Une femme, trois hommes


Fanfiction Naruto écrite par love_itachi (Recueil de love_itachi)
Publiée le 03/05/2008 sur The Way Of Naruto



Pour ma Pucca-chan d'amour!

J’suis sur cette fic jusqu’à ce que j’aille fini. J’avance pas les autres, mais uniquement celle-là pour l’instant. Je suis déjà en train d’écrire le long épilogue qui suivra ce chapitre bonus. Dans ce chapitre, Deidara sera considéré comme une femme car il se joue dans le passé, lorsque personne ne connaissait sa véritable sexualité.

Le chapitre sera séparé en deux partie. Elles seront séparées de quelques années.

Disclamer : les personnages sauf Ori, Tariar, Mika, Maude, Ren, le Tsuchikage ( encore là) et Sayute ne sont pas à moi.

Raiting : Entre K+ et T car léger amour, mais pas vraiment sexuel.

Note de l’auteur : Je vous adore. Dédiée à ma chère gaara260.
Note de l’auteur 2 : Désolé si ce n’est pas le meilleur de moi-même, mais je suis affreusement malade ces temps-ci et mon bras en plâtre n’aide vraiment pas.



Chapitre 9: Bonus chapter



Partie 1 : La méfiance de Deidara

7 ans plus tôt, dans une petite maison d’Iwa.

-Pas juste, Deidara-neechan* ! T’as triché ! -pleurnicha une petite blonde aux sourcils épais.

[*Neechan : grande sœur d’un ton amical ou proche]

La mère tressaillit légèrement au -neechan -mais la fillette ne le remarqua pas, trop furieuse contre sa sœur. Deidara avait douze ans et, comme toute bonne gamine de son âge, elle adorait torturer Maude qui n’avait que dix ans à l’époque. Mika, la maman, tentait tant bien que mal de régler le conflit. Il n’était pas facile d’élever deux petites pestes blondes, dont l’une vouait une fascination morbide à l’art de l’explosion.

-T’as péter mon jeu de cartes explosives avec les bombes à Papa ! T’es pas drôle, j’allais gagner !
-C’est ça, ma chouette, c’est ça -ricana Deidara en se mettant hors de portée des petits points de sa sœur cadette.
-Calmez-vous -se fâcha Tariar, le père des deux enfants.
-La famille Uryô va bientôt arriver. Soyez sage, sinon…
-Mais Papa… -protesta Made qui arrêta soudainement de frapper sa grande sœur.
-Pas de mais qui tienne. C’est ton avenir qui est en jeu, Maude.

Furieuse, la fillette se mit à bouder dans son coin, ignorant les rires de Deidara. Assises au salon, les personnes féminines de la maison attendirent que Tariar fasse entrer les invités. Maude entendait des voix inconnues, mais elle préférait consacrer son attention à se défendre contre sa sœur qui, encore une fois, s’amusait à la pincer. Elle se figea nette quand les étrangers débarquèrent dans la pièce. Une homme de grande carrure et aux cheveux aussi blancs que neige les dévisageait, imperceptiblement étonné, alors que Tariar se cachait la tête entre les mains :

-C’est pas vrai, c’est pas vrai.

Une belle femme froide tenait par la main un garçon d’environ treize ans, à la longue chevelure et aux yeux d’un orangé perçant. Les deux jeunes filles ne purent s’empêcher de le trouver beau.

-Ori-san, voici mes enfants Deidara et Maude, et ma femme Mika.
-Enchanté -dit sèchement l’homme, nullement intéressé.
-Mika, voici Ori-san, Sayute-san et Ren-kun.

Deidara les salua chaleureusement, alors que Maude restait muette comme une tombe.

-Maude… -fit la femme, Sayute.
-C’est elle, l’élève de la limace ?
-Oui -répondit fièrement Tariar.
-Ça fait maintenant deux semaines qu’elle étudie avec Tsunade-sama et c’est une bonne apprentie. Elle est l’honneur de la famille.

