Lorsque la fleur de cerisier devint rouge sang.


Fanfiction Naruto écrite par Kalimsshar (Recueil de Kalimsshar)
Publiée le 23/09/2006 sur The Way Of Naruto



J'ai eu l'inspiration de cette histoire suite à une soirée enquète sur le thème de Naruto où chacun avait un nom de personnage. Je remercie une amie qui m'a "refiler le virus" d'écrire, sans quoi cette histoire n'aurait pu voir le jour. J'espère qu'elle vous plaira, bonne lecture!


Chapitre 5: Un instant de paix (chute du chapitre)



J’allais me coucher dans la chambre que je partageais avec Chisako, mais sans elle, elle me paraissait vide et austère. Je suis rester longtemps allongé, me retournant sans cesse tant j’étais nerveux. J’étais si inquiet pour elle que je ne trouvais le sommeil qu’après un très long moment. Mais ce sommeil fut agité par des visions dans lesquelles je revoyais ce ninja de Konoha. Qui était-ce ? Serait-ce lui mon ennemi, l’homme que je cherche ? Je ne pense pas car l’autre n’avait pas cette puissance effrayante. Et puis comment a-t-il pu cacher sa présence dans mon dos, ma capacité héréditaire est infaillible, j’aurais dû sentir sa présence.

Après avoir dormi quelques temps, je me réveillais et allais manger quelque chose avant de repartir. Masata me vit debout et me fit remarquer que je n’avais pas beaucoup dormi. Je lui expliquai que je n’arrivais pas à trouver le sommeil et il finit par me dire de retourner à mon poste en me souriant amicalement. Il était très attentionné avec moi lui aussi. Je retournais donc vers 13h à mon poste. Rien ne se passa jusqu’au soir.

Chisako reprit contact avec moi pour me demander de venir au même endroit que ce matin en lui ramenant une sucrerie. Le même subterfuge fonctionnerait deux fois ? Nous verrons bien. Bien entendu, je me pressais d’y aller en passant par la ville pou y acheter deux énormes sucettes au sucre. Je comptais rester un peu avec elle car c’était son heure de repos. Je me rendais donc sans autre arme que mes sucettes à l’arrière cour de la Fleur de Lotus.

Elle m’y attendait sagement dans ses beaux atours. Elle était si jolie, j’étais fier de m’asseoir à côté d’une si jolie fille comme si j’étais son petit ami. Elle me prit dans ses bras et nous avons mangé notre sucrerie tout en discutant à voix basse. « J’ai entendu dire que Karasaki attendait une missive du pays de l’Herbe et qu’il devait rencontrer un émissaire de Konoha demain. Je compte les espionner. »
« Ne te fais pas repérer. L’homme de Konoha est déjà avec les ninja ennemis »
« Comment ça ? Tu l’as vu ? »
« Je suis resté le soir parce que j’étais inquiet pour toi. Les ninja sont sortis et j’ai vu un ninja de Konoha avec eux. Il est très puissant, je l’ai senti. Fais attention à toi, je t’en pris. »
« Ne t’inquiète pas, je ne prendrais aucun risque. C’est promis. Maintenant mangeons tranquillement. Tu diras ce qui se passe à Masata, ok ? »
« Oui »
« Et fais-moi le plaisir d’aller dormir cette nuit. Je ne sortirais pas ce soir. Tu peux dormir tranquille. »
« D’accord, mais je t’en pris, reviens vite. Je n’aime pas te savoir en danger. »

Elle sourit simplement et me donna un baiser sur la joue. Nous restions encore un moment dans les bras l’un de l’autre avant qu’une vieille dame ne nous dérange. « Ton petit ami est bien jeune ma petite. « Vous êtes mignons tous les deux. Excuse-moi de te déranger mais il est l’heure de servir les repas. Viens nous aider. »
« J’arrive. Excuse-moi mon chéri mais je dois y aller. » Elle m’embrassa à nouveau, comme ce matin et j’eus la même réaction que ce matin. Je retournais chez Masata en prenant soin de ne pas être suivi. Un ninja me surveillait en passant dans la forêt mais ne me suivi pas ensuite. J’arrivais donc chez Masata pour lui expliquer ce qui se passait. Sa réaction fut des plus vives lorsqu’il appris que Konoha semblait impliqué dans les évènements futur. La mission avait changé, je devais repérer le messager de Konoha et prévenir un de ces hommes de la milice de la ville afin qu’ils l’interceptent.

Je me mettais donc en quête de ce ninja sans succès. Je fis passer un message à Chisako par le biais de son pouvoir pour lui demander de vérifier la présence du ninja de Konoha. Il n’était pas avec les autres, elle en était sûre. Mais où pouvait-il bien être ? Je faisais les auberges de la ville, les salles de jeu, les magasins et même les restaurants sans succès. Mais à cette période de l’année et avec l’approche du festival, la ville avait quadruplé sa population alors c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Il ne me restait plus qu’une chose à faire, contrôler les entrées et sorties de la ville, notamment près de la Fleur de Lotus.

J’ai passé le reste de la nuit devant la bâtisse, dormant du mieux que je pouvais. Le matin Chisako me fit comprendre qu’elle se tenait prête à agir dès que j’aurais repéré le messager. Un autre ninja de Konoha arriva aux environs de neuf heures du matin. Il était accompagné de deux autres personnes. Ce ninja était blond aux yeux bleus, les cheveux en bataille et ses vêtements ne ressemblaient en rien à ceux des ninja. Je crois qu’à ce moment là, je ne me doutais pas que je venais de voir le quatrième hokage en personne. J’ai très vite prévenu Chisako que le ninja de Konoha n’était pas celui que je pensais mais une autre personne.
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L’auberge était calme à cette heure ci, Chisako se tenait prête, cachée dans un panier de linge placé stratégiquement auparavant. Elle était juste bien placée, tout près de la porte d’entrée. Les ninja du village de l’Herbe arrivaient et se sont très vite placés afin d’assurer la protection de Karasaki. L’ambiance générale était lourde, pesante et elle sentait la tension habiter chacune des personnes présentes. Yondaïme arriva dans cette atmosphère tendue avec ces deux subordonnés. Il s’assit sans dire un mot devant le conseiller Karasaki.

Chisako se sentait mal à l’aise dans ce panier, la chaleur commençait à lui donner des sueurs et l’ambiance lourde et pesante lui serrait la poitrine. Elle n’osait pas faire le moindre geste pour ne pas attirer l’attention sur le panier. Deux de ses collègues qui devaient être payées pour leur silence apportèrent un petit déjeuner aux hommes. Malgré ce geste amical, l’ambiance restait tendue et personne ne mangea sereinement. Yondaïme pris alors la parole :
« Ton seigneur me donne rendez-vous et il n’est même pas capable d’être là lui-même ? Que craint-il ? Que je le tue ? »
« Bien sûr que non, mais celui ci est occupé à négocier avec les ninja d’Ame no kuni pour cesser cette guerre. Mais comme vous le savez certainement, nous ne sommes pas convaincus de la volonté de ce pays de cesser la guerre. »
« En quoi cela nous concerne, Konoha n’a rien à voir avec vos histoires de rivalité. »

« Certes, certes. Mais vous en conviendrez qu’Ame no kuni et aussi le pays de la Pluie ne sont pas les meilleurs voisins que l’on puisse avoir. »
« Tant qu’ils respectent les accords que nous avons signés avec eux, je ne vois pas en quoi ils seraient de mauvais voisins. »
« Et si je vous apportais la preuve qu’Ame no kuni ne respecte pas ses accords, nous aiderez vous à les éliminer ? Bien sûr, si c’est le cas, nous sommes près à vous céder la moitié des terres de ce pays, à la seule condition que vous nous laissiez une province qui nous a appartenue et que nous voulons leur reprendre. »
« Apportez-moi ces fameuses preuves et nous verrons ensuite. Je ne veux pas m’engager dans une guerre d’intérêt entre vos deux nations. Si nous intervenons, ce sera la porte ouverte à de nouveaux conflits entre les villages ninja. C’est hors de question que je prenne le moindre risque quant à notre sécurité. »
« Dommage cher Yondaïme. »
« Abordons un autre sujet vous voulez bien. Un ninja rebelle de notre village est passé par ici d’après certaines de nos informations. Il se nomme Orochimaru. L’avez vous croisé ? »
« Je ne vois pas de qui il s’agit, ce n’est pas notre problème en plus de cela. »
« Ca pourrait le devenir, car ses ambitions pourraient vous mener à une nouvelle guerre. Et ceux plus tôt que vous ne l’imaginez. »
« Si nous le croisons, nous vous ferons signe. Au revoir cher ami, et n’oubliez pas, je vous apporterais la preuve de ce que j’avance. »
« C’est ça, au revoir. Et dites à votre seigneur que s’il ne vient pas la prochaine fois, il ne servira à rien de négocier. »
« J’y penserais. »

Chisako retint son souffle au moment du passage des trois ninja de Konoha et attendis que la porte se referme et que le couloir se vide. Mais au moment de sortir de sa cachette elle entendis une autre conversation. La voix cassée de cette nouvelle personne et sa façon de s’exprimer lui donnait froid dans le dos. La porte s’entrouvrit alors qu’un ninja sortait dans le couloir et elle entendit distinctement la conversation. Elle put même voir la personne avec qui discutait le conseiller. C’était ce fameux ninja, cet Orochimaru. Elle avait soudainement l’impression de n’être qu’une minuscule souris impuissante devant un immense serpent.

