Sasuke ! Reviens...


Fanfiction Naruto écrite par Rin Uzumaki (Recueil de Rin Uzumaki)
Publiée le 08/06/2008 sur The Way Of Naruto



Bonne lecture !!! Et laisser moi des commentaires bons ou mauvais !


Chapitre 7: Avis de recherche





Chapitre 7 : Avis de recherche

Deux paires d’yeux rouge sang se fixaient intensément. Les illusions se succédaient dans la tête de Sasuke. Une seule pensée l’obsédait, son frère Itachi. Celui qu’il avait haï durant toutes ces années, celui qu’il avait fini par achever quelques jours auparavant. Aveuglé par la haine, il n’avait pas vu tous les indices qui lui indiquaient qu’Itachi était toujours resté le grand frère aimant qu’il avait toujours connu. Son frère était demeuré le petit garçon horrifié par les guerres. Par la douleur des uns et le malheur des autres, et par sa propre force… Qu’avait-il fait ? Sasuke était devenu un meurtrier. Il se rappela un vieux dicton célèbre dans sa famille.

Se venger d'une offense, c'est se mettre au niveau de son ennemi ; la lui pardonner, c'est se mettre au dessus de lui.

Il était un moins que rien. Certes, son frère l’avait manipulé pour qu’il le tue en se servant de leur rivalité, mais il s’était abaissé à le faire. La culpabilité l’assaillait de toute part. Les larmes transparentes qui coulaient de ses yeux humides contrastaient étrangement avec ses pupilles rouge vif. Face à lui, Madara, l’homme qui avait tout orchestré, qui avait tout prévu, qui avait profité des Uchiwa ; de lui, d’Itachi, de son clan, pour servir ses propres objectifs. Sasuke allait les venger tous. Pour le clan… Pour Itachi… Vengeance… Ce mot résonnait dans sa tête, toujours plus attirant… Pendant un instant, il hésita, l’image d’un blond aux yeux bleus lui récitant le proverbe auquel il avait songé un peu plus tôt s’imposa dans son esprit. Il se reprit assez vite. Sa raison de vivre avait toujours été la vengeance. À quoi bon changer maintenant ? Il était trop tard…

Pardonne-moi, Naruto… Pensa Sasuke, en espérant que son meilleur ami aurait la force de le faire.

Il s’élança pour évaluer le niveau de son adversaire. L’autre ne bougea pas. Sasuke arrivait sur lui, un sourire aux lèvres. Alors, Uchiwa Madara, c’était cela ? Du menu fretin…

Soudain, Madara disparut dans un nuage de fumée. Sasuke pesta et s’empressa de le chercher. Tout à coup, son opposant apparut devant lui et tenta de lui asséner un coup de poing dans le ventre. Sasuke esquiva le coup et essaya de lui donner un coup de pied retourné pareil à celui de Lee, mais son ennemi attrapa sa jambe et le repoussa quelques mètres plus loin. Sasuke essuya sa bouche d’où coulait un mince filet de sang et se releva, ses vêtements couverts de boue. Madara eut un petit rire et murmura :

« Pas une seconde d’inattention, hein ? C’est bien… Mais insuffisant… »

Sasuke se précipita dans un buisson pour éviter le gigantesque Katon, une boule de feu géante prête à le carboniser. Il se dissimula du mieux qu’il put, cachant son chakra et réfléchissant à un plan pour battre son opposant.


*****



Ino et Neji se dirigeaient tous deux vers le village de Amagumo (nuage de pluie en japonais), pour récolter des informations sur le fameux ninja déserteur de Konoha, Uchiwa Sasuke. Le village se trouvait à une dizaine de kilomètres de l’endroit où leurs compagnons et eux avaient établi leur campement.

Ino soupira. Déjà un quart d’heure qu’ils étaient partis et ils n’avaient pas échangé un seul mot.

Aussi froid qu’un glaçon et aussi causant qu’un lapin, raisonna la jeune fille.

Elle rit un moment toute seule, elle pourrait peut-être en faire un proverbe. Il s’appliquait quasiment à tous les glaçons de Konoha. Vivement qu’ils trouvent ces renseignements sur Sasuke, qu’elle puisse avoir une conversation à cœur ouvert avec quelques unes de ses amies. Il fallait qu’elle parle à quelqu’un de la déferlante de sentiments qu’elle ressentait au plus profond de son être. Et de lui… Shikamaru… Ses yeux se voilèrent un instant ; en bonne kunoichi, elle cacha bien vite ses sentiments sous un masque d’impassibilité qui ne lui allait guère.

