Bijour tout le monde !
Je ne sais pas ce qu’il m’est passé par la tête pour écrire ce one-shot ! Il est légèrement OOC, je pense pas qu’il soit vraiment trop nul… et pis voilà quoi !^^
Je vous remercie d’avoir lu et pis si vous en avez l’envie, laissez quelques impressions, ça ne va pas me tuer XD!
Le terrain d'entraînement est désert, ou presque. Une jeune fille brune est assise contre un tronc d'arbre, la tête tournée vers les nuages. A ces côtés, un étui à kunaïs, deux shirukens, quelques parchemins invocateurs, et une veste fauve. D'habitude elle a tous ces objets sur elle, mais d'habitude elle s'entraîne à cette heure-ci et d'habitude... elle n'est pas seule.
Lee a prétexté un rendez-vous important, pourtant elle l'a vu près du cimetière. Il était assis devant la pierre blanche, le visage pour une fois impassible, les yeux dans le vague.
Neji, lui, il est aux abonnés absents depuis deux jours. Lui aussi ça l'a touché, même s'il ne le montre pas.
Alors Tenten réfléchit. Seule sur son bon vieux terrain d'entraînement, elle réfléchit. Elle pense aux deux jours précédents, à se morfondre dans le noir de sa chambre. Elle pense à cet homme qu'elle a finit par considérer comme son père et qui a l'a, en quelque sorte, abandonné, tout comme l'avait fait son vrai géniteur dix ans auparavant.
Le silence écoute les questions muettes et douloureuses de la jeune fille.
Pourquoi? Comment?
Le silence écoute... mais il ne répond pas.
Alors Tenten reste avec ses questions, seule.
Elle a voulut partager ses questions. Mais Lee ne lui parle plus depuis, il l'évite. Même Neji a cessé d'écouter pour s'en aller.
Elle a parlé avec Sakura. Puisque la rose est aussi concernée. Mais cette dernière a préféré le support d'Ino...
Elle a essayé avec Naruto, en dernier recours, mais il s'est refermé aussi sec et l'a laissé devant le palais.
Tenten aimerait comprendre. Est-ce qu'ils lui en veulent? Est-ce que c'est sa faute?
Mais comme elle a finit par le comprendre, le silence écoute et ne répond pas. Et c'est dur, d'attendre des réponses qui n'arrivent pas. A quoi bon, d'ailleurs, se poser des questions si personne n'est capable d'y répondre?
Elle se sent coupable. Non, elle ne se sent pas coupable... elle est coupable.
Tout ce qui lui arrive est de sa faute. Alors peut-être que c'est sa punition, de n'avoir aucune réponse?
Franchement elle n'en sait rien et elle en a marre d'essayer de savoir. La jeune fille sature. Elle n'en peut plus.
Alors les questions laissent place aux larmes, et le silence les écoute tout autant.
***
Le soleil se couche, il est temps de rentrer. Tenten se lève et laisse tout sur place, se mettant lentement en route pour son modeste appartement.
Les larmes qui ont roulé sur ses joues ont laissé des traces. Ses yeux sont anormalement rougis, elle a comme des tâches rosées sur quelques parcelles de peau de son visage. Mais elle n'a pas de miroir, elle ne peut pas savoir que tout le monde comprend qu'elle a pleuré quand elle s'aventure dans la rue la plus peuplée.
La jeune fille regarde le sol comme une condamnée. Elle ne se rend pas compte des personnes qui l'entourent. Elle ne peut pas voir que tout le monde la regarde.
De toute façon, même si elle s'était rendue compte de tout cela, elle n'aurait pas avancé plus vite. Elle ne se serait que sentie gênée.
Elle arrive devant le petit bâtiment abritant son chez-elle. Sa main droite se lève, lourde d'une fatigue accumulée par une détresse trop profonde.
Tenten s'apprête à ouvrir la porte, quand elle perçoit, malgré son mal-être, deux présences derrière elle.
Lentement, presque à contre coeur parce qu'elle a deviné de qui il s'agissait, la brune se tourne.
Elle n'a même pas l'ombre d'une expression surprise quand elle voit Lee et Neji lui faire face. Elle se contente de baisser un peu la tête, soucieuse de ne pas trop montrer son malaise.
-Salut Tenten-chan!, clame Lee.
Le ton a pratiquement la même intonation insouciante qu'avant. Mais elle note immédiatement le tremblement de la voix, cette voix bien rauque, et elle peut voir les mains de son coéquipier s'unir nerveusement avec ses yeux baissés.
-Bonsoir Tenten, marmonne Neji.
Là, aucun ton particulier. C'est la même voix froide donnant un sentiment d'infériorité qu'avant. La même, celle qui autrefois, parvenait à la faire sourire, à l'amuser. Aujourd'hui, elle lui paraît accusatrice, même si elle n'a pas changé d'intonation.
