Everyone Leaves


Fanfiction Naruto écrite par Akai-Tanuki (Recueil de Akai-Tanuki)
Publiée le 30/07/2015 sur The Way Of Naruto



Bon, ben je sais pas trop quoi dire cette fois ... À part qu'à un moment du chapitre, ça va parler d'une chanson, alors je vous conseille de prendre vos petits doigts et de la taper sur YouTube pour l'écouter, pour l'ambiance et parce qu'elle en vaut le détour :p
C'est tout pour aujourd'hui ... Bonne lecture !
Enjoy ;)



Chapitre 4: Aiko



Ce matin, je suis réveillée par la pression douce et familière d’une main aux longs ongles sur mon épaule.

- Aiko, fait la voix de ma sœur encore embrumée par le sommeil, Aiko réveille-toi, il faut qu’on descende manger …

Je grogne de mécontentement et me tourne, enfonçant ma tête dans mon oreiller. Le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne suis pas du matin, et mon caractère déjà difficile devient carrément épouvantable lorsqu’on ose me tirer de mon sommeil. Mais Konan, qui y est habituée, ne m’en tient pas rigueur et considère avoir accompli sa mission une fois que j’ai émis un son, quel qu’il soit. De toute façon, avec la lumière allumée, il m’est impossible de me rendormir. C’est pourquoi je reprends ma position initiale, c’est-à-dire étendue sur le côté gauche, glisse la main sous mon oreiller et attrape mon portable, que j’amène à la hauteur de mes yeux. Il est neuf heures cinq, ce qui correspond à six heures du matin pour mon métabolisme. Je laisse échapper un gémissement de désespoir avant de commencer à envisager l’éventualité de me redresser en position assise. C’est donc ce que je finis par faire, avant de me frotter les yeux, luttant contre mon envie de me rouler dans ma couette encore chaude et de me rendormir aussi sec. Il fait atrocement froid, je sens mes orteils se recroqueviller dès qu’ils frôlent le parquet. Je me débrouille donc pour regagner le tapis aussi vite que possible et constate que le store électrique cachant la baie vitrée est encore fermé. C’est avec joie que j’appuie sur le bouton, observant avidement le volet se relever dans un chuintement, laissant apparaître peu à peu la merveilleuse vue qui nous est offerte. Je me colle à la paroi de verre comme une enfant, dévorant du regard la ville qui s’étale sous mes yeux. Je trouve Paris magnifique, de nuit comme de jour, et la neige qui ne cesse de s’abattre sur les immeubles rend la vue presque féérique. Je sautille jusqu’à ma valise, de nettement meilleure humeur.

- Ben alors sœurette, c’est rare de te voir aussi en forme le matin, fait ma sœur d’un air amusé, sortant de la salle de bain, les bras croisés sur sa poitrine et l’épaule appuyée contre le cadre de la porte.

Elle a eu le temps de se maquiller et de se coiffer comme à son habitude, avec sa rose blanche piquée dans son chignon. Elle porte un pull en mailles crème, et un jean slim bleu clair : des couleurs qui contrastent vivement avec sa chevelure, mais je trouve que ça lui va bien. J’ai toujours pensé que ma sœur était magnifique, quoi qu’elle fasse : même à deux heures du matin, échevelée et démaquillée, même un lendemain de fête avec la gueule de bois et des cernes violacés sous les yeux, je trouverais toujours qu’elle est la plus belle fille de la Terre.
Pour ma part, je revêts un grand sweat prune sans capuche et un slim noir déchiré aux genoux, mes grandes bottes, et je suis prête. Une petite croix argentée brille au bout d’une chaîne passée autour de mon cou. Pas que je sois religieuse, bien au contraire ; c’est plutôt une provocation, une manière de me moquer de ceux qui croient en l’existence d’un Dieu quelconque. J’ai toujours pensé que ce sont des conneries, et cela fait partie des choses dont je ne démordrai jamais.

Après un rapide passage à la salle de bain, où j’essaie de ne pas m’attarder plus que de raison et me contente de brosser rapidement mes cheveux –pas de coiffure pour moi, je déteste ça–, je rejoins Konan, qui attrape les clefs de la chambre, et nous pouvons enfin gagner le réfectoire.
Tout comme hier soir, il grouille de monde. Nous nous frayons un passage à travers les autres occupants de l’hôtel pour rejoindre la file, où nous sommes gratifiées d’un sourire par Kiba, juste devant nous.

