La perspective n’enchantait personne ; si l’offensive de Ryûko était aussi extrême que le défensive qu’elle avait tenu le matin même, ils ne risquaient pas de s’en tirer facilement.
« Je vais vous diviser en deux groupes de sept. Chaque groupe devra tenir une période de 45 minutes. Vous ne devrez pas m’attaquer directement, seulement éviter, bloquer ou même renvoyer mes attaques. Comme nous avons eu des exercices de combat à distance et de combat rapproché, je me contenterai de n’utiliser que des techniques ninjutsu pour vous attaquer, de sorte à ce que nous ayons fait le tour des principaux types d’offensives que vous pouvez rencontrer. Des questions ?
« Est-ce qu’on a droit à tout pour tenir la défensive ?, demanda Neji
« Absolument tout ce que vous pouvez penser. Tant que vous ne passez pas à l’offensive, et que vous ne blessez pas sciemment vos camarades.
« Est-ce que vos attaques vont être dirigées contre le groupe, ou contre chacun de nous individuellement ?, demanda Sakura
« Vous verrez bien. »
Kasue roula des yeux, encore plus exaspérée des pseudo-réponses de leur entraîneur que de la présence de Kiba à côté d’elle, qui sentait – c’est le cas de le dire – le chien mouillé.
« Très bien ! Shikamaru, Naruto, Tetsu, Shino, Kiba, Lee et Ino, vous restez au centre.
« Une seconde !, protesta Shikamaru, est-ce que les autres vont avoir une pause de 45 minutes alors que nous on va galérer pendant tout ce temps ?
« Exactement ! C’est pour avoir niaisé dans l’exercice précédent que je vous fais débuter celui-ci. »
Shikamaru poussa son plus long râle de la journée. Naruto croisa les bras, ne comprenant pas en quoi il avait « niaisé » dans l’exercice des balles.
« Tous les autres, retirez-vous à l’orée du bois pour commencer. Quand je commencerai mes attaques, vous saurez où vous ne devrez pas aller, et pourrez vous déplacer où bon vous semble, tant que vous n’entrez pas dans mon champ d’attaque.
« De quoi ‘on va savoir où on ne pourra pas aller’ ?, se demanda tout haut Kasue
« Peut-être qu’elle va utiliser une technique comme les boucliers pour éviter que nous soyons attaqués ?, proposa Hinata
« Ouais, ça doit être ça. Mais je suis bien contente de pas être dans le premier tour.
« Moi aussi !, lança Orenji derrière son équipière, parce que j’ai encore envie !
« Mais t’as la vessie trouées aujourd’hui ! », répliqua aussitôt Kasue en retenant un rire
Orenji haussa les épaules et se sauva dans le bois. Ryûko attendait que la première équipe soit prête à commencer avant de leur donner le signal de départ.
« N’empêche, poursuivit Kasue à Hinata, tu trouves pas que Ryûko a l’air plus…contente…pour le dernier exercice ? Moi je dis que c’est du trouble en perspective !
« Peut-être pas…peut-être…qu’elle est juste fatiguée, comme nous, et qu’elle est contente que l’entraînement touche à sa fin…
« Tu es trop gentille, Hinata. Et trop naïve. Non, définitivement, ça sent mauvais.
« Et toi tu es trop méfiante et pessimiste, Kasue, dit Sakura en se plaçant aux côtés des deux amies.
« Pfff ! Non ! Je me protège, c’est tout !
« T’as pas à t’inquiéter, de toute façon, continua Sakura, puisque tu vas pouvoir observer à loisir les attaques de Ryûko pendant 45 minutes, sans rien risquer.
Sakura eut alors un sourire narquois.
« À moins que tu t’inquiètes pour Tetsu…
« Oh ! Cette tête de plomb peut bien aller se faire fondre en forme de pot de chambre, j’en ai rien à faire ! J’aime pas la face de notre entraîneur, c’est tout. Elle est louche.
« Bah ! Y’a pire comme personnes louches.
« T’as raison, y’a mon sensei !
« Et le mien.
« Moi je la trouve jolie, Ryûko, dit alors Choji en arrivant près des filles
« Est-ce qu’on t’a sonné ?!, lança brusquement Kasue, offusquée qu’on put la contredire aussi facilement.
Choji haussa les épaules et se sortit une nouvelle collation. Le coup de sifflet de Ryûko se fit alors entendre. Orenji revint aussitôt en courant, tenant ses pantalons des deux mains.
