L'Empire du Feu...


Fanfiction Naruto écrite par Juubi-sama (Recueil de Juubi-sama)
Publiée le 27/10/2010 sur The Way Of Naruto



Et voici le petit dixième de la famille de "L'empire du Feu".

J'espère que vous apprécierez, et que je n'ai pas fais de trop nombreuses fautes. (si j'avais "Microsoft Word" et pas "Wordpad" j'aurais un correcteur inclût, mais bon je fais avec...)

L'intrigue ne se noue qu'un tout petit peu... Et ce n'est pas la principale... Sinon, comme promis, j'introduis le trio "Ino-Shika-Cho" dans ce chapitre.

Bonne lecture.



Chapitre 10: Les ruelles de Konoha



Chapitre 10: Les ruelles de Konoha.

Le lendemain matin, Konoha, capitale de l'Empire du Feu et cité des Feuilles. Le jour venait de se lever depuis un très long moment, l'astre solaire dardant de ses rayons la cité tout entière, dont les toits en tuiles ne brillaient que d'un plus grand éclat.

Comme chaque jour depuis le début de l'été, le temps était très clément, en fait beaucoup trop, car le vent ne soufflait guère et dans les rues c'était une véritable fournaise, dont les seules protections qu'avaient pu trouver les citadins étaient leurs maisons, voire pour de nombreux hommes et femmes aux mœurs légers dans des tavernes, bien que les femmes en question ne fussent guère visibles dans la plupart des grands établissements de la ville...

Évidemment, cela ne voulait pas dire qu'il n'y en avait pas de plus modestes... Car, malgré toute sa flamboyance, toutes ses lumières et toutes ses apparences de luxe, Konoha n'en restait pas moins une ville. Et, comme chacun le sait, il existe toujours des quartiers mal famés ou mal fréquentés dans les villes, le genre de quartier que les nobles ignorent royalement alors que le bas peuple ne s'en approche guère et laisse ces bouges sordides aux soins des malfrats et racailles en tous genres... Mais c'est ainsi que se passaient les choses en temps "normal", car maintenant avec un afflux croissant de réfugiés et de voyageurs, les premiers cherchant des logements pour se remettre de la perte de presque tous leurs biens et les seconds voulant assister au très célèbre "Tournoi du Feu", et à ces deux groupes il fallait rajouter les aventuriers sans terre et sans logis, ainsi que le reste des badauds en tous genres qui pensaient, dans leur stupidité, qu'ils auraient ne serait-ce qu'une chance de s'inscrire dans le très prestigieux tournoi. Donc, avec cet afflux d'hommes et de femmes en tous genres et de tous âges, les quartiers "moyens" avaient du mal à accueillir autant de monde, alors il fallait que ces pauvres hères se contentent des quartiers pauvres du Sud de la ville.

C'est justement dans une des tavernes miteuses, située à l'extrême Sud de la capitale dans le quartier le plus mal famé de toute la ville, juste à côté du grand canal qui la traversait de part en part, qu'une troupe nombreuse venait de faire halte.

La troupe en question n'était composée que de sept hommes, portant des vêtements de coton assez grossiers ainsi que des armes, choses normalement interdites dans l'enceinte de la ville mais que les milices toléraient, ou plutôt "ignoraient", dans le Quartier Sud... Pour ce qui était des armes des sept membres du groupe, elles n'étaient guère élaborées ou raffinées, c'était simplement des lames rustiques ou des massues...

Parmi les sept hommes il y en avait un qui semblait être le chef du groupe, un grand gaillard aux cheveux brun clair accompagnés d'yeux verts et d'un visage aux traits taillés... Cet homme fut le premier à passer la porte et à pénétrer à l'intérieur de la taverne, et il eut un infime mouvement de recul lorsqu'il se heurta à l'atmosphère lourde et pesante qui régnait dans la grande salle qui lui faisait face, où chaque espace était occupé...

La salle était de forme rectangulaire dans un bâtiment en bois miteux, mais l'intérieur semblait vivable... À l'intérieur justement, il y avait plus d'une douzaine de grandes tables autour desquels plusieurs hommes étaient assis (sur leurs genoux, cela va de soi, les Japonais n'utilisent quasiment pas de chaises), buvant pour certains leur saké à même la bouteille, tâchant les tables ou leurs vêtements.

Ces hommes-là devaient être des voyageurs venant des autres empires pour assister au tournoi, vu leur diversité : des hommes à la peau basanée venant de l'Empire de la Foudre ou de l'Empire de la Terre, d'autres hommes portant les "turbans" caractéristiques du désert de l'Empire du Vent, ceux de la Foudre arborant des couleurs comme le blanc et le noir, caractéristiques de leur pays, ceux de la terre se contentant de tenues aux teintes brunes plus sobres, et enfin il y avait la foule d'hommes venant de l'Union des États mineurs, composée de Taki no kuni, Kusa no kuni et Ame no kuni.

Les hommes assis aux tables n'étaient pas seuls, car autour de certaines tables se tenaient des femmes, vêtues assez légèrement de kimonos aux couleurs diverses allant du rouge au brun, mais ces kimonos étaient tous assez "entrebâillés"...

L'un des hommes de la troupe du jeune brun et qui se trouvait juste derrière lui murmura à son oreille, après s'être penché car il était plus grand que son supérieur :

- La récolte promet d'être bonne, n'est-ce pas capitaine Nobushin ?

- En effet, Seijo, répondit le brun... Tous ces soulards devraient se laisser tenter facilement...

Il jeta un regard vers une "courtisane" portant un kimono violet, se tenant près du comptoir, avant d'ajouter :

- Et en plus, on trouvera facilement de quoi se distraire, ajouta-t-il avec un sourire de satisfaction...

La troupe au complet entra alors à l'intérieur du bâtiment, le dénommé Nobushin se dirigeant vers le comptoir alors que ses hommes s'éparpillaient dans toute la pièce pour converser avec les nombreux hommes présents en leur resservant de l'alcool...

Une fois que chacun des hommes fut en place, Nobushin put enfin se consacrer pleinement à "l'occupation" du comptoir, et surtout à une des jeunes filles qu'il avait remarquées près de ce même comptoir.

