Une galère pour revivre


Fanfiction Naruto écrite par shikacool (Recueil de shikacool)
Publiée le 11/04/2009 sur The Way Of Naruto



Bien le bonjour, chers lecteurs ! (si lecteurs il y a) ^^
Voici ma première fic, qui est un One-shot. Un peu long, je le reconnais.
Elle est basée sur le couple Shika/Tema, mon couple préféré <3
J'ai eu l'idée d'écrire cette fic en essayant de trouver le plus de points communs entre ces deux là.
Et j'ai trouvé. Pas de la manière la plus joyeuse qui soit. Mais j'ai trouvé ^^
Si ça vous intéresse de savoir... Lisez !
Je vous souhaite de passer un bon moment :)



Chapitre 1: One-shot



Ca fait un moment que je la regarde. Pour tout vous dire, je suis en train d’arroser les premiers muguets du mois de mai, et je la regarde depuis notre rentrée en seconde. Alors on peut dire que ça fait un moment, effectivement.
Et j’avoue… ça fait bizarre. Vraiment bizarre. Jusque là je ne regardais personne, c’était plutôt les autres qui me regardaient. Ben oui, que voulez vous, faut croire que je suis un canon. Grand, musclé, les yeux et les cheveux noirs… pas très bavard, je le reconnais. Mais ça donne un charme. Ajoutons à cela 200 petits points de QI et un véritable don pour les échecs, ça parfait le tableau.

Bon sang, je me croyais à l’abri ! Je me disais que les filles c’était trop galère, qu’il ne fallait pas que je m’emmerde avec l’amour ! Ca paraissait facile à éviter, je suis tellement fainéant qu’en général, je me prends pas trop la tête avec les soucis.

Pourtant, ouvrez bien grand vos oreilles, moi, Shikamaru Nara, je crois que je suis tombé amoureux.
Et le comble c’est que je ne lui ai jamais parlé, à cette nana. Galère.
Enfin non, ou plutôt si. Des trucs du genre :
« salut, fille galère, c’est normal que t’ai quatre machins qui sortent de ta tête ou c’est ton frérot qui t’a piqué une crise ce matin ? »
Et elle, elle me répond :
« ça s’appelle des couettes gros flemmard, et la prochaine fois que tu parle de Gaara de cette façon je te fais bouffer ton jeu d’échec pigé ? »

Pour votre gouverne, son petit frère est en 6eme, et son surnom, c’est « le démon ». Trop instable ce gamin. Il te regarde avec des yeux impassibles, et l’instant d’après, il te saute dessus en brayant qu’il va te buter. Tout le monde se fout de lui, au bahut. Mais des fois, il me fait pitié. Toujours tout seul, remarque ce n’est pas étonnant. Y a que sa sœur pour le défendre, et encore, même elle, elle a l’air d’avoir peur de lui.

Je crois que ce qui m’attire chez cette fille, c’est que c’est une des rares à pas me regarder. A part Hinata, je dirais même que c’est la seule. Mais Hinata ce n’est pas pareil, elle est folle de Naruto et puis, je vais quand même pas avoir le béguin pour une pauvre petite souris timide !

Au début, ça m’agaçait, que la nouvelle ne m’accorde pas un seul regard. Toujours plongée dans ses pensées, toujours à surveiller Gaara pendant les intercours, à donner des cours de soutien à Kankuro, son grand frère qui est en première. Et puis, cette dureté, dans son regard, toujours ! Cet air sombre, de celle qui ne craint rien ! Ah, ça m’énervait, et ça m’énerve encore ! Elle pouvait pas se contenter de rire et de se faire fragile, comme les autres filles ! C’est vrai quoi, si les nanas commencent à se passer de nos bras protecteurs, qu’est ce qu’il nous reste, à nous les mecs ? Enfin, c’est pas ce que je voulais dire… comme si on était dépendants d’elles… Mais bref. J’y peux rien, je suis un macho, mais au fond je suis persuadé d’avoir raison.
Au début donc, elle m’agaçait, à toujours être trop sure d’elle, à toujours ignorer les autres, m’ignorer moi. Et puis, par la suite, ça ne m’agaçait plus. Ca m’intriguait. Parce que ce regard, plus je l’observais plus j’avais l’impression de le connaître. Chez qui je l’avais vu ? Mystère. Mais je le connaissais. J’en étais certain.