Neji la dévorait des yeux, gravant dans son esprit toutes les expressions qui passaient sur son visage. Quand il la vit sourire, puis rire, il sentit son cœur s’affoler. Un rictus vint éclairer sa propre face, chose qu’il n’avait plus faite depuis longtemps, trop longtemps… Lorsqu’il vit son regard plein de tristesse, il se sentit désolé pour la kunoichi. Il aurait voulu bannir ce sentiment des yeux de la jeune fille. Ces yeux d’un bleu translucide… Son cerveau était maintenant hors de contrôle, il voulait la voir sourire à nouveau. Il le voulait. Sa bouche ne fonctionnait plus normalement, elle avait commencé un long monologue et avant qu’il n’ait pu s’en rendre compte, il débitait déjà les pires stupidités qu’il ait jamais dites.

« Euh… Ino, tu crois qu’on est bientôt arrivé ? Nan, parce qu’en fait j’ai entendu dire que c’était un endroit absolument génial ! Tu sais, j’avais plein de prospectus sur Amagumo mais avec toutes les missions et tout, je n’ai jamais eu le temps d’y aller… Tu sais, d’habitude, je n’aime pas trop les prospectus. Je trouve que la poste exagère de nous harceler avec toutes ces pubs ! Je sais que, récemment, leur chiffre d’affaire a augmenté, mais ce n’est pas une raison pour nous faire chier. Tu vas voir, un jour, je vais faire une descente. Ils s’en souviendront toute leur vie… »

Ino éclata de rire, elle n’avait jamais entendu un Hyûga parler aussi longtemps sans bégayer ou lancer un regard de psychopathe. Il semblait s’inquiéter pour elle. Il avait vraiment changé depuis son combat contre Naruto. Il était… plus humain… Avant, il lui aurait sans doute lancé une remarque blessante, mais maintenant, il tentait… de la réconforter ?! Il ne faisait que dire des choses inutiles, des inepties, mais il le faisait pour elle. Et cela lui faisait un bien fou. Il le faisait sans doute pour le bon fonctionnement de la mission, mais même en sachant cela, elle ne pouvait que le remercier d’avoir remarqué qu’elle était mal. Elle lui offrit un autre sourire.

« Tu veux détruire la poste, vraiment ? Drôle d’idée ! »

Neji n’avait qu’une seule pensée, devenir une toute, toute, toute petite souris, pour se cacher dans un trou et ne jamais réapparaître. Ses joues étaient brûlantes, il se sentait rougir de honte. Il balbutia :

« Désolé, t’avais pas l’air en forme, alors… Je voulais te faire sourire… Mais bon, moi et les relations sociales, ça fait deux ! Et puis… Je sais que… Toi, tu l’aimais, Shikamaru, non ? Alors qu’il soit avec Temari, cela doit te faire souffrir énormément, hein ? »

Le sourire d’Ino s’effaça. Comment il savait ça, lui ? Et si Shikamaru l’avait remarqué ? Elle ouvrit la bouche pour poser toutes les questions qui lui venaient à l’esprit, mais elle la referma bien vite. Sa vue se brouillait… Des larmes perlèrent de ses yeux, des larmes qu’elle essayait de retenir depuis qu’elle avait vu Temari prendre la main de celui qu’elle aimait. Neji savait. Il ne la jugeait pas. Il ne lui avait pas dit de laisser tomber, juste qu’elle devait se sentir mal. C’était le cas… Shikamaru… Elle aurait voulu le haïr mais elle ne pouvait pas… Elle l’aimait et si lui ne voulait pas d’elle, elle, elle avait besoin de lui en tant qu’ami. Elle tenta de parler pour rassurer Neji, qui semblait complètement paniqué par le tour que prenaient les événements. Mais ses sanglots redoublèrent. Elle tremblait, elle se laissait porter par ses émotions, elle se laissait aller. En ce moment, elle voulait être égoïste, ne penser qu’à elle, qu’à sa peine. Neji chuchota :

« Je suis désolé… Je n’aurais pas dû t’en parler… »

Ino renifla, elle se sentait mal, sa tête tournait. Neji la prit délicatement dans ses bras, l’entourant avec force. Elle posa sa tête contre le torse musclé de son compagnon. Là, elle pleura, pleura, pleura jusqu'à ce que les larmes se tarissent. Il n’avait rien dit, il avait juste été là. Et c’était exactement ce dont elle avait besoin. Encore une fois… Elle murmura :

« Merci…

- De rien.

