The Ghost In You.


Fanfiction Naruto écrite par Fubuyuki (Recueil de Fubuyuki)
Publiée le 10/07/2008 sur The Way Of Naruto



Pour une fois que j'essaye les couples adultes, donc voilà une song fic avec The Ghost In You de My Chemical Romance, chanson que je recommande fortement aux fans de rock et de drame.

La fic avait déjà été publiée sur mon blog mais pas avec les mêmes personnages, ni le même contexte donc j'ai fait quelques modifications par rapport à l'original. Enjoy !



Chapitre 1: The Ghost In You.



La pluie tombait, la boue prenait progressivement forme au sol mou, la température chutait et Hanoko avait froid. Déjà lourds d'eau, ses vêtements d’Anbu tiraillaient douloureusement sur sa peau au niveau des cuisses et ses chaussures n'étaient plus que deux réservoirs à pluie. Trempés d'eau et de sangs, ses longs cheveux d’origine mauves se mêlaient étrangement à l'étrange teinte brunâtre de l'immonde substance caoutchouteuse de la gadoue. Ses vêtements aussi avaient eu droit à ce changement de couleur sans parler de son visage qui devait en être maculé. Elle devait vraiment ressembler à une petite sauvageonne ainsi maquillée, mais elle aimait ça, cette impression d’être différente, méconnaissable.

Je n’ai jamais dit que je mentirai et attendrai pour toujours,
Si je meurs nous serons ensemble,
Je n’arrive tout simplement pas à l’oublier,
Mais elle pouvait essayer.

Etrange, Gekko Hanoko, ex Anbu de l’une des sections les plus redoutées qui soient était presque entièrement souillée de cette terre épaisse, comme une véritable petite paysanne. Et ce n'était pas que dans la boue qu'elle pataugeait ainsi, mais aussi dans le sang, le sang de son ultime objectif, le sang de ses cauchemars. Cependant, le liquide rouge vif qui fendait sa joue blafarde ne provenait pas du sol mais bien de sa propre peau. Elle s'était tout de même pris une satanée belle égratignure à la joue, sans parler de sa cheville qui la clouait malencontreusement au sol. Mine de rien, son adversaire n'était certainement pas faible et elle l’avait prévu, Kaze no Baki méritait amplement sa réputation d’excellent Jounin de Suna malgré son âge relativement avancé. Il avait tout de même bien faillit avoir sa peau tout à l'heure, à force de techniques, de tactiques et de sa redoutable épée du vent, celle qui fit de lui un ninja remarquable.

A la fin du monde, ou la dernière chose que je vois tu n’es,
Jamais revenu à la maison, jamais revenu à la maison,
Pourrais-je ? Devrais-je ?
Et toutes les choses que tu ne m’as jamais dites,
Et tous les sourires qui sont toujours, toujours, toujours…

A l’origine, le combat n’avait sincèrement été fair-play, vidée de son chakra Hanoko n'était armée que d'un vieux katana rouillé bon pour la réserve, seule avec toute son amertume et sa détermination sauvage sans aucune protection physique, simplement préservée par la haine et ce masque de démon (en vérité, ses fins vêtements de coton ne daignaient même pas la protéger du froid, une simple lame de premier choix aurait amplement suffit à les mettre en lambeaux). L'issue de cet affrontement entre deux éléments remarquable du monde des shinobis semblait évidente aux yeux de tout observateur extérieur…l’avait-il observée là haut ? Etait-ce lui qui changea le cours du destin pour lui permettre cette dernière victoire ? Ce seul combat qui la rattachait fermement à la vie ? Il n’avait pourtant jamais aimé se battre lui, le sang, la guerre, la souffrance, il était tellement au dessus de ça et quelque part ce n’était pas plus mal pour un shinobi. C’était ça qu’elle aimait chez lui, Hayate vivait au jour le jour et quant à ce qui pourrait bien arriver le lendemain il s’en fichait pas mal. Du moment qu’il avait ses clopes et son intimité (à laquelle il était singulièrement attaché) intactes, le monde pouvait bien tomber en pièces sous ses yeux il se contenterait simplement d’admirer le spectacle en fumant lentement comme c’était sa manière de le faire, attendant la suite des évènements.