« Alors comme ça il me cherche hein ? Très drôle, je vois qu’ils ne m’ont pas oublié. Tant mieux. Comment ça c’est passé ? »
« Comme vous l’aviez prédit, c’est non. Mais maître Orochimaru, pourquoi faire appel à Konoha sachant qu’ils vous cherchent ? »
« Pour m’amuser un peu. Ecoutez-moi, vous allez faire comme prévu, je veux la tête du seigneur du pays de la Pluie et faites en sorte que l’on croie à une attaque de Konoha. Même si pour cela vous devez sacrifier un de vos hommes. » Chisako aperçut son sourire et eut une nouvelle crise de terreur.
« Nous utiliseront les bandeaux que vous nous avez fournis. »
« Excellant. Vous faites du bon travail. »
« Merci maître. »
« Hé ! Hé ! Hé ! »

Il se retira lentement vers le fond de la salle et disparut dans les ombres, Chisako était terrorisée, incapable de bouger. Elle attendit que le calme revienne pour glisser lentement hors du panier à linge et reprendre son travail comme si de rien n’était. La journée se passa sans encombre jusqu’à ce qu’elle croise Orochimaru. Il ne la regarda qu’un instant du coin de l’œil et il lui sourit. Elle tremblait de peur, comme si elle avait vu sa propre mort. Elle se sentait acculée, en danger, comme une proie devant son prédateur. Lui resta impassible.

Les quelques instants d’hésitation firent perdre son attention à Chisako qui ne vit pas le ninja qui se tenait derrière elle. Il la frappa dans la nuque avec son avant bras et elle s’effondra. Heureusement, sa perte de conscience lui fit perdre son maintient de sa technique avec Jiryoku qui fut averti du danger. Le ninja traîna Chisako vers la chambre du conseillé et l’attacha à son lit. Elle était encore inconsciente.

Dehors :
Je sentis soudainement un danger imminent, Chisako venait de rompre le lien mental qui m’attachait à elle, elle était en grand danger. Il fallait que je fasse quelque chose au plus vite ! Ketsueki ! J’allais partir sans. Je récupérais la lame dans le tronc creux où je l’avais cachée et fonçais vers la Fleur de Lotus. Mince, les ninja de Konoha ! Je tombais sur eux par mégarde mais c’était trop tard. Je dégainais ma lame pour me défendre mais les deux gardes du corps se jetèrent sur moi. J’esquivais l’attaque des deux hommes. Yondaïme ne bougea pas d’un pouce.

Dans l’auberge :
Chisako reprit conscience au moment de recevoir un sceau d’eau dans la figure. Le seigneur Karasaki se tenait devant elle, elle était presque nue. Les trois ninja présents avaient tous un regard envieux sur Chisako et un sourire pervers au coin de la lèvre. Elle tremblait de peur sachant qu’ils allaient certainement la violer. Elle regarda rapidement autour d’elle pour apercevoir un kunaï traînant sur la table de nuit à côté d’elle. Elle pouvait s’échapper si elle parvenait à le prendre. Le conseiller s’approcha d’elle et lui dit à l’oreille : « Je pourrais être gentleman avec toi ma jolie si tu coopère et je t’éviterais une bien pénible expérience sexuelle. »

A l’extérieur :
Je me jetais sur le côté alors qu’un kunaï fonçait dans ma direction. Je n’avais que deux fumigènes, il me faudrait attendre que les deux ninja soient suffisamment proches l’un de l’autre ce qui n’était pas gagné. Je devais rompre au plus vite l’affrontement, Chisako comptait sur moi. Je ne sais pas pourquoi mais c’est à cet instant que je me suis souvenu de mon affrontement avec Miyako, le taijutsu : le tao du tigre ! Bonne idée mais pour ça je devais m’approcher d’eux. J’esquivais un nouveau kunaï pour me rouler derrière l’un d’eux mais celui-ci fit un bond en avant.

Dans la Fleur de Lotus :
Karasaki s’approcha de Chisako et se mit au-dessus d’elle, jambes écartées. « Alors ma jolie, que fais-tu ici ? »
« Je travaille ici, je ne suis qu’une employée. »
« Allons, pas de ça avec moi. Tu n’as pas besoin de ces aiguilles pour travailler. » Il glissa ses mains dans le soutient gorge de Chisako pour en sortir un étui dans lequel se trouvaient ses armes, des aiguilles. « C’est que c’est une sacrée coquine cette petite, n’est-ce pas les gars ? » Ils se mirent tous à rire bruyamment.
« Laissez-moi ! Cria Chisako. Je ne vous dirais rien du tout ! » Elle pleurait.
« Oh mais si tu vas parler, c’est moi qui te le dis. Il déboutonna son pantalon. Ca te fera peut être parler ça. » Chisako se débattit et mit un coup de genou dans l’entrejambe du conseiller qui s’effondra en hurlant de douleur. Un ninja s’approcha et la gifla.

Pendant ce temps :
Un nouveau kunaï partit dans ma direction mais cette fois je le parais avec Ketsueki. Surpris de ma vitesse, l’adversaire me faisant face resta sans bouger. C’était le moment. Arcane taijutsu, le tao du tigre ! Je me jetais sur lui et appuyais sur les poings permettant de paralyser une personne. Son collègue se jeta sur moi, les pieds en avant mais je roulais sur le côté et lançais mon fumigène. Mince loupé, il avait bougé plus vite que prévu. Soudain le quatrième hokage cria « Stop ! » Le ninja stoppa immédiatement. « Mais Yondaïme ! Il vous a agressé ! »
« Tu ne vois pas qu’il tente depuis le début de rompre le combat ? Que se passe-t-il petit ? »
« C’est Chisako, elle est en danger ! Laissez-moi passer ! »
« Calme-toi, je vais t’aider. Qui est Chisako ? Que se passe-t-il ? » Il semblait tellement sincère et j’étais tellement excité que je n’ai même pas réfléchi en répondant : « Elle est à l’intérieur, elle a été repérée par les ninja ! Je dois la sortir de là ! »
« Ecoute, je viens avec toi, occupe-toi des ninja de dehors, je vais entrer et la libérer. »
« NON ! C’est à moi de le faire ! »
« Très bien, alors je ferais diversion dehors. » Il me fit un léger sourire qui me rassura l’espace d’un instant. Je fonçais vers l’arrière cours de la bâtisse pour passer par les jardins. Ainsi, je ne serais pas repéré par les autres clients.

Au même moment, dans l’auberge :
Karasaki se relevait lentement, les larmes aux yeux à cause de la douleur. Chisako savait qu’elle devait gagner du temps. Elle dit alors : « Que voulez vous savoir ? On m’a payé pour mon travail. »
« Oh tu reconsidère ta réponse on dirait. Bien ! Qui donc t’as payée ? »
« Je ne sais pas, il était masqué. Un masque en forme de loup. Il avait une drôle de voix. »
« Et que devais-tu faire ? »
« Vous espionner et lui dire tout ce qui se passait ici. C’est tout, je vous jure ! »
« Menteuse ! » Une nouvelle gifle fut portée sur le visage empourpré de Chisako.
« Je vous jure que c’est la vérité ! »
Karasaki se tourna vers ces hommes. « Maintenez-la ! »
« NON !! »

Il se replaça sur elle et sortit son pénis mais à ce moment là, Chisako en profita pour prendre le kunaï en se débattant et trancha un de ces liens. Elle frappa le visage de Karasaki avec le kunaï qui bascula alors en arrière. Une main lui suffisait pour effectuer sa technique mentale, l’esprit brisé ! Le ninja qu’elle visa tomba instantanément dans les pommes. A ce moment là, un bruit sourd se fit entendre dehors. A l’extérieur Yondaïme venait de frapper un des ninja qui vola contre un tronc d’arbre en le brisant.

