Shinobis.


Fanfiction Naruto écrite par aka oni (Recueil de aka oni)
Publiée le 28/05/2008 sur The Way Of Naruto



...Heu...

Tadaaa !

...



Chapitre 6: La fuite de Konoha



SHINOBIS

CHAPITRE 6

Ce furent des ninjas totalement hébétés qui sortirent en douce du château de feu leur maître. Ils repassèrent par le même chemin, mais dans un état second, agissant par automatisme. Un garde, qui eut le malheur de croiser leur chemin dans le sombre couloir, fut exécuté sommairement, et il n’était pas tombé que les ninjas avaient disparu. Ils ne prirent pas la peine de cacher le corps ; lors d’une extraction, seule comptait la vitesse. Bien leur en prit, car à peine franchi le mur d’enceinte du château, une immense rumeur commença d’enfler derrière eux ; toutes les fenêtres du château s’illuminaient, les gardes s’agitaient, couraient en tous sens, la maisonnée s’éveillait ; le corps avait été sans nul doute découvert. Les ninjas se mirent à aller de plus en plus vite sur les toits, oubliant momentanément les évènements de la nuit pour se concentrer sur leur fuite. Hors de question de repasser par l’auberge, les gardes allaient sans doute boucler la ville, il s’agissait de la mort d’un Daimyô ! Les ninjas sautèrent le mur de la ville en trombe, profitant du sommeil des gardes affectés à l’emplacement, la nouvelle ne leur étant pas encore parvenue. Les trois ninjas commencèrent une course effrénée, qui se termina très loin de la ville, qui, à présent complètement réveillée, brillait de mille feux dans la nuit, illuminant le ciel, mais ne représentant qu’un danger pour les trois ninjas. Enfin, hors d’haleine, ils stoppèrent leur course. Asuma haleta un peu puis prit la parole.

-Que… Faisons-nous ? Soit nous retournons le plus vite possible à Konoha, au mépris des règles de prudence, soit nous mettons près de deux fois plus de temps…
-Pas la peine de se poser la question, coupa Inoichi. Il est évident que nous mettons Konoha en péril des deux manières, mais la première me semble moins risquée… ! Si nous n’arrivons pas à temps… ! D’ailleurs, un groupe de voyageurs inconnus n’ira pas bien loin, alors qu’un Daimyô a été exécuté non loin… Près du corps d’un vieillard, qui plus est, alors que nous nous sommes bien affichés avec Sarutobi… Et nous repasserions sans lui ?
-Nous ne passerons pas le premier village, trancha Gaï. Alors allons le plus vite possible !

Les ninjas reprirent leur course, mais cette fois-ci il ne s’agissait non plus d’un sprint, mais d’une véritable course de fond, qui allait mettre leur endurance à rude épreuve. Ils maintinrent l’allure jusqu’au matin. Ils s’arrêtèrent le temps d’absorber de quoi tenir, ainsi que des fortifiants à base de plante, qui donnait un bon coup de fouet, faisant disparaître la fatigue, ou du moins la masquant, pendant une bonne journée. Exactement ce qui leur fallait. Ils reprirent leur course. Les trois ninjas pensaient exactement la même chose pendant leur effort ; aux répercussions de cette fatidique nuit sur Konoha. Les ninjas tentaient autant que possible de se concentrer uniquement sur l’objectif, mais toutes ces révélations et ces évènements étaient plutôt perturbants… Leur avenir en tant que ninja était plus que compromis. Leur avenir tout court, d’ailleurs. Tout en tentant d’envisager les répercussions au niveau du Japon, les shinobis pressaient le pas autant qu’il leur était encore possible. La course leur parut interminable, les paysages défilant semblant se répéter à l’infini. Enfin, le paysage leur sembla plus familier ; les arbres, les rochers, peu à peu ils reconnurent les repères. C’est quand ils virent une fumée s’élever de l’emplacement probable de Konoha qu’ils s’arrêtèrent. Leur visage était indiscernable sous les bandes de tissu noir qui les recouvraient, et pourtant n’importe qui eut pu voir qu’ils s’assombrissaient. Ils reprirent leur route, se hâtant le plus possible, usant de leurs capacités au maximum. Enfin, hors d’haleine, ils arrivèrent en vue du village, qui achevait de se consumer. Aucun bruit de bataille n’était discernable, mais ils y pénétrèrent sur leur qui-vive. Les cadavres jonchaient les rues, la plupart des bâtiments se consumaient ; le sang ruisselait encore sur le sol. On distinguait, pêle-mêle, les cadavres des shinobis de Fukyan, reconnaissables à la teinte plus claire de leurs tuniques. Les cadavres de Shino Aburame et de son père, adossés à un mur, étaient reconnaissables, épargnés par le feu ; les autres étaient calcinés. La scène eut été parfaite un soir d’Automne, avec une pluie battante ; mais on était dans un début d’après-midi radieux, la forêt raisonnant des piaillements d’oiseaux. Et le sang coagulait. Les ninjas ne s’attardèrent pas une minute face au carnage. Ils dénichèrent rapidement les survivants, barricadés dans le bâtiment de feu Sarutobi. Shikamaru sortit rapidement à leur rencontre.