-Bonsoir.
Son ton à elle est sec.
Elle ne veut pas leur parler et elle espère qu'ils comprendront avec cette voix cassante.
Il y a un moment de silence entre eux. Aucun ne bouge, elle sent les regards posés sur sa nuque dégagée. Mais elle ne dira pas le premier mot. Elle ne fera pas le premier pas. Si ils sont ici, c'est qu'ils ont des choses à dire. Et s'ils ont des choses à dire, c'est à eux de commencer. Telle est la logique de la brunette.
-Tu... Tu veux venir manger avec nous ce soir? A Ichiraku?
Lee essaye d'être aussi entraînant qu'avant. Mais ça ne marche pas. Il est trop crispé, trop tremblant, pour que la maîtresse d'armes puisse se croire des mois auparavant.
-Naruto nous a invité, précise Neji de sa voix toujours aussi froide.
Alors Tenten lève la tête, et promène ses yeux du visage tendu de Lee à celui impassible de Neji.
-C'est l'équipe neuf qu'il a invité, ou bien Neji et Lee seulement?
Voilà, sa langue a claqué alors qu'elle finissait sa phrase.
En voyant Lee baisser timidement les yeux et Neji se racler la gorge, Tenten comprend qu'elle a touchée dans le mille. Et ça la blesse encore plus.
-De toute façon, je n'ai pas faim.
Sa voix s'est mise à trembler, elle n'aime pas se montrer faible, il vaut mieux pour elle qu'elle quitte la scène.
-Au revoir.
Le pire n'est pas qu'ils ne l'aient pas retenus ou qu'ils n'aient pas pris la peine de lui répondre.
Non, le pire c'est d'entendre Neji soupirer, apparemment agacé, et voir Lee faire volte face au moment où elle se tourne pour fermer la porte.
Quand la maîtresse d'armes entre dans son appartement, la sensation de n'être rien pour personne la prend à la gorge et quelques larmes timides commencent à couler de nouveau sur ses joues douces.
***
C'est allongée dans sa baignoire que Tenten reprends le cours de ses questions. Sa tête repose sur le rebord blanc, ses yeux sont figés sur un plafond délabré et fissuré. Il y a de cela dix minutes, elle a rempli le bain à rabord...
Le silence est de nouveau au rendez-vous. Il écoute les lamentations de la brune. Il est seul témoin de nouvelles larmes. Il écoute... Mais il ne répond toujours pas.
Les yeux noisette se baissent légèrement, embués, et ils fixent le robinet d'eau froide.
C'est celui-ci qu'elle a tourné dix minutes plus tôt.
A présent, elle est immergée dans un bac à glaçon géant... elle frissonne, son corps réclame toute la chaleur du monde... mais elle ne bougera pas.
Ses larmes se stoppent à cause du froid, ses lèvres deviennent presque bleues, ses longs cheveux détachés sont collés à la paroi.
A côté de la baignoire, quelques boîtes de médicaments vides. Elle ne sait pas ce qu'elle a ingurgité. Tout ce qu'elle sait c'est que ça l'empêche peu à peu de se poser des questions.
Un soupire et une larme, ce sont les seules choses qui lui restent.
Lentement, parce qu'elle est fatiguée de se poser des questions, la jeune fille se laisse glisser sous l'eau.
Ses cheveux semblent danser dans le liquide transparent. Elle a encore les yeux ouverts, mais ça commence à la brûler, elle les ferme rapidement. Ses lèvres arrêtent de trembler, elles s'entrouvrent, cherchant peut-être un moyen d'aspirer un peu d'oxygène.
Le temps s'arrête, Tenten ne sent plus rien. Pourtant elle sait que son corps tente quelque chose. Son cerveau lui demande de réagir, de bouger, de sortir la tête de ce piège infernal. Mais elle n'obéit pas, elle n'en a pas la force, parce que des milliers de questions et le poids de la culpabilité lui entravent le coeur.
Alors qu'elle se sent peu à peu s'envoler, la jeune fille a quelques pensées pour son entourage.
Une pensée pour Lee qu'elle adore et a toujours admirée. Peut-être cessera-t-il d'être crispé après sa mort?
Une pensée pour Neji dont elle a toujours été amoureuse mais qui ne le saura jamais. Se souviendra-t-il seulement qu'il a eut une coéquipière avant?
Une pensée pour Hinata, qu'elle avait été tenté de considérer comme sa meilleure amie mais qui lui avait tourné le dos comme les autres pour rester avec Naruto. Peut-être culpabiliserait-elle un peu?
Et sa dernière pensée, son ultime pensée... elle est pour Gaï Maïto.
Ce ninja qui fut son senseï.