Kasue le regarda désespérément, pendant que Tenten s’étirait le cou pour le regarder.
« T’aurais pu prendre le temps d’attacher tes pantalons, quand même !
« Mais je voulais pas manquer le début ! Je veux encourager Tetsu !
« Je crois que tu ferais mieux de le laisser se concentrer…
« Mais taisez-vous !, leur intima Sakura, vous allez tout rater ! »
Kasue laissa Orenji rattacher son pantalon à toute vitesse et se concentra sur l’action en cours. Ryûko avait créé six clones, qui venaient de se placer autour du groupe de genins, à distance égale. Les garçons et Ino se tenaient prêts ; ils s’étaient placés en rond, dos à dos, de façon à couvrir l’ensemble de la clairière. Kasue fut surprise de voir qu’ils semblaient avoir opté d’instinct pour la défensive d’équipe. Ils faisaient des progrès. Elle était quand même contente de voir une certaine angoisse sur le visage de son cousin. « Ça t’apprendra à faire des siestes pendant l’entraînement, môssieu le Chunin ! ». Les sept Ryûko exécutèrent alors rapidement la même série de sceaux, et un grand vent s’éleva autour du groupe de jeunes ninjas.
« Encore ? Elle connaît rien d’autre que son bouclier ?
« Ce n’est pas la même chose, fit Hinata, c’est simplement…du vent.
« Tu veux dire que s’ils lançaient un kunai au travers, il passerait ?
« Oui. Ils ne sont pas emprisonnés, simplement encerclés.
Le vent se fit progressivement plus fort et plus rapide ; Kasue dut retenir ses longs cheveux pour éviter qu’ils aillent en tout sens et lui cache la vue. Un énorme cylindre de vent encerclait alors l’équipe de genins. Eux ne bougeaient toujours pas, se tenant toujours prêt. Le vent tournait autour d’eux, mais ne les attaquait pas. Kasue vit Shikamaru froncer les sourcils. Lui aussi trouvait que c’était louche comme attaque. La tornade sembla se stabiliser, mais continuait de tourner violemment ; Ryûko et ses clones exécutèrent alors une nouvelle série de sceaux, et placèrent chacune leurs mains devant elles, afin de frôler la tornade de vent. Quelques secondes plus tard, une intense lumière bleue se concentrait dans chacune des mains des sept Ryûko, laissant entendre un sifflement croissant et distinct. Ça rappelait vaguement quelque chose à Kasue. Elle n’eut cependant pas le loisir de s’en rappeler, parce que Sakura, à côté d’elle, poussa un hurlement.
« Mais arrêtez ! Vous voulez les tuer ?! Naruto, ESQUIVE !! »
Sauf que Naruto semblait plus pétrifié que d’autre chose, et les cris de Sakura paniquèrent un peu tout le monde. Juste à ce moment, quatorze éclairs aveuglants partirent des quatorze mains tendues, zigzagants en tournoyant, comme emportés par le vent qui soufflait autour du groupe La vitesse à laquelle ils se déplaçaient étaient hallucinante et apparemment aléatoire, la lumière des attaques les aveuglait et les bruit les étourdissait. Kasue ne put s’empêcher de penser que l’intensité du bruit devait être encore pire à l’intérieur du mur de vent. Elle comprenait ce que Ryûko avait voulu dire par « vous allez savoir jusqu’où vous pouvez aller » ; il suffisait de ne pas entrer dans le tourbillon de vent. Mais elle n’allait pas maintenir une telle attaque pendant 45 minutes, non ?
« Attention ! »
Le cri de Sakura lui ramena aussitôt l’esprit sur terre. Deux, trois, quatre éclairs sortaient du vent pour foncer droit sur Shikamaru, Kiba et Lee – ils évitèrent les trois premiers, mais le quatrième percuta Kiba de plein fouet. Kasue sentit Hinata se contracter de peur à côté d’elle. Elle-même ne se sentait pas tout à fait rassurée…Kiba retomba sur le sol, au moment où trois autres éclairs sortaient du côté est, zigzagant rapidement vers Lee et Naruto, qui réussirent à les esquiver. Sauf que Kasue remarqua avec horreur que les éclairs évités, au lieu de frapper le sol ou de disparaître, étaient retournés dans le tourbillon de vent et avaient repris leur course en rond. De plus, toutes les Ryûko avaient encore leurs deux mains tendues devant elle, remplies d’une masse de chakra bleue. Il y avait donc à nouveau 14 éclairs dans la tornade. Hinata détourna la tête et se frotta les yeux.
