La forêt était fraîche et humide, mais cela n’empêchait pas les deux ombres d’avancer tranquillement. Leur destination était un palais. Un palais maudit depuis peu. Il avait été pillé et tous ses habitants étaient morts lors de la Grande Guerre. Le village le plus proche du palais était à cinq kilomètres de là. Personne n’osait s’approchait de la demeure de plus en plus sobre.
Pourtant, deux hommes, tous les deux habillés d’une cape noire avec des nuages rouges, s’approchaient sans la moindre peur. Une rumeur les avait mis sur la piste du palais. Selon elle, l’habitation maudite servirait d’auberge à une criminelle recherchée. Et le but de ces hommes était justement cette criminelle.
Sur le chemin trempé, silencieux, les hommes continuaient d’avancer en direction du château dévasté. Un visage les observait à une fenêtre du palais. Une jeune femme aux cheveux bleu vif les regardait s’approcher sans peur, se demandant si ces gars-là étaient encore des chasseurs de prime. Mais quelque chose lui disait qu’ils n’étaient pas n’importe qui, une sensation lui disait qu’ils étaient dangereux, très dangereux. De plus, cette jeune femme était blessée. Elle n’aurait pas la moindre chance face à ses hommes s'ils étaient venus pour la tuer. Elle était faible et maintenant fragile à cause des nombreux combats qu’elle avait menés pour rester en vie.
Lorsque Madara et Pein arrivèrent aux portes du palais, ces dernières s’ouvrirent toutes seules.
- On est attendu, apparemment, déclara Madara.
- Je dirais plutôt qu’on est observé, répliqua Pein.
- M’en fiche, ironisa Madara.
- Hum... Fit Pein en souriant.
Ils entrèrent donc dans la demeure.
Plus sinistre à l’intérieur qu’à l’extérieur, le palais moisissait faute de ménage. Les toiles d’araignées affluaient, la poussière était au rendez-vous et l’air y était irrespirable.
- J’me demande comment elle a fait pour vivre là-dedans, remarqua Madara.
- ...
- Tu la trouves ou je le fais ?
- J’aimerais te voir à l’action.
- Tu ne vas pas voir grand-chose, mais bon, comme tu veux, prévint l’Homme aux Sharingan.
Madara enleva son masque et utilisa son Sharingan pour percevoir une présence au deuxième étage. La recherchée était là-haut.
- Elle est au deuxième.
Et ils commencèrent à grimper les marches.
De son côté, la jeune femme essayait de panser sa plaie. Soudain, elle entendit des bruits de pas dans le couloir.
Ils ne pouvaient tout de même pas être déjà là ! Se dit-elle, la demeure était trop grande pour pouvoir la trouver si facilement ! Décidément, ces hommes n’étaient vraiment pas n’importe qui !
Les bruits de pas se rapprochèrent et le cœur de celle aux cheveux bleus commença à palpiter de plus en plus fort. Elle sentait qu’elle était en danger mais ne parvenait plus à bouger. Ses blessures des derniers combats qu’elle avait faits n’étaient pas cicatrisées. La porte bougea et elle retint son souffle. Les deux hommes étaient là, devant elle, et se tenaient debout.
- Tu étais là, dit simplement l’homme aux yeux terrifiants.
- Qui... qui êtes-vous ? Demanda la jeune femme, au bord de l’évanouissement.
- Nous ne sommes pas là pour te tuer, la rassura l’autre homme.
Celui-ci avait des cheveux orange et des piercings partout, mais son cœur flancha lorsqu’elle le vit.
- Qui êtes-vous ? Et que me voulez-vous ? Redemanda la blessée.
- Je m’appelle Uchiwa Madara et voici Pein. Nous ne sommes pas tes ennemis, au contraire. Nous aimerions te parler d’un projet que nous avons en commun, lui et moi. Mais je ne suis pas sûr que ce soit le moment.
Il s’approcha d’elle, mais celle-ci sortit un kunaï.
- Tu ne pourras rien faire contre nous avec ce jouet, dit doucement le fameux Madara Uchiwa. Laisse nous voir tes blessures.
- Qu’est-ce qui me prouve que vous n’essayerez pas de me tuer ?
