La prophétie des Fûma (changement de titre)


Fanfiction Naruto écrite par Eiji Hyuga (Recueil de Eiji Hyuga)
Publiée le 01/09/2008 sur The Way Of Naruto



Disclaimer: le lieutenant Vassili Tchaïkovski (Kaoru), le sergent Alexandre Andropov, le caporal Sergei Nieviski et les soldats Ivan Oulianov et Iouri Kytysov sont à moua muahahaha !! Je joue avec leur destinée !! Le reste est pas à moi. T_T


Chapitre 23: Découvertes



Il fait nuit, il fait froid. Tout son corps tremble. Il n'a aucune idée de l'endroit où il se trouve car tout est silencieux et sombre.
Un bruit, le bruit d'une goutte d'eau qui tombe dans une flaque, attire son attention. Il lui semble qu'il tourne la tête, mais en fait il n'en sait rien.
A nouveau, le bruit résonne dans l'obscurité. Il essaye de parler, mais rien ne sort. Il a trop froid. Il ressent un horrible mélange de tristesse, de colère et d'horreur qui l'écrase, l'oppresse, mais ces émotions ne sont pas les siennes. Il a la désagréable sensation d'être prisonnier à l'intérieur de l'âme d'une autre personne.
Encore plus étrange, cet "endroit" lui semble familier tout autant qu'il lui est absolument étranger.

Soudain, un son différent de la chute des gouttes d'eau captiva ses sens. Un son humain. Comme des soubresauts d'une immense tristesse qui se perdent dans la froideur glaciale de la nuit. Le bruit d'un enfant qui pleure. Brusquement, comme un lever de soleil un matin d'hiver, une lumière grandit peu à peu, froide, triste, voilée. Enfin, il réussit à se déplacer. Il va à la rencontre de la lumière. Le décor devient de plus en plus net. Il est au milieu d'un immense domaine, entouré de murs blanc surmontés de petits toits rouges sombres. L'ambiance est glaciale, fantomatique.
Il lève les yeux et une lune blafarde éclaire son visage comme la lumière venue d'un autre monde éclaire un spectre. Ses membres son translucides, et ses mouvements étrangement fluides, comme s'il flottait dans une autre dimension, ni mort, ni vivant. Les sanglots reprennent, et il tourne vivement la tête. Il manque de faire une attaque quand, à l'endroit où il n'y avait rien quelques instants plus tôt, si ce n'est une allée sablée, il voit un enfant qui se tient, recroquevillé, à un mètre de lui. Il est aussi translucide que lui, et les sons qu'il émet résonnent avec une tristesse glaciale dans la nuit, et il réprime difficilement un frisson de peur. L'enfant lui est familier, et pour cause, il l'avait déjà vu sur une photo.
Il s'agissait d'une photo qu'il avait vue dans le bureau de son supérieur et maître, ce qui explique également pourquoi l'endroit ne lui était pas étranger non plus. L'enfant qu'il a en face de lui, c'est l'enfant qui souriait à côté de son grand frère: Uchiwa Sasuke.

Soudain, une ombre coupe la lumière de la pleine lune. Il se retourne vivement et le regard qu'il croise lui glace le sang. Un regard rouge comme le sang et froid comme la glace, sans émotion, comme les yeux d'un robot. Habillé d'une tenue d'Ambu, l'homme au visage inexpressif disparaît aussi vite qu'il est apparu. Il était sûr de l'avoir vu lui aussi, et pour en avoir le coeur net, il se jette à sa poursuite, flottant au dessus du sol, se rendant compte avec horreur qu'il n'avait pas de jambe. Ainsi, il n'était qu'un simple esprit errant dans les profondeurs de l'âme des humains, sans but, absorbant leur tristesse et leur peur tel une éponge.

Reprenant ses esprits, il reprend sa route et débouche sur une allée jonchée de cadavres. Le sang recouvre les murs, et il sent le dégoût l'envahir quand il se rend compte qu'au milieu des policiers du clan se trouvent des femmes, des enfants, des vieillards. Un flash lui vrille l'esprit, lui remontrant avec une ironie sans pitié l'assassinat ignoble de ces gens, en Albanie. Cet homme lui ressemblait, il le savait. Il était aussi horrible que lui, sans pitié. Un assassin et un meurtrier.
Continuant sa route, il voit débouler l'enfant devant lui, le visage effrayé, terrorisé. Il entre brusquement dans une maison et se retrouve face à l'homme qu'il avait vu quelques instants plus tôt. Il se tient debout, à côté du cadavre d'un homme et d'une femme, fixant Sasuke de ses yeux glacials. Uchiwa Itachi.

"Grand frère !! Maman... Et papa... Tu les as... Pourquoi ?
-Pour tester mon niveau, lui répond froidement Itachi.
-Pour tester ton niveau ?
-C'est ça l'important.
-Tout ça, c'est des conneries !!"

Sasuke se jette sur son frère. D'un geste vif, celui-ci le frappe au ventre et le jeune frère s'écroule au sol. Une terreur sourde le prend, envahissant toute la pièce, comme si les murs se resserraient sur lui. Sasuke se lève et part en hurlant, suppliant son frère de le laisser vivre.
Il sort de la pièce en courant aussi vite qu'il peut, mais il est rapidement rattrapé par son frère.

"Stupide petit frère, si tu veux me tuer, maudis-moi, hais-moi. Fuis et mène une vie de lâche pour te raccrocher à la vie. Lorsque tu auras les mêmes yeux que moi, viens à ma rencontre."

Tout son corps se raidit, paralysé par la peur, et sous ses yeux terrifiés, le sharingan d'Itachi se transforme, les branches se rejoignant au centre, formant une sorte d'hélice de mort au milieu d'une mer de sang. "Qu'est ce que... !?"

"Toi aussi, tu possèdes le Mangekyô Sharingan. Mais pour cela, tu devras tuer ton meilleur ami."

"Le Mangekyô Sharingan ? C'est quoi ça encore ?"

Itachi s'enfuit tandis que Sasuke s'effondre. Mais au moment où il allait toucher terre, l'enfant se reprit, et il vit un sharingan à une branche se former dans ses yeux.
La rage le saisit. Il ressent les émotions de Sasuke comme s'il était Sasuke lui même. Il se jette à la poursuite de son frère, lançant des kunai pour l'arrêter. Itachi part les projectiles avec son ninja-tô mais l'un d'entre eux finit par atteindre et faire chuter son bandeau.
Le jeune Ambu se baisse et ramasse le bout de tissu. Une vision surréaliste apparaît devant ses yeux au moment où Itachi remet son bandeau sur la tête: une larme coule sur son visage brisé par une immense douleur. "Qu'est ce que... ?! Argh !!" Sa vision se trouble, et la suite n'est qu'une douloureuse succession de flash back qui lui écrasent l'esprit, plus douloureux à chaque changement de lieu et de temps. Il voit Sasuke en train d'affronter un jeune garçon vêtu d'orange aux yeux de démons.
Puis il voit un homme au visage serpentin et terrifiant qui regarde Sasuke avec une folie sans fond. Une poursuite qui semble sans fin. La haine dévorante. Le désespoir. L'envie de tuer. La vengeance. Un combat fratricide. Et le sourire d'Itachi, radieux et heureux, dont le sang coule avec une sorte de soulagement et de libération. Une joie éphémère. L'impression d'aboutissement. Et cet horrible sentiment de vide. Le visage masqué d'un homme qui dégage une atroce impression de puissance et de sagesse. Un grotte humide et sombre. La frappante vérité.

"Itachi a massacré son clan sur les ordre de Konoha..."

L'incrédulité. Le refus.

"Le clan préparait un coup d'Etat contre le village."

Le doute. L'horrible remise en question.

"Le clan Senju et le clan Uchiwa se sont affrontés pendant longtemps. Puis, ils ont été contraints de faire une trêve. Mais moi, Uchiwa Madara, j'étais contre. Je savais que le clan Senju finirait par profiter de la première occasion pour nous mettre à l'écart. Lorsque Hashimira a été nommé premier Hokage... Je l'ai affronté. Et j'ai perdu. Le deuxième Hokage, son jeune frère, a mit les Uchiwa dans un coin du village, et les a mis à la tête de la police militaire de Konoha pour les tenir définitivement à l'écart du pouvoir. Puis l'attaque de Kyûbi a mit le feu aux poudres. Ils ont crû que c'était l'oeuvre d'un Uchiwa."

"Comment ça l'oeuvre d'un Uchiwa ? Quel est le rapport avec Kyûbi ?"

"Car seul le pouvoir d'un Uchiwa peut contrôler le démon renard."

"Quoi ?! Le sharingan sert à contrôler ce monstre ?!"

"Et puis ton père a fomenté un coup d'Etat."

La douleur. Le choc. La trahison.

"Et ton frère a été choisi pour être l'espion du village dans le clan. On lui a ordonné de tous les tuer, car ils devenaient une menace pour le village.
-Foutaises !
-...
-Tu mens !!
-Pourtant, c'est la vérité. Ton frère haïssait le conflit. Il a simplement privilégié la paix du village à la guerre civile, quitte à se retourner contre sa propre famille. Mais... Il n'a pu se résoudre à te tuer..."

La douloureuse acceptation. Le sentiment de revanche. Et tout s'embrouille, tout s'effondre. Le décor devient flou, et il s'enfonce à nouveau dans les ténèbres, dans cette froide solitude d'où il était sorti il y a un temps qui lui avait paru aussi rapide que le battement de l'aile d'un papillon, mais paradoxalement aussi long qu'une vie entière. Il n'arrivait pas à y croire. Tout ce en quoi il croyait, toutes ses convictions, son amour propre, sa conception du bien et du mal, tout cela fut balayé comme le sable du désert par le vent du soir. Il était persuadé qu'Itachi était la quintessence du mal, l'exemple même de l'homme assoiffé de pouvoir, prêt à tout, y compris tuer sa famille, pour devenir plus fort, l'archétype du psychopathe en proie à ses pulsions meurtrières. Il s'était même pris à l'apprécier, dans le sens où il se sentait rassuré de voir qu'il y avait pire que lui, pire qu'un homme qui a tué des civils en n'écoutant que sa colère. Il était comme la barrière qui le protégeait contre sa monstruosité, comme l'écran protecteur qui l'empêchait d'être confronté à son passé, à ce qu'il avait fait. Grâce à lui, il se disait: "De toutes façons, Itachi est bien pire que moi". Mais c'était faux.

"Tu es mal placé pour me juger."

Il avait raison. Il était à mille lieues de se douter qu'Itachi avait fait tout ça pour son village, pour son frère. En fait, il était encore plus extraordinaire que les autres héros dont il avait l'impression d'être entouré. Il avait été jusqu'au sacrifice ultime. Peu d'hommes en auraient été capables. Normalement, on sacrifie tout pour sa famille. Pas l'inverse. Pourtant, Itachi l'avait fait, au prix d'un terrible souffrance.

"Tu parles de morale, mais tu es aussi mauvais que moi."

Là encore, il marquait un point. Il était même très loin de la vérité. Il n'avait pas idée à quel point ils étaient différents. Itachi avait fait ça pour la bonne cause. Lui, avait fait ça par pure colère. Cette tuerie était inutile, et il n'avait fait que suivre ses pulsions. Il n'y avait aucun sacrifice là dedans, bien au contraire. En vérité, l'homme le plus extraordinaire de tout Konoha, c'était Itachi. La vapeur se renversait. Lui qui haïssait cet homme jusque là, le méprisait, il avait à présent un immense respect pour lui, et une immense tristesse rien que d'imaginer la difficulté qu'il avait dû éprouver quand il avait été mis en face de ce terrible choix: sa famille, ou son village. Puis, une question lui vint à l'esprit, tellement logique, mais occultée par toutes ces visions: pourquoi voyait-il tout cela ? Comment avait-il pu pénétrer l'âme de Sasuke ?
Au milieu des ténèbres, il était à nouveau seul avec ses pensées, comme un naufragé perdu au milieu de l'océan et qui ne sait comment en sortir, ballotté par les vagues furieuses de la peur et du doute. Et brusquement, comme si rien n'était plus facile, comme s'il suffisait de demander, la lumière fut. Il émergea des ténèbres de la même manière qu'on se réveille d'un long sommeil: un peu empâté mais reposé. Un plafond blanc lui faisait face, et il sentait la caresse fraîche du vent sur son visage avec un plaisir évident, ainsi que la douceur des draps où il semblait s'être endormi. Un léger poids semblait posé sur sa poitrine, mais il n'avait pas encore la force de bouger. Etrangement, il se sentait frais mais aussi incroyablement faible.
Il avait l'impression d'être face à un avion de chasse flambant neuf mais sans carburant. Son corps refusait de lui obéir, bien qu'il se sut paradoxalement en pleine possession de ses moyens. Mais après l'épisode atrocement douloureux qu'il avait vécu avant de sombrer, il était presque en extase de pouvoir rester sans bouger, bercé par le doux chant des oiseaux et le brouhaha du village. A nouveau, il entendit le bruit rythmé de son coeur don le son était retransmis par des électrodes. Il avait d'ailleurs comme une étrange impression de déjà-vu. "Qu'est ce qui s'est passé ?" se demanda-t-il en y repensant. "Une séquelle de mes... "transformations" successives ? Et puis, qui était ce type qui me regardait aussi bizarrement avant que je m'écroule ?" Le poids sur son torse remua légèrement, et un grognement endormi lui parvint aux oreilles. Au prix d'un effort mental et physique qui lui sembla surhumain, il redressa la tête avec difficulté et son regard se planta dans deux pupilles blanches.

...

Dans un grand hall blanc, deux hommes étaient en discussion avec une jeune femme assise derrière un bureau en bois. Ils paraissaient tout deux particulièrement fatigués comme le montraient les traits tirés de leur visage. L'un d'eux était visiblement très nerveux et n'arrêtait pas de remuer pendant que celui qui l'accompagnait tentait désespérément de le calmer.

"Mais pourquoi on peut pas le voir aujourd'hui ?! s'écria l'un des deux hommes.
-Bon sang ! Arrête de beugler un peu ! C'est fatiguant à la fin ! dit le second avec un agacement non dissimulé. Laisse le temps à la demoiselle de s'expliquer !
-Ca va ! Alors pourquoi on ne peut pas le voir aujourd'hui siouplait mad'moiselle ?
-Et bien, ce genre de patient ne doit pas avoir trop de visiteurs en même temps.
-Et pourquoi ça ? demanda l'autre en arquant un sourcil.
-On pense que ça peut les fatiguer davantage.
-Et je suppose qu'il y a déjà quelqu'un avec lui ?
-En effet. Elle est là depuis ce matin d'après le registre.
-Merci mademoiselle."

Les deux hommes laissèrent l'infirmière et se dirigèrent vers l'entrée de l'hôpital avec des mines préoccupées.

"C'est bizarre quand même, non ? D'habitude quand on arrive, elle vient juste de partir, réglée comme une horloge.
-Hm. Tu n'as pas entièrement tord. Il a dû se passer quelque chose aujourd'hui.
-Mouais..."

Au moment où ils passaient les portes, ils entendirent une voix féminine les interpeller. Se retournant par réflexe, ils virent une jeune femme vêtue d'une blouse blanche venir à leur rencontre en courant, son visage radieux encadrés par ses cheveux roses qui se balançaient au gré de sa course.

"Naruto ! Choupinet !
-Sakura... Arrête avec ça, dit Sasuke en prenant un air vraiment gêné.
-Qu'est ce qui se passe Sakura-chan ? demanda le blondinet.
-Il est réveillé !"

...

Au moment où il avait croisé son regard, il avait immédiatement su qui elle était, et quand il avait prononcé son nom, des larmes de joie et de soulagement avaient jailli de ses beaux yeux blancs comme des torrents trop longtemps retenus par un barrage, et elle s'était jetée sur lui, le serrant dans ses bras de toutes ses forces, et sanglotant tout son saoul. Il était heureux de voir qu'elle était restée près de lui, mais il ne comprenait pas sa réaction. Il savait parfaitement qu'elle était de nature excessive, mais jamais il ne l'avait vue aussi bouleversée. Il avait essayé de la rassurer, mais seul un grognement inaudible était sorti de sa gorge qui était extrêmement sèche et pâteuse. La frustration s'était ajoutée à la stupéfaction quand il n'avait pu faire un mouvement pour la serrer à son tour contre lui, frustration décuplée par les sanglots de sa bien aimée qui secouaient son torse et son enivrant parfum qui lui parvenait. Puis une infirmière était entrée, avec son plateau rempli d'instruments médicaux. En croisant le regard du patient, ses yeux s'écarquillèrent et elle ressortit à toute vitesse. Quelques minutes plus tard, alors qu'Hinabi le couvrait littéralement de baisers en caressant son visage, la porte s'ouvrit à la volée, laissant entrer trois personnes qu'il reconnut comme étant son maître, sa femme et son meilleur ami. Il leur fit un sourire, et un immense soulagement apparut également sur leur visage. Même Sasuke se laissa aller à un soupir. Là, il en était sûr: quelque chose clochait. Sakura s'approcha de lui et posa son stétoscope sur son torse, écoutant attentivement. La froideur du métal l'agressa étrangement plus que cela n'aura dû, mais il n'en tint pas compte. Puis elle demanda à Naruto de l'aider à le redresser. Il se laissa faire comme un enfant, ne pouvant de toute manière faire le moindre geste pour le moment.

"Salut mon vieux ! Content de te revoir parmi nous !
-Grlglhmssi...
-N'essaye pas trop de parler pour le moment, lui dit Sakura écoutait à présent sa respiration. Il faut un peu de temps pour que ça revienne.
-Hm ?!
-Tiens."

La jeune femme aux cheveux roses lui tendit un bloc avec un crayon. Il essaya de lever les bras et y parvint cette fois-ci, non sans difficultés. Il posa le bloc sur son ventre et se mit à écrire difficilement, ayant visiblement beaucoup de mal à recouvrer la pleine agilité de ses membres.

"Que m'est-il arrivé ? écrivit-il.
-Tu es tombé dans le coma, lui répondit simplement Sakura.
-Ouais ! Tu nous as fichu une sacrée trouille ! s'écria Naruto avec son habituel sourire. Même Sasuke était mort d'inquiétude !
-Ca va, n'en rajoute pas" dit Sasuke avec un air gêné.

Il n'en revenait pas. Il était tombé dans le coma ! Au moins ça expliquait leur réaction à tous et pourquoi il avait du mal à bouger et à parler. Mais il ne s'expliquait pas vraiment pourquoi c'était arrivé. Il reprit son crayon et écrivit à nouveau, constatant avec ravissement que ses forces revenaient rapidement.

"Combien de temps et pourquoi ? lut Naruto.
-Six jours, dit Sakura. D'après les examens sanguins, ton corps a subi une nouvelle transformation non prévue. On ne sait toujours pas d'où ça vient. C'est peut être une réaction allergique ou une conséquence des nombreuses mutations qu'a subi ton sang. On te tiendra au courant quand on en saura plus."

Six jours. Sacrée sieste ! Et ça lui faisait aussi réaliser que ce nouveau pouvoir était extrêmement dangereux. Il ne devrait pas l'utiliser à la légère, voire même carrément ne plus jamais l'utiliser. Il n'avait aucune idée de quelle capacité il avait hérité avec cette nouvelle mutation, ni même s'il avait hérité de quoi que ce soit, mais il ne voulait même pas le savoir. Et même s'il avait acquis le pouvoir de cracher des boules de feu par le cul, et bien il s'en contenterait avec joie. Plus jamais il ne voulait avoir aussi mal. Et puis surtout, il sentait que la prochaine fois, ça le tuerait, et il ne devait en aucun cas mourir avant d'avoir retrouvé tous les membres de son unité et les avoir ramenés chez eux. Kaoru refit courir son crayon sur le papier.

"Merci.
-Il n'y a pas vraiment de quoi nous remercier, lui dit Sakura avec une pointe de tristesse. Dans ce genre de cas, on peut seulement prier pour que le patient se réveille un jour.
-Merci de vous être souciés de mon cas. Je suis désolé de vous avoir inquiétés.
-Arrête ça tout de suite ! rétorqua Naruto. T'as pas à être désolé de quoi que ce soit ! C'était pas ta faute ! Et puis c'est normal de s'inquiéter pour ses amis" finit-il en faisant un immense sourire.

Kaoru sentit une larme couler sur sa joue. Il avait vraiment beaucoup de chance de les avoir, tous. Ils étaient géniaux. Dans son monde, il n'avait jamais vu une telle fidélité en amitié, et ça le fascinait, le réchauffait, et le gênait aussi, car il n'avait pas l'impression de mériter autant de considération. Itachi en aurait mérité bien plus que lui...

"Est ce que je peux avoir de l'eau, et m'entretenir un instant avec Maître Sasuke en privé s'il vous plaît ? écrivit-il.
-Euh, oui bien sûr. Tiens."

Sakura lui donna un verre qu'il but goulûment et avec un plaisir non dissimulé. Puis la kunoichi médecin fit sortir tout le monde, Kaoru faisant un grand sourire à Hinabi, lui faisant comprendre d'un geste qu'il viendrait la voir très bientôt. Puis il se retrouva seul avec son maître, et un silence lourd s'abattit sur la pièce comme une chape de plomb. Kaoru ne savait pas vraiment par quoi commencer, et Sasuke ne lui facilitait pas la tâche en restant aussi silencieux qu'une pierre tombale. Finalement, le jeune homme s'éclaircit la gorge et sentit qu'il pouvait réussir à parler un peu.

"J'ai.. Tout... Vu...
-Comment ça ? demanda Sasuke qui ne comprenait pas ce que voulait dire son élève.
-Quand... J'étais dans... Le coma... J'ai vu... Itachi... Madara... Pourquoi... Tout... Le Mangekyô... Sharingan... Kyûbi..."

Une pointe d'étonnement et de stupéfaction traversa le regard et le visage du brun qui se mit à réfléchir rapidement, avant de finalement se reprendre.

"Tu as donc vu mes souvenirs...
-Oui...
-Tu sais donc toute la vérité sur mon frère, et sur mon clan.
-Oui..."

Le visage du chef de la police militaire s'assombrit, et il se mit à réfléchir à nouveau, visiblement en proie à une sorte de dilemme interne. Au bout de quelques instants, il finit par soupirer, ayant réalisé que de toutes façons, il était obligé de tout raconter à son élève. Rien n'est plus dangereux qu'un demi-savoir.

"Mon frère a failli mourir en m'affrontant. Je pensais qu'il était mort. Mais il n'était qu'en léthargie, et lorsque j'ai emporté son corps pour l'emmener à Konoha et l'enterrer avec le reste du clan, il s'est réveillé. Je te dis pas la trouille que j'ai eue... rit -il sans conviction. Je l'ai fait soigner dans le plus grand secret par Sakura et Hinata. Puis le bruit a couru que j'avais capturé mon frère. Il a été jugé. Le Hokage, qui avait fini par découvrir la vérité, lui a proposé de l'acquitter et de le réhabiliter tant dans sa mission de ninja qu'aux yeux de la population. Mais il a refusé. Il n'arrivait pas à se pardonner d'avoir tué nos parents. Alors depuis, il croupit en prison, et il m'a fait promettre de continuer à le haïr en présence des autres, pour ne pas que l'on sache. C'est pour ça qu'on évite le sujet, aussi bien Naruto et Hinata, que Sakura et moi. Et c'est pour ça que la première fois qu'on s'est rencontré, je t'ai dit des choses aussi horribles sur mon frère, et que Naruto t'a simplement dit qu'il avait massacré toute ma famille sans te dire pourquoi. Sache une chose: j'adore mon frère, mais je lui en voudrai toujours d'avoir tué nos parents, même si je sais que ça a été très difficile pour lui aussi. Je veux que tu gardes ça pour toi, c'est clair ?"

Le ton n'appelait aucune réponse négative. Kaoru découvrait enfin le mystère des paroles d'Itachi. "Parce que j'ai moi même demandé à aller en prison. Sinon, je serais libre." Voici donc le fin mot de l'histoire. Il se sacrifiait jusqu'au bout pour son village et son frère. Mais il avait encore des questions.

"Promis...
-Très bien, répondit Sasuke en se dirigeant vers la porte de la chambre.
-Un instant.
-...
-Je veux savoir pourquoi j'ai vu tout ça. Et qu'est ce que le Mangekyô Sharingan ?
-Le Mangekyô Sharingan est le niveau supérieur du Sharingan. C'est un dôjutsu extrêmement puissant qui permet d'utiliser des attaques quasi divines et de contrôler Kyûbi. Mais en échange, ça te rend aveugle au fur et à mesure que tu l'utilises.
-... Vous aussi, vous l'avez ?
-... Oui.
-Mais, pourtant vous n'avez pas tué Naruto...
-C'est mon frère qui m'a donné le sien. Il est aveugle maintenant, et ne peut se servir que de son Sharingan normal."

Sasuke saisit la poignée de la porte et l'ouvrit. Au moment où il passait dans l'encadrement, il se retourna vers son élève, le fixant avec un regard intense.

"Si tu as vu tout ça, c'est parce que je t'ai injecté mon sang.
-... !!! Pardon ?! Vous auriez pu me tuer, vous en êtes... ?!
-Passe me voir au bureau demain, le coupa-t-il sèchement. J'ai plusieurs choses très importantes à te dire. D'ici là, repose toi bien, et ne dis rien à Sakura."

Puis il partit pour de bon, le laissant seul. Les réponses qu'il avait eues avaient aussi laissé la place à d'autres questions.
Ca expliquait la transformation imprévue dont avait parlé Sakura, mais pas pourquoi Sasuke lui avait donné son sang. Pourquoi lui avait-il transmis le Sharingan au risque de le tuer ? Et quelles étaient ces choses importantes qu'il avait à lui dire ?
Il était impatient de pouvoir sortir, et de pouvoir enfin avoir toutes les réponses. D'un seul coup, il eut l'impression d'avoir oublié quelque chose. Il chercha quelques instants, et ça lui revint comme un boomerang en pleine face. "Bon sang ! Le procès ! Qu'est ce qu'ils ont décidé ?" En effet, ce n'était pas son coma inattendu qui avait suspendu les délibérations, et il était fichtrement curieux de connaître le sort que les juges du clan Hyûga lui avait réservé. Ce que venait de lui dire Sasuke le mit sur la piste. "Il m'a dit de passer le voir au bureau demain, donc à priori je n'aurai aucune privation de liberté. Mais bon, ils ont peut être prévu quelque chose de plus festif à la place..." Ses membres reprenaient peu à peu de la vitalité, et finalement, il se sentit capable de se lever. Il enleva les électrodes qu'il avait sur le crâne et sur le torse et se tourna sur le côté en s'aidant des bras.
Son dos émit un craquement sinistre quand il s'assit sur le bord du lit, lui arrachant un gémissement, puis il se leva, se tenant à la grande perche en fer où ses diverses transfusions étaient accrochées (si quelqu'un a le nom de ce machin, qu'il me fasse signe) pour garder l'équilibre. Il réalisa alors avec un mélange de gêne, de douleur et de dégoût qu'on lui avait enfoncé une sonde dans l'urètre ainsi que dans l'arrière train. Les sacs auxquels les tuyaux étaient rattachés semblaient ne pas avoir été changés récemment vu le volume de déchets qui s'y trouvait. "Réduit à chier dans un sac...

Décidément, plus ça va, plus je tombe bas... Je pensais avoir touché le fond de nombreuses fois, mais là visiblement j'ai pris une pelle pour creuser..." Avec une immense concentration, il fit quelques pas, hésitant, extrêmement attentif au moindre signe de faiblesse de ses jambes, essayant de ne pas faire trop faire bouger la sonde dans son pénis sous peine de hurler à la mort, puis il fit des pas de plus en plus grands, de plus en plus rapides, s'aidant de moins en moins avec son appui médical. Finalement, après quelques minutes de marche hésitante, il avait recouvré la totalité de sa mobilité, en tout cas pour marcher. Il s'étira fortement, avec délectation, sentant chacun de ses muscles et chacune de ses articulations se dérouiller, se remettre à fonctionner progressivement. Il s'approcha de la fenêtre et s'y appuya, regardant le paysage qui s'offrait à lui. Les gens déambulaient paisiblement dans les rues, discutant, flânant, faisant le tour des magasins et des échoppes. A ce titre, il remarqua qu'on l'avait transférer directement à l'hôpital du village, l'infirmerie du domaine Hyûga ne devant pas être équipée pour ce genre de problèmes.
Le sol et les toits étaient recouverts d'une fine pellicule de neige, transformant les rues en chemins boueux pendant que la bise vespérale de cette mi février faisait rougir le nez des passants dont la respiration état visible par la vapeur qui se dégageait de leur bouche. "Dire que ce paisible village est passé à deux doigts de la guerre civile..." Le soleil était bas, et sa chaleur déclinait de minute en minute, préparant les habitants à la fin de la journée. Il se rendit alors compte qu'il avait légèrement froid et ferma la fenêtre, avant de se retourner vers le mur derrière son lit où étaient accrochés une pendule et un calendrier. "19h30. 15 février" lut-il machinalement. "Ca fait déjà plus de sept mois que je suis là, et j'ai toujours pas avancé sur le chemin du retour. Pire: la situation s'est franchement dégradée. Alex a disparu, Ivan et Iouri ont été enlevés...
Il me reste plus que Sergei. C'est vraiment la merde..." Comme s'il avait prononcé une formule magique, la porte s'ouvrit à nouveau, mais cette fois ni sur une infirmière ni sur un des hommes de Konoha.

"Paraît que vous êtes réveillé mon lieutenant ?
-Ca m'en a tout l'air caporal.
-Vous vous sentez mieux ?
-J'ai bien dormi.
-J'ai vu ça."

Ils se serrèrent la main chaleureusement et Kyô prit place sur une chaise pendant que Kaoru s'asseyait à nouveau sur son lit. Ce dernier nota un léger détail sur la tenue de son ami. Il avait toujours son uniforme beige de Suna, mais un morceau de tissu cousu sur sa manche gauche, au niveau de l'épaule, attira son attention: un shuriken avec un éventail.

"Et ouais, Sasuke m'a fait entrer dans la police aussi, dit Kyô qui avait remarqué où se posait le regard de Kaoru.
-Félicitations mon vieux, répondit sincèrement ce dernier.
-Mais je ne suis qu'un humble apprenti, reprit Kyô en faisant une révérence exagérée. Faut croire que j'serai toujours vot' larbin mon lieutenant.
-Et ouais, qu'est ce que tu veux ! Un talent comme le mien, ça ne trouve pas sous le sabot d'un cheval. Car sache que seul le maître connaît le bruit de son ombre derrière le mur, petit scarabée.
-Molo maître Wutang, tu vas finir par t'y croire !"

Les deux jeunes hommes éclatèrent de rire, soulagé d'être encore debout pour l'un, et heureux que ce soit effectivement le cas pour l'autre. Puis Kyô s'arrêta de rire et regarda son supérieur et ami d'un air sérieux.

"La pantalonnade qui servait de procès est terminée. Le jugement a été rendu."

Son sourire s'éteignit comme une bougie sous la tempête. Il allait enfin être fixé sur son sort, et par conséquent, une légère tension se répandait lentement dans son corps à peine remis de son long sommeil. Qui plus est, l'air sombre de son ami était comme qui dirait un mauvais présage.

"Fais pas cette tête mon vieux ! sourit Kyô à la limite de l'hilarité. Ils t'ont acquitté qu'est ce que tu crois ! Ils avaient rien contre toi !"

Kaoru ne put alors s'empêcher de soupirer bruyamment de soulagement, murmurant un "crétin" à l'adresse de Kyô pour cette mauvaise plaisanterie. Au moins, ça c'était réglé, même s'il s'en doutait depuis l'entrevue avec Sasuke.

"C'est pas passé loin... siffla le jeune homme aux cheveux blancs.
-Comme tu dis ! D'après les rumeurs, Hiashi, après avoir échoué à obtenir ton incarcération, avait dans l'idée de te faire subir des châtiments corporels assez musclés."

Le jeune homme déglutit discrètement. Ayant été confronté au caractère... Explosif, du patriarche, il imaginait sans aucun mal ce à quoi il avait échappé. D'ailleurs, il se demandait si ses deux filles n'avaient pas un peu hérité de ce côté punitif assez violent. Affaire à suivre.

"Mais au final, continua Kyô, ton grand ami Neji a su convaincre le super vieux de refuser.
-Il m'avait promis de m'aider, dit simplement Kaoru en repensant à ce que lui avait dit l'homme aux pupilles de Lune quand il était en prison. C'est un homme de parole.
-Après t'avoir mis en taule deux fois et t'avoir presque buté, il pouvait bien faire ça ! s'indigna le brun.
-Bah ! Laisse tomber va ! répondit Kaoru en chassant l'air de sa main. Notre vie à tous est déjà suffisamment compliquée pour pas se prendre la tête avec ce genre de conneries. Le passé, c'est le passé. Faut penser à ce qu'on va faire bientôt. Car je te rappelle que Ivan et Iouri sont toujours dans la nature.
-C'est pas faux... Mais vaudrait mieux te tenir à l'écart des Hyûga quelques temps, histoire de calmer le jeu.
-D'ailleurs, comment c'était le débriefing de notre mission ? dit Kaoru en ignorant la recommandation de son ami.
-Tu verras tout ça avec Sasuke demain" répondit-il en se levant de sa chaise.

"C'était donc ça ce qu'il avait d'important à me dire..."

"Tout ce que je peux te dire, c'est qu'on a bien avancé. Mais les prochaines semaines risquent d'être assez sportives. Alors je crois que je vais te laisser te reposer. L'infirmière générale a dit que tu pourrais sortir demain si tout va bien."

Il salua son supérieur, lui fit un sourire et partit après lui avoir souhaité un prompt rétablissement et fixé le rendez-vous chez Sasuke en fin d'après midi. Kaoru se retrouva à nouveau seul. Mais pas pour très longtemps. Une infirmière entra à nouveau dans sa chambre pour débrancher les appareils et enlever les perfusions du patient qui gémit légèrement chaque fois qu'elle enlevait une aiguille. Le plus dur fut quand elle déboucha les orifices naturels. Kaoru hurla comme un fou en mordant dans un coussin pour faire passer cette horrible douleur, laissant échapper une larme. Puis elle lui conseilla de dormir et lui annonça qu'il pourrait prendre un petit déjeuner avant de quitter l'hôpital. Kaoru, transpirant après cette épreuve très désagréable, la remercia et elle s'en alla. Obéissant aux recommandations du personnel médical, il se coucha et ferma les yeux. Etrangement, après six jours de sommeil, il s'endormit très rapidement, envoyant ses dernières pensées à Hinabi.

...

Le soleil n'était pas très haut dans le ciel qu'il s'était déjà levé. Il avait excellemment dormi, et il sentait ses batteries rechargées. Rapidement debout, et après avoir jeté un oeil à la pendule qui indiquait huit heures moins le quart, la première chose qu'il fit fut d'ôter aussi vite que possible la chemise de nuit blanche que les médecins lui avaient mise pendant son coma. Après six jours à transpirer dedans, il se sentait la fulgurante envie de prendre une bonne douche, histoire de faire partir autant la crasse que les mauvais souvenirs, même s'il se doutait bien que des infirmières l'avaient lavé pendant son sommeil. Se dirigeant vers la salle de bain, il fit un passage par la case "toilettes", et jamais il n'aurait crû que faire ses besoins par ses propres moyens eût pu lui procurer une telle jubilation. "On est quand même mieux servi par soi-même" se dit-il. L'eau de la douche lui fit un bien fou, détendant ses muscles, soulageant son esprit, effaçant comme par magie ses pensées sombres. Tout propre et sentant le savon avec un plaisir qu'il ne dissimulait absolument pas, il ouvrit le placard de la petite salle où devait logiquement se trouver les affaires qu'il avait au tribunal. Et qu'il avait déjà lors de sa précédente mission. "J'espère que les infirmières ont aussi pensé à les laver, parce que mes fringues sont vraiment dégueulasses si mes souvenirs sont bons".
Son voeu fut à moitié exaucé. Il y avait effectivement des vêtements propres, mais pas les siens. Il n'y avait qu'un uniforme noir de la police militaire avec une écharpe et un manteau de la même couleur. Sans épiloguer davantage, il enfila les vêtements, enfonça le bonnet qu'il avait trouvé dans une des poches sur sa tête, et sortit. Dans le hall de l'hôpital, il croisa l'infirmière qui l'avait débarrassé de ses auxiliaires de vie en plastiques, et celle-ci, après quelques contrôles de routine, lui fit signer le registre des sorties. Kaoru la remercia de s'être occupée de lui et quitta le bâtiment. L'air frais du matin lui saisit le visage, légèrement brûlant. Le jeune homme remonta le col de son manteau, resserra son écharpe et se dirigea vers l'échoppe d'Ichiraku les mains dans les poches. Le patron afficha un air surpris et lui fit part de son contentement de le voir rétabli. Au fil du temps, Kaoru était devenu un bon client du vieil homme, au même titre que Kiba et Naruto. Le jeune homme le remercia de sa sollicitude et commanda un petit déjeuner léger.

"C'est moi qui offre, dit le vieil homme. Pour fêter ton retour parmi nous.
-Merci."

Alors qu'il attendait son repas matinal, Ayame arriva à son tour, vêtue de son uniforme de serveuse. Immédiatement, Kaoru repensa à Kagura, et il ne put retenir un sourire amusé en repensant à ce que sa camarade de prison lui avait dit à son propos.

"Bonjour Kaoru-kun, lui dit-elle de sa voix douce.
-Bonjour Ayame-chan.
-Je suis content de vous voir à nouveau sur pieds.
-Merci. Comment va Kiba ?
-Il enchaîne les missions ces temps-ci, répondit la jeune fille en faisant une moue boudeuse. Du coup, on passe pas assez de temps ensemble.
-Et avec Kagura en prison, vous devez vous sentir seule" dit le jeune homme avec malice.

Ayame faillit s'étrangler et son visage devint rouge pivoine, et avec le froid ambiant, Kaoru s'étonna de ne pas voir de la fumée s'en échapper. Elle le regarda avec un air catastrophé et surpris, avant de commencer à bafouiller, essayant de feindre l'indifférence. Mais à l'évidence, c'était raté.

"Comment vous le savez ? demanda-t-elle gênée.
-Et bien, j'en ai entendu parler par l'intéressée elle même.
-Oh ! Ne dites rien à Kiba s'il vous plaît ! le supplia-t-elle.
-Ne vous en faites pas. Ce ne sont pas mes affaires, et puis ce n'est pas comme si vous voyiez un autre homme.
-Non ! Vous ne comprenez pas !
-Hum ? Comment ça ?
-Ce n'est pas une histoire de fidélité ! Si Kiba apprenait que j'ai eu un flirt avec une fille, il serait capable de me proposer des trucs bizarres..."

Kaoru éclata de rire. La pauvre avait l'air tellement paniquée, et ça collait si bien avec le tempérament fougueux de Kiba que c'en était hilarant. Luttant tant bien que mal pour calmer son fou rire, le jeune homme lui promit de tenir sa langue et elle soupira de soulagement.

"C'est prêt !" cria le patron.

Kaoru mangea avec appétit, et une fois son ventre plein, il soupira d'aise et réfléchit à ce qu'il allait faire en attendant d'aller voir Sasuke. Après quelques instants de réflexion, il choisit d'aller voir sa dulcinée. Ensuite... Il aviserait. Remerciant le père et la fille, il se dirigea donc vers le domaine Hyûga. Il savait qu'il avait interdiction totale d'en approcher, et que faire des bêtises à peine sorti d'un coma n'était pas franchement recommandé, mais il mourrait d'envier de la voir, de caresser sa peau d'albâtre, d'embrasser ses lèvres sucrées... Secouant la tête pour ne pas s'égarer, il reprit sa route. Au pire, s'il se faisait prendre, il dirait qu'il venait voir Neji, même s'il savait au fond de lui que cette disquette ne passerait pas du tout. C'était juste une excuse pour se justifier auprès de sa conscience.

...

Il était à présent devant les murs de l'imposant domaine, et il réfléchissait au meilleur moyen de s'infiltrer jusqu'à la chambre d'Hinabi. Il savait où elle se trouvait car il s'était déjà posté discrètement dans une position surélevée pour la regarder. Mais sans aucune arrière pensée évidemment. Il aimait particulièrement la voir se brosser les cheveux en chantonnant, un sourire enfantin sur son beau visage. Mais jusque là, il était resté hors du domaine, posé sur un grand arbre qui faisait face à l'antre de la plus grande famille de Konoha. Cette fois-ci, ce serait différent, il devrait y entrer, et ce sans se faire remarquer si possible. Il aurait pu lui envoyer une lettre pour la faire venir, mais il était trop impatient. Il voulait profiter de sa présence immédiatement. ".... Mais oui ! L'arbre justement ! Si je me souviens bien, il y a un tas de foin pour leurs chevaux en contrebas de sa chambre, un peu sur la gauche. Si je m'y prends bien, je devrais pouvoir y atterrir sans faire de bruit." Son plan, franchement bancal il faut le dire, en tête, il se dirigea d'un pas alerte jusqu'à son perchoir de prédilection. Au pied de celui-ci, il prit une profonde inspiration et concentra son chakra dans ses mains et ses pieds. "J'espère que je suis pas trop rouillé..." L'énergie s'écoula dans son corps de manière incroyablement fluide, comme si c'était aussi naturel que de respirer. "Etrange..."
Secouant la tête pour reporter ce mystère à plus tard, il grimpa sur le bois avec agilité et souplesse. Arrivé sur sa branche, il observa attentivement si quelqu'un pouvait le voir et jaugea la distance jusqu'au fourrage pour les magnifiques chevaux blancs des Hyûga, réservés aux longs voyages des chefs du clan. "Quinze mètres et soixante cinq centimètres" se surprit-il à penser. "Depuis quand j'ai des jumelles dans la tête moi ?". Apparemment, sa vision et son appréciation de l'espace s'était accrues pendant son sommeil. Peut être un simple effet secondaire temporaire. La fenêtre de sa bien aimée était fermée, tout comme ses volets. "Elle doit encore dormir. Je vais la réveiller en douceur." Prenant son élan, il fit quelques pas rapides sur la branche et bondit comme un fauve, bras écartés pour contrôler plus ou moins son vol plané. Il passa par dessus le mur sans aucun problème et pivota pour arriver sur le dos dans le tas jaune qui amortit sa chute avec un léger bruit de feuillage qu'on écrase. "Parfait ! J'aurais dû être para !" Il resta un moment dans la paille, écoutant de tout son être le moindre son qui puisse lui indiquer une présence humaine autre que la sienne. Il remarqua à nouveau quelque chose d'étrange: il entendait parfaitement chaque nuance, le moindre bruissement, le moindre grain de poussière qui volait sous le vent. Il prenait conscience de son environnement avec une profondeur encore jamais atteinte. Il aurait pu entendre un poisson rouge faire des bulles à cent mètres. "J'ai comme la vague impression que mes sens se sont exacerbés pendant mon coma. C'est peut être aussi le résultat de ma 'transformation'. Je demanderai à Sasuke comment il perçoit ce qui l'entoure." Au bout de quelques minutes, il sortit de sa cache aussi discrètement que possible et enleva la paille qui s'était accrochée à ses vêtements et à ses cheveux. Puis il se dit qu'escalader le mur jusqu'à la fenêtre serait le plus rapide mais aussi le plus stupide, car il serait trop exposé à la vue de tout le monde. Et surtout, si on le chopait en train d'entrer par effraction chez la fille du chef de clan, il serait bon pour un long séjour en prison cette fois, si on ne l'exécutait pas sur le champ. Il devait donc passer par l'intérieur. Mais là, ce serait très difficile car il ne passait pas inaperçu avec ses cheveux blancs et ses yeux bleus au milieu des gens aux cheveux de jais et aux yeux de Lune. Une idée lui vint en tête. Une idée très risquée, reposant uniquement sur le bluff. Si il se faisait prendre, il passerait un sale quart d'heure. En même temps, c'était sa meilleure idée. "Henge !" Une seconde plus tard, il se retrouvait avec de longs cheveux noirs et soyeux, des yeux translucides, un kimono magnifiquement ouvragé et surtout, une bonne vingtaine d'années en plus. "Hé ! Hé ! Je pensais pas qu'il me serait aussi utile celui là !" Fier de lui, il s'avança, essayant de prendre un air aussi sévère que possible, d'une démarche élégante et très aristocratique. Il avait été à bonne école, car il avait déjà vu son père adoptif le faire de nombreuses fois. Inspirant un bon coup, il entra dans le bâtiment principal avec autorité. Se fiant à la position de la chambre par rapport au bâtiment, il devina assez facilement quel chemin il devrait prendre pour s'y rendre. Il croisa de nombreux serviteurs qu'il salua brièvement et qui se courbèrent respectueusement devant lui. "Mouaha ! C'est trop cool !" se dit-il en s'amusant comme un gamin déguisé en super héros. Alors qu'il arrivait au premier étage, une voix l'interpella dans son dos.
Il faillit faire une attaque et perdre constance, mais il réussit à garder le contrôle. Il se retourna tranquillement, gardant un air impassible sur le visage et se retrouva face à un visage qu'il reconnut immédiatement. "Il était là lors de mon procès".

"Bonjour Yûji-san, dit-il calmement.
-Vous allez voir votre fille je suppose, répondit l'autre avec respect, un sourire doux sur le visage.
-En effet, je dois m'entretenir avec elle d'un sujet important.
-C'est à propos du jeune homme qu'elle fréquente n'est ce pas ?
-Comme toujours, vous êtes très perspicace Yûji-san, répondit Kaoru déguisé en jouant son rôle à fond.
-Merci Hiashi-sama.
-Je suis ravi que vous soyez à la tête de la branche cadette. C'est fort plaisant de pouvoir traiter avec quelqu'un d'aussi intelligent et efficace.
-C'est trop d'honneur Hiashi-sama, je ne suis que votre humble serviteur.
-Votre modestie est à votre honneur, Yûji-san. Sur ce, je vais devoir vous laisser.
-Si je puis me permettre sire...
-Et bien ? Dites toujours.
-Je sais que ça ne me regarde pas, mais... En ce qui concerne le jeune homme que votre fille fréquente, peut être pourriez-vous faire preuve de clémence à son encontre."

"Tu sais que je t'aime bien toi ?"

"Après tout, votre fille a prouvé qu'elle l'aimait vraiment. Elle lui a rendu visite tous les jours à l'hôpital et s'est occupée de lui comme une véritable infirmière."

Kaoru resta pantois. Il se doutait bien qu'elle n'avait pas pu s'empêcher de venir le voir, mais de là à aider les infirmières... Il aurait voulu sourire et serrer la main de l'homme en face de lui, mais il avait un rôle à jouer.

"Vous avez raison Yûji-san.
-Plaît-il ?
-Ce ne vous regarde pas, répliqua-t-il sèchement. Bonne journée.
-Veuillez m'excuser sire" s'inclina l'autre tandis que Kaoru-Hiashi partait d'un pas irrité.

Décidément, il aimait bien ce Yûji. Il était sympathique, et puis visiblement il l'avait pris en amitié. Il le remercierait plus tard. Continuant sa route, le jeune homme arriva devant une porte coulissante. "Ce doit être celle là." Il ouvrit et entra dans la pièce. Un parfum enivrant et familier lui indiqua qu'il ne s'était pas trompé. Reprenant son apparence normale, il s'approcha doucement du lit en bois précieux où Hinabi dormait dans des draps de soie, le visage détendu, enlevant ses gants, son écharpe et son bonnet. Sa respiration profonde et régulière soulevait lentement le tissu. Il resta un moment à la contempler endormie, jusqu'à ce qu'il remarque qu'elle commençait à humer l'air, comme si une odeur étrangère lui était parvenue. Il se mit à son tour à renifler, cherchant quelque chose d'anormal, puis une voix ensommeillée le tira de ses pensées.

"Je savais que c'était toi, dit Hinabi en ouvrant les yeux, un sourire aux lèvres.
-Vous me tutoyez maintenant ? répondit-il légèrement étonné mais pas du tout offensé.
-Voui... dit-elle en s'étirant avec un plaisir évident. Tu n'es pas encore au courant, mais pendant ton sommeil nous avons atteint un certain degré d'intimité tous les deux...
-Pardon ?! Ca veut dire quoi ça ?" s'étrangla-t-il en écarquillant les yeux comme un poisson.

"Elle n'aurait pas... ?" se demanda-t-il en sentant la panique l'envahir. Elle le regardait avec un sourire amusé, satisfait même, et plus son sourire s'agrandissait, plus le visage du jeune homme se décomposait. "Elle n'a pas osé... ?" Il déglutit bruyamment et prit une profonde inspiration avant de poser la question fatidique.

"Vous n'avez pas osé... ?
-...
-C'est pas possible... Mais j'avais une sonde enfoncée dans... !
-Mais non idiot ! lui dit-elle en éclatant de rire. Je n'ai pas profité de ton sommeil pour abuser honteusement de toi.
-Ouf ! souffla le jeune homme avec un immense soulagement. Tu me rassures ! Mais alors, je vois pas du tout ce que tu veux dire, dit-il sérieusement.
-Et bien, je suis venu te voir tous les jours à l'hôpital.
-J'ai entendu dire ça en effet, chuchota-t-il en souriant.
-Mais ce n'est pas tout !
-Ah ? Comment ça ? demanda-t-il en arquant un sourcil.
-J'ai aussi aidé les infirmières à te laver !" lui répondit-elle avec un sourire triomphant.

Kaoru eut un instant de flottement. Puis il commença à connecter ses neurones et à assembler les pièces du puzzle. "Certain niveau d'intimité... Aidé à laver... Oh putain !" Son visage devint livide, et il leva des yeux emplis d'horreur vers elle.

"Vous.. ! Vous avez... ! Tu... !
-Rassure toi, j'avais déjà vu celui de mon cousin par inadvertance une fois, même si c'était plus impressionnant, dit-elle avec un grand sourire.
-... Merci... Ca fait plaisir... gémit Kaoru en devenant rouge de honte. J'ai bien de venir on dirait...
-Ne le prends pas mal voyons ! Tu étais dans le coma, alors je suis sûr que ce n'était pas sa taille normale !
-Mouais... Essaye pas de te rattraper... la taquina-t-il.
-Idiot ! rétorqua Hinabi en lui tapant sur le dessus du crâne.
-Ca faisait longtemps, dit-il en se frottant la tête avec un un sourire.
-Et puis je suis persuadée que tu sais très bien t'en servir, susurra la belle brune à l'oreille du jeune homme avec malice.
-Euh... Je peux pas te dire... Je manque de données en la matière on va dire... "J'étais plus occupé à survivre quand j'étais gamin et à flinguer des types le reste du temps..."
-T'en fais pas, je l'ai jamais fait non plus. Et puis, moi j'ai vu ton intimité, il n'y a pas de raison qu'on n'équilibre pas les scores, finit-elle en commençant à lui enlever son manteau.
-Qu... Quoi ? Maintenant ?
-Tu m'as promis que tu serais là pour moi !
-Oui c'est vrai, avoua-t-il en repensant à ce qu'il lui avait dit à l'auberge le jour où ils s'étaient embrassés pour la première fois. Mais bon y a des limites...
-Les limites sont faites pour être repoussées non ? répondit-elle avec entrain. Et tu me dois une Saint Valentin, reprit-elle en le tirant à elle.
-Si tu le dis..."

Elle commença à l'embrasser, langoureusement, avec une passion qu'il ne lui connaissait pas encore, même si elle avait toujours tendance à être particulièrement appliquée dans ses baisers. Il lui rendit le sien avec tout autant d'ardeur tandis qu'elle le collait contre elle. A travers ses vêtements et les draps, il sentait la pression de sa poitrine sur son torse et le feu du désir s'alluma dans son entrejambes. Mais son cerveau tirait le signal d'alarme: il était dans la chambre de sa bien aimée, en plein milieu du domaine Hyûga, autant dire l'agneau sur le territoire des loups. Et surtout, il avait peur. Non pas de se faire prendre, ça il ne préférait même pas y penser, mais de ce qu'il allait faire. Il n'avait jamais fait ça auparavant, et à part ce qu'il avait vu dans les magasines pour adultes que possédaient ses camarades de l'armée, il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il fallait faire, surtout qu'il se doutait bien que les lectures olé-olé de ses camarades n'étaient pas un exemple à suivre. Et cette idée de l'inconnu lui fichait la trouille. Il avait peur de la décevoir, mais par dessus tout, il avait peur de lui faire mal, et ça, il en était hors de question. Son bon sens lui ordonna de s'arrêter net, et de recommencer quand il aurait un peu plus de renseignements, qu'il pourrait sans aucun doute possible obtenir de Naruto. Mais quand il sentit la langue de Hinabi passer ses lèvres et jouer avec la sienne, une réaction en chaîne explosa dans tout son corps et l'idée même qu'il puisse avoir un bon sens lui parut complètement superflue. Il l'aimait trop, c'était plus fort que lui. Il était prêt à faire n'importe quoi pour elle, et il s'abandonna à son instinct.
Il la serra plus fort dans ses bras et une douce sensation de caresse le fit frissonner quand les mains de sa bien aimée passèrent sous son uniforme et lui ôtèrent son pull. Le contact de la soie était agréable mais ça lui signala également que c'était un obstacle entre son torse nu et le corps tant désiré. S'éloignant légèrement d'elle, il fit glisser le tissu importun. Elle était seulement vêtue d'un nuisette violette, en soie également. Il voyait avec émerveillement de légères pointes à travers la soie au niveau de sa poitrine, et la petite tenue de Hinabi ne couvrait pas ses jambes. Il y posa ses mains, savourant la douceur extraordinaire de cette peau d'albâtre. Elle lui saisit les mains et les amena sur ses épaules, guidant ses gestes pour qu'il fasse descendre les bretelles qui retenaient le tissu. Celui glissa sur le corps satiné avec le bruit de l'eau qui coule sur des rochers. Devant lui, deux ronds blancs et généreux rehaussés de rose, magnifiques, fascinants. Elle le regarda avec appréhension, se mordant légèrement la lèvre inférieure, de petites érubescences sur ses joues montrant aussi une certaine gêne. Il lui fit un sourire rassurant et amoureux et elle sembla soulagée et plus détendue. Elle enleva entièrement sa nuisette et il put admirer avec une fascination naïve l'origine du monde, le berceau de la vie. Elle guida à nouveau sa main et la fit descendre vers ce qu'elle avait de plus précieux à lui offrir. L'étrange douceur et la forte chaleur qui s'en dégageait le surprirent, et tandis qu'il caressait presque religieusement l'essence de la femme, il la sentit frissonner, et quand il vit son visage marqué du sceau du plaisir, son esprit prit feu, le faisant entrer dans un état second particulièrement agréable. Il remonta sa main et caressa doucement ses flancs, emprisonnant à nouveau ses lèvres, leurs deux corps glissant l'un contre l'autre, leur peau semblant absorber celle de l'autre. Il défit son pantalon et découvrit à son tour son intimité gonflée de désir avec une gêne qui le paralysa presque. Pour le rassurer et l'encourager, elle caressa cette virilité en faisant très attention. C'était tellement tendu que c'en était douloureux, mais le plaisir nouveau qu'il éprouvait transcendait le mal. Hinabi passa ses bras autour du cou de son amant et le tira vers elle en l'embrassant fougueusement. Couché sur elle, il la couvrit de baisers, descendant lentement depuis son cou jusqu'à sa poitrine. Elle se cambrait légèrement de plaisir tandis qu'il passait par monts et vallées, léchant fébrilement les sommets et passant ses mains avec amour et tendresse. Les mains de son amante agrippèrent ses cheveux quand il continua son voyage sur le ventre gracile et irrésistiblement mignon qui s'offrait à lui. Il descendait lentement, goûtant chaque parcelle de cette peau sucrée et douce comme si il avait toujours eu faim d'elle.
La prise se renforça brutalement et il crut qu'elle allait le scalper quand ses lèvres s'emparèrent de la zone sensible. Il titilla avec tendresse la chair, arrachant des soupirs satisfaits de plaisir à chaque fois que sa langue rencontrait cette légère excroissance qui la contentait tant, tandis qu'elle se cambrait un peu plus. Après quelques minutes de cette exquise torture, il remonta vers son visage. Son corps était en sueur, et ses yeux brillants d'envie. Elle l'embrassa encore, et encore. Puis elle le regarda droit dans les yeux, et il put y lire la détermination. Elle était prête. Il la questionna du regard, le peur refaisant son apparition au creux de son ventre. Elle acquiesça de la tête. Au moment de vérité, il se rendit compte de quelque chose d'important: il ne savait absolument pas comment procéder. Voyant son hésitation, elle prit les choses en mains, au sens propre comme au figuré, et le guida vers l'entrée du temple sacré.
Ils se regardèrent avec intensité, et elle lui refit part de sa détermination. Hinabi prit une profonde inspiration et leurs regards ne se quittèrent que lorsqu'elle se crispa en laissant échapper un petit cri aiguë de douleur, comme si une lame s'était enfoncée dans son ventre. Il s'arrêta net, culpabilisant énormément de lui avoir fait mal. Il voulu se retirer, et remettre ça à une prochaine fois, mais elle le retint immédiatement.

"Non ! Pas encore ! le supplia-t-elle.
-Mais je... Je... Je t'ai fais du mal et...
-Ne t'en fais pas ! C'est normal la première fois. Ma soeur aussi m'a dit qu'elle avait eu mal au début. Mais elle m'a aussi décrit la suite..."

Elle s'empara fermement de son fessier et le força à entrer entièrement en elle. Elle laissa échapper à nouveau un cri, mais un cri de plaisir cette fois. Prisonnier dans cette chaude humidité, son esprit se déconnecta peu à peu, chassant toute retenue, brisant toutes les barrières. Il commença alors à faire de lents va et viens, et il sentit des ongles pénétrer la chair de son dos. Mais cette ridicule douleur n'était rien à côté de cette tornade de sensations qui menaçait de le submerger à chaque instant. Il se sentait de plus en plus serré, et le feu du désir et de l'envie se faisait de plus en plus intense. Cette sensation de totale fusion le galvanisait, le transcendait, et vu le visage brûlant de son amante, il semblait que ce soit aussi son cas. Il devint de plus en plus hardi, et elle ondulait sous lui, s'agrippant sauvagement à lui. Leur ballet charnel dura un dizaine de minutes qui lui parurent aussi courtes que longues. Il était hors du temps, enfermé avec joie dans ce corps magnifique et en proie à un tourbillon de violence émotionnelle qui le ravissait. Leur danse endiablée atteint son paroxysme quand il la sentit se contracter de l'intérieur en gémissant fortement, se cambrant violemment. Ces cris, cette peau, cette chaleur, cette odeur de sueur, tout cela déferla en lui d'un seul coup et il ne put s'empêcher de se libérer de cette divine torture. Il n'existait plus. Il était hors de toute emprise terrestre, son esprit bien loin de son corps, en compagnie de celui de celle qu'il aimait plus que tout. Plus que leurs corps, c'était leurs âmes qui dansaient, qui se rencontraient, qui s'aimaient, qui fusionnaient. Reprenant peu à peu leurs esprits, il revinrent à la réalité. Leurs regards se croisèrent à nouveau, plus amoureux que jamais, haletants. Il caressa son visage avec tout l'amour dont il était capable et l'embrassa tendrement. Elle frissonna de contentement, enfouissant son visage dans son cou.

"Je t'aime... chuchota-t-elle.
-Je t'aime... Mon ange..."

...

Quand elle revint de sa douche, elle le trouva profondément endormi. Elle sourit avec amusement et amour, contemplant ce corps qui l'avait tant fait frissonner et l'embrassa pour le réveiller. Il grogna, émergeant lentement d'un sommeil qui ne l'avait jamais autant revigoré. Quand il vit ce visage tant aimé, un sourire ravi illumina le sien. Elle avait encore les cheveux mouillé et l'odeur d'un savon à la violette lui chatouilla les narines. Il adorait cette odeur qui lui était propre et qui lui allait si bien. Puis elle sembla devenir sérieuse pendant qu'elle s'asseyait sur son lit, auprès de son amant.

"Tu m'as donné ce que tu avais de plus précieux. Je n'ai jamais été aussi heureuse.
-C'est surtout à moi de te remercier. En général, ce n'est rien pour un homme, alors que pour une femme c'est beaucoup plus important. Moi aussi c'est la première fois que je suis aussi heureux. Jamais plus belle preuve d'amour ne pourra m'être faite.
-C'est trop mignon...
-Je t'aime. Je t'aime comme jamais je n'ai aimé personne.
-Moi aussi..." (Ah ! La naïveté des premiers amours...)

Elle posa ses lèvres sur les siennes puis elle regarda l'heure sur son réveil et lui jeta un regard gêné.

"Ne vas surtout pas croire que je te chasse, mais... Il va falloir que tu y ailles... Si jamais on te trouve...
-Je sais ne t'en fais pas. Je vais y aller. J'aurais déjà dû décoller."

Il s'habilla rapidement, se recoiffa tout aussi vite pendant que Hinabi ouvrait la fenêtre et se prépara à sauter par l'ouverture. Après un dernier "je t'aime" et un dernier bisous, il se laissa choir depuis le premier étage et commença à se diriger vers le mur de l'enceinte. A mi chemin entre le bâtiment et le mur, il entendit des bruits de voix arriver vers lui de la droite. "Merde..." Il continua donc sa course dans le sens opposé, en direction du mur adjacent. Prenant son élan, il bondit par dessus et se retrouva sur un toit légèrement incliné qui donnait sur un jardin. Il s'arrêta un instant pour évaluer la situation. Il devrait faire une vingtaine de mètres (vingt et un mètres soixante trois pour être précis) à découvert avant la prochaine muraille qui lui permettrait de sortir et accessoirement de souffler un peu. Mine de rien, cette nouvelle expérience l'avait fatigué, et il n'avait pas encore totalement récupéré de son coma. Essoufflé, il allait réfléchir à une autre stratégie d'évasion quand il entendit à nouveau les voix venir vers lui. Ni une ni deux, il sauta du toit et s'apprêta à traverser le jardin à la vitesse de l'éclair. Au moment où il toucha le sol, il se figea, tous ses sens en alerte, comme un prédateur sur le point d'attaquer. Il avait senti une présence qui lui était désagréablement connue, et dont il se serait bien passé, tout comme la voix grave et légèrement éraillée qui lui parvint.

"Vous resterez bien prendre le thé avec nous, comte Vassili Tchaïkovski.
-... Oh... Chiotte..."


Mouahaha !! Je suis de retour ! (mais pas pour vous jouer un mauvais tour xD) Et désolé pour ceux qui sont déçus: je ne suis pas mort *_* Je tiens également à m'excuser pour tant de retard, mais pour être honnête avec vous, j'étais un peu en panne d'inspiration >_< Enfin, j'ai fini par reprendre du poil de la bête c'est l'essentiel :D Et le prochain chapitre est déjà en cours d'écriture ;)
Ce chapitre dégouline de bons sentiments mais bon, ça fait du bien dans ce monde cruel. Dites moi quand même ce que vous en pensez. Quand au passage "lemon", j'ai essayé de faire aussi métaphorique que possible pour ne pas tomber dans le bestial ou dans le vulgaire. J'espère que ça vous a plu, parce que ça m'a mis particulièrement mal à l'aise d'écrire ce passage. Si vous avez aimé, y en aura peut être d'autres (bande de coquins :p).
PS: j'ai dépassé les 10 000 mots avec ce chapitre *_*