L'apogée d'une existence


Fanfiction Naruto écrite par Ithildine (Recueil de Ithildine)
Publiée le 15/02/2009 sur The Way Of Naruto



c'est écrit avec passion, après, on aime ou on n'aime pas! à vous de décider!

That's all folks!



Chapitre 1: L'apogée d'une existence



L'apogée d'une existence






Ils sont morts... tous... partis à jamais. Seulement moi, je suis encore debout, au milieu de ce carnage. Mes yeux ne se détournent pas de ce spectacle sanguinolent. Je suis seule. Ils ne seront plus jamais là pour me protéger alors que j'ai encore tellement besoin d'eux.

Je n'aime pas tuer et c'est pour cela qu'ils ont toujours dû me protéger...

Il a fallut qu'ils partent pour que je puisse enfin comprendre ce qu'ils ressentaient, ce qu'ils avaient ressenti pendant leur tragique et si courte existence. Maintenant, je connais ce sentiment, leur fatalité, la solitude. Ils gisent à mes pieds alors que moi, je reste assise dans tout ce sang, incapable de bouger.

Comment vais-je faire pour survivre?



Avant, ils voulaient me protéger et pour ça, ils étaient prêts à se sacrifier. Aujourd'hui, tout est différent. Leur passé était trop chargé d'horreurs qu'ils ne pouvaient plus supporter et ils sont allés au devant du danger sans peur au ventre. Ils sont allés au devant du combat ne désirant plus qu'une seule chose : ne pas en sortir vivants...

Comment vais-je faire pour continuer à vivre ?



J'ai recueilli leurs derniers souffles. Ils respiraient difficilement mais courageusement, comme toujours. Ils voulaient me confier leur ultime parole, une pensée pour moi, leurs sentiments, avant la fin. Ils étaient courageux et moi, je n'arrive même plus à les pleurer. Jusqu'à leur fin, ils m'auront traînée. Leur dernier combat...

Où pourrais-je trouver la force de vivre ?



J'entends des murmures autour de moi. Peut être que les renforts de nos ennemis arrivent, toujours en surnombre ou bien peut être est-ce le vent qui chuchote dans les arbres quelques vieilles oraisons funèbres pour mes amis tombés sous son regard insensible? Je ne sais pas, je n'arrive plus à distinguer les sons. Mes oreilles bourdonnent encore des cris de la bataille. Mes yeux ne sont pas remplis des larmes que j'ai trop versées jadis. Mes genoux enfoncés dans la terre caillouteuse me blessent mais je ne réagis pas. Je suis dans un état amorphe, complètement déboussolée, incapable de réagir. Et même si j`en étais capable, que pourrais-je faire de ma carcasse ? Où irais-je alors que tous les ninjas de Konoha, ou presque, sont tombés ? Que faire alors que tous ceux de ma génération ne sont déjà plus ? Mes amis, mes coéquipiers, mes professeurs et maîtres, mes patients, mes protégés,... Tous !

Je reste la seule ombre dressée au travers de mes ennemis. Ce n'est pas moi qui en viendrais à bout! Après tout, je ne suis qu'une pauvre kunoichi incapable. Un poids. Un fardeau. Un boulet. Et cette fois, je suis seule contre une armée...

Et puis, je n'aime pas tuer...



Une douleur diffuse m'élance et je lève mon poignet vers le ciel. Le sang qui coule sur mon avant-bras jure avec le gris des nuages. Cette blessure est vraiment immonde. Je ne supporte plus le sang, je ne supporte plus cette odeur, ce mélange nauséabond de fer et de pourriture. J'ai envie de rendre toutes mes tripes, pour ne plus sentir ce noeud désagréable dans mon estomac qu'est le vide... Je regarde encore ma main pointée vers les nuages et mes yeux sont éblouis par la blancheur des cieux. J'espère en vain que pour moi aussi, ce soit la fin. Malheureusement, j'entends toujours les cris des charognards qui me percent les tympans et les corps semblent exulter, éparpillés sous mes yeux. Je distingue du coin de l`oeil une masse sombre se répandre à l'orée de la forêt... ma forêt... Konoha... Et tous ces soldats qui la souillent de leurs larges foulées... Konoha...