« C’est beaucoup trop aveuglant, dit-elle pour s’excuser de ne pas regarder, même avec mon byakugan, le chakra tourne trop vite, et il y en a trop pour que je puisse regarder longtemps.
« T’excuses pas, Hinata, même avec une vue normale, ça fait mal aux yeux…
« Et Kiba qui ne se relève pas…
« Ne vous inquiétez pas pour lui, intervint alors Neji, la charge des éclairs est beaucoup plus faible que l’on pense. Kiba doit simplement être trop étourdi pour se relever.
« Je ne m’inquiète absolument pas pour lui !, s’indigna Kasue
Et les cris combinés d’Ino et de Tetsu se firent alors entendre. Kasue eut juste le temps de les voir tomber au sol entourés d’un éclair blanc. Kiba s’était relevé et paraissait effectivement indemne.
« Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
« Tetsu a fait un bouclier de métal pour bloquer les éclairs qui fonçaient vers Ino et lui, l’informa Neji calmement
« Mais…pourquoi ça n’a pas marché, s’inquiéta Orenji
Kasue était hors d’elle.
« TETSU ! Espèce d’imbécile !, hurla-t-elle, le métal est CONDUCTEUR d’électricité ! Laisse ton nuage de poudre dans tes poches, tu vas tuer tout le monde !
« Ça te sert à rien de crier, je doute qu’il t’entende. »
Ino était restée par terre, mais Tetsu était déjà debout et se tenait la tête d’une main. Neji semblait avoir raison, se dit Kasue, les éclairs devaient simplement les étourdir. Elle regarda le tourbillon de vent, illuminés du bleu et blanc des éclairs qui tournoyaient à une vitesse folle. C’était quand même beaucoup de bruit pour rien. Il y eut alors une augmentation momentanée de la lumière et du bruit, et les quatorze éclairs quittèrent en même temps leur véhicule, volant en tout sens vers les jeunes ninjas, ceux évités revenant dans le tourbillon et revenant presque aussitôt à la charge après s’être rapidement déplacés. Les attaques s’intensifiaient rapidement, laissant de moins en moins de temps aux garçons pour reprendre leur position. Shikamaru fut bientôt frappé, puis Naruto, Lee ; Ino se releva, Tetsu fut frappé à nouveau ; Naruto et Lee esquivèrent deux éclairs, qui frappèrent tous deux Shino dans le dos.
Le manège se poursuivit longtemps ; les sept ninjas au centre de la tornade d’éclairs tombaient puis se relevaient inlassablement. Tetsu ne pouvait pas utiliser son jutsu kinton, sous peine d’accentuer les dommages des attaques ; Lee et Ino pouvaient difficilement bloquer les attaques, leurs kunais n’empêchant pas l’éclair de remonter jusqu’à eux ; Shino parvenait jusqu’à un certain point à arrêter les attaques en bloquant avec ses insectes, mais la rapidité des éclairs le surprenait souvent ; Kiba s’en tirait un peu mieux, utilisant des morceaux de terre pour arrêter l’attaque, ou creusant des trous dans le sol pour que l’éclair se dissipe dans la terre. Cela lui demandait néanmoins beaucoup d’énergie. Shikamaru avait compris que – quitte à pouvoir difficilement esquiver les attaques et à ne pas pouvoir les bloquer directement, il devait arrêter l’éclair avant qu’il ne soit trop près d’eux.
Il utilisait donc des parchemins explosifs, attachés à des kunais, qu’il envoyait exploser pile contre les éclairs qui sortaient du tourbillon de vent ; ça demandait un timing précis, qu’il était peut-être le seul à pouvoir réussir à tout coup, mais c’était quand même la méthode la plus efficace du groupe. Sauf qu’il commençait à manquer de kunais et de parchemins explosifs. Naruto, en désespoir de cause, utilisait ses clones comme bouclier ; l’idée n’était pas mauvaise en soi, mais cela lui demandait beaucoup de chakra, surtout qu’il s’en servait également pour protéger les autres. Et de ne pas pouvoir lancer une attaque le rendait visiblement fou. Pour une fois, son sentiment était facilement compréhensible. Les éclairs finirent par disparaître, et la tornade de vent s’estompa. Les clones de Ryûko disparurent l’un après l’autre.
