Quelques jours avaient passés depuis la grande fête de Konoha et le village avait rapidement retrouvé son ambiance habituelle. Pour autant, Anoko lui sentait bien que quelque chose ne tournait pas rond, les villageois l’observaient avec plus d’admiration que d’habitude. En réalité, tous ses proches semblaient soudainement fiers de lui, alors qu’il n’avait rien fait d’exceptionnel… Mieux encore, sa mère ne l’avait même pas punis pour lui avoir faussé compagnie grâce à un clone durant le discourt de son grand père.
Ce matin là, son père s’était présenté à lui au petit déjeuné d’un air étonnamment sérieux, lui annonçant qu’ils étaient attendus au bureau du Hokage dans moins d’une heure. Cette réunion soudaine aurait stressé n’importe quel enfant, mais Anoko était le petit fils du dirigeant du village et héritier du clan Uzumaki, aussi se rendre au bureau du Hokage n’était pour lui, qu’une simple formalité.
- Pourquoi grand père veut il me voir ? S’enquit le gamin, alors qu’ils approchaient du bureau.
- Tu le sauras dans quelques minutes. Mais je compte sur toi pour faire honneur à notre clan ! Répondit le père avec un léger sourire.
La porte du bureau était ouverte et des voies s’en échappait, si le petit Uzumaki reconnu aussitôt la voie de son aïeul, la seconde lui était inconnue.
- Ne vous en faite pas, notre ordre a la situation sous contrôle et ce petit désagrément n’en sera bientôt plus un. Déclara l’inconnu.
- Je l’espère. Ceci est tout de même préoccupant, mais je vous fais confiance ! Répondit le maître du village.
C’est à ce moment que le père et le fils débouchèrent à l’entré de la salle ou se jouait chaque jour le destin du village. Le petit garçon fut alors stupéfait à la vue de l’invité de son aïeul. Ce type n’était pas d’une taille exceptionnelle mais il dégageait quelque chose de particulier, une impression de bonté mais aussi de fermeté. Il portait une longue cape blanche et noire recouvrant quasiment la totalité de son corps. Ses yeux étaient d’un bleu écarlate qui allait de paire avec un regard à vous glacer le sang, regard qui était justement porté sur le petit garçon. Anoko était quelqu’un de fier et déjà à son âge n’avait peur de rien… Mais cette fois ci c’était différent, cet homme dégageait une telle impression de puissance que cela le déstabilisait. Il était habitué à côtoyer l’élite de Konoha, mais ce gars là était d’un tout autre acabit. Il écarta ses longs cheveux blancs de devant ses yeux pour observer encore mieux Anoko, renforçant le malaise chez l’enfant qui était palpable.
- Ah Takeshi, Anoko, je vous attendais justement ! Déclara le maître Hokage avec un sourire, mettant ainsi un terme au malaise du garçon. Je vous présente Eimin, chef de l’ordre des chasseurs. Eimin, ce petit garçon que vous voyez là est mon petit fils ! Continua le maître d’un air jovial.
Le mystérieux interlocuteur du Kage fit un sourire et s’empressa de serrer la main du père d’Anoko.
- J’ai beaucoup entendu parler de vos exploits monsieur. Déclara t’il à Takeshi.
- Vous me flattez, mais nous savons bien tous les deux qui est la légende ici ! Répondit humblement le père.
Eimin se retourna alors de nouveau vers Anoko, s’agenouilla pour être à son auteur et lui fit un sourire avant de lui sérer également la main d’une poigne ferme.
- Tu ressembles beaucoup à tes ancêtres petit homme… Quelque chose me dit que l’on se reverra…
Le chef des chasseurs avait quitté la demeure du Kage depuis quelques minutes maintenant et progressait dans Konoha le regard vague. Il avait remonté sa longue capuche sur sa tête pour éviter d’attirer trop l’attention. Il ne tarda pas à tomber sur ses hommes, assis à la table d’une taverne. Eux aussi portaient une cape, mais cette dernière était d’une couleur unie, à savoir d’un noir profond. A sa vue, l’un d’entre eux ne pu s’empêcher d’interroger son chef.
- Vous allez bien ? On dirait que vous avez vu un fantôme.
L’homme aux cheveux blanc prit une grande inspiration.
- Tu ne crois pas si bien dire….
Dans la salle du Hokage le stresse était à son comble. Anoko aurait du se douter qu’il ne venait pas ici pour simplement dire bonjour à son ascendant… Ayant découvert le jour de la fête que son fils maitrisait déjà à 9 ans la technique du clonage, il s’était empressé d’en informer le maître qui avait alors convoqué son petit fils. Le Kage voulait à tout prix voir cela de ses propres yeux, lui promettant une très belle récompense s’il parvenait à renouveler l’exploit. A côté du leader se trouvait deux autres hommes, tous enseignants à l’académie. Son père attendait dans un coin observant avec attention.
Anoko au centre de la pièce prit une grande inspiration et composa les mudras.
- Nimpo, technique du clonage !
L’assemblée en resta bouche bée, ce clone était parfait et digne d’un élève en dernier année de l’académie. Le maître Hokage fit un sourire tandit que son père et les deux autres hommes l’applaudissaient avec ferveur. Le chef ouvrit un tiroir de son bureau et fit signe à son petit fils d’approcher.
