Lorsque la fleur de cerisier devint rouge sang.


Fanfiction Naruto écrite par Kalimsshar (Recueil de Kalimsshar)
Publiée le 10/06/2007 sur The Way Of Naruto



Désolée pour cette très longue attente mais je n'ai pas eu le temps d'écrire pendant une longue période et mon pc ayant planté, j'avais perdu tout le fruit de mon travail. Je reprend donc les publications environ 1 fois par mois. Voilà ! Merci à ceux qui me liront et tous ceux qui m'ont encouragés !


Chapitre 6: La fin d'une paix



« Bat moi ! Je te défie de m’égratigner seulement. Si tu y parviens, je te reconnais comme mon invocateur, sinon, je te dévore en prenant soin de te laisser vivre le plus longtemps possible ! »

« Jiryoku, non ! N’accepte pas ! C’était Masata. Il va te tuer ! »
« Tiens tiens tiens ! Masata ! Cela fait bien longtemps que je ne t’ai pas vu. Toujours aussi appétissant malgré ton age. »
« Je ne prends pas cela comme un compliment venant de vous Reikoku-sama ! »
« Ce n’était pas un compliment. J’ai toujours voulu goutter ta chaire. Mhh, maintenant que l’autre imbécile n’est plus là pour m’arrêter, je vais peut-être me laisser aller. Mais d’abord le gamin !»
«J’accepte votre défi Reikoku-sama. Battons-nous ! Mais pas ici, allons plus loin » Masata devint soudainement livide.
« Comme tu voudras gamin. Ici ou là bas, tu seras mort aujourd’hui »

Nous nous sommes éloignés de la ville vers la forêt qui jalonnait les collines. Là bas, j’étais sûr de ne pas être dérangé. Masata nous suivis sans dire un mot, il semblait affolé devant cette bête et je l’avoue, je ne me sentais vraiment pas à la hauteur de ce défi. J’avançais, Ketsueki à la main droite, ma main gauche prête à faire les signes de mes techniques, j’étais à l’affût du moindre geste agressif. Mais la bête semblait parfaitement calme, comme si elle savait ce combat gagné d’avance. Nous sommes alors arrivés au bord de la forêt. Il s’arrêta et dit :

« Tu es complètement fou de vouloir m’affronter ici ! Il se mit à rire franchement. Si pressé que cela de mourir ? Il fallait le dire. »
« Non, je ne suis ni fou ni pressé de mourir. Et vous allez combattre ici avec moi si c’est ce qu’il me faut faire. »
« Oh ! On reconnaît bien là le caractère de ton clan. Bon, combattons. »

J’avais choisi cet endroit car l’humidité de la forêt apportait de l’eau en quantité suffisante pour déclencher mes techniques d’eaux. De plus, je pourrais utiliser le camouflage naturel de la forêt pour gagner du temps. Un tigre étant un animal de la forêt et un très bon chasseur, je devais me méfier de tout ce qui se passe. Il me fallait getter le moindre bruit, le silence ou la panique des animaux pourraient m’indiquer la position de Reikoku-sama.

J’entrais dans la forêt, la bête y était déjà et devait attendre le moindre faux pas de ma part pour me tuer. C’était bien ce que je pensais, l’humidité de l’air était importante et on entendait couler une rivière. Il y avait largement assez d’eau ici pour me permettre d’utiliser mon pouvoir à son plein potentiel. Je ne savais pas où se cachait l’animal mais il m’était très facile de le repérer. Je décidais cependant d’attendre et de le faire languir. Il me suffisait pour cela de me mettre dans un endroit suffisamment dégagé pour ne pas me laisser surprendre. Et je connaissais un endroit parfait pour cela, une légère falaise contre laquelle je pouvais me coller. La rivière ne coulait pas très loin de l’endroit et tout le sol était humide. Je m’y suis aventuré lorsque nous avons fait l’enquête de routine sur l’auberge afin de repérer un endroit par où passer discrètement, je connaissais donc plutôt bien l’endroit.

