« Durant le XVIe siècle, des commerçants venus du Portugal, des Pays-Bas, d'Angleterre et d'Espagne débarquèrent au Japon, avec les missionnaires chrétiens. Pendant la première partie du XVIIe siècle.... »
Ten Ten sourit, Temari était sûrement la seule à avoir assez d’énergie pour faire son service au bar et potasser ses cours en même temps. De toute façon depuis une semaine elle semblait dotée d’une vitalité hors du commun. Pourtant il y’avait un sujet qu’elles n’avaient pas encore abordé :
« Tu sais, insinua la fille aux macarons, j’ai dit à Neji que je bossais dans une boite de nuit pour mes études. Ça ne l’a pas embêté, au contraire, il a trouvé que c’était courageux de ma part et...
- Ten Ten, s’énerva la blonde en délaissant son cahier, où veux-tu en venir ?
- Pourquoi tu ne dis pas à Shikamaru que tu fais la même chose ? Plein de jeunes adultes travaillent pour leurs études.
- Pas à Konoha, tu n’en trouveras pas un qui fait ça. Et puis de toute façon si je lui avoue ça il faudrait aussi que je parle de mes parents, de Gaara et c’est hors de question. »
Devant l’air navrée de son amie Temari préféra attraper un carnet et retourner en salle, un groupe de jeunes lui faisaient des signes, elle se dirigea vers eux :
« Bonjour et merci d’avoir choisi le « Crapaud Baveur », récita t’elle exaspérée, que désirez-vous boire ?
- Trois sakés et un whisky.
- Désirez-vous un accompagnement ?
- Je dis pas non, fit le plus grand d’entre eux, t’as quoi pour nous ?
- Une baffe si tu continues à me tutoyer espèce de crétin ! Nous avons.... »
Si Temari s’était retournée elle aurait aperçu à une table au fond Kisame qui la suivait des yeux d’un air moqueur.
« Alors c’est ça ton explication pour tes nombreuses absences, pensa-t-il, t’es pas mal du tout en serveuse. »
Une jeune femme entra et se dirigea vers Temari, c’était un joli brin de fille : brune, fine et élancée.
« Bonjour Temari.
- Hello Aika, tu es en retard.
- J’ai de plus en plus de mal à venir dans cet endroit, le patron m’en fait voir des belles.
- C’est si terrible que ça ?
- Il me force à porter des tonnes de tenues de mauvais genre, j’ai l’air d’une fille facile avec ça.
- Remarque avec ton salaire...
- Je m’en fiche du salaire, s’il continue comme ça moi j’irai voir ailleurs ! Bon, tu m’annonces ? »
Temari monta sur l’estrade, les gens commençaient à réclamer la chanteuse et elle fut accueillie par des applaudissements nourris.
« Mesdemoiselles et messieurs, je vous demande de saluer la talentueuse Aika Chibana !!!»
La chanteuse grimpa pendant que la blonde s’écartait, Lee mit la musique et elle commença à chanter.
Temari soupira, la chanteuse arrivée lui donnait enfin l’autorisation de partir, Tenten avait eu la prévenance de ramasser leurs sacs respectifs et de ranger les affaires de la blonde.
Les deux amies quittèrent avec empressement le bar.
« Gaara est chez Kankurô ce soir ?
- Oui, il a eu la gentillesse de le prendre quand il a su que je finissais à 22h.
- Alors si je t’invitais à dormir chez moi, plateau télé et soirée vidéo ? Ça te tente ? Mes parents sont absents.
- Marché conclu.»
Kisame suivit donc inutilement les deux filles jusqu’à chez Ten Ten et se rendit compte qu’il ne pourrait rien apprendre de plus ce soir.
Les deux amies s’installèrent confortablement devant « mémoires d’une Geisha », la fille aux macarons cria depuis la cuisine :
« Ramens et sushi c’est bon ?
- Parfait.»
Tandis que Ten Ten était dans la cuisine Temari s’aperçut que le portable de son amie affichait un message :
Ma chérie, y’a un restaurant italien qui vient d’ouvrir et qui est très recommandé. Que dirais-tu si je t’y emmenais vendredi soir ?
