nawaki dans le dos, la petite fille se balança de corde en corde, avant de s’arrêter non pas devant une maison, mais sur une branche. Un garçon un peu plus âgé qu’elle y était installé, balançant ses jambes dans le vide en chantonnant.

- Salut Chomei, claironna Tsunade, je pars à la chasse, ça t’intéresse ?

Le dénommé Chomei, un enfant taciturne d’ordinaire, se réveilla brusquement. Il tourna un visage malicieux vers son amie :

- Une chasse, tu dis ?
- Ouais. Rien que tous les deux…

Tsunade prit un air enjôleur.

- Plus Nawaki, ajouta-t-elle très vite.
- Ca marche ! fit Chomei joyeusement.

Il empoigna sa hachette plantée dans la branche à côté de lui et se mit à glisser à toute vitesse sur une corde. La blonde le suivit.
En moins d’une heure, les deux enfants et le bambin quittèrent la partie habitée de la forêt pour s’enfoncer dans le coin sombre et… dangereux.

Tsunade grognait. Elle avait commencé un joli bouquet de fleurs pour le ramener à sa grand-mère, mais les fleurs s’étaient raréfiées au fur et à mesure qu’ils s’enfonçaient dans le bois.
Nawaki quant à lui, piquait un somme dans son porte-bébé, et Chomei, en tête du groupe, suivait les traces d’un sanglier. Elles étaient encore fraîches, la bête ne serait pas difficile à dénicher. Avec un peu de chance, si l’animal était assez gros, ils pourraient revenir victorieux au village sans avoir à passer la nuit dehors.
Chez les Senju, on avait une règle d’or, lors de la chasse et de la cueillette : ne jamais revenir bredouille.
Une partie de chasse pouvait donc prendre des jours. Ou alors on pouvait ne pas en revenir du tout.

Soudain Chomei poussa un sifflement aigu, signe qu’il fallait faire silence. Tsunade cessa de bougonner, et scruta un buisson épineux, aux aguets.
Les traces s’arrêtaient juste devant. Discret comme une ombre, Chomei s’approcha, et écarta lentement les feuilles.
Cachés derrière ce buisson, quatre mocassins dormaient, serrés les uns contre les autres.

Si les bébés se trouvaient là, leur mère n’était pas loin…

A peine cette pensée avait elle traversé l’esprit des deux enfants qu’un grognement furieux s’éleva derrière eux. Ils s’écartèrent juste à temps, alors qu’un sanglier fonçait droit sur eux. De toute évidence, la mère voulait protéger ses petits…

- Elle va être plus difficile à battre, remarqua Tsunade. Une mère qui défend sa progéniture peut être très agressive !

L’air décidé, Chomei brandit sa hachette, tandis que Tsunade sortait son couteau, tentant d’ignorer les geignements apeurés de Nawaki, que le cri de la laie avait réveillé. L’animal se tourna vers la fillette, et la prit pour cible. Elle chargea dans sa direction, et Tsunade ne put que s’accrocher au tronc d’un arbre et grimper rapidement. La laie n’abandonna pas cependant, et entreprit de déraciner l’arbre à l’aide de ses cornes. L’arbre penchait dangereusement, et Tsunade avait très peur que Nawaki ne glisse de son porte-bébé. Le petit poussait à présent des hurlements terrifiés.
Chomei s’arma de tout son courage et fonça sur la bête avec un cri de guerre, levant sa petite hache. Il eut le temps de donner un coup sur le dos de la laie. Sous la douleur, l’animal laissa échapper un grouinement de rage, et du sang tâcha sa fourrure sombre. Profitant que son attention était tournée vers son compagnon, Tsunade enfonça prestement son couteau dans le cou du sanglier.
Nouveau grognement de douleur.
Ruisselante de sang, la laie tituba vers Chomei, qui tremblait de tout son corps. Elle était presque à sa hauteur…

Lorsqu’elle s’effondra, et, après un ou deux soubresauts, ne bougea plus.
Il fallut tout de même quelques minutes avant qu’un des deux enfants n’ose bouger.
Chomei réagit le premier :

- Tu peux descendre, Tsunade. Elle est morte.

La petite fille obéit et, une fois à terre, prit Nawaki, en larmes, dans ses bras. Elle le berça doucement :

- Là, là… c’est fini mon bébé, c’est fini… Tout va bien. Je suis là.

Peu à peu, le bébé se calma, et regarda de ses grands yeux brillants le cadavre du sanglier, que Chomei avait commencé à dépecer. Tsunade, un peu dégoûtée, entreprit de monter le campement. La nuit était là et il était dangereux de vouloir rentrer au village dans le noir, au risque de se perdre.

Elle replaça donc Nawaki dans son dos, cassa et ramassa quelques branches d’arbre et sortit deux morceaux de silex de sa manche. Elle commença à les frotter énergiquement l’un contre l’autre, et des étincelles apparurent bientôt. Cette méthode était rustique, mais efficace.
Cinq minutes plus tard, un feu de taille acceptable crépitait, répandant une chaleur rassurante sur les trois compagnons.