Elle portait un kimono de coton violet pâle, assez entrebâillé, avait de longs cheveux blonds coiffés en une longue queue de cheval dans son dos ainsi qu'une longue mèche qui lui cachait l'œil droit, deux yeux bleu pâle, qu'accompagnait un visage ravissant qui aurait fait fondre le cœur de n'importe quel homme, ou l'aurait au moins rempli de désir (pas forcément quelque chose de noble, si vous voyez ce que je veux dire...)...

"Je sens que cette mission va vraiment me plaire", pensa intérieurement Nobushin en faisant un petit sourire en direction de la blonde.

Nobushin s'accouda au comptoir alors que la blonde en question répondait à son sourire par un autre sourire, alors que le propriétaire posait une petite bouteille de saké et une petite coupe en terre cuite et versait le contenu de la bouteille dans la coupe, contenu que le brun avala d'une traite avant de reposer bruyamment la coupe sur le comptoir et de s'adresser au propriétaire, un petit homme chauve et glabre assez maigre :

- Vous sauriez où est-ce que je pourrais trouver des hommes forts et sachant, de préférence, manier une arme ? Dit-il d'un air détaché alors que le petit chauve lui resservait une coupe.

- Vous cherchez des mercenaires, monseigneur ? Vous semblez pourtant capable de vous défendre seul, ajouta le tenancier en pointant du regard le katana que portait Nobushin à sa ceinture.

- Je ne doute pas de mes capacités à me défendre seul, poursuivit le brun en buvant de nouveau le contenu de sa coupe, mais je travaille pour quelqu'un... Et ce quelqu'un veut beaucoup d'hommes pour le protéger, et pas que des hommes, si vous voyez ce que je veux dire...

- Votre employeur vous envoie donc trouver de la chair fraîche dans notre humble quartier ? Si c'est pour un "amusement" quelconque dont certains de nos chers membres de clans raffolent, je vous demanderai de quitter immédiatement mon établissement et de ne pas revenir...

- Vraiment ? Ajouta le brun avec un sourire assez inquiétant. Vous comptez demander aux chiffes molles qui servent de "gardes" dans votre ramassis de taudis d'affronter sept hommes qui, eux, savent parfaitement utiliser leurs armes ? Sans compter que ces imbéciles n'arriveraient pas à temps pour nous empêcher de mettre votre trou à rats à feu et à sang...

Un long silence s'ensuivit, la blonde en kimono violet parlait pendant ce temps avec un autre "client" mais semblait étrangement proche de la place de Nobushin. Lorsque le tavernier rompit enfin le silence, sa voix semblait enrouée :

- Bon... Donc, vous cherchez à recruter, monseigneur ? Vous ne voudriez pas quelques informations, tant que vous êtes là ? Vous ne savez pas le nombre d'informations qu'on peut apprendre grâce à nos... employées...

- Les informations ne m'intéressent pas du tout, répondit le brun en avalant une gorgée de saké à même la bouteille qu'il avait prise alors que le tavernier réfléchissait à sa réponse. Ce dont j'ai besoin, c'est d'hommes, et je cherche justement les tavernes et autres bouges où je pourrais trouver des mercenaires à bas prix...

- Eh bien, poursuivit le chauve en reprenant un peu d'assurance, je pourrais vous donner les bonnes adresses... Moyennant une légère compensation, bien entendu, mais vous seriez assuré de trouver des combattants sans état d'âme, ou du moins assez stupides pour ne pas s'en poser...

Le brun posa une petite bourse en tissu sur le comptoir, le tavernier tendit sa main pour s'en emparer mais Nobushin l'arrêta en plantant un couteau à deux doigts des siens (de doigts, ceux du taverniers, évidemment) et répondit, en prenant la bourse dont il défit les cordons :

- Vous pensiez que j'allais tout vous donner ? Je me suis muni de ce qu'il faut pour la tâche pour laquelle je suis payé, je n'ai ni pris plus ni pris moins... Je sais bien qu'ici chaque information a son prix, alors à vous de le fixer... Sans dépasser les limites, évidemment...

Légèrement tremblant après avoir risqué de perdre l'un de ses doigts, le chauve observa la bourse avant d'avancer, de façon hasardeuse :

- Trois pièces d'or ?

- Vous dépassez la limite, dit le mercenaire avec un regard qui n'avait rien de menaçant mais également avec un ton qui avait tout d'une menace.

- Deux pièces d'or ?

- C'est trop...

- Une pièce d'or ?

- Je ne crois pas...

- Nonante pièces d'argent ?

- Ce serait mauvais pour votre santé...

- Quatre-vingts pièces d'argent ?

- Vous vous rapprochez, mais c'est encore trop...

- Septante ?

- Vous dépassez encore la limite...

- Soixante ?

- Vous savez, ces derniers temps la vie ne vaut pas grand-chose...

- Cinquante ?

- Vous dépassez toujours, mais vous vous rapprochez de la limite...

- Quarante ?

- Un peu plus bas...

- Trente ?

- Descendez encore de cinq...

- Euh... Vingt-cinq ? Se résigna le petit homme chauve...

- J'étais sûr que nous trouverions un arrangement, répondit le mercenaire en plaçant les vingt-cinq pièces sur le comptoir et en affichant un grand sourire...

Se sentant sans doute arnaqué, mais heureux de ne pas risquer sa vie et son établissement (par établissement on ne compte évidemment pas le "personnel" autre que ce petit chauve), le tenancier s'empressa de prendre les vingt-cinq morceaux de métal avant de les fourrer dans un tiroir en-dessous de son comptoir.

- Vous désirez une liste d'adresse ? Ou je me contente de vous le dire oralement ?

- Quelle est la différence ?

- Normalement pour une liste j'aurais demandé un supplément, mais je crois que ce ne sera pas du tout nécessaire... Alors ?

- La liste suffira, répondit le brun en prenant une autre lampée du saké sur le comptoir.

- Ce sera tout, monseigneur ? Reprit le tavernier en affichant un sourire forcé.

- Je pense que oui, termina Nobushin en achevant d'un coup sa bouteille, il s'essuya du dos de sa manche quelques gouttes qui étaient encore sur sa bouche avant de s'éloigner.

Tout en s'éloignant, il se retourna vers le comptoir et ajouta, avec un autre grand sourire :

- C'est un plaisir de faire affaire avec vous.

