To love again


Fanfiction Naruto écrite par sun's rays (Recueil de sun's rays)
Publiée le 09/08/2014 sur The Way Of Naruto






Chapitre 11: Espoir



Chapitre 11 : Espoir


Hinata et Gaara m’attendaient dans le parking du lycée. Ils discutaient en riant, et donnaient l’impression d’être vraiment intimes. Cette vue ne me plaisait guère. Avant, j’étais le seul avec qui Hinata pouvait être aussi ouverte. Et, encore une fois, je me maudissais d’avoir fui la ville.
En me voyant approcher, ils cessèrent de parler, et Gaara me lança un regard plutôt hostile. Hinata, elle, m’adressa un léger sourire, auquel je répondis. Cette fille était là seule à pouvoir me tirer un vrai et sincère sourire ; les autres n’avaient droit qu’à des sourires moqueurs ou des moues étranges.
-On doit aller manger, avant. M’informa Gaara.
-D’accord. Répondis-je froidement. On mange où ?
-… Non, je voulais dire, Hinata et moi… T’es pas compris.
Je fronçais les sourcils. Pour qui se prenait-il ?

-Je n’ai pas encore déjeuné, moi non plus… Et qu’est-ce qui me dit que tu ne vas pas profiter de mon absence pour emmener Hinata loin d’ici et me laisser là ? Demandai-je calmement. Si je m’énervais, je ne savais pas jusqu’où la dispute pouvait aller.
-Et bah tant pis, t’auras qu’à me faire confiance. Répondit-il nonchalamment.
Etait-il possible d’être aussi tête à claque ?
-Gaara, laisse-le venir. C’est pas correct de l’exclure comme ça. Intervint Hinata.
J’esquissai un sourire de triomphe. Intérieurement, je sautillais de joie de savoir qu’elle était encore prête à prendre ma défense.
Gaara fit une moue.
-D’accord, peu importe. Bougonna-t-il en se dirigeant vers le restaurant en face du bahut.
-Il est toujours aussi sympa ? Demandai-je ironiquement à Hinata.
Elle rit. Dieu que j’aimais son rire…
-Seulement avec les personnes qu’il aime. Répondit-elle, me taquinant.
Je ne pus m’empêcher de rire.
Je remarquais qu’elle rougissait un petit peu en m’entendant pouffer. Je comptai ça pour un bon point.
-Vous venez ? Lança Gaara.
Nous nous dépêchâmes de le rejoindre.

L’atmosphère du déjeuner était plus qu’inconfortable. Gaara passait son temps à m’agresser verbalement et, étant qui je suis, je lui rendais la pareille. Cela finit par agacer Hinata qui nous menaça de partir si l’on ne se calmait pas. Nous consentîmes donc à une trêve qui ressemblait plus à une guerre froide. Et là, le silence planait.
La serveuse nous apporta nos commandes, et Hinata se dérida légèrement.
-Au fait, Hinata, depuis quand tu manges des nachos, toi ? M’enquis-je.
-… Oh, Naruto m’a un jour forcée à venir dans un restaurant mexicain avec lui pendant un mois… disons qu’il a réussi à me convertir.
-Tu ne devrais pas en manger autant. Intervint Gaara. Tu vas grossir.
Hinata rougit violemment, d’un coup. Cela m’agaça.
-Laisse-la tranquille ! La défendis-je. Elle peut manger ce qu’elle veut.
-J’ai jamais dit le contraire ! Je disais juste qu’elle devait pas en manger beaucoup !
-Les gars ! Nous prévint-elle.
Le silence revint, mais cette fois-ci, il était moins pesant.
Je regardai discrètement dans la direction de Hinata et vis qu’elle avait un sourire en coin. Je constatai que ça lui faisait plaisir que je prenne sa défense de la sorte. Une vague de fierté me monta soudainement dans la poitrine. Je lui avais fait plaisir !