Neji.
« Ton Neji vient de t’inviter dans une petite ginguette digne de la Belle et le Clochard.
- Lâche mon portable, ordonna Ten Ten en riant, il est vraiment trop adorable, ajouta-t-elle en lisant le sms.
- C’est vrai que pour un intello ténébreux il sait parler aux filles.
- Et Shikamaru ? Il organise des trucs, des rendez-vous en tête-à-tête ?»
Temari hésita, mieux valait être franche :
« Pas encore mais ça m’arrange, t’imagine si un jour il m’invite et que je ne peux pas...
- Envoie balader Jiraya, je le fais souvent moi.
- Plus on fait d’horaires et mieux on est payé, je ne bosse pas autant pour le plaisir tu sais. »
Ten Ten haussa les épaules mais il lui semblait que Temari prenait beaucoup de risques en entamant une relation où le garçon ne saurait pratiquement rien d’elle. Et si un jour il lui demandait de voir ses parents ? Ou de lui faire rencontrer les siens ? Ou s’il croisait Temari avec Gaara ? Bonjour les étincelles.
La jeune blonde s’étira et préféra changer de sujet :
« Tes parents ne sont pas là ?
- Ils sont partis pour une énième lune de miel, j’ai la maison pour moi pendant une semaine.
- Je croyais qu’ils voulaient divorcer.
- Non, rie la jeune fille, ma mère dit toujours ça quand elle est énervée mais cinq minutes après ils font des trucs pas très catholiques dans l’avion pour Hawaï ou la Californie.
- Et cette fois c’est quoi ?
- La Polynésie, champagne et langoustines françaises au menu. Il est vrai que leur dispute a duré presque cinq jours. »
Elles se mirent à rire, en même temps Temari se demandait si tous les amours de jeunesse pouvaient durer comme pour les parents de Ten Ten ?
« Tem, ça commence !»
***
Les filles ne sont pas les seules à organiser des soirées pyjamas, la preuve c’est que Shikamaru et Choji dormaient dans la même chambre ce soir là. La chambre de l’Akimichi était envahie de posters de joueurs de base-ball, d’étagères remplies de romans anglais, de DVD et de CD de son groupe préféré : les Beach Boys.
Dans cette chambre le Nara avait presque l’impression de changer de continent. Son ami voulait devenir photographe, il faisait beaucoup de photos et de retouches à l’ordinateur pour ses amis. Sur un poster d’une équipe de rugby il avait remplacé les têtes des joueurs par celles de ses camarades. Sur une autre, pour rire, il avait photographié la statue de la liberté et c’est Ino qui tenait joyeusement le flambeau maintenant.
Il sortit d’une pochette des photos qui étaient neuves, elles dataient du bal :
« Ça, c’est Naruto quand il a baillé au moment d’embrasser Sakura...et ça c’est Sakura qui lui a « prouvé » son mécontentement. Ça, c’est Kiba quand il a renversé le soda sur la robe d’une fille. Voilà Itachi et son frère se faisant draguer par les minettes habituelles. Celle-là est pas mal : Deidera tente ses nouveaux pétards dans les salades de fruits....Shikamaru, tu m’écoutes ?
- Non. »
Il avait appuyé son menton contre la fenêtre et semblait songeur.
« Vas-y, confie-toi à tonton Choji.
- C’est Temari.
- M’en serai douté.
- Elle est si souvent absente, elle est toujours effrayée quand on lui demande où elle va et la plupart du temps elle ne répond même pas.
- Tu as peur qu’elle fasse quelque chose de mal ?
- Non, j’ai confiance en elle. Peut être qu’elle a des ennuis familiaux.
- Au point de louper les cours ?
- J’sais pas, la seule fois où on a abordé le sujet parental elle a été troublée et même gênée. Et si son père la battait ?
- T’es carrément parano toi. Tu lui as déjà vu des marques ou des bleus ?