Il retourna au milieu des clients et de leurs tables, cherchant distraitement du regard la jeune blonde qu'il avait aperçue au comptoir. Il la retrouva en train de discuter, ou plutôt de supporter, avec un de ses propres hommes. Elle n'avait pas l'air intéressée, et il suffit d'un regard de Nobushin pour que le mercenaire abandonne et aille se trouver une autre prostituée. Son supérieur, quant à lui, s'adressa directement à la blonde :

- Salut ma belle, c'est quoi ton nom ?

- Eïmi, répondit la jeune fille en le regardant.

- Eïmi... C'est pas mal du tout comme prénom... Dis-moi, si c'est l'argent qui t'intéresse, j'en ai bien plus que l'imbécile avec qui tu parlais...

- Je sais, je vous ai vu payer le patron... Vous semblez avoir de gros moyens...

- Il n'y a pas que mes moyens qui sont gros, beauté... Une petite escapade dans la ruelle derrière la taverne, ça te tenterait ?

- Euh... Je ne sais pas si le patron accepterait, répondit la blonde en jetant un coup d'œil vers le tavernier qui se contentait de faire ses comptes derrière son comptoir, et en plus il fait chaud dehors... Même mon kimono serait trop encombrant...

- T'aurais pas à le garder longtemps, poursuivit Nobushin en mettant un bras autour des épaules de la jeune blonde, et je te donnerai même un supplément...

- Vu sous cet angle, répondit la jeune blonde en regardant une dernière fois son patron, je pense que je peux très bien accepter, ajouta-t-elle avec un sourire.

Quelques instant plus tard, ils sortirent dans ladite ruelle, qui était complètement vide. Le brun était derrière la blonde, vu qu'elle semblait mieux connaître l'endroit, elle l'amena dans un coin sombre et isolé. Elle fit quelques pas, regarda autour d'elle pour vérifier que personne ne les voyait, et laissa tomber son kimono, se retrouvant... habillée d'une sorte de tenue de combat violet et noir.

Le mercenaire qui l'accompagnait, et qui avait commencé par poser son katana, s'arrêta immédiatement pour observer sa "partenaire", et déglutit. La tenue qu'elle portait était très moulante mais ne l'attirait pas, ça l'effrayait plutôt... Parce qu'elle portait un bandeau autour du ventre, un bandeau qui lui servait vraisemblablement de ceinture, et lorsqu'elle se retourna vers lui il put voir que le bandeau bleu sombre était agrémenté d'une pièce de métal qui était frappée d'un symbole de feuille...

- Alors, le porc, tu sembles surpris d'un coup... C'est mon attirail qui te fait peur ? Demanda la blonde, qui n'avait plus du tout l'air un peu naïf qu'elle arborait quelques instants auparavant.

- T'es un agent impérial ? Demanda, stupidement, le brun.

- Exactement, répondit la blonde avec un petit sourire. Et je te déconseille de prendre ton arme, je n'en ai pas l'air mais je suis redoutable...

Elle fut interrompue par le mercenaire, qui saisit son katana, le dégaina et se jeta sur elle. Elle ne bougea pas d'un millimètre, mais d'étranges fils jaillirent soudainement des murs sombres autour d'eux et ligotèrent prestement Nobushin. Alors qu'il lâchait son arme et tentait de se débattre, ne faisant que resserrer l'étreinte de ces liens dont il ne reconnaissait pas la matière, deux personnages apparurent aux côtés de la blonde. Le premier portait sur son biceps gauche le même bandeau que la blonde, il portait une tenue sombre avec des manches amples, tout était sombre chez lui, ce devait être un assassin, il avait les cheveux noirs coiffés en une queue de cheval relevée, queue de cheval qui évoquait bizarrement un ananas. Le second, plus grand que le premier, portait une armure de Bushi grise, enfin c'était plutôt des plaques d'armure, par dessus une tenue rouge. Il portait un bandeau rouge avec le même symbole que les deux autres, il y avait une sorte de môn rouge sur le plastron, de longs cheveux brun clair qui formaient une longue chevelure qui descendait jusqu'à ses omoplates, il portait en plus des signes bizarres sur ses joues et était plus gros que les deux autres.

- Je disais, reprit la blonde, je n'en ai pas l'air mais je suis redoutable... Quand je suis avec mes camarades ici présents...

- Et c'est un fantasme, ou quelque chose du genre ? Répliqua le mercenaire. Tu te fais passer pour une putain, tu attires un bel homme comme moi, et tu demandes à tes copains de l'immobiliser ? C'est pour le faire à quatre ? Alors tu choisis mal tes fréquentations, ou tu as des goûts douteux, c'est l'un ou l'autre pour baiser avec un type aussi gr...

Un lien noir entoura sa bouche juste avant qu'il termine sa phrase, le brun à la queue d'ananas et la blonde en violet semblèrent tous les deux soulagés alors que leur camarade Bushi avait légèrement tiqué lorsqu'il avait entendu le mercenaire prononcer "gr"... Après avoir poussé un soupir de soulagement, un peu comme si elle avait évité l'apocalypse ou une explosion, la blonde reprit sur son ton assuré :

- Pour t'éviter de fantasmer, si tu es aussi dépravé que je le pense, je vais te dire la vérité, et tu pourras remercier mon ami Shikamaru de t'empêcher de dire d'autres imbécilités qui auraient pu te coûter très cher. Comme tu t'en doutes, nous sommes tous les trois des agents impériaux, au service de l'empire et du Hokoutei, et tu as des informations dont nous avons besoin...

Les liens glissèrent un peu et libérèrent la bouche de Nobushin, qui répondit alors, en les narguant :

- Tu peux toujours courir blondinette, je ne dirai rien du tout. Je suis peut-être pas un mercenaire endurci, mais je sais tenir ma langue, et tes infos tu peux te les mettre où je pense...

- Tu pensais que nous allions te torturer ? Si c'était le cas, je me serais contentée de te ramener avec moi dans un endroit désert et éloigné de la taverne miteuse où on s'est rencontré... Et, connaissant l'homme auquel je t'aurais confié, tu aurais bien moins apprécié... Je vais donc te révéler comment je vais te soutirer les informations dont nous avons besoin, mais avant tout une petite question : connais-tu le clan Yamanaka ?

- Bien sûr... Ce sont des Mahoutsukais télépathes grâce à leurs pouvoirs héréditaires qui... Attends un peu, blondasse, tu veux dire que tu es une Yamanaka ?