Ce ninja qui lui a presque tout apprit.
Ce ninja qu'elle a aimé comme son père malgré son aversion pour sa tenue.
Ce ninja qu'elle a voulu aider.
Ce ninja qu'elle a tué indirectement.
Il a suffit qu'elle se retrouve face à plus fort qu'elle. Il a suffit qu'elle veuille jouer les héroïnes. Il a suffit qu'elle ait faillit mourir. Tout ça pour que Gaï veuille prendre sa défense, et se prenne le jutsu dans le coeur à sa place.
Elle avait tué son senseï, et la confiance de tous les autres en même temps.
Une créature aussi immonde ne pouvait pas se permettre de rester sur terre.
-Vous partez déjà?
Lee et Neji se retournèrent d'un même mouvement pour voir Naruto Uzumaki leur sourire, un bol de ramens à la main.
-On va voir Tenten-chan!, annonça Lee en faisant un petit sourire. Elle n'avait vraiment pas l'air bien tout à l'heure!
-Mh.
-Je vois. Ben demandez-lui encore si elle ne veut pas venir..., marmonna le blond.
Les deux jeunes hommes opinèrent et quand Naruto retourna auprès de ses amis, ils prirent le chemin le plus court pour l'appartement de leur amie.
Un grand silence les accompagnait, un silence auquel seul Neji était habitué. Pour Lee, ce silence qui le forçait à penser et donc à se remémorer des choses douloureuses était un traître.
C'était dans un silence de sourd que le jeune shinobis avait vu comme au ralentit son senseï foncer aux devants de sa coéquipière qui s'apprêtait à recevoir un jutsu puissant dans le coeur. C'était dans ce même silence que Gaï-senseï avait touché le sol de ses genoux. Ce même silence avait entouré les alentours quand le corps de l'adulte le plus exubérant du village avait rebondit deux fois sur la terre meuble.
Et maintenant, ce silence revenait envahir ses nuits, les peuplants de choses qu'il aurait voulu pouvoir oublier.
-Je m'en veux...
Neji ne sourcilla pas, il continua de marcher aux côtés de son coéquipier qui regardait le sol.
-Je m'en veux, répéta Lee, pour Tenten-chan.
-...
-Seulement, à chaque fois que je la vois, je n'y arrive pas! J'arrive pas à la regarder en face sans avoir envie de la frapper... J'y arrive pas...
-...
-Je ne sais pas comment tu arrives à soutenir son regard!
L'élève de Gaï se tourna vers l'Hyûga, mais ce dernier continuait d'avancer en silence, les yeux lilas fixés droit devant.
-Je ne soutiens pas son regard. Elle baisse la tête à chaque fois. Mais si elle devait me regarder, alors je sais que je n'arriverai pas à le soutenir, son regard...
Lee s'immobilisa, hébété. Il regarda le dos de son coéquipier qui faisait comme si de rien n'était.
Pourtant, c'était bien la première fois qu'il lui parlait aussi franchement.
***
Ils avaient beau frapper, personne ne répondait. Lee fronça ses sourcils et Neji soupira.
-Elle est peut-être sortie?, supposa le Rock.
-Hn... La concierge a bien dit qu'elle n'était pas ressortie depuis.
D'un cran plus inquiet, le jeune Lee frappa de nouveau.
Le silence était pesant, inquiétant. Aucun bruit de l'autre côté de l'épaisse porte en bois. Aucun son, aucune voix... rien... Le silence complet.
-Tu crois qu'elle dort?, demanda Lee d'une voix rauque.
-Hn, pas à cette heure-ci.
Voilà qui rassurait. Si il n'avait pas été aussi inquiet, Lee aurait sûrement réprimandé son rival de toujours.
Pour s'empêcher de répliquer, le jeune Rock colla son oreille à la porte, dans l'attente inespérée qu'un bruit trahisse une présence quelconque.
-Dis, tu voudrais pas enclencher ton byakugan des fois?, marmonna-t-il à l'adresse de Neji.
Ce dernier opina et fronça ses sourcils.
-Byakugan!
Aussitôt, les veines entourant ses yeux se dessinèrent et furent mises en relief. Lee se tourna vers lui et haussa un sourcil, attendant.
Neji passa son regard sur une minuscule pièce, qui devait être la cuisine. Il se porta ensuite sur ce qui devait être une chambre, bien rangée, des kunaïs au mur... et finalement, le brun regarda du côté du salon et des toilettes (tout en se traitant mentalement de voyeur).
Personne... l'appartement était désert. Pas l'ombre d'un chakra, d'un être humain... rien.
Le fier Hyûga s'apprêtait à annoncer cette triste nouvelle à Lee lorsqu'un détail retint son attention. Un simple détail... mais important.