Jalouse, Deidara se renfrogna. Toujours sa sœur la meilleure. Et elle, elle était quoi ? Du beurre ? Grr. Elle était en train de développer une super technique qui consistait à créer des bouches dans ses paumes afin de pouvoir fabriquer des bombes avec de l’argile, et son père s’en foutait royalement ! Et Maude venait seulement de devenir l’élève de cette Tsunade car elle avait les capacités pour apprendre la médecine et qu’elle devait absolument faire partie des rares médecins. Deidara en doutait : la fillette détestait cordialement le sang.

La pré-adolescente sentit sa sœur se coller contre elle, intimidée. Elle la repoussa d’un coup de coude dans les côtes. Maude ne riposta pas comme à son habitude. Deidara remarqua qu’elle ne cessait de fixer Ren. Elle sourit.

-Il te plaît ? -devina Deidara.

Maude sursauta.

-Qui ?
-Ce Ren.
-Mais de quoi tu parles ?

Deidara pouffa de rire, mais arrêta de la tanner. Le coup de foudre ?
Aaah, l’amour ; il frappait même aux portes des pauvres gamines d’à peine dix ans. La pré-adolescente sourit quand elle vit l’autre gars, Ren, fixer lui aussi sa sœur qui détourna immédiatement le regard. Mais son sourire s’effaça lorsqu’elle vit une lueur mauvaise rayonner dans les yeux dorés de l’adolescent tandis que son visage montrait la joie et la courtoisie. Qui était-il vraiment ?

Maude lui pinça le bras.

-Aïe ! Mais qu’est-ce que tu veux ? -chuchota Deidara, agacée.
-Il est beau… kekkoï.

La future nukenin comprit qu’elle parlait de Ren. Elle grommela sans répondre, croisant les bras alors que la discussion des adultes, qui buvaient du thé dans le salon, virait vers le chemin de la politique du pays. Deidara roula des yeux. Ennuyant. Il y avait des choses beaucoup plus intéressantes à faire : faire exploser des maisons par exemple. Elle sentait que sa sœur s’agrippait à elle. Comme Maude était collante et que c’était désagréable, Deidara la repoussa. S’elle pouvait au moins arrêter de fixer ce Ren…

-Maude…
-Oui ? -couina-t-elle en la regardant droit dans les yeux.
-Tu savais qu’ils dorment ici ? -railla Deidara avec un sourire sadique aux lèvres.
-Quoi ?
-Écoute la conversation, idiote.

Maude étouffa un juron et se força à tendre l’oreille sans regarder le beau Ren.

-… dit qu’elle est très douée. Nous sommes sûrs que notre fille deviendra une grande konoichi. Elle possède beaucoup de chakra et elle le maîtrise très bien, en plus d’être sensible à tout ce qui l’entoure. Elle fait l’honneur de notre famille comme je le disais plus tôt. La seule que je crains, c’est l’influence de sa sœur ( -Humpf ! -dit Deidara). Deidara est plutôt volcanique et arrogante, ce qui risquerait de nuire à la carrière de Maude. Je pensais la mettre dans un pensionnat pour régler son caractère. Bien sûr, si ma fille cadette et votre fils deviennent plus qu’amis, ça pourrait être très bénéfique pour…

XxxX


Deidara donna un coup de talon dans le ventre de Maude. Cette dernière se réveilla en sursaut, la respiration haletante.

-On se lèèèèèèveuh ! -dit la pré-adolescente.
-Ça fait douze heures que tu dors, paresseuse ! T’as pas honte d’avoir bavé sur moi lors du monologue de p’pa ? On se lèèèèèeveuh !

Maude grommela, mais sa tête retomba lourdement contre le buste de sa sœur. Elle était épuisée. Deidara poussa un long et bruyant soupir.

-P’pa a dit des milliers d’excuses à Ori-san quand tu t’es endormie : Elle a pas beaucoup dormi ces temps-ci et patati et patata., j’ai eu la honte de ma vie. On se lèèèèèveuh !
-Zzz…

Deidara serra les dents. Maudite fillette. Une idée germa soudain dans son esprit.

-Ah ! Je suis sûre que Ren a été déçu de ton comportement -dramatisa la pré-adolescente, les mains sur les hanches.
-Tu aurais dû voir sa fa…
-Tu viens ? -s’impatienta Maude devant la porte de sa chambre, tapant du pied.