- T'as tout compris. Je vais me faire un plaisir de te retourner la cervelle, vu la façon dont tu m'as parlé, alors prépare-toi à souffrir...

Elle fit un signe avec ses mains dans la direction de Nobushin, formant une sorte de triangle, elle prononça quelque chose avant de tomber inconsciente, rattrapée in extremis par son deuxième camarade, celui qui était en rouge. Plusieurs minutes s'écoulèrent, le mercenaire qui était toujours entravé sembla pris de convulsions avant de se calmer... À la cinquième minute de cet étrange rituel, il fut pris de nouvelles convulsions, beaucoup plus fortes, il se tordit de douleur et ses yeux se révulsèrent au point que seul le blanc apparaissait. Ce fut à ce moment qu'Ino reprit conscience d'un coup, toujours soutenue par son camarade, elle semblait désorientée alors que sa "victime" semblait morte, ou presque : un filet de bave lui coulait depuis le coin de ses lèvres et ses yeux étaient toujours révulsés alors qu'il fixait le trio, mais c'était comme s'il était inconscient.

L'assassin brun, qui gardait les mains jointes en une sorte de signe incantatoire depuis le début, relâcha immédiatement son emprise. Les liens sombres disparurent, et Nobushin tomba à terre, vu de près ou de loin il faisait penser à une sorte d'énorme pantin désarticulé. Shikamaru se tourna vers ses deux compagnons et aida l'homme en rouge à soutenir Ino, alors que celle-ci reprenait une respiration normale, pour se calmer.

- Ça va? Demanda le Bushi à la blonde. Qu'est-ce que tu as vu dans son esprit pour que ça te mette dans un tel état ?

- Et surtout, reprit le brun avec la queue de cheval en forme d'ananas, pourquoi est-ce que toi tu l'as mis dans cet état ?

- Je... n'en sais rien, répondit la blonde après avoir repris son souffle. Je fouillais tranquillement son esprit lorsque j'ai senti que quelque chose se brisait, et que tout s'effaçait...

- S'effaçait ? Reprit le brun. Tu veux dire quoi ? Qu'il est mort ?

- Non... Toute sa mémoire récente, comme par exemple sa rencontre avec moi et les derniers jours, s'est effacée...

- Quelqu'un a dû apposer un sceau dans son esprit, répondit le Bushi brun, et ton intrusion aura déclenché le système de défense que représentait ce sceau...

L'Ansatsusha s'approcha pour tâter le cou du mercenaire, ses gants étaient très fins et il sentit parfaitement l'activité des veines de Nobushin, ce qui prouvait que ce dernier était encore en vie.

"Ino avait parlé d'une liste, pensa-t-il en observant le visage figé du mercenaire, il vaudrait mieux que j'en prenne note..."

Après avoir fouillé les vêtements de Nobushin, il découvrit enfin la liste en question, il lui suffit d'une seule lecture pour la mémoriser avant de la remettre à sa place. Il se tourna vers ses deux compagnons, dont le Bushi qui aidait toujours la blonde à se tenir debout tant elle paraissait désorientée.

- Je pense qu'on devrait partir, dit-il... Ino, tu dois te reposer, nous avons eu en partie ce que nous cherchions, et personnellement même si je sais qu'on peut les écraser, j'aimerais qu'on ne soit pas obligé de massacrer les compagnons de ce type...

- Tu vas pas me dire que tu es déjà fatigué, Shikamaru ? Reprit la blonde aux yeux bleus, visiblement en colère. Tu l'as tenu seulement cinq minutes ! Et c'est moi qui ai dû supporter ce bouge rempli de pervers lubriques pour attirer cet autre pervers ici !

- Je sais, Ino, je sais... Mais je n'ai pas envie que les employeurs de cet homme se doutent de quelque chose si on doit affronter ses compagnons...

- Je suis d'accord avec Shikamaru, répondit le Bushi brun, en plus avec toute cette attente j'ai faim...

Alors que le petit groupe s'éloignait, rapidement, la blonde murmura quelque chose que les deux autres n'entendirent pas :

- Entre un génie fainéant et un combattant toujours en train de bouffer, j'ai l'impression d'être la seule à bosser dans cette équipe...

À l'intérieur de la taverne, les mercenaires semblaient avoir du succès et avaient convaincu plusieurs hommes de les retrouver dans un lieu de rendez-vous secret, pour leur trouver un emploi bien rémunéré... C'est du moins ce qu'ils disaient aux pauvres idiots qui étaient non seulement convaincus mais aussi à moitié soûl... Seijo, le "géant" de la troupe, venait de terminer sa deuxième bouteille lorsqu'il remarqua enfin que son capitaine était absent depuis un long moment, un moment un peu trop long pour qu'il soit rassuré. Il se dirigea vers le comptoir, où le petit tavernier cessa immédiatement ses comptes une fois qu'il eut aperçu que le géant le fixait.

- Oui, monseigneur ? Demanda le tavernier, légèrement tremblant.

- Mon chef est passé vous voir avant de partir avec l'une de vos filles... Je veux savoir où ils sont, immédiatement...

- Euh... Si vous me décriviez cette "fille", je me ferais un plaisir de vous aider...

- Une grande blonde aux yeux bleus, elle portait une tenue violette et elle avait une paire de...

- Une blonde en violet ? L'interrompit le tenancier. Je suis au regret de vous informer que je n'emploie pas de blondes en violet... C'est une couleur trop luxueuse pour la teinture...

- Pardon ? Mais elle était assise au comptoir, répondit Seijo en désignant la place qu'occupait la blonde peu auparavant, et elle discutait avec l'un de vos clients...

- Je vous assure que nous n'avons jamais employé de blondes... Vous sauriez son nom ? Je pourrais vérifier dans mes dossiers...

- Je crois que c'était Eïmi... Ou quelque chose comme ça, répondit le géant après avoir fait un intense effort de réflexion... Je les ai entendus discuter avant qu'ils ne disparaissent, tous les deux...

- Eïmi ? Laissez-moi voir un peu...

Le petit chauve se colla dans le petit tas de feuilles qu'il avait sorties de sous son comptoir, jusqu'à ce qu'il en sorte, peu rassuré :

- Excusez-moi, monseigneur, mais je n'ai aucune Eïmi ici... Vous êtes sûr que c'est le bon prénom ?