- Tiens, salut les filles ! Bien dormi ?

Ma sœur se charge de lui faire la conversation, tandis que je choisis mon menu. La file avance à vitesse d’escargot et je sens ma patience s’amenuiser de seconde en seconde. Agacée, je m’agite, pressée d’en sortir. Je sens que chaque passage au self va être un vrai calvaire.
Nous finissons tant bien que mal par sortir de la file et allons nous installer à notre table. Le repas se passe calmement, ceux ayant déjà fini de manger bavardant entre eux, et les autres avalant leur petit-déjeuner en silence. Personne ici ne semble péter la forme, mis à part Tenten qui fait preuve d’un enthousiasme débordant, ce qui semble être une habitude chez elle. Je soupire. Elle est sympathique, mais vite fatigante, surtout pour quelqu’un qui comme moi n’est pas matinal.

La matinée se déroule sans encombre dans la salle commune, rythmée par la conversation que j’anime avec Hanabi et celles des autres qui se mélangent autour de nous dans joyeux bruit de fond. On peut déjà observer des affinités qui se forment au bout de quelques heures : Kiba et Tenten sont ceux qui font le plus de bruit, installés devant la télé et se disputant une partie endiablée de Mario Kart durant laquelle ils semblent jouer leur vie. Ils se penchent à droite, puis à gauche, tournent leurs manettes comme si cela allait les aider à se diriger, se bousculent à coup d’épaules et poussent des cris rageurs chaque fois que leur adversaire les distance. C’est assez comique à observer, et j’aperçois du coin de l’œil le regard envieux qu’Hanabi pose sur eux.

- Tu veux aller jouer avec eux ? je finis par demander d’une voix douce.

Elle sursaute et plante son regard pâle et surpris dans le mien.

- Peut-être, avoue-t-elle du bout des lèvres. Mais, je ne veux pas te laisser seule.

Je lui souris.

- Ne t’en fais pas pour moi et rejoins-les, tu en meurs d’envie !

Elle me gratifie d’un grand sourire et file s’asseoir à leurs côtés. Je les vois lui tendre une manette et très vite la partie reprend, Hanabi a l’air de s’amuser comme une petite folle et c’est plaisant à voir, je la trouve attendrissante avec cet air joyeux peint sur les traits.
Une présence se fait soudainement sentir à mes côtés, et je tourne la tête, pour découvrir l’aîné des Hyûga qui me fixe d’un air inexpressif.

- Salut, lâche-t-il, visiblement embarrassé.

Je devine qu’il a comme moi du mal avec les relations humaines, je compatis et l’encourage donc :

- Salut, Neji c’est ça ?

Il acquiesce. Il y a un petit silence, puis il se décide à déclarer d’un ton bas et mesuré :

- Aiko, je tenais à te remercier de t’être liée d’amitié avec ma cousine … Hinata et moi craignions qu’elle ne soit toute seule ici, et nous sommes ravis de voir que ce n’est pas le cas.

J’ai presque envie de rire de son air guindé, il est si crispé, si respectueux et poli dans ses paroles que j’ai l’impression d’avoir dix ans de plus que lui. Je lui réponds :

- Pas la peine de me dire merci pour ça, Hanabi est super sympa donc c’est normal. Détends-toi, je ne vais pas te manger !

Il s’autorise à me sourire légèrement et lâche ses genoux, qu’il entourait jusque-là de ses bras.

- Désolé, j’ai un peu de mal à discuter normalement avec les gens de mon âge, rit-il d’un air gêné.
- Je vois ça, et je suis un peu pareille … Ça va si la personne en face me met à l’aise et meuble la conversation, mais j’ai tendance à plus penser que parler en général.