Il y avait une porte, juste à côté de la chambre, et si au départ il avait cru qu'il s'agissait d'un cagibi quelconque, en voyant le lavabo le brun comprit immédiatement qu'il se trouvait dans la salle de bains.
Les yeux de perles parcoururent chaque mètre carrés, jusqu'à la baignoire...
Et là, même un garçon comme Neji n'aurait pu s'en empêcher.
-Qu'est-ce qu'il se passe?, demanda subitement Lee en voyant son ami devenir livide.
D'une main, l'Hyûga envoya son ami sur les roses et défonça la porte sans arrière-garde.
Lee qui était étendu au sol se redressa et haussa encore plus ses sourcils. Il vit Neji briser le panneau en bois, puis se précipiter dans l'appartement.
La peur qui prenait le ventre du Hyûga l'effrayait lui-même. Neji avait l'impression que tout s'effondrait autour, et cette envie de vomir, toujours plus forte...
Il ne fallut pas longtemps à Lee pour se remettre du coup et courir après son coéquipier.
Les deux jeunes hommes traversèrent un appartement propre et rangé, minuscule, aux murs vieillis.
Quand Neji poussa la porte de la salle de bains, il entendit Lee pousser un cri d'effroi. Pour sa part, il se contenta d'avoir une sueur froide et se trouver tétanisé.
Au fond d’une baignoire reposait une forme nue aux longs cheveux bruns. Au sol, des médicaments puissants. Même avec l'eau, ils pouvaient voir le visage presque transparent de leur coéquipière. Si au départ la pensée qu'un corps devrait remonter à la surface les traversa, quand ils virent les poings et chevilles liés de la jeune fille sous l'eau, ils comprirent immédiatement qu'elle avait fait exprès de s'accrocher au fond.
-TENTEN!
***
Il n'y avait plus de questions... Rien... Le silence la berçait.
Ce silence était doux.
-Ten'!
La jeune fille ouvrit les yeux, pour se retrouver debout dans une grande prairie. Elle se tourna légèrement et un petit garçon haut comme trois pommes lui fit un grand sourire.
-Ikaru?
Son exclamation sembla résonner, et le petit garçon opina avant de se précipiter sur elle.
Les larmes aux yeux, la jeune fille se baissa et prit l'enfant contre elle.
-Ne pleure pas Ten'! Maman arrive!
-Ikaru... C'est bien toi...
-Qui voudrais-tu que ce soit?!
Elle eut un sourire et ferma les yeux.
Alors elle était bien morte... Ce devait être le paradis, elle allait retrouver sa famille.
Et comme pour lui apporter la preuve qu'elle était bien décédée, une jeune femme apparut, habillée d'un tablier et d'une robe légère. Cette même femme s'arrêta à quelques mètres, ouvrit en grand ses bras, et le coeur de Tenten se resserra avant qu'elle ne délaisse le gamin pour courir vers cette femme brune.
-Maman!
Jamais elle n'aurait cru que ce moment arriverait un jour.
Elle qui avait eu si peur de la mort! Elle commençait à regretter de ne pas avoir coupé court à sa vie plus tôt.
Tenten sanglota sur l'épaule de cette mère qu'elle avait vue se faire tuer et ce petit frère, qui avait voulu s'interposer entre un ninja et elle, vint s'accrocher à sa jambe.
Une main se posa sur l'épaule de la brune et quand elle leva un peu la tête, ce fut pour pleurer encore plus.
L'homme qui se tenait derrière elle eut un petit sourire et frotta le crâne de sa descendance.
-Papa...
Quelques secondes plus tard, la prairie et le silence étaient les seuls témoins d'un tableau unique, qui avait cessé d'exister pendant dix-sept ans.
Une famille... Elle avait retrouvé sa raison de vivre... Et pour ça elle en était morte, et alors?
Plus aucune question ne viendrait la faire souffrir!
-Tu es de retour Ten'?, demanda soudain Ikaru avec inquiétude.
La jeune fille se tourna vers lui, sécha ses larmes, et sourit largement.
-Oui... Je suis de retour...
Tout n'était que lumière. Pourtant, on lui avait dit que lorsqu'on quittait cette terre, seules les ténèbres nous encerclaient.
Mais elle n'allait pas se plaindre.
Elle était bien là, au milieu de cette prairie, serrée dans les bras de trois personnes qu'elle aimait plus que tout, et qu'elle avait vu mourir sans pouvoir réagir.
Un peu de lumière n'était pas de refus.
Pourtant...
-Tenten.
La jeune fille tourna la tête, pour perdre tout sourire et rester figée.
Ses parents se tournèrent à leur tour vers la quatrième personne venant d'apparaître. Un homme aux vêtements étranges. A la coupe hideuse. Au sourire plus que suspect.