Tu as le sentiment que tu n’es jamais toute seule,
Et je me souviens maintenant, du haut de mes poumons, dans mes bras,
Elle meurt…elle meurt…

Mine de rien, Hanoko bénéficiait d'un avantage incontestable à l'instar de son adversaire : le terrain boueux du marécage dans lequel ils avaient choisi de combattre. C'était sans aucun doute l'endroit le plus putride, le plus reculé de la forêt interdite, mais aussi le plus imprévu. Pourvues de simples chaussures ninja, l’Anbu était à l'abri d'une éventuelle glissade dans la vase, Baki non. Coup de chance, les grandes sandales ninjas de ce dernier s'étaient prises dans la boue épaisse et il y avait glissé. Bêtement glissé. Jusqu'à la marre toute proche. Dans un grand bruit de plongeon. Déjà mortellement blessé à la jambe par son ennemie, il ne pouvait en aucun cas nager, ni même se lutter contre les eaux sombres. Non Hanoko ne l'avait pas aidé, en fait elle s'était juste contentée de l'observer se tordre dans la glaise humide avant de succomber à la plus cruelle des morts. Intolérable cruauté ? Immondice ? Eh bien quoi ! Elle ne l’avait tout de même pas traqué pour rien, elle ne s’était pas échinée à l’espionner tapie dans la chaleur brûlante du sable pendant des semaines pour échanger deux ou trois petits coups de lame avec lui pour lui tendre gentiment la main ensuite. Face à un combat à mort, faire preuve de pitié ou même de simple indulgence était synonyme de mort. Il fallait garder le contrôle de soi-même et écraser son adversaire à tout prix, comme un vilain petit cloporte. Autrement on se laissait aller, on jouait les gentils idiots et on se retrouvait rapidement à la place du myriapode, écrabouillé sous un talon sec. Il avait toujours eu horreur des cloportes lui, comme de n’importe quel insecte d’ailleurs…étrange aversion. Peut-être était-ce lié à son dégoût naturel pour tout ce qui grouillait. Combien de fois avait-elle vu son regard se durcir devant une marre d’humains agglutinés les uns des autres pour un spectacle qui n’en valait généralement même pas la peine ? C’était sans doute pour ça qu’il avait toujours refusé d’arbitrer les troisièmes épreuves des examens de sélection des chuunin.

A la fin du monde, ou la dernière chose que je vois tu n’es,
Jamais revenu à la maison, jamais revenu à la maison,
Pourrais-je ? Devrais-je ?
Et toutes les choses que tu ne m’as jamais dites,
Et tous ces sourires qui me hanteront toujours,

Pour ce qui était des situations de ce genre Hanoko n'avait plus aucun soucis à se faire, elle connaissait les règles de ces petites tueries sur le bout des doigts, la mort ne l'effrayait pas ou du moins ne l'effrayait plus, pas plus que le meurtre. Pourquoi ? Simplement parce qu'elle avait fermement décidé de s'accrocher à la vie depuis la mort soudaine et inattendue de l’unique être humain qui avait su lui apparaitre autrement qu’en tant que nuisance, alors elle avait vécu…ou plutôt survécu, dans l’attente de la vengeance. Et curieusement, elle n'avait jamais éprouvé de regrets. Il fallait bien avouer que perdre son amant du jour au lendemain, subir les moqueries de sa propre escouade et se faire chasser de son propre village à grand coups de pieds dans le derrière, chacun ponctués d'insultes tranchantes, ça endurcit. Oui, ça fait très mal mais ça endurcit quand même. Elle qui s’était efforcée de conserver une part de sensibilité en elle, un peu d’humanité en son cœur afin qu’il ne devienne pas pierre. Hayate n’aurait sans doute jamais voulu ça, la voir perdre le peu de chaleur humaine qui lui restait…alors qu’il avait lutté avec elle afin qu’elle la conserve éternellement ancrée en elle.

Jamais revenu à la maison, jamais revenu à la maison,

Hanoko sentit quelque chose remuer à travers le feuillage dru d’un buisson, un mouvement rapide, presque imperceptible. Elle ne s'en inquiéta pas outre mesure, elle connaissait bien cette forêt et ses éventuels prédateurs pour y avoir patrouillé des heures entières. Les animaux dangereux, elle le savait parfaitement bien, ne sortaient roder qu'à la tombée de la nuit. Un étrange insecte gros comme le poing, d'une espèce indéfinissable, jaillit maladroitement hors du buisson puis fonça à coups d’ailes en direction de l’Anbu. Elle sourit et bloqua l'immonde bestiole de deux doigts au niveau des ailes en songeant que sous l’influence de la panique, Hayate aurait probablement déclenché un Katon ne serait-ce que pour s’en débarrasser. Décidément, ce n'était pas son jour, tous en voulaient à sa vie. Elle regarda l'insecte se débattre furieusement, combat perdu d'avance, elle le tenait trop fermement au risque de l'écraser même. Et pourtant il n'abandonnait pas, redoublant ses assauts, se tortillant encore et toujours. Elle augmenta la pression de ses deux doigts, il ne s'en débattit que plus. Le sourire de l’Anbu se fit amer. Sa main tâchée de sang enserrait cette bête, comme la haine l’avait enserrée elle dans son étreinte douloureuse. Autrefois, elle aurait infiniment savouré cette position de force, avoir la vie d’un être entre les mains...c'était si rare pour elle, une sensation extrême, comme une bouffée d'adrénaline. Mais maintenant elle se comparait au faible et c’est une chose qu’Hayate n’aurait certainement pas voulu. Il détestait tant voir les gens se dévaloriser eux même, c’était une chose qu’il estimait pathétique.