J’étais en position, sur la défensive, attendant patiemment le prédateur, telle une proie prête à payer cher de sa peau. Une heure déjà que j’attendais tranquillement, je sentais monter la tension, c’était comme un appel au combat. Cette sensation de puissance qui montait en moi et ce goût métallique serraient ma poitrine. J’avais l’impression que mon chakra décuplait à mesure que l’excitation montait. J’entendais une voix dans ma tête, froide et distante. Elle me disait : « tu ne peux rien contre lui. Tu n’es rien sans moi. Libère ma puissance et tu pourras le vaincre. Eveille mon sang ! » Ketsueki brillait d’une lueur brun rouge. La lame semblait rouiller à vue d’œil sans pour autant être abîmée. Je ne comprenais pas ce qui se passait mais je sentais en moi la puissance de quelqu’un d’autre. Le tigre arrivait, j’en étais persuadés.

Suiton, détection aqueuse ! J’étais troublé car ma technique n’a jamais été aussi parfaite. Je pouvais repérer toute forme de vie présente dans presque toute la forêt, comme si mon chakra avait diffusé à travers tout l’espace humide. J’étais complètement désorienté par cet étrange phénomène. Là ! J’avais repéré la bête. Elle était si puissante que je sentais son chakra sur une vaste zone. Il approchait doucement, prêt à bondir depuis les arbres. Je me tenais en garde dos à la paroi rocheuse, une main sur la garde, l’autre sur la lame pour faire couler un peu de mon sang sur le sol mouillé. Je sentais les palpitations de mon cœur augmentées fortement à mesure que l’énorme créature approchait. Un silence oppressant avait envahi la forêt. Je me sentais à la fois pris u piège et en position de force, comme si deux personnes se trouvaient dans ce même corps.

J’entendais maintenant une branche se plier sous le poids de l’animal, il était tout près. Il bondit si soudainement que j’eus tout juste le temps de rouler sur le côté en tranchant légèrement la paume de ma main. Le sang coulait sur le sol et je regardais le tigre droit dans les yeux, un sourire au coin de la lèvre. La bête avait les yeux rouges comme deux rubis et grondait avec férocité. Elle semblait d’autant plus excitée avec cette forte odeur de sang. Ninpo, la danse des milles lames ! Il se mit à rire avec force.
« Je vois, tu es bien un Chikami. Parfait ! Nous allons voir ce que vaux le sang de Jibashi maintenant que ton père est mort. » Les lames autour de lui ne semblaient pas le perturber.

Je lançais donc l’offensive. J’avais généré douze lames et j’en projetais la moitié sur l’animal qui fit un bond impressionnant pour se dégager. Il riait d’autant plus fort. Je lançais les autres lames par deux sur lui et il les esquivait avec une aisance redoutable. A chaque bond il s’arrangeait pour rester à la même distance de moi. Il bondit alors soudainement dans ma direction au moment même où j’utilisais les deux dernières lames de sang pour l’attaquer. Je me jetais sur ma droite pour éviter son attaque mais mon temps de réaction fut trop lent. Il m’entailla la jambe peu profondément mais la douleur que je ressentis me fit trébucher et m’effondrer au sol. Le tigre humait l’air dans ma direction, attiré par le sang. J’entendais dans ma tête : « Idiot ! Tu vas te faire tuer à ce rythme, bouge ! »

Je me relevais péniblement tandis que la bête me regardait avec délectation. Il jouait avec moi comme un chat joue avec une souris. La douleur vive dans ma jambe me faisait perdre ma concentration et j’avais bien du mal à maintenir ma technique. Dans un effort surhumain je relançais toutes les lames sur lui pour faire diversion. Comme je l’avais prévu, il bondit sur une branche ce qui me permis d’envoyer une lame trancher la branche. L’animal fut surprit et tomba. Je le prit alors d’assaut en frappant vers son museau. Il para à plusieurs reprise ma lame avec ses griffes qui semblaient aussi dures que le métal dont était fait Ketsueki. Ma dernière frappe fut parée avec un coup qui m’envoya me fracasser contre un tronc d’arbre. Une nouvelle douleur se fit sentir avec une intensité décuplée. Je voyais des étoiles devant les yeux.

