Tu me fais souffrir...


Fanfiction Naruto écrite par Suna Temari (Recueil de Suna Temari)
Publiée le 03/06/2008 sur The Way Of Naruto



Dans ma série de fanfic' -12 et sentimental tragédique et un peu... glauque dirons-nous ,je vous présente ceci... mouai, l'inspiration viens tout de suite dès que j'écoute des musiques... ^^"
Sujets d'inspiration:
-Enemite (l'album Wuyuan surtout... à ne pas écouter le soir quand on est toute seule chez sois et "que le téléphone n'arrête pas de sonner ET qu'on ne veux pas décrocher =.="" .. enfin bon, vécu à par, c'est particulier bien sur X3)
-Schwars Stein... euh, c'est un groupe japonais je precise... Kuro Kageha
-Eths: anima exhalare (la meilleure du monde ^^)

PS: Le couple ici présent est un peu étrange je sais, sachant que dans le manga original, Tayuya et Itachi ne se connaissent même pas, mais ils étaient les seuls qui correspondaient aux caractères de la fanfic'! Pusi franchement, j'ai vraiment bien aimé écrire cette fic' (qui est plus du défoulage et du vidage de cervelle qu'autre chose) en imaginant bien toute les scènes...(NIARK!!)

Sur ce, bonne lecture chers lecteurs...



Chapitre 1: "Stay with me tonight"



Comme souvent ces derniers jours, le village baigne sous un torrent de pluie. Il est neuf heures du soir, et la circulation est complètement bouchée. Des klaxons qui me font sursauter, des voitures dont les roues crissantes me font mal aux oreilles, tout est confus, ces temps-ci.
Tout comme moi. Heureusement que la pluie cache mes larmes, sinon, j'aurais vraiment l'air bête.

Comme souvent ces derniers jours, je regarde l'écran de mon portable nerveusement. Trois messages vocaux... Peut-être va-t-il enfin abandonner ? La semaine dernière, il en laissait onze par jour. Je ne décroche jamais, par peur d'entendre cette voix... Je ne veux plus jamais le voir, celui-là !

Comme souvent ces derniers jours, j'arrive chez moi, sors mes clés, et pénètre dans le hall de ce tout petit appartement de cinq étages. Moi, je suis au deuxième, ce n'est pas très loin...
Sauf qu'aujourd'hui, je suis particulièrement fatiguée, l'esprit tout embrumé. Je mets beaucoup plus de temps que d'habitude.

Étrangement, quelque chose change par rapport aux derniers jours... Mon portable sonne quand j'ouvre la porte. Je sursaute, pousse un cri affolé. La sonnerie est si crissante, angoissante... Je referme la porte en vitesse, m'écroule contre elle. Le hall est vide, comme d'habitude, par contre. Mais le son du portable ne s'arrête pas. Il me semble si long.
J'ai le temps de trembler, de transpirer. Mon cœur a le temps de lâcher un court instant.
Puis la petite musique se stoppe. Je respire à nouveau.

Suis-je devenue folle ? Me mettre dans cet état là pour une sonnerie de portable ! Heureusement que personne ne me voit.

Je me relève et me dirige vers la salle de bain après avoir quitté mes chaussures. Le carrelage du couloir est froid, aujourd'hui.
Je me dévêts, peigne mes longs cheveux de teinture rouge, si longs et soyeux. J'ouvre le robinet d'eau.

Le hurlement du portable surgit encore. Je crie de plus belle, je commence à avoir peur. La sueur recouvre de nouveau mon corps nu. Ma respiration est tellement saccadée qu'elle recouvre presque la sonnerie. Je me résigne à résister. L'eau coule toujours dans la baignoire. Tant pis...
Je prends le portable, respire un grand coup.
« Allo ?
- Tayuya... »
Comme prévu, c'est lui, Itachi... Mes yeux me brûlent.
« Qu'est-ce que tu me veux encore ?
- Je t'aime encore, moi... »
Toujours aussi directe. Et sa voix est toujours aussi angoissante et grave, légèrement grinçante. Cette voix que je trouvais si mystérieuse est belle, quelques années plus tôt...

« Alors ? Tu m'appelles pour quoi ? »
Avec lui, il faut être sourde. Je ne dois pas l'écouter, rester de marbre...
« Je veux te voir. Je veux te revoir, comme autrefois... Oublie tout, Tayuya... Tout... »
J'ai la nausée... Il me donne des ordres, maintenant ? Depuis quand est-il si exigeant et hypocrite ?
Suis-je bête...
Depuis sa naissance, bien sûr.