- Oui... Vous ne vous êtes pas trompé ?

- Je ne pense pas...

- Alors il faut que je vous laisse...

Seijo quitta le comptoir, il lui suffit d'un geste pour que les cinq autres hommes qui composaient la troupe le rejoignent. Ils sortirent immédiatement dans la ruelle, et après une rapide fouille des alentours, ils découvrirent ce qu'ils n'osaient imaginer : leur chef gisant au sol, comme mort, mais toujours vivant. Alors que les cinq mercenaires entouraient Nobushin, Seijo se mit à genoux à côté de lui, plaquant une main sur sa poitrine pour vérifier si le cœur battait encore, ce qui était le cas.

- Le chef va mal, les gars, annonça le géant aux cheveux noirs (j'aurais dû dire ça avant), et je pense qu'il vaudrait mieux le ramener...

- Vous voulez qu'on le porte ? Demandèrent les autres hommes.

- Non, fit Seijo, je m'en occupe... Retournez au point de rendez-vous et attendez-moi là-bas...

Alors que les cinq autres s'en allaient, Nobushin sembla enfin reprendre conscience... Il eut un soubresaut, puis ses yeux se remirent en place et il commença enfin a émettre des sons intelligibles, alors qu'avant il se contentait d'un gargouillement étrange.

- Salope... Une salope blonde... J'ai... mal... Mon crâne me fait souffrir...

- Capitaine, vous allez bien ? Demanda Seijo.

- Je... ne sais pas... Seijo, c'est... toi, mon vieux ?

- Oui capitaine, répondit l'intéressé.

- J'ai... quelque chose en poche... Je crois que c'est important... Raah... Mon crâne va exploser !

L'autre mercenaire s'empressa de fouiller la poche en question, et s'empara bien vite de la liste remise par le tenancier. Il la mit dans sa propre poche avant de caresser doucement le crâne de son camarade.

- Ne t'inquiète pas, chef... Tu n'auras plus mal très longtemps...

Il s'empara doucement du katana encore au sol de Nobushin, alors que celui-ci répondit, incrédule :

- Plus longtemps ? C'est quoi cette embrouille ? Je sais que je vais encore avoir mal, et...

Il aperçut alors sa lame, entre les mains du colosse aux cheveux noirs :

- Seijo... Pourquoi tu prends mon arme ?

- Vous vous souvenez de la vie qu'on menait avant, en écumant les campagnes ? Demanda doucement le colosse en question.

- Oui... Vaguement... Mais pourquoi ?

- Lorsqu'on était brigands, dans la bande qui nous servait de famille, on avait une règle : celui qui tue le chef devient le chef...

- Ouais... Je me souviens, et... (Il paniqua soudainement en essayant de se relever, alors qu'il est encore trop faible) Attends, non ! Ne fais pas ça, mon pote ! On est comme des frères ! Tu vas quand même pas...

Il n'eut pas le temps de finir que le géant lui coupa la gorge avec son propre katana, et alors qu'il était encore conscient il entendit son "camarade" qui lui répondit :

- C'est comme ça, chef... Quoi qu'il arrive, les choses ne changent pas... Chassez le naturel, et il revient au galop...

Il repartit alors, le katana accroché à sa ceinture, laissant derrière lui son ex-camarade qui se vidait lentement de son sang et qui étouffait déjà...



Beaucoup plus au Nord, dans l'une des nombreuses forteresses des "barbares" de la péninsule septentrionale, une grande assemblée réunissait en ce moment-même les chefs des principaux clans barbares, les seigneurs de la guerre. Ils étaient six à se partager le territoire, chacun habitant sa forteresse et guerroyant contre ses voisins pour tenter de leur voler leurs terres et leurs sujets, et il en était ainsi depuis des siècles, même avant que les clans du Sud, de l'Est et de l'Ouest ne forment les cinq grands empires...

L'assemblée se déroulait dans la citadelle du seigneur Yoshiro, ou pour être plus exact du "défunt" seigneur Yoshiro, mort avec une bonne partie de son armée lors d'une bataille contre les troupes de Hi no Tensei de la province de Ta. Un grand homme au visage balafré, portant des cheveux bruns et des yeux noirs, se tenait justement sur le rempart principal de la citadelle en question.

Le bâtiment en question était composé d'un simple rempart, agrémenté à chaque coin d'une grande tour, ensuite venait le corps principal de la citadelle... Et justement, devant le rempart et le promontoire rocheux surplombant et dominant les forêts menant à l'Empire du Feu, il y avait un grand étalage de tentes et d'autres ateliers en tous genres...

Les "Familles" des barbares du septentrion de la péninsule avaient répondu à l'appel de cet homme balafré aux cheveux bruns, le nouveau seigneur Okko, elles étaient venues du Nord, accompagnées des "Tribus" nomades leur servant de vassaux, toujours en déplacement et qui fixaient déjà leurs tentes.

Okko observait ainsi les innombrables tentes qui s'étalaient devant lui, les hommes qui les utilisaient devaient facilement être six mille en ce qui concernait les escortes personnelles des Familles des seigneurs du Nord, alors que les Tribus n'envoyaient chacune qu'une centaine d'hommes, ce qui donnait facilement trois mille hommes en plus de leurs chevaux et des serviteurs aussi bien des seigneurs du Nord que des Tribus nomades...

"S'ils refusent la proposition, je serai fichu et ils feront cuire leur souper au-dessus des cendres de notre forteresse..." Pensa Okko.

En effet, malgré le nombre conséquent des troupes dont il disposait, il savait qu'après la bataille contre la province de Ta et son redoutable général, son armée n'était plus à même de défendre la forteresse...

Lassé du spectacle qui s'étalait devant lui, avec cet imposant campement rempli de guerriers en armes, Okko préféra quitter le rempart, descendant l'escalier qui menait de la cour principale au chemin de ronde et se dirigeant vers le corps de la forteresse. Il portait l'armure de son défunt maître, composée comme celles de tous les "barbares" d'un manteau de fourrure et de tissu grossier agrémenté de plusieurs plaques de métal forgées au niveau de la poitrine, des genoux, des mollets, des avant-bras et des épaules, sans compter une cotte de mailles et un casque. Aux côtés du "nouveau" seigneur de guerre pendait son épée, une lame courbe beaucoup moins fine et plus équilibrée qu'un des katanas des "impériaux".