Et c’est ainsi que nous entamons une sorte de présentation de nous-mêmes, sans trop nous en apercevoir. Au fur et à mesure que le temps passe, il se décrispe et je fais de même. Le courant passe bien, nous nous découvrons pas mal de points communs, il est cultivé et intelligent, aussi pragmatique qu’un scientifique dans ses mauvais jours et son sérieux en deviendrait presque amusant. Il sait cependant plaisanter, possède un humour fin et subtil que j’apprécie. En bref, la famille Hyûga semble faite pour s’entendre avec moi et nous sommes si absorbés par notre discussion que nous n’entendons même pas Kisame rentrer dans la salle commune, jusqu’à ce qu’il nous appelle pour déjeuner.

Une fois le repas achevé, nous nous réunissons tous les dix dans le hall de l’hôtel, encadrés par Sasori, Kisame, Hidan et Kakuzu. Ce dernier nous annonce qu’aujourd’hui, nous nous rendons au cinéma et que nous avons le choix entre trois séances : la première est un film d’animation, ce qui m’enthousiasme directement et semble également enchanter Tenten et Hanabi. Le second film est une comédie à l’eau de rose, dégoulinant de bons sentiments. Rien que le résumé me fait grimacer, ce genre de films n’est vraiment pas fait pour moi … En revanche, il semble convenir à Hinata et ma sœur, ainsi qu’à Temari. Le troisième est un film d’action pure et dure, ce qui convainc la quasi-totalité des garçons.

- Ça, c’est un film de bonhomme ! lance Kiba en cherchant l’approbation de ses camarades masculins.

Il obtient deux ou trois hochements de tête à droite et à gauche, ce qui a l’air de lui convenir. Il nous fixe d’un air satisfait :

- Qu’est-ce que vous pouvez contre ça, avec vos petits films de nanas fragiles ?
- Qui est fragile ? réagit ma sœur en serrant le poing, l’œil venimeux.
- Hé les gamins, va falloir vous décider rapidement, on a pas que ça à foutre, soupire Hidan.
- O.K., qui vote pour le dessin animé ? demande Hanabi à la cantonade.

Elle lève sa propre main, et je fais de même, suivie par Tenten et, à ma grande surprise, Shikamaru.

- Shika nous trahit, beugle Kiba, qui vote pour le film d’action ?!

Il lève la main, imité par le reste de garçons qui ne sont malheureusement plus assez nombreux pour nous dépasser. Ne restent donc plus que Temari, Konan et Hinata qui votent pour la comédie, et c’est finalement le film d’animation qui l’emporte. J’ai un sourire satisfait, je ne suis pas un grande cinéphile mais j’avoue apprécier les dessins animés. Je dois être une éternelle enfant …

Suite à cela, nous grimpons dans le bus, direction le cinéma. Le trajet est animé, ce que je trouve assez sympathique : assise à l’envers sur son siège, la tête surplombant le dossier, Hanabi discute joyeusement avec moi et Konan, ma voisine. À côté d’Hanabi se trouve Kiba, qui s’amuse à lancer des papiers de bonbons vides sur Tenten, qui elle-même réplique en tentant de lui mettre des coups de pieds à travers l’allée centrale. Neji, installé avec la brune, l’observe se chamailler avec le tatoué, un sourire en coin sur les lèvres. Gaara a le regard fixé sur la fenêtre, perdu dans le vague, et ne semble prêter aucune attention à l’agitation qui règne autour de lui. À côté de lui, Temari discute avec Hinata et Shikamaru qui sont assis derrière nous. La route défile sans que nous en ayons conscience et en un clin d’œil, nous sommes arrivés.

Pendant que Kakuzu et compagnie prennent les places, nous filons automatiquement à l’endroit où la nourriture est vendue –et je sens mon estomac se retourner à la vue de toutes ces confiseries. J’adore ce qui est sucré, mais depuis que je suis arrivée à Paris, j’ai le ventre noué et prêt à régurgiter tout son contenu à la moindre contrariété ; ce qui peut se montrer assez ennuyeux …
Cela ne doit pas être le cas de tout le monde, car la grande majorité du groupe prend de quoi manger. Pop-corn sucré, salé, au caramel, boissons, bonbons et glaces, j’ai l’impression d’être à la fête foraine tant mes camarades ont les bras chargés de sucreries en tout genre. Seuls Gaara et moi n’avons rien pris, et j’entends la voix douce et chantante d’Hinata demander au rouquin :

- Tu ne veux rien, Gaara ?