Le reste du repas se déroula sans anicroche.
Vint le moment de partir.
-Pitié, me dis pas qu’il va monter en voiture avec nous ! La suppliai-je.
Elle rit doucement.
-Non, il a la sienne. De toute façon, quand on rentrera, on ira chacun de notre côté, puisqu’il habite loin.
Cela me soulagea. Au moins j’avais du temps pour recharger ma batterie de patience. Cet abruti l’avait épuisé…
-C’est une bonne nouvelle ! M’exclamai-je.
Elle ne répondit pas.
Nous nous mîmes en route. Pendant le premier kilomètre, nous ne dîmes mot. Puis, trouvant le silence angoissant, je décidai de lui faire la conversation.
-Comment vous êtes devenus amis, au fait, avec Gaara ?
-… Quand on a rayé ma voiture. Il m’a aidée à trouver un garagiste.
Penser à cet événement me remplit soudain de culpabilité. Et je trouvais urgent de clarifier les choses avec elle.
-Il faut que tu me croies, Hinata. C’est pas moi qui ai orchestré ça !
Encore une fois, elle resta silencieuse.
En voyant qu’elle n’allait pas répondre, je soupirai de résignation et arrêtai de parler. Il était évident que je n’allais nulle part avec cette approche.

Nous arrivions au quartier des affaires.
-… On va voir ton père ? M’enquis-je.
Elle eut un rire sans joie.
-Non, pourquoi j’irai le voir ?
-Parce que t’es redevenue l’héritière peut-être ?
Itachi m’avait raconté ses exploits en gestion et management. Et je me maudis toujours d’avoir compromis son avenir quand elle s’était faite renvoyer de la commission culturelle.
Elle me sourit.
-Alors Itachi t’as dis pour mes notes.
-Oui. Dis-je en souriant légèrement. Je savais que tu pouvais le faire.
-… Je n’ai jamais eu l’occasion de te remercier pour ton aide.
-... Je t’en prie. Répondis-je en gardant mon sourire.
Le silence revint, moins lourd cette fois.
Je commençais à remarquer que nous évoluions vers l’autre moitié de la ville. Et cela m’inquiétait.
-… Ca suffit Hinata. Dis-moi où on va.
-… C’est une surprise, j’te dis.
Je soupirai. Quand elle voulait être têtue, elle était terrible.
-Alors dis-moi au moins si vous comptez m’emmenez dans les quartiers sud.
Elle ne répondit pas, ce qui confirmait ma théorie.
Là, je m’affolai légèrement.
-T’as l’habitude de venir ici ? Demandai-je précipitamment.
-… Oui. Admit-elle.

Tout d’un coup, l’image de Hinata baignant dans son propre sang me vint à l’esprit. Et cela me noua l’estomac.
-Hinata, tu sais que la mafia contrôle une grande partie de cette zone ! La réprimandai-je.
-Là où on va, on est en sécurité, crois-moi. Tu ne crains rien, t’inquiète.
-Tu crois que je m’inquiète pour moi ? Dis-je tout bas, incrédule. Je sais me défendre, moi.
-Contre des pistolets automatiques ? Me testait-elle.
Je secouai la tête. Elle avait le don de pouvoir me faire fermer le clapet.
-Je m’inquiétais pour toi. Expliquai-je.
Elle ne répondit pas pendant quelques instants. Le rouge que j’aimais tant sur elle lui monta aux joues.
-Je répète, on est en sécurité, là-bas. Me dit-elle obstinément.
Je soupirai pour la deuxième fois en quelques minutes.
-Gaara à une mauvaise influence sur toi. Remarquai-je tout haut.
-… Comme si tu étais mieux toi.
Aïe.
-Moi au moins, je ne te mets pas en danger.
-Mais puisque je te dis que je suis en sécurité ! Ecoute-moi pour une fois !
-Je t’écoute, je t’assure ! Mais ça me dit quand même rien qui vaille.
Elle ne répondit plus. Je voyais bien qu’elle boudait.
-Dis quelque chose.
Je commençais à perdre patience.
-Tu verras quand on arrivera là-bas.
Et nous restâmes silencieux pour le reste du trajet.

Nous arrivions dans un vieil édifice, plutôt charmant. Il me faisait penser à un monastère.
-On va prier ?
Elle se mit à rire.
-J’ai aussi dit la même chose quand Gaara m’a emmenée ici pour la première fois.
Je souris. Même si ce n’était rien du tout, j’étais content d’avoir encore quelque chose en commun avec elle.
-Venez ! Nous appela Gaara qui était déjà dans la cour.
-Nous sortîmes du véhicule et nous dirigeâmes vers l’entrée.
A l’intérieur, de nombreux enfants jouaient, et des visages qui m’étaient familiers étaient avec eux.
-Ce sont des gens de notre école. Remarquai-je.
-Oui. Ils viennent tous ici au moins une fois par semaine. Et certains d’entre eux font ça depuis des années déjà. M’expliquait Hinata.
Je regardais Gaara se diriger vers une petite fille qui ressemblait à une poupée. Elle était magnifique.
-C’est sa fille ? Demandai-je.