Ketsueki se mit soudainement à briller fortement. Je sentais tout mon corps envahi d’un chakra puissant qui fit taire la douleur et referma la plaie de ma jambe. Le tigre semblait effaré. Il me regardait avec une telle expression de surprise que j’en fut moi-même troublé. Je me jetais alors sur lui dans un assaut désespéré. Il esquiva au dernier moment l’attaque, ma lame se plantant dans le sol. Ma garde était baissée mis la bête ne m’attaqua pas. Les lames de sang de ma technique se dissipèrent. J’étais à nouveau seul face au tigre. Un simple misu bunshin ne suffirait pas à le tromper. Il se mit soudainement à m’attaquer avec une force décuplée, comme s’il était pris d’une rage soudaine. Ses coups n’étaient pas rapides mais si puissants que je finis par lâcher Ketsueki. Il se jeta sur moi de tout son poids ce qui me fit basculer en arrière. Je ne comprenais pas pourquoi mais il avait rentré ses griffes et me maintenais au sol. Je sentais son souffle puissant sur mon visage. Il semblait m’observer avec grande attention et me sentait. J’avais l’impression qu’il était entrain de m’évaluer.

« Tu es un sacré gamin. Je reconnais que tu es bien un descendant de Jibashi et non un vulgaire Chikami. Je te reconnais donc comme étant digne de faire appel à moi. »
« Mais seigneur des tigres, je ne vous ai pas vaincu. »
« Peu importe. Ce que je voulais voir, je l’ai vu. Je comprends mieux pourquoi tu es le seul survivant à présent. Mais tu es bien jeune. Maintenant, tu vas devoir comprendre quels sont tes réels pouvoirs. Tu as sur tes épaules un bien lourd fardeau petit car tu es seul pour comprendre les pouvoirs de ton clan. »
« Seigneur, puis-je vous poser une question ? »
« Fait, mais dépêche-toi. »
« Que savez-vous au sujet de l’attaque subie par mon clan ? »
« Rien de plus que toi. Je n’étais pas présent et ton père n’a pas fait appel à moi ce soir là. Dommage, j’aurais pu le manger une fois mort. Tout ce que je sais c’est que ton clan à toujours su préservé ses secrets et que depuis maintenant six ans il semble qu’ils aient fait une terrible erreur qui à due leur coûter la vie. »
« Quelle était cette erreur ? »
« Je n’en ai aucune idée. Mais quel est ton objectif maintenant que tu es le dernier des Chikami ? »
« J’ai promis à mon père de venger mon clan. Quoiqu’il m’en coûte, Je tiendrais cette promesse. »
« Alors je t’aiderais à tenir parole. Après tout, j’y ai moi aussi mes intérêts. »
Il s’écarta de moi et me laissa me relever. Il me regarda une dernière fois et dit : « Lorsque tu auras besoin de moi, fais appel à tes talents. » Il disparut alors dans un nuage blanc. J’avais encore des palpitations et je sentais l’excitation du combat retomber. Je retournais alors vers la maison de Masata en prenant soin de ramasser Ketsueki et de la nettoyer. J’étais couvert de boue et de sang et je sentais les nombreuses contusions se réveiller.

Arrivé à la maison, je tombais nez à nez avec le chef du village de la Pluie. A ses côtés se tenait Masata et trois autres ninja. Ils me regardèrent avec étonnement. Masata vint à la hâte vers moi et me dit d’aller très vite prendre un bon bain. Je m’exécutais sans même réfléchir en saluant rapidement les autres ninjas. J’entendis alors depuis le couloir la voie du chef dire : « Que lui est-il arrivé ? On dirait qu’il sort d’un combat bien éprouvant. »
« C’est le cas, répondit Masata, mais je ne peux vous en dire d’avantage. Il nous faut nous concentrer avant tout sur la situation actuelle. »
« Vous avez raison. »

Je continuais mon chemin vers la salle de bain en passant devant notre chambre, j’entendis Chisako qui pleurait. Je voulus aller la réconforter mais la dame de maison vint me voir en disant qu’il valait mieux que je me lave avant. Elle me tendit une serviette et un kimono propre. Je me lavais rapidement sans prendre le temps d’aller au bain, l’heure n’était pas à la détente. Une fois rhabillé, je courais à la chambre pour voir Chisako. Elle avait toujours les larmes aux yeux et semblait désorientée. Je m’approchais doucement d’elle pour la prendre dans mes bras. Elle fut surprise de ce contact. Elle essuya rapidement ses yeux comme pour me cacher ses larmes. Je la serais très fort avant de lui dire : « Ne t’inquiète pas, Masata et moi ferons tous pour que tu reste avec nous. Ton père ne te prendra pas avec lui, c’est une promesse. »

Elle esquissa simplement un sourire avant de déposer un baiser sur mon front. Elle me serra quelques instants contre elle. Je sentais son souffle dans mes cheveux et j’entendais les battements réguliers de son cœur. Je sentais qu’elle avait peur de quelque chose, ça me faisait terriblement mal au cœur de la voir ainsi. J’étais prêt à tous faire pour elle, quitte à risquer ma vie dans un combat contre son père. J’étais jeune et naïf et je pensais qu’elle s’intéresserait plus à moi si je pouvais la sortir de cette situation. Nous étions là, l’un contre l’autre lorsque la porte s’ouvrit brusquement.