Pendant ce temps :
Je courrais sans faire attention aux ennemis maintenant engagés contre Yondaïme. Je me glissais dans le jardin quand un ennemi me vit. Il n’eut pas le temps de faire quoique ce soit que j’avais percé son flanc avec Ketsueki. Je me précipitais à l’intérieur de la chambre du conseillé en tranchant le papier de riz. Chisako était encore attachée au lit et venait tout juste de mettre chaos un ninja. Je me jetais sur celui qui la maintenait plaquée contre le lit. Nous avons tous deux roulés au sol et le choc me fit lâcher Ketsueki. Ce n’était qu’un contre temps. Ninpo : bouillonnement sanguin ! Ses veines éclatèrent sans qu’il n’ait rien pu faire. Chisako venait de se détacher. Elle me cria : « Vite, fui ! »

Je ramassais Ketsueki en roulant en avant pour amorcer ma fuite. Le dernier ninja de la pièce ne resta pas sans agir. Il sortit un kunaï et le jeta sur Chisako alors qu’elle avait le dos tourné. Je n’eus rien le temps de faire pour la protéger qu’elle pris l’arme entre les deux côtes. Elle s’effondra dans un cri sur le sol meuble. Je crois que c’est à ce moment que j’ai totalement perdu le contrôle de moi. Mon sang se réveilla soudainement sans prévenir. Je me jetais sans retenu sur l’ennemi en un instant, il n’a même pas vu venir l’attaque. Je l’ai tranché en deux sans aucune retenue et avec une telle vitesse et une telle force que son corps ne bougea même pas. Je me jetais alors sur le ninja au sol qui se réveillais de la technique de Chisako pour lui percer l’estomac et remonter jusqu’au cœur.

Les ennemis étaient morts, Karasaki avait le sexe à l’air, la nuque brisée, il était pitoyable dans cette position. Je m’approchais en tremblant de Chisako et retirais le kunaï empoisonné de son dos. Je devais absolument réussir cette technique ! Sa vie était en jeu !! Ninpo : purge de sang ! Je ne sais pas si c’était l’excitation ou la peur mais cette fois j’avais réussi, elle était sauvée ! Je n’ai pas pu retenir mes larmes en voyant couler la substance empoisonnée de son joli corps. Je récupérais les draps pour l’envelopper dedans et je partis sans me retourner chez Masata. Je crois que rien n’aurait pu m’arrêter à cet instant, pas même une tornade tant j’étais perturbé.

Masata venait d’apprendre la nouvelle de l’attaque et venait prêter main forte lorsque je le croisais. En voyant Chisako, il se mit dans un état qui égalait le mien. Nous avons tous deux foncés vers chez lui pour apporter les premiers soins à Chisako. Il ne fallut pas longtemps pour que Yondaïme arrive. Il était accompagné de ces deux hommes. Il vint me voir directement sans manquer de saluer Masata. « Heureusement que j’étais là pour te couvrir petit, tu n’as pas été très prudent. »
« Merci beaucoup seigneur. Vous m’avez permis d’arriver au plus vite. Mais je n’ai pas le temps de vous remercier, elle est gravement blessée. »
« Je comprends ton inquiétude, vas la voir. Il se tourna alors vers Masata. J’ai à vous parler, c’est important. »
« Allons à côté, laissons le petit travailler tranquille. »
« Que faites-vous ici Yondaïme-sama ? » Dit Masata avec un air surpris. « Je ne vous attendais pas ici cette année. »
« Je suis venu sur la demande du seigneur du pays de l’Herbe mais visiblement il ne devait pas être au courant. Je ne savais pas que vous faisiez appel à des ninja aussi jeunes Masata-san. »
« Ce sont mes petits protégés, cela pose un problème ? »
« Pas du tout, je ne vous savais pas si altruiste. »
« A chacun ses secrets n’est-ce pas ? »
« Exact. »
« Alors de quoi vous a parlé le conseiller du seigneur du pays de l’Herbe ? »
« De la possibilité de continuer la guerre. Mais vos espions devraient en savoir plus que moi quant à leurs réelles motivations. »
« Et que va décider Konoha quant à la proposition de continuer la guerre aux côtés du pays de l’Herbe ? »
« C’est hors de question, que pensiez vous ? Que j’allais dire oui ? Ridicule ! »
« Alors tout va bien. »
« Non, Orochimaru a été aperçu ici, j’ai peur qu’il ne soit à l’origine de ce qui vient de se produire »

La surprise et la peur se lisaient sur le visage de Masata. « Quoi ?! Lui ? »
« Oui. Si mes renseignements sont exacts, cela fait exactement trois jours qu’il se trouve ici. »
« Bon sang ! Je mets la milice en alerte. »
« Ca ne servira à rien, je pense qu’il est parti, il ne reste jamais sur place une fois son objectif en place. »
« Que comptez vous faire alors maintenant ? »
« Je retourne à Konoha. J’ai du travail qui m’attend, mais je compte sur vous pour que le chef de votre village soit mis au courant et que vos hommes le cherchent. »
« Bien entendu. Vous resterez bien dîner avec nous ? »
« Avec plaisir. »

Je n’ai pas mangé ce soir là, j’étais bien trop inquiet. Malgré le fonctionnement de ma technique, une partie du poison avait pénétré les vaisseaux sanguins et touché les cellules. Je crois être resté toute la nuit à son chevet. Masata m’apporta à manger mais je n’en ai même pas mangé la moitié, j’étais bien trop inquiet. Je lisais frénétiquement les parchemins trouvés au temple afin de trouver un moyen de la guérir, de la ramener à moi. Les techniques de soin de mon clan étaient largement au-dessus de la plupart des autres techniques. Mais je ne comprenais pas pourquoi la technique ne suffisait pas à la soigner, pourquoi le poison n’avait pas été entièrement extrait ?

Je passais toute la nuit à lire, à tenter de comprendre le fondement même de nos techniques. Je crois que c’est au petit matin, au moment même où la fatigue allait l’emporter que je trouvais la solution. Notre clan possède depuis toujours une circulation unique pour le chakra et le sang, donc les cellules de tous le corps baignent dans le chakra. De ce fait, le chakra repousse tous les produits étrangers au corps par son activation. Si j’arrivais à reproduire cet effet, je pourrais la sauver.

« Masata, appelais-je à travers la maison, J’ai la solution. Venez, s’il vous plait »
« Mmh… oui, oui, j’arrive, j’arrive ! Il venait de se lever. Qu’est-ce qui se passe mon garçon ? »
« J’ai besoin de votre savoir pour la sauver. J’ai bien une solution mais je ne suis pas sûr d’y parvenir seul. »
« Explique-moi de quoi il s’agit. »
« Je dois passer mon chakra dans l’ensemble de son corps ou le poison va la tuer. J’ai bien une idée pour expulser le poison mais pour ça il me faut faire entrer une grande quantité de chakra dans les cellules infectées. Je n’ai jamais fais une telle chose. »
« J’ai bien une solution, mais serait-tu capable d’effectuer un rituel de chakra, c’est assez complexe. »
« Je m’en fiche, pour une fois, j’ai quelqu’un à défendre, quoiqu’il m’en coûte, je le ferais. »
« Ok alors je vais t’expliquer comment cela fonctionne, je t’assisterais mais seul tes pouvoirs peuvent lui être utiles. Tu en es conscient ? »
« Bien sûr »
« Très bien, alors écoute-moi bien. Je vais tracer les symboles nécessaires et toi tu vas les activer. Ton sang est un véritable réceptacle à chakra, il te sera beaucoup plus facile d’activer le sceau avec ton sang. Fais comme pour un kuchyose, tu sais en faire ? »
« Bien sûr, c’est Miyako qui me l’a enseigné. Elle me disait que j’étais le seul à ne pas avoir besoin de composer de signes pour l’invocation grâce au pouvoir de mon sang. »
« Et bien là, tu vas faire comme pour un kuchyose. Le sceau sera alors activer. Ensuite, c’est à toi de jouer, tu vas devoir injecter la quantité voulue de chakra. Mais surtout, tu devras le faire de façon constante sinon tu vas perturber le flux de chakra et ça pourrait la tuer. »
« D’accord, je ferais très attention, je contrôle suffisamment bien mon chakra pour le tenter. Je veux essayer ! »
« Laisse-moi deux heures, le temps de préparer le rituel. Ensuite c’est à toi de jouer. »
« Je vais vous regarder faire si ça ne vous dérange pas. »
« Fais comme tu le sens »

Nous sommes allés au sous sol, dans une cave vide afin qu’il y ai de la place pour effectuer le rituel. Je m’assis tranquillement dans un coin de la pièce pour observer Masata. Il partit chercher de la craie blanche et du charbon et lorsqu’il revint, il se mit à tracer des symboles sur le sol. Ces marques ressemblaient à celles d’un fuuin mais les dessins représentés n’étaient pas complets. Masata me fit alors signe d’aller chercher Chisako, ce que je fis sans hésitation. Il me fit alors la placer au centre du cercle et me demanda de faire couler un peu de sang dans un bol qu’il me tendait. Sans poser de questions, je m’exécutais.