Voilà. Depuis la rentrée, c’est comme ça. Je l’aime. Et à chaque fois que je lui parle, elle me jette. Coup dur, quand on est habitué à réussir tout ce que l’on entreprend, depuis sa naissance.
Et maintenant, je suis là en train d’arroser des fleurs. Pitoyable.
Au moins, il fait beau. Quelques nuages dans le ciel, comme je les aime. Le soleil vient éclairer les tombes qui m’entourent. Je viens rarement dans le cimetière dont sont propriétaires mes parents. Y travailler, encore moins. Quand je viens, c’est pour me recueillir. Sur une tombe bien précise. Je pleure, parfois. Ca va faire un an, bientôt. Un an que j’ai cessé d’exister comme je l’entends. Un an que ma vie n’a plus de sens. Un an qu’il est mort.
Aujourd’hui, ma mère m’a carrément menacé des travaux forcés si je ne venais pas l’aider au cimetière. De plus en plus autoritaire, celle là. Et moi qui pensais que les femmes s’adoucissaient avec l’âge…

Bon, ça suffit. Je pose l’énorme arrosoir. J’étire mes bras endoloris. Je regarde au loin. Je me mets à marcher, comme un automate. Pour aller me recueillir, sur une tombe bien précise. Je ne mets pas longtemps à la trouver. Même si je viens rarement, je sais où elle est, dans l’immense cimetière. Parce que sous cette même tombe, dort d’un sommeil éternel, l’homme qui m’a presque tout apprit.

Ci-gît Sarutobi Asuma, membre de l’armée de terre, mort au combat.
Il fut un mari exceptionnel, et aurait certainement fait un excellent père.
Son sacrifice est à la hauteur de l’homme qu’il était : héroïque.

- Bonjour, Asuma-sensei. Désolé, ça fait un certain temps que je suis pas venu. La flemme, sans doute.

Voilà que je rigole tout seul. Ma parole, je deviens fou ! Bah, ça ne devrait pas le choquer. Il était un peu déchanté, lui aussi.

- Kurenaï va bien. Le petit aussi, il a bien grandi. Il me tanne tout le temps pour que je lui apprenne à se servir de vos poings américains. Mais… je ne peux pas. Pas encore. A chaque fois que je les vois, je…

Je sens les larmes qui pointent le bout de leur nez. Mes poings se serrent. Bon sang, je ne suis qu’un pleurnichard ! Un pleurnichard et un lâche. Je ne…
Comme pour m’intimer le silence, une colombe s’envole dans un concert de cui-cui. Je la suis des yeux. Elle se pose près d’une silhouette, à quelques tombes de là. Je ne l’avais pas remarqué. J’ai le soleil en pleine figure, je ne vois presque rien. La silhouette est immobile, elle semble fixer la tombe devant elle. Je m’approche discrètement. C’est une fille. Elle est de dos, je ne vois pas son visage. Elle a… quatre couettes… QUATRE COUETTES ?? Kuso, c’est pas possible ! Ca ne peut pas être ELLE ! Et pourtant… j’ai encore jamais vu une autre fille porter cette coiffure, si originale… Quatre couettes blondes. J’avance, encore un peu. Je tremble de tout mon corps. A présent, je peux lire ce qu’il y a d’inscrit sur la tombe :

Ci-gît Karura no Sabaku
Décédée d’une des plus belles manières qui soit : en donnant la vie.
Nous n’oublierons jamais sa douceur et son amour envers ses enfants.