C’était le père de Chisako accompagné de Masata. « Sort immédiatement petit. J’ai à lui parler. » Je m’exécutais sans poser de question mais une fois arrivé au seuil de la porte Chisako cria « Non, je veux qu’il reste, père ! Il est mon ami, il a le droit de savoir ce qui se passe. »
« Comment ça ton ami ? Tu sors avec un gamin alors que tu es fiancée à un chef de clan ? »
« Je ne sors pas avec lui père, c’est mon ami et je veux qu’il reste. Tu ne dirigeras pas ma vie, j’ai le droit de choisir qui reste et qui sort. Viens. »
Je me rapprochais donc d’elle en me mettant en position défensive. Le père de Chisako me toisa de toute sa hauteur avant de dire : « Chisako, tu dois revenir au village. Tu n’es pas en sécurité ici. La preuve, tu es blessée. »
« C’est moi qui ai décidé d’aider Masata-sama. J’ai été blessée par ma propre négligence. Ne rejetez pas la faute sur Masata ni sur lui, c’est entièrement moi qui suis responsable de cette blessure. »
« Que s’est-il passé au juste ? »

Chisako raconta toute l’histoire en prenant soin de ne jamais prononcer mon nom. Elle expliqua cependant que je lui ai sauvé la vie et que je me suis montré courageux. Le regard de son père changea brusquement vis à vis de moi. Il me regarda avec respect et me salua même. Je fus si surpris que ma seule réaction fut de faire de même ce qui ne manqua pas de faire rire Masata. D’ailleurs celui-ci était resté silencieux dans son coin. La pièce sombre lui donnait presque un air lugubre tant son visage était déformé par les ombres qui le parcouraient. Masata me regarda et me fit comprendre qu’il était très inquiet pour Chisako. Ce simple regard en disait long. La conversation précédente avait tourné court.

Une fois que Chisako avait fini ses explications, son père se tourna vers moi et dit : « Alors comme ça tu as sauvé ma fille d’un bien funeste destin. Je t’en félicite. Que désire-tu pour cet acte ? »
« Rien que vous ne puissiez m’offrir. Je ne désire que la liberté de Chisako, pour son bien. Je vous offre ma vie en échange de la sienne. »
« Merci mais tu ne m’intéresse pas petit. Quoique j’aimerais bien savoir pourquoi tu as fui le village ? »
« Je n’ai pas fui, je suis venu voir Masata-sama car il est le frère de ma senseï. Il est ma seule famille à présent. Tout comme Chisako d’ailleurs. »
« Hum, je vois. Tu t’es attaché à elle n’est-ce pas. Et tu ne veux pas être séparé d’elle. Je te comprends mais tu n’as pas le choix. Elle va venir avec moi et cette fois je vais la garder à mes côtés. »
« Non ! Cria Chisako. Je resterais ici ! »
« Masata-san, êtes vous prêt à la garder ici ? »
« Bien sûr, je ne lui ai pas offert mon hospitalité pour la mettre dehors maintenant. Vous devriez reconsidérer votre idée et la laissée libre de choisir. »
« C’est à moi de prendre cette décision, pas à vous. » Chisako m’attrapa la main et la serra très fort, comme pour me retenir auprès d’elle.
« Je ne vous laisserais pas la prendre avec vous contre son gré ! M’écriais-je. Je préfère encore vous affronter. »
« Du calme gamin, je ne vais pas la prendre avec moi si elle décide de renier son père. Mais Chisako, n’oublie pas ceci, pour moi tu n’es plus rien. » Il tourna les talons et sortit de la pièce sans même prêter attention à la pauvre Chisako qui s’effondra en larmes. Je la pris dans mes bras et pour la première fois, Masata en fit de même. Il vint nous enlacer tous deux comme le ferait un vrai père. Il glissa à mon oreille : « Tu as été d ‘un grand secours à ta bien aimée, maintenant, fais de ton mieux pour qu’elle ne se sente pas seule et triste. Je te laisse. »

