Et bien c'est partit !!! d'abord pour le prologue qui est en corrélation avec le manga pour ensuite s'éloigner radicalement de ce que Kishimoto exploite.
Pour le "déconseillé aux -12" il faudra attendre un petit peu pour comprendre.
Elle sentit alors tout son corps rempli d’une douleur étrange, la maintenant dans une position des plus inconfortable. Etant restée immobilisée durant plusieurs jours, ses muscles ankylosés lui faisaient horriblement mal, comme si le sang réapprenait à circuler ou que les nerfs vibraient, comme s’étirant après une longue sieste. La grimace qu’elle faisait en avait effrayé plus d’un mais celui qui était le plus proche ne voulait partir en débandade, sa réputation devant être celui d’une personne vaillante et responsable. Il hésita, de la sueur perlant légèrement sur son front, se demandant quel démon était emprisonné dans le corps de cette jeune fille. Les yeux noirs de jais, momentanément cachés par le froncement de ses sourcils, avait fait paraître pendant quelques secondes cet état de surprise lors de la découverte d’un nouveau monde, d’une nouvelle réalité.
Ses longs cheveux noirs chutaient en cascade sur ses épaules, recouvrant un vêtement s’apparentant à celle d’une jeune kunoichi. Cependant, aucune marque de clan n’y était inscrite, comme si elle était apparut de nulle part. Son visage, peu à peu, se détendit, son esprit redevenant maître de son corps. Elle sourit alors, sentant les doux rayons du soleil venir réchauffer les quelques parcelles de sa peau qui était à nues. Regardant le jeune garçon, elle sourit, rendant alors son apparence telle qu’elle aurait due être dès le début, celle d’un ange. Elle n’avait, tout au plus, que huit ou neuf ans car la fraîcheur et l’innocence formaient comme une aura autour d’elle. Le garçon se sentit alors rassuré, presque trop lorsqu’il se surprit à rougir.
Se reprenant, il lui tendit la main, lui aussi avec un large sourire. Des cheveux châtains en bataille, un visage de séducteur, il avait l’air néanmoins sympathique et Mikomi, par instinct, s’aida de cet appui pour toucher la terre ferme, manœuvre un peu dangereuse qui ne manqua pas de les déséquilibrer. Elle ne le remarqua qu’alors … ces effluves de la nature, inondant son odorat comme jamais elle ne l’avait fait auparavant. Les feuilles séchées, l’eau pure, les fleurs des champs, tout ceci était comme une source de bien être pour elle, prenant un instant pour respirer tout cela, les yeux fermés. Cependant, elle fut prit d’un bref instant de panique, revenant alors à cette dure réalité : Elle ne savait pourquoi elle était là, parmi des inconnus, dans un monde inconnu, avec un passé inconnu.
« Hey, interrompit le jeune garçon, un peu vexé de la nonchalance de Mikomi, la moindre des choses est de remercier la personne qui vient de t’extirper de cette embarcation non ?
- Heu … excuse-moi, je suis un peu surprise d’être ici… Je ne sais d’où je viens, ni de qui je viens. Mais je te dis merci de ce que tu as fais pour moi, s’était courageux, surtout avec une telle profondeur d’eau … »
Derrière, certains pouffèrent de rire. En effet, l’eau, à ce niveau, n’était guère à plus de cinquante centimètres et les risques qui avait été entrepris étaient, somme toute, plutôt mineure. Il haussa les épaules et le menton, se sentant un peu vexé. Mais cette mine de vexé fut rapidement balayé par de l’embarras. La jeune fille, les larmes aux yeux, avait l’air miteuse, comme prise par tous les malheurs du monde. Mal à l’aise, il n’eut d’autre reflexe que de mettre sa main derrière la tête, avec un sourire discret.
« Je, je suis désolé … je plaisantais à vrai dire, hésita-t-il à dire. Je m’appelle Shin’Yu, et tu es au village de Shussei, dans le Pays des Arbres. »
Se retournant, il énuméra ses amis, eux aussi ne sachant où regarder, gênés par cette tension qui s’était installée. Cependant, la jeune fille reprit ses esprits, tentant de s’accrocher aux paroles de ce garçon, certainement du même âge qu’elle, qui se voulaient rassurante.