Chomei finit sa tâche peu reluisante un peu plus tard. La laie était entièrement dépecée, et le petit garçon tendit la peau de bête à son amie. Elle l’accepta et dit :

- J’ai quelques pommes de terre et j’ai trouvé des fraises sauvages sur notre chemin. Mangeons-les.
- Ensuite je prendrai le premier tour de garde, ajouta Chomei.

Ils festoyèrent donc autour de leur feu de camp. Après l’effort, le réconfort. Tandis que Chomei racontait des blagues, Tsunade mâchouillait des morceaux de pommes de terre avant de les glisser dans la bouche de son petit frère, qui avalait la nourriture avec des gazouillements satisfaits. Une fois le repas fini, Tsunade s’enroula dans l’épaisse fourrure de sanglier, en serrant le bébé contre elle. Chomei quant à lui, se posta près du feu, sa hachette à la main, montant la garde.

Tsunade regardait les flammes dansantes, qui produisaient d’étranges ombres sur le sol… Comme hypnotisée, la fillette se laissa doucement glisser dans le sommeil, et sa respiration devint régulière, tout comme celle de Nawaki.

Elle rêvait. Il faisait sombre, et elle se trouvait au milieu de maisons à l’aspect inconnu. Toutes avaient le même symbole gravé sur leurs murs : un éventail blanc cracheur de feu…
Tout près, il y avait une petite foule. Après un moment d’observation, Tsunade reconnut son grand-oncle, Tobirama. Elle s’approcha. Son grand-oncle avait la mine soucieuse, et de grosses perles de sueur coulaient de son front casqué. La petite Senju fendit la foule en bousculant les curieux, qui ne semblaient pas s’apercevoir de sa présence. Elle arriva au devant. Au centre, deux hommes se tenaient face à face, se foudroyant du regard, sur le point de s’affronter.
Tsunade reconnut en l’un deux son grand-père, Hashirama, chef des Senju. Le second guerrier avait des cheveux sombres, une peau laiteuse, et surtout… de terrifiants yeux rouges, aux iris noirs. La petite fille plaqua la main sur sa bouche, horrifiée. Son grand-père s’apprêtait à combattre un homme aux sharingans… un membre du clan Uchiwa… En pleine nuit, et en plein cœur du territoire ennemi ! Hashirama parla, de sa voix grave et calme :

- Alors, Madara… Es tu prêt à savoir qui de nous deux mérite la place d’Hokage ?
- Je suis prêt, Hashirama, répondit l’homme aux sharingans.

Tsunade voulut hurler à son grand-père de s’enfuir, elle voulut avancer vers lui… Ses jambes ne lui obéissaient plus, et il lui était impossible d’ouvrir la bouche. Elle ferma les yeux, serra les poings…

- Mokuton Hijutsu : Jukai Kotan ! s’écria Hashirama.
- Jikukan ninjutsu ! riposta Madara.

Un arbre apparut, tentant d’emprisonner entre ses branches le chef des Uchiwa, mais celui-ci disparut pour se matérialiser derrière Hashirama… Le combat qui commençait promettait d’être intense…

- Tsunade. Tsunade ! Réveille-toi !

La jeune Senju sentit qu’on lui tirait les cheveux, et un gémissement plaintif monta à ses oreilles. Elle ouvrit les yeux.
Près d’elle, Nawaki tentait désespérément de la faire bouger, une mèche de ses cheveux blonds dans ses petites mains. Juste devant, Chomei se tenait debout, dos à elle, sa hachette à la main. Sa position ressemblait fort à une garde de combat… Que se passait-il ?
Sans se retourner, Chomei lui ordonna :

- Va-t-en avec Nawaki, Tsunade. Le sanglier dépecé est à côté de toi. Prend le, et cours au village !
- Mais…

La fillette se redressa. Et dû faire un effort surhumain pour ne pas crier.
A un mètre à peine de Chomei, deux éclats rougeoyants étincelaient dans la nuit. Une fourrure argentée luisait sous la lumière de la pleine lune.
A un mètre à peine de Chomei, un énorme loup montrait ses crocs acérés, de l’avidité dans son regard sanglant.
Le jeune garçon répéta :

- Pars, Tsunade. Tu es la princesse de notre clan, ne meurs pas. Je vais le retenir. Dépêche-toi, le loup ne va pas tarder à attaquer !

En effet, la bête grattait la terre de ses pattes dans un geste d’impatience. Ses yeux restaient fixés sur Chomei, campé sur ses jambes, prêt à défendre son amie et son petit frère.
Tsunade s’empara du sanglier, hissa Nawaki sur sa hanche et lança à son ami :

- Chomei, fais attention… Et reviens vite.
- T’inquiète. Allez, déguerpis maintenant !

Après une dernière hésitation, la petite fille obéit, et se mit à courir. En entendant les hurlements féroces du loup et les cris hardis de Chomei, Tsunade ne put s’empêcher de pleurer, tout en continuant sa course à travers la forêt obscure.

