La nuit était tombée sur le village caché de la feuille et Rima s’était faufilé le plus discrètement possible des bas quartiers jusqu’au centre ville, lieu ou se trouvait le siège des Ambus. Circuler des quartiers riches aux quartiers pauvres était bien sur totalement autorisé, mais au vue de ses intentions il préférait éviter d’être vu. Il se trouvait à proximité d’un énorme bâtiment marqué de l’emblème des Ambus. Il poussa un soupir, il avait bien connaissance d’un moyen pour entrer, mais cela serait loin d’être aussi aisé que le mafieux semblait le croire… Surtout qu’il n’avait pas le droit à l’erreur, il se voyait mal retourner aux bas quartiers sans avoir remplit sa mission. Il n’avait donc que deux solutions, soit il réussissait, soit il se faisait prendre. La seconde option ne le réjouissant pas vraiment il avait décidé de mettre toutes les chances de son côté. Il palpa rapidement sa poche, vérifiant que son kunai était toujours là et recouvrit son visage avec une capuche avant de se diriger vers un bâtiment adjacent à son objectif. Le centre ville de Konoha était emplit d’énormes bâtiments, pour la plupart destinés à loger des gens, mais les locaux des institutions Shinobis eux étaient d’une taille plus modeste et avaient conservés un style architecturale proche d’âge d’or des ninjas, à savoir quelques siècles plus tôt.
Aujourd’hui, les Shinobis étaient moins nombreux qu’avant, la paix aidant bon nombre de ninjas s’étaient retrouvés sans emplois et Konoha par exemple, autrefois constitué à 90 pourcent d’utilisateur de ninjustu était aujourd’hui composé à 80 pourcent de civils lambda. Les ninjas étaient en infériorité numérique, pour autant ils conservaient de larges pouvoirs et le maître Hokage restait leader incontesté sur tout le village, provoquant parfois des heurts. En effet bon nombre de civils voyaient d’un mauvais œil d’être dirigé exclusivement par une caste non représentative de la majorité de la population.
De part son agilité exemplaire, Rima n’eut aucun mal à atteindre le toit d’un bâtiment plus haut d’une dizaine de mettre que le QG des ambus. Depuis ce poste d’observation il pu constater que le toit n’était pas surveillé, ce qui arrangeait grandement ses affaires. Les gardes étaient surement partis à leur pose café, en effet il n’était pas loin de 3h du matin. Il prit une grande inspiration, puis avec un peu d’élan effectua un saut qui lui permit d’atteindre le toit des ambus de justesse. Il prit quelques secondes pour vérifier que personne n’avait été alerté par son arrivée, et remercia le ciel de l’avoir doté d’une si grande souplesse, sans cela tout le bâtiment aura entendu le choc du à son atterrissage. Le brun se saisit de son kunai et s’approcha de la porte qui allait le conduire aux étages inférieurs. Il se remémora les paroles de Kaeto « le dossier devrait être au troisième étage », du coup il lui faudrait se faufiler sur près de deux étages, trouver le dossier, puis repartir sans se faire voir… Ce serait très difficile, mais il avait eu de par le commanditaire du vol les plans du bâtiment, il devrait s’en tirer…
Il était un petit plus de 4h du matin, lorsque le commandant Ash entra dans les locaux des ambus pour y commencer sa journée. Le commandant était une femme qu’une quarantaine d’année, aux longs cheveux roux. On disait souvent qu’elle était très belle, mais du fait de son masque ses collègues ne pouvaient pas confirmer la chose. En revanche tous s’accordait à dire que son corps était particulièrement désirable, mais nul n’osait l’aborder, déjà du fait qu’elle était mariée, mais aussi car elle avait un air de prédateur très prononcé dans sa gestuelle. Elle portait une armure blanche et noire, celle des forces spéciales de Konoha depuis des temps immémoriaux et son masque blanc arborait des traits de renards. Cette journée s’annonçait longue et insipide, comme toutes celles qu’elle passait au bureau. Ash était une femme d’action, la paperasse ne l’intéressait pas, mais en tant que chef des brigades spécial elle ne pouvait pas y échapper. Elle prenait ses ordres directement du maître Hokage et en l’absence de ce dernier elle avait tout pouvoir politique sur l’ensemble du village. Cependant dès qu’elle passa la porte elle comprit que quelque chose ne tournait pas rond, en effet trois gardes manquaient à l’appel, chose surprenante au vue du sérieux de ces derniers en temps normal.
- C’est quoi ce bordel ? Ou sont les autres ? Hurla t’elle à un de ses hommes, en train d’éplucher un énorme bouquin .
L’autre manqua de tomber de sa chaise devant tant de hargne dans la voie de la femme. Il ne l’avait même pas entendu arrivé.
- Euh, bonjours madame. Ils sont en train d’interroger un gamin, il a été surprit en train de fouiller dans nos pièces à conviction.
- Un gosse ? Mais il est entré comment ?
- Apparemment par le toit.
La patronne des lieux s’empressa alors de rejoindre ses confrères, réunis à l’étage. Au centre de la pièce se trouvait Rima, ligoté à une chaise tendit que l’un des Ambus l’interrogeait.