Deidara haussa les sourcils. La fillette était déjà toute habillée, peignée, dents brossées, la mine sérieuse. Ses cheveux blonds étaient ceints par un bandeau rose.

-Ouais, ouais… yeah.
-Yeah ?!
-Laisse-moi faire et suis-moi, imbécile, hn.

Maude grogna, mais consentit tout de même à emboîter le pas de sa grande sœur. Elles sortirent de la chambre de la fillette, puis parcoururent un long couloir au plancher de bois verni et brillant. Deidara aimait bien cette maison de pierres légèrement lumineuse qui n’appartenait qu’à Iwa, le plus beau des pays. Au moins, la roche pouvait servir, pas comme les feuilles de Konoha. On racontait même qu’il y avait des nains dans les plus hauts contreforts des Montagnes Sacrées d’Iwa, ou encore dans les ruines des anciennes mines. La légende voulait que ces créatures continuent à percer le roc afin que le grand dieu, Uthûr, leur accorde l’immortalité des elfes et le pouvoir infini de la pierre. Pour Deidara, ce n’était que fable et superstition, mais elle se gardait son point de vue car Maude y croyait dur comme fer. Comme le Père Noël d’ailleurs.

-Neechan, on vient de dépasser le salon -constata Maude qui jeta un regard inquiet à sa sœur.
-Comme tu es observatrice, fillette -ironisa Deidara, les mains sur la taille tout en continuant de se déhancher en marchant.
-Bien sûr qu’on dépasse le salon si on va à l’extérieur ! P’pa t’attend. Ils vont sûrement parler de toi, comme toujours.
-Jalouse !
-Réaliste -corrigea Deidara avec un sourire moqueur aux lèvres.

Maude roula des yeux et fourra ses mains dans les poches de sa longue jupe de soie indigo, ses sandales glissant sur le sol. Ils descendirent les dernières marches protégées par le toit de chaume et de paille avant que le dur soleil du pays ne leur tape sur le crâne. Midi faisait son heure et la chaleur étouffante qui ne pouvait sortir des rangées de pierre entourant la maison donnait une impression de mirage. Deidara essuya son front qui dégoulinait de sueur. Elle avait chaud et elle n’aimait pas ça. Ouf !
Elle plissa des yeux et remarqua les silhouettes des adultes. La pré-adolescente prit le bras de sa sœur et l’entraîna dans sa course pour les rejoindre. Maude poussa une exclamation, mais ne riposta pas. Rendues devant leurs parents, elles s’inclinèrent poliment, main dans la main. Deidara aperçut le regard moqueur de Ren et son sang bouillit dans ses veines. Elle l’aimait de moins et moins et ne comprenait pas pourquoi sa sœur, rouge comme une tomate du pays de l’herbe, l’appréciait.

-Bonjour Deidara-chan -la salua Ren, souriant sarcastiquement.
-Bonjour Maude-chan.

Il embrassa le dos de la main de la fillette qui détourna le visage vers l’unique arbre de la cour ; il semblait plus intéressant que tout le reste de la vie.
Tariar remarqua ce geste et donna un discret coup de coude à sa femme, Mika, qui fit un clin d’œil à Sayute, la mère de Ren.

-Allons-y -dit sèchement Ori, le père du garçon, en mettant sa large main sur l’épaule de son fils afin de l’entraîner vers la route.

Le reste des membres les suivirent et Maude se plaça à côté de Ren, poussée par Tariar. Elle rougit et tripota ses cheveux blonds et lisses. Elle évitait le regard de Ren. Pourtant, il avait un doux sourire que Deidara qualifierait de face de renard-(Ichimaru Gin Bleach Style ouais !).
Ren ouvrit la bouche :

-Quel âge as-tu, Maude-chan ?

La fillette sursauta. Son cœur battait la chamade au son de sa voix apaisante et rassurante.

-… Dix ans.

Tariar remarqua l’immense changement d’attitude et il s’en réjouit. Il avait besoin d’un lien puissant entre les deux familles.

-C’est bien, enchanté. Moi, j’en ai treize.
-Enchantée -balbutia Maude.
-Je suis ravie de faire ta connaissance, Ren-sama.
-Je t’en prie ; sois moins formelle avec moi. Soyons amis.

