La prophétie des Fûma (changement de titre)


Fanfiction Naruto écrite par Eiji Hyuga (Recueil de Eiji Hyuga)
Publiée le 02/02/2008 sur The Way Of Naruto



Disclaimer: le lieutenant Vassili Tchaïkovski (Kaoru), le sergent Alexandre Andropov, le caporal Sergei Nieviski et les soldats Ivan Oulianov et Iouri Kytysov sont à moua muahahaha !! Je joue avec leur destinée !! Le reste est pas à moi T_T


Chapitre 18: Portés disparus (que fait Jack Malone ?! XD)



Kaoru fixait son subordonné droit dans les yeux, essayant en vain de guetter sur son visage le moindre signe lui indiquant qu'il s'agissait d'une blague de mauvais goût. Ce dernier, quant à lui, semblait extrêmement mal à l'aise, fuyant autant que possible le regard de son supérieur dont les yeux étaient si hébétés qu'on aurait dit qu'ils allaient sortir de leurs orbites. Il n'arrivait pas à le croire. Non, pas après tout ça. Ils ne s'étaient pas revus depuis six mois, et voilà que, au moment où ils allaient enfin de retrouver, il n'y en avait qu'un seul sur les quatre ? Et les trois autres auraient disparu ? Comme ça ? Non, impossible. Pourtant, bien que connu pour son côté un peu fanfaron, Sergei n'était pas du genre à faire ce type de plaisanterie douteuse, et il semblait trop nerveux et malade pour que ce soit de la comédie. Déglutissant avec difficulté, il inspira un grand coup et réussit tout de même à articuler une phrase.

"Ils... Ils ont quoi ?"

Parler lui faisait mal au coeur, chaque mot sortant de sa bouche semblant arracher sa gorge et électrocuter son cerveau où régnait la confusion la plus totale. Il savait que Sergei ne lui mentait pas, mais pourtant, il espérait. Quoi ? Il n'aurait su le dire. Une mauvaise information, il aurait mal entendu, ou peut être un miracle, tout simplement, qu'un type vienne leur dire qu'en fait il ne s'agissait pas de ça, qu'il y avait erreur sur la personne.

"Ils ont disparu... répéta Kyô d'une voix presque inaudible.
-... Ils... Ils ont... Disparu...?
-Oui mon lieutenant... Je suis désolé... Je n'ai rien pu faire...
-Mais comment c'est possible ?! Merde !! Ils ne se sont pas évaporés comme ça !! Comment ont ils pu disparaître dans la nature ?! Putain !! Tu les avais sous le nez tout le temps !! Comment c'est possible ?! Hein ?! Dis le moi !!"

Kaoru était au bord de l'hystérie. Il n'arrivait pas à comprendre comment trois types, qui débarquent on ne sait comment et d'on ne sait où, qui sont au centre de toutes les attentions, qui parlent certainement japonais avec un accent à couper au couteau et qui ne connaissent presque rien de ce qui les entoure pouvaient s'évaporer sans laisser aucune trace. Kyô se dandinait sur place, ne sachant pas où se mettre, tordant ses mains en fixant le sol, pris de frissons. Osant un coup d'oeil vers Kaoru, son sang se glaça. Sentant la peur l'envahir, il croisa un regard qu'il n'avait pas vu depuis longtemps sur le visage de son supérieur: un regard bouillonnant de folie, un regard qui trahissait une imminente perte de contrôle totale de lui même, et Kyô savait parfaitement ce que cela pouvait entraîner. Certains de ses camarades de régiment en avaient encore le souvenir gravé dans l'esprit... Et dans le corps. La dernière fois, c'était lui qui avait réussit à calmer la fureur du jeune homme, mais là, dans son état, ne connaissant rien de ses nouvelles capacités et affaibli par le soleil, il savait qu'il n'y arriverait pas. Mis au dos du mur, il jeta un regard suppliant et paniqué aux compagnons de Kaoru qui, bien que ne parlant pas un mot de russe, comprirent que ce dernier n'allait pas tarder à péter les plombs. Kyô vit alors une jeune fille d'environ quinze ou seize ans, mignonne, avec de longs cheveux bruns et des yeux nacrés s'avancer vers le jeune homme aux cheveux blancs et lui saisir délicatement la main. Bien qu'il ne sût pas pourquoi elle fit ce geste, le brun constata avec soulagement que l'effet fut immédiat.

"Quelque chose ne va pas ? dit-elle d'une voix inquiète, mais douce.
-Euh... Je... Je suis désolé... se reprit Kaoru, ramené à la raison par la voix de son ange.
-Une mauvaise nouvelle ?
-Oui... Mes hommes ont disparu... répondit-il, hagard. Mais qu'est ce qui s'est passé bon sang..."

Après avoir été à deux doigts de fondre un fusible, il était désormais au bord des larmes, désemparé et abattu. Au milieu de son tourment, il sentit une douce chaleur sur sa joue qui lui fit tourner la tête, avant qu'une amoureuse humidité ne recouvre ses lèvres.

"Nous devrions aller voir Gaara-sama, lui dit-elle. Nous en saurons certainement plus.
-Oui... Vous avez raison. Merci..."

Elle l'embrassa à nouveau et le prit par la main, se dirigeant avec le reste de l'équipe vers le bureau du Kazekage. Kyô les regarda un instant avec étonnement avant de les suivre, intrigué par cette jeune femme qui avait réussi à contenir Kaoru sans le tabasser jusqu'à épuisement. Et surtout, qui avait réussi à lui prendre son coeur, ce qui, pour Kyô, revenait à reprendre un bunker armé d'une petite cuillère. Arrivé à leur hauteur, il vit que son frère d'armes avait retrouvé le sourire, bien que celui-ci était en grande partie gâché par l'inquiétude et l'abattement. Montrant leur laissez-passer aux gardes du palais, ils furent rapidement conduits au Kazekage. Comme à son habitude, Gaara était assis à son bureau, toujours très ordonné, s'affairant avec sérieux et concentration à régler les dossiers de son village. Il esquissa un sourire en voyant le groupe entrer dans son bureau, se levant de son fauteuil pour aller serrer amicalement la main de Lee, puis de Kaoru qui retrouvait le jeune dirigeant avec un certain plaisir, et enfin de Kyô, lui demandant s'il finissait par s'accommoder du soleil. Voyant l'air sombre qui recouvrait leurs deux visages, Gaara devina immédiatement la raison de leur venue, se rappelant de la lettre qu'il avait envoyée à Tsunade trois jours plus tôt. Il sembla alors soucieux et regarda les deux russes avec sérieux.

"Ne perdons pas de temps, dit-il de son éternelle voix froide.
-Oui, s'il vous plaît, ajouta Kaoru avec anxiété. Que s'est-il passé ?
-Très bien. Il y a trois jours, Suna a été attaquée de l'intérieur par des espions d'Oto. Ils s'étaient dissimulés parmi les habitants du village, se faisant passer pour certains d'entre eux après les avoir éliminés. Vous vous doutez bien qu'ils n'étaient pas là par hasard. On leur avait confié une mission."

Il fit une légère pause, regardant Kyô avec sous-entendu.

"Comme tu l'as remarqué toi même quand ils vous ont attaqués, dit-il au brun, ils avaient des cibles. Et ces cibles, c'était bien vous."

Kaoru faillit s'étrangler avec sa salive quand il entendit ça. Bien qu'il eût été lui même une fois la cible des ninja du son, il n'aurait pas pensé un instant qu'ils puissent s'attaquer à ses camarades en plein milieu de Suna. Une déduction horrible s'imposa alors à lui, au moment où il emboîtait tous les éléments dans son esprit. "Cibles... Disparus..." Il leva brusquement le regard vers Gaara qui tilta légèrement en voyant l'air affolé du genin.

"Ca veut dire qu'ils... ?!"

Il n'arrivait pas à finir sa phrase, une boule restant coincé dans sa gorge. Il ne voulait pas que ce soit vrai, il ne voulait pas le dire, sinon ça reviendrait à accepter, à leur dire adieu.

"Ils sont...
-Ils ont été enlevés en effet" termina Gaara. (Péchouille, tu lis dans mes pensées XD).

Kaoru resta pantois, les bras ballant. Lui qui pensait qu'ils étaient morts. Car il faut savoir que, quand il se battait en Albanie, dire de quelqu'un qu'il était porté disparu revenait très souvent à dire qu'il était mort. Lui, il avait fait partie des rares personnes portées disparues à être revenues. Sa panique disparut momentanément, laissant place à la consternation.

"Quoi ?! En...Enlevés ?! Mais comment ça enlevés ?
-Et bien, les espions qui nous avaient infiltrés avaient reçu l'ordre de ramener tous les "voyageurs" à Kabuto, le chef d'Oto. Même si on n'a aucune certitude quant à son but précis, il semble pourtant évident qu'il va vouloir s'en servir comme cobaye. Il n'y a que Kyô qui en a réchappé.
-Mais...! Attendez une seconde ! Comment ils ont réussi à embarquer trois types, en plein jour en plus, au beau milieu du village ? Surtout qu'ils sont loin d'être des manches, même quand ils étaient simples soldats.
-..."

Gaara soupira, tandis que Kaoru jetait un coup d'oeil à Kyô qui semblait sur le point de s'évanouir.

"Et bien, reprit Gaara, je crois qu'il est temps que tu saches tout maintenant.
-Comment ça ? Vous m'auriez caché quelque chose dont j'aurais dû avoir connaissance ? demanda Kaoru un peu irrité.
-Tes hommes étaient sous scellé. Nous leur avons apposé un sceau pour qu'ils ne te disent rien ce sur ce qui se passe ici.
-Quoi ?! Vous vous foutez de moi ??! s'écria le jeune homme en regardant Kyô qui était visiblement très mal à l'aise.
-Vous ne communiquiez que par lettres, continua Gaara toujours aussi calme, il aurait été dangereux qu'une de ces missives soit interceptée avec des informations telles que celles que je vais te révéler maintenant.
-Ben bravo ! Ca a super bien marché ! Tellement efficace que j'ai trois hommes dans la nature, probablement entre les mains d'un docteur Mengele junior doté de capacités surnaturelles pour la torture. Je vous cache pas que je meurs d'envie de vous féliciter, les gars, rétorqua Kaoru avec une ironie incisive.
-Tout ne marche pas toujours comme on le voudrait, lui dit simplement Gaara.
"Et allez ! Maintenant, le voilà qui fait le fataliste. Putain, j'ai vraiment les boules..."
-Toujours est-il qu'à présent, on va remettre les compteurs à zéro, annonça nonchalamment le Kazekage avant de se tourner vers la petite porte à l'arrière de son bureau, celle d'où était sortie Matsuki la première fois que Kaoru avait mis les pieds à Suna. Hiro !"

La porte s'ouvrit en grinçant légèrement, et un homme maigrelet, la peau si brûlée par le soleil qu'elle en était presque noire, fit son entrée. Des cheveux de jais en bataille, vêtu d'une longue toge noire, il fixa les personnes présentes avec des yeux d'un jaune bestial rempli de dédain avant de se tourner vers Gaara. Kaoru sentit un frisson de dégoût le secouer. Ce type lui donnait la chair de poule.

"Oui, maître ? dit-il d'une voix aiguë et éraillée, se courbant si bas qu'on aurait dit un vers qui allait se mettre à ramper.
-Enlève le sceau de Kyô, ordonna Gaara avec autorité.
-Bien, maître" répondit Hiro en s'inclinant encore.

Il se tourna brusquement vers le groupe, faisant sursauter Hinabi qui laissa échapper un petit cri de surprise. Puis, il fit pivoter son visage émacié et cadavérique vers celui de Kyô qui se mit à transpirer de mal être. A voir ses yeux emplis d'appréhension, il semblerait que la cérémonie ayant servit à poser le sceau avait dû être particulièrement déplaisante. Un chakra noir et glacial se mit à émaner de l'homme en noir qui se mit à faire des mudras à une vitesse vertigineuse, un regard fou dans ses horribles yeux jaunes. Une tension insoutenable écrasa la salle tandis que Kyô s'effondrait à terre en hurlant de douleur, les deux mains crispées sur sa tête. Personne n'osait bouger, et même Gaara semblait mal à l'aise, ce qui était très rare chez lui. Une voix distordue, semblable au bruit de l'eau qui coule dans un siphon, s'éleva de la bouche de l'homme aux yeux jaunes.

"Fûin, kai !" (rupture du sceau).

Le chakra noir qui obscurcissait la salle retourna brusquement à son propriétaire, comme happé par un trou noir. L'homme s'inclina et sortit. Reprenant ses esprits, Kaoru se précipita vers son subordonné pour l'aider à se relever. Etrangement, Kyô semblait en meilleure forme que tout à l'heure, il avait l'air plus détendu, moins mal à l'aise, même s'il gardait son teint cireux et maladif. Il regarda son supérieur et lui adressa un faible sourire.

"Désolé, dit-il avec gêne, je ne pouvais rien vous dire.
-Ce n'est pas grave, t'en fais pas, le rassura Kaoru.
-Mais maintenant, je vais enfin pouvoir tout déballer."

Gaara leur fit signe de s'asseoir sur les chaises qui étaient contre les murs et Kyô put commencer son récit.

FLASH BACK

Comme tous les jours depuis maintenant un peu plus de six mois, c'était une journée chaude à Suna. Le soleil était brûlant et l'air sec faisait virevolter le sable qui s'incrustait partout, dans les vêtements et dans les cheveux. Dans l'ombre d'une porte, un jeune homme aux longs cheveux bruns rajustait l'épais cheich qui lui entourait le visage et la tête. Depuis, qu'il était là, le soleil le rendait malade. Il ignorait exactement pourquoi, bien qu'il ait une idée sur le sujet, mais ce dont il était sûr, c'est que c'était particulièrement emmerdant pour quelqu'un qui vit à Suna, le village au milieu du désert. Aujourd'hui, il devait aller s'entraîner avec ses camarades, comme pratiquement tous les jours, en dépit du soleil. Tous les jours, on lui ordonnait d'aller s'entraîner, et tous les jours il y allait à reculons, sachant que le soleil l'empêchait de se battre à l'extérieur et surtout rendait toutes ses techniques inefficaces. En bref, à chaque fois, il était renvoyé dans leurs quartiers, un ancien entrepôt réaménagé en plusieurs appartements pour le moins agréables à vivre. Il n'avait jamais fini un entraînement avec leur maître, un type un peu allumé qui s'appelait Ayame. Au bout de vingt minutes maximum, il s'écroulait de fatigue, et il était ramené chez lui, où il s'entraînait tout seul, dans une petite pièce de son appartement qu'il avait transformée en salle de sport à force d'être toujours renvoyé d'où il venait. C'est ainsi, à force d'efforts et à grand renfort de rouleaux de ninjutsu qu'il avait fini par découvrir sa capacité. Une capacité très rare à ce qu'il paraissait. Une aptitude si spéciale qu'on lui avait interdit d'en parler à quiconque en dehors de ses camarades, de son maître et du Kazekage. Même s'il voulait pourtant le dire à Kaoru, il avait reçu un sceau pour garder le silence, même à l'écrit. Il en était de même pour les autres, qui ne pouvaient pas non plus en parler, pas plus que de la capacité des autres ou de leur incapacité. Car en effet, Ivan ne savait utiliser que les techniques d'eau ou de terre. Il ne savait pas se servir des autres, ou plutôt cela lui était impossible. C'était d'ailleurs comme ça que Kyô avait lui même découvert sa propre capacité. Bref, tout en y pensant, il avait fini par traverser la ville et arriver à leur point de rendez-vous quotidien. Les autres étaient déjà là. Alexandre portait un pantalon ninja beige avec un étui à shuriken et ses sandales montantes noires, comme les autres, et un T-shirt blanc avec le signe de suna en noir. Ses longs cheveux châtains étaient retenus derrière son bandeau frontal orné d'un sablier. Intégrés dans un programme de formation spécialisée, créé par le Kazekage en personne, ils avaient de facto été promus genin, sans passer d'examen, sur ordre du maître du sable. La plaque de fer étincelait au soleil, laissant aisément deviner la position des bandeaux sur les autres. Iouri le portait au front, et Ivan comme ceinture, par dessus son T-shirt bleu clair. Tous avaient la fameuse sacoche dans le dos, celle où l'on met tout ce qui peut être utile pour une mission. Pratiquement uniformes les uns par rapport aux autres, seul Kyô dépareillait, emmitouflé dans une espèce de grand drap blanc qui recouvrait son corps et qu'il humidifiait régulièrement pour avoir un peu moins chaud.

"Salut les gars, bonjour sergent, dit-il d'une voix fatiguée.
-Bonjour caporal, répondit Alexandre d'un ton égal.
-Salut Kyô, ça va mieux ? lui demanda Ivan plus jovialement.
-Comme tous les jours, répondit Kyô d'un air dépité. Le maître n'est pas encore là ?"

Une explosion se fit entendre derrière lui, et il se retourna rapidement pour voir ce qui se passait. Dans un nuage de fumée, un homme d'environ la trentaine, le visage jeune et dynamique encadré par de longs cheveux d'un blanc aux reflets mauves apparut avec une expression émue.

"Qu'ouï-je ? s'exclama-t-il très théâtralement. Un de mes chers petits élèves adorés réclamerait ma divine présence à ses côtés ? Ma très agréable compagnie vous manque-t-elle donc autant ?
-Euh, en fait je...
-N'aie crainte, ô jeune disciple, continua l'autre en le prenant par les épaules, car ton maître est là, et je te protégerai contre ce monde cruel et sans pitié, dusse-je y laisser ma vie !!
-Mais enfin...
-Ah ! Cet amour infini et si sincère qui unit le maître et l'élève !! Quelle beauté ! Quelle élégance !! Quelle belle image de moi !
-................."

Il avait enfin fini par arrêter ses gesticulations ô combien théâtrales et ce flot de paroles débiles et mielleuses qui semblait inextinguible chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Vêtu de l'uniforme des Jônin de Suna, bandeau autour du cou et de multiples accessoires de décoration un peu partout, il les regarda avec un grand sourire. Eux le regardaient avec dépit et désespoir, Alexandre avec détachement. Décidément, il ne changera jamais...

"Bonjour les enfants !! s'exclama-t-il avec une joie débordante.
-Bonjour maître Ayame, répondirent-ils en choeur, un sourire forcé sur le visage.
-Alors ! Que va-t-on faire aujourd'hui ? Voulez-vous quelque chose de palpitant ? De quoi perfectionner votre art, exercer votre mental, arranger votre tenue ? Voulez-vous quelque chose qui fasse battre vos charmants petits coeurs sous leurs armures de muscles brutaux et inélégants ?
-.........
-Venez-en au fait, maître, soupira Alexandre.
-Tu as raison Kaeru !! Comme toujours, ton génie me surprend !!"

Kyô avait mal à la tête, comme à chaque fois qu'il écoutait maître Ayame parler. Ce type avait l'extraordinaire capacité de s'écouter parler pendant un temps qui semblait infini. La première fois qu'il s'était présenté, ses élèves avaient cru que ça n'en finirait jamais. Ivan en avait d'ailleurs perdu l'appétit pendant trois jours.

"Kyô ! Mon petit Kyô-chan ! Te sens tu d'attaque pour un petit affrontement à deux contre trois ?
-Bien sûr que non maître, vous savez parfaitement que je ne supporte pas le soleil, soupira Kyô avec lassitude.
-Ah ! Comment peut on ne pas aimer cet astre divin qui illumine nos journées de sa chaleur bienveillante ? Quelle tragédie, que dis-je ? Quelle hérésie !
-Maître ! protesta Kyô.
-Mais parce que je suis bon et bienveillant, je nous ai réservé une salle d'entraînement en intérieur pour aujourd'hui. Le responsable a bien voulu nous laisser la priorité cette fois-ci, grâce à mon charme destructeur.
-........
-Et bien Kyô-chan ? Tu es tellement éblouit par tant de diligence et de bonté que tu ne trouves plus tes mots ?
-Et bien...
-Ne dis rien ! (faudrait savoir) Je ressens ta dévotion et ton admiration pour moi ! Merci Kyô-chan, merci !"

Et il partit. Il avait souvent des réactions totalement imprévisibles, pouvant venir vous tenir la jambe pendant une demi-heure avant de s'en aller brusquement sans rien dire, vous laissant planté là dans le désarroi et l'incompréhension la plus totale. Ses élèves avaient fini par en prendre l'habitude, aussi n'en tenaient-ils plus compte. Mais il faut avouer que la première fois, ça fait un choc.

Sans se presser, ils le suivirent d'un pas nonchalant, Ivan et Iouri, les deux inséparables, discutant joyeusement de tout et de rien. Ils n'avaient plus prononcé un mot en russe depuis six mois, car ils étaient ravis d'être là. Ainsi, ils oubliaient la guerre et leurs soucis. Ils savaient que cette pause leur faisait un bien fou et ils en profitaient au maximum. Car pour eux, il ne s'agissait que d'une pause. Ils étaient persuadés qu'ils rentreraient un jour chez eux, ce qui n'était pas le cas de Kaeru/Alexandre ni de Kyô qui désespérait de revoir sa vieille mère et sa jeune soeur un jour. Après quelques minutes, ils arrivèrent dans une rue qui donnait sur un immense bâtiment, semblable au palais du Kazekage dans sa forme arrondie, et qui contenait les diverses salles d'exercice et de manoeuvre. Ces salles reproduisaient divers types de terrains, et le pays du Vent n'étant qu'un immense désert, elles étaient très demandées par toutes les équipes qui voulaient apprendre le combat dans des environnements qu'elles rencontreraient lors de mission à l'extérieur, le plus souvent avec et à Konoha. Kyô était soulagé, pour une fois, il allait enfin pouvoir s'entraîner normalement avec les autres, à l'abri de ce soleil de plomb, et il remercia intérieurement son maître. Pourtant, il sentait une étrange pression, il ne savait pas pourquoi. Tout semblait normal, mais il avait l'impression que quelque chose clochait aujourd'hui. Chassant ces pensées obscures, il continua d'avancer. Des cris attirèrent son attention. Levant la tête, il vit un type arriver en courant vers eux, faisant des grands signes de main. Arrivé au niveau d'Ayame, il reprit son souffle avant de parler.

"Ayame-sensei ?
-Ah ! Monsieur le responsable ! Je vous remercie encore pour votre aimable attention ! déclama le concerné avec un grand sourire.
-Justement, je voulais vous dire que..."

Un geste vif fendit l'air et Ayame s'écroula au sol, un couteau dans le ventre. L'homme les regarda avec combativité et une demi douzaine d'autres personnes jaillit de la foule qui partait dans tous les sens en criant, encerclant les quatre hommes qui s'étaient mis en position de combat. D'instinct, ils avaient mis Kyô au centre, sachant que c'était le plus faible d'entre eux. Leurs adversaires ne prirent même pas le temps de les jauger car ils devaient faire vite avant que les ninja du sable ne rappliquent, et ils se jetèrent sur eux. Immédiatement, Ivan se mit à former des signes et posa ses mains au sol, faisant s'élever une enceinte en terre dans un bruit fracassant.

"Doton ! Doryûheki !"

La terre se referma rapidement sur eux, formant un dôme protecteur autour d'eux.

"Qu'est-ce qu'on fait maintenant sergent ? demanda Kyô affolé.
-Pousse toi de là Sergei !" cria Kaeru jetant le jeune homme à terre.

A ce moment là, un ninja surgit hors de terre à l'endroit même où se trouvait Kyô juste avant. Mais celui-ci n'eut pas le temps de remercier son ange gardien que deux hommes fondaient sur lui pendant que les autres arrivaient en passant à travers la barrière de terre. Il voulut se défendre mais il fut incapable du moindre mouvement, comme paralysé. Osant un bref coup d'oeil vers les autres, il vit qu'eux aussi ne bougeaient plus. "Kanashibari no jutsu..." se dit-il. Il vit un filet s'abattre sur lui et il se rendit alors compte qu'ils les voulaient vivants. Bloqué, il ne pouvait que se laisser capturer, impuissant. Quand il sentit la corde sur son corps, il eut une montée d'adrénaline et il ferma les yeux pour se forcer à ignorer la douleur qui allait s'ensuivre. Puis plus rien. Enfin, pas plus rien, un changement étrange. Un froid glacial caressait agréablement sa peau, et l'air ambiant semblait moins lourd. Ouvrant les yeux, il rencontra son reflet, et le vit se recouvrir de sang. Il esquissa un mouvement de recul avant de se rendre compte qu'il venait de se voir dans le reflet du pic d'une barrière de glace qui avait transpercé les deux assaillants, faisant couler leur sang le long du cristal d'eau. "Ca alors ! C'est...!" La raison pour laquelle Kyô était persuadé qu'il ne supportait pas le soleil, c'était parce qu'il produisait de la glace, ce qui pour un ninja du désert était plutôt malvenu. C'était ça, sa capacité, ce don précieux qui était neutralisé par le feu du soleil et qui rendait chacun de ses exercices à l'extérieur inutile et usant. Cette fois-ci, il l'avait déclenchée par instinct, grâce à l'ombre protectrice de la terre. Peut-être le fruit de son entraînement en solitaire. Regardant autour de lui, il remarqua que Kaeru était soutenu par deux jônin tandis qu'une équipe médicale s'occupait de leur maître. Un des médecins fit à son collègue un signe qui réconforta Kyô. Ce signe signifiait que les jours de maître Ayame n'étaient pas en danger. Soudain, il tilta. Regardant à nouveau autour de lui, il s'aperçut que les ninja qui les avaient attaqués n'étaient plus là, sans doute chassés par l'équipe d'intervention de Suna. Mais ils n'étaient pas les seuls à avoir disparu. Ivan et Iouri manquaient également à l'appel.

FIN FLASH BACK

"Voilà, vous savez tout."

Kaoru se repassa cette histoire pour le moins extraordinaire dans sa tête, la retournant dans tous les sens. Alors comme ça, Kyô produisait de la glace ? C'était en effet une capacité très rare qu'il ne valait mieux pas ébruiter. Il comprit alors le point de vue du Kazekage sur la mise sous scellé de ses hommes. "Pas étonnant qu'il supporte pas le soleil. Surtout qu'il a grandi dans le nord de la Russie." Mais un détail clochait. Kyô semblait mal à l'aise. Il avait pourtant vidé son sac, il aurait dû se sentir mieux.

"Quelque chose me chagrine, dit-il. Tu m'as dit avoir vu Alex, ou Kaeru comme tu préfères, se faire ramasser par deux jônin de Suna, est ce bien exact ?
-Aussi sûr que je vous vois.
-Mais Gaara-sama a dit tout à l'heure que tu étais le seul à en avoir réchapper.
-...... En effet.
-Ma question est donc: où est Kaeru ? Qu'est-il advenu du sergent Andropov ?
-..... Je crois que vous n'allez pas aimer ça...
-Répondez à ma question ! C'est un ordre caporal !! s'écria Kaoru en faisant sursauter Hinabi qui le tenait toujours par la main.
-Et bien, il est parti...
-...................... QUOI ?!! Comment ça il est parti ?? Tu veux dire qu'il a...? Non, c'est pas possible, pas lui ! Ce n’est pas du tout son genre ! C'est un patriote, je le sais ! Il n'aurait pas pu déserter ! Pas comme ça !
-... Il est peut être parti chercher Ivan et Iouri" osa Kyô.

Kaoru réfléchit quelques instants. Après tout, c'était fort possible. Il ne connaissait presque rien de Kaeru. Il était tout à fait plausible que derrière ses airs froids et distants il se sente concerné par le sort de ces deux hommes. Après tout, ils avaient passé un an et demi à se battre ensemble, sous les ordres du lieutenant Tchaïkovski puis sous ceux de Gaara et d'Ayame. Une certaine cohésion avait pu se créer.

"C'est probable, admit Kaoru. Aucun de nous ne le connaissait suffisamment pour savoir ce qu'il va faire, même moi. Mais je m'étonne qu'un homme sous surveillance puisse quitter Suna sans se faire remarquer, ajouta-t-il à l'adresse de Gaara.
-... Quand Kyô dit que Kaeru est parti, il n'a pas tout à a fait raison, lui répondit le Kazekage.
-Comment ça ?
-Il serait plus exact de dire qu'il s'est volatilisé.
-... Vous vous foutez de moi ? demanda Kaoru avec dépit. "C'est quoi cette excuse à deux francs ?"
-Et bien, il semblerait que ce jeune homme soit doté de dons en matière de jikûkan ninjutsu (ninjutsu spatio-temporel). Il a vraiment disparu au nez et la barbe de mes hommes. Il est impossible de se déplacer aussi vite, sauf par téléportation entre deux balises. Il avait sans doute placé des rouleaux à cet effet lors de ses missions à l'extérieur. En tout cas, peu importe comment il est sorti, les faits sont là. Nous avons un homme doué de capacités extraordinaires en ninjutsu, et qui est probablement sur la défensive, en pleine nature, à la merci des hommes de Kabuto. Nous devons faire au plus vite. Kyô !
-Oui !
-Tu partiras avec eux, ça te fera prendre l'air. Vous irez sur la route d'Oto par Konoha. Il est certainement passé par là, étant donné qu'il est inconnu des services normaux de Konoha.
-Si on cherche Ivan et Iouri, qui doit-on demander aux gens qu'on croise ? Ils seront sans doute détenus dans des endroits peu visibles, et il nous faudra enquêter, dit Kaoru.
-Pour Ivan, demandez Hinomaru, et pour son ami, demandez Jiko, répondit Gaara en tendant des photos à Kaoru pour qu'il puisse les montrer aux gens qu'il interrogera. Bonne chance. Et ramenez nous tout le monde."

A Oto no kuni, dans une des planques du nord

"Maître ! Nos hommes sont revenus, dit une voix féminine.
-....... Et alors ? lui répondit une voix étrange.
-Ils n'ont pu récupérer que deux d'entre eux."

La voix émit un sifflement de colère, pareil à celui d'un serpent.

"Les incapables ! cracha-t-il. Décidément, les membres de cette famille ne me sont d'aucune utilité !
-Mais il y a une bonne nouvelle.
-Oh, vraiment ? dit la voix avec dédain.
-Oui. Nous avons un invité."

La jeune fille était agenouillée au pied d'un escalier de quelques marches, sur lequel était posé un siège où se tenait un homme aux longs cheveux blancs qui cachait la partie gauche de son visage derrière un masque, laissant tout juste une ouverture pour un oeil jaune à la pupille fendue dont émanait une malveillance écrasante. De taille moyenne, habillé d'un haut de kimono noir et blanc et d'un pantalon noir, son bras gauche et son torse étaient recouverts de bandages. Sa stature un peu maigrelette n'en imposait pas moins la terreur chez ceux qui se tenait devant lui. L'homme, environ la trentaine, rejeta ses cheveux en arrière et se leva pour voir la personne qui arrivait en face de lui. Une lumière de folie s'alluma dans son oeil noir.

"Ooooooh ! souffla-t-il en se léchant les lèvres avec une longue langue. Quelle agréable surprise, vous ne trouvez pas ?"

On aurait pu croire qu'il parlait à tout le monde, de manière rhétorique, mais soudain une voix éraillée et rocailleuse s'éleva de la même personne.

"Je ne suis pas mécontent en effet, dit la voix.
-Tu as bien travaillé Jûbei, dit à nouveau la voix de l'homme. Maintenant, laisse nous. Je crois que nous avons des choses à nous dire.
-A vos ordres, Kabuto-sama."

Suna no kuni, devant la forteresse

Après avoir remercié Gaara, le groupe était sorti. A présent devant l'entrée du village, il discutait de la marche à suivre.