« Terminé pour vous », annonça-t-elle
Kasue fut toute heureuse de remarquer que leur entraîneur semblait particulièrement essoufflée. Elle ne pourrait pas tenir la même chose pour son groupe. Kasue se dirigea alors d’un pas plein d’assurance vers le milieu de la clairière, sous le regard ébahi de ses coéquipiers. Elle croisa Shikamaru et lui fit un grand sourire :
« Tu sais quoi ? Non seulement t’as eu la partie la plus difficile, mais en plus t’as eu les équipiers qui t’ont le moins avantagé ! Et merci pour la technique de défense que tu as imaginé, c’est très créatif, très efficace.
« T’as fini de m’écoeurer ?
« Moi, t’écoeurer ? Alors que tu es si épuisé ? Jamais ! Je voulais juste te remercier de m’avoir facilité la tâche. »
Elle fit un clin d’œil à son cousin et se retourna pour envoyer la main à Orenji.
« Tu es prêt Orenji ? J’ai un plan d’enfer pour notre groupe ! »
Shikamaru grogna et s’éloigna ; évidemment, Orenji ne pouvait jamais être à cours de parchemins explosifs. C’était vraiment trop pénible, comme exercice.
« Un instant vous autres !, lança Ryûko à Kasue et Orenji qui avaient atteint le centre de la clairière, vous entrez en scène dans 10 minutes seulement.
« Quoi ? Mais on vient déjà d’attendre 45 minutes ! »
Ryûko disparut sans répondre à Kasue. Elle commençait sérieusement à s’énerver, mais se calma en pensant que c’était sûrement parce que leur entraîneur devait se reposer un peu. Et puis ça lui laisserait le temps d’expliquer son plan à Orenji. Et aux autres, tant qu’à ça.
« Hého !, cria-t-elle à l’attention de ses camarades, on va profiter de la sieste de Ryûko pour se faire un plan, grouillez-vous ! »
Lorsque Ryûko revint à la clairière, dix minutes plus tard, elle vit Kasue, Orenji, Neji, Choji, Hinata, Sakura et Tenten en pleine discussion au centre, à mesurer les forces défensives de leur groupe. Pour un peu, elle les aurait félicité de l’initiative.
« Prêt à commencer ?
« OUI ! »
Les sept genins reprirent la même position que leurs camarades avaient adoptée, en rond et côte à côte. Selon ce qu’ils avaient vu, ils avaient pu établir que Ryûko allait encore probablement utiliser une seule attaque qu’elle allait maintenir pendant 45 minutes, comme précédemment. Tout le monde semblait d’avis que ce serait une attaque différente, mais Kasue avait préféré préparer une stratégie pour le cas où elle utiliserait la même attaque. Elle se félicita intérieurement de son initiative lorsqu’elle vit Ryûko créer six nouveaux clones, et élever une tornade de vent autour d’eux.
« Qu’est-ce que je disais !, lança-t-elle à la ronde
« Ça veut dire que je fais mes explosifs comme tu m’as dit ?, demanda Orenji
« Exactement !
« Au moins, convint Sakura, tout le monde sait quoi faire…en théorie »
Le groupe de Kasue se débrouilla effectivement beaucoup mieux que le précédent groupe. Dans les « coulisses », les autres genins sentaient profondément l’injustice dont ils avaient été victimes. Sauf Shikamaru, qui en avait fini avec cet entraînement et était allé se coucher sous un arbre, histoire de ne pas voir à quel point Kasue allait copier sa stratégie. Les autres regardaient et encourageaient – malgré tout – leurs compagnons. Ou leur criait des bêtises.
Neji, Hinata et Sakura avaient pour rôle de se placer à des endroits stratégiques, préalablement « minés » de parchemin explosifs, et pouvait, grâce à leur rapidité, esquiver au dernier moment et neutraliser l’éclair pour l’empêcher de retourner dans le tourbillon de vent ; Choji se chargeait, grâce à son jutsu d’expansion, de fournir Orenji en pierres et autres petits morceaux de sol en frappant le sol de ses énormes poings. Le jeune Yokaze pouvait faire exploser les morceaux de terre alors qu’ils étaient encore dans les airs, ou s’en servir pour fournir son groupe en « objets » explosifs.