-L’Hokage ?
-Mort. Avec Koda.

Shikamaru accusa le coup.

-Ce carnage, c’est l’œuvre de…
-Fukyan, on sait. On sait beaucoup de choses. Comment ça s’est…
-Ils ont tenté de nous attaquer par surprise. Comme on a fait avec Kategu, ajouta amèrement Shikamaru. Mais Sakura les a repérés avant qu’ils nous encerclent. Et comme à Kategu, elle a été la première victime.
-Les pertes ?
-Nombreuses. Mieux vaut dénombrer les survivants. On les a repoussés pour le moment. Les manœuvres d’urgence de Sarutobi sont salement efficaces, mais ils vont finir par l’emporter. Trop nombreux.
-Qui reste-t-il ?

Shikamaru entraîna les trois ninjas épuisés dans le bâtiment épargné. Se tenaient là Naruto, blessé, dont les tegakis, recouvertes de sang, étaient encore fixées à ses mains. Sa férocité inouïe au combat l’avait sauvé. Sasuke, semblable à lui-même. Il avait évité les affrontements directs et était plutôt en bon état. Choji, lui, était gravement blessé, mais ce n’était rien comparé aux ravages qu’il avait fait dans les rangs ennemis, d’après Shikamaru. Son père avait péri, ce qui faisait Shikamaru chef du village. Temporairement, mais chacun reconnaissait son autorité ; ses ordres avaient sauvé le village dans la bataille. Temporairement. D’autres ninjas avaient survécu ; Lee, apprenti personnel de Gaï, qui développait le même style de combat ; Hinata et Neji, deux cousins, qui, chose rare, avaient développé un style de combat dual ; ils se couvraient l’un l’autre. Un ninja étant sensé agir seul, ils avaient été beaucoup critiqués dessus ; apparemment, cela leur avait sauvé la vie.
Asuma s’arracha à la contemplation des shinobis résignés, pansant leurs blessures en attendant l’assaut qui scellerait leur sort. Il informa rapidement un Shikamaru incrédule de la situation. Celui-ci réfléchit rapidement puis s’adressa à tous les ninjas survivants, une trentaine en comptant les trois jounins.

-Écoutez tous ! Votre attention, s’il vous plait ! Il se trouve que le Shogun Ieyasu Tokugawa a décrété que… Que tous les ninjas devaient disparaître, bien que les raisons de cette décision nous soient encore inconnues. Et, ajouta Shikamaru en élevant la voix pour couvrir le brouhaha des ninjas éberlués par cette nouvelle, et Sarutobi s’étant fait seppuku suite à sa rébellion contre Koda, qui est mort…

Shikamaru s’arrêta, le temps que les conversations stoppent. Ce qui arriva très vite.

-… Nous n’avons aucune obligation… De rester ici. Je vous propose donc de quitter Konoha, enfin, ce qu’il en reste… Définitivement.
-Pourquoi faire, jeta Sasuke.
-Aucune idée, mais pour l’instant survivre me semble être un objectif raisonnable.

Tous acquiescèrent, puis se relevèrent, prêt à tout risquer pour survivre. Shikamaru saisit sa Kusarigama, une faux reliée à une chaîne, arme meurtrière, ce dont témoignait le sang striant la faux et sa chaîne, mais terriblement difficile à manier. Une arme peu appréciée, mais qui convenait parfaitement à l’esprit complexe de Shikamaru. Tous se regroupèrent, quand des bruits d’approche se firent entendre, bien que seules des oreilles ninjas puissent entendre des bruits aussi feutrés.

-Par derrière, ordonna brièvement Shikamaru, ordre qui fut suivi d’effet dans l’instant.