Masata s’approcha alors de Chisako et me regarda en disant : « J’espère que ça ne vas pas te troubler si elle est nue, ou presque. Mais c’est nécessaire » Il avait ce sourire qui signifiait qu’il plaisantait. Il se mit alors à la déshabiller, la mettant en sous-vêtements. J’étais tellement gêné sur le coup que mes joues s’empourprèrent et que ma vision se troublait quelque peu. Elle était tellement belle, à mes yeux elle était parfaite. Masata trempa ses doigts dans mon sang et traça toute une série de symboles convergents vers son cœur. Le tracé des symboles et la préparation pris deux heures complètes et j’avais déjà rempli tout un parchemin avec les différents symboles. Ces notes me serviraient sûrement plus tard.

Une fois les préparatifs terminés, Masata se tourna vers moi en disant :
« Es-tu sûr de vouloir le faire ? Te sens-tu capable de faire cela ? »
« Oui » répondis-je sans hésitation.
« D’accord, mais n’oublie pas, tu dois relâcher une quantité constante de chakra pendant toute la durée de ton rituel. Je ne te dérangerais pas même si cela dure des heures, d’accord ? »

« Oui, ça ira Masata-sama, ne vous inquiétez pas pour moi ni pour elle. » Mon ton était résolu mais j’avais quand même une sérieuse crainte.
« Parfait, alors je te laisse. Et n’en profite pas trop ! » Ajouta-t-il en me faisant un clin d’œil. Je ne compris pas son allusion sur le coup mais j’en ai beaucoup ris le lendemain. Il avait toujours un mot pour rire, même dans une telle situation. De plus, il était plutôt perspicace car je n’ai jamais parlé de mes sentiments envers Chisako à personne. Cependant je pense que mon comportement à cette époque était naïf et finalement très facilement interprétable.

J’ai passé presque tout le restant de la journée à faire le rituel. J’étais tellement inquiet pour elle que je ne vis pas passer les heures. Je pense que Masata devait lui aussi s’inquiéter pour nous là haut car c’était la première fois depuis que j’étais ici qu’aucun bruit ne résonnait dans la maison. A mesure que le temps passait, je sentais mes forces doucement m’abandonner. Et c’est au moment de me rendre compte que je commençais à faiblir que le poison se mit à couler sur le sol.

Le sceau se consumait à mesure que le poison sortait du corps de Chisako. Il me faillait absolument tenir jusqu'à la disparition de tous les symboles du sceau. Ce procédé dura environ trente minutes. C’était long et épuisant pour moi, je n’étais qu’un gamin à cette époque et ma maîtrise du chakra n’était pas parfaite. J’ai tenu jusqu’au moment où je vis Chisako ouvrir les yeux en criant de surprise. Je me suis alors effondré de fatigue. La dernière chose que j’entendis était les foulées de Masata dévalant l’escalier à la hâte.
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Masata prenait Jiryoku dans ses bras alors que Chisako se rhabillait, il avait l’air inquiet et ne regardait même pas la jeune fille presque nue. Lui qui aimait tant les jeunes femmes ne semblait même pas se soucier de sa présence dans la pièce. Cela inquiétait d’autant plus la pauvre Chisako qui venait de se réveiller avec la sensation d’avoir reçu à l’instant le kunaï qui la plongea plus tôt dans le coma. Elle vit Masata sortir de la pièce sans dire un mot et le suivit rapidement. Il emmenait le garçon vers sa chambre et l’allongeait sur le lit. Chisako sentit soudainement ses forces l’abandonner. Elle était encore faible après avoir reçu une telle blessure. Elle s’allongea donc sur son lit dans la même pièce que Jiryoku.

Masata quitta la pièce en silence. Son inquiétude se lisait sur son visage. Il convoqua alors un jeune homme à peine plus âgé que Jiryoku pour que celui ci porte en urgence un message au chef du village d’Ame. La situation actuelle ne pouvait pas attendre et l’ennemi enverrait très vite d’autres ninja pour accomplir la mission de ceux qui ont péris ici. Il faudrait une journée complète pour que la missive arrive au village d’Ame et une journée de plus pour que les ninja arrivent, c’était déjà trop tard, le festival aurait lieu demain. Seul le gamin et Masata étaient sur place pour défendre le daimyo de l’attaque qu’il risquait de subir.

De plus, avec l’élimination des ninja, il n’était plus possible de savoir combien de ninja viendraient pour accomplir la mission. Il ne savait plus rien de ses ennemis. Connaissant les risques, Masata décida d’aller rencontrer le seigneur du pays de la Pluie pour le prévenir de la situation. Il pourrait y avoir des ninja ennemis sur le chemin, il fallait être prudent. Masata se prépara donc à agir et fit prévenir ses servants de s’occuper de Jiryoku et de Chisako en son absence. Il prit ses vieilles affaires de ninja et se mit en route. Le seigneur résidait dans une maison située sur les hauteurs de la ville. Elle était isolée mais protégée par de nombreux mercenaires, une fois là haut, il ne risquerait plus rien. C’était sa ville après tous, que risquerait-il, il la connaissait mieux que personne. Il lui suffirait de passer dans les grandes avenues pour être tranquille, les ninja ne prendraient pas le risque d’agir devant tant de monde.

Et il avait raison. Personne ne l’attaqua sur le chemin en ville. Mais quatre ninja l’attendaient à la sortie de la ville, là où personne ne pouvait être témoin de l’affrontement. Masata savait cependant suffisamment bien se battre pour se débarrasser d’eux. Ses techniques étaient bien trop puissantes pour les contrer. Les chuunin n’avaient aucunes chances face à un juunin vétéran comme lui. Sa technique suiton : les aiguillons de pluie vint à bout de deux des quatre assaillants qui ne purent se défendre. La coordination des deux autres leur permit de se dégager de la zone avant l’attaque de Masata mais cela ne fit que retarder l’échéance. Un ruisseau suffisait pour créer une technique d’eau de niveau supérieur, suiton : doubles dragons aqueux ! S’en était fini d’eux. A peine cinq minutes avaient suffit à les éliminer.

Masata se précipita alors vers la bâtisse. En y arrivant, il constata que les mercenaires n’avaient rien remarqué de son combat contre les ninja ennemis. Il demanda alors à être mené au seigneur du pays de la Pluie et fut reçu immédiatement.
« Bonjour Masata-san, que me vaux votre visite ? Ca fait bien longtemps que je ne vous ai pas vu habillé ainsi. »
« Excusez-moi seigneur de vous déranger mais c’est une affaire de la plus haute importance. »
« Je vois. C’est donc pour ça que tu as remis ces vieilles affaires. »
« Oui, l’ennemi a infiltré la ville en profitant du festival qui aura lieu demain. Ils veulent vous éliminer seigneur »
« Ridicule, nous venons de signer un traité de paix entre nos deux nations, à quoi bon vouloir relancer la guerre ? »
« Je sais bien que cela n’est pas logique mais il semblerait que se soit bien le cas. Vous ne devriez pas venir au festival demain. Ils vont en profiter pour vous assassiner et je n’aurais pas assez d’hommes pour assurer votre sécurité. Il va y avoir des milliers de personnes dans les rues de la ville, je ne pourrais jamais tout contrôler. »
« Si je ne me présente pas demain, cela n’arrangera pas les choses. Les gens doivent nous savoir forts. Si je ne suis pas présent, se sera la porte ouverte au mépris de mon autorité et l’ennemi me verra comme quelqu’un au pouvoir affaibli, je ne peux me le permettre. Faites donc appel aux ninja de votre village pour me protéger, je payerais en conséquence. »
« Mais seigneur, ils ne seront jamais là à temps ! »
« Dans ce cas, je m’en remets à toi et tes hommes pou faire de votre mieux. Et je serais accompagné de mon garde du corps personnel. Nous serons sur nos gardes bien plus qu’à l’accoutumée. J’ai entendu dire que tu avais un jeune prodige avec toi, il n’a qu’à t’assister. »
« Bien seigneur, je ferais de mon mieux. En espérant qu’il sera remis. »
« Pourquoi cela ? Il est blessé ? »
« Non, épuisé. Mais ce n’est que mon problème, ne vous inquiétez pas pour ça, je serais prêt. »

Masata se leva, non convaincu par ses propres paroles. Il avait le sentiment que rien ni personne ne pouvait empêcher cet événement d’avoir lieu mais il se devait d’agir. Il croisa dans le couloir un homme aux cheveux longs, argentés, coiffés soigneusement pour être lisses. Il avait les yeux aussi noirs que sa tenue et un air malsain sur le visage. Il sourit et s’inclina révérencieusement devant Masata. Il portait une ceinture noire, cousue de fils d’or et cachait un tessen dans celle ci. Il arborait le bandeau d’Ame no kuni mais son visage ne disait rien à Masata. Sûrement un ninja indépendant formé au village. Il y en avait beaucoup qui se mettaient aux services des daimyos dans tous les pays, c’était une coutume longue de plusieurs siècles que d’attirer des ninjas talentueux comme gardes d’un seigneur.