Elle acquiesça d’un lent mouvement de la tête. Elle entendait Deidara pouffer de rire derrière elle et elle lui écrasa discrètement le pied. La préadolescente étouffa un juron dans sa bouche et continua à marcher le long de la rue avec ses orteils à l’agonie.

Le paysage changeait peu à peu, passant des gros rochers lourds et bruns au petit bois rougeâtre et légèrement brûlé alors que l’herbe jaunie craquait sous la pression de leur pas. Le ciel se vidait de ses nuages et des petites maisonnettes commençaient à faire leur apparition. La ville s’approchait rapidement. Ren tentait d’entamer une discussion indépendante avec Maude, malgré le fait que les adultes parlaient d’elle.

-C’est quoi ta couleur préférée ?
-… Rose.
-Ta fleur ?
-… Œillet.
-Ton nombre ?
-… Quatre.
-Ta pierre ?
-… Jade

Deidara roula des yeux. Ridicule. Il ne pouvait pas être plus intelligent. Ah, les garçons. La préadolescence lui chuchota à l’oreille :

-Si tu veux la séduire, parle lui de musique. Elle craquera

Ren lui lança un regard perplexe, mais sourit tout de même. Il se tourna vers Maude qui, à son habitude, n’avait rien remarqué.

-Tu aimes la musique ?

Elle craqua.

- Ouais ! Mon groupe favori, c’est Uza21, mais Kitty aussi, c’est bon ! La guitare est délicieusement bien introduite et le beat est formidable.

Maude continua à vanter les mérites de ces groupes pendant une bonne dizaine de minutes avant que Deidara la fasse taire en la menaçant de la faire exploser. Elle se mit à bouder dans son coin sans dire un mot dans un long silence de mort. Ren resta étonné, les yeux ronds. Quelle étrange famille… son sourire s’étira. Maude était parfaite pour son plan. S’elle tombait amoureuse de lui, il n’aurait plus qu’à attendre quelques années…

-Ah ! Vous voilà ! -s’exclama le Tsuchikage en leur barrant la route.
-Excellent.

Les trois enfants regardèrent, forts impressionnés, le plus puissant shinobi du pays de la Roche. Il serrait affectueusement la main des adultes et son éclat de rire chaleureusement rassurant calmait leurs petits cœurs intimidés. Le Tsuchikage embrassa les enfants avant de se lever et de s’adresser à Ren :

-Mon gars, je te conseille de faire attention. Ce que tu veux sera long à obtenir.

Ren ferma les yeux.

-Je le sais, mais c’est déjà commencé. Quelques années suffiront -affirma-t-il.

Ils ne comprirent pas le mystère de ces paroles entre les deux protagonistes, mais Deidara fut la seule à s’en soucier. Malgré le plaisir que l’artiste obtenait de faire rougir sa jeune sœur, le gamin ne lui disait rien qui vaille. Il avait dans son regard une sorte de lueur qu’elle ne parvenait à déchiffrer et qui l’inquiétait au plus haut point.

Le Tsuchikage les emmena dans son bureau. Maude lançait des regards curieux aux objets qui l’entouraient, que ce soit la lampe en pin ou les fauteuils de cuir. Les murs rouges de la pièces contrastaient avec le plancher de bois franc vernis. Maude détourna les yeux quand elle vit Ren lui sourire. Son cœur battait la chamade et ses mains moites tremblaient comme une feuille. Comme il lui faisait de l’effet…
Elle vit son père faire un clin d’œil à Ori. Le Tsuchikage les fit asseoir sur les fauteuils et leur servit du thé.

-Nous sommes ici pour parler des fiançailles de Maude et Ren, les plus jeunes des deux nobles familles du pays de la Roche.

-Pardon ?!

C’était Deidara qui avait explosée.

-Tu as compris, Deidara -dit froidement Tariar.

Maude aussi semblait abasourdie alors que Ren souriait de plus belle. La pré-adolescente serra les dents qui grincèrent sous la pression. C’était quoi ce bordel ? Impossible. Pas question que sa sœur se marie avec un gars pas net comme lui.