« J'ai tenté d'oublier ces dernières années. Ça a marché pendant quelque temps, mais maintenant tout me revient... Si je dois te voir, ce sera pour te dire adieu à jamais ! »

Personne ne répond pendant quelques instants. C'est un souffle rauque derrière le combiné.
« Ah ? Alors tu m'as obéi sans que je te dise quoi que ce soit ? C'est bien... »
Cette langue de vipère...Si je pouvais la couper...
« Je ne suis pas un jouet ! Je ne t'ai jamais appartenu ! Laisse-moi, maintenant !
- J'ai changé, Tayuya... J'ai changé pour toi, je t'en supplie... Reviens-moi. Je ne ferai plus ça, je te le promets, alors, écoute-moi...
- Va te pendre avec un fil de fer, espèce de pourriture, sinon c'est moi qui le ferai ! »

Je m'apprête à raccrocher. Je quitte le combiné de mon oreille. Pourtant, une voix résonne encore...
« Et que feras-tu après ? Une mort sur la conscience, c'est si douloureux. Tu me rejoindras quoi qu'il advienne. Je t'accueillerai bras ouverts au paradis, ma chérie. »
Il raccroche...

L'eau déborde de la baignoire. Elle mouille mes pieds gelés.
Un nouveau hurlement...
Le mien. Je glisse et tombe par terre.
Un halètement, le mien.
J'ai peur. Les larmes coulent. Le portable résonne.
Prête à tout, je décroche. Il va encore me dire une horreur?
« Allo?
- Ktsssss... Ktssss...Shrrr.... Pssss... »
Je suis mouillée... Mouillée de sueur.
« Itachi?
- Viens... Ksssss... Ahhh... »
Ces sons...
Des bruits de succion, du sang qui coule.
Des crissements de fer.
Une porte qui grince. Une ampoule qui s'apprête à rendre l'âme.

La corde de fer, la pendaison... Il est en train de...

Je me relève en tenant mon portable, le souffle saccadé. J'enfile vite les habits que je venais de mettre dans la machine à laver, et sors de chez moi. Les bruitages continuent près de mon oreille, aussi sombres et lugubres. J'ai peur, je tremble en courant dans la rue plongée dans le noir presque total. Les réverbères n'éclairent quasiment pas, et j'ai mal aux yeux...
La maison d'Itachi n'est pas très loin, je ne comprends pas pourquoi il m'appelle toujours ainsi sur mon portable alors que nous habitons si proches l'un de l'autre.

Un élan de pitié, sûrement... Je suis trop gentille, bien que je sois si vulgaire et bourrine. Si je n'avais pas... ça n'aurait pas recommencé, je l'aurais sûrement oublié... Alors, pourquoi ?

Me voici sur le palier de sa porte. En même temps, les sons s'amplifient et grésillent à travers le combiné.
La porte est ouverte, comme par le plus pur des hasards. Je pénètre dans le hall, semblable au mien, encore plus sombre et lugubre.
Je commence à observer les pièces, cherche quelqu'un, bien que je sois terrifiée.
« Itachi? »
Ma voix est si rauque. Probablement la peur de voir ce que je crois devoir voir. Le seul bruit parasite en ces lieux, c'est le combiné, que j'ai toujours serré entre mes doigts moites. Personne ne répond, alors je tente un autre appel :
« Itachi ? Tu es là ? »

Je hurle. Quand j'ouvre la porte de la salle de bain, il est là... Mais je ne vois pas ce que je croyais devoir voir...

Une pendaison ? Le sang de sa gorge sectionnée ? Non...
Il a simplement entouré sa main d'un fil de fer et l'a serré fort, si bien que du sang coule le long de son bras déjà putréfié. Il n'est pas mort, il vit toujours. Il est debout, dans le noir, à côté du lavabo, me dardant de ses yeux fous.
Un sourire démoniaque barre son visage blême. Il tient un cutter de la main gauche. Je recule, en tremblant de peur. Mon portable tombe par terre.

Itachi s'approche lentement, le souffle rauque, les muscles contractés.
« Tu es venue ? Tu vois que tu es à moi... Tu ne peux pas me quitter, ça t'est impossible et douloureux. Alors reste avec moi !
- Itachi... »
Je glisse sur le sol carrelé.
Je me souviens, il y a plusieurs semaines...