- Non heureusement... t’as raison, c’est une hypothèse stupide. »
Souriant Choji sortit une photo et la tendit à son ami qui la reçu en rêvant : Temari et lui dansant à la soirée de fin d’année.
« J’ai pas eu besoin de beaucoup améliorer les couleurs, vous êtes superbes dessus. Et j’ai fait deux tirages comme ça tu lui en donneras une.
- Merci, t’es sympa. »
Le sourire de l’Akimichi s’élargit encore plus tandis qu’il regardait Temari sur la photo :
« Elle est belle quand même, t’as intérêt à la garder, une fille comme ça y’en a pas à tous les coins de rues. »
***
Mercredi 9 janvier
« Serveuse ? Tu en es sûr ?
- Absolument, serveuse au « Crapaud Baveur ». Voilà où se rend Temari quand elle sèche les cours.
- Super boulot, ricana Kin, mais c’est insuffisant si tu veux mon avis.
- Oui, confirma Tayuya, on va continuer à la suivre jusqu’à ce qu’on trouve un truc bien tordu sur elle. »
Pendant ce temps la future réprouvée vivait les plus beaux moments de sa vie avec Shikamaru. Lorsqu’elle arriva devant la fac ce matin-là, il l’attendait. Il l’attrapa par la taille et l’embrassa tendrement :
« Bonjour fille galère, en forme aujourd’hui ?
- Prête pour le contrôle d’histoire, et toi ?
- Hum....ça devrait aller. Au fait, c’est pour toi. »
Il lui tendit la photo d’eux au bal.
« C’est Choji qui l’a fait, il veut devenir photographe.
- Ouah ! Il est doué !
- Thank you. »
Ils se retournèrent et l’Akimichi brandissant un polaroid les flasha, la photo sortit presque une minute après. Temari était adorable et rougissante serrée contre son paresseux favori.
« Voilà un des plus beaux souvenirs de fac, ria le photographe accompli, dis-moi Tem : c’est vrai ce que m’a dit Shika ? Tu parles couramment l’anglais ?
- Yes, I speak English fluently thanks to my mother, sourit elle, mais il a du un peu exagérer sur mon compte.
- J’espère pas, il t’a décrit comme brillante, sensée, belle à tomber par terre où il ne s’est pas trompé et....
- Ça va Choji, intervint Shikamaru en s’empourprant subitement, on a compris. »
La sonnerie mit fin au supplice du Nara car son ami avait cours dans une salle différente, les adeptes de l’histoire se séparèrent de lui. Shikamaru sentit la main chaude de Temari qui glissait dans la sienne.
« Tu lui as vraiment dit tout ça sur moi ?
- Ben...j’ai aussi dit que t’étais une fille galère mais....oui, j’ai dis ce que je pensais. »
Elle se rapprocha un peu et l’embrassa sur sa joue cramoisie, puis ils grimpèrent rapidement les étages qui les séparaient d’un contrôle d’histoire tortueux.
***
En classe Temari fut mise à coté de Naruto, lorsque le professeur distribua les copies la figure de l’Uzumaki s’allongea, avec lui on devinait sans peine s’il avait appris ou non ses leçons.
Temari nota son nom et prénom et commença à répondre aux interrogations, dans un questionnaire la réponse était soit juste, soit fausse.
« Temari, ne tarda pas à chuchoter le blond, c’est quoi la réponse n°3 ?
- Naruto va te faire voir, répondit elle sur le même ton, t’avais qu’à bosser.
- Mais j’ai révisé comme un forcené ! Je t’assure !
- Je la connais ta révision : elle a des cheveux roses, une jupe rouge, elle est assise trois rangs derrière et son nom signifie « fleur de cerisier ».
- Ok j’avoue, j’ai passé la soirée dans le square avec Sakura. Mais enfin tu sais ce que s’est l’Amour avec un grand A, suffit de te voir avec Shikamaru.
- Tu m’énerves Naruto.
- Alleeeeeeeez !!!
- Après tu me fous la paix ?
- Juré !