Tenten, grâce à sa maîtrise des armes, parvenait encore plus efficacement et plus rapidement que Shikamaru à arrêter les éclairs, alors qu’ils sortaient à peine du tourbillon de vent. Kasue s’assurait de protéger les arrière de Choji et Orenji, qui travaillaient plus à fournir des matières explosives à l’équipe qu’à esquiver les éclairs. Cela n’empêcha pas que quelques-uns furent frappés à une ou deux reprises, mais leur stratégie marcha si bien que Kasue ne put s’empêcher de remarquer, avec un sourire de satisfaction, que la fréquence et la rapidité des éclairs diminuaient de plus en plus. À force de se faire exploser ses attaques, Ryûko devait utiliser plus de chakra que pour le groupe précédent, où elle pouvait « récupérer » les éclairs qui étaient simplement esquivés. Kasue s’étonna quand même qu’elle puisse maintenir son attaque durant les 45 minutes qui étaient alloués à son groupe, mais ça n’enlevait pas le sentiment de supériorité qui s’élevait doucement en elle. La colère le reprit quand même lorsque quatre éclairs foncèrent sur Choji et Orenji dans les dernières minutes, et qu’elle les prit tous de plein fouet en essayant de les protéger.
Elle venait de s’écrouler au sol quand elle entendit Ryûko annoncer la fin de l’exercice. « Pourquoi moi ?, se plaignit-elle, alors que j’avais été géniale jusqu’au bout ! Je suis sûre qu’elle a fait exprès ! ». Orenji vint l’aider à se relever ; la tête lui tournait dangereusement, et elle espéra qu’elle ne serait pas malade. Quatre éclairs d’un coup, c’était plus que n’importe qui avait pris.
« Très bien ! Tout le monde au centre ! »
Même en essayant de garder une certaine contenance, tout le monde vit à quel point Ryûko était épuisé. Les sept genins qui terminaient l’exercice paraissaient deux fois plus en forme qu’elle. Mis à part Kasue, peut-être, toujours soutenue par Orenji. L’estomac de Naruto laissa entendre un grognement bruyant. C’était l’heure de souper.
« Je ne vous retiendrai pas longtemps, rassurez-vous. Vous pourrez bientôt aller manger et vous débarbouiller. Je tiens seulement à vous rappeler que ces exercices visaient davantage à vous faire comprendre l’utilité et la nécessité d’avoir une bonne technique défensive. Vous ne savez jamais quand vous devrez retenir un ennemi, ou que vous serez pris au piège. Et c’est toujours utile de pouvoir observer les techniques des autres avant de lancer son offensive. »
La tête de Kasue se remettait lentement à sa place. Malheureusement, son étourdissement ne l’empêchait pas d’entendre la leçon que Ryûko leur servait. Une belle petite morale pour la fin ! Elle entendit plusieurs estomacs grogner. Dont celui d’Orenji. Et Ryûko qui leur parlait de l’importance de la défensive. Tout l’entraînement avait porté là-dessus ! Ils étaient pas si cons que ça, quand même ! Enfin, certains si…Elle jeta un œil à Naruto, qui était sur le bord de s’évanouir de faim…mais bon, eux, c’était leur problème. Elle aurait donné n’importe quoi pour que Ryûko quelqu’un dérange Ryûko et…lui fasse des oreilles de lapin ?! Qu’est-ce que…? Orenji retint un rire, et Kasue sut que ce n’était pas les effets de son étourdissement qui lui faisait halluciner une main qui faisait des oreilles de lapin derrière la tête de Ryûko. Et qui l’avait fait se taire. En fait, elle semblait parfaitement consciente de sa situation.
« Je crois que j’ai perdu de ma crédibilité. Kakashi, tu me déranges, là ! Va jouer ailleurs ! »
Kasue fut presque soulagée de voir que ce n’était pas Ayatsuri qui sortit de derrière Ryûko. C’était bien son genre. Elle entendit Sakura pousser un gémissement de découragement, en constatant que c’était bien son sensei qui se tenait devant eux, sans aucune gêne apparente. Ryûko lui jeta un regard mauvais et poursuivit.
« L’entraînement est terminé. Vos senseis se chargeront de vous informer de votre programme de demain. Et il y en a un qui a l’air pressé. Vous pouvez y aller. »
Kasue se sentait mieux, remercia Orenji et se redressa. Elle en avait eu assez pour aujourd’hui, et voulait juste aller prendre une douche et oublier toute cette pénible journée.