- Rien, répondit Madara, mais tu mourras de toutes façons si on ne te soigne pas. Alors ça revient au même, non ? Seulement, on n’a pas l’intention de te tuer. Et puis tu es sur le point de t’évanouir, si tu ne veux vraiment pas te laisser faire, il suffira d’un geste de nous pour que tu fasses dodo.
L’individu avait parlé d’un ton très calme, presque amical. Elle se laissa donc faire et plongea dans un profond sommeil.
Le lendemain, lorsqu’elle se réveilla, elle était pansée et ses blessures se refermaient peu à peu. Elle était allongée dans un lit à côté d’un feu. Les deux hommes n’étaient pas très loin : un salon se trouvait à quelques mètres de là et ils discutaient, assis dans des fauteuils. Le silence tomba lorsqu’ils s’aperçurent qu’elle était réveillée.
- Alors, tu vois, on ne t’a pas mangée, déclara Madara, pendant que Pein lui apportait un repas fait de ramen.
- Pourquoi m’avoir sauvée ? Demanda-t-elle.
- Parce qu’on pourrait avoir besoin de toi, répondit Pein. Mais dis nous, d’abord, tu es Konan ?
- C’est exact, comment le savez-vous ?
- J’ai un réseau d’espion à mon service, répondit Madara.
- Je suis l’Amekage du village d’Ame No Kuni, alors je dispose de tous les hommes que je veux, répondit à son tour Pein.
La fameuse Konan observa ses visiteurs bouche bée. L’Amekage du village d’Ame et un homme puissant, très puissant.
Pein retourna s’asseoir et Madara entreprit de lui expliquer ce pour quoi ils étaient là tous les deux.
- Pein et moi sommes à la recherche de puissance. Nous aimerions créer une organisation, l’Akatsuki, qui regrouperait les Nukenins les plus puissants.
- Pourquoi ? Si vous voulez avoir de la puissance, entraînez-vous ou je ne sais quoi.
- Seulement on ne veut pas avoir n’importe quelle puissance, reprit Pein. En faite, nous désirerions posséder les Bijuus. Tu en as déjà entendu parler, n’est-ce pas ?
- Bien sûr. Sauf que vous ne pourrez jamais tous les avoir. Et si vous voulez les posséder, il faudra que vous les enfermiez dans vos corps.
Madara étouffa un ricanement.
- C’est justement pourquoi on veut créer cette organisation secrète. Je connais un moyen de les enfermer et de les contrôler autre part que dans un corps. Mais pour cela, il me faut beaucoup de chakra. Et je n’en ai pas assez.
- Et c’est pour ça que vous êtes venus me chercher ? Demanda Konan.
- Oui, en effet, affirma Madara. Et si tu viens avec nous, tu auras tout ce que tu désires.
- ...
Un silence de mort s’installa. Konan n’avait toujours rien mangé et se sentait fatiguée. Pein remarqua sa faiblesse.
- Tu devrais manger, lui conseilla-t-il.
- J’n’ai pas faim, répondit-elle.
- Tu ne tiendras pas longtemps si tu ne manges pas, insista-t-il.
Ils se regardèrent un long moment avant que Konan ne décide de se remplir l’estomac. Pendant que cette dernière satisfaisait les grognements de son ventre, Madara lui déclara qu’elle n’était pas obligée de venir, mais qu’avec eux, elle serait plus en sécurité qu’avec les meilleurs gardes du corps qui soient.
Elle ne répondit pas tout de suite. Pein se leva, puis annonça :
- Je vais faire un tour.
- T’as qu’à aller au village voisin chercher des provisions si t’en as envie, lui dit son compagnon.
- Mouais...
Puis il sortit de la pièce et, par la suite, sortit du château.
- Qu’est-ce que je vais devoir faire ? Demanda Konan.
- Il faudra que tu attrapes ton Bijuu et qu’on l’enferme.
- Comment comptes tu l’enfermer ?
- Par une technique de sceau matériel, comme je l’ai déjà expliqué à Pein. Il suffira que le Jinchuuriki soit inconscient et Pein enclenchera le « transfert ».
- Parce que lui aussi connaît la technique ?
- Non, pas encore. Mais je lui apprendrai.
- Pourquoi, tu seras là, toi aussi, non ? Questionna la jeune femme.
- Non, peut-être pas la suite, mais pas dès le début.