- …

- … »

Ils restèrent un moment dans la même position. Aucun d’eux ne voulant briser ce moment magique, où ils ne pensaient à rien d’autre qu’à la chaleur humaine que le corps de l’autre propageait. Neji prit la parole :

« C’est la première fois que je me sens aussi bien depuis longtemps… Depuis la mort de mon père, en fait… Depuis le jour où j’ai pris conscience de ce qu’impliquait cette marque maudite sur mon front, cette trace indélébile… »

Il enleva son bandeau frontal pour illustrer ses propos. Le symbole de l’oiseau en cage ornait son front. Ses yeux blancs exprimaient une profonde tristesse, une douleur enfouie au plus profond de lui-même.

Ino approcha la main du front du jeune homme. Il eut un mouvement de recul ; elle suspendit son geste. Elle respira un grand coup et effleura l’étrange marque verte de ces doigts fins. Elle s’approcha lentement du ninja lui faisant face. Elle déposa un doux baiser sur le front de Neji. Surpris, celui-ci recula brusquement, une main posée sur son front. Il prit rapidement une belle couleur rosée et bafouilla :

« Euh… Je… Pardon… Ne suis pas habitué aux relations humaines… À ce que l’on me touche… Encore moins à ce que l’on m’embrasse… Désolé… Vraiment…

- Ha ha ha ha ha… Je ne t’avais jamais vu rougir ! Où est passé Mr Freeze ?!

- … Pas drôle… »

Il y eut un petit silence. Pour la première fois, Ino remarqua que le jeune qui lui faisait face était d’une beauté rare et inaltérable. Il était beau, vraiment beau. De longs cheveux noirs encadraient son visage pâle. Ses yeux aussi blancs que la neige exprimaient un profond chagrin, cependant, une légère lueur d’espoir y brillait, rehaussant la pureté de son regard. Au premier abord, il paraissait fragile, mais il ne fallait pas se fier aux apparences. Intimidant et imposant étaient les deux principales caractéristiques du Hyûga, malgré sa fine musculature dissimulée derrière ses vêtements amples. Il n’avait plus cet air d’arrogance et de suffisance qu’il avait l’habitude d’arborer quelques années auparavant lorsqu’il se baladait dans les rues de Konoha. Son regard s’était adouci, il n’était plus la même personne, il n’en voulait plus au monde entier, il n’était plus le psychopathe qu’il avait été. Il semblait triste, et presque rêveur, à présent. Son regard était lointain, il avait arrêté de vivre dans le passé, pour enfin songer à son avenir. Ino sentit son cœur manquer un battement quant elle constata que Neji la regardait, les sourcils froncés. Sa première pensée fut que ce petit air sévère lui allait à merveille. Puis elle réalisa qu’elle fixait son équipier depuis un petit moment déjà. Elle rougit fortement, baissa la tête pour éviter le regard du jeune homme qui la transperçait de part en part. La dernière chose qu’elle aperçut fut le sourire moqueur du Hyûga.

« Ino… »

La voix de Neji était rauque, bien plus grave que d’habitude. Il allait lui dire… Enfin… Lui dire ce qu’il ressentait… C’était difficile… Surtout qu’il savait que sa réponse ne serait pas celle qu’il attendait… Mais il avait besoin que cela sorte… Besoin de lui dire pour pouvoir tourner la page…

« Ino… Tu sais, ma vie n’a pas toujours été heureuse… Savoir que je peux me faire tuer à chaque instant par n’importe quel membre de la Soke… C’est difficile… Savoir que mon père est mort parce qu’il était né en dernier, ce n’est pas facile… Mais depuis quelques temps, je me sens mieux, beaucoup mieux… Et c’est grâce à toi… Grâce à ta façon d’être… Quand je te vois, mon cœur s’affole et je me sens vivant… Je t’aime, Ino… »

Ino releva la tête, son cœur battant à tout rompre, et l’approcha doucement de celle du ninja devant elle. Leurs lèvres n’étaient plus qu’à quelques centimètres, quelques centimètres qui furent vite franchis. Le baiser dura juste quelques secondes, Neji s’était levé brutalement pour y mettre fin. Il s’exclama :

« Arrête ! Je ne te demande pas d’avoir pitié de moi ! Ni de prendre mes sentiments en considération ! Je sais que tu ne m’aimes pas ! Ça n’a pas d’importance ! Ne me regarde pas comme ça ! Juste… On reste amis, ok ?