Chisako prit la main de Masata qui accepta et il embrassa avec tendresse celle de Chisako. Il lâcha ensuite prise pour sortir à son tour de la pièce. Je passais ma main dans ses longs cheveux pour la réconforter en la serrant dans mes bras. Elle posa sa tête sur mon épaule. Je la sentais qui me serrait fortement, comme si elle avait peur que je l’abandonne. Ses larmes ne cessaient de couler et je ne savais que faire pour la calmer. En la voyant ainsi, je ne put empêcher une larme de couler le long de ma joue. Je n’avais pas pleuré depuis l’age de cinq ans et cela faisait presque du bien. Une de mes larmes tomba sur la joue de Chisako qui sembla surprise. Elle me serra dans ses bras encore plus fort et le contact de nos deux corps se fit un peu plus chaud.

Je vis les joues de Chisako s’empourprer un peu, comme si elle était gênée. Je lui adressai un sourire apaisant et elle se mit à rire. Je ne sais pas si c’était nerveux, mais elle rie de bon cœur alors que ses sanglots cessaient peu à peu. Je ne put m’empêcher de la suivre et je me mis à rire aussi. Nous sommes restés ainsi à nous regarder en riant pendant deux bonnes minutes avant que le visage de Chisako affiche à nouveau un air grave et triste. Elle m’observa et dit soudainement :
« Merci infiniment, tu es très courageux. »
« Ce n’est pas une question de courage, c’est pour toi que je fais cela. »
« Je ne sais plus comment te remercier, tu as tant fais pour moi et moi je ne fais rien en retour. »
« Tu te trompe, tu m’as donné une raison de me battre pour les autres et non pour moi. Tu m’as complètement changé. »
« Je ne suis pas sure que ce soit une bonne chose tu sais. Si tu veux tenir ta promesse, tu vas devoir faire fi de tout sentiment et je t’affaiblie. »
« Non, tu me rends plus fort car j’ai une raison de me battre à présent. »

Elle me sourit et m’embrassa sur la joue. Je sentais la chaleur me prendre au visage, je devais être écarlate a ce moment. Elle me prit la main en me regardant dans les yeux et ajouta seulement : « J’aimerais tant pouvoir t’aider dans ta mission. Mais la fille du chef du village se doit de tenir ses obligations. Sache qu’où que tu aille, je serais toujours là. » Elle posa alors sa main sur mon cœur. Le message était clair, elle ne me suivrait pas dans ma mission personnelle. Elle remarqua tout de suite que quelque chose m’attristait et elle me serra à nouveau dans ses bras en me glissant à l’oreille : « Je vais rester ici jusqu’à ce que tu décide de partir. Je retournerais au village ensuite pour te couvrir. Ne t’inquiète de rien. »

Masata réapparut dans la chambre environ une heure après qu’il nous ait laissé. Nous étions allongés tous les deux sur le lit de Chisako, blottis dans les bras l’un de l’autre. Quand il entra, je me sentis tout gêné mais il ne fit aucun commentaire, il n’avait pas l’air dans son assiette. Il nous regarda un moment sans dire un mot. Chisako ne dit rien non plus mais observait Masata avec attention. Je ne me sentais pas à l’aise tout à coup, l’ambiance étant un peu trop pesante. Il finit par enfin prendre la parole :

« Chisako, ton père va partir, as-tu réellement l’intention de rester ? »
« Oui. »
« Alors ne regrette rien. Je ne veux pas te voir souffrir de cette décision, d’accord ? »
« Bien sûr Masata. Je ne regretterais pas ce que je viens de faire. Il peut penser ce qu’il veut, je ne reviendrais que si je le décide. Il à détruit mon frère, je ne le laisserais pas recommencer avec moi. »
« Moi non plus je ne le laisserais pas te faire du mal. Rajoutais-je »
« Merci Jiryoku, mais je ne veux pas que tu es des ennuis à cause de moi. »
« A ce sujet, j’ai à te parler Jiryoku, tout de suite si tu veux bien. »
« Bien, j’arrive. »

