Traîtrise


Fanfiction Naruto écrite par Kris'ter (Recueil de Kris'ter)
Publiée le 25/03/2009 sur The Way Of Naruto






Chapitre 1: Traîtrise



L’aubergiste était un homme laconique. Il venait de Mapaata, une ville prospère située au nord du Pays du Feu. Il avait passé sa vie au service de la Guilde des Marchands et s’était acheté une petite taverne sur cette route habituellement fréquentée, espérant que le temps arriverait à effacer de ses doigts les taches et l’odeur de l’encre.

Mais ce n’était pas pour ça qu’il allait perdurer dans les mémoires de Tenten et de Neji, mais plutôt pour l’histoire singulière qu’il allait leur raconter sur Orochimaru.

Peu de clients étaient passés dernièrement dans sa petite auberge, les beaux jours avait laissé la place aux premiers frimas de l’automne, et alors qu’il se demandait si il n’allait pas fermer plus tôt, deux adolescent entrèrent dans son établissement, visiblement soulagés de trouver un refuge contre la forte pluie qui avait commencé à tomber.

“Bonsoir,” leur lança-t-il, “Je vous en prie, prenez place, je suis à vous dans un instant.”

Tenten et de Neji s'installèrent à une table et commandèrent. Cet arrêt n’était pas vraiment prévu, mais ils étaient heureux d’avoir trouvé cet abri pour la nuit. Lee les auraient sûrement forcé à poursuivre malgré la pluie, sous le prétexte fallacieux que la pluie la nuit entretien la fougue de la jeunesse ou un truc du genre.

L’aubergiste leur apporta leur commande et, n’ayant pas d’autre client et entama la conversation :
“Vous êtes de Konoha ?” Il avait reconnu le symbole sur leurs bandeaux, “Le dernier ninja de votre village que j’ai croisé m’a laissé un bien mauvais souvenir, ce maudit Orochimaru.”

À la mention de ce nom, l'intérêt des deux Genins fut soudain attisé comme si on venait de planter une aiguille dans la paume de leur main. Neji l’encouragea à leur raconter son histoire. Il s'assit à leur table.

“C’était il y a de nombreuses années, alors que les pirates pullulaient le long du fleuve Xanijes et que les marchands désespéraient de voir passer un convoi sans être attaqué, vivait un certain Hibiki, qui se proclamait Roi des Pirates du Fleuve, et qui travaillait dur pour mériter son titre…”


Réunis dans la clairière où ils avaient installé leur campement, la bande de pirates prenait du bon temps, leur prise du jour avait été plutôt bonne. Certains jouaient aux cartes. D’autre faisaient des parties de bras-de-fer. D’autre encore aiguisaient leurs armes. Quelques-uns, à moitié ivres, chantaient des chansons paillardes.

Hibiki se leva pour se poster devant le feu de camp, il leva sa bouteille de saké en déclarant, sa voix couvrant le brouhaha ambiant :
“Compagnons ! Buvons à la santé des riches marchands de Mapaata, dont les affaires incessantes font notre richesse !”
“Et à celle de brigands pathétiques qui volent une misère et y voient une fortune.”

La voix froide et méprisante s’était élevée de l’ombre. Trente paire d’yeux se tournèrent immédiatement dans la direction d'où elle était venue.
“Qui ose ?” s’exclama Hibiki.

Un des hommes placé en sentinelle s'approcha en titubant, un énorme serpent enroulé autour du cou.
“Hibiki… hurrr… il m’a surrrh…”

Celui qui se trouvait à l’autre bout du serpent s’avança dans la lumière :
“J’ose”
“Orochimaru !”


“Cela faisait une semaine qu’Orochimaru était arrivé sur la zone. Les marchands de Mapaata avaient loué un ninja au village de Konoha et s’était lui qu’ils avaient envoyé. Il avait depuis tué de nombreux bandits pour le compte de ses employeurs et aucun ne lui voulait du bien…”


Les pirates sortirent leur armes comme un seul homme, chacun voulant avidement trouer la peau du ninja qui se tenait devant eux, mais Hibiki les retint d’un geste de la main, puis il parla en adoptant une posture de garde décontractée :
“Alors chien, les largesses de tes maîtres t’ont tourné la tête au point de te croire capable de venir a bout de nous tous ?”

