Pour cette saison, il faisait particulièrement beau. En effet, les arbres fleurissaient déjà et tout le monde avait sorti les débardeurs et T-shirt moulants, et autres. La joie transpirait de partout, et partout, chacun rigolait et s'amusait. Seuls, les gardes à l'entrée du village restaient plus ou moins impassible, étant donnée l'importance de leur tache, surtout en ce moment, où personne ne venait.
- Genma... Pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur nous aujourd'hui ? Par une si belle journée ! Se plaignit mollement l'un des ninjas.
- Arrête de te plaindre... C'est pareil pour moi... Lui répondit d'une voix identique l'interpellé.
- Mais que veux-tu qu'il arrive ? Il y a maintenant un an, l'Akatsuki a été démantelée, et les démons détruits ! Il n'y plus le moindre problème, et en plus, on a trouvé le cadavre d'Orochimaru, ou plutôt ce qu'il en restait, il y a deux mois !
- ...
- ...
Un silence, alourdi par la chaleur, s'installa. Cela faisait bientôt deux semaines que Konoha n'avait pas reçu de mission pour ses shinobis. En effet, la paix provoque le chômage chez les soldats. Mais ce qu'ils ne savaient pas, c'est que chez les hommes, la paix n'existe pas...
Loin à l'horizon, de lourds et épais nuages noirs se profilaient et avançaient en se répandant comme une tache d'encre sur un papier buvard. Ils commençaient à être visible de Konoha, mais uniquement pour ceux qui se trouvaient sur la falaise. Car un groupe de jeunes s'y trouvait, et plus précisément sur la tête du quatrième. Aucun d'entre eux ne parlait, aujourd’hui était un jour de mémoire pour eux, pour leurs amis morts au combat, il y avait presque quinze ans. Les premières années avaient été les plus dures, car c'était à ce moment là que les souvenirs étaient les plus présents. Mais aujourd'hui, cela avait changé, les mémoires se faisaient plus floues, les voix ne sonnaient plus comme avant et les couleurs et les détails disparaissaient.
Ils regardaient l'horizon, comme lui l'avait toujours fait avant de recevoir son dernier baiser, le baiser glacial de la mort, ennemie éternelle des rêves et de l'espoir des Hommes. Lui avait toujours dit qu'il ne mourrait pas avant de les avoir accomplis, c'était la seule fois où il avait perdu un combat. Pourtant le principal et le plus important.
Ils avaient tous vu les nuages ténébreux, les faisant frissonner. Personne ne l'avait fait remarquer, car même un aveugle les aurait vus tant leur aura était malsaine. Mais ils ne quittèrent pas leurs perchoirs, attendant comme lui, la mort d'un soleil et sa renaissance.
La nuit tomba, emportant ainsi le soleil dans la mort. Laissant place à la lune cachotière, connaisseuse de tous les mystères et de tous les péchés de tous les humains, seule à décider s'il faut voir la naissance du soleil ou non, si l'on a droit à une journée de répit. Ce qu'elle ne lui a pas accordé. Mais contrairement à ce qu'ils pensent, lui, n'est pas ce qu'il devrait être, car les démons ne sont pas mortels comme le pensent les hommes, au contraire des autres créatures terrestres.
Les nuages avançaient, cachant petit à petit le manteau céleste, empêchant même la lumière de la lune de passer au travers, tant ils étaient denses. Les nuages étaient si denses, que personne ne pouvait savoir quelle heure il était sans avoir recours à une montre. Et la consternation des villageois augmenta lorsqu’ils remarquèrent que la lumière du soleil ne transperçait pas les nuages orageux. Cela inquiéta à tel point les conseillers et l'Hokage, qu'ils décidèrent de placer une barrière de type Futon pour se protéger des attaques Raiton. Ils installèrent la vingtaine de shinobis chargés du maintien du chakra un peu partout autour du village. Mais ce qu'ils ignoraient, c'est que le véritable danger était bien plus proche du sol qu'il ne le laissait penser.
Car, au moment où l'ombre des nuages maudits frôlèrent le sol de Konoha, un homme, apparemment âgé d'une trentaine d'années, vêtu d'un long manteau noir, à capuche rabattue sur sa tête, apparut en vue de Konoha. Un masque lui cachait le bas du visage, et des bandelettes cachaient le reste de son visage. Seul, l'un de ses yeux n'était pas couvert par les bandelettes, mais cette œil était d'une noirceur... Et ce n'était pas que le regard, l'œil lui-même était noir, il n'y avait pas de globe oculaire, seulement un vide. Il ne lui fallut qu'une heure pour arriver aux portes du village, les gardes l'interpellèrent, mais il ne s'en soucia pas et continua son chemin.
- Holà ! Toi, identité et raison de passage !
- ...
- Réponds, sinon je serai obligé d'utiliser la force !
Genma commença à sortir un kunaï, mais le personnage disparut, devenant au fur et à mesure invisible.
Qu'est-ce que ?! Un genjutsu ?
- Kaï !...
... Aucun changement... Mais c'est quoi, cette technique ?... Faut que j'aille prévenir Tsuna...
Il ne put terminer sa pensée qu'un coup au cou l'envoya sucrer les fraises.
- Genma ?! Ça va ?!
Le deuxième garde n'avait que vu son coéquipier tomber, sans comprendre la cause de cela. Pendant ce temps, le personnage réapparaissait dans une rue non loin de là.
Rien ne change, ici... Heureusement que je viens le leur annoncer... Bien que je commence à hésiter... Ce serait drôle de les voir se battre... Avant de mourir...
Un sourire froid, caché par son masque, apparut sur son visage.
Il retourna dans l'allée principale du village et disparut dans la foule, alors que déjà une dizaine de ninjas patrouillait à la recherche de l'infiltré. Il arriva au bout de cinq minutes devant les bureaux de l'Hokage et de son administration. Il s'arrêta à une échoppe pour observer les alentours, car apparemment, la nouvelle de son arrivée était déjà arrivée aux oreilles de l'Hokage, étant donné le nombre de ninja présents. La nouvelle de son intrusion devait déjà s'être répandue.
Il avança néanmoins vers les bâtiments en passant à côté des ninjas qui, lorsqu'il arriva à leur niveau, lui bloquèrent la voie.
- Motif de visite, s'il vous plaît.
- ...
L'ombre des nuages avança alors sur les ninjas, les recouvrant petit à petit, et lorsque le soleil ne put plus éclairer le moindre centimètre de leur peau, ils s'effondrèrent, inconscients. L'inconnu s'avança, monta les escaliers, et une fois arrivé devant le bureau, entra sans frapper. La seule personne dans le bureau était une personne apparemment très âgée.
- Qui êtes vous ? Demanda la vieille dame, apparemment très fatiguée.
- ... Êtes-vous l'Hokage ?...
La voix de l'inconnu était grave et monocorde, donnant une perpétuelle sensation de fatigue et d'exaspération.
- Jusqu'à nouvel ordre, oui. Qui êtes-vous et que voulez vous ?
- ... Qui je suis n'est pas utile... et je ne veux rien... du moins pas de vous...
- Que faites-vous donc ici ? S'énerva l'Hokage.
- ... Je vous avertis...
- Et de quoi ? Demanda cette fois-ci froidement le Hokage.
- ... De la fin de cette ère...
Je sais c'est court, mais je tenais déjà à lancer le sujet et voir ce que vous en pensiez.