- Bon, la réponse 3 c’est l’année 1192 : Les Minamoto établissent leur bafuku (siège militaire) a Kamakura. Minamoto no Yoritomo est nommé shôgun (littéralement général en chef des armées) par l'empereur qui conserve son titre et une influence morale.
- Heu....tu peux répéter lentement s’il te plait. »
***
Monsieur Sai libéra comme à son habitude les enfants à 16h30, Gaara vit avec plaisir que c’était sa sœur qui était venue le chercher. Pourtant il ne se mit pas à courir vers elle comme d’habitude, Matsuri passa devant lui en rougissant :
« Je voulais te dire que j’ai adoré ton dessin. J’aimerais bien que tu me montres comment tu fais.
- Ben....je veux bien....demain ?
- Oh oui, s’exclama t’elle en battant des mains, tu dessines si bien ! »
Gaara sembla brusquement ne plus toucher terre, Matsuri venait de lui poser une bise sur la joue.
« A demain Gaara-sama !
- Voui...voui....à medain....à dainme....au veroir....
- Hé ho Gaara, elle est partie !!! »
Temari n’éclata pas de rire devant l’air égaré de son petit frère, il en aurait eu de la peine.
« T’as vu Nee-nee ?!!
- Bien sur.
- Elle m’a appelé Gaara-sama !!!
- J’ai entendu.
- Elle m’a embrassé !!!
- J’ai vu. »
Le retour se fit très gaiement puisque Gaara n’avait devant les yeux que la petite robe jaune de sa camarade de classe. C’est à peine s’il entendit sa grande sœur lui demander si un flan en dessert lui ferait plaisir ce soir.
***
Jeudi 10 janvier.
« Allo ? Kuso, c’est toi Kisame ! Est-ce que tu sais qu’il est 4 heures du matin ? CRÉTIN !!!
- Tayuya écoute, j’ai une super nouvelle pour toi.
- Tu vas te suicider ?
- Temari a un fils. »
A cette heure tardive de la nuit le cerveau humain est moins actif, la jeune fille ne capta pas tout de suite les paroles du thon au bout du fil.
« UN FILS ?!!! (Ça y’est les neurones se remettent en place).
- Je te jure, elle habite dans un HLM vers le vieux gymnase, même pas très loin de chez moi. Et son fils s’appelle Gaara.
- T’es sur que c’est son fils ?
- Ils n’y avaient que eux dans l’appartement, je les ai observés avec une paire de jumelles : elle va le chercher à l’école, lui fait à manger, le couche comme une vraie mère... j’aurai aimé que la mienne fasse pareil d’ailleurs. »
Temari avait un fils ! La petite garce avec son air si respectable et arrogant....avait un fils dans un HLM ! Avec qui ? Kisame lui avait dit qu’elle vivait seule, peut être une aventure de jeunesse.
Tayuya ne s’était pas sentie aussi énervée et ravie depuis longtemps, elle se rendormit en mordant ses coussins pour ne pas hurler de joie.
***
11h17 indiquait l’horloge dans la vaste cuisine des Uchiwas, la plupart des élèves de Konoha étaient en cours à cette heure-ci mais pas eux.
Sasuke repoussa ses céréales d’un air dégoûté, Itachi lui semblait presque choqué de la nouvelle que Tayuya n’avait pas tardé à leur apprendre.
« Quand je pense qu’elle me disait qu’elle ne fréquentait pas les bars... elle cache bien son jeu quand même....et un fils en plus....
- Grand frère, ça ne peut pas être possible, franchement comment Temari....
- Tu ne connais pas les femmes, elles sont parfois capables des pires trucs.
- Quand bien même, pourquoi faire ça ? Pourquoi vouloir lui gâcher la vie ?
- Sasuke, fit sombrement son frère, qui est le boss de nous deux ?
- C’est toi.
- Qui a le plus d’expérience ?
- C’est toi.
- Très bien petit frère. »
Itachi partit en claquant la porte, Sasuke appuya sa tête contre le bois froid de la table. Il connaissait le plan, il savait ce que Tayuya et son aîné avaient préparé. Bon sang ! La Sabaku ne méritait pas ça !