Orochimaru irradiait d’un calme et d’une assurance totalement ahurissante pour quelqu’un face à une trentaine de pirates prêt à le tuer, il répondit calmement :
“Bah, les gros lards de marchands ne lâchent pas leur or aussi aisément que tu le crois, coupe-jarret. Je pourrai être las de leur avarice et avoir décidé de tenter ma chance avec d’honnêtes ordures.”
“Et tu nous crois assez naïfs pour gober une histoire pareille ?” s'esclaffa Hibiki.
“Oh, mais je peux prouver mes dires…” il sortit une bourse en cuir des sa poche, “Vous connaissez Tendo-le-petit, maître de la guilde de Mapaata, et du rubis qu’il arbore sur sa bague?”
“Oui,” répondit un des acolytes d’Hibiki, “et on sait aussi qu’il garde une fiole de gaz empoisonné sous son kimono pour quiconque tenterai de lui prendre.”
Orochimaru lança la bourse a Hibiki en répondant :
“Tendo n’a plus besoin de son poison.”

Sous les yeux des ses compagnons, le pirate ouvrit la sacoche et vit qu’elle contenait ledit anneau… encore enfilé au doigt de son propriétaire.


“Prenant la bague - et le doigt - en gage de bonne foi, Hibiki accueillit Orochimaru dans sa bande de tueurs, mais le ninja avait plus qu’une simple babiole à offrir…

Il leur parla d’un bateau rapide et bien gardé que la guilde envoyait en amont, au Pays de la Cascade : son unique chargement était un énorme coffre-fort et Orochimaru leur assura qu’il y avait dedans tout ce dont un voleur pouvait rêver.

La cupidité fit oublier tout ressentiment aux pirates qui approuvèrent le plan d’Orochimaru pour s’en emparer…”


Plus tard, alors que ses compagnons rêvaient de coffres remplis d’or, Hibiki vint rejoindre son nouvel allié au coin du feu mourant.
“À la tienne, et à la fortune qui sera bientôt à nous.”
“Possible…”
“Ha ! Un homme de ta trempe ne pense quand même pas que cet or peut nous échapper ?”
“Non, mais tu parle de fortune, partagé en deux, elle mérite ce titre, mais divisé par trente, ce n’est plus que de l’argent de poche.”
Le visage d’Hibiki se referma tandis qu’il considéra ce que venait de lui dire Orochimaru. Puis un sourire torve se dessina sur ses lèvres :
“N’ai crainte mon ami, je pense que toi et moi pourront trouver une solution satisfaisante à ce problème avant l’aube.”


“Le lendemain, et conformément au plan, l’attaque eut lieu. Les pirates connaissaient bien le Xanijes, ainsi que les endroits ou un bateau à fort tirant d’eau est obligé de passer près de la berge. Les endroits rêvés pour tendre des pièges…”


Les gardes sur le bateau étaient bien trop nombreux au goût du capitaine, sans parler de ce coffre attaché au beau milieu du pont que les marchand l’avait presque obligé à mettre ici, à la vue de tous. Bien qu’il aimait savoir son embarcation protégé d’une attaque de pirate, il n'aimait pas savoir autant de monde regroupé sur le pont. Une telle présence militaire, aussi visible, ne signifiait qu’une chose, le coffre contenait quelque cargaison extraordinaire, ce qui ne pouvait qu’encourager les pirates à attaquer.

Comme pour lui donner raison, le son atonal d’un cor retentit soudain. Une horde de pirates jailli alors de la forêt pour aborder son navire.

“À l’attaque compagnons, et pas de quartier !” Hurla l’un d’entre eux, “Que l’eau du Xanijes sois rouge de leur sang !”