Je te défendrais, je défendrais ton honneur jusqu(à mon dernier souffle !

Même si je n'aime pas tuer...



Alors, redressant mes yeux, désormais brillants de désespoir, sur ma blessure et trempant mon index dans mon propre sang, je trace un cercle sur la peau moite et pale recouvrant ma main. Le symbole des Haruno, celui de mon clan. La dernière combattante de Konoha...

Je n'aime pas tuer mais le temps est venu que je me batte... Enfin !



Je me lève et fait face au bloc sombre qui se tient à une centaine de mètres de moi. Je suis dans l'incapacité totale de les distinguer les uns des autres. Ils semblent si nombreux, un nombre infini, ceux déjà tombés remplacés si vite par toujours plus de nouvelles têtes.

L'un d'eux se détache de la masse. Il s'approche lentement, comme pour tenter d'apprivoiser l'animal sauvage que je suis, comme pour que je m'habitue à sa présence qui m'est intolérable. Je vois enfin son visage. Il est jeune, blond aux yeux bleus, des yeux turquoise, pétillants de vie. Vie qu'il a arrachée à l'un des miens... Il paiera. Ils paieront. Je sens l`excitation monter en moi, cette rage que je n'ai pas ressentie depuis si longtemps. Elle colore mes joues devenues livides pendant le combat.

Je n'aime pas tuer mais...



Beaucoup de morts. Trop de morts. Mes morts.




Naruto, Sasuke, Tsunade, Kakashi, Sai, Yamato, Ino, Shikamaru, Lee, Temari,Gai,Choji, Neji,Hinata, Shino,Kurenai, Tenten, Gaara, Kankuro,




Une seule survivante




Je me redresse fièrement alors que mon assaillant s'arrête à quelques mètres de moi. Il me regarde, scrutant chaque détail de mon visage, comme pour mieux les graver dans sa mémoire. Va-t-il m'attaquer en premier? Il esquisse un geste qui me surprend. Il me regarde avec une compassion rassurante et me tend une main.

Charitable ?

Je n'ai pas besoin de sa pitié. Et c'est alors que je réalise que j'ai perdu toutes mes armes au cours de la lutte. Je baisse furtivement les yeux et je détailles avec horreur les corps mutilés pour trouver un katana, un kunai, un shuriken, n'importe quoi.

Mes yeux tombe alors sur une lame qui ne m'est pas inconnue... Le sabre de Sasuke... Je détourne les yeux pour ne pas dégurgiter après avoir découvert la dépouille tuméfiée de mon premier amour. Je tombe sur une autre lame, étonnement brillante malgré le sang qui la souille. En suivant du regard le membre serrant la poignée de l'arme, je découvre le visage de Sai, devenu expressif dans la bataille et la mort. Je découvre un katana intact, puis un étui à kunai reposant près de mes pieds. Je m'en saisi avec une vivacité inhabituelle de ma part et défie mon adversaire du regard. Il a perdu son sourire. Il me dit quelque chose dans une langue que je ne comprends pas. Je secoue la tête pour ne pas entendre ses paroles qui pourraient me détourner de mon ultime objectif, ma vengeance, mon dernier hommage à cette forêt que j`ai tant chéri.

Je déteste tuer...



Mes amis et proches, Naruto, Sasuke, Sai,... C`est pour vous tous que je fais ça.


Pour vous tous que je me bats encore alors que je déteste prendre une vie.


[center]



Je relève la tête et regarde droit devant moi. Il est toujours là, il me tend à nouveau une main que je dénigre du regard. Son regard est obstiné. C`est le même que le tien, Naruto. Pour que cet inconnu vive, on m'a pris mon meilleur ami, celui que je considérais comme mon frère. Je ne laisserai pas cela impuni même si je détester tuer.[/t]



Alors, je m'élance vers les troupes en surnombre. Le jeune guerrier ennemi me regarde, stupéfait. Je suis seule contre des milliers mais je n'ai plus peur de la mort. Quoiqu'il arrive, je n'ai plus rien à perdre. J'arrive devant lui et m'apprête à le transpercer de mon katana mais ces iris turquoise stoppent mon geste. Elles me rappellent trop les tiennes. Je ne peux pas le tuer. Je ne veux pas. Ce serait comme si on t'enlevait la vie, une seconde fois. Il est le seul dont j'épargnerais la vie, le seul assez innocent pour que je le laisse vivre...