- Non ! »

Ino avait crié ce mot avec force. Neji se sentit soudain accablé, anéanti. Ainsi elle ne voulait plus de lui. Son sourire disparut, laissant place à un masque. Un masque pour cacher sa douleur et son infinie tristesse.
« Je veux dire, non ; je découvre enfin le vrai Neji. Un Neji différent de celui que je croyais connaître… Un Neji dont je pourrai tomber amoureuse… Un Neji dont je suis entièrement sous le charme… Laisse-nous une chance ! Tu as remarqué que je n’étais pas bien, alors que même ma meilleure amie n’a rien vu ! J’ai besoin d’une personne qui m’aime, qui me comprenne… J’ai besoin de toi ! »

Ino s’empara des lèvres du jeune homme une seconde fois. Leurs langues se rencontrèrent dans une course poursuite passionnée. Un moment magique malheureusement destiné à se terminer, et ce, malgré le feu d’artifice qui éclatait dans le cœur des deux protagonistes.

Main dans la main, ils se relevèrent et se rendirent au village. Malheureusement, là-bas, ils firent chou blanc… Rien… Personne n’avait vu l’Uchiwa… Ils rentrèrent au campement. Leur journée n’aurait pas été totalement perdue…


*****



Kakashi et sa jeune élève se trouvaient dans un petit village, au sud de leur campement, du nom de Shibu (Branche en japonais). Le village avait été construit en pleine forêt, il ne comptait que quelques habitations. Les maisons étaient situées en hauteur, sur de grands arbres, dissimulées aux yeux de tous. Cette petite ville avait été autrefois un grand village ninja, seuls les déserteurs y vivaient, désormais. Une aubaine ! Ici, ils trouveraient sûrement ce qu’ils étaient venus chercher ! Cependant Kakashi ne put réprimer un frisson. Peur ? Non. Excitation ? Non plus. De la pitié, c’était juste de la pitié… Pour ces gens qui avaient sombré dans la décadence, la dépression, l’alcool… Pour ces shinobis aguerris, vaillants, qui se laissaient mourir… Pour ces meurtriers qui vivaient encore sans une once de regret… Pour tous ces gens qu’il ne connaissait pas… Dans tous ces gens, il reconnaissait la personne qu’il aurait pu être… Un déserteur… Un traître… Sans Obito, sans toutes ces personnes qu’il avait appris à aimer au fil du temps… Il ne serait pas là aujourd’hui, mais parmi eux… Devenir vieux avait quelque chose de bon, il devenait sage…Il apprenait de ses erreurs… Il apprenait à vivre sans regret… Sakura le sortit de sa rêverie :

« Sensei, sensei, vous allez bien ? On devrait bouger, là, cela fait un moment que vous êtes immobile à contempler le vide ; les villageois commencent à vous regarder bizarrement…

Il acquiesça de la tête puis ils reprirent leur route, interrogeant les passants sur leur passage. Sakura essayait vainement d’obtenir des réponses à ses questions, mais le moins que l’on puisse dire, c’était que les gens n’étaient pas très causants. Ils étaient méfiants… Les ninjas étaient mal vu, ici… Ils étaient tous dans le même bateau, ils ne vendraient pas un des leurs… Ce n’était un secret pour personne, cette ville n’avait pas de loi, elle était en dehors de toute frontière ; aucune règle ne l’entravait, personne ne pouvait y être arrêté... Personne… C’était un havre, un refuge pour toutes les âmes en peine… Kakashi sourit en voyant Sakura supplier une vieille femme de lui répondre ; elle ne parviendrait rien à de cette façon…

Sakura… Son odeur… Ses cheveux rose bonbon… Sa force… Ses yeux vert émeraude… Son sourire… Son charme… Sa beauté…

Stop ! Il était en mission. Pas de sentiments, c’était la règle… Il ne suivrait pas la même voie que son père… Il inspira longuement et s’exclama :

« Sakura ! Par ici ! »

Il se saisit de la main de la jeune fille et l’entraîna derrière une petite cabane en bois. Il lui murmura :

« Enlève ton bandeau frontal et cache-le dans une de tes poches. Autant qu’ils nous prennent pour des déserteurs ! Tout à l’heure, j’ai repéré une petite auberge, parfaite pour laisser traîner nos oreilles indiscrètes. À partir de maintenant, laisse moi parler, ce ne sont pas des ninjas ordinaires, tu n’as jamais eu affaire à eux. Il vaut mieux que je prenne les choses en main.