Celui-ci répond « Non, merci » d’un ton si bas qu’il est quasi-inaudible. En vérité, il est tellement discret qu’on le remarque à peine, on en oublierait presque sa présence … Je me dis qu’il doit être timide, mais vu l’aura de danger qui émane de ses traits fermés, je doute que ce soit ça, son vrai problème. Pour être honnête, il me fait un peu flipper.
Nous ne tardons pas à rentrer dans la salle de cinéma plongée dans le noir. Nous dénichons rapidement une rangée vide et nous y installons, avec curieusement la même disposition que dans le bus ; à ceci près que je suis prise en sandwich entre Konan et … Sasori. Qui me jette un regard de biais doublé d’un sourire aguicheur que je distingue dans la semi-obscurité.

- Comme on se retrouve, murmure-t-il de sa voix veloutée tandis que le film démarre.
- Malheureusement, dis-je sans desserrer les dents, en tentant de garder les yeux fixés sur l’écran.

Il prend un faux air offusqué que je trouve particulièrement agaçant.

- Mais enfin, qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu me détestes autant ?
- Je sais pas, ta tête me revient pas, je grogne pour toute explication.
- Chhhttt, fait une voix irritée dans notre dos.

Je me retourne pour croiser le regard d’une vieille dame dont la ressemblance avec un pitbull est frappante, l’œil noir et les joues tombantes. Hanabi, qui s’est également retournée, me glisse :

- Eh, t’as vu la meuf, on dirait un bouledogue …

Je pouffe en apercevant l’air furieux de la dame et me concentre de nouveau sur le film. La séance est rythmée par les commentaires plus ou moins pertinents d’Hanabi, style « Mais qu’est-ce qu’il branle là lui, je croyais qu’il était mort ! » ou bien « Non mais attendez elle porte du rose avec du rouge ! On devrait déclencher le plan Vigipirate là parce que ça c’est un attentat contre le bon goût ! ». J’ai droit également aux « Chhhttt » exaspérés de Tête-De-Bouledogue derrière moi tout au long du film, ainsi qu’aux remarques de Sasori, rares mais, je suis forcée de l’admettre, intelligentes, qu’il prononce d’un ton bas, suave et mesuré que je qualifierais de « mielleux ». Avec cette intonation, il pourrait faire glisser comme une lettre à la poste n’importe quelle phrase, même la plus acerbe ; ce type est un véritable lubrifiant humain, en fait.

Le trajet du retour est bien plus calme que celui du départ : tout le monde est plongé dans ses pensées, et je ne distingue la conversation à voix basse de Kiba et Hanabi qu’en léger bruit de fond, à travers ma musique. De retour à l’hôtel, chacun est libre de faire ce qu’il veut en attendant le dîner, et je préfère me retrancher dans le calme de ma chambre plutôt que d’avoir affaire à l’agitation de la salle commune. Je prends donc un bouquin et m’installe dans mon lit, sous l’épaisse couverture, le dos bien calé contre une tonne d’oreillers. Une dizaine de minutes après le début de ma lecture, j’entends qu’on toque à la porte. Par flemme de me déplacer, je crie un « Entrez » et pose mon livre à côté de moi en découvrant Hanabi qui ferme la porte derrière elle.

- Hey, dit-elle en me rejoignant sur mon lit.
- Hey, je réponds en écho. T’as besoin de quelque chose ?
- Oui, un renseignement …
- Dis toujours.
- Est-ce que tu connais la chanson « Sail » du groupe Awolnation ? me demande-t-elle.
- Eh bien oui, elle est assez géniale d’ailleurs … Pourquoi ? je l’interroge, en penchant légèrement la tête sur le côté.
- En fait, commence-t-elle, j’ai pas mal parlé avec Kiba depuis tout à l’heure, et …
- Il te plaît ? je l’interromps, les yeux brillants.

Elle rosit vaguement et écarquille un peu les yeux.