- Comme convenu, voici ta récompense… Il lui tendit alors un objet au combien symbolique au cœur de Konoha. Un bandeau frontal ! Anoko, du fait de ta réussite à cette épreuve, j’ai l’immense honneur de faire de toi un Genin du village caché de la feuille !
Dans un lieu tout autre à l’ambiance malfamée un type attendait avec impatience la venue de celui qui pourrait peu être résoudre le problème qui le tracassait au plus haut point. Kaeto n’était pas un enfant de cœur, pire que ça il était connu pour être d’un sadisme exacerbé. Au demeurant, il n’était pas quelqu’un de foncièrement mauvais, mais lorsque l’on dirigeait une organisation comme la sienne l’on ne pouvait laisser transparaître la moindre faiblesse. C’était un homme fin mais sec et aux muscles bien formés, des nombreuses cicatrices barraient son corps témoignant de son gout prononcé pour les bagarres. Ces marques de blessure s’étalaient jusqu’à son crane chauve. Il avait de grands yeux verts et perçants, lui donnant l’air d’un prédateur fourbe et malhonnête. L’on ne pouvait pas dire qu’il était beau, bien au contraire, pourtant à cet instant il était entouré d’une dizaine de jeunes femmes dénudées constituant une sorte de harem. Chef d’un clan mafieux, il avait un tiers de la ville basse à ses pieds et était le boss incontesté de la petite vermine qui sévissait dans le coin. Pour autant il ne s’intéressait pas réellement aux affaires du quartier, se contentant de prélever une commission sur les petits larcins commis ici et là.
Non, Kaeto était surtout connu pour la vente de drogue avec tout ce que cela impliquait. Il était le commanditaire de nombreux meurtres ou encore de corruption de dignitaire politiques. A cet instant il siégeait sur un trône qui s’était fait construire, témoignant de sa mégalomanie, tandit qu’une jeune femme recouverte de tatouage lui comptait son avenir.
- Sois en certain, le clan des hérétiques prendra l’ascendant sur les autres ! Déclara t’elle avec confiance.
- Bien… Et concernant mon avenir plus personnel ? Vais-je laisser une trace dans l’histoire ?
Ils furent interrompu par l’arrivé d’un de ses sbires.
- Monsieur, le gosse que vous attendez est ici.
Kaeto fit signe à la femme de se taire et demanda à faire entrer le garçon. Rima entra alors d’un pas lent et peu assuré. Il ne connaissait pas Kaeto, il savait qu’il était le maître informel d’une bonne partie de la ville basse mais il ne lui avait jamais parlé et s’en serait bien passé. Généralement lorsque l’on était convoqué chez un chef de clan, l’on n’en revenait pas indemne.
- Alors, c’est toi Rima ? Dit le chauve et se levant et en saisissant un verre. Il lui indiqua une chaise. Rassures toi, je n’ai pas l’intention de te faire le moindre mal.
Rima se rassura quelque peu et prit place à l’endroit indiqué.
- Tu veux boire quoi ? Whisky, vodka ? Demanda le mafieux qui était pour sa part en train de servir dans une bouteille hors de prix.
- Rien du tout, mais merci.
Kaeto se mit à rire.
- Tu verras, d’ici quelques années tu ne diras plus la même chose ! Bon, venons-en à nos moutons. Si je t’ai fais venir ici c’est pour que tu faces quelque chose pour moi.
Le brun se crispa, quel genre de service un homme tel que Kaeto pourrait il bien lui demander.
- Oui ?
- Tu vois, j’ai beaucoup de collaborateurs en ville. Et je suis le propriétaire d’une humble manufacture de produit psychotropes… Tu m’as l’air d’être un garçon très intelligent, tu peux donc comprendre que mon entreprise se doit de multiplier l’offre et donc d’apporter sans cesses de nouvelles substances sur le marché. Le soucis vois tu, c’est que l’un de mes « salariés » s’est fait pincé pour un délit mineur, mais il avait sur lui la recette d’une nouvelle drogue qui m’aurait permit de me faire beaucoup d’argent.
- Vous voulez que je l’aide à s’échapper ? S’enquit Rima stupéfait. Il espérait secrètement que la demande serait tout autre, en effet il se voyait mal aider un criminel à fuir une prison.
- Ah non, ce serait un travail trop difficile pour toi. En revanche, cet idiot avait écrit la recette sur un papier qu’il avait glissé dans un dossier. Dossier qu’il avait sur lui lors de l’arrestation. Ce papier se retrouve donc coincé dans les locaux des Ambus, dans la salle des pièces à conviction. Mes hommes m’ont dit que tu es particulièrement vivace et agile et de plus tu es de petite taille… Je veux que tu t’introduises dans leurs bureaux et que tu me ramènes ce dossier.
Le garçon n’était pas aussi optimiste que le mafieux, oui il savait être agile et discret. Mais la tache qu’on venait de lui confier était ardue et il n’était pas si de réussir ! De plus il prenait un risque énorme !
- Et… Qu’aurais-je en échange ?
Kaeto se mit à sourire et s’approcha de lui d’un pas lent. Il posa ses mains sur l’épaule du gamin et s’approcha de son oreille.
- Et bien, que dirais tu de mon amitié ? Tu veux être mon amis n’est ce pas Rima ?