Itachi était en colère, très en colère. Il me faisait peur... Ses yeux me semblaient fous, tandis qu'il frappait les murs de ses poings sanglants... Pourquoi était-il si en colère ? Je ne savais pas... La seule chose que j'avais comprise, c'est que j'avais peur. En lui, je ne voyais plus qu'un monstre...
Cela faisait trois mois que nous étions ensemble. Je l'avais connu dans un magasin, alors que je faisais du lèche-vitrine.
Il était si gentil, si mystérieux, avant. Depuis ce jour, il changea, moi aussi.
Une semaine plus tard, je le quittais, je coupais ce lien insignifiant qui s'était effrité lentement en un seul jour.
Et lentement, l'âme d'Itachi s'effritait aussi, par parcelles douloureuses, terrifiantes.

Il est devenu fou !

Je hurle, mais ça ne lui fait rien, à lui, l'insensible... Pour me faire taire, il m'attrape par la gorge, me relève lentement. Les doigts de sa main déjà ensanglantée s'enfoncent dans la peau, déchirent la chair, ça me brûle jusqu'à l'os.
« Tais-toi, ma chérie... Tais-toi... »
Alors je me tais, vu que je ne peux plus rien faire d'autre...
« Rejoins-moi, ma chérie... Je t'aime. »

Moi pas. Je ne t'aime pas. Tu me fais peur, tu me fais mal. Est-ce là la vraie signification de l'amour ? Faut-il tant souffrir et faire souffrir pour se sentir aimé ? Alors je n'en veux pas. Je préfère rester seule, dans un profond puits lugubre. Ça me va.
Le cutter s'enfonce lentement dans mon ventre. Je n'ai pas mal, je meurs déjà.
Mais mon cœur sursaute une dernière fois...
Sur le visage d'Itachi, il y a des larmes. Il pleure ? Lui ?
Mais pourtant, il sourit. Ses yeux fous se calment, perdent leur lueur démoniaque. Lui aussi, il meurt.
Il a détaché le fil de pêche de son bras, et déjà, il se vide de son sang.
J'ai l'impression de redécouvrir ce visage que j'aimais tant observer, toucher, caresser. Il tombe sur moi, étalé sur le sol froid.
Pour mieux le contempler pour l'éternité, je garde les yeux ouverts.
Mon âme s'est apaisée, je n'ai plus peur.
Pour le restant de mes nuits, je ne verrai plus que ce corps si beau, à mes côtés, ce plafond blanc, cette maison, où tout s'était déroulé quelques semaines plus tôt.

Itachi, mon amour... Je te hais... Mais alors pourquoi ?
Pourquoi je m'éprends à nouveau de toi ?
Dis-le moi. Peut-être parce que je n'ai plus le choix.
Suis-je obligée de me sentir si...
Si amoureuse...
Est-ce la mort qui veut ça.
Est-ce le châtiment que m'offre l'enfer ? T'aimer pour l'éternité, toi, mon amant détesté, pourri jusqu'au plus profond de ton cœur ?

*****


Dans une maison, aucun bruit. Tout est calme, si lugubre, sombre. Deux corps sont étendus sur le sol, l'un sur l'autre. Un liquide rouge les encercle.
Juste à côté du plus petit corps, quelque chose bourdonne.
Personne ne sait ce qu'il s'est passé ici.
Tous, sauf la seule chose qui a pu capter toute la scène.
L’œil du portable, sur le sol, fonctionne toujours... À l'intérieur, défilent les hurlements, les cris, la douleur, le sang qui coule. Un film de la scène s'est remis en marche, et tourne, tourne dans le silence total, dérange l'âme des morts.
Puis soudain, un court-circuit...
Plus rien.
Arrêt du temps.
Commence alors une longue nuit infinie, inconnue de tous...

Bonne nuit, monde des Morts...


ça s'est terminé plus étrangement que je ne l'avais imaginé... Enfin bon j'aime bien la tournure que ça prend... J'espère que ça vous à plu ^^
vive les histoires sombres qui font peur la nuit =3
Je remercie Enemite bien sûr (et l'énèrvement de dernière minute qui m'a inspiré pour ce Oneshot... faut bien être optimiste lol!)
Sur ce, a++ et bonne nuit!