Je m'écarte de lui à la dernière seconde et fonce droit devant moi. Les premiers hommes dressés devant moi sont grands et forts. Les premières lignes sont toujours composées de ninjas experts en corps à corps, tout comme moi. Ils seront donc les premiers à mourir. Je décide d'utiliser tout mon chakra, je n'en aurais plus besoin de toutes façons...

Je saute et mon poing s'écrase plus durement que jamais sur le sol qui se déchire le sol en un craquement sinistre. Mes ennemis qui ignoraient tout de mes techniques de combat tentent d'esquiver mais je repars déjà à la charge, toutes mes forces concentrées dans mes jambes. Je n'ai jamais manié un katana et pourtant, la lame tournoie dans les airs comme si je m'étais entraînée toute ma vie. Je transperce, je coupe, je frappe, j'évite mais je ne peux pas prévenir ou dévier tous les coups. Un kunai finit par traverser mon abdomen. Je saigne abondamment et la douleur m'arrache un gémissement. Puis un coup porté à l'épaule me coupe la respiration et je me redresse difficilement. Enfin, c'est un shuriken qui perfore l'un de mes mollets fins. Un cri m'échappe mais je ne relâche pas mon ardeur au combat et je fracasse la nuque de mon assaillant. Je parviens de moins en moins à esquiver leurs coups mais les miens touchent toujours leur cible. Les os de mes ennemis craquent sous ma hargne, mon coeur s'emballe. L'un de mes adversaires se tient le bras, percé par l'un de mes shurikens. Je profite de ce répit pour soigner ma plaie béante au bas ventre. Je dois gagner du temps sur la mort pour en emporter un maximum avec moi. Je laisse pour la première fois de ma vie ma deuxième personnalité l'emporter sur celle de Sakura. Elle se dresse avec fureur. Elle prend des vies, elle tue, elle réclame du sang, elle crie vengeance. Mais moi, Sakura, je détestais tuer.



Puis, c'est la fin. Une longue et fine lame transperce mes côtes et une poigne forte se referme sur mon cou. Je suffoque et je suis à terre. Une minute plus tard alors que les hémorragies finissent le sale travail et que mes yeux se voilent, j'aperçois le visage de mon meurtrier. C'est un jeune homme blond. Ses yeux turquoise brillent d`une lueur étrange. Il pleure. Les larmes tracent des sillons de poussière sur son visage d'ange. Je ne peux m'empêcher de me sentir coupable, il lui ressemble tant. Je pose ma main ensanglantée sur sa joue et j'essuie une larme qui roule sur cette peau parfaite. Je cherche à parler mais j'arrive seulement à produire un murmure à peine audible:


- Ne pleure pas. C'est le destin. Vis pour eux. Vis pour moi. Je crois en toi...


Je suis la dernière survivante de Konoha et je lâche mon dernier soupir, enlacée dans les bras de mon meurtrier. J'ai enfin réussi à toucher du doigt l'un de mes désirs, réussi à transmettre mon message de paix. J'étais une combattante mais je détestais tuer. Mon voeux de paix et de bonheur survivra après moi, après ma mort. Il l`empêchera de s'éteindre. Il a toute ma confiance. Mes yeux se ferment. J'ai laissé mon empreinte, ma trace sur cette terre que j'ai tan chérie. Maintenant, je vais pouvoir partir en paix et rejoindre les miens. J'ai trouvé un sens à ma vie pendant les dernières secondes de mon existence.


Mieux vaut tard que jamais...


Voila, peut être un one-shot que vous trouverez étonnant, mais au moment où je l'ai écrit, j'ne sentais le besoin. Lorsque votre vie part en live, il arrive que vous réagissiez différemment de ce que vous dicterait votre comportement habituel...
C'est un one-shot qui dénonce sans aucun scrupule. Vous n'avez pas aimé? Tant pis, je l'ai écrit pour moi, et pour ceux qui avaient besoin de rapprocher Naruto de la réalité...