-Comme je le disais, reprit le Tsuchikage, les deux enfants doivent se fiancer pour le bien du pays. L’union des deux nobles familles augmentera le support de la population et fera rouler l’économie. Les bagues sont ici — il montra deux anneaux dorés sous un coussin — veuillez les mettre à votre annulaire droit.

Ren et Maude obéirent sans protester.

-Et embrassez-vous pour sceller l’accord des fiançailles.

Ce qu’ils firent avec une légère hésitation.

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Partie 2 : nukenins

Maude déposa un baiser sur les lèvres de Ren. Il sourit et l’enlaça par la taille avant de chercher une seconde douceur de sa bien-aimée. Ils avaient grandi depuis leurs fiançailles. Maude prenait des formes et Ren de la carrure et du charme. L’adolescence les rendait plus proches l’un de l’autre et ils attendaient avec impatience le jour de leur mariage. Le soleil de quatre heures, moins fort, leur avait permis de sortir et de se câliner discrètement dans la cour aride de la maison de Maude. Couchés l’un sur l’autre, ils s’embrassaient avec passion, leurs bas-ventres enflammés. Ils n’étaient plus vierges depuis longtemps et ils profitaient de chaque moment d’intimité pour donner libre cours à leurs ébats. Les parents s’en réjouissaient. Un enfant serait plus que bienvenu.

-Encore deux semaines et nous serons unis -chuchota Ren à l’oreille de Maude.
-Ensemble et pour toujours. Pour le meilleur et pour le pire.

La jeune fille sourit affectueusement et se dégagea de lui. Elle embrassa le nombril de son amoureux avec sa langue avant de répéter :

-Oui, pour le meilleur et pour le pire. Oh que je t’aime Ren-kun.
-Moi aussi.

Il l’embrassa tendrement. Oui… dans deux semaines son plan allait pouvoir commencer. Personne ne pourrait l’en empêcher, pas même Maude qui venait de finir ses études avec Tsunade. Il lui fallait juste éliminer cette Deidara de malheur, une tâche facile.

-Tu crois que Deidara-neechan acceptera notre union ? Elle ne t’aime pas.
-Elle sera obligée ou deviendra déserteuse, tel est son avenir -rétorqua sèchement Ren.
-Ren-kun, arrête ! Tu me fais peur !
-Bouh ! -s’exclama-t-il en prenant ses poignets.

Maude éclata de rire et Ren la bécota dans le cou. Au bout de quelques minutes, ils décidèrent de s’habiller et de rentrer. En traversant la porte d’entrée, la jeune fille remarqua sa sœur près du salon. Elle semblait de forte mauvaise humeur.

-Vas-t'en, gamin -dit Deidara sur un ton glacial.

Ren lui lança un regard noir, embrassa Maude sur la joue et sortit de la maison avant de courir pour retourner chez lui.

-Suis-moi -ordonna Deidara.
-Pourquoi ? -demanda acidement Maude.
-Je t’expliquerai plus tard.

La jeune femme poussa un soupir de découragement, mais se résigna tout de même à suivre sa sœur. Elle l’emmena dans sa chambre et ferma sa porte.

-J’ai réussi !

-Réussi quoi ?
-Mon jutsu, regarde.

Deidara enleva ses gants, laissant apparaître une bouche sur chaque paume.

-Dégueu ! -vomit Maude.
-J’arrive pas à croire mais je comprends maintenant pourquoi tu as empêché Ren de voir ça. T’es sûre que t’as pas tout raté ?
-Ça va servir à faire exploser ton petit chou -dit Deidara.
-Je blague ! -ajouta-t-elle en voyant sa sœur faire craquer ses jointures.
-C’est grâce à ça que je vais pouvoir fabriquer mes explosifs afin de produire un art d’une beauté inexplicable, magnifique !
-J’vois pas ce qu’il y a de beau là-dedans.
-...
-Quoi ?
-Tu ne connais rien à l’art, toi.