Hinata pouffa.
-Non, il s’occupe d’elle, c’est tout… Ceci est un orphelinat, Sasuke.
Mon cœur rata un battement.
-Ce sont tous des orphelins ? M’enquis-je doucement.
-Oui. Dit-elle prudemment. Elle devait se rendre compte que moi aussi, j’en étais un depuis peu.
Je sentis sa main autour de mon bras, et eus l’impression qu’un courant électrique me traversait le corps. C’était très agréable…
-Viens. Me tira-t-elle. J’ai quelqu’un à te présenter.
Je la suivis silencieusement. Elle m’emmena vers une pièce au fond d’un couloir. Quand nous y pénétrâmes, le choc m’accueillit.
Au premier abord, il ne me ressemblait pas du tout, mais son air et l’expression de ses yeux me rappelaient les miens. Si Hinata et moi avions fait quelque chose de louche quand on était ensemble, je me serais posé des questions pas très réconfortantes.
Nous nous dévisagions un instant.
-Sasuke, je te présente Jun. Jun, voici mon ami Sasuke.
J’avais failli ne pas entendre le « mon ami », tellement j’étais concentré sur l’enfant.
Celui-ci me regardait avec défiance. Puis, il se tourna vers Hinata. Quant à moi, je restais là, encore interdit.
-C’est pas ton copain alors ? Lui demanda-t-il.
Je vis le visage de Hinata passer du pâle au pourpre en quelques secondes.
-Non. Répondit-elle.
Cela me fit mal au cœur.
-Bonjour. Tentai-je.

Jun se tourna vers moi.
-Salut. Répondit-il.
Je vis une maquette sur la table basse, en face de lui. Je vins m’asseoir près de lui.
En examinant l’objet, je me rendis compte qu’il m’était familier.
-C’est le bâtiment d’en face ?
-Oui, le commissariat de police.
Je me tournai alors vers Hinata, qui me sourit, triomphante.
Je devais l’admettre, cette information me rassurait. Chaque commissariat comptait au moins un membre de la famille Uchiha parmi ses agents. Et nous étions très bons dans ce que nous faisions, ce dont j’étais très fier. La mafia n’avait aucun pouvoir sur nous.
A un moment, j’avais envisagé de rejoindre les forces de l’ordre, moi aussi, mais l’envie m’était peu à peu passée.
Je redirigeai mon attention vers Jun.
Soudain, j’entendis Hinata se lever. Quand mon regard se posa sur elle, elle était déjà dos à nous.
-Je reviens, je vais voir Gaara.
Elle ne nous laissa pas le temps de répondre… Quelque chose n’allait pas. Hinata ne me cachait son visage que quand elle était contrariée.
-Qu’est-ce qu’elle a ? Me demanda Jun.
-J’en sais rien…
Mais pour l’instant, je voulais plus en savoir sur le petit.
-Tu comptes devenir quoi plus tard ?
Je ne pouvais décemment pas lui demander comment il était devenu orphelin. Moi, mieux que quiconque, savais à quel point cela faisait mal quand on me demandait ça.
-Architecte.

Je souris, admiratif. Il avait beaucoup d’ambition…
-C’est bien ! Approuvai-je. J’ai des livres sur l’architecture chez moi. Ils ne sont pas très difficiles à comprendre. Je pourrais te les donner, si tu veux.
Ses yeux s’illuminèrent. Et d’un coup, je compris pourquoi Hinata venait ici régulièrement. Voir autant de joie remontait toujours le moral.
-C’est vrai ?
Je hochai la tête en souriant. C’était la deuxième personne à voir mon sourire.
-Et puis, si je peux pas venir la prochaine fois, je demanderai à Hinata de te les donner.
-Merci beaucoup Sasuke !
Cet enfant était attachant.
Puis, la question me démangea au point que je ne pus l’ignorer plus longtemps.
-Comment tes parents sont morts, Jun ?
Il s’assombrit aussitôt, et je me maudis de ne pas avoir pu la garder pour moi, celle-là.
-Ils se sont fait tuer par la mafia. Une nuit, j’ai été réveillé par des coups de feu. Je suis descendu voir ce qu’il se passait, et mes parents étaient allongés par terre… couverts de sang… la police a arrêté les méchants…
Je ne dis rien pendant quelques secondes. Que pouvais-je bien dire pour le réconforter ?
-… Et toi ? Tes parents sont encore en vie ? Me demanda-t-il.
-… Non. Notre avion a crashé alors qu’on était dedans… Ils n’ont pas survécu.
-Je suis désolé pour toi.
-Et moi pour toi.