Masata rentra sans s’attarder chez lui pour prendre des nouvelles de Chisako et de Jiryoku mais ni l’un ni l’autre ne s’étaient réveillés. Il fit alors convoquer le chef de la milice de la ville ainsi que quelques genin qu’il avait pu percevoir en ville. Une fois tout ce beau monde arrivé, Masata fit servir un repas aux personnes présentes et prit la parole.

« Ecoutez-moi tous, l’heure n’est plus à l’inactivité. Nous avons reçu diverses informations de deux de mes hommes concernant une tentative d’assassinat sur la personne du seigneur du pays de la Pluie, ici même. Je voudrais que chacun d’entre vous me prête main forte pour découvrir qui sont les assassins. Nous soupçonnons actuellement le pays de l’Herbe d’être responsable de cette attaque future. »
« Masata-sama, pourquoi ne pas nous dire toute la vérité concernant cette affaire ? Vous nous cachez la vérité n’est-ce pas. » C’était le chef de la milice et un ami de Masata qui venait de prendre la parole et Masata savait très bien qu’il ne pouvait rien lui cacher.
« C’est vrai, je ne vous dis pas tout mais c’est pour des raisons de sécurité. »
« Est-ce si dangereux ? »
« Cela concerne directement la sécurité de notre seigneur et par conséquent de notre pays. Donc oui, c’est très dangereux. Mais je n’ai pas le choix, je vais devoir faire appel à vous. Ce soir, vous fouillerez les tavernes, les maisons de jeu, de geisha, les magasins. Bref tout ! Vous repérerez combien de ninja du pays de l’Herbe se trouve dans la ville. »
« Bien Masata-sama ! »
« Attendez ! Je ne veux pas de grabuge, c’est compris ? »
« Bien sûr. Nous ne sommes pas fous tout de même. »
« Je l’espère. Quant à vos hommes capitaine, je veux qu’ils contrôlent toutes les sorties de la ville pour cette nuit. Nous ne connaissons ni l position ni le nombre d’ennemis. Ne prenez aucun risque. Rendez-vous à minuit pile ici même. Disposez ! »

Les ninja partirent très rapidement vers la ville mais le chef de la milice resta planté devant Masata.
« Masata, que se passe-t-il exactement ? »
« Je ne suis pas sûr de vouloir t’en parler. Mais bon, un ninja du nom d’Orochimaru se cache peut-être en ville. Il est très dangereux et Konoha le recherche. J’ai peur que cela n’annonce de terribles évènements. »
« Je te soutiendrai mon vieil ami, quoiqu’il arrive. »
« Face à des ninja, toi et tes hommes ne faites pas le poids. Et ces quelques genin non plus ne font pas le poids face à Orochimaru. Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est la sécurité du daimyo. On ne verra pas arrivé l’ennemi avec la foule de demain. Et s’il meure, la guerre va reprendre de plus belle. »
« Nous ferons notre possible pour que cela n’arrive pas. J’y vais. »

Le soldat se retourna, laissant le vieil homme à ces réflexions. Il ne savait que faire maintenant car la situation fut révélée tardivement. Comment éliminer la menace sachant que le festival commençait le lendemain ? Il ne savait que faire dans une telle situation. Jiryoku n’était encore qu’un gamin, il ne pourrait pas faire face seul, les ninja d’Ame n’arriveraient que tardivement et Chisako était trop blessée pour agir avec Masata. La situation était critique et il ne restait qu’une mince option, le kekkaï, mais qui pourrait faire une telle technique avec lui ? Jiryoku ? Son chakra ne serait pas assez stable. Et Masata ne voulait pas s’associer avec le garde du corps du seigneur tant il lui donnait la chaire de poule.

Il attendis donc patiemment minuit pour évaluer au mieux la situation. Il y avait pas moins de quinze ninja du pays de l’Herbe présents dans la ville. Aux abords, il n’y avait rien à signaler, heureusement. Le festival avait lieu dans une clairière à la sortie nord de la ville. On y avait monté de nombreux gradins, plus qu’a l’accoutumé, pour y accueillir les visiteurs venus nombreux cette année. Un gradin spécial était réservé pour les seigneurs et autres personnalités importantes. Ce gradin serait la cible de l’attaque. Piéger la zone serait hors de question, un incident serait trop vite arrivé. Par contre, en plaçant stratégiquement la milice Masata pouvait espérer ralentir les adversaires et lui permettre d’agir au plus vite.

Une servante vint le tirer de ses méditations, Jiryoku était réveillé. Masata mis un certain temps à se lever car il était très préoccupé par cette histoire. Il fallait qu’il pose plein de questions au gamin et à la fille mais il avait des remords à les ennuyer après ce qui leur était arrivé. Il se dirigea lentement vers la chambre et resta un moment à côté en écoutant Jiryoku.
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Je me réveillais aussi soudainement que je m’étais endormi, je sentais encore la fatigue. Ce rituel m’avait complètement vidé de mon chakra. Fort heureusement j’avais une bonne endurance. Je tournais la tête pour apercevoir une servante amener de l’eau et de la nourriture dans la chambre. Mon regard se tourna alors vers Chisako qui me regardait.
« Ca y est, tu es réveillé ? Tu es un sacré garçon tu sais ! Tu m’as sauvé la vie, je te suis redevable. »
« Je n’ai fais que te protéger. J’avais tellement peur pour toi ! Mais tu es remise maintenant, le poison ne te fera plus rien. »
« C’est toi qui m’as soignée ?? Tu es encore plus surprenant que je ne l’imaginais. Tu as été blessé ? »
« Non, j’ai épuisé tout mon chakra en tentant une technique de soin. Je ne suis pas assez fort pour ça je crois. »
« Tu rigole ! T’es le meilleur ninja que j’ai jamais vu ! Je t’adore tu sais. J’aurais bien voulu avoir un frère comme toi tu sais. » Elle devint soudainement très triste et je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Je n’étais qu’un gamin et la principale caractéristique des gamins est de mettre les deux pieds dans le plat. C’est ce que j’ai fais en disant :
« Tu n’as jamais eu de frère ? » C’était la première fois que je la voyais pleurer.
« Si, j’en avais un, jusqu'à ce qu’il tente de tous nous tuer. »
« Pardon, je ne voulais pas te rendre triste. Excuse ma curiosité. »
« C’est pas grave, à toi j’ai envi d’en parler. Nous vivions heureux tous les quatre mais mon père voulait à tout prix que son fils soit aussi fort que lui pour lui donner sa place. Mon frère était quelqu’un de très gentil mais les pressions qu’il subissait ont fini par avoir raison de lui. Un jour il est devenu fou et a attaqué mon père. Pour le punir, il l’a enfermé dans la cave mais il réussit à s’enfuir. »

Elle marqua un long temps d’arrêt pour reprendre son souffle entre deux sanglots, j’avais envi de la serrer dans mes bras mais j’étais trop timide pour le faire. « Il est entré dans la chambre de mon père et a voulu le tuer mais il était parti en mission. C’était ma mère qui dormait là à ce moment. Il l’a poignardée à huit reprises avant de se rendre compte de ce qu’il avait fait. Il est devenu fou de rage ensuite et s’est précipité vers moi quant je suis entré dans la pièce. Mon père arriva à cet instant et a tiré un kunaï dans sa poitrine. Il l’a tué devant mes yeux pour me protéger ! »

Elle était effondrée et je me sentais mal à l’aise, je ne savais pas comment la réconforter. Je suis alors sorti de mon lit et suis rentré dans le sien pour la serrer dans mes bras. Elle me saisit avec force et me colla tout contre elle. La seule chose que je réussis à dire c’est : « Moi je n’ai jamais connu ma mère tu sais. » Bref cela ne la réconforta pas vraiment mais elle cessa de pleurer.