D'ailleurs, ce qui l'inquiétait et qui était une source de tension permanente au sein de la réunion, c'était justement qu'une troupe d'impériaux était présente. Ils étaient seize en tout, quatorze Bushi aux armures noires portant des masques terrifiants ainsi qu'un autre homme, un simple fonctionnaire envoyé par le Daimyo de la province de Ta et un étrange personnage, un homme vraisemblablement, qui était constamment masqué depuis son arrivée, drapé dans une cape noire.

Okko fut bientôt arrivé dans la salle où se tenait la "réunion" des chefs des grandes Familles du Nord, chacun des cinq autres seigneurs se tenait dans l'ancienne salle du trône de Yoshiro. Les cinq hommes et femmes (il n'y en avait qu'une parmi les cinq) avaient pris place à une grande table rectangulaire en bois massif, chacun des cinq patriarches et la matriarche étant assis sur un grand fauteuil et était encadré par deux de ses plus proches soldats, des gardes du corps en somme.

Le seigneur de la forteresse, lorsqu'il entra dans la salle, n'était pas accompagné, mais vu que la réunion avait lieu chez lui il se savait plus ou moins en sécurité grâce à ses hommes qui surveillaient la salle toute entière, mais il ne se sentait pas rassuré pour autant.

Les souverains barbares s'étaient disposés ainsi : deux d'entre eux, avec leurs gardes, se tenaient à droite de la table, deux autres se tenaient à gauche, la seule matriarche se tenait au bout de la table qui pointait en direction de la porte que venait de franchir Okko, l'autre bout de la table était occupé par les deux représentants de la province de Ta et par leurs gardes. La tension était à son paroxysme lorsque Okko prit place à côté de la matriarche, il connaissait très bien les cinq seigneurs qui se tenaient là pour les avoir rencontrés assez souvent, principalement lors de batailles et de campagnes militaires mais aussi lors de houleuses négociations de "paix", et tout comme eux il avait du mal à supporter la présence de "sabre-manchot" (parce que les membres des empires n'utilisent pas de boucliers, contrairement aux nordiques, ce qui pour eux est égal au fait d'être "manchot") au sein d'une place forte qui lui appartenait désormais.

La salle était assez rustique, une simple pièce de forme rectangulaire, éclairée à chacun de ses coins par des flambeaux en pleine nuit alors que là il n'y avait que la lumière du jour pour éclairer l'ensemble de la pièce grâce à plusieurs meurtrières. Les huit personnes attablées semblaient, en ce qui concernait les "barbares" au moins, assez tendues, chacun arborant une armure ouvragée et serrant machinalement le manche de son arme, alors que les deux représentants de Ta semblaient parfaitement détendus.

Le fonctionnaire, le plus petit des deux, était un homme au teint pâle et à la courte chevelure grise coiffée en un simple chignon, son visage paraissait assez maigre et sec, comme le reste de son corps. Son compagnon, en revanche, semblait beaucoup plus musclé, quant à ses yeux ou son visage, ils étaient tous les deux dissimulés derrière un masque "nô" alors qu'une longue cape dissimulait le reste de son corps. Finalement, une fois qu'Okko eut pris sa place, le fonctionnaire prit enfin la parole, d'une voix claire et assurée, avec un ton qui rappelait clairement que ce petit être était un flatteur et un lèche-bottes de la pire espèce :

- Eh bien, maintenant que nous sommes tous réunis ici nous allons pouvoir commencer les négociations. Je me permettrai, estimés seigneurs, de vous demander vos noms, si ce n'est trop.

Les deux seigneurs qui se tenaient sur le côté droit se présentèrent les premiers : l'un d'entre eux s'appelait Kyuru, un petit homme musclé aux yeux noirs, chauve sur le sommet de son crâne mais arborant à l'arrière une longue queue de cheval brune, il ne semblait pas particulièrement hostile lorsqu'il répondit à l'impérial mais il serrait machinalement le manche de son court sabre de guerre. Le second se nommait Kohyro, il était plus grand que Kyuru, avait des cheveux gris et plats qui lui recouvraient le crâne, ses yeux étaient bruns, et son visage était recouvert de cicatrices et autres marques de blessures par lames, son sabre était quant à lui plus long et plus fin que celui de son voisin et il en enserrait le manche tout aussi machinalement.

Sur le côté gauche il y avait d'abord un barbare se nommant Motsuo, un homme de haute taille à la carrure imposante, encore jeune d'après les critères des nordiques parce qu'il ne portait pas encore un grand nombre de cicatrices, il avait des cheveux noirs coupés courts, des yeux verts et portait à son côté une courte hache. Son voisin se nommait Toshyro, il était grand et légèrement enveloppé, ses yeux gris étaient encastrés dans un crâne épais entouré de cheveux bruns, il avait un nez aplati et serrait les manches de deux armes : un long sabre recourbé au tranchant dentelé et une petite masse d'arme composée d'un grand crâne humain recouvert de métal et de pointes.

Enfin, la femme qui se tenait à côté de Okko se présenta sous le nom de Daïko, elle était grande avec une longue queue de cheval noire comme le jais dans son dos, descendant jusqu'à ses omoplates, ses yeux noirs lançaient des éclairs en direction des autres seigneurs et surtout en direction des "impériaux", alors qu'elle serrait les manches de ses armes : deux sabres courts, mais en plus elle portait un ceinturon qui portait lui-même six longues dagues recourbées.

Une fois que Daïko se fut présentée, Okko n'eut pas à le faire vu que chacun savait qui il était, les seigneurs barbares attendirent que le petit fonctionnaire reprenne la parole, ce qu'il fit rapidement en étalant plusieurs feuilles de papier devant lui alors qu'il se raclait la gorge avant de commencer.

- Mes seigneurs, comme vous le savez je suis le représentant du seigneur Daimyo de la province de Ta, mon nom est Toshiaki Kitanuma. Mon maître m'a envoyé négocier une alliance avec vos grandeurs, les six Seigneurs du Nord... Cette alliance que vous propose mon seigneur est d'ailleurs très avantageuse pour vous, comme pour lui...