Après une nuit d’errance, de terreur et de prières, la jeune Senju reconnut son village. En sanglotant de soulagement, elle tituba, au bord de l’évanouissement.
Tout était flou… Nawaki et la viande du sanglier pesaient de plus en plus lourd… Elle avait froid… Elle avait peur… Soudain on la prit par les épaules et une voix lointaine lui parvint :

- Tsunade ! Que t’est il arrivé ? Où est Chomei ?
- Cho… mei… articula la petite. Loup… Peur…

Fatiguée…
Et puis, plus rien.

Quand elle se réveilla, elle faillit tomber. Elle se rendit compte juste à temps qu’elle se trouvait dans un hamac. Elle sauta donc mollement par terre. Aussitôt, sa grand-mère accourut. A la grande surprise de Tsunade, la vieille femme la prit dans ses bras et lui caressa les cheveux. Au lieu de la rassurer, ce geste de tendresse inquiéta l’enfant. Elle se dégagea et demanda :

- Grand-mère… Est-ce que Chomei est rentré ? Et grand-père ? Et grand-oncle ?
- Oh, Tsunade… Je suis vraiment désolée… fit la vieille femme.

Elle la serra contre elle de nouveau, et Tsunade sentit les larmes lui monter aux yeux. C’était si rare que sa grand-mère se montre aussi douce ! Quel terrible évènement s’était donc produit ?

- Tsunade… Cela fait deux jours que tu es inconsciente. Des hommes ont été envoyés à la recherche de ton ami… Mais… Ils n’ont trouvé que sa hachette… Et du sang sur des fleurs, éparpillées par terre.

Des fleurs ? Eparpillées par terre ? Son bouquet… Tâché de sang ? Mais Chomei…

- Chomei ne peut pas être mort ! s’écria la petite fille. C’est… Impossible ! Impossible !!

Une petite main tira alors sur sa tunique… Tsunade baissa les yeux, et rencontra ceux de son petit frère, qui la fixait d’un air bouleversé. La jeune Senju le prit dans ses bras et sortit de la maison. Chomei devait sûrement l’attendre dehors, assit sur son habituelle branche…

Mais lorsque Tsunade fut à l’air libre, personne ne l’attendait sur la branche. Aucun regard endormi ne se perdit dans le sien. Aucune paire de jambes ne pendait dans le vide. Aucune chanson enfantine ne s’élevait dans les arbres. Il n’y avait personne, sur cette branche décrépie. Personne. Tsunade ressentit un vide incommensurable monter en elle. Pas seulement à cause de la disparition de son ami… Plusieurs maisons manquaient dans les arbres. En bas, le clan Senju était réuni. Tous avaient en leur possession de maigres bagages, et des mines tristes et perdues.

- La nuit où tu étais en forêt, fit sa grand-mère derrière elle, ton grand-père Hashirama a combattu Madara Uchiwa…

La fillette retint son souffle.

- Et Hashirama a gagné. Madara est parti. A présent ton grand-père est Shodaime, le premier Hokage. Nous devons donc quitter la forêt des Senju, et nous installer à Konoha.

Quitter la forêt… Quitter sa maison. Accroché à son cou, Nawaki geignit de protestation.

Quitter Chomei.

Sans un mot, Tsunade rentra une dernière fois dans la maison de bois, et s’empara de son couteau de chasse. Elle glissa sa précieuse arme dans sa tunique et ressortit… Avant de s’adresser au fin fond de la forêt.

- Chomei… Je dois partir. Pardon.

Une brise tiède lui parvint en guise de réponse. La petite fille écouta une ultime fois le murmure du vent :

- Va ton chemin. Les Senju appartiendront toujours à cette forêt. Toujours.

Quarante ans plus tard, les maisons de bois ont disparues, et les arbres se sont changés en poussière.
La hachette d’un jeune garçon, pourtant, demeure encore.
Plantée dans l’habituelle branche, de cet arbre qui survit les siècles et les tempêtes.


************************************************************

- Je ne suis jamais retournée dans cette ancienne forêt, confia Tsunade à son élève, jusqu’à aujourd’hui.

Sakura, assise dans l’herbe, cueillait des fleurs en écoutant son maître. Le récit de Godaime terminé, la rose écouta le chant du vent :

- La forêt de mourra jamais… Et l’esprit des Senju non plus, car je serai toujours là pour le représenter…

Sakura ferma les yeux et sourit, émue.
« Chomei… »

Elle tendit son bouquet de boutons d’or à Tsunade.

- Pour vous, maître.

L’Hokage le prit, les yeux brillants, et murmura :

- Tu aurais fais une excellente Senju, Sakura.





Et voilà ! Attention, le petit Chomei n'existe pas dans le manga, c'est un personnage de mon invention.

Je sais, Madara et Shodaime se battent dans la Vallée de la Fin et non au village de Konoha, mais pour les besoins de l'histoire j'ai modifié un peu ce passage ! J'espère que ça ne vous choque pas trop ^^'

Sinon, votre avis ? Je l'attends impatiemment, vous le savez ;)

Big bisous bien baveux...
Mais pas dégueux ! =) [j'adore cette "formule de politesse" xD]