A cet instant Masata ouvrit la porte. J’avais senti sa présence depuis un moment mais faisais mine d’être surpris. Chisako se frotta rapidement les yeux et esquissa un sourire forcé. « Désolé de vous déranger les jeunes mais il me faut absolument les informations que vous avez pus récoltés. C’est urgent. »
« Bien sûr Masata-sama, répondis-je. Apparemment, le conseillé Karasaki et ses hommes ont voulu attaquer le seigneur du pays de la Pluie pendant le festival. »
« C’est exact. Mais je ne crois pas que le pays de l’Herbe ne voulait réellement cela. Il y avait un autre ninja qui est venu voir Karasaki, un certain Orochimaru je crois. »
« Quoi ! Ils ont rencontrés Orochimaru ?! Alors il est bien ici. C’est très mauvais tout ça. »
« Qui est-ce ? Demandais-je. »
« C’est un ninja déserteur de Konoha, un des trois sanin, le trio légendaire de Konoha. S’il est ici c’est pour une raison précise. Et s’il est venu voir ces personnes là, c’est qu’il est impliqué dans la tentative d’assassinat. »
« C’est exact, ajouta Chisako, il en est même l’instigateur. »
« Comment ça ?! »
« C’est lui qui leur a donné l’ordre de le faire, ils l’appelaient maître. »
« Bon sang !! Je dois absolument prévenir le daimyo ! C’est une catastrophe ! »
« Attendez Masata ! Je ne pense pas qu’il agira de lui-même car il veut faire accuser Konoha de l’assassinat et faire en sorte qu’ils entrent en guerre eux aussi. »
« Merde ! Pourquoi n’y avais-je pas pensé ! Trop tard maintenant, Yondaïme est reparti. »
« Orochimaru aussi je vous rassure, je pense qu’il n’y a plus rien à craindre si les ninja ont été tués. »
« C’est le cas, intervins-je. Yondaïme a éliminé ceux que je n’ai pas tués moi-même. »
« Alors nous sommes tirés d’affaire ?? C’est trop facile vous ne trouvez pas ? »
« Si mais c’est tant mieux. Répondit Chisako. »
« Tu as raison, mais j’ouvrirais l’œil demain malgré tout. Ton père arrive demain Chisako. »
« Quoi ?! Pourquoi lui ? »
« J’ai appelé du renfort à cause d’Orochimaru. Mais ne t’inquiète pas ma jolie, je ne vais pas le laisser te reprendre avec lui aussi facilement. » Il souriait et son sourire était apaisant pour une fois, il n’avait rien de pervers ou de significatif, c’était juste un sourire.

Chisako me garda dans ses bras un petit moment après le départ de Masata. J’étais bien là, blottis tout contre elle, entre ses seins. J’entendais son cœur battre. Elle m’embrassa sur le front avec la tendresse d’une mère ou d’une sœur, c’était agréable. Et puis soudainement elle me demanda de me remettre dans mon lit, elle avait encore mal et j’appuyais involontairement sur sa blessure. Je me rallongeais donc dans mon lit.

« Dis-moi Chisako, pourquoi tu es ici ? Je parle en réalité bien sûr. »
« Masata est le meilleur ami de mon oncle, je le connais depuis tout petit. Je voulais que personne ne sache que j’étais ici, mon père ne m’a pas posé de questions quand j’ai dis que je partais. Il se fout bien de ce qui pourrait m’arriver. »
« Le mien, je m’en souviens à peine. Il est mort alors que j’avais sept ans, devant mes yeux en plus. Tué par des assassins avec tout le reste de mon clan. »
« Je sais ce qui s’est passé. Tu sais, je me souviens de toi quand tu étais petit. J’admirais ton courage face à ton père. Ce doit être dur pour toi mais je te comprends car j’ai vu ce que mon frère a dû subir. »
« J’étais faible avant, je pleurais pour rien. Aujourd’hui je défends ce qui m’est cher, c’est le plus important. Enfin, je crois. »
« Tu vois que j’avais raison, je t’ai donné une raison de vivre ! » Elle me souriait
« Je n’en sais rien. Mais en tout cas, tu es la seule qui n’a jamais été gentille avec moi. Et Masata aussi. Mais j’ai une mission à accomplir. Je ne veux pas que celle ci échoue parce qu je m’affaiblis. »
« Il est hors de question que je fasse échouer ta mission. Mais quelle est cette mission dont tu parle ? »
« Mon père m’a fait jurer de venger mon clan. On ne revient pas sur la parole d’un mourrant, c’est ainsi que l’on m’a toujours éduqué. C’est trop important pour moi, rien ni personne ne pourra me convaincre d’arrêter ! »
« Même pas moi ? »
« Non, mais que veux-tu dire par là ? Tu sais quelque chose sur ce qui s’est passé ? »
« Non je ne sais rien. Mais ce que je veux dire c’est que ce n’est jamais bon de remuer les spectres du passé. Mieux vaux laisser dormir les ancêtres et leurs secrets pour ne pas s’attirer des ennuis inutiles. »
« Peut-être, mais c’est une promesse. Je ne reviens pas sur une parole donnée. »
« Tu es si droit, si stricte. Ca me fait mal au cœur de te voir comme ça à ton âge. Tu me rappelle mon frère. »
« Désolé Chisako, mais je ne suis pas ton frère. Je suis suffisamment intelligent pour ne pas me laisser aller. Je ne pourrais jamais le remplacer mais ça veut aussi dire que je ne ferais pas la même folie que lui. Je ne te ferais jamais souffrir. »
« Tu es vraiment gentil. Maintenant excuse-moi mais je ne me sens pas bien, je vais dormir. Bonne nuit. »
« Bonne nuit Chisako. »

Je ne savais pas encore mais cette discussion allait sceller mon destin. Je ne crois pas que je regrette à cette heure les paroles que j’ai eus étant cet enfant de treize ans. Si c’était à refaire, je le ferais sans hésiter un seul instant. Chisako comptait beaucoup pour moi, c’était plus qu’un premier amour innocent, c’était comme la sœur que je n’ai jamais eue. Et Masata ? Le meilleur ami que j’aurais toujours voulu avoir. Etant petit, je n’avais pas d’amis. Jusqu’à l’âge de sept ans, j’ai vécu au rythme des entraînements et des cours particuliers sans jamais fréquenter d’enfants de mon âge.

D’ailleurs, c’est drôle mais maintenant que j’y pense, je me souviens bien de la seule fois où j’ai fais une fugue. C’était pour me libérer du joug de mon père, je m’en souviens bien maintenant. C’était au petit matin, je devais avoir tout juste cinq ans. D’ailleurs, c’était la veille de ma première rencontre avec Chisako. C’est pour cela que mon père avait été si dur avec moi lors de cet entraînement. Je me suis enfui au lever du jour. Pour moi ça semblait être un exploit même si la maison n’était jamais fermée, que mon père était parti et que la porte de ma chambre était ouverte.

J’ai couru à travers tout le village, je ne voulais pas me faire attraper par mon père après tout. Je suis allé dans tous les endroits de mon village les plus intéressants pour un gamin de cinq ans. Je me suis même fais taper sur les doigts par le marchand de bonbons parce que j’étais entrain d’en manger. Je découvrais pour la première fois le monde extérieur avec des yeux innocents. C’était vraiment génial. Mais piqué des bonbons fut ma dernière erreur en réalité car mon père fut très vite prévenu. Je me suis caché quand j’ai su qu’il me cherchait mais lorsque la nuit commença à tomber, j’avais peur et je suis sorti de ma cachette. Mon père n’a pas mis longtemps à me trouver et je me suis pris une belle raclée.

Sur ces dernières pensées, je me suis endormi. Mes rêves furent troublants ce soir là. Je revoyais Orochimaru me regardant avec ses yeux de serpent qui me faisaient trembler de peur. Je l’entendais avec sa voix me disant : « Tes pouvoirs sont cependant bien intéressants. Si tu cherche à devenir plus fort, tu viendras me rejoindre. » La proposition était-elle sérieuse ? J’avais du mal à y croire. Et puis mon rêve revint soudainement à ce masque blanc, accroché au-dessus du corps sans vie de… Chisako !

Je me réveillais en sursaut, sanglotant à moitié. Masata était assis à côté de moi sur mon lit. Il devait être là depuis peu car la porte de la chambre se refermait encore. Il posa sa main sur mes cheveux.
« Tu as déjà repris des forces je vois. Viens, je dois te parler de quelque chose, c’est à propos de ta petite protégée. » Il posa le regard sur Chisako et je compris très vite de qui il s’agissait. Nous sommes sortis sans bruit de la chambre et nous sommes dirigés vers le salon où nous attendait un copieux déjeuner.

« Elle ne t’a peut être rien dit au sujet de son père ? »
« Si. Elle m’en a parlé cette nuit. »
« C’est que tu dois être vraiment important à ces yeux. Elle ne m’a parlé de cette histoire que très tardivement. Je n’étais pas au courant, son père a fait croire à tout le village que son frère était mort de maladie. »
« Mais je ne comprends pas pourquoi vous me dites tous ça. »
« Je ne veux pas qu’elle retourne chez son père et elle ne veut pas y retourner non plus. Mais il va vouloir la reprendre avec elle. A quel point veut-tu rester avec Chisako ? »
« Autant que faire ce peut. Quitte à me battre pour elle. »
« Je ne pensais pas qu’un membre du clan Chikami puisse s’attacher à quelqu’un comme tu le fais. C’est une bonne chose mais contre son père, tu n’as aucune chance et je ne veux pas que tu te battes contre lui. Je te demande de cacher la vérité sur Chisako. Elle est ici pour accomplir une mission et tu l’aide, ok ? »
« D’accord, mais qu’elle mission ? »
« Disons que vous devez récolter des informations pour moi ok ? »
« Mais c’est ce que nous avons déjà fais. »
« Je sais, mais disons que votre mission n’est pas terminée. Maintenant, vous devez tenir un carnet de notes concernant les différents pays frontaliers afin de prévenir d’une future menace. C’est très important et j’ai insisté pour que vous l’accomplissiez à deux. C’est compris ? »
« Ca me va. Du moment que nous ne sommes pas séparés tous les deux. »
« Ne t’inquiète pas, il y aura toujours une place pour vous deux ici. »
« Merci Masata-sama »
« Je t’en prie gamin. »

A ce moment là, le chef de la milice arriva et nous salua respectueusement. Il jeta un coup d’œil vers moi, l’air hésitant. Masata intervint tout de suite en disant :
« Tu peux parle devant lui, je te présente Jiryoku, un ninja d’Ame no kuni et un de mes petits protégés. Il mit sa main devant sa bouche comme pour me cacher ses paroles puis dit, c’est le petit copain de Chisako. » Le garde se mit aussitôt à rire puis me regarda avec un sourire
« Tu en as de la chance, petit. Il se tourna à nouveau vers Masata. Bon alors, comment agiront-nous aujourd’hui ? »
« Placez vos hommes comme sur ce plan. Jiryoku ira se placer dans le gradin des seigneurs. Si un ennemi s’y trouve, il le repèrera tout de suite. Etant donné que c’est moi qui donne le départ du festival, je ne serais pas présent au début, vous allez devoir être très prudents compris vous deux ? »
« Oui ! »
« Capitaine, mettez vos hommes en place. Je dois encore parler avec le petit. »
« Bien Masata-sama »

Nous sommes restés un moment à nous regarder dans le blanc des yeux. Masata finit par se lever pour disparaître dans une autre pièce. Il revint avec un vieil album photo. Il me regarda à nouveau avec un air sévère qui ne lui ressemblait pas puis bassa les yeux en me tendant les photos.
« Regarde-les Jiryoku, tu comprendras mieux. »
« D’accord. »

J’ai regardé les photos une à une avec grand étonnement. Lorsque mon père disparaissait pour ses missions, c’était avec Masata et Miyako. Il ne m’a jamais parlé de son équipe ou de ses missions. Miyako connaissait donc bien mon père. Il y avait aussi une autre photo de groupe dans laquelle on apercevait Masata avec l’oncle de Chisako et son père, ils semblaient très proches. Je ne comprenais pas pourquoi Masata avait été envoyé ici, si loin du village, alors qu’il était ami avec le chef du village et sa famille. Je lui posais donc la question et il me répondit, la voix tremblotante :
« J’étais le senseï du frère de Chisako pendant toute sa vie. C’est comme si je l’avais moi-même tué. »
« Chisako m’a dit ce qui c’était réellement passé, son frère est tout simplement devenu fou. Ce n’est pas du tout de votre faute vous savez. »
« C’est drôle, tu parle comme elle maintenant. Où est passée la machine à tuer du clan Chikami ? » Son ton plaisantin me fit comprendre qu’il ne voulait pas me vexer, sa remarque était ironique.
« Vous semblez bien nous connaître, mon ancien clan et moi-même, comment cela se fait-il ? »
« Hahaha !! Son rire était franc. Ton père m’a tellement parlé de toi que je te connaissais par ses simples paroles. »
« Vous avez connu mon père ? »
« C’était mon équipier mon garçon, pendant plus de sept ans ! Et j’en suis fier crois-moi. C’était un homme exceptionnel et un ninja de grand talent. A ton age, il maîtrisait déjà des dizaines de techniques. C’était un vrai génie et il était connu dans tous le village.»
« Vous devez savoir qui nous a massacrés lors de l’attaque de notre clan ? »
« Malheureusement non mon garçon, j’étais déjà ici. Sinon, j’aurais tout fait pour aider ton père. »
« Qui était votre dernier équipier ? Mon senseï ? Votre sœur ? »
« Non, nous n’étions que deux dans notre équipe. Ma sœur nous accompagnait simplement lui et moi. Elle voulait absolument rentrer définitivement dans notre équipe mais le village en a décidé autrement. Je n’ai jamais compris pourquoi d’ailleurs. »
« C’est drôle que je ne vous ai jamais vu en compagnie de mon père, pourquoi ? »
« Ton père ne voulait jamais que je lui rende visite chez vous. Il a toujours voulu préserver son cher enfant des influences extérieures comme il le disait. Je lui ai plusieurs fois dit qu’il était un peu trop sévère mais cela l’énervait vraiment alors je n’ai jamais insisté. Ton père était très spécial pour ça. »
« C’est peut-être pour mon bien qu’il a fait ça. Je l’aimais beaucoup malgré sa sévérité. »
« Peut-être. »

Nous avons mangé puis j’ai quitté Masata pour aller m’installer dans les tribunes. Le festival démarrait toujours par un spectacle de danse puis par une pièce de théâtre contant la légende du cerisier. Le spectacle commençait à dix heures mais on faisait déjà s‘installer les gens vers neuf heures. Je devais m’installer le plus tôt possible afin de surveiller les différentes personnes qui entraient dans cette estrade. Je n’étais pas armé de Ketsueki ici et je me sentais nu et sans défense sans elle. Je pensais aussi beaucoup à Chisako, la pauvre était encore allongée à cause de la fatigue.

Il faisait particulièrement beau et chaud ce jour là. Les cerisiers étaient magnifiques, avec leurs fleurs reflétant la lumière du soleil. Il y avait vraiment beaucoup de monde au festival. Des dizaines de milliers de personnes étaient venus assister au spectacle pour oublier le temps d’une journée la guerre. La ville n’avait encore jamais vécu une telle effervescence. Un milicien vint me voir alors que j’étais déjà assis et il déposa sous mon siège une lame. Je reconnus instantanément Ketsueki malgré qu’elle fut très bien emballée. Je commençais déjà à cette époque à ressentir le sang de Jibashi dans l’épée et c’était la première fois que je m’en rendais compte. Parfait, j’étais armé de ma fidèle compagne.

Les gens s’installèrent au fur et à mesure et je ne repérais aucun homme suspect, pas de ninjas non plus d’ailleurs. C’est lorsque les seigneurs de divers contrées arrivèrent que je sentis très vite de puissants adversaires, des ninjas aux services de différents seigneurs. Lorsque le seigneur du pays de la Pluie entra dans les gradins, je pressentis alors une terrible oppression venant de son garde du corps. C’était, lui aussi, un ninja d’Ame no kuni car il portait le bandeau de notre village. Il devait soit être très puissant, soit posséder une aura malsaine car mon sang frissonnait devant lui. Comme un fait exprès, il vint s’asseoir à côté de moi.

Il était neuf heures quarante cinq lorsque j’aperçus trois ninjas du pays de l’Herbe s’installant dans la tribune. Trop flagrant, ce ne devait pas être eux ma plutôt un homme déguisé. Je devais me concentrer malgré la présence pesante du garde. Ce ninja me perturbait mais je restais néanmoins dans un état correct. Masata comptait sur moi et je ne devais pas le décevoir. Je me concentrais donc plus profondément encore afin de déceler le moindre indice sur mon ennemi. Où se cachait-il ? Sans même m’en rendre compte, ma vue changea pour la première fois. Je voyais parfaitement bien la circulation sanguine de chaque personne présente. Je pouvais déceler la puissance de chacun comme si je voyais à travers eux. C’était très étrange ce pouvoir.

Le dojutsu, enfin ! C’était pour moi une première victoire sur mon père. Il ne me croyait pas capable de développer ce caractère héréditaire très puissant que possédait mon clan. Il me disait toujours que je ne serais digne du don de Jibashi que si je développais par moi-même mon dojutsu. Il ne m’a donc jamais enseigné ce pouvoir avant. Et enfin, je le développais par moi-même ! Père devait être fier de moi. Je crois avoir entraperçu un léger sourire sur le visage de l’homme qui était assis à côté de moi mais je n’étais sûr de rien. M’observait-il ? Je ne voyais pas beaucoup son visage à cause de ses longs cheveux gris qui tombaient légèrement sur celui-ci. Il portait de plus un foulard bleu lui couvrant les deux tiers du visage. Bref, je ne perdais pas mon attention et détournais mon regard de cet homme pour continuer mes recherches.