Il semblait au capitaine que tous les pirates de la région s’étaient donné rendez-vous sur son navire. Considérant la situation, il s’engouffra dans sa cabine et s’y barricada, priant pour que les gardes sauvent son bateau, et sa vie.


“La bataille fut longue et âpre, le pont du bateau fut bientôt recouvert de liquide carmin tandis que les gardes luttaient désespérément pour leur vie face à une horde de pirates surexcité par l'appât du gain. Mais en dépit de leur courage, la chance ne fut pas de leur coté ce jour-la et les bandits prirent le dessus, en dépit de lourdes pertes…”


“Victoire !” Triompha exténué l’un des rares pirates survivant, “Le bateau est enfin à nous ! À nous !”
Un autre se retourna en cherchant son chef :
“Hibiki, le trésor est… aaaargh ! ! !”
Il n'eut pas la possibilité d’en dire plus, un katana lui traversa le torse.
“Désolé les gars,” dit Hibiki en dégageant son arme, “Mais je crains qu’un partage a sept de fasse cinq part de trop.”
“Traitr… urrrh!” hurla un autre pirate tandis qu’un kunai lancé par Orochimaru entrait dans son œil.


“La force d’un ninja est comme l’or, dit-on, il faut la garder précieusement, et la dépenser judicieusement. C’est une leçon qu’Orochimaru connaissait fort bien, et il était resté en retrait avec Hibiki durant tout le combat, attendant le bon moment pour se débarrasser de leurs anciens camarades éreintés…”


Le combat, qui fut une exécution dans les règles de l’art, se termina aussi rapidement qu’il avait commencé. Les bandits épuisés furent promptement passés par les armes et une fois ses ex-compagnons éliminés, Hibiki se pencha sur le coffre qui trônait au centre du bateau.

“Et bien, ce coffre à l’air plus solide qu’une forteresse, il nous faudra une éternité pour le forcer.”
“Pourquoi le forcer ?” demanda Orochimaru alors qu’il se relevait après avoir fouillé un cadavre, “Nous avons la clé.”
“Sacré Orochimaru, t’es un homme comme je les aime. Pourquoi n’avons-nous jamais eu l’intelligence de travailler ensemble auparavant ?”

Hibiki ouvrit le lourd couvercle du coffre sans cacher son impatience :
“Maintenant, voyons tout ce dont un voleur peut rêver.”

Mais hélas pour lui, le coffre était…
“VIDE ?!?”
“Je te l’ai dit,” commença calmement Orochimaru, “les marchands de Mapaata sont plutôt avares, et mon salaire pour cette mission leur coûtait déjà assez cher.” les yeux du ninja se plissèrent, la situation lui procurait un plaisir non dissimulé, “Alors à quoi bon risquer plus d’or quand un coffre fermé et quelques mensonges suffisent ?”

Les yeux du pirate s’agrandirent d’horreur alors qu’Orochimaru abattit son katana.
“NoooOOON ! ! !

Hibiki éleva ses mains devant son visage, obstacles dérisoirement symboliques qu’Orochimaru trancha net en même temps que sa tête…


“Une fois sa mission remplie, Orochimaru retourna à Mapaata avec le coffre. À l'intérieur se trouvait la preuve de son succès : tout ce dont un marchand pouvait rêver… La tête d’Hibiki.”

Son histoire touchant à sa fin, le tavernier se leva pour quitter la table en disant :
“La morale de cette histoire, les enfants, c’est que pour souper avec le démon, mieux vaut se munir d’une longue cuillère.”

“Attendez,” l'interpella Tenten, “et pour voir cet Hibiki mort, ce Tendo est allé jusqu’à donner sa bague… et sacrifier son doigt ?”

“Non.” Répondit l’aubergiste en prenant une mine sombre, il aurait visiblement voulu ne pas avoir à évoquer cette partie de l’histoire. “Tendo n’a eu à donner que sa bague, Orochimaru a «persuadé» un autre de fournir le doigt.”

Il ôta son gant gauche, dévoilant sa main à laquelle l’annulaire était manquant…