Les cinq "barbares" le regardèrent, sans rien dire, jusqu'à ce que Kyuru parle :

- Vous venez en nos terres pour nous proposer une alliance après des générations entières de guerre ? Vous pensez réellement que nous accepterions un tel marché qui ferait honte à nos ancêtres ? Moi, je serais plutôt d'avis de vous décapiter sur le champ et de renvoyer vos têtes à votre seigneur... Et je pense que je ne suis pas le seul qui aie cette idée, n'est-ce pas ?

Il se tourna vers les autres seigneurs, et vit qu'apparemment Kohyro et Motsuo le soutenaient, alors que Toshyro et Daïko n'avaient aucune réaction et que Okko ne faisait rien car il semblait assez craintif en face des deux émissaires. Quant à Toshiaki, après avoir observé les réactions des autres seigneurs, il répondit sans rien laisser paraître d'une quelconque peur :

- Certes, seigneur Kyuru, ce serait une initiative fort plaisante pour vous, mais je pense que l'offre de mon maître vous intéressera, si toutefois vous me laissez en parler avant de me trancher la tête...

Alors que Kuryu s'apprêtait a dégainer, Daïko lui ordonna de n'en rien faire d'un simple regard dur comme l'acier, avant qu'elle ne prenne la parole :

- Si votre offre, valet, est aussi profitable pour nous que ce que vous laissez entendre, vous n'avez qu'à parler et nous vous écouterons...

- Merci, seigneur Daïko, répondit le petit impérial avant d'étaler une carte de Hi no tensei sur la table devant lui et de prendre une fine et longue baguette de bambou que lui tendait l'un des hommes de son escorte. Comme vous le voyez, messeigneurs, dit-il en pointant les provinces du Nord de l'Empire, tous ces territoires sont occupés par des nobles féodaux à la botte du Sandaime Hokoutei, notre très cher empereur... Ces hommes profitent honteusement des richesses qui leur ont été accordées, alors que notre puissante nation s'est enlisée dans une ère de "paix" impropre aux traditions de ceux qui fondèrent l'empire... Nous nous affaiblissons ainsi chaque année un peu plus, surtout depuis que le Sandaime a repris le pouvoir de façon ignominieuse après la mort du Yondaime Hokoutei...

Il pointa la capitale, Konoha, bien éloignée des frontières du Nord de l'empire, en continuant :

- Notre "empereur", trop vieux pour assurer un poste qu'il avait sciemment abandonné, est en ce moment en pleine organisation d'un "Tournoi du Feu", alors que l'anarchie règne dans nos provinces. Mon maître, le seigneur de la province de Ta, estime qu'il faut un dirigeant plus ferme et plus jeune pour gouverner l'empire... Un dirigeant qui saura rétablir l'ordre dans nos terres, et qui redonnera sa gloire passée à Hi no tensei...

- Et quel est le rapport avec nous ? Demanda Toshyro, qui en profitait pour boire une coupe d'alcool.

- Le rapport, seigneur Toshyro, répondit Toshiaki, est que mon maître a besoin de véritables guerriers pour l'aider à prendre le pouvoir, qui lui revient de droit, et pour prouver aux autres empires qu'il ne leur laissera aucune chance... Il nous faut des "alliés", et ces "alliés", c'est vous.

Tous les barbares présents dans la salle parurent choqués, Kohyro, Kuryu et Motsuo parurent également outrés de cette proposition. Ce fut finalement Okko, à qui la tournure que prenaient les évènements ne plaisait pas vraiment, surtout parce qu'il risquait de perdre son titre et aussi sa vie si les cinq autres refusaient, qui prit la parole :

- Vous nous proposez réellement une alliance ? Alors que, pourtant, nous sommes vos pires ennemis ? C'est à la fois étrange et intriguant, comme l'a dit le seigneur Kuryu...

- Que gagnerons-nous en acceptant ? Demanda alors Daïko en buvant un verre comme Toshyro.

- En acceptant de joindre vos forces aux nôtres, seigneur Daïko, nous vous lèguerions un droit de passage sur nos terres... Vous pourrez ainsi profiter à loisir des richesses de notre empire sans devoir utiliser la force, comme vous le faites depuis toujours.

- Vous avez donc un plan pour renverser votre empereur ? Demanda Toshyro en portant sa coupe à nouveau pleine à ses lèvres.

- Oui, nous avons un plan, reprit le petit fonctionnaire. Nous allons profiter du Tournoi du Feu qui se déroule à Konoha pour réaliser notre coup d'état, nous rassemblons déjà nos forces au sein même de la capitale à l'heure où je vous parle, tandis qu'une grande armée s'assemble dans notre province... Notre maître est en ce moment occupé à rallier d'autres Daimyos et nobles à sa juste cause... Nous ferons passer vos troupes d'élite clandestinement au sein de l'empire, nous les installerons autour de Konoha, pendant que nos forces se rassembleront encore... Et dans un mois, le jour de la finale du grand Tournoi, lorsque commencera le dernier des combats, ce jour-là nous attaquerons. Nous serons aussi vifs, précis, rapides et surtout mortels qu'un serpent, et alors notre maître deviendra le Godaime Hokoutei, et une nouvelle ère de prospérité commencera pour notre empire !

Toshiaki avait semblé particulièrement "ardent" et motivé à sa dernière phrase, avant de laisser passer quelques instants de silence pour que les six seigneurs barbares prennent compte de l'ampleur de l'opportunité qui leur était ainsi offerte... Ce fut finalement Toshyro qui parla, alors que les autres gardaient le silence.

- Cette proposition est, comme vous le disiez plus tôt, fort alléchante... Mais cette "alliance" que vous proposez, que nous fera-t-elle si nous la respectons ? Deviendrons-nous vos esclaves, ou vos alliés ?

- Je peux vous garantir au nom de mon seigneur et maître que vous serez uniquement nos alliés, seigneur Toshyro, reprit Toshiaki. En outre, nous ne toucherons pas à vos terres et vous resterez libres et indépendants, mais vous pourrez disposer de domaines dans les provinces nordiques de notre empire.

Il se tourna ensuite vers les autres seigneurs, sachant déjà qu'au moins trois des six allaient probablement accepter, avant de reprendre :

- Bien sûr, si cette offre ne vous plaît pas, libre à vous de me tuer... Mais je vous conseillerai, avec tout le respect que je dois à vos grandeurs, que vous devriez réfléchir plus posément avant de commettre un acte que vous pourriez regretter amèrement... Non pas que je mette en doute votre puissance, mais je tiens juste à signaler que l'alliance proposée par mon seigneur vous serait plus profitable que le fait de rester dans votre péninsule à attaquer régulièrement vos trois voisins en effectuant des raids dont les résultats ne sont guère à la hauteur des moyens que vous mettez en pratique.