- Euh, je ne sais pas, enfin ce n’est pas de ça que je voulais te parler …

J’arbore un air déçu, et elle reprend :

- Je disais donc qu’on a pas mal discuté, d’un tas de trucs en fait, de musique, de sport, de nos goûts, bref … Et quand on en est venus à évoquer la raison pour laquelle on était ici, il m’a demandé si je connaissais cette chanson là, « Sail ». Comme c’était pas le cas, je lui ai dit que non, et il m’a conseillé de l’écouter, en me disant qu’elle résumait à peu de choses près sa vie … Du coup je voulais savoir si tu pouvais me dire des trucs dessus, acheva-t-elle.
- Je vais te la faire écouter et je t’en parle après si tu veux, je propose.

Elle acquiesce et j’attrape mon portable avant de sélectionner la chanson dans la playlist. La musique se lance et je ferme automatiquement les yeux en balançant légèrement la tête au son des accords puissants, sourds et saccadés.

« Sail …
This is how I show my love
I made it in my mind because
I blame it on my A.D.D. baby …

This is how an angel dies
I blame it on my own sick pride
Blame it on my A.D.D. baby

Sail
Sail
Sail
Sail
Sail …

Maybe I should cry for help
Maybe I should kill myself
Blame it on my A.D.D. baby
Maybe I’m a different breed
Maybe I’m not listening
So blame it on my A.D.D. baby

Sail
Sail
Sail
Sail
Sail … »

- Wow, lâche Hanabi une fois que la musique a déroulé ses derniers accords. J’ai aucune idée de ce que ça raconte, mais c’est … Poignant.

Je lui souris.

- Ça parle d’un mec qui a des problèmes de déficit d’attention, « Attention Deficit Disorder » en anglais, ou A.D.D. Il en souffre énormément parce qu’il n’arrive pas à s’adapter à son environnement avec sa maladie, il ne sait pas montrer à ses proches qu’il tient à eux parce qu’il donne toujours l’impression de ne pas écouter, de ne pas leur prêter d’attention. Il ne sait pas quoi faire, s’il devrait appeler à l’aide ou même carrément se suicider, il est perdu et il se sent complètement décalé et différent par rapport aux gens « normaux ». Du coup, il met tout sur le dos de sa maladie pour expliquer son mal-être. Et « Sail » dans ce contexte, ça veut dire « Prends le large », ou « Va-t-en » si tu préfères. Parce qu’il voudrait se débarrasser de son trouble.

Hanabi écoute mon explication en silence, le regard baissé sur la couverture qu’elle tripote anxieusement. Je pourrais presque voir les rouages de son cerveau tourner sous ses longs cheveux noirs.

- Donc, finit-elle par lâcher, ça veut dire que Kiba souffre de déficit de l’attention. Et c’est sans doute à cause de cette incompréhension de ses proches dont parle la chanson qu’il est là, conclut-elle.

J’acquiesce.

- Tu sauras à quoi t’en tenir lors de votre prochaine conversation, dis-je. Et toi, alors ? Pourquoi est-ce qu’on t’a envoyée ici ? je demande, curieuse.

Elle me gratifie d’un large sourire.

- Parce que mon cher papounet ne pouvait plus me supporter, claironne-t-elle avec fierté. Apparemment, il aime pas trop mon style (Elle désigne ses piercings, son maquillage et sa tenue. Effectivement, elle doit être un peu trop punk-rock aux yeux de sa famille si sage et classique). En fait, ça m’amuse de le contrarier, c’est un de mes passe-temps préférés, et là je crois qu’il a fini par en avoir marre de mon « impertinence » (Elle trace des guillemets dans l’air avec ses doigts en prononçant ce mot), du coup il m’a inscrite au programme Akatsuki pour que je le laisse passer les fêtes tranquillement et que je passe du temps avec des gens « dans mon genre » (Retour des guillemets). Je crois qu’il espérait que je revienne dans le droit chemin, ou un truc comme ça. Mais au contraire, être venue ici me conforte juste dans l’idée que j’ai envie de tout, sauf de vivre une existence bien rangée comme la sienne.
- Et Hinata et Neji, qu’est-ce qu’ils font là ?
- Oh ben ils ont dit m’avoir suivie par solidarité, mais je crois surtout qu’ils veulent vérifier que je fais pas trop de conneries, rit-elle.

Je lui renvoie un sourire amusé. Oui, ça se comprend effectivement …

- Et toi ? Pourquoi t’es là ? me demande-t-elle finalement.