Il n’y tint plus, délaissant ses céréales il bondit jusqu’à sa chambre et empoigna son portable.
« 11h30, ils ont terminé les cours de la matinée. »
Depuis combien de temps n’avait il pas composé ce numéro de téléphone ? Au moins cinq ans. Et si IL avait changé de portable et de numéro ?
« Tant pis, je risque. »
Respirant à fond Sasuke posa ses doigts sur les touches du portable puis le porta son oreille.
Une longue attente.
Naruto décrocha à la cinquième sonnerie.
***
Même jour, 11h à Konoha.
« Yeeeees 99% !!!
- Ça va Temari, on a compris.
- 54% !!! JE SUIS LE MEILLEUR !!!
- Naruto je t’ai soufflé la moitié des réponses. »
Chacun contemplait sa note avec satisfaction ou désappointement, la bande s’était posée dans le parc et décompressait après une matinée bien remplie, même Neji était là, depuis sa rencontre avec Ten Ten il délaissait un peu les livres et allait vers les autres, « radical l’amour » avait proclamé Naruto. Choji s’éclaircit la voix :
« Je propose que nous allions manger un bigmac dans un fast-food au choix. »
Voyant que les filles faisaient la grimace Kiba proposa en riant :
« Moi je vote pour le « Soleil levant » c’est un resto végétarien super sympa.
- Végétarien !!! Hurla l’Akimichi, tu veux ma mort ?!!
- Non c’est bon, sourit Hinata en s’agrippant au bras de Kiba, allons au fast-food. »
La joyeuse troupe se mit en marche, Temari sentit Shikamaru lui attraper la main et l'embrasser au creux de l'oreille :
« Si tu veux on peut y aller nous au « Soleil levant », rien que tous les deux. C’est moi qui invite.
- Mince Shika, tu commences à savoir parler aux femmes ?
- Où ça une femme ?
BING !!!
- Aieuuuue !!! D’accord Temari tu es une femme sublime et sensationnelle !!!
- Hum. »
Voyant qu’elle boudait il l’attrapa et l’embrassa dans le cou avant de lui chuchoter :
« Je le pense réellement.
- Shikaaaa, arrêtes tu me chatouilles ! Et puis y’a du monde.
- M’en fiche, j’ai envie de t’embrasser simplement alors je le fais, na ! »
« Simplement » n’était pas vraiment le mot adéquat, Shikamaru l’embrassa un peu trop passionnément et ils s’écroulèrent dans l’herbe en gloussant.
« Tu voulais pas m’emmener au resto ?
- Je crois plutôt que je vais te manger de baisers, là tout de suite.
- Hi hi ! T’es bête. »
Il l’interrompit en l’embrassant de nouveau, par contre une petite voix stridente retentit :
« GRAND-MÈRE, POURQUOI LE MONSIEUR ET LA DAME Y FONT DES COCHONNERIES ?!!! »
Un gamin de trois ans en costume de marin pointait son petit doigt potelé dans leur direction, une vieille femme en tailleur gris les regardait d’un air choqué et très, très noir, Shikamaru et Temari se relevèrent en rougissant.
« Resto ?
- Tout de suite. »
Ils s’enfuirent en riant sous les hurlements de la vieille :
« VOYOUS....FINIREZ AU BAGNE.....AUCUNE MORALITÉ !!! »
***
11h30
Pendant ce temps la bande était arrivée au fast-food et tous discutaient en mangeant joyeusement.
« Et c’est Naruto qui nous invite, proclama Kiba, lui qui nous doit déjà plus de places à la cafet que tous les élèves réunis.
- Nooon, j’ai rien fait pour mériter ça !!!
- Je vais prendre deux bigmacs, quatre brochettes du chef, un soda géant, une grande frite....
- Choji tu....tu n’aurais pas le mal du pays par hasard ? »
Le repas avait donc commencé de façon plutôt sympathique, quand il ne se goinfrait pas l’Akimichi avait des tas de choses à raconter, Sakura et Ino étaient suspendues à ses lèvres, voulant absolument tout savoir sur la mode occidentale et les boutiques de New York.