A cet instant, j’avais l’impression que seul lui pouvait me comprendre…
Hinata revint peu après, et tout de suite, Jun redevint joyeux.
-Hé, Hinata, Sasuke va me donner des livres d’architecture !
Cela la fit tiquer… Ai-je encore fait une gaffe ?
Jun n’eut pas le temps de le remarquer, cependant. Elle sourit tout de suite après.
-C’est très généreux de sa part !
Elle continuait de m’ignorer, et ça commençait à m’agacer.
-Tu as déjà fait tes devoirs, au fait ? S’enquit-elle auprès de Jun.
-…Non… Dit-il boudeur.
-Allez, on se met au boulot !
Le petit se mit à bougonner quelque chose avant de prendre un cahier et se mettre à lire le sujet.
Nous passâmes l’après-midi à superviser Jun. Je me suis chargé de lui apprendre quelques « trucs » sur les mathématiques, et Hinata l’a aidé pour les devoirs de physique-chimie. L’atmosphère était conviviale. Je me sentais très bien.
Il était seize heures quand on devait partir. Et à ma grande joie, Gaara devait encore rester quelques temps pour aider Yûka à comprendre ses leçons. J’avais donc Hinata pour moi tout seul.
Nous dîmes au revoir à Jun, et je lui promis de revenir le voir. L’air de rien, je me suis beaucoup attaché à ce petit.
Le trajet du retour était silencieux. J’avais l’impression que Hinata me faisait la tête.
Quand nous arrivions au quartier des affaires, je ne tenais plus.
-D’accord, qu’est-ce qu’il y a ?
Elle hésita un peu, avant de répondre.
-Je suis un peu jalouse.
J’écarquillai les yeux. Quoi ?
-Comment ça ?
-… Ca m’a pris deux heures pour que Jun me parle, et toi tu y arrives en deux secondes ! En plus, j’avais prévu de lui offrir des livres d’architecture pour son anniversaire… je voulais lui faire la surprise… mais encore une fois, tu m’as devancée…
Elle marmonna la fin.

Je ne pus m’empêcher de rire. Quand elle le voulait, Hinata était à croquer.
-S’il m’a parlé aussi facilement c’était surtout parce que toi, tu étais là, j’en suis sûr… C’est pour ça que t’es sortie tout à l’heure ?
Elle ne répondit pas, mais ses sourcils froncés parlaient pour elle.
Je soupirai. Intérieurement, j’étais attendri.
-Jun t’adore, Hinata. Ses yeux s’illuminent dès que tu entres dans la pièce. Quant aux livres, tu pourras toujours lui en offrir d’autres, t’inquiète.
J’avais dit ça d’un ton que je voulais réconfortant. Mais je constatais que je m’adressais à elle comme à un enfant. Cela me rappela le jour où la tornade a détruit la maison au fond de mon jardin.
Elle finit par rire doucement.
-C’était puéril de ma part, hein ? Dit-elle doucement.
Je souris.
-Oui, mais tu l’aimes. Alors c’est normal. Tu as toujours eu cette réaction par rapport aux choses qui te faisaient penser à moi…
Elle rougit violemment.
-Alors toi aussi tu l’as remarqué ?
Sa voix était petite.
-Oui… Je suis un Uchiha, j’ai une vision supérieure à la moyenne.
Elle réagit au quart de tour.
-La mienne est bien meilleure.
Je ris doucement. C’était une vraie Hyuga…

Nous arrivions au parking de l’école vers seize heures trente.
-Sors avec moi Samedi.
J’avais besoin de la confirmation qu’elle était toujours partante pour me donner une seconde chance.
Elle réfléchit un moment.
-D’accord.
-Et cette fois-ci, c’est moi qui conduis.
Elle sourit légèrement.
-Comme tu veux.
Nos regards se croisèrent, et mon cœur se mit à nouveau à donner un concert privé dans ma poitrine. Ses yeux, quand elle me regardait, avaient toujours le don de me faire oublier mon entourage.
Ce fut elle qui rompit le contact.
Je revins à la réalité.
-Je te vois demain !
-A demain Sasuke.