Deidara la fit sortir de sa chambre et lui claqua la porte au nez. Maude grommela. Le comportement étrange de sa sœur commençait sérieusement à l’agacer. Art par-ci, art par-là. Il y avait eu plusieurs attentats à la bombe dans le pays et Deidara s’en réjouissait à chaque fois. Un lien ? Peut-être.
Quoiqu’il en soit, la jeune femme fit volte-face et sinua dans les étroits couloirs, pourtant larges, la sensation des baisers de Ren encore ancrée dans son esprit. Il était si parfait, si tendre, si merveilleux. Pourquoi Deidara ne l’aimait pas ? De la jalousie, sans doute. Elle entendit une explosion derrière elle, mais ne s’en préoccupa pas. Sa mère apparut à la porte de la cuisine.

-Viens ici, ma chérie.

Maude la suivit sans hésiter. Mika ferma la porte de bois qui glissa dans un bruissement sourd. Les cheveux gris se faisaient de plus en plus abondant dans sa chevelure rousse et des rides creusaient son visage tanné par le soleil et la température aride du pays de la Roche. Ses yeux brillants regardaient une magnifique robe blanche aux voiles multicolores : le corset ruisselait de rubis et de diamants et la longue jupe coulait entre les doigts. Maude regarda cette beauté, ébahie. Mise sur un mannequin, la tunique était splendide.

-Ka… kaasama*… wow ! -balbutia Maude.

[*Kaasama = mère, d’un ton très respectueux]

-C’est ta tenue de mariage -s’enjoua la mère, le visage rayonnant.
-Comme tu proviens d’une famille noble, il faut que ça aille avec ta richesse.
-Qui sait que je vais être vêtue de la sorte ?
-Moi, toi et Deidara. Ta sœur était furieuse quand elle l’avait vue. Je crois qu’elle est jalouse.
-Non. Elle n’aime pas Ren-kun, c’est tout.
-Oh, arrête ! -se moqua sa maman.

Elles éclatèrent de rire.

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Assise sur son lit, Deidara regarda les bouches de ses mains. Une fureur lui montait aux joues. Ren lui avait volé sa sœur. Il détruisait sa vie.

-Et ils se marieront bientôt -cracha l’artiste.
-J’veux pas voir ça.

Elle grogna dans son coin avant de remettre ses gants. Elle entendit sa mère l’appeler. Elle poussa un soupir, mais se rendit tout de même dans la cuisine. La jeune femme jeta un regard de dégoût à la robe de mariage, ignora sa sœur et se tourna vers Mika.

-Va chez l’épicier. J’ai besoin de lait, d’œufs et de noix.

Deidara prit l’argent que lui tendait la vielle femme et claqua la porte, le bruit sourd de ses pas se propageant par vibrations dans l’air.
L’oxygène frais du soir lui fit du bien. Le soleil partait s’endormir et allait laisser place à la lune. Elle entreprit la longue marche qui la séparait du village le plus proche. Des hautes falaises sombres emplissaient le paysage. Deidara resta sur ses gardes, mais entreprit d’accélérer le pas. Au milieu du chemin, elle entendit un rire moqueur et glacial.

-Ren -siffla Deidara sans se retourner.

Ren, qui se trouvait derrière sa futur belle-sœur, eut un autre ricanement.

-Salut, Deidara-chan.
-La ferme, salaud.

Elle perçut les mouvements menaçants de Ren derrière elle.

-Je sais que tu refuses mon mariage avec la jolie Maude -murmura le jeune homme.
-C’est pas bien ça.
-Cesse tes sarcasmes. Je sais que tu n’as pas les idées nettes. Crache le morceau. T’as un plan machiavélique avoue-le.

Un kunai brilla sous sa gorge. Les muscles de Deidara se tendirent alors que ses gants glissaient discrètement sur le sol.

-Je vais devoir t’éliminer, Dei-dei. Ta présence gêne mes affaires -dit Ren.
-Dommage, je t’appréciais bien.
-Eh bien, pas moi.

Ren explosa d’un rire tonitruant.

-Art is a bang ! -hurla Deidara.

Une grosse détonation retentit derrière elle tandis que la bombe d’argile qu’elle avait posée sur Ren explosait. La jeune femme sauta plusieurs mètres vers l’avant. Un sourire arrogant apparut sur ses lèvres.

-Art is a bang, yeah !

La fumée se dissipa graduellement. Devant Deidara, le jeune homme haletait, le corps couvert de brûlures.