-Gaï... senseï.., murmura la brune, horrifiée.
-Bingo!
Il souriait... cela voulait-il dire qu'il lui pardonnait?
D'un côté, ça serait logique. Elle lui avait prit la vie indirectement, elle avait décidé de le venger en mourrant à son tour. Tout était parfait.
Cependant, la jeune fille déchanta quand le sourire de son senseï disparut.
-Tu n'es pas morte Tenten.
Incrédule, elle continua de le fixer sans comprendre.
-Il faudrait que nous parlions!
Elle hésita un instant, mais sa mère la poussa dans le dos et quand elle se tourna vers eux, elle vit que toute trace de sourire avait disparut également.
-Tu es notre seul trésor Tenten, murmura son père. Le seul et unique.
-A tout à l’heure, souffla sa mère.
Et comme s'il s'était s'agit d'un brouillard, les trois personnes constituant sa famille s'envolèrent en fumée.
Ne restaient plus qu'elle et son senseï.
Ce dernier lui posa la main sur l'épaule et la regarda dans les yeux.
Elle ne parvint pas à soutenir ce regard et baissa la tête. Une main douce se posa sous son menton.
-Tenten, tu n'es pas coupable...
-...
-Je suis mort, mais c'était un accident. Et je suis heureux d'avoir pu mourir pour te sauver la vie.
-...
-Alors essaie de continuer à vivre, pour moi, pour celui qui a préféré mourir à ta place plutôt que devoir te pleurer!
Des larmes recommencèrent à dégouliner sur ses joues.
-Mais c'est dur, fit-elle d'une voix d'enfant. Le regard des autres est dur. C'est ma faute si il n'y a plus d'équipe neuf. Tout le monde sait que c'est ma faute. Je le vois dans leurs yeux. Ils m'en veulent parce que si je n'avais pas été si idiote, vous seriez toujours avec eux. C'est ma faute.
***
Les larmes s'écoulant des yeux terrorisés de Lee tombaient goutte à goutte sur le corps nu au dessus duquel il était penché.
-Neji! Viens m'aider!, gémit-il.
Le fier Hyûga sembla sortir de sa léthargie et s'agenouilla près de la dépouille de sa coéquipière.
Elle était glacée.
Lee posa ses mains sur les côtes de la jeune fille et exerça une forte pression, puis une autre, et encore une autre.
-Allez respire!, siffla-t-il en regardant le visage blanc de la brune.
Sans attendre l'autorisation, Neji se pencha sur le visage de la jeune fille et posa ses lèvres sur les siennes après avoir prit une grande inspiration.
Dans la bouche entrouverte, il glissa tout l'oxygène qu'il put.
Mais elle n'eut aucune réaction.
***
Le silence était revenu. Elle recommençait peu à peu à se poser des questions.
-Rien n'est de ta faute Tenten..., tenta de murmurer Gaï.
-Vous êtes mort par ma faute. Et si... si je n'avais pas été si paralysée, j'aurai pu éviter la mort de toute ma famille!
-Allons... Une enfant de huit ans n'aurait rien pu faire contre des ninjas de rang S!
-J'aurai pu! J'aurai du mourir avec eux! Je n'avais pas le droit de rester en vie!
Quelques minutes plus tard, Gaï refermait ses bras sur son corps tremblant.
Un courant d'air frais vint la faire frissonner.
***
-J't'en pris bordel! Un, deux, trois, quatre!
Neji se pencha de nouveau sur sa coéquipière et souffla tout ce qu'il pouvait.
Lee regardait, tremblant de plus en plus.
-On a besoin de Sakura!, fit le Hyûga en se redressant. Va la chercher!
-Continue les massages!
L'autre opina, Lee se leva et courut comme un dératé en direction de la sortie, Neji reprenant les massages et le bouche-à-bouche.
***
Le ciel semblait s'obscurcir. Tenten se frotta inconsciemment à la veste de Gaï et ce dernier lui caressa les cheveux dans un geste paternel.
-Même le pire des hommes a le droit de vivre...
-... A quoi sert de vivre si c'est pour mourir chaque jour un peu plus?, sanglota la brune.
-Excuse moi Tenten...
Elle leva un peu la tête, sourcils levés.
-Je n'ai pas sût voir ta peine, ni ta douleur. Tu souriais toujours, jamais tu ne baissais les bras. Je pensais que tout allait pour le mieux chez toi. Et même quand j'ai appris ce qu'il était arrivé à ta famille, je n'ai pas pensé que tu puisses continuer à en souffrir.
Tenten secoua énergiquement la tête de droite à gauche et se recula de quelques pas.
-Arrêtez de dire que c'est de votre faute!, s'exclama-t-elle en essuyant une larme sur sa joue.