Je détourne le regard, gênée. À vrai dire, je ne suis pas sûre d’avoir très envie d’en parler. Pas que ce soit une histoire particulièrement atroce ou compliquée, mais penser aux raisons pour lesquelles je suis ici me replongerait dans des pensées que je préfère éviter.

- Si tu veux pas m’le dire maintenant, je comprends. Mais tu sais, faudra bien que t’en parles à un moment, m’indique-t-elle.

Je hoche la tête et elle me sourit en retour, avant de lancer une conversation sur un sujet random dans laquelle je m’engouffre avec joie. Quand j’y pense, je suis vraiment contente d’avoir rencontré Hanabi. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas fait de nouvelle amie, je connais celles que je fréquente habituellement depuis très longtemps et j’avais oublié à quel point il est agréable d’apprendre à connaître quelqu’un de sympa –et Dieu sait combien je suis difficile en matière de relations humaines.

Le dîner se déroule dans la joie et la bonne humeur, des liens commencent à se créer entre les différents membres du séjour et c’est plutôt marrant à observer. Tenten et Kiba s’entendent décidément très bien et profitent du fait que les petits pois qu’on nous a servis sont complètement insipides pour se les envoyer à la figure. Hinata a l’air de réussir à tirer quelques mots à Gaara, ce qui me paraît être un exploit vu que je n’avais pas entendu le son de sa voix avant qu’elle lui adresse la parole. Konan discute avec Deidara d’une table à l’autre, en parlant un peu plus fort que les autres pour qu’il l’entende bien. Temari et Shikamaru sont absorbés par une conversation qui semble être des plus sérieuses et intéressantes, et quant à moi je plaisante à propos de choses et d’autres avec Neji et Hanabi.
C’est une vingtaine de minutes après notre retour à la salle commune, vers vingt-et-une heure donc, que la voix froide de Pain se fait entendre depuis la porte :

- Les enfants, vous pouvez vous taire cinq minutes et m’écouter ? C’est important.

Le silence se fait progressivement, et le rouquin au visage criblé de piercing passe une main lasse sur son visage.

- Bien, donc je ne sais pas si vous vous souvenez, mais le programme Akatsuki comprend des séances de thérapie obligatoire tous les soirs. Du moins, vous devrez tous passer au moins une fois, ensuite libre à vous de réitérer l’expérience ou non. Et quand je dis thérapie, c’est un bien grand mot hein, aucun d’entre nous n’est psy, on va se contenter de vous écouter et essayer de vous aider du mieux qu’on pourra … Bref, nous vous avons épargnés hier soir parce que vous étiez fatigués du voyage, mais les séances commencent dès aujourd’hui et se poursuivront tous les soirs à partir de vingt-et-une heure. Elles dureront une demi-heure minimum et pourront se poursuivre jusqu’au couvre-feu si besoin est. Qui est volontaire pour passer en premier ? J’assure celle de ce soir.

Nous nous regardons les uns les autres en silence, aucun d’entre nous n’osant se proposer. J’aperçois alors la main de Konan qui se lève lentement, et elle déclare d’un ton solennel qui fait pouffer quelque uns d’entre nous :

- Moi, je me porte volontaire.

Elle a un petit sourire en coin sur les lèvres, dont je ne saisis pas la raison, et les yeux gris de Pain brillent l’espace d’un instant d’un éclat métallique.

- Bien, suis-moi dans ce cas.

Elle s’exécute, droite et fière, et me lance un petit clin d’œil avant de disparaître dans le hall.


Chapitre quatre bouclé ! :D
J'ai eu comme pour le trois un blocage vers le milieu, je ne savais pas comment faire pour amener la suite mais bon une fois que j'étais lancée plus possible de m'arrêter x) C'est pourquoi il est plus long que les trois autres, j'espère que ce n'est pas gênant ^^
Je sais que la description du réveil d'Aiko est un peu longue mais c'est parce que c'est le premier matin, je vous rassure, je ne ferai pas ça à chaque fois x)
Bref, j'arrête de raconter ma vie et je vous laisse retourner à vos occupations :p Commentez si vous lisez ça fait toujours plaisir ^-^
Je vous dépucèle amicalement <3
Myaki