Je marchais seul, cette nuit là, une nuit pas comme les autres je devrais préciser. Cette soirée si magique, jamais ma voix n’avait été guidée par un sentiment semblable à celui que j’ai ressenti en le voyant. Yuna, rien qu’écrire son prénom sur cette page de mon journal me fait frissonner. Une chanson d’amour comme jamais je n’ai pu chanter pour personne, les mots sortaient de ma bouche comme si je discutais simplement avec elle….
Yuna, elle est apparue comme un ange qui descend du ciel, je sais je sais ça fait très cliché et tout ce que vous voulez mais elle est littéralement descendue des cieux, deux immenses ailes nacrées qui frappaient l’air à chaque mouvement, elle se présenta à moi comme mon ennemi mais je voyais dans ses yeux le doute et l’incompréhension, je vis alors qu’au centre de son iris, une minuscule étoile dorée scintillait.
Je me souvenais enfin où j’avais pu entendre cette particularité elle venait donc de là bas. Ma mère m’avait longtemps conté l’histoire de sa famille….les Hoshiyo….
Je lui ai proposé une promenade dans le centre ville de Kumo, quoi de plus normal après tout elle avait fait un long voyage depuis Ame…. Pendant qu’on marchait elle me racontait toutes les atrocités que les gens de son clan lui apprenaient jour après jour. Cette mission pour elle était un moyen de se persuader que les Tsubasano étaient bien les monstres décrits maintes et maintes fois par sa grand-mère Risa. On s’arrêta enfin à la sortie du village, nous étions ravis par poursuivre le récit de nos vies le long des rives de l’océan.
La nuit passait, les paroles filaient aussi vite que les secondes défilaient, un nœud dans mon estomac commençait à se former alors qu’on se rapprochait lentement l’un de l’autre. Soudain une pluie fine tomba sur nous, on prit ça à la rigolade, deux âmes qui se rencontrent et qui se racontent leurs vies quoi de plus évident que de la pluie. Quelques secondes de rire plus tard, la pluie s’intensifiait, la légèreté des gouttes qui perlaient sur sa peau se transforma en un ruissellement de rivière qui déferlait le long de sa joue blanche.
Mon nœud à l’estomac s’aggraver de seconde en seconde, je me sentais attirer par cette fille qui pourtant était le pire danger de ma vie puisqu’elle voulait me supprimer, elle n’a toujours pas émis une volonté de changement sur sa mission après tout malgré ça je fixais avec désir ses lèvres recouvertes d’un rouge semblable à la couleur de roses qui poussent à la maison. Plus je restais concentrer sur elle, plus mes yeux se fermaient sur sa vision.
Une fois les yeux clos, je ne pouvais que ressentir cet échange, les lèvres qui se frôlent, une main qui cherche sa jumelle, l’autre qui se promènent délicatement sur le dos de ma partenaire jusqu’à sa tête, caressant tendrement sa chevelure d’ébène, renforçant notre baiser.
Tout à coup, sortie de je ne sais où je me surpris à utiliser ma voix, je chantais, pourtant cette chanson je ne la connaissais pas encore, je vais te l’écrire….
I don't want another pretty face
I don't want just anyone to hold
I don't want my love to go to waste
I want you and your beautiful soul
You're the one I want to chase
You're the one I want to hold
I won't let another minute go to waste
I want you and your beautiful soul
Alors que les mots sortaient de ma bouche, je m’approchais irréfutablement d’elle, obnubilé par ses yeux, ce scintillement irrésistible. Je me surpris même à effleurer de bout de mon index le dos de sa main pour remonter jusqu’à son bras, sa peau d'une extrême pâleur ne rougit pas mais le contact entre nos deux corps émit une sorte de fumée blanche qui s’évaporait d’elle. Comment dire …Etais-je trop chaud ou a-t-elle la peau trop froide ? Je ne saurais le dire à l’heure actuelle.