« Alors dans l’ordre, voici Taeruko, la fille du chef du village, Reju, Saori, Domotai et enfin Satsu. Nous avons tous le même âge, hormis Satsu qui a un an de plus que nous mais il est tellement bête qu’en fin de compte, cela ne fait aucune diff … »
Il fut alors interrompu par une charge terrible du garçon, un peu plus grand en effet que tous les autres, qui les précipitèrent dans l’eau. Se battant pendant quelques secondes, ils furent rapidement interrompus par le bruit d’un bâton que l’on frappait au sol d’une main forte et sévère. Ils savaient, tous, que cela n’était pas source de bon augure. Avec des sourires malicieux, ils se relevèrent, comme si de rien n’était. Mikomi, elle, avait de nouveau le visage plus détendu, amusée par l’interaction qui avait eu lieu. Malgré cela, ils paraissaient former un groupe soudé et cela lui fit momentanément oublier que pour sa part, elle ne faisait partie d’aucun groupe.
« Jeunes enfants, ne devriez-vous pas aller aider vos parents plutôt que de vous épuisez de la sortes ? La voix était grave et sûre, un peu cassée par un âge certainement déjà avancé. »
Se retournant, elle vit un vieillard, posé, si l’on puis dire, sur une canne, regardant avec un œil à peine entrouvert. Il était empreint de respect et malgré son apparence, elle était sûre qu’il gardait quelque chose de secret en lui. Les autres avaient tous compris et sans broncher, sans dire un mot, ils partirent dans plusieurs directions, certainement celle de leurs maisons respectives. Seul Shin’Yu resta, voulant lui présenter en personne la nouvelle arrivante, qui ne manqua pas d’intriguer celui qui avait en une demi phrase, fait acquiescer une bande de jeunes sans aucune plainte.
« Vieux Togashi, voici … heu, ben …
- Mikomi, je m’appelle Mikomi, répondit-elle, ne voulant le gêner outre mesure. Je ne sais d’où je viens et Shin’Yu m’a délivré de cette prison dans laquelle j’étais et je lui en suis reconnaissante. Cependant, veuillez m’excuser de tout cela et je ne veux en aucun cas attirer des quelconques ennuis à qui que ce soit. Je partirai, sitôt que je saurais où aller … »
Mais sur ces moments, rien ne parut germer de son esprit. En règle générale, des souvenirs reviennent, même en simples bribes, tentant de reconstituer un chemin cohérent, aussi bien géographiquement que temporel. Mais en elle, quelque chose avait fait table rase et rien de tout cela ne semblait venir. Des larmes, d’abord discrètes, puis massives, coulèrent le long de ses joues. D’abord de détresse puis de colère, elle se voulait de ne rien pouvoir faire de son état. Mais le vieillard paraissait attirer par quelque chose. Se dirigeant vers la panière, il passa près de Mikomi, mettant sa main parcheminée sur son épaule.
« Toute chose à une raison d’arriver. Toute énigme, un jour sera révélée. N’ait crainte, et ait confiance en toi. Si tu es ici, ce n’est pas par hasard. »
S’approchant de la rivière, il s’arrêta un instant, contemplant avec minutie ce qui avait amené la jeune fille jusqu’au village. Des traces étranges avaient été laissées au fond, comme si quelque chose s’était consumée il y avait peu de temps. Un sceau, sans aucun doute, ayant affecté Mikomi … Sa perte de mémoire pouvant être obtenu ainsi, de même que cette espèce de stase qui l’avait maintenu durant peut être des semaines sans bouger, manger ni boire. Ilse réajusta, reprenant un ton neutre, comme dénué de tout intérêt et remonta la pente douce d’herbe verte. D’un signe de la tête, Shin’Yu invita Mikomi à remonter avec eux. Il lui chuchota alors à l’oreille :
« On ne dirait pas comme ça, mais il est super sympa et je suis sûr qu’il va t’aider… »
La prenant par la main pour l’aider également à remonter, elle vit avec stupeur un village dont on ne se doutait pas d’une telle grandeur. Avec une centaine de bâtiments, peut être plus, il arborait un style plutôt indifférent, avec une architecture qui ne lui semblait pas étrangère et donc qui ne se détournait pas des grands chemins. Cette sensation était étrange, cette petite chose qui fourmille en soi, lui disant qu’elle connaissait sans connaître réellement.
Tournant la tête légèrement vers la gauche, elle vit avec stupeur qu’ils étaient en amont sur une montagne et que la vue donnait sur une immense vallée qui se perdait au loin pour s’effacer sur de larges forêts et prairies. En contrebas, des étages de rizières formaient apparemment les ressources du village. Plusieurs personnes remontaient avec de larges paquetages, contenant la ressource précieuse. D’autres, ayant l’air tout autant fatigués, remontaient avec de grands outils, permettant l’élargissement des rizières et leur entretien. Chaque personne arrivant attirait un enfant ou un animal, curieux de connaître le récit d’une journée de labeur ou simplement heureux de revoir un visage familier. La place du village était surplombée par des arbres dont le troncs faisaient sans nul doute au moins deux ou trois mètres de diamètres, révélant une longévité incroyable. Des gens commençaient à se rapprocher, prévenus sans doute par leurs enfants et curieux de la nouvelle venue. Ils lui réservaient un accueil avec de larges sourires, sans aucune arrière pensée. Que pouvait, en effet, attirer de néfaste une si jeune fille ?