L’ouverture du festival débuta sans que je ne m’en aperçoive tant j’étais concentré. Ce n’est qu’après trente longues minutes que je repérais enfin l’adversaire potentiel. Une femme d’environ vingt-cinq ans si son apparence n’étais pas altérée de quelque manière que se soit. Sa puissance semblait suffisante pour rivaliser avec moi mais pas avec le garde du corps du seigneur. Les autres ninjas devaient certainement avoir un rôle dans cette attaque. Mais une chose me paraissait étrange, s’ils voulaient accuser Konoha d l’attaque, pourquoi venir avec des bandeaux de leur village ? Ce n’était pas eux ! Bon sang, ça craignait.

Je fini par comprendre pourquoi. Certains ninjas devaient certainement servir d’appât. Le problème, c’est qu’il y avait beaucoup de ninjas de Konoha ici et notamment les gardes du seigneur du pays du Feu. Il m’était finalement impossible de prévoir d’où viendrait cette attaque. Il ne restait plus qu’à attendre et surveiller les faits et gestes de la principale suspecte. Masata vint me rejoindre après une demi-heure d’absence et je lui expliquais brièvement la situation. Rien ne se produisit finalement pendant toute la durée de la cérémonie.
C’est au moment de clore le spectacle que je soupçonnais l’attaque.

Les gens commencèrent à se lever dont cette fameuse femme. Elle saisit en se levant un paquet coller sous son siège. Les trois ninjas du pays de l’Herbe descendirent les marches jusqu'à sa hauteur. Tandis que quatre ninjas de Konoha verrouillèrent les deux escaliers en se plaçant autour tandis qu’un cinquième descendit tout en bas pour surveiller les mouvements. Il était tant d’agir, et vite. Masata avait déjà compris la manœuvre des adversaires. Il sortit un parchemin de sa manche droite discrètement et le posa au sol. Il me dit simplement de foncer sur la femme et de l’immobiliser avec le tao du tigre. Il allait couvrir mes mouvements avec un genjutsu.

J’allais à travers la foule vers la femme pour la stopper. Au moment d’intervenir, je sentis une main se poser sur mon épaule. Je me retournais en dégainant Ketsueki. C’était le garde du corps du seigneur. Il me regarda droit dans les yeux et dit : « Désolé mon garçon, mais je ne peux pas te laisser faire. » J’eus un instant d’hésitation qui lui permit de me paralyser avec une technique qui m’était inconnue. Je n’ai rien pu faire pour me défendre. Masata s’en aperçut, l’heure n’était plus aux apparences, il composa des symboles que je ne connaissais que trop bien : Suiton : mur d’eau bouillonnant ! Un mur d’eau apparu devant le seigneur qui fut surpris. Les ninjas de Konoha, enfin, les faux ninjas le furent tout autant.

Le garde du corps fonça droit sur Masata. Il semblait vouloir l’affronter. La panique commença, les gens dans le gradin se mirent à courir vers les sorties. Masata semblait vraiment très rapide malgré son age et il esquiva facilement l’attaque. La femme s’approcha du mur, je sentais qu’elle allait faire quelque chose, mais quoi ? C’était vraiment frustrant de ne pouvoir rien faire. Mes terminaisons nerveuses ne semblaient plus pouvoir réagir. Je tentais de malaxer mon chakra pour relancer mes muscles mais rien à faire, je n’y parvenais pas.

Pourtant mon père s’était libéré du tao du tigre une fois, je m’en souviens bien maintenant. Il me disait toujours : « Un Chikami ne peut jamais être paralyser, ne peux jamais mourir d’une crise cardiaque ou de problèmes sanguins. Le sang de notre ancêtre nous protège contre toutes atteintes. » Mon sang ? Comment agissait-il sur mes terminaisons nerveuses ? Un afflux de chakra crée une impulsion électrique dans les cellules. Et si je tentais d’appliquer cela sur mes cellules nerveuses uniquement ? Cela devrait fonctionner. J’accélérais donc ma circulation sanguine grâce à mon chakra pour toucher mes terminaisons nerveuses et je me mis soudainement à bouger. La femme toucha à peine le mur d’eau qu’il s’effondra. Masata semblait en difficulté face au garde du corps, il devait être vraiment fort dans ce cas. Je me précipitais sur la femme pour la stopper et elle me vit arriver.

Ketsueki à la main droite, je me jetais sur sa gauche pour lui mettre un coup d’estoc mais elle para avec un kunaï. Je me mettais en position défensive devant le seigneur car ma manœuvre m’avait permis de la passer. Les autres ninjas se précipitèrent sur moi. La foule paniquée ne les avait gênés que très peu de temps et ils ont pu très vite se dégager. Je ne faisais pas le poids face à six ninjas.

Je ne pouvais pas assurer la défense du seigneur et la mienne en même temps. Si ! Kuchyose no jutsu : invocation du tigre ! Je ne m’attendais pas à de tels résultats, le tigre qui apparu alors fut d’une taille impressionnante. La femme recula de stupeur ainsi que les autres ninjas. Ketsueki prenait une drôle de teinte subitement, je la sentait vibrer dans ma main et la garde diffusait une agréable chaleur. Elle palpitait sous mes doigts en relâchant un flux constant de chakra, étrange. C’était comme si le sang de Jibashi se réveillait soudainement. Impressionnant. L’animal vint se coller contre moi dans une posture défensive.

Le seigneur du pays de la Pluie semblait terrorisé mais en voyant l’animal me protéger en même temps que lui, il comprit que la bête était sous mon contrôle. Ou du moins c’est ce que je pensais à cet instant. Bref, j’avais l’initiative grâce à cet effet de surprise. Je sautais donc sur l’occasion pour attaquer la femme en prenant soin de faire tomber ma gourde pour qu’elle éclate. Je me précipitais sur elle en roulant sur le côté gauche du tigre puis en faisant un bond en avant. Elle esquiva cependant l’attaque mais je pris appui avec ma main libre sur le banc d’en dessous pour effectuer une rotation qui me permit de percer son flanc droit. Ninpo : la danse des milles lames !

Au moment d’exécuter ma technique, je sentis soudainement mon chakra perdre en intensité. La femme avait touché mon bras droit et il semblerait qu’elle ait absorbé mon chakra grâce à ce contact. Je tombais sur le sol à ce moment là, comme épuisé. Les ninjas s’empressèrent alors d’attaquer le seigneur mais le tigre ne les laissa pas faire. Je n’avais pas soupçonné la force de cette bête. Elle déchiqueta l’armure d’un des ninjas et lacéra sa chair en l’envoyant voler contre l’estrade. Dans un même temps elle envoya un puissant coup de queue sur un second ninja qui recula sous la force de l’impact. Malheureusement, la bête ne put rien faire contre le kunaï qui fut lancé dans la gorge du seigneur.

Les ninjas tentèrent de fuir mais l’animal ne les laissa pas faire. Il se jeta toutes griffes dehors sur l’un d’eux et tomba de tout son poids sur lui. Sous la force de l’impulsion il arracha d’un coup de patte la tête d’un des ninjas qui se trouvait sur son chemin. Il ne restait que la femme en vie mais la bête n’eut pas le temps de l’attaquer. Elle brisa un fumigène odorant pour couvrir sa fuite. Le garde du corps du seigneur avait mit chaos Masata mais il ne le tua pas, préférant fuir une fois le seigneur mort. C’était un traître.

Le tigre se pencha sur moi en me sentant. Je me sentais mal à l’ais face à cette puissante créature. Je fus d’autant plus surpris lorsqu’il m’adressa la parole : « C’est toi qui m’a invoqué, vermisseau ? »
« Oui c’est moi seigneur tigre. »
« Comment ose-tu m’appeler pour si peu ? Je ne suis pas un chien qu’on siffle ! Misérable humain. »
« Ce n’était pas mon intention, les ennemis étaient en surnombre, je ne pouvais rien faire seul. D’habitude se sont des tigres normaux qui viennent, pas vous. »
« Des tigres normaux ?! M’insulterais-tu ? Sais-tu qui je suis ? »
« Non messire »
« C’est la meilleure. Je devrais te manger pour ton impertinence ! Je n’ai jamais été dérangé depuis Jibashi, ce n’est pas maintenant qu’un gamin va le faire ! »
« Jibashi ?! C’est mon ancêtre ! Je suis le successeur de son clan. »
« Quoi ?! Toi ?! Ahahah !! Elle est drôle celle là ! Prouve-le moi ! »
« Comment puis-je le prouver ? »
« Bat moi ! Je te défie de m’égratigner seulement. Si tu y parviens, je te reconnais comme mon invocateur, sinon, je te dévore en prenant soin de te laisser vivre le plus


Il vous faudra patienter un peu pour le "vrai" chapitre 2 car je n'ai plus vraiment le temps d'écrire... ce chapitre étant long de 50 et quelques pages, j'ai dû plusieurs fois le couper comme vous avez pu le voir... la suite sera certainement identique.