- Pourquoi ?
- Pour des raisons qui ne t’intéressent pas, répondit-il calmement.
- ...
Konan ne répondit pas. Celui-ci avait parlé calmement mais aussi froidement. Elle décida donc de ne pas insister, histoire de ne pas se faire tuer pour peu de chose.
Lorsque Pein sortit du château, le vent était frais mais il faisait du bien, car le soleil n’était gêné par aucun nuage et il crevait de chaud. Il prit la direction du village pour aller faire des provisions, comme le lui avait suggéré Madara.
Au bout d’une heure de marche, il se trouvait dans la forêt, entouré d’arbres. À ce moment, il dévia du chemin pour aller en plein cœur de cette dernière. Quelques dizaines de minutes plus tard, il trouva un petit ruisseau, s’assit à côté et attendit. Une demi-heure plus tard, l’une de ses subordonnés, Kochita, arriva.
- Maître, dit celle-ci, en s’inclinant bien bas.
- Kochita, je t’attendais, répondit Pein. Comment vont les choses au village ?
- Tout se passe pour le mieux, Seigneur, informa Kochita. Anouki a réussi à éliminer l’un des deux hommes, comme vous le vouliez. Il est en train de s’occuper du deuxième.
- Très bien.
- Il m’a demandée de vous faire parvenir un message, Maître.
- Je t’écoute, déclara Pein, intéressé.
- Il m’a demandée de vous dire qu’il avait préparé la chambre comme vous lui aviez dit de faire et qu’il s’occupe des hommes. Il veut aussi vous dire qu’il a découvert quelque chose mais il n’a pas voulu me dire quoi. Il attend votre retour avec impatience.
- ...
Pein resta silencieux. Anouki était son meilleur élément. S’il avait découvert quelque chose dont il ne voulait pas informer les autres, ça devait être quelque chose d’important.
- Dis-lui que j’apprécie son dévouement et que je reviendrai dans une semaine au plus tard.
- Oui, Seigneur.
- Très bien, tu peux disposer.
- Merci, Maître.
Kochita se releva et partit en direction du village d’Ame No Kuni, pendant que Pein reprenait le chemin du petit village voisin.
La nuit tombait lorsqu’il rentra au château. Il déposa son sac sur son lit, installé dans la chambre à côté de celle de Konan. Puis il alla voir comment allait cette dernière. Konan était assise devant le feu et le regardait. Elle était perdue dans ses pensées et ne remarqua pas que Pein était entré dans la pièce et l’observait. Madara était parti prendre un bain et les deux plus jeunes se retrouvaient seuls. Lorsque Konan revint à ses esprits, elle sursauta en apercevant Pein.
- À quoi pensais-tu ?
- Ça ne te concerne pas.
- Vraiment ?
- Oui.
- Comment te sens-tu ?
- Mieux que tout à l’heure.
Nouveau Silence. Ambiance tendue.
- Tu en as mis, du temps, pour aller faire des courses au village voisin, dis donc, déclara Konan d’un coup.
- Et alors ? Répondit son interlocuteur. Je peux prendre le temps que je veux, non ?
Pas de réponse.
- Tu réfléchissais à notre proposition quand je suis arrivé ?
- Je t’ai dit que ça ne te regardait pas, commença à s’énerver Konan.
- Je demande, c’est tout, t’énerve pas pour si peu.
- Je m’énerve pas.
- Bien sûr.
- T’es toujours comme ça ? S’emporta Konan. Tu peux pas me laisser tranquille ?
- Fallait le demander plus tôt, déclara Pein en sortant de la pièce. Triple buse, pensa Konan. Si elle commençait déjà à s’énerver avec ses futurs coéquipiers, elle se demandait ce qui se passerait à l’avenir.
- Pein n’est toujours pas rentré ? S’étonna Madara en entrant à son tour dans la pièce.
- Si, répondit Konan.
- Bah il est où ?
- Dans une autre pièce.
- Vous vous êtes engueulés tous les deux, remarqua Madara.
- Et alors ? Recommença Konan.
- Oh, c’est juste que si tu décides de venir avec nous, tu feras équipe avec lui. Alors si vous vous énervez dès le début, je me demande si vous vous entretuerez plus tard.
Konan ne répondit pas, elle était surprise.