Sakura voulut protester, mais un regard de son sensei la fit taire. Qu’il était beau dans ces moments là ! Quoi ? Qu’est-ce qu’elle venait de penser ? Kakashi ? Beau ? N’importe quoi ! Sasuke était beau. Sasuke était son premier amour, l’amour de sa vie, le seul et l’unique… Elle n’aimait que lui… Personne d’autre… Et pourtant… Pourtant, il l’avait abandonnée… Et depuis… Depuis, elle essayait de vivre tant bien que mal… Dans la solitude, une des seules choses qu’elle n’avait pas connue auparavant… Elle se sentait de plus en plus perdue… Sasuke était parti… Sasuke n’avait jamais voulu d’elle… Kakashi avait toujours été là, lui, il ne l’avait jamais abandonnée… Jamais… Est-ce que cela voulait dire qu’elle l’aimait ? Qu’elle avait enfin renoncé à Sasuke ? Qu’elle était passée à autre chose ? Qu’elle avait tourné la page ? Perdue, elle était complètement perdue… Toutes ces questions qui tourbillonnaient dans sa tête… Tous ces sentiments qu’elle ne savait comment interpréter… Elle ferma les yeux quelques instants pour faire le vide, elle réfléchirait plus tard… Pour l’instant, l’essentiel, c’était la mission…

Au dessus d’une petite maison faite en bois de cerisier, on pouvait lire la pancarte San'zoku (brigand en japonais), la seule auberge du village. Sakura et Kakashi y pénétrèrent. Lançant un rapide coup d’œil à l’intérieur, Kakashi put voir que seules deux ou trois personnes buvaient, assises au comptoir d’un bar. Il s’avança, suivi de près par la fleur de cerisier, et s’accouda à son tour au comptoir. Il commanda un verre. Il but quelques gorgées de l’amère boisson avant de lancer :

« Hé, les gars ! Z’auriez pas vu un gars très pâle aux cheveux noirs avec un r’gard à vous glacer le sang dans les parages ? »

Un homme aux longs cheveux sales lui répondit d’une voix grisée par tout l’alcool qu’il avait ingurgité :

« Qu’est ce que tu lui veux ?

- Je le cherche.

- Ah ouais ? Et pourquoi je te dirais où il est, ce p’tit gars, hein ? Ça se trouve, t’es rien d’autre qu’un p’tit ninja de pacotille à la solde du gouvernement, hein ? Toi et ta copine, vous feriez mieux de déguerpir si vous voulez ne pas avoir d’ennuis… »

Kakashi se leva brusquement et fit tomber le tabouret sur lequel il était assis. Il s’avança en tanguant vers l’homme et empoigna son col… Il finit par le menacer, faisant mine d’être ivre.

« T’oses me dire que je suis un ninja ?! Après tous ce qu’ils m’ont fait ?! J’ai tué pas mal de personnes, si tu vois ce que je veux dire… Et ces putains de ninjas, ils sont après moi, tu vois ? Si je cherche ce type, c’est parce qu’il me doit un sacré paquet de fric, j’en ai besoin, tu comprends ? J’ai besoin de son aide aussi, alors tu vas gentiment me dire où il se trouve… »

L’homme le regardait fixement, la peur se lisait dans ses yeux sombres.

« J'suis pas ninja, ni quoi que ce soit du genre, la preuve… Tu vois un bandeau sur mon front ? Non ! Je n’hésiterais pas une seconde à te tuer, alors parle ! J'suis pas du genre patient, alors grouille toi ! »

Kakashi donna un coup de poing puissant dans le ventre de l’homme en face de lui. Celui-ci cracha du sang. Il hoqueta avant d’articuler :

« Cet homme, il était là il y a quelques jours… Il ne parlait pas beaucoup mais il prévoyait de tuer quelqu’un… Son frère, je crois… Il avait un plan qu’il disait parfois quand la boisson lui montait à la tête, il ne tenait pas l’alcool… Et puis une fois, il a dit qu’il irait sur la colline de Kitoku (agonie en japonais) pour achever sa pourriture de frangin… Il est parti il y a trois jours et on raconte qu’il y a eu un combat par là bas… J’en sais pas plus… »

Kakashi lâcha l’homme et lui donna une pièce de monnaie en lui disant :