Mikomi tentait désespérément de se cacher derrière le jeune garçon mais rien n’y faisait. Elle tentait d’esquisser une mine amicale mais les joues rougies et la température montante de son corps ne facilitait pas les choses. Elle se contenta de suivre le vieux Togashi, qui tentait de calmer ce qui devenait une véritable foule. Ils arrivèrent devant une grande maison dans laquelle la jeune fille fut invitée. Shin’Yu fut simplement laissé derrière, un signe de la main lui faisant comprendre que sa présence n’était plus indispensable.
Une vieille dame arriva, l’air radieuse, s’approchant avec une aisance de jeune femme pour examiner cette petite fille d’air si innocente
« Bonjour et bienvenue, commença-t-elle enjouée, je suis Shaitung, la femme de ce vieillard qui est, sans nul doute a-t-il oublié de te le dire, le chef de ce village. Tu dois sans doute avoir faim après ce périple qui t’est arrivé. Les enfants ne purent tenir leur langue et tous les habitants doivent être au courant maintenant. Cependant, cela ne t’empêche pas de rassasier un estomac sans doute affamé. »
Elle ne lui laissa pas le temps d’acquiescer alors que déjà, elle repartait vers les cuisines, invitant préalablement Mikomi à s’asseoir dans ce qui paraissait être la salle de séjour, avec au centre une belle table basse en ébène compte tenu de cette couleur si foncée et si caractéristique. La maison faisait ressentir un certain bien être, tout étant disposé à la relaxation et à l’espace, ainsi, même à l’intérieur, on ne se sentait confiné. Rapidement, une douce odeur de thé au jasmin empli la pièce entière. Togashi était occupé à ranger quelques papiers qui traînaient un peu partout, marmonnant des choses qui ne regardaient sans doute que lui.
« Voilà, voilà, tout est prêt, s’écria Shaitung, amenant un large plateau jusqu’à la table basse. Il y a un peu de tout car j’imagine que tu dois être gourmande à ton âge. D’ailleurs il faut en profiter car après, tout se complique. Aller, ne te retiens pas, fais comme chez toi »
Souriante, la vieille dame s’assit en face de Mikomi qui, à la vue de tout ces mets, sentit un lourd poids dans son corps. Son estomac, en effet, reprenait ses droits et lui fit sentir une faim qu’elle n’avait, sans doute, jamais pu ressentir auparavant. Sans attendre, elle prit des baguettes dans sa main droite et littéralement engouffra la nourriture, appréciant que de façon passagère le goût, tant le vide se faisait sentir comme presque une douleur.
Repue, elle se détendit les bras en les balançant vers l’arrière, comme s’étirant après une bonne sieste. Shaitung s’était contentée de la regarder, amusée par ce que la petite fille pouvait lui faire souvenir de sa propre enfance, temps qui ne fut aisé pour personne et où trouver de la nourriture était la principale occupation de la journée. Aucune n’avait vu Togashi sortir et se fut avec une demi surprise qu’elles le vit rentrer, toujours l’air renfrogné et distant. Mais son œil s’éclaira, comme illuminé par une vérité qui le frappait. Cependant, ce n’était pas du tout cela et avec un petit sourire, il invita Mikomi d’une main tendue à se relever.
« Nous allons dans la salle de l’assemblée pour décider ce qui va advenir de toi. Cela peut paraître précipité mais après avoir retourné la situation dans tous les sens, il paraissait évident que nous ne pouvions te laisser repartir. Tu n’as, pour le moment, aucun souvenir de tes origines ni même de tes parents. Par conséquent, te relâcher dans la nature serait pure folie de notre part et je ne peux accepter cela dans mon village. Les représentants de chaque famille vont être présents et jusqu’à ce que tu te sentes prêtes à repartir ou que ta mémoire revienne, tu domicilieras là où des bras ouverts t’accueilleront. »
Elle ne savait pas quoi dire en réalité. Tout paraissait partir d’une bonne intention mais elle était angoissée à l’idée de tout cela. Avoir une nouvelle famille, prendre un nouveau départ … cela paraissait tellement irréaliste, comme si elle venait de naître, comme si elle allait prendre vie dans ce nouveau monde. Elle aurait peut être voulu pleurer mais elle ‘lavait déjà tant fait que rien ne vint, hormis cette étrange sensation qui lui brouilla le cœur mais qui, paradoxalement, n’était pas nécessairement désagréable. En effet, ce petit chatouillement au niveau de la poitrine, elle se surprit à croire que s’était simplement de l’espoir, un espoir de renouveau et de commencement. Se relevant, elle ne dit un mot et acquiesça de la tête, se dirigeant vers ce halo de lumière qu’était l’extérieur, comme un signe de bienvenue.