Samedi arriva enfin… J’avais failli attendre…
J’arrivai chez Hinata à sept heures, et dus attendre trente minutes avant qu’elle sorte.
J’eus alors le soupçon qu’elle venait juste de se réveiller. On ne pouvait pas dire qu’elle était quelqu’un du matin…
Elle entra dans ma voiture et me tendis une feuille de papier.
-Bonjour à toi aussi…
Elle sourit.
-Je suis désolée. Salut… Ca vient de mon père.
Ma curiosité fut piquée au vif. Je lui pris la lettre des mains, et la lut.

[i]Sasuke Uchiha,
Je suis désolé pour vos parents, sincèrement. Mais si vous contrarier encore une fois ma fille, je vous aiderai volontiers à aller les rejoindre !
Cordialement,
Hiashi Hyuga[/i]

Alors le vieux connard tenait quand même à sa fille ? Cela me faisait plaisir pour Hinata…
-Il a dit quoi ?
-… Tu l’as pas lu ?
-Non, il m’a dit de juste te la donner.

Je soupirai d’exaspération. S’il aimait sa fille, pourquoi ne pas lui dire ? Je ne comprendrai jamais certains hommes…
-…Il me menace de mort si je te fais encore du mal.
Elle écarquilla les yeux de surprise.
-C’est vrai ?
Je hochai la tête… Je vis qu’elle était confuse par rapport à ça, alors je voulus la distraire un peu.
-T’es prête à y aller ?
Elle redescendit sur terre, et me sourit doucement.

Hinata s’est encore endormi en chemin, comme à son habitude quand on allait loin.
Je fus heureux de voir qu’elle n’a vraiment pas changé, cela me réconfortait dans l’idée que je ne l’avais pas complètement détruite. Je ne savais pas ce que j’aurais fait si ça avait été le cas.
Nous arrivions à destination et je la réveillai.
Elle se réveilla en sursaut et se mit à regarder les environs avec des yeux encore endormis. Elle était adorable !
Puis, elle remarqua au loin les deux poutres géantes qui caractérisaient l’élastique du feu.
-…On est à l’attraction du feu ? Me demanda-t-elle, sans aucune émotion dans la voix.
Je fronçai les sourcils. Ce n’était jamais bon quand j’entendais ce ton.
Je répondis quand même.
-Oui… Je t’avais promis d’être celui à t’emmener ici un jour, tu te rappelles ?
Elle eut un regard triste. J’avais peur de demander.
-Qu’est-ce qu’il y a ?
-Kiba m’a emmenée ici le 27 Décembre dernier…
Elle semblait désolée.
Et la culpabilité me rongea à nouveau. Je commençais à m’y habituer…
-Oh…
Nous restâmes ainsi pendant quelques instants. Avant que je ne décide de ne gâcher ces moments avec elle sous aucun prétexte.
-Mais ça ne veut pas dire qu’on peut plus y aller… Ca t’a plu ?
-…J’ai adoré ! Admit-elle, souriante.
Je me sentais mieux instantanément.
-Alors, allons-y !
Elle m’adressa un de ses magnifiques sourires qui me faisaient toujours fondre, et hocha la tête.

Nous étions tous les deux en haut des poutres. Je devais admettre que c’était plus haut que je l’avais imaginé.
Nous avions décidé de sauter ensemble, et étions actuellement attachés ensemble.
Je n’avais pas trop confiance, mais Hinata était extatique. Je ne voulais, en aucun cas enlever cette joie de ses yeux.
-On saute ? Demanda-t-elle, impatiente.
-… D’accord… A trois.
-Une !
-Deux…
Elle trépignait d’impatience.
-Trois !
Et nous sautions dans le vide.
Je dois l’admettre, la sensation était extraordinaire. Et, à en juger par les cris de joie de Hinata, la sensation était partagée. La chute libre était ma partie préférée…

Nous avons recommencé des dizaines de fois. J’avais eu ma dose au bout de la dix-huitième fois, mais faire plaisir à Hinata était ma priorité. Aujourd’hui, c’était pour elle. Alors je pris mon mal en patience et continuai à sauter avec elle jusqu’à l’heure de déjeuner.
La raison finit enfin par la gagner et nous nous dirigeâmes vers le restaurant de l’auberge situé au creux des montagnes verdoyantes. Il faisait très beau, et cela s’apparentait à l’humeur de Hinata.
J’étais secrètement très fier de moi d’avoir pu lui rendre une partie de la joie que je lui avais enlevée il y a presque deux ans.

