Yoshita glissa le dossier nommé "Metsuki" sous sa tunique, et prit le chemin du retour.
Il serait plus tranquille en lisant ce dossier chez lui. Il était sûr que les réponses à ses questions se trouvaient dedans.
Il allait falloir repasser devant les infirmières de garde. Yoshita n`avait pas pensé au retour. Cette fois, ça allait être bien plus difficile d`attirer les deux femmes sans les alerter.
A moins que...
Yoshita entra dans les toilettes. Comme il l' espérait, un conduit d`aération se trouvait dans la pièce malodorante. Visiblement, ces toilettes n`étaient plus utilisées, ni entretenus, depuis longtemps. Tiens, un rat. C`est du joli dans un hôpital...
Le ninja retira la grille qui fermait le conduit, et s`y introduit. Qu`est-ce qu`il pouvait bénir son don héréditaire dans ce genre de situation ! Mais comme la chance était toujours de courte durée quand il en avait, le conduit devînt vite trop étroit pour qu`il puisse continuer à progresser. Il allait donc bien falloir passer par l`accueil.
Hinoko et Fugusha, les deux infirmières, discutaient toujours des dernières nouvelles du front. D`après Hinoko, la plus jeune - mais pas la plus mignonne - le pays du vent allait bientôt céder face aux assauts répétés du pays du feu. Et Fugusha d`ajouter: je penses que les dirigeant de notre pays devraient passer du côté du pays du feu avant que celui du vent capitule...
Au moment où elle finissait sa phrase, une masse poilue, et avec de petites griffes et des yeux noirs, s`était retrouvée plaquée contre son visage. Les deux infirmières poussèrent un cri strident alors que le pauvre rat s`agrippait tant bien que mal au visage de Fugusha pour ne pas tomber.
Aucune des deux, dans l`agitation qui les animait maintenant, ne remarqua l`autre masse, moins poilue mais plus grosse, passer juste sous leur nez.
Yoshita avait un peu honte de n`avoir trouvé que ce moyen pour passer "inaperçu", mais au moins il allait pouvoir sortir de l`hôpital sans crainte.
De retour chez lui, ou plutôt chez sa grand-mère, Yoshita se dévêtit et entama la lecture du dossier.
Page 1/39 :
Secret Défense
Contenu:Fiches de naissance de ninjas déserteurs
Ninja(s) concerné(s) : Clan Metsuki.
Le clan Metsuki a trahi le village en désertant et rejoignant les rangs d`un village caché ennemi. Tous ses membres sont considérés comme des traîtres et seront exécutés sur le champ.
Page 2/39 : Fiche de Metsuki Chôrô
Clan : Metsuki
Prénom : Chôrô
Don/capacité héréditaire : Nyctalope
Yoshita s`arrêta sur cette ligne. Don héréditaire : Nyctalope. Ces gens voient dans le noir. Tout comme moi, pensa-t-il.
Il parcouru rapidement les autres fiches, et finit par tomber sur une fiche correspondant à l`homme qu`il avait tué.
Page 38/39 : Fiche de Metsuki Kyûshi
Clan : Metsuki
Prénom : Kyûshi
Don/capacité héréditaire : Nyctalope
Famille : Fils de Metsuki Gensô et Metsuki tsubaki; frère jumeau de Metsuki Junkyô.
La photo qui l`accompagnait montrait la tête coupée de l`homme que Yoshita avait en effet tué. Le dossier avait été complété récemment.
Il restait une fiche. Yoshita savait que s`était la sienne.
Page 38/39 : Fiche de Metsuki Junkyô
Clan : Metsuki
Prénom : Junkyô
Don/capacité héréditaire : Nyctalope
Famille: Fils de Metsuki Gensô et Metsuki Tsubaki; frère jumeau de Metsuki Kyûshi.
Il s`appelait donc en réalité Junkyô.
En fait, ce dossier créait plus de questions qu`il ne donnait de réponses. Oui, il était originaire de ce village. Oui, on lui mentait depuis toujours. Et oui, il avait bien assassiné son frère.
Mais pourquoi le clan a déserté ? Pourquoi lui est-il toujours ici ? Pourquoi ne lui a-t-on jamais parlé de tout ça ? Pourquoi, si tous les ninjas du clan sont considérés comme traîtres, lui ne l`est-il pas ?
Yoshita, ou plutôt Junkyô de son vrai nom, posa le dossier sous une pile de vieux parchemins et tenta de s`endormir. Une mission difficile l`attendait le lendemain.
Le peu de sommeil dont il pu profiter cette nuit là fut hanté par les images du soir où il avait tué son frère. Où le sceau apposé sur son bras avait prit le contrôle de son corps et tué la seule personne de sa vraie famille qu`il n`avait jamais vu.
Il fut réveillé très vite par ce même sceau, redevenu très douloureux.
Il s`efforça de penser à autre chose, il réfléchissait au dossier qu`il avait lu quelques heures auparavant. Pourtant, la douleur devenait de plus en plus forte.
Bientôt, Yoshita dû se lever et se préparer pour sa mission. Il avait d`autres préoccupations, mais il ne pouvait se défiler, et tenta de paraître le plus naturel possible au yeux de ses coéquipiers.
La mission dura toute la journée, et quand Yoshita sorti de la salle de débriefing, le soleil avait déjà disparu depuis longtemps.
Lorsqu`il rentra chez lui, sa grand-mère l`attendait au pied de la porte.
Elle le débarrassa de ses vêtements, et lui apporta une tasse de thé et un bol de ramen. Yoshita lui fit le résumé de sa mission, puis se dirigea vers sa chambre.
- Yoshita...
Ce dernier s`arrêta, sur le pas de la porte de sa chambre.
Les deux étaient de dos, mais Yoshita comprit tout de suite ce qu`il se passait. Ou plutôt ce qu`il s`était passé. Et il éprouva un sentiment de stress et de peine très fort.
- Es-tu retourné à l`hôpital récemment ?
- Oui, tu sais bien que mon sceau m`avait blessé grievement...
- Je ne parle pas de ça....
Sa voix était tremblante. Leur voix à tous les deux en réalité. Yoshita aimait sa grand-mère, et même s`il voulait savoir qui il était réellement, il ne voulait pas la faire souffrir.
- Grand-mère Obâ, qui suis-je ?
Des larmes perlèrent des yeux de Yoshita. Cette question, il avait voulu la prononcer à voix haute depuis plusieurs jours déjà, et il s`était retenu de la poser pendant tout ce temps.
- Yoshita, je... ne peux... pas...
- Je suis désolé grand-mère. Mais il faut que je sache....
Yoshita entra dans sa chambre et en ressorti quelques minutes plus tard.
Durant ces minutes interminables, Obâ était restée à genoux, tournant le dos à la chambre de Yoshita, faisant tout son possible pour ne pas s`effondrer en larmes.
- Au revoir Grand-mère Obâ... Je t`aime.
Yoshita était sorti de la maison, en passant devant sa grand-mère, sans la regarder. Il aurait voulu la serrer dans ses bras, mais cela aurait été trop dur. Et il ne voulait pas paraître faible devant elle. Il déposa son bandeau frontal, barré, devant la porte, et parti.
Comme vous l'aurez remarqué (ou pas) ce chapitre est plus court que la première partie. Pourquoi ? Tout simplement parceque j'au jugé bon de l'arrêter ici. (bhouuu le prétentieux !)
Il y aura donc bel et bien une partie 3, mais je ne penses pas la mettre tout de suite.