I know that you are something special
To you I'd be always faithful
I want to be what you always needed
Then I hope you'll see the heart in me
Je ne comprenais pas le sens exacte des mots que je prononçais, cette langue était trop différente de celle que ma voix prenait habituellement lorsque je chantais lors de mes combats, mais j’avais le sentiment que ma voix la touchait, d’une manière ou d’une autre elle me comprenait ou du moins elle arrivait à situer le caractère de la chanson… Une chanson d’amour … une déclaration…
I don't want another pretty face
I don't want just anyone to hold
I don't want my love to go to waste
I want you and your beautiful soul
Your beautiful soul, yeah
J’étais en transe, un enivrant désir faisait que ma température grimpait. Ma main distraite passa à travers ses cheveux puis attira sa tête vers moi, le temps d’un autre baiser. A cause de la magie du moment, sous l’illusion de ma chanson, je ne sais pas pourquoi mais elle ne me rejeta pas au contraire elle s’agrippait à moi comme un petit singe. Puis elle déploya de nouveau ses ailes…
You might need time to think it over
But I'm just fine moving forward
I'll ease your mind
If you give me the chance
I will never make you cry, c'mon let's try
On s’éleva dans les airs, on appelle ça une communion je crois, nos deux cœurs battaient au même rythme, notre respiration était, elle, coupée. On était dans une contemplation l’un de l’autre, les yeux dans les yeux. Comme un écho à ma voix elle aussi commença à chanter le même air que moi. Tandis que je me stoppai, une douleur lancinante me prit dans le dos. Sous la crispation, je la poussa en arrière. Mon tee-shirt se déchira et deux ailes blanches grandirent et m’empêchèrent de m’écraser au sol.
I don't want another pretty face
I don't want just anyone to hold
I don't want my love to go to waste
I want you and your beautiful soul
La chanson reprit de nouveau nos mains se joignirent, nos voix mêlées entonnaient la même mélodie tandis qu’on se rapprochait des étoiles.
Am I crazy for wanting you
Baby do you think you could want me too
I don't waste your time
Do you see things the way I do
I just want to know that you feel it too
There is nothing left to hide
Your beautiful soul, yeah
Notre union prit fin, pour recommencer plus tard. Je ne sais plus comment on se retrouva dans ma chambre, allongée sur le lit, elle m’attendait, étendue de tout son long, la tête à l’envers au pied du lit, ses cheveux tombèrent en cascade parallèlement à la chute du drap bleu nuit. J’étais là prostré devant l’encadrement de ma fenêtre, mon esprit vagabondant sur son corps blanc comme la neige, j’étais fasciné par cette beauté magique, dangereuse même. Attiré comme un aimant, je m’avançais, traînant les pieds sur la moquette douce.
Elle caressait du bout d’un doigt son ventre nu, de son autre main libre elle délaçait son corset noir alors que je retirais mon haut désormais troué et jetais d’un même geste son vêtement et le mien. Je m’étendis dans la même position qu’elle, sans la lâcher des yeux je passais ma main sur sa peau blême. Elle me prit le visage dans une de ses mains, effleura l’arête de ma mâchoire du bout de son nez puis elle m’embrassa encore une fois. Un baiser que je savourais étrangement, j’appréciais le goût sucré de ses lèvres et apparemment j’étais aussi à son goût puisqu’elle me mordait la lèvre inférieur avec tendresse puis mon oreille droite subit le même et délicieux châtiment.
Mes mains descendaient dangereusement dans son dos jusqu’à ses hanches, je passai une main pour lui retirer son bas, profitant d’un moment d’inattention pour revoir ses yeux magnifiques qui exprimaient une telle dose condensée de plaisir. Tellement je soutenais son regard je ne me rendis pas compte que j’étais quasiment nu moi aussi.
J’avais chaud, extrêmement chaud même, de nouveau cette fumée s’échappa de la fusion de nos corps, à croire que notre différence était faite pour que notre rencontre se produise, que nos esprits étaient fait pour s’aimer pour que nos corps s’activent de la même façon, sans doute que nous avions un lien plus puissant et plus secret que le simple fait que nos clans se haïssaient. Et puis il y eu un drôle d’échange tout à l’heure.
Je sais ça peut paraître bizarre que je coupe maintenant l’histoire, mais ces idées me sont quand mêmes passées par la tête. Enfin je ne tiens pas à raconter ce passage peut discret de cette soirée au cas où tu tomberais dans des mains indiscrète sur ce je suis ravi d’avoir utilisé pour la première fois mon journal, je t’ai enfin trouvé une utilité, j’écrirais mes nouvelles chansons pour Yuna dedans ….