Les ninjas de Fukyan n’étaient pas stupides au point de négliger une sortie, mais leurs forces étaient concentrées sur l’entrée. Et pour briser un cercle, en guerre comme en arts martiaux, c’est le point le plus faible qu’il faut forcer, et Shikamaru ne l’ignorait pas. Seule la vitesse pouvait les sauver ; Shikamaru murmura, juste avant la sortie :

-Bon, chacun pour soi, le but est uniquement de fuir. On se retrouvera à Gakyuto, le village à quelques heures de Nobe, au nord.

Chacun acquiesça. La porte s’ouvrit et l’enfer commença. Tous les ninjas sortirent avec une vitesse fulgurante, laissant proprement sur place les shinobis de Fukyan se préparant pour l’attaque. Mais pas plus de quelques secondes. Et l’ouverture étant étroite, les cinq ninjas qui s’étaient mis derrière le groupe furent criblés de projectiles divers avant de pouvoir sortir. Ils n’avaient eu aucune chance, et s’écroulèrent sur le sol déjà poisseux de sang. Les assaillants comprirent vite le but des ninjas de Konoha, et se mirent tous à leur poursuite. Un ninja, à la gauche de Shikamaru, s’écroula, une aiguille empoisonnée enfoncée dans la nuque, en proie à des convulsions atroces, avant de mourir, l’écume aux lèvres. Hinata poussa un cri ; un ninja, plus rapide que les autres, l’avait rattrapée et plaquée au sol. Il brandit son kunaï avant d’être décapité par Neji. Il aida sa cousine à se relever et la fuite reprit. Mais c’était voué à l’échec, Shikamaru s’en rendit vite compte. Sa Kusarigama fendait l’air tout autour de lui, tenant en respect ses adversaires. Il n’était pas assez efficace, des alliés l’empêchaient de manœuvrer son arme comme il l’aurait fallu.

-Dispersion ! Hurla-t-il, enfin arrivé à la place du village.

Les ninjas restants se séparèrent immédiatement. Seul Choji stoppa net. Il se retourna, sans un mot, et attendit les adversaires. Il arracha sa capuche noire, qui le gênait, ainsi que son haut de tunique. Ses bandages saignaient. Immédiatement, tous les ninjas de Fukyan plongèrent sur lui. Shikamaru eut une brève pensée de remerciement pour celui qui se sacrifiait pour offrir quelques secondes aux autres ninjas. Tout pour le village, même sans village. Peut-être plus, pensa Shikamaru en entendant les cris atroces des ninjas qui affrontaient Choji. Puis il le raya de son esprit et accéléra encore. Il atteint la forêt et se fondit dans les frondaisons des arbres. Sans doute le suivrait-on, mais pour retrouver sa trace, il faudrait que les ninjas de Fukyan y mettent du leur.

Asuma, Inoichi et Gaï ne s’étaient pas séparés, étrangement unis par la scène vécue à Sodoka. Conscients qu’ils formaient une cible privilégiée, ils se séparèrent à l’orée de la forêt. Neji et Hinata, à l’opposé de leur position, décidèrent de faire de même ; c’était la décision la plus sensée.

Le colosse vacilla, indécis, semblait-il. Une dizaine de cadavres s’étendaient tout autour de lui. Une vingtaine de ninjas tournaient autour de lui, calmement, aussi sûrs d’eux qu’une meute de loups devant une proie blessée. Les bâtiments brûlants en fond, le sang ruisselant sur le sol et sur le corps de Choji, tout cela formait une scène réellement chaotique, empruntée au tableau d’un peintre fou et paranoïaque. Un énième shuriken se planta dans la chair de Choji, lui arrachant un grognement. S’ébrouant, il chargea comme une bête féroce sur le shinobi adverse, qui, surpris, ne put que dégainer son ninja-tô, sur lequel vint s’empaler son adversaire, dans un bruit étouffé. Choji étrangla son adversaire de ses mains avant de s’abattre en avant, plongeant encore plus la lame dans son torse. Il eut le temps de sourire, avant de cracher une dernière fois du sang et fermer les yeux.
Les shinobis autour de lui se détendirent, imperceptiblement. Celui qui semblait être leur supérieur émit un grognement. Tous les autres s’étaient enfuis. Inutile de perdre du temps à les chercher ; il était bien conscient du fait qu’il ne retrouverait pas les ninjas de Konoha. La mission n’était qu’à moitié remplie.
Une vingtaine de ninjas de Konoha avaient survécu.


Pom pom pom.


Quelle finesse. Quelle pertinence.