- Il y a un problème ? Demanda Madara.
- Lui et moi, nous ferons équipe ?
- Oui, l’Akatsuki sera composée de neuf membres, quatre équipes de deux et un membre tout seul.
- Tu n’pouvais pas le dire plus tôt ?
- Pourquoi ? Ça te pose un problème ?
- Non, mais je ne me serais peut-être pas engueulé avec lui.
- C’est si gênant ?
- Pff...
Konan sortit de la pièce et longea le couloir. Le château, elle le connaissait par cœur, à force de l'arpenter, de le visiter quand elle s’ennuyait. Elle prit la direction de l’aile opposée de celle où se trouvaient ses futurs collègues, puis entra dans un grande chambre avec un balcon. Et comme par hasard, Pein s’y trouvait. Elle n’avait pas senti sa présence dans le couloir, preuve de sa faiblesse encore présente.
Pein, lui, l’avait bien sentie arriver mais n’avait rien fait pour qu’elle ne vienne pas.
- Qu’es-tu venue faire ? Demanda Pein.
- Je voulais me calmer en regardant l’horizon, mais je n’en aurai pas l’occasion, répondit Konan.
- Je peux partir, si tu veux, lui dit Pein.
- Non, c’est bon.
Elle s’approcha de lui et s’installa à côté. Pein s’appuyait sur le bord du balcon avec ses coudes. C’était maintenant à son tour d’être perdu dans ses pensées.
- À quoi penses-tu ? Osa demander Konan.
- Ça ne te regarde pas, répondit Pein, en regardant sa coéquipière avec des yeux doux.
Konan rigola doucement en regardant au loin.
- Ouais, ça ne me regarde pas.
Pein continua à la regarder un petit moment, puis son regard se perdit dans le paysage environnant.
- Madara vient de me dire que l’on sera coéquipiers, tous les deux.
- Il ne te l’avait pas dit ?
- Non.
- C’est tout lui. Il ne dit pas grand-chose d’important. Par contre, pour dire des conneries, c’est toujours le premier.
- Tu le connais depuis longtemps ?
- Deux semaines, à peine.
- Il est fort ?
- Bien plus que tu ne le crois, ou que tu ne peux le croire.
- Coéquipier, alors ?
- Tu t’es décidée ?
- Oui, je viens.
- Bienvenue dans l’Akatsuki.
- Merci. On s’occupera de quel Bijuu ? Et où vivrons-nous en attendant ?
- Dans le village d’Ame. En ce qui concerne les Bijuus, je devrai me charger de Kyûbi, le démon renard à neuf queues. Quant à toi, tu seras chargée de Shichibi, le démon blaireau à sept queues ou de Hachibi, le démon serpent à huit queues.
- Et Madara ? Il s’occupe de qui, lui ?
- Je n’en sais rien. Il n’a pas voulu me le dire. Au fait, appelle le « Tobi » s'il vient dans l’Akatsuki. Et ce sera moi le chef, mais les instructions viendront de lui.
-Ok. Quand est-ce que l’on s’occupe des Bijuus ?
- Ne sois pas pressée, il faut d’abord réunir les autres membres. Mais Madara s’en occupera. Nous, on restera à Ame No Kuni en attendant des nouvelles.
- On part quand ?
- Dans deux jours, si tu vas bien.
- Je me sens déjà mieux. On pourrait partir demain.
- Je ne suis pas sûr que tu iras bien loin. Ta blessure n’est pas encore cicatrisée.
Ils se turent et restèrent là jusqu’à ce que le sommeil les appelle, puis retournèrent ensemble dans la chambre où Madara dormait déjà.
Deux jours plus tard, ils partirent tous les trois, habillés de la même façon, en direction du Village d’Ame No Kuni. Trois jours de marche passèrent et Tobi déclara à ses deux coéquipiers qu’il partait le lendemain de son côté pour trouver d’autres membres susceptibles de les rejoindre, pendant que Pein et Konan retourneraient au village.
Le lendemain, ces derniers prirent possession de leurs lits douillés qu'Anouki avait préparés et purent enfin se reposer tranquillement.
Voilà le 2e chapitre j'espère que vous appréciez la fiction ^^
Le 3e chapitre est en cours je le poste dès que possible ^^