Je me levais et suivais Masata a travers la maison. Nous nous sommes installés dans le salon, toutes portes fermées. Il vérifia que personne ne nous entendaient puis me regarda et dit : « Tu es en danger Jiryoku si le village apprend qui tu es vraiment. Ils n’hésiteront pas à te tuer même. »
« Hein ?! Pourquoi cela ? »
« Je n’en sais rien mais ton père m’avait déjà averti autrefois que votre clan était surveillé. Il craignait déjà une attaque avant qu’elle ne se produise. Je ne sais pas pourquoi, mais ils m’ont posés des questions précises sur toi. »
« Qui ça ?? Les ninjas de mon village qui étaient présents ? »
« Oui, ainsi que le père de Chisako. Ils voulaient savoir si j’avais un lien familial avec toi. J’ai dis que je t’avais trouvé, errant à la frontière du pays. Je leur est expliqué que tu n’as jamais parlé de ce qui c’était passé dans ton passé et que je t’ai envoyé à ma sœur pour que tu puisse devenir ninja. »
« D’accord, je me contenterais de ces explications s’ils m’interrogent. Mais j’ai la sensation que vous me cachez quelque chose Masata-sama. »
« Non je ne te cache rien Jiryoku, mais tu dois savoir une chose. Même si ton clan est devenu intouchable politiquement, il avait de nombreux ennemis et attirait bien des jalousies. Méfie-toi de tout. »
« Je ferais de mon mieux. Occupez-vous de Chisako en retour alors, s’il vous plait. »
« Ne t’inquiète pas, je ne te demande pas de partir, au contraire. Je vais t’entraîner à utiliser au mieux tes capacités. Tu vas devoir apprendre à te défendre. Tu peux rester aussi longtemps que tu le voudras. »
« Merci infiniment pour tout. Je ne sais pas comment vous rendre la pareille. »
« Tu me remercieras plus tard. Quant à ce que tu peux faire pour moi, c’est simple, venge ma sœur. Tu es le mieux placé pour faire cela. »
« Merci de votre confiance. »

Il souria avant de me dire d’aller chercher Chisako pour le dîner si elle avait faim. C’est ce que je fis sans me poser de question. Nous avons mangé ensemble, en parlant de tout et de rien. Masata nous divertit même en jouant de la flûte. Il ne jouait pas très bien mais cela nous amusait tellement de le voir faire l’idiot avec son instrument que nous avons apprécié. Malgré les nombreuses tensions de la journée, nous avons ris de bon cœur et nous nous sommes amusé un peu. C’était vraiment agréable. Je crois que je me souviendrais encore longtemps de cette soirée.

Les mois qui suivirent, je passais une grande partie de mon temps à suivre Masata partout, entre les entraînements et les missions de routine dans cette petite ville. J’ai passé aussi énormément de temps avec Chisako, entre les entraînements de Masata, j’allais la retrouver pour passer un petit moment avec elle. Nous avons passé huit mois ainsi avant que Masata décide de stopper là mon entraînement. Dès lors, Chisako me proposa de s’entraîner avec moi mais je devais régulièrement travailler seul du fait des pouvoirs un peu particuliers des Chikami.

Ces techniques sont très souvent basées sur le sang. Le problème est que lorsque du sang coule, je sentais monter en moi une irrésistible soif de combat qui parfois me rends totalement incontrôlable. Les techniques inscrites sur les rouleaux du temple en sont le parfait exemple. En effet, elles sont le reflet des connaissances médicales de mon clan utilisées en combat. La plupart sont des recherches faites par un ninja talentueux qui finit par créer une technique novatrice en modifiant des techniques existantes. Ce qui me troubla le plus était le dernier parchemin trouvé.

En effet, dans ce parchemin sont décrit plusieurs techniques d’activation de Ketsueki et explique les différents effets dus à l’utilisation de la lame. C’est en l’étudiant de plus près que je compris une chose : les pouvoirs de Ketsueki sont liés à une codification particulière dans notre chakra. Il se retrouve alors de plus en plus puissant selon l’étape du cycle dans lequel l’utilisateur se trouve. C’est à dire que tout les cents ans, une personne dont le sang serait le plus proche de Jibashi serait capable de contrôler parfaitement Ketsueki et le sang de Jibashi.

J’étais troublé par cette découverte mais je n’en touchais mots à personne. Je fis en sorte que personne ne le remarque. Chisako et moi étions devenus inséparables et toute la ville finit par nous connaître sous le sobriquet des « amoureux transits ». Cela énervait Chisako mais me laissait parfaitement indifférent. Nous en avons beaucoup ri et je crois que pour la première fois de ma vie, je fut heureux. Malheureusement, le bonheur avait une fin.