-TOI ! -s’écria Ren en bondissant vers l’adolescente.

Il fut brutalement arrêté par un coup de pied au ventre qui lui coupa le souffle. Il se plia en deux et ses yeux dorés se posèrent sur la petite silhouette de Maude.

-C’est quoi votre problème ?! -se fâcha-t-elle.
-Mon problème ? C’est ta sœur ! Elle fait tout pour qu’on ne puisse se marier et…

Il n’eut pas le temps de finir sa réprimande qu’une douleur atroce lui vrilla le ventre ; l’impression que l’acide de son estomac se répandait dans son corps. Il baissa les yeux vers son abdomen, d’où une grosse lame le transperçait de part et d’autre, et mit sa main sur sa plaie. Il y avait du sang, son sang. Sa main était rouge de son sang à lui. Ren entendait la voix lointaine de Maude, hystérique, qui hurlait son nom. Il faisait froid… Le jeune homme hoqueta, ses pensées devinrent brouillard dans son esprit, ses yeux se révulsèrent et, sans forces, ses jambes le lâchèrent, le laissant s’effondrer sur le sol.

-REN ! REN ! -paniqua Maude qui courut vers lui. Deidara resta figée sur place alors qu’un homme ôtait son épée du cadavre du fiancé. Il les regarda, un sourire mauvais aux lèvres, avant de disparaître dans un nuage de fumée.
Il s’agissait d’Orochimaru.

Maude se jeta sur le sol et souleva Ren par les épaules. Pas de pouls. Elle mit ses mains sur sa poitrine et concentra son chakra afin de produire un jutsu médical pouvant arrêter l’hémorragie. Sans succès. Des larmes coulèrent librement sur ses joues.

-Ren ! Ren ! REEEEEN !

Deidara se posta près de sa sœur.

-Ren ! Non… Non ! Il est… REN ! NON ! REN ! -hurla Maude qui secoua le corps sans vie de son amant.

Le sol se mit à vibrer dangereusement. Deidara jeta un regard inquiet vers les collines où le roc granuleux s’effritait. Un écoulement de terrain était inévitable.
Elle prit sa sœur par la taille et la souleva, mais Maude protesta violemment. Elle criait à pleins poumons, se débattant de toutes ses forces pour se débarrasser de l’étreinte de sa sœur ; elle voulait voir Ren. Son cerveau refusait d’admettre sa mort soudaine, subite. Son cœur se déchirait en milles miettes, saignant sans arrêt, déboulant dans un vide profond et sans espoir. Maude hurlait et hurlait ; Deidara créa devant elle un immense oiseau et s’envola aussitôt car un glissement de terrain envahissait le sol et recouvrait Ren de son amas de boues, de grès, de roches et de sables. Comme à chaque moment tragique, les nuages versèrent leurs larmes, cachant celles de Maude. Elle arrêta de se débattre et laissa son corps sombrer dans l’inconscience pour échapper à cette souffrance. Ren…

Deidara lança un coup d’œil vers le bas. Elle vit ce qui semblait être une main sortir du sol, mais la pluie abondante l’empêcha rapidement de confirmer cette supposition. Le tonnerre rugit et Deidara crut plus sage de rentrer à la maison pour ne pas finir en dinde rôtie. Le vent battit plus fort et la jeune femme, n’étant pas encore habituée, eut de la difficulté à manœuvrer correctement son oiseau. Elle arriva de peine et de misère devant la demeure. Deidara descendit de sa monture et empoigna sa sœur pour la mettre à l’abri. Elle courut jusqu’à l’intérieur. Elle fut accueillit par sa mère hystérique, son père troublé et les regards froids des parents de Ren.

-Oh ! Deidara ! Mon ange ! Mon amour ! Tu es toute sale ! -s’écria Mika qui bondit vers sa fille.

C’est alors qu’elle remarqua Maude, évanouie.

-Mon dieu, Maude ! -paniqua-t-elle en prenant brusquement la cadette des bras de Deidara.
-Que s’est-il passé ? Deidara ! Non ! Maude, ma fille, mon amour !
-Calme-toi, femme.

La voix sèche d’Ori, le père de Ren, claqua dans l’air. Mika arrêta de parler, mais elle pleurait toujours comme une madeleine.