« On va manger tous ensemble ?, lui proposa Orenji
« Si tu veux….
« Ouiii ! Tetsuuuuu ! Vient, on va manger ! »
Tetsu haussa les épaules et vint les rejoindre. Kasue vit Naruto derrière lui qui leur lançait un regard envieux à la simple mention d’aller manger ; Sakura et lui devait encore rester pour savoir ce que Kakashi leur voulait. Kasue jeta un dernier coup d’œil à Ryûko, qui serrait son cadran et ramassait calmement son sac.
« Si je pouvais ne plus la voir, celle-là ! »
Le lendemain fut presque joyeux, pour Kasue. Même si elle arriva sur leur terrain d’entraînement pour trouver Orenji en pleine conversation avec une des marionnettes d’Ayatsuri, et que Tetsu boudait un peu plus loin. La routine habituelle, quoi.
« Et puis j’ai pu être très utile, à la fin ! J’ai fait tout ce que Kasue me disait, et je prenais les bouts de terre pour les faire exploser sur les éclairs et –
« Mais tu parles ENCORE de ça !, hurla Kasue en comprenant qu’Orenji racontait à Zuzu – ou Zonta – le récit de leur entraînement de la veille.
« Mais…mais…Kasue… »
Même l’air piteux d’Orenji ne réussit pas à attendrir Kasue. Déjà, de l’avoir entendu passer ses commentaires durant tout leur souper, la veille, l’avait passablement énervé, en plus s’il racontait à la vieille tout ce qui s’était passé. Tetsu semblait au moins aussi écoeurée d’elle d’entendre parler de leur entraînement. Aux cris de Kasue, Ayatsuri leva les yeux et lui fit un grand sourire.
« Tu n’as pas aimé ton entraînement d’hier, Kasue ?
« Non ! Et je ne veux plus qu’on en parle, d’accord !
« Et vous avez pas aidé notre cause, intervint Tetsu en s’approchant, en nous faisant arrivé en retard ! Tout le monde était sur notre dos en partant !
« Hé voyons ! Je ne suis pas si méchante que ça ! Je savais bien que Ryûko ne vous punirait pas de votre retard. »
Tetsu, Orenji et Kasue se jetèrent des regards intrigués. Qu’est-ce qu’elle disait encore, la vieille ?
« Oui oui, poursuivit Ayatsuri, Ryûko sait très bien que j’aime faire des….petites surprises…comme ce que j’ai fait hier. Après tout, elle a été mon élève avant vous. Et comme elle savait que vous trois étiez sous ma tutelle, j’imagine qu’elle s’est dit que ce n’était pas de votre faute, si vous étiez en retard. »
Kasue sentit un sentiment d’écoeurement monter en elle. Le moins de truc elle avait en commun avec Ryûko, le mieux s’était. Malheureusement, la vieille poursuivit.
« D’ailleurs, comme vous avez déjà fait sa connaissance, j’en profite pour vous annoncer que Ryûko sera…disons….ma remplaçante officielle si jamais je suis indisposée.
« QUE-OI ! C’EST PAS VRAI ! »
Tetsu et Orenji durent retenir leur coéquipière pour éviter qu’elle saute au cou de leur sensei.
« Vous avez pas le droit !, hurla-t-elle, c’est vous notre sensei ! C’est pas cette…cette…je REFUSE totalement ! »
Ayatsuri sourit de plus belle et mit sa marionnette de tigre sous le nez de Kasue, profitant de ce que Tetsu et Orenji la retenait toujours.
« Zonta dit : pauvre petite Kasue qui n’a pas son mot à dire ! Quel dommage que la décision ne dépende pas d’elle !
« Arrêtez de vous moquer de moi !
« De toute façon, enchaîna Tetsu sans lâcher Kasue, vous êtes jamais « indisposée », Tsurini-sensei. Vous faites juste disparaître dans la nature !
« Bah ! Bah ! C’est mes rumatismes tout ça. Et puis vous êtes chanceux, Ryûko n’en a pas, de rumatismes. Alors vous êtes sûr qu’elle pourra toujours me remplacer ! »
La rage de Kasue connut un nouvel essor, même si elle renonça à attaquer la vieille.
« Vous êtes vraiment la pire des senseis !, lança-t-elle avec amertume.
« Je me débrouille pas si mal, quand même ! Bon, assez bavassé…
…Zonta dit : Au travail, les jeunes ! Montrez-moi toute votre belle énergie ! »