Nos commandes arrivèrent assez tôt. Mais Hinata mit son plat de côté.
-J’ai des questions à te poser. Et je voudrais que tu me répondes franchement.
Je ne fus pas surpris… Si nous voulions allez de l’avant, il fallait crever l’abcès.
Je l’imitai donc, et mis mon assiette à ma gauche.
-D’accord. Je t’écoute.
J’étais décidé à ne dire que la vérité, je lui devais au moins ça.
Elle prit une grande inspiration.
-Est-ce que tu es sorti avec Sakura quand on était encore ensemble ?
-Non. Répondis-je instantanément. Je ne suis jamais sorti avec Sakura. Et je ne t’ai jamais trompée.
-Alors pourquoi avoir dit à tes parents que tu sortais avec elle ?
-… Parce que tu es une Hyuga.
Cela parut la surprendre.
-Nos pères se détestaient, et… j’avais peur que le mien me force à te quitter s’il apprend. Pourtant je savais que mon comportement montrait que j’étais en couple, alors je leur ai dit que c’était Sakura.
Je voyais que ça lui faisait mal, mais elle avait l’air de comprendre.
-…Pourquoi tu m’as évitée pendant les trois derniers mois de notre relation.
-Ca, c’était ma propre idiotie…
Je fis une pause et la regardait. Elle attendait la suite.
-J’avais la trouille.
-…………Quoi ?
-Mes sentiments pour toi devenaient de plus en plus intenses. Je n’ai jamais ressenti ça pour personne… Je commençais à me rendre compte que je n’imaginais plus ma vie sans toi, alors j’ai eu peur. Et je me suis éloigné… même si ça n’a fait que nous faire souffrir tous les deux… Quand j’ai dit que toi et moi, c’était pas sérieux, je ne le pensais pas. Rien n’avait autant de valeur à mes yeux que notre relation.
Son visage était dur.
-… Tu as eu la frousse…
-… Oui…

Elle me considéra pendant quelques instants avant de se détendre et de soupirer.
-C’est toi qui m’as envoyé la chanson de Jesse McCartney, l’autre jour ?
-Oui… je voyais que toi et Gaara étiez devenus très proche et ça m’a rendu jaloux…
Elle sourit légèrement à mon admission. Je n’étais pas du genre à admettre que j’étais jaloux.
Elle redevint sérieuse assez tôt.
-Est-ce que tu étais amoureux de Karin ?
Ah. Karin. Cet épisode me rendait extrêmement mal à l’aise. Mais je m’étais promis d’être franc avec elle…
-Non. Jamais.
-… Tu as couché avec elle ?
Je déglutis. Je prenais un grand risque de la perdre en lui dévoilant ça mais…
-Oui. Quand je suis arrivé à Konoha, elle était au pas de ma porte. Et je ne sais pas ce qu’il m’a pris, mais j’ai accepté ses avances… peut-être que c’était parce que j’avais un peu perdu espoir que toi et moi, on se remettrait ensemble.
Je vis une immense peine dans ses yeux. J’avais même cru qu’elle allait pleurer. Mais elle n’en fit rien. Elle serra les poings, prit quelques respirations et me regarda à nouveau.
-Qui d’autre était au courant ?
-Itachi, Ino et Naruto.
Je vis à son expression qu’elle reliait les points dans sa tête.
-C’est alors pour ça qu’Ino te déteste autant ?
Je hochai la tête.
-Et que Naruto t’a agressé à l’hôpital ?
-… Oui.
Elle ne dit plus mot. Et le peur me prit au ventre. Avais-je encore une chance avec elle ?
Elle releva à nouveau la tête.
-… Dis, Sasuke…
-mm ?
-Raconte-moi ce qu’il s’est passé lors du crash.
Cela m’avait surpris. Mais ensuite, je me rendis compte que ce n’était pas si surprenant que ça. C’était à Hinata que je parlais. La bonté incarnée.
Je pris alors une grande inspiration et m’apprêtais à lui dévoiler ce que même Naruto ignorait.
-Ca s’est passé très vite. Il y a eