Souffrances du passé, Errances du présent, Incertitudes de l'avenir


Fanfiction Naruto écrite par Sangjin (Recueil de Sangjin)
Publiée le 16/06/2007 sur The Way Of Naruto



Et bien c'est partit !!! d'abord pour le prologue qui est en corrélation avec le manga pour ensuite s'éloigner radicalement de ce que Kishimoto exploite.

Pour le "déconseillé aux -12" il faudra attendre un petit peu pour comprendre.



Chapitre 3: Désillusion



La famille chez laquelle elle venait d’être accueillie paraissait être parfaite, avec des sourires toujours présents sur les visages et une sorte de sérénité régnait dans chaque pièce de la petite maison. Durant les premiers mois, elle s’immisça dans ce nouvel environnement, faisant connaissance avec les gens importants du village. Mais si les adultes savaient comment dissimuler les sentiments de crainte ou de méfiance derrière un masque d’hypocrisie, les enfants, eux, étaient beaucoup plus « vrais » et cherchaient, au contraire, à bien faire comprendre les choses…

Cette soirée là, alors que l’été s’annonçait comme chaud et sec, tout le village s’était réuni pour fêter la nouvelle saison autour d’un immense feu crépitant sur la place publique. On avait tué deux gros bœufs pour des réjouissances qui se prolongeraient jusqu’au petit matin. Kaédé avait habillé Mikomi dans un Yukata qu’elle avait porté durant son enfance. Un peu vieilli par l’âge, il n’en restait pas moins d’une élégance certaine. Même si cela n’avait été qu’un simple drap, Elle avait rendu la jeune fille folle de joie, impatiente de rejoindre les quelques amis qu’elle s’était fait.

Une fleur arborait le côté de son visage radieux et embrassant affectueusement sa mère, chose qu’elle ne faisait qu’exceptionnellement, elle quitta la maison pour se diriger vers le cœur de la fête. Elle devait y retrouver Shin’Yu, le garçon qui l’avait accueilli pour la première fois, le visage qu’elle entrevit lorsqu’elle s’était réveillée de son long sommeil. Ils avaient passé le plus clair de leur temps ensemble et cette soirée ne dérogeait pas à la règle. Cependant, ce fut sans compter sur les évènements qui s’ensuivirent.

Elle regardait l’immense feu qui se dressait au loin. Elle était à plus de deux cent mètres mais elle pouvait clairement voir le brasier qui s’érigeait jusque dans les cieux. Elle souriait, sentant cette affinité si particulière qu’elle avait avec le feu. S’était une source de réconfort lorsque la solitude l’étreignait un peu trop. Dans ses pensées, elle n’eut le temps ni le réflexe de voir le coup arrivé, porté sur son visage. Son nez éclata contre une planche de bois qui se fissura sous l’impact. Elle s’écroula à terre, sa vision troublée, ses jambes se dérobant sous elle. Des rires se firent entendre tout autour d’elle alors qu’elle peinait à voir les visages qui étaient au-dessus d’elle. Traînée par son vêtement, Mikomi était à la merci de ses ravisseurs.

« Alors, petite bâtarde, inconnue de tous, commença un jeune garçon d’une voix inquiétante, tu crois pouvoir avoir les faveurs de tout le monde ici ? Les adultes sont bien gentils avec toi et on dirait que ta nouvelle famille t’aime bien. Mais nous ne sommes pas tout à fait d’accord sur ton intégration ici. Shin’Yu et sa bande t’ont accueilli avec une certaine pitié mais nous, nous ne voulons pas de toi ici.

Une semelle vint appuyer contre la tête de la jeune fille, l’enfonçant dans la terre meuble. Des larmes vinrent à ses yeux mais aucun son ne put sortir de sa bouche.

- Mais bon, on veut bien te tolérer si tu es gentille avec nous et si tu deviens notre petite esclave, continua le garçon. Tu vois, nous sommes sept, comme les jours de la semaine. Comme ça, on te répartira, suivant la semaine, auprès de chacun d’entre nous. Tu es d’accord ? De toute façon, tu n’as pas vraiment le choix. Mais d’abord, examinons ce petit corps si frêle … tâtons de quoi il est fait … »

Les rires s’arrêtèrent, la tension se relâchèrent, elle put ôter son visage de la terre … mais elle fut aussitôt soulever du sol, son Yukata se faisant arracher de tous les côtés pour être déchirer en lambeau. Ses sous-vêtements furent découpés par la lame d’un couteau, froide, la faisant tressaillir de peur et de honte. Entourée de morceaux de tissu, agenouillée et recourbée sur elle-même, elle ne bougeait plus, dans cette position fœtale autour de spectateurs qui se délectaient de cette humiliation. Son visage ensanglanté était enfoui dans ses bras, n’osant regarder ce qu’il y avait autour d’elle. Un certain calme s’installa alors, ne laissant que les bruits de la fête.

« Putain, mais regardez-moi cette traînée, rugit alors une jeune fille, moi je ne supporte plus sa tête d’ange et ses airs d’innocentes. Vous savez, je pense qu’il faudrait clairement marquer qu’il ne faut plus l’approcher et que c’est la paria du village non ? Au moins, il n’y aura plus de compliments sur elle ni des remarques élogieuses … juste du mépris et des moqueries. Ca, ça me plaît vraiment. Qu’en dis-tu Iemitsu ?

- Je ne voudrais pas te contredire et je crois que ça pourrait être sacrément bien … »

Mais autour d’eux, de l’inquiétude se forma et de l’hésitation naquit alors que les deux meneurs paraissaient excités. Mikomi entendait les mots mais ne comprenait pas réellement leurs intentions. Elle murmurait des implorations qui n’étaient audibles pour personne

« Bon, les autres, si vous n’avez pas le cran de le faire, dégagez de là et foutez le camp, on veut pas de mauviettes ici. »

Après des concertations, il ne resta que les deux protagonistes qui plaquèrent la jeune fille contre le sol, la rouant de coups pour qu’elle s’allonge, incapable de réagir. Des ecchymoses se formaient déjà alors que les lames glacées des couteaux entamèrent sa chair. Elle tenta de hurler mais une main vint enfoncer sa bouche dans du sable qui lui bloqua la gorge. Ils rigolaient… Ils ne faisaient que cela … rigoler. Etaient-ce des jeunes abandonnés, livrés à eux-mêmes ? Elle n’en avait jamais vu… Qu’est-ce qu’elle avait pu bien faire qu’ils s’acharnent sur elle ? Elle ne comprenait pas, n’arrivant pas à réfléchir tant la douleur envahissait son esprit. Son dos n’était alors qu’un amas de lambeaux de chairs qui pendaient lamentablement autour d’elle, le sang souillant la moindre parcelle du sol qui l’entourait. Ils la retournèrent comme un morceau de viande, regardant ce visage déformé par la douleur, la peur, la haine …

« Adieu joli visage, adieu petit minois innocent, on aura bien profité de toi tu sais ? Mais sache que nous serons les derniers à en jouir … »

La voix de la jeune fille vibrait sous la folie et l’excitation de l’idée qu’elle se faisait de son œuvre. Mais alors qu’elle allait porter le dernier coup, une main se porta à son bras, l’immobilisant. Mikomi, utilisant des ressources qui jusque là lui était inconnues. La haine … remplissait son esprit. La douleur n’existait plus, la peur ne faisait plus partie de son être. Seule la haine nourrissait cette force. Elle qui n’avait jamais fait de mal ou manqué de respect à quiconque dans le village avait été relégué comme vulgaire jouer auprès de jeunes qui n’étaient guère plus âgés qu’elle. Elle ne comprenait pas et dans l’inconscient collectif de son clan, dans toute la partie de sa vie dont elle n’arrivait plus à se souvenir, des choses émergèrent lentement, une en particulier, mêlés aux sentiments forts qui étaient nécessaires à son déclenchement :
SHARINGAN…

Les deux jeunes tortionnaires s’arrêtèrent net dans leurs mouvements, pétrifiés par se qu’ils observaient. Les pupilles de la jeune fille s’étaient dilatées brutalement alors qu’une virgule noire apparut sur chacun de ses deux yeux. Son regard devint rouge foncé, comme illustrant la haine et le désir de vengeance qui envahissait et brouillaient son esprit. Elle capta chaque visage, et discerna chacune de leur forme, les imprimant avec exactitude dans son esprit, lui permettant de toujours les reconnaître, même entre mille.

Se jurant qu’un jour, ils paieraient ce qu’ils lui avaient fait subir, son corps se relâcha, évacuant la tension accumulée. Ses paupières se fermèrent et affaiblie par la douleur et la perte importante de sang, elle perdit connaissance. Une dernière phrase se grava au plus profond de son âme
« Je vous déteste, je vous hais, je vous tuerai … »

Ils se relevèrent en silence, essuyant leurs dagues souillées avec des morceaux de vêtements éparses. Un léger sourire germa sur les lèvres du garçon.

« Tu n’es pas qu’une bâtarde mais une vraie sorcière. Crois-moi, si l’on ne te saigne pas davantage, c’est uniquement pour te laisser vivre et continuer à jouer avec toi. Crois-moi, ce n’est que le commencement … »

Ils quittèrent la sombre ruelle pour rejoindre la fête, loin d’être terminée. Croisant Shin’Yu, ils ne laissèrent rien paraître. Il les connaissait bien même s’ils ne vivaient pas dans le même quartier. L’attaquer lui leur faisait encourir de plus sérieux embêtements que ceux qu’ils pourraient éventuellement avoir après ce moment de délectations sadiques sur une inconnue. Il avait une mine vexée, ne comprenant pas pourquoi sa cavalière n’était toujours pas arrivée et honteux de se retrouver seul, il avait décidé de rentrer.

Passant à côté de la rue où se trouvait le corps ensanglanté de Mikomi, il n’esquissa aucun regard vers celle qu’il avait attendu pendant plus d’une heure. A un mètre d’elle, alors qu’elle gisait dans son propre sang, il la maudissait du plus profond de son cœur…

C’est un hurlement de détresse qui acheva la fête. Une jeune femme, les mains sur son visage et l’estomac révulsé, appelait à l’aide alors qu’elle venait de découvrir le spectacle macabre. Trois chuunins arrivèrent dans la minute et sans un mot, se dispersèrent pour trouver le médecin du village, lui-même ninja, utilisant les jutsus médicaux. L’état de la jeune fille était critique, quasiment vidée de son sang…





Presque une année entière s’était écoulée depuis les tragiques évènements qu’avait vécu la jeune fille. Si ses blessures guérissaient dans de bonnes conditions, il n’en était pas de même pour son esprit, brisé. Le visage de ses tortionnaires, imprégnés par le don qu’elle avait involontairement utilisé, ne cessait de hanter ses nuits.

Même si elle ignorait tout de ce dojutsu qu’elle possédait, elle le considérait comme une malédiction et n’arrivait pas à le maîtriser. Elle se contenta, par dépit, de bander ses yeux pour qu’aucun autre visage ne puisse se loger aussi profondément dans son esprit. Avec l’aide de ses parents adoptifs, elle put apprendre diverses techniques lui permettant de palier cette cécité volontaire. Elle était assidue et toujours désireuse dans l’apprentissage. Jour et nuit, elle s’entraîna non pour ne pas être handicaper mais bien au-delà de cela. Son cœur n’était plus le même, n’était plus celui de cette jeune fille qui avait été découverte le long de la rivière. Elle se formait pour l’unique but de se venger, de faire payer à ceux qui l’avait saignés, l’amère sentence d’une personne brisée.

Malgré cette résolution, elle redoublait d’effort car consciente du chemin double qu’elle avait à parcourir. Elle avait été refusée à l’académie à cause de son refus d’utiliser ses yeux. Cependant, c’était avec son ami Shin’Yu qu’elle rattrapait chaque technique qu’il apprenait là-bas. Certes le processus se faisait long et laborieux mais sa soif de connaissance passait toutes les difficultés en second plan..

« Cling … Clang … Clink »
Les kunais lancés à pleine vitesse s’entrechoquaient alors que les deux adversaires se situaient à une quinzaine de mètres l’un de l’autre.

- Continue, dit la jeune fille, d’un ton neutre, un léger sourire en coin.

Trois kunais, de nouveau, s’élancèrent sur elle. Décalant son pied gauche vers l’arrière, elle prit la poignée d’un sabre court qui se découvrit à son petit déplacement. Elle ne voyait pas les projectiles mais seulement les mouvements de son ami, qui lui permettait d’anticiper la trajectoire de chacun. Avec une habileté sans aucune hésitation, elle exécuta un enchaînement rapide qui fit tomber les trois armes au sol, à ses pieds. Une douleur lui traversa cependant le visage. Poussant un petit cri de surprise, elle posa la main gauche sur sa joue, découvrant une éraflure légèrement saignante.

- Et bien et bien, s’écria le jeune garçon, tellement concentrée sur mes mains que tu en as oublié mes pieds. Ce n’est pas comme cela que tu parviendras à me battre.
- Ne crois pas qu’une égratignure fait de toi quelqu’un de meilleur.
- C’est vrai …

Se concentrant, il unit ses mains, les plaquant alors contre le sol
« DOTON, TSUCHI NAMI NO JUTSU »
La terre trembla alors qu’une vague de chakra la souleva pour former un véritable raz de marée s’abattant sur la jeune fille. Elle resta immobile, appréhendant la vague qu’elle voyait alors sous forme de petits éléments bleutés cristallins.

Elle ne bougea qu’au dernier instant. Malaxant son énergie en dessous de ses pieds, elle sauta de pierre en pierre, à une vitesse extrême, comme volant, prête à fondre sur sa proie. Elle se retrouva juste devant le garçon. Sa lame siffla dans l’air mais trouva sur son chemin un mur de pierre qui lui emprisonna également le bras.

Un poing alla droit sur le visage de Mikomi alors qu’elle tentait de s’extirper du piège dans lequel elle se trouvait. Tombant vers l’arrière, elle s’empara de l’avant-bras avec sa main libre. Se contorsionnant, elle tournoya pour coincer le bras de Shin’Yu entre ses jambes, le forçant à se décaler de son mur qui s’effrita au moment où le contact avec son propriétaire se rompit. Tombant à terre, chacun exécuta un dernier mouvement …

Elle avait placé la pointe de son sabre juste au-dessus de la gorge de son ami alors que ce dernier tenait dans ses mains un kunai qui effleurait la poitrine de Mikomi.

- Egalité ?
- Egalité …

Elle retomba à terre alors qu’ils se mirent à doucement rigoler de la situation. Reprenant leur souffle, ils profitaient de la brise pour respirer à plein poumon. Elle pouvait ressentir ce qu’il y avait autour d’elle. De l’herbe légèrement montante, des arbres hauts, feuillus, dont le manteau vert ondulait sous le vent, le soleil iridescent, chauffant son visage sous ses rayons. Ses parents lui avaient apprit à contrôler ses autres sens pour avoir une orientation cohérente. De même, elle pouvait sentir avec précision chaque mouvement de chakra, lui permettant de connaître les mouvements de ses adversaires. Elle n’était encore qu’aux prémices d’une bonne maîtrise mais elle s’améliorait de jour en jour, par l’objectif sombre et noir qu’elle s’était fixé.

- Tu sais Shin’Yu, commença-t-elle, tu es le seul qui soit réellement rester près de moi. J’ai l’impression d’avoir complètement été rejeté des autres …
- Bah tu sais, ce n’est pas forcément vrai. Ils t’aiment bien mais tu as changé. Tu es devenue plus méfiante et plus froide, si ce n’est avec moi. En fait, ils ont plus peur de te brusquer mais au fond, ils t’apprécient et ils viennent quand même assez souvent avec nous pour s’amuser non ?
- C’est vrai … Depuis l’année dernière, tout a changé pour moi et j’ai du mal à voir ce qui est positif autre part …En tout cas grâce à toi, je progresse de jour en jour et malgré mon handicap, je crois pouvoir atteindre le but que je me suis fixée.
- Mais … tu sais qu’eux aussi se sont améliorés et que tu es seule dans l’histoire …
- Je le sais mais tu oublies qu’à leur inverse, je ne m’amuse pas et je ne perds pas mon temps. Je m’entraîne, jour et nuit et je maîtrise les jutsus de ma famille et l’effet de surprise est de mon côté puisqu’ils ne s’attendent pas à ma venue.
- Si tu es si sûre de toi …
- Je le suis ! Dit-elle presque en criant. Et de toute façon, je ne t’ai pas demandé ton avis !!!

Sur ce sursaut de colère, elle se leva et partit en courant avant même qu’il ne put dire un mot. Ses yeux laissaient échapper des larmes de colères et en même temps de profondes souffrances. Sa haine ne s’était pas estomper et toujours grandissante dans son cœur. Pourquoi avaient-ils fait cela ? Pourquoi s’acharner sur celle qu’elle était auparavant ? Elle l’ignorait et tout ce qu’elle désirait à présent, s’était de leur faire ressentir ce qu’elle avait éprouvé à ce moment là : de la solitude.