Le portable de Naruto se mit à sonner, le nom de Sasuke Uchiwa apparut dessus.
« C’est pas....possible, pensa t’il éberlué, Sasuke ne m’appelle plus depuis cinq ans. »
Il grogna une excuse à ses camardes intrigués et bondit jusqu’aux toilettes où il décrocha enfin.
« Allo ?
- Naruto, retentir la voix précipité de son ex-meilleur ami, c’est toi ?
- Oui, comment se fait il....
- Pas le....temps de....t’expliquer, la....bande prépare....un...sale...coup.
- Sasuke bon sang, parles plus fort y’a un problème sur la ligne !
- Ça....concerne Tema...Shi....il ne faut pas....qu’il aille....Crapaud....
- Qui ? Quoi ? Quel crapaud ?
- Mon frère....doit....raccrocher.... »
Clic !
Pour quelles raisons Sasuke l’aurait il appelé ? C’est une chose qu’il ne faisait plus, Naruto s’était même persuadé qu’il avait balancé son numéro depuis longtemps. Mais pourquoi lui parler d’un crapaud ? Foutue ligne.
A moins que ce ne soit une farce de l’Akatsuki toute entière, quoique Naruto avait du mal à émettre cette hypothèse, il lui avait parlé d’un sale coup en préparation....pour qui ?
« Narutooo ! héla Sakura, tu reviens vers nous ? »
L’Uzumaki éprouva un petit pincement de cœur, Sakura avait été folle amoureuse de Sasuke autrefois, quelle tête ferait-elle si elle apprenait qu’il venait d’appeler ?
« Ça ne va pas, demanda t’elle gentiment, ne t’en fais pas, tu ne seras pas obligé de payer pour Choji.
- Tout va bien Sakura-chan, ne t'inquiète pas. »
Il lui caressa la joue en contemplant amoureusement ses belles mèches roses, puis ils s’embrassèrent tendrement.
« Retournons en salle, chuchote t’elle, ou l’esprit tordu de Kiba fera encore des siennes. »
Ils rirent doucement et repartirent en se donnant la main, Naruto se sentait plus détendu : peut-être celui qui n’était plus son ami avait simplement voulu se moquer de lui.
Dans la salle Neji et Choji discutaient cours et avenir (le seul sujet qu’on pouvait aborder avec Neji), Hinata et Kiba partageaient un milk-shake au chocolat avec leurs doigts étroitement enlacés et Ino s’était plongée dans une revue people.
Une ambiance heureuse, un calme serein.
***
Sasuke éteignit son téléphone à temps quand il entendit son frère revenir, espérant que Naruto avait comprit un mot ou deux de ce qui avait été dit. Il sourit à la pensée que depuis cinq ans le portable de son ami était toujours en aussi mauvais état.
Naruto, Sakura, Kiba, Choji, Shikamaru, Ino....la bande quoi, comme ils lui manquaient soudainement, elle s’était agrandie depuis la fac avec Temari, Neji et Hinata. Pourquoi en était-il parti ? Pour jouer les durs ? Il comptait si peu au sein de l’Akatsuki, les trois piliers principaux s’étaient Itachi, Kisame et Deidera, les « grands ». Kin, Tayuya et lui c’étaient les premières années qui venaient et se pliaient à leurs caprices pour y être. Tayuya un peu moins quand même, elle avait réussi à se faire craindre et respecter plus que les deux autres.
N’empêche Sasuke se demandait combien de temps elle tiendrait encore la drogue.
Est-ce que Kiba était toujours le même dragueur ? Naruto toujours le gai-luron ? Ino la même jacasse et Choji le même goinfre ? Etrangement rien ne lui aurait fait plus plaisir en cet instant que d’être avec eux dans les rues de la ville et de rire des mêmes blagues.
Sasuke poussa un profond soupir, lorsque son frère entra dans la chambre il le trouva allongé sur son lit, les yeux rivés sur le plafond et un regard impossible à déchiffrer.