Il faut que je parle. Il le faut. Un pas, encore un…
- Temari ?
La jeune fille aux couettes se retourne. C’est bien elle. Elle me dévisage, ça me gêne. Mais pour une fois, elle n’a pas cet air si dur sur le visage. Juste l’air triste. Si triste.
- Shika… maru ?
Discrètement, elle essuie les larmes sur ses joues. Vexée d’avoir été surprise dans un moment de faiblesse, elle grogne :
- Qu’est ce que tu fiches ici ? Tu m’espionnes, peut être ?
Je ne peux pas m’empêcher de ricaner. Y a rien à faire, j’adore nos petites piques mesquines.
- Euh, nan, j’ai mieux à faire quand même… En fait, je bosse ici. Mes parents sont les proprios de ce cimetière, alors, je les aide… de temps en temps…
Elle éclate de rire. C’est la première fois que je la vois rigoler franchement, je crois. Elle est magnifique.
- Et toi, qu’est ce qui t’amène ? Tu pries ?
Baka. Bakaaaaa ! J’ai tout gâché. Son visage s’assombrit aussitôt. Elle reporte son regard émeraude sur la tombe. Va-t-elle parler ? Un ange passe. Pour faire moins poétique, y a un grand blanc. Comment ça, c’est moi l’homme ? Qu’est ce que je dois dire, hein ?
- Karura, c’était… ma mère.
Elle a parlé. Je l’entends qui renifle. Et maintenant ? Elle s’est confiée, je dois forcément dire quelque chose. Kuso, jamais une fille ne m’a autant intimidée.
- Depuis combien de temps est ce qu’elle est…
- Morte ? Ca va faire 12 ans.
- 12 ans ? Mais alors, Gaara ne l’a pas connue…
C’est triste. Ca doit être horrible de ne pas connaître ses parents. Ce vide, toujours… Elle a un petit rire, suivi d’un sanglot.
- Pour être exact, au moment où Gaara ouvrait les yeux, ma mère fermait les siens… pour ne plus jamais les rouvrir. Jamais.
Elle a prononcé ce dernier mot dans un sanglot. J’ose tourner la tête vers elle. Temari, cette fille si dure, que rien ne semblait atteindre, pleure à chaudes larmes. Sans se retenir. Sans même essuyer ses larmes. Je baisse la tête. Elle aussi… Elle aussi, elle a vécu ça. Et 12 ans après, ce vide ne se comble pas. Je tremble de la tête aux pieds.
- Regarde-moi, Shikamaru.
Je lève les yeux vers elle, surpris. Elle a cessé de pleurer. Elle me regarde, intensément. J’ai l’impression de fondre sous ce regard… J’ai envie de m’enfuir en courant. Mais mes jambes ne m’obéissent plus. Elle me dévisage longtemps. Mais son expression a changée. Ses yeux semblent exprimer de la compassion… Sa main agrippe la mienne.
- Toi aussi, n’est ce pas ? Toi aussi, tu souffres, Shikamaru.
- Mouais…
- Ne me fais pas croire le contraire. Ton regard, il est pareil que le mien.
Je la contemple avec des yeux ronds. Elle me fait un sourire, s’approche encore de moi.
- Ce regard, c’est le regard d’un blessé. Un blessé qui, peu à peu, se vide de son énergie. Parce qu’il souffre. Et qu’il ne trouve plus la force de vivre.
Je serre les dents. Pas question de me mettre à pleurer devant elle ! D’une voix chevrotante, j’avoue :
- C’était mon prof. L’adulte le plus cool que j’ai jamais connue. Et il m’a laissé tomber. C’est comme ça.
- Tu lui en veux ?
- Non, pas tellement. Il m’a trop donné pour que je lui en veuille. Simplement… je suis tout seul, à présent.
Je la contemple encore. Alors, ce regard, c’était le mien… Voilà pourquoi je fuyais mon reflet, dans la glace. Pour ne plus voir ces yeux. J’avais peur, je crois. Peur d’être seul. Peur de la vérité. Peur… d’avancer.

Mais je ne peux plus reculer. Je n’en ai plus le droit. Pour elle, Temari, cette ange pareille à moi. Quand je vous dis que les filles c’est trop galère… Elle se serre contre moi. Maladroitement, je referme mes bras sur elle. Si on m’avait dit… Toi, Temari, tu as besoin qu’on te protège. Tu as besoin de moi. Ca fait du bien. De ne plus se sentir complètement inutile en ce monde…

On reste un moment, comme ça, sans parler.
Pour savourer ce bonheur tout neuf. Pour revivre. Ca prend du temps, de revivre.

Soudain, tu lèves la tête vers moi et me regarde, de la malice dans tes prunelles vertes. Nos lèvres se rapprochent… mais j’hésite. Je suis irrécupérable. Rien à faire, je changerai jamais. J’ai un don pour gâcher les plus beaux instants de ma vie.
- C’est parce qu’on est dans un cimetière ? Me demandes-tu, moqueuse.
Oui. Mais je m’en moque, finalement. La vie m’a donné un trésor, on va pas chipoter, hein. J’embrasse donc mon trésor sans retenue, là, devant la tombe blanche.
Là-haut, je suis sûr que vous souriez, Asuma, et vous aussi, Karura. Heureux de nous voir renaître.


Les filles, c’est galère.
Mais sans galère la vie ne vaut rien, non ?



Voili voilou !
C'est quand même une happy end ^^
Alors, ça vous a plue ? Pas plue ?
Pour me le faire savoir, mettez des commentaires ! Et ne radinez pas sur les critiques, il faut que je m'améliore ! (même si mon orgueil en prend un coup) XD

En tout cas, merci d'avoir lu !
Bizouilles ! : D