"Lee-sensei et son équipe ont une mission à accomplir, et il serait mieux que vous la terminiez avant de partir, dit Kaoru.
-Et vous comptez faire quoi en attendant ? demanda Lee.
-Nous commencerons à chercher des indices. Ensuite, vous irez prévenir Konoha de la situation puis vous attendrez notre retour.
-Comment ça ?
-Et bien, à nous deux, nous ne serons pas assez pour retrouver et libérer nos camarades, c'est évident. Aussi, une fois que nous aurons quelques pistes, nous retournerons à Konoha pour vous faire part de nos découvertes et mettre au point un plan de bataille un peu plus élaboré. Et pendant que nous enquêterons, vous pourrez toujours réfléchir de votre côté.
-Hm.... Ca me va, admit Lee après un instant de réflexion. Nous allons faire au plus vite. Essayez de ne pas trop traîner, et faites attention à vous. Ils voudront certainement vous avoir également.
-C'est vrai, mais maintenant que Suna est en alerte et que Konoha sera bientôt au courant, ils n'oseront pas s'attaquer à nous sur nos territoires. Ils savent qu'ils échoueraient, et surtout, ils pensent certainement que nous allons rester cloîtrés dans nos villages sous haute protection. Ce qui nous laissera libre de nos mouvements. Ils ne nous chercherons pas à l'extérieur et n'oserons plus attaquer à l'intérieur. C'est la situation parfaite pour nous. Mais ne vous en faites pas, on ne fera pas de folies. Je vous l'ai dit, nous ne sommes pas assez forts pour le faire seuls.
-Très bien. Bonne chance alors, et que la fougue de la jeunesse soit avec vous ! dit-il avec un sourire nice guy. Equipe Lee, en route !"

Lee et son équipe se dirigèrent à nouveau à l'intérieur du village du sable pour accomplir la mission pour laquelle ils étaient venus. Kaoru vit alors Hinabi s'arrêter et se tourner vers lui. Son visage laissait clairement transparaître son inquiétude, et elle l'appelait de toute la force de son regard. Laissant Kyô seul quelques instants, Kaoru s'avança vers elle. A peine fut-il à quelques centimètres d'elle qu'elle se jeta dans ses bras, le serrant de toutes ses forces, comme si elle avait peur qu'il disparaisse à jamais. Il répondit à son étreinte et caressa doucement ses cheveux.

"Promettez moi que vous reviendrez ! le supplia-t-elle. Promettez moi que vous ne m'abandonnerez pas !
-Bien sûr. Comment pourrais-je vous laisser ?
-J'ai peur... J'ai peur de me retrouver à nouveau seule dans le carcan de ma famille. Depuis qu'Hinata est partie vivre avec Naruto, mon père fait peser la succession du clan sur moi.
-Votre père a peur pour l'avenir de son clan, c'est normal. Mais il finira par comprendre qu'il faut aussi renouveler le sang de sa famille. À force de vous marier uniquement entre Hyûga, la consanguinité pourrait mener le clan à sa perte. Ce serait dommage qu'il obtienne l'effet inverse de ce qu'il cherche. Je ne vous laisserai pas tomber, même si votre père veut me casser la gueule, rit-il.
-D'accord, sourit-elle. Je vous fais confiance. Faites attention à vous.
-Vous aussi."

Ils s'embrassèrent avec passion et se séparèrent à regrets. Kaoru la regarda s'éloigner, priant pour qu'il ne lui arrive rien. Puis, lorsqu'elle eut disparu dans l'enceinte du village du Sable, il se tourna à nouveau vers Kyô qui le regardait d'un air amusé.

"Une remarque à faire caporal ?
-Je suis vraiment content pour vous mon lieutenant. Je finissais par désespérer que vous soyez un être humain, le taquina Kyô.
-C'est malin, ça..."

Ils se regardèrent amusés. Ca faisait un bail qu'ils ne s'étaient pas retrouvés uniquement entre russes, entre soldats. Après six mois passés dans ce monde étrange, ce dernier avait fini par déteindre sur eux, et ce qu'ils trouvaient étrange à présent, c'était justement de ne se retrouver qu'entre eux. Ils avaient alors l'impression que ce n'était qu'un rêve, qu'une grande illusion. Kaoru souffla avec entrain, revigoré par l'idée d'avoir enfin un objectif concret et faisable à court terme.

"Et bien mon vieux Sergei, c'est toi et moi maintenant.
-Vous l'avez dit ! Comme au bon vieux temps.
-C'est vrai... Mais les choses ont changé maintenant pas vrai ? Alors on va mettre les choses au point. Dorénavant, il va falloir devenir invisible, transparent, si on veut avoir une chance de retrouver les autres. Alors à partir de maintenant, plus un mot en russe, et plus de mon lieutenant, me suis-je bien fait comprendre ?
-T'inquiète ! Je t'ai parfaitement bien compris mon p'tit Kaoru, lui répondit Kyô avec un sourire espiègle.
-C'est ça, fais le malin ! sourit Kaoru. Mais sérieusement, il va falloir taper la mef' avec ça, sinon notre couverture risque de sauter.
-T'en fais pas, je sais tenir ma langue.
-Dans ce cas, c'est parfait. Allons-y."





Mouaha ! Voilà le nouveau chapitre ! Pas beaucoup d'actions, mais l'histoire commence à bouger ! J'espère que ça va devenir plus intéressant à partir de maintenant ! Merci pour vos encouragements !!