Il posa alors une feuille de papier sur laquelle était apposé le sceau du Daimyo de Ta, et la plaça au centre de la table avant de se lever et de quitter la pièce avec son escorte, tout en ajoutant :

- La feuille que je viens de vous donner est le "contrat" qui signe notre alliance... Si vous désirez y adhérer, signez-la avec votre sang et apposez votre sceau dessus. Nous attendrons votre décision dans la cour centrale de la forteresse.

Il venait de finir sa phrase quand il passa la porte, accompagné de toute sa troupe, laissant un silence pesant régner sur la salle. Les six seigneurs de guerre se regardaient les uns les autres, Kohyro, Kuryu et Motsuo ne semblant pas réellement en faveur de l'alliance, alors qu'Okko, Daïko et Toshyro paraissaient très intéressés. Le silence se poursuivit un long moment, avant que Kohyro ne vienne le rompre :

- Cette alliance ne me plaît pas, dit-il, et vous savez tous pourquoi... Ces "manchots" ne m'inspirent aucune confiance, et je suis sûr que si nous acceptons, ça se retournera contre nous.

- Je suis de ton avis Kohyro, reprit Kuryu, si nous acceptons ça ne pourra que jouer ensuite en notre défaveur, les impériaux sont trop prévisibles dans ce domaine...

- Moi, je pense que nous devrions accepter, dit Motsuo a la surprise générale des cinq autres, car, après tout, leur offre nous donnerait beaucoup d'avantages. Et nous pourrions les mettre à profit pour nous renforcer avant de détruire leur empire...

- Tu as vite changé d'avis, jeune Motsuo, dit Daïko d'un air suspicieux, et d'ailleurs d'où te vient cette idée de profiter des faveurs des impériaux ? Je te connais assez pour savoir que tu n'es pas le genre d'homme à prendre des décisions aussi subtiles...

- Disons simplement que je préfère une alliance profitable et temporaire à notre actuelle situation, ma chère Daïko, répondit le jeune homme aux cheveux noirs comme la nuit. Et d'ailleurs ma chère, ne me dites pas que ce n'est pas une "solution" que vous auriez envisagée ?

- J'aurais pu envisager une solution semblable, répondit la femme en fixant son jeune homologue masculin, mais j'aurais également songé à une question plus préoccupante...

- Une question plus préoccupante ? Demanda Okko. Quelle question peut être plus préoccupante, Daïko ?

- Je pensais, répondit la dame, à la manière dont nous détruirions cet Empire du Feu... Vous comptez lutter chacun de votre côté, ou vous unir pour anéantir nos ennemis ancestraux ? Elle s'était adressée à tous les autres barbares.

- Je suis d'avis, dit alors Toshyro, de nous lier tous par un pacte...

- Un pacte, Toshyro ? Demanda Kuryu. De quel genre de pacte parles-tu ?

- D'un pacte d'alliance, Kuryu, répondit le gras seigneur de guerre, un pacte qui garantirait notre unité pour le moment où l'Empire du Feu ne sera plus... Ainsi, lorsque nous aurons aidé cet arrogant Daimyo de Ta à prendre le pouvoir au vieillard qu'il nomme le Sandaime, nous pourrons profiter de leur faiblesse pour conquérir leur territoire et quitter cette péninsule froide et hostile qui nous sert de royaume...

- Vu sous cet angle, dit Kohyro en se servant une coupe d'alcool qu'il avala d'une traite avant de reprendre, je ne serai plus vraiment contre cette idée d'alliance temporaire... Si je suis sûr de tailler les impériaux en pièces à la fin de cette histoire, alors je suis partant...

- Moi aussi, reprit Kuryu après avoir bu une coupe comme Kohyro, je pense que cet arrangement pourrait nous servir... Et en plus ça apprendrait à ces chiens que nous ne sommes pas des laquais...

- Ça me rappelle une citation d'un de leurs "philosophes", dit Okko, si mes souvenirs sont bons, cette citation disait plus ou moins ceci : "Tends la main droite à ton ennemi pour vous allier, garde une dague dans ta main gauche pour frapper ensuite".

- Voila qui s'accorde parfaitement à notre situation, répondit Motsuo en affichant un petit sourire avant de prendre la feuille.

Il sortit une sorte de tampon d'une de ses poches ainsi qu'un petit couteau avec lequel il s'entailla le pouce gauche, il étala ensuite un peu de son sang sur le papier avant d'appliquer son tampon de bois, qu'il avait auparavant trempé dans de l'encre noire. Il passa ensuite la feuille à Toshyro, qui fit la même chose que son cadet avant de passer la feuille à Kohyro, qui la passa à Kuryu, qui la passa à Okko, qui la passa à Daïko. Chacun des six barbares avait placé ainsi son sceau et son sang sur le morceau de papier, on pouvait donc voir : un tigre pour Motsuo, un sanglier pour Toshyro, un vautour pour Kohyro, un lézard pour Kuryu, un loup pour Okko et enfin un serpent pour Daïko.

Les six seigneurs des "Barbares du Nord" avaient ainsi prêté serment sur leur sang qu'ils prêteraient assistance au Daimyo de la province de Ta, même s'ils pensaient surtout à l'opportunité qui leur était ainsi offerte d'anéantir l'Empire du Feu...


Et voilà.

La fin du chapitre n'est pas très brillante, je l'accorde, mais je commençais a en avoir un petit peu marre lorsque j'y suis arrivé.

J'espère que les fautes ne sont pas trop nombreuses (là, je m'adresses a nos chers modérateurs comme Leara500) et que ce chapitre est intéressant et plaît a mes chers lecteurs.

Pour ce qui est de la suite... Je n'y penses pas encore... Je vais peut-être reprendre avec notre cher blondinet...

Pour ce qui est de l'intrigue principale, je ne sais exactement quand je la dévoilerais... Mais en tout cas ce sera dans un bon bout de temps.

Ps: un petit commentaire? Juste pour avoir vos avis... Parceque, généralement, ça me fait plaisir.

Merci encore mes chers lecteurs.