« Prends ça ! C’est pour te remettre de tes émotions ! Un petit verre de plus ne te fera pas de mal… »

Lui et Sakura se dépêchèrent de partir du village. Il ne fallait pas perdre de temps… La piste de Sasuke commençait déjà à s’effacer… À leur échapper…


*****



Gaara et Tenten revenaient d’un petit village côtier situé au nord de leur campement. Ils avaient arpenté le port de la petite ville maritime. Ils s’étaient rendus dans les hôtels, les auberges, les bars, les boîtes de nuits… Ils avaient interrogé tous les marins qu’ils avaient rencontrés pour tenter de savoir si l’Uchiwa avait pris un de leurs bateaux. Mais rien… Personne ne l’avait vu… Personne ne savait rien…

Tenten était plongée dans ses pensées. Ils avaient vraiment passé un très bon moment. Ils n’avaient pas parlé tout d’abord, mais peu à peu, le Kazekage s’était déridé… Ils avaient discuté de tout et de rien… De sa vie à elle à Konoha, et de son vécu à lui, à Suna… Très vite, une vive complicité s’était installée entre eux… Ils s’étaient chamaillés… Elle l’avait taquiné… Et puis elle avait fait une blague stupide… Et là, elle avait entendu la plus belle musique au monde, une musique qu’elle rêvait de réentendre… Il avait ri… Franchement… Du fond du cœur… Elle avait senti son cœur battre plus fort dans sa poitrine… Qu’elle était bête ! Tomber amoureuse du Kazekage de Suna ! Non mais franchement ! Le reste de la journée s’était passé sans encombre… Elle avait appris à connaître Gaara… Et plus elle en apprenait sur lui, plus elle avait envie de lui sauter dans les bras… Elle s’était retenue toute la journée de lui avouer ce qu’elle ressentait… Pour l’instant, ce dont avait besoin Gaara, c’était d’une amie…

Gaara regardait Tenten… Pourquoi son cœur battait si fort ? Pourquoi sentait-il comme des papillons dans son ventre ? Pourquoi, avec elle, il se sentait si bien ? Pourquoi il lui avait raconté sa vie ? Pourquoi avait-il ri alors qu’il savait très bien que la blague n’était pas drôle ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Il porta la main à son front et effleura son tatouage… Amour… Était-ce ce sentiment qu’il ressentait ?

Ils continuèrent de courir en silence, chacun songeant à l’autre avec tendresse. Bientôt, ils arriveraient au campement…


*****



Gai et Lee avaient réussi à rejoindre le campement avant les trois autres équipes. Ils supervisaient l’entraînement que Naruto avait instauré. Ils enseignaient à chacun des ninjas une petite chorégraphie qui était censée rendre plus fort n’importe lequel d’entre eux. Naruto était le seul à prendre l’entraînement vraiment au sérieux ; mais là, il devait avouer qu’il ne voyait pas vraiment en quoi cette danse l’aiderait à devenir puissant. Il se mesura donc à Hinata au cours d’un combat singulier. Celle-ci était devenue bien plus forte qu’avant, et Naruto s’amusa beaucoup. Il ne lui portait aucun coup violent, il se contentait de petites tornades qui faisaient voler au vent les cheveux de la belle brune.

Au bout de deux longues heures, ils étaient enfin au grand complet. Tout le monde était revenu sain et sauf…


*****



Shino s’arrêta brusquement. Sai et Yamato se figèrent à leur tour.

« Mes insectes ont senti une odeur de sang. Il y a dû y avoir un combat. Espérons que les nôtres vont bien. Suivez-moi ! »

Shino courut rapidement à travers la forêt pour s’arrêter finalement en son cœur.

« C’était ici. Ils n’y sont pas allés de main morte. »

En effet, le sol était recouvert de cratères, d’arbres et de débris calcinés non identifiables… Plus loin, un corps gisait à terre. Doucement Shino s’approcha et le retourna… Ce n’était qu’un inconnu… Ils en trouvèrent un autre en s’enfonçant un peu plus profondément dans la forêt… Il n’était plus très loin ; la mort des deux inconnus remontait tout au plus à deux ou trois jours. Ils y seraient en un rien de temps… Peu importe où ils se trouvaient, ils retrouveraient leurs compagnons pour participer à la bataille imminente qui se préparait…


N'hésitez pas à laisser un commentaire si vous avez aimé, si vous détestez ou si vous avez une quelconque remarque à faire !