Et toutes les blessures qui ne cicatriseront jamais,

Son but était atteint, elle avait vengé Hayate, et pourtant elle s'en fichait. C'était à peine si elle prenait au sérieux cette victoire, pourtant tout à son honneur, contre Baki. Elle aurait très bien pu perdre et se retrouver au fond de la marre à la place du ninja des sables et puis après ? D'accord, elle se serait immédiatement noyée...mais après ? Après...rien. Elle aurait cessé d'exister une bonne fois pour toute et ça non plus Hayate ne l’aurait pas voulu, quand bien même elle allait le rejoindre. S’il n’attachait pas trop d’importance à sa propre vie, toutes ces clopes en étaient la preuve, celle des autres lui était précieuse et particulièrement la sienne, Hanoko Gekko. Cet insecte, elle avait son sort entre ses mains, sa misérable petite existence. Elle pourrait l'écraser, lui briser les ailes et l'abandonner là dans la boue. Elle pourrait faire de même avec sa propre existence, de cette façon elle pourrait cesser de souffrir une bonne fois pour toute et le rejoindre lui.

Pour tous les fantômes qui ne me rattraperont jamais,
Si je tombe…si je tombe…

Elle sentit sa gorge se serrer, sa bouche se tordre dans rictus maladroit. Troublée, elle reconsidéra la situation. Quelque part elle n'était pas si différente de cette bestiole...en fait il s’agissait d’elle. Même situation, même possibilités. Quoique… non. A la différence de l'insecte, Hanoko avait depuis longtemps cessé de lutter et rejoindre Hayate était resté son objectif principal, après la vengeance bien sûr. Et que ferait-elle de sa vie ? Elle avait rompu tout lien avec le monde en s’exilant du village, il y avait de là deux ans. A Konoha, tous la devinaient encore vivante et pourtant personne ne s'était mis en quête d'elle. Ultime preuve de son insignifiance. Enfin...c'était tout à fait prévisible.

Elle avait été rejetée, presque emprisonnée pour homicide volontaire sur la personne de l’ambassadeur de Suna. La fuite lui avait semblé la seule solution à tant de problèmes, ainsi elle pourrait accomplir ses sombre desseins dans l’ombre. Elle n'avait pas eu le choix non ? C'était vidée de ses dernières forces qu'elle avait pénétré dans le milieu hostile de la forêt interdite, au risque d'y laisser sa peau soit tout ce qui restait d’elle, après avoir finalement convaincu Baki de l’affronter en duel. Chose qu’Hayate n’aurait pas voulu non plus, lui qui méprisait tant cette idée de vengeance. Et pourtant elle l’avait quand même fait. Une douleur aigue lui traversa furtivement le doigt. Dans un effort désespéré, son captif lui avait planté ses mandibules dans l'annulaire. Il ne voulait pas abandonner. Elle baissa honteusement la tête.

A la fin du monde ou la dernière chose que je vois tu n’es,
Jamais revenu à la maison, jamais revenu à la maison…
Jamais revenu à la maison, jamais revenu à la maison.

La vérité était qu'elle avait choisit la facilité, qu’elle c’était réfugiée dans la vengeance. Elle aurait très bien pu affronter en face la disparition de son conjoint et continuer courageusement son chemin. Elle aurait pu tout oublier et repartir à zéro mais non, elle n’en avait pas eu la force. Etait-elle donc faible à ce point ?

Pourrais-je ? Devrais-je ?

Et maintenant elle pouvait le tuer cet insecte, sauter dans la marre et détruire tout ce qui restait de sa personne. Mais non. La vérité était qu'Hanoko avait encore bien d'autres possibilités à sa disposition. Alors de là à toutes les gâcher, pas question ! Un groupe de ninja de classe inférieure (Genins) passa en un éclair devant elle, ralentit, puis s'arrêta à une dizaine de mètre pour se reposer. Ils étaient jeunes, sûrs d'eux, pressés de faire leurs preuves. Ainsi donc l'examen de sélection des chuunins était déjà en cours ? Hanoko jeta un dernier regard à son prisonnier, puis le relâcha, écartant doucement ses doigts. Il ne demanda pas son reste et fila comme un forcené vers les fourrés, loin de l’Anbu. Alors elle se leva d'un bond et prit le chemin le plus cours vers le village. Peut-être pourrait-elle reprendre du service en tant qu’Anbu, sa première étape vers la renaissance et c’était ça qu’Hayate aurait vraiment voulu.

Et toutes ces blessures qui ne cicatriseront jamais,
Pour tous les fantômes qui ne vont jamais…

Fin.



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