Traversant la grande place avec une lenteur affligeante suivant le rythme de Togashi, ils parvinrent finalement à arriver à destination, devant une énorme bâtisse où des gens étaient massés à l’intérieur, regardant presque avec avidité la venue de la jeune fille. Cette curiosité, même innocente, rendait mal à l’aise Mikomi qui se dépêcha de suivre la marche à suivre, poussant d’une main celui dont la lenteur du pas défiait presque la gravité. Finalement, ils gravirent une estrade où des adultes, certainement une sorte de conseil, se tenait en demi-cercle ouvert vers la foule comprenant presque deux cent de personnes. Elle trouva sa place sur une chaise à côté de Togashi qui, d’un coup de canne, fit taire la salle entière, faisant raisonner un silence que tous se surprirent à écouter.
« Mes chers amis, nous sommes ici, comme vous le savez sans doute, pour une affaire, je dirai presque des plus réjouissantes. Par cette belle journée, nous avons eu la joie de sauver des eaux une jeune fille, Mikomi, ici présente. Elle vient d’un pays inconnu dont ses souvenirs sont quelque peu absents. Par conséquent, en attendant une amélioration de ce côté-ci de son être, j’aimerai qu’une famille ici présente puisse l’accueillir en son sein, la considérer avec respect et amour comme le veut les lois et les principes de notre village. Je ne veux aucune contrainte, aucune main forcée. Mais je crois qu’une jeune fille est plus à même de s’épanouir dans une famille jeune plutôt qu’entourée d’un vieux monsieur sénile et d’une … femme ma foi encore pleine de vie et d’attachement. »
Les gens sourirent à cette fin de prise de parole. Des murmures commencèrent à éclorent dans toute la salle, la remplissant d’un brouhaha à faire vibrer les tympans. Chaque couples faisaient le point sur leur vie, se demandant si s’était envisageable ou non d’intégrer un nouveau membre. Mais bientôt, tout ceci fut terminé lorsque deux jeunes gens se levèrent, souriants, humblement, s’avançant jusqu’à l’estrade. Ils regardèrent avec attention la jeune fille. La femme s’agenouilla et lui tendit une main. Elle était belle, très belle, de long cheveux clairs agrémentant ses yeux cristallins. L’homme discuta avec les personnes présentes dans le demi-cercle alors que sa femme tentait d’établir un contact :
« Je m’appelle Kaédé, et la personne qui m’accompagne s’appelle Kisawa. Nous sommes un couples qui s’est marié il y a moins d’un an. Nous venons d’avoir un petit garçon et malgré cela, nous aimerions t’avoir dans la famille. Nous sommes tous deux des gardes du village, des Chuunins qui sont en charge de la sécurité de tous. J’ai pris du temps pour m’occuper de mon enfant et j’aimerai pouvoir également t’en donner, pour toi. Tu peux refuser mais cela nous ferait réellement, autant à moi qu’à Kisawa. Tu seras chez nous comme chez toi, tu auras un petit frère et nous te protégerons de ceux qui voudront te faire du mal. »
Ecoutant ses paroles, Mikomi se sentait étrangement bien, comme soulagée des nombreuses incertitudes qui déchiraient son âme. Instinctivement, elle vint se blottir contre Kaédé qui la prit délicatement dans ses bras. Fermant les yeux, elle pouvait sentir un parfum délicat qui la fit plonger son visage dans le cou de la jeune femme qui s’en sentit rassurer, comme un signe de son acceptation. Les gens se réjouirent alors, la décision n’étant plus à prendre. Personne ne dit mot et tous se contentèrent de se retirer en toute humilité, regardant le spectacle d’une famille qui s’agrandit, d’une famille retrouvée. Tenant une petite main fraîche et délicate, Kaédé sortit avec son mari au bras, tous deux avec un large sourire. Sortant de la grande bâtisse, cette lumière était alors d’autant plus significative, comme si de l’ombre, elle émergeait vers une douce lumière.