-Alors arrête de dire que ma mort est la tienne, répliqua l'autre. Parce que vois-tu, c'est exactement la même chose. Je ne pouvais pas savoir que tu allais mal, mais je n'en suis pas le coupable. Tu ne pouvais pas savoir que des ninjas allaient tuer ta famille et qu'un autre allait me prendre la vie, et tu n'en es pas la coupable. Fais la différence entre se sentir coupable et l'être. Toi, tu n'es pas coupable. Tu te sens coupable.
Le ciel se mit à gronder, Tenten frissonna de nouveau. Il commençait à faire froid, pourtant son senseï n'avait pas l'air de s'en apercevoir.
-Les autres sont tristes et ils cherchent à rejeter la faute sur quelqu'un, tout simplement... Pourtant, ouvre les yeux et regarde autour de toi. Lee et Neji croient toujours en toi.
-Ne dites pas n'importe quoi, fit la brune en grimaçant de douleur. Je le vois dans leurs yeux, qu'ils m'en veulent!
Un bruit de tonnerre et il lui sembla qu'un éclair la frappait en plein coeur, elle se recula même un peu sous un choc invisible.
-Ils ne t'en veulent pas, sache le bien Tenten, fit Gaï, gravement. Ils ne t'en veulent pas.
***
Il n'y avait personne dans la salle de bains, personne à part lui et un corps au sol.
Neji semblait toujours aussi froid que la pierre. Mais ça, c'était simplement parce qu'il avait toujours eu confiance en ce qui l'entourait. Là, il avait perdu tout repère.
-Tenten...
Il posa une main douce sur le visage de la jeune fille si pâle et se mordit un peu la lèvre de frustration.
Quand il sentit un liquide couler le long de sa joue droite, il mit du temps à réaliser qu'il pleurait bel et bien.
D'un geste rageur, il s'essuya cette larme et fronça ses sourcils en regardant sa coéquipière.
-Espèce d'imbécile!, siffla-t-il.
Et il reprit son massage avec encore plus d'intensité.
Dans l'immense prairie qui devenait de plus en plus sombre, Tenten s'était courbée en deux les mains sur ses côtes.
Une douleur vive venait de la frapper et elle leva un peu la tête, la peur de ce qui allait se passer.
-Est-ce que je me fais envoyer ailleurs?, demanda-t-elle en tremblant.
-Oui, à la vie. Tu vas pouvoir constater que tu comptes pour plus de personnes que tu ne le crois.
-...
-Je crois que j'ai fait mon boulot pour ma part. Alors retiens simplement que je suis fier d'avoir pu mourir pour toi. Et que si jamais l'envie te prend de venir me retrouver, je te fais envoyer en enfer!
Elle regarda sans comprendre son senseï lui sourire et une nouvelle douleur la fit tomber à genoux.
-Ten'!
Elle leva la tête lourdement, pour apercevoir Ikaru agenouillé.
-Tu sais Ten', moi, je suis content d'avoir pu mourir. Comme ça, je peux veiller sur toi, déclara-t-il fièrement.
-Ne... dis pas ça, sanglota Tenten.
-Nous veillons tous sur toi. Tu n'es pas seule, on est là. Je te l'ai dit, tu es notre seul et unique trésor.
-Papa...
-Tous les trois, nous veillerons sur toi.
-Maman. Je veux rester avec vous!
La main douce et maternelle se posa sur la tête de la jeune fille, et elle descendit sur la joue dans une caresse.
-Tu restes toujours avec nous, parce que nous sommes dans ton coeur.
Tenten supplia ses parents et son frère du regard. Derrière eux, Gaï lui faisait un grand sourire, en compagnie d'un homme qui lui rappelait quelque chose... Mais quoi?
***
Une seconde larme, mais Neji ne prit pas la peine de l'ôter.
-Je suis désolé... Je te promets tout ce que tu veux mais je t'en pris, respire...
Il grimaça en n'obtenant aucune réaction de la part du corps.
Une idée lui traversa l'esprit et il se concentra un instant.
-Byakugan!
Les veines se reformèrent, il se tourna vers le corps froid de sa coéquipière.
Tous les réseaux de chakra lui apparurent alors et il vit avec horreur qu'aucun ne propageait ce chakra indispensable. L'ensemble des voies restait immobile.
***
Elle se rappelait. Cette pipe, ce visage... C'était son tuteur. La personne qui l'avait pris sous son aile pendant deux ans, avant qu'elle ne se fasse ninja.
-Sandaime-sama, murmura-t-elle au travers de ses larmes.
-Tiens, ma petite Tenten..., fit celui-ci en faisant un rictus en office de sourire.
Elle le vit s'avancer, et s'agenouiller devant elle à côté d'Ikaru. Il posa un regard doux sur elle.
-Tu ne crois pas qu'il est un peu tôt pour toi, pour venir t'installer avec nous?, demanda-t-il doucement.
-Je...
-Chht! Ferme les yeux...
Tenten obéit et une vague de froid l'envahit de la tête aux pieds.
-Maintenant, laisse toi reposer...
Elle opina, et s'allongea sur le sol.
La douleur s'était fait moins vive.
***
Neji joignit ses mains, murmura quelque chose d'inaudible, et posa son index droit sur le coeur de la brune, le gauche près du rein droit.
Une petite décharge passa dans tout le réseau de chakra.
Un sourire apparut sur le visage humide du brun quand il vit une minuscule réaction près des organes internes.
***
Tenten rouvrit les yeux, pour regarder, anxieuse, l'ensemble de ses proches disparut. Sa mère et son père lui firent un signe de main en souriant, Ikaru lui tendit une fleur bleue. Gaï fit une pose « nice guy » et le troisième hokage de Konoha posa sa main sur le front de la brune.
-Endors-toi Tenten...
Elle referma ses paupières et une larme s'écoula encore.
-Maman... Papa... Ika'... Senseï... Sandaïme-sama... je suis tellement désolée...
-Il n'y a pas de quoi l'être! Dors maintenant.
Elle allait opiner, quand quelque chose la heurta près du coeur.
La jeune fille se cambra de douleur et grimaça.
Il faisait froid tout d'un coup, beaucoup plus froid qu'avant...
***
-Encore!
Les deux index entrèrent en contact avec le réseau, Tenten sursauta carrément cette fois-ci, mais elle ne se réveilla pas et ne sembla pas respirer.
Neji se concentra de nouveau, et réessaya.
-Respire!, hurla-t-il à l'adresse de sa coéquipière.
***
Tenten voulut rouvrir les yeux, mais quand elle le fit, elle se retrouva dans le noir le plus complet.
Effrayée, elle tourna la tête un peu partout mais rien ne vint.
-Respire...
Elle sursauta et leva la tête, pour ne rien voir. Pourtant, il lui avait semblait qu'on lui chuchotait quelque chose.
***
-Merci Kami-sama!
Les larmes dégoulinantes sur son beau visage, Neji regarda le réseau de chakra se charger et commencer à diffuser dans le corps entier cette substance essentielle.
Il stoppa son byakugan et se hâta de se tourner vers le visage blanc.
Les sourcils de Tenten se froncèrent.
Il se pencha sur elle et put sentir un maigre souffle.
Presque euphorique, Neji inspira profondément et pinça le nez de la brune avant de poser ses lèvres contre les siennes.
***
Une sorte de raz de marée gigantesque constitué d'oxygène la frappa de plein fouet et elle inspira attentivement ce bol d'air.
-Tenten...
Elle ferma les yeux et commença à marcher à l'aveuglette, se fiant juste à la voix douce qui retentissait.
-Tenten.
Elle ne savait pas ce qui l'attendait, elle s'en fichait. Elle ne voulait plus être seule, c'était tout.
-Tenten!
***
Le corps de la jeune fille se cambra et de l'eau commença à sortir par jets puissants de la bouche qu'il avait délaissé quelques secondes plus tôt.
L'Hyûga regarda avec inquiétude et impatience le visage de Tenten se crisper et elle recracha encore de l'eau.
***
La brune n'avait plus besoin de marcher. Quelque chose ou quelqu'un la portait vers la fin de tout ceci. Il lui suffisait de se laisser porter...
-Tenten!
Elle connaissait cette voix... elle la connaissait...
***
Neji frappait avec force le dos de sa coéquipière qui, dans un sursaut impressionnant, s'était redressée en régurgitant toute l'eau qu'elle avait avalée. Il la serrait contre lui, elle continuait de cracher dans son dos mais il n'en avait rien à faire.
-Tenten... merci... merci...
Il ferma les yeux en la sentant frissonner.
-Ne... Neji...
Tout était floue, mais elle s'était rendue compte que ce qui l'entourait était blanc. Le son étrange d'un "bip" lui résonnait aux oreilles et elle avait anormalement froid.
Tenten ouvrit doucement les yeux, pour les refermer aussitôt sous la lumière du jour.
Elle tenta de soulever le droit et timidement, après s'être habitué, il s'ouvrit carrément.
-TENTEN-CHAN!
Un poids fut posé brusquement sur elle et elle accusa le coup avec douleur avant que des bras ne se nouent autour de son cou.
-Lee bon sang! Ne l'étouffe pas!
-Mais Sakura-chan, tu pourrais être plus indulgente.
-La ferme Naruto! Et d'abord, qu'est-ce que tu fais ici?
-Eh ben, je voulais t'inviter au restaurant pour qu'on puisse sortir ense...
BAM
Tenten sursauta et essaya d'y voir clair, mais à part un truc vert, elle ne voyait rien.
Il s'avéra que la chose verte se nommait Lee et qu'il était son coéquipier. Quand au son qui l'avait fait sursauter, il s'agissait du coup que Sakura avait porté sur la personne de Naruto.
La brune resta stupéfaite mais ne dit rien alors que Lee la serrait encore plus fort contre lui.
-Tenten...
Il y eut un grand silence dans la pièce, et elle vit du coin de l'oeil Sakura et Naruto sortir de la chambre d'hôpital à en juger par la couleur des murs et le lit blanc.
Elle sentie soudain tout poids la quitter et Lee se rétablit correctement sur le bord du lit.
Tenten hésita un instant, mais ne dit rien et baissa la tête, se sentant de nouveau fautive.
-Tu n'es qu'une imbécile. Pire que Naruto.
La déclaration faite froidement glaça la brune et elle vit une ombre s'approcher de son lit.
-Qu'est-ce qu'il t'a prit de vouloir nous abandonner toi aussi?
-Pour une fois je suis d'accord avec Lee...
-Tu comptais faire quoi hein? Mourir sous nos yeux, nous laisser seuls? Rejoindre Gaï-senseï avant nous?
A l'évocation douloureuse de son senseï mort, Tenten eut l'impression que les larmes qu'elle avait en stock étaient loin d'être épuisées.
-Je suis désolé Tenten-chan. Vraiment. Je t'en ai voulut... Mais si tu savais à quel point je suis désolé.
Un doigt se posa juste sous le menton de la brune et la força à redresser la tête. Lee et Neji purent alors voir les magnifiques yeux noisette de leur coéquipière se troubler, et finir par laisser passer deux larmes.
-C'est moi... qui suis désolée, sanglota-t-elle en fermant les yeux.
-Ca tu peux l'être!
Hébété, Lee se tourna vers Neji qui fixait durement le visage à présent ruisselant de la brune. Cette dernière se sentit encore plus mal.
-Ouvre les yeux et regarde moi.
-... je...
-Regarde nous dans les yeux, Lee et moi.
Tenten serra ses poings mais obéit lentement, et regarda d'abord Lee. Ce dernier ne dit rien, et finit, à sa grande surprise, par baisser la tête.
Peu sûre d'elle, la brune tourna ensuite la tête vers Neji, qui la fixa impassiblement pendant quelques instants.
Aucun sentiment ne transparaissait dans ses traits et Tenten se décidait tout juste à détourner les yeux quand elle vit avec stupéfaction ceux de son vis-à-vis se baisser.
-Tant... Qu'aucun de nous deux n'arrivera à soutenir ton regard... tu n'as pas le droit de te sentir plus coupable que nous.
Tenten resta hébété, et une main timide se posa sur la sienne. En baissant la tête, elle pu voir Lee trembler de ce contact.
***
-TEN-CHAN!
La brunette sursauta et se détourna de sa cible pour hausser un sourcil.
Lee se précipita sur elle et lui fit une magnifique pose « nice guy ». Neji apparut peu après, air blasé plaqué sur son visage.
Quelques minutes plus tard, les trois coéquipiers étaient assis sur un rondin de bois, en pleine clairière, le nez tourné vers le ciel.
***
Tenten analysait le silence doux qui les enveloppait.
Aucune question ne perçait dans ses pensées.
Elle tourna légèrement la tête vers Lee et sourit en voyant qu'il comptait les nuages en essayant de deviner à quoi ressemblerait le prochain.
Elle se tourna ensuite vers Neji, et ses joues s'empourprèrent presque imperceptiblement quand elle le vit aussi beau sous la lumière du jour.
La jeune fille retourna à sa contemplation du ciel.
Là-haut, quelques personnes lui souriaient.
-Alors retiens simplement que je suis fier d'avoir pu mourir pour toi!
Elle l'avait retenu, et elle ne l'oublierait jamais.
Il y avait une différence entre se sentir coupable et l'être. Elle n'avait pas su la faire et avait du en mesurer les conséquences mais maintenant, tout était finit.
Elle savait qu'elle se sentait coupable, mais qu'elle ne l'était pas.
Elle savait que tout le monde se sentait un jour coupable.
Elle savait qu'elle avait des coéquipiers formidables qui avaient encore un peu de mal à la regarder dans les yeux.
Elle savait qu'elle se sentait coupable, qu'elle ne l'était pas, et que quoiqu'elle fasse n'y changerait rien.
Alors quitte à se sentir coupable, autant profiter de la vie avant de l'être totalement.
OWARI
et voilà!
Ceci est un one-shot, donc il n'y aura PAS de suite!^^