-Où est Ren ? -demanda le grand homme, les mains sur ses hanches.

Cela prit quelques secondes à Deidara pour réaliser le sens de la question.

-Mort -lâcha-t-elle.

Un froid glacial envahit la pièce.

-Pardon ?

Aucun sentiment ne se déchiffrait sur son visage.

-Mort -répéta Deidara.
-Mort en voulant me tuer. Il a été transpercé par une épée et est enterré entre les falaises.

Ori la gifla violemment. La jeune fille, surprise, n’esquissa aucun mouvement.

-Pardon ?! -explosa le père de Ren qui l’empoigna par le col et la souleva loin du plancher.

Deidara n’arrivait plus à respirer. La grosse main de l’homme l’étouffait. Elle se débattit vainement. Ori leva son autre main pour frapper encore l’adolescente.

-Lâche-la.

Ori se retourna vers Maude. Elle se tenait bien droite, le regard glacial, les yeux bouffis.

-Pardon ?!
-C’est le seul mot que tu sais dire ? Lâche-la.

L’homme ne broncha pas. Agacée, Maude dégaina un kunai.

-Maude ! -s’exclama sa mère.

La femme d’Ori n’avait même pas bougé depuis le début et ne fit rien quand Maude s’approcha de son mari, son arme levée.

-Lâche-la -répéta Maude, impassible.

Voyant qu’il ne répondait toujours pas à sa demande, elle bondit. Ori leva le bras pour parer l’attaque, mais il avait oublié que la jeune femme avait été l’élève de Tsunade. Elle concentra son chakra dans son deltoïde et frappa à pleine puissance. L’homme vit avec horreur le kunai séparer le membre du reste de son corps. Tout le monde resta bouche bée, même Deidara. Ori cria de douleur.

-Tu es folle ?! -paniqua Mika, la maman des deux jeunes filles.

Maude répondit d’un autre coup de kunai qui décapita sur le champ la mère de Ren. Les survivants se figèrent. Ils n’avaient jamais vu l’adolescente dans un tel état de rage.

-Saleté de garce ! -cracha Ori qui sauta sur Maude qui n’eut pas le temps de réagir.
-Shiime !

Contre tout attente, sa jambe explosa à quelques centimètres près de la jeune adolescente. Deidara se leva nonchalamment. Elle montra les bouches dans ses paumes.

-Art is a bang, yeah -dit-elle, toute souriante.
-Hum. Désolée, t’es allé trop loin, vieux. Ton fils a crevé ; attaque pas Maude-chan sinon tu exploses, yeah.

Maude mouilla ses lèvres d’un coup de langue.

-Tue-le.

Bang ! Ori ne fut plus en vie. Ses organes tachèrent la famille. Mika s’évanouit. Tariar la prit dans ses bras. Il tentait de se faire petit. Ses enfants l’effrayaient.

-Ren est mort -murmura Maude à l’intention de son père.
-J’ai mal, toosama*, j’ai mal. J’ai tellement mal que j’ai des envies de meurtres. Je ne suis plus capable, toosama. JE NE SUIS PLUS CAPABLE DE TE SUPPORTER !

[Toosama : Père d’un ton respectueux*]

Elle courut vers Tariar et, avec une force surhumaine, lui fracassa le crâne ainsi que le mur du salon.

-Hum… impressionnant je dois l’admettre -sourit Deidara qui s’approcha de sa sœur.
-J’aurais jamais cru que tu puisses tuer p’pa.

Maude jeta un coup d’œil à son poing ensanglanté.

-Partons d’ici.
-Et m’man ?
-Elle mourra quand tu exploseras la maison.
-Yeah.

Elles prirent quelques vêtements de rechanges, sortirent à l’extérieur rejoindre l’oiseau qui les attendait toujours et regardèrent la maison. La pluie battait toujours à son maximum.

-Au revoir, ancienne vie, yeah. Maude, voici mon art…
-… art is a bang, je sais.
-Hum…

La maison vola dans un éclat assourdissant. Elles regardèrent le spectacle sans s’émouvoir du sort de leur mère.



Fin du chapitre. C’est ça l’histoire de la petite famille disons…Reviews?