- Qu’es tu venu faire ici, sale enflure ? Hurla l’un des ninjas de formes spéciales, avant de lui assainer un coup sur la joue.
Le coup était faible, uniquement destiné à l’intimider. Mais Rima avait grandit dans la ville basse, ce genre d’attaque négligeable ne lui faisait pas peur… Et puis il y avait bien plus à perdre, si jamais Kaeto apprenait qu’il avait parlé, il serait tué dans l’heure. Il ne pouvait même pas compter sur un programme de protection des témoins, souvent proposé ces temps ci en échange d’un témoignage contre les membres de la pègre. Mais l’ambiance changea immédiatement lorsque le commandant entra dans la pièce et l’ambiance devient immédiatement glaciale. L’enfant leva les yeux et croisa celle de la maitresse des lieux, dont le visage était dissimulé derrière un masque blanc.
- Qu’es ce qu’il se passe ici ? Rugit Ash, tout en s’asseyant sur le rebord d’un bureau.
Son autorité était évidente, cela en était même presque effrayant. Rima se fit même la réflexion que cette femme était plus intimidante que Kaeto, un comble quand l’on savait que l’un d’eux était l’un des criminels les plus recherchés de Konoha.
- Ce gosse a pénétré dans notre bâtiment il y a quelques heures. Il a même assommé l’un des nôtres ! Rugit l’un des soldats qui mourrait d’envie de foutre une dérouillée à ce gamin.
Surprise par cette déclaration, la femme observa le garçon avec plus d’insistance. Ses longs cheveux bruns lui faisait froid dans le dos et il se dégageait quelque chose d’étrange chez lui. Pour autant, il n’avait pas l’air d’être un ninja et pourtant il était parvenu à mettre à mal un des membres des forces spéciales. Certes, il l’avait prit par surprise comme en témoignait la bosse située à l’arrière du crane de l’un des hommes, lui aussi franchement en colère. Mais une telle chose n’en était pas moins préoccupante, quelle raison avait elle bien pu pousser un enfant en haillon à se rendre au siège des ambus ?
Le commandant s’approcha du garçon d’un pas lent, et écarta ses cheveux de devant ses yeux d’un geste vif. Elle se plaça alors à sa hauteur, prenant un air menaçant.
- Quel est ton nom ?
- Rima.. Madame.. Bafouilla t’il en guise de réponse.
- Rima, tu m’as l’air d’être un enfant intelligent. Tu sais ou nous sommes ?
Le brun hôcha la tête, trop intimidé pour s’exprimer.
- Alors expliques moi ce que tu fais ici ?
- Ne vous emmerdez pas patronne, c’est une vermine de la ville basse ! Une graine de criminel, prêt à faire tout et n’importe quoi pour monter en grade. Clama celui qui quelques instant plus tôt l’avait frappé.
- Je t’interdis de m’insulter toi ! Sale chien du Hokage ! Se défendit Rima, qui retrouvait soudainement son caractère belliqueux, oubliant la présence de la commandante juste à côté.
- Vous voyez madame, ce gamin ne respecte rien ! Jetons le en prison et qu’on en parle plus, la société ne s’en portera que mieux.
- C’est vrais que c’est plus simple de mettre tous ceux qui vous gênent en prison plutôt que de vous attaquer au vrais problème ! Rugit Rima, qui commença à se débattre sur sa chaise.
La chef des ambus allait intervenir, lorsqu’elle s’interrompit. Une masse de chakra impressionnante s’échappait de Rima, un chakra d’une densité particulière, indescriptible. Puis elle fixa ses yeux… Sans ces derniers brillait une lueur que l’on pensait disparue pour toujours : dans ses yeux brillait le Sharingan…
Le jour s’était levé et dans le bureau du maître Hokage se tenait une réunion de la plus haute importance. L’Uzumaki ainsi que ses deux conseillés se préparaient à s’entretenir d’un sujet des plus sensibles auprès du commandant des ambus. Cela faisait près d’une heure que ces 3 là conversaient, pendant que la commandante, elle attendait à l’extérieur. La découverte d’un Sharingan était un événement extraordinaire, une chose qui à cette n’époque n’arrivait qu’une fois par siècle et il fallait faire preuve de la plus grande prudence. En effet, les textes bibliques, s’ils mentionnaient le rôle d’Uchiha Sasuke dans la bataille qui avait opposé Naruto Uzumaki aux forces du mal, déclaraient bien que les ennemis du prophète étaient tous dotés de Sharingan… Avec le temps, l’on avait espéré que le peuple oubli ce détail, mais c’était sans compter sur l’activité de certains Uchiha qui avait à mainte reprise « reprit le flambeau » si l’on peut dire. La question était donc de savoir quel traitement accorder à cet enfant, qui de plus semblait déjà avoir un passé criminel.
La porte du bureau finit par s’ouvrir et Ash s’y engouffra d’un pas vif. Le Hokage rassembla ses mains et prit une grande inspiration, sachant qu’il se trouvait là devant une situation exceptionnelle à laquelle il faudrait répondre de façon toute aussi exceptionnelle. Il avait même revêtu son chapeau de Kage, comme pour rappeler tacitement son autorité auprès d’un commandant parfois quelque peu têtu. Les deux conseillés étaient des femmes, l’une d’une cinquantaine d’année et une autre bien plus jeune. Elle était la voie de la jeunesse parmi les dirigeants du village. Aussi Ash savait que c’était auprès d’elle qu’elle trouverait du soutient, tant sa demande paraissait audacieuse. Le maître Hokage prit alors la parole :
- Commandant, j’ai étudié votre demande… Qui vous conviendrez est quelque peu spécial.
- Cet enfant est également spécial ! S’enquit Ash, sentant une réponse négative arriver.
- Un Uchiha… Et qui possède le Sharingan en plus, ce n’était pas arrivé depuis quoi ? 60 ans ? Demanda la jeune conseillère.
Le Maître Hokage lui jeta un regard noir.
- Là n’est pas la question principale ! Cet enfant est un délinquant, il a tenté de s’infiltrer dans un bâtiment public pour y faire je ne sais quoi. Je suis d’ailleurs surprit que vous n’ayez pas insisté pour découvrir la vérité. Et vous, vous accourez pour me demander de le prendre comme disciple ?
- C’est une demande digne de vous, commandante. Ricana la conseillère d’un âge avancé. Toujours à faire dans la démesure, je savais bien que vous n’étiez pas faite pour ce poste. Non contant de laisser les rebelles s’en prendre aux villages humains, vous faite tout pour provoquer encore un peu plus de chaos !
Le leader du village la fit taire d’un signe de la main.
- Nous ne sommes pas ici pour parler des compétences de notre chef des ambus, compétences plus qu’appropriée. N’oubliez pas madame la conseillère que je l’ai moi-même choisit. Mais plus sérieusement Ash, dois je vous faire un cours d’histoire ? En près de 200 ans, sur 50 Uchiha ayant développé le Sharingan, plus de la moitié ont été liés à diverses activités criminelles.
Oui, tout le monde savait bien que de nombreux Uchiha avait dérivée. Mais Ash savait aussi que Rima était livré à lui-même, qu’il avait un énorme potentiel et que s’il était laissée seul, il ferait ce qu’il devait faire pour survivre. L’homme poussé dans ses derniers retranchements peut devenir une terrible menace.
- Maître Hokage, cet enfant vie dans les bas quartiers. Il est sans famille, seul et livré à lui-même… Et maintenant il a un don héréditaire quasiment inégalable, il va vite se faire courtiser par toutes les mafias qui vont vouloir s’assurer ses services ! Il sera bien moins dangereux si nous le contrôlons. Je sais que je peux faire de ce gamin un bon shinobis, un meneur d’homme !
Le chef du village caché de la feuille avait bien évidemment songé à cela. Effectivement, la nouvelle ne tarderait pas à se répandre et Rima serait approché par des individus de toute sorte. Mais il restait une autre option, une option qui permettait d’éviter tout dérapage… Il se saisit alors d’une feuille qu’il tendit à Ash, non sans regrets.
- Qu’es ce que c’est ?
- L’ordre d’exécution de ce garçon…
- Maître Hokage, vous n’êtes pas sérieux ? S’enquit elle, stupéfaite.
- C’est un petit trop extrême ! Surenchérie la plus jeune conseillère choquée.
- Ce ne sera pas la première personne à disparaître… La fin justifie les moyens, nous devons éliminer la menace avant qu’elle ne grandisse.
C’est alors qu’un miaulement se fit entendre, tous, déconcertés se retournèrent vers la fenêtre. Un individu, portant une longue cape noire les observaient, un sourire aux lèvres. Il portait un large chapeau sombre et caressait calmement un chat à la peau noire comme la nuit. L’homme leva les yeux vers l’assistance, dévoilant une énorme cicatrice lui bariolant le visage.
- Jeelow ? Mais qu’es ce que vous faite ici ? Hurla le Maître Hokage en se levant.
- Milles excuses Maître Hokage, loin de là l’envie de saper votre autorité, je me suis permis de me présenter séance tenante eu au fait de la nouvelle qui est parvenu à mes oreilles.
Jeelow était un individu étrange, s’exprimant dans un langage bien à lui. Mais derrière ses aires d’individus étranges, il cachait une puissance hors normes… Tout du moins c’est ce qui se racontait.
- J’irais droit au but. Déclara t’il en fixant le maître du village droit dans les yeux. Rima Uchiha, ne serait pas exécuté…
La nuit était tombée de nouveau sur le village caché de Konoha et la lune brillait d’une lueur apaisante. Accoudé à un bar chic du centre de Konoha, Jeelow buvait un verre de vin avec un sourire non dissimulé. Un individu prit alors place à côté de lui, la mine préoccupée.
- Alors ?
- C’est bon, l’enfant est sauvé. Répondit l’homme au chat, le plus calmement du monde.
- Et maintenant, que faisons nous ?
- On le surveille et on le protège… Et surtout, on fait tout pour qu’il ne tombe entre leurs mains… Si jamais cela arrive, vous pouvez dire adieux à votre liberté…