Brouillard


Fanfiction Naruto écrite par Saya-chan (Recueil de Saya-chan)
Publiée le 29/03/2009 sur The Way Of Naruto



Mon nouveau One-shot. ^^
Je l'ai voulu anachronique. Etrange quoi. Le genre de One-shot où la situation n'est pas plus avancée qu'au début. ^^ Pour changer. Mais il se passe quand même des choses je vous rassure.
Envie d'un Sasuke un poil moins stoïque ? D'une lune immense, d'une odeur de cerisier ? Envie de fantôme ? WELCOME !!

Une fois de plus dédié à ma Lowii chérie, qui a aimé ce texte avant tous les autres, et puis aussi, à tous ceux qui me lisent en prenant la peine de m'encourager par commentaires ou par MP. Et merci à mes correcteurs de me donner de l'argent pour mes chapitres !! =D

A tous je leur dit : Enjoy !!



Chapitre 1: Brouillard



Rien à faire, il n’arrivait pas à dormir. Excédé, il essaya une dernière fois de fermer les paupières, mais il sut immédiatement que ça ne marcherait pas plus qu’avant. Allez savoir pourquoi, il n’avait pas sommeil.
Il fallait pourtant qu’il dorme !!
Demain, aurait lieu l’invasion de Konoha. L’occasion pour lui d’accomplir sa vengeance tant attendue. Il DEVAIT être en forme.
Mais puisque apparemment son corps en avait décidé autrement… Il soupira et se redressa sur son matelas. Autour de lui la pièce était sombre et nue, avec pour seul mobilier une chaise à côté de son lit, et un lavabo, accolé au mur d’en face, dont la peinture s’écaillait sérieusement.
L’Akatsuki avait pourtant les moyens de se payer des logements plus classes ! Mais à vrai dire, lui n’en avait rien à faire. Il se leva, (il dormait tout habillé) rajusta les manches de son large kimono blanc, et sortit sur le balcon.
Il espérait que prendre l’air lui ferait du bien.

Sincèrement, il n’était pas nerveux. Douter de lui ne lui serait même pas venu à l’esprit à ce moment là.
Le vent était vif à l’extérieur, et les nuages bas et mouvants masquaient en grande partie la lune. Seule une vague lueur à peine distinguable était visible dans le ciel couvert. Il y avait cette sorte de brouillard permanent dans cette région… On n’était pourtant pas à Kiri !
Pensif, il s’accouda à la balustrade de bois pourri, et perdit son regard dans cette immensité morose.
Demain…

Il n’arrêtait pas d’y penser.
Il imagina le champ de bataille, les cris, les pleurs, les cadavres jonchant le sol. Aucune de ces visions ne lui faisaient vraiment plaisir, non. Elle ne le dégoûtait pas non plus. Il était devenu une sorte de machine, qui n’avait plus qu’un seul but et se moquait du reste.
Voilà, c’était ça. Une machine.
Il ne voyait pas ce qui pourrait le détourner de son objectif.
Il en était là de ses réflexions quand un vent étrange se leva. C’était un souffle chaud alors que la nuit était froide, comme un soupir humain amplifié. Et ça charriait une odeur de fleurs. De fleurs de cerisier.

Etrange.

Il regarda autour de lui, essayant de deviner l’origine du vent, mais dans ce brouillard, fallait pas trop rêver. Et puis, il sentit comme une présence à coté de lui. Tout près. Instinctivement il se dégagea et dégaina son épée, qui l’accompagnait partout. Mais il n’y avait rien. Seulement ce vent qui continuait de souffler. Perplexe, et un peu agacé de son attitude paranoïaque, il rangea son arme. Activant furtivement son sharingan, il se concentra un instant. Non décidément, aucune personne n’était cachée ici. Aucune personne vivante. Il ne se détendit pas pour autant. Il y avait quand même ce souffle étrange.

C’est alors que la lune apparut.

Sa lumière brumeuse enveloppa la scène et il l’aperçut enfin.
Il la soupçonna d’avoir d’abord été nuage, avant de prendre progressivement forme humaine. En effet quand il la remarqua elle avait cette apparence translucide et pâle qu’ont généralement les fantômes. Parfois floue, sa silhouette semblait se confondre avec le brouillard environnant, comme si la créature luttait pour se défaire de sa consistance originelle.
Il en resta d’abord interdit. De sa vie il n’avait jamais vu ça. Ca ne semblait pas humain.
Et puis lentement, les contours se précisèrent, et prirent une forme résolument humaine.
Il n’était toujours pas capable d’articuler un son. Ce n’était pas un jutsu, ni un genjutsu, qu’était ce alors ?
Alors, la silhouette se redressa, et le transperça de son regard d’émeraude.

C’était Sakura.

Mais en même temps, ce n’était pas elle. Il y avait quelque chose… de fondamentalement différent dans cette Sakura-ci… Quelque chose qu’il ne connaissait pas. Et puis elle avait surgi des nuages.
- J’aime beaucoup la lune cette nuit.
La voix était identique.
Ce dû être là où il perdit momentanément le sens de la réalité.
- Pas toi ?
De nouveau ce regard. Si bouleversant de pureté.
Il oublia que sa présence ici n’était pas normale, il oublia le souffle chaud, l’odeur de cerisier. Il oublia Itachi, la guerre et sa vengeance.
Il n’y avait plus que Sakura, et cette lune immense…
- Si.
Elle lui sourit.
- Alors comme ça, tu es ici. L’Akatsuki… C’est extrême comme parti. Crois tu que c’est le mieux ?
- Oui. Pour moi… je crois.
Elle hocha la tête.
- Je vois.
Il ne pensait pas à lui demander ce qu’elle faisait là. Il ne pensait pas à lui dire de s’en aller.
Il ne pensait rien.
Il regardait. L’imitant, elle s’était elle aussi accoudée à la vieille balustrade rongée de l’intérieur qui avait craqué sinistrement. Elle n’avait pas paru s’en rendre compte.
Le silence de la nuit était revenu. Il continuait de l’observer.
A ce qu’il pouvait voir dans la pénombre, elle était vêtue d’un kimono rose pâle dont il ne distinguait pas les motifs, et ses cheveux étaient retenus par une pique de bois sculptée. Il ne l’avait jamais vu habillée de la sorte, même quand il vivait à Konoha.
- Es tu heureux ? Lui demanda-t-elle.
Le son de sa voix, quoique encore reconnaissable, était légèrement voilé.
- Je n’ai pas à l’être, répondit-il.
Elle rit.
- Quel idiot ! Tout le monde doit être heureux. Ou tenter de l’être.
Il ne répondit pas.
Une fraction de seconde il avait cru voir son visage s’effacer. Comme passé à la gomme. Mais il était revenu.
- Regarde-moi. J’essaye !
- Et tu réussis ?
- Pas tout le temps. Mais ça arrive.
Elle lui sourit. Ca lui fit un drôle d’effet.
Et là… Elle voulut se retourner, appuyer plutôt son dos contre la rambarde. Mais celle ci céda brusquement. On était au quatrième étage.
Sakura bascula en arrière.
Avant même d’avoir eu le temps de songer à ce qu’il faisait, Sasuke plongea.
Il rata ses doigts de peu, sentit tout de même qu’il étaient glacés.
Il vit la jeune fille disparaître sans un son dans les ténèbres. Il est possible qu’il criât. Se pencha en avant scrutant la pénombre en contrebas, le cœur battant. Il ne voyait rien.
- C’est moi que tu cherches ?
Il se redressa effaré.
Elle était là, juste à coté de lui.
Il l’avait vu tomber… Là, et puis… disparue.
Elle éclata de rire. Sasuke le trouva inhabituel.
- Tu as vraiment une sale tête.
Une fois de plus, ce n’était pas un jutsu : il n’avait ressenti aucun mouvement de chakra dans l’atmosphère de cette froide nuit de Novembre.
Ce n’était tout simplement pas humain.
Et puis, il se sentait bizarre. C’était comme si son cerveau se vidait petit à petit. Le calme revenait dans son esprit troublé.
Une très étrange sérénité.
Elle s’approcha rivant son regard dans le sien. Son regard si vert…
- Tu es sûr que ça va ?
Il ne réfléchissait plus.
Elle posa ses doigts sur ses joues pâles, sans le quitter des yeux.
- Sasuke ?
La parole l’avait quitté. Une douce torpeur enveloppait ses sens.
Elle s’approcha encore. Le vert envoûtant s’élargissait. Du coin de l’œil, il distinguait également la lune, et son immensité immobile. Mais les nuages progressaient rapidement, diminuant l’éclaircie.
Il ne bougeait toujours pas. Sakura glissa une main derrière son cou, et se hissa sur la pointe des pieds.
La lune disparut.
Le déclic.
L’atmosphère fantomatique s’assombrit d’un coup, et il s’écarta sans ménagements.
« De nouveau maître en sa demeure. »
- Qu’est ce que tu fais ? demanda t’il sans aménités.
Elle se mordit les lèvres en reculant. Il remarqua que de nouveau ses contours se floutaient.
- J’ai joué, j’ai perdu. Murmura-t-elle.
Sa voix était un souffle qui se perdait dans le vent. Il lui semblait que toute sa personne perdait en consistance. Sa silhouette pâlit, tandis qu’elle tendait les mains vers lui, comme en signe de paix. Il ne répondit pas à son geste.
Elle tenta de sourire mais ses lèvres s’effacèrent. Elle écarquilla les yeux mais ce fut son visage entier qui se confondit dans la brume.
Quand il se tourna à nouveau vers elle, elle avait entièrement disparu.

Lui, resta de marbre pendant plusieurs minutes.
Il n’exprima pas non plus d’émotions lorsqu’il constata que la balustrade était bel et bien arrachée.
Il se détourna alors, sans autres regards pour la scène. La lune était encore cachée.
Il rentra dans sa chambre.
Demain était toujours un grand jour.



Une chouette Sakura, un peu malicieuse... =)
Moi, cette fin je la trouve triste. Peut être que notre fleur de cerisier est morte ? Et que, encore amoureuse de notre glaçon national, elle s'est autorisée un petite visite histoire d'essayer de le faire changer d'avis... A moins que ce ne soit simplement pour l'emmener avec elle.
Que ce serait-il passé si la lune n'avait pas disparu ?
Si Sasuke s'était laissé embrasser ?
Je vous laisse l'imaginer, mes petits amis...
En espérant que mes petites élucubrations nocturnes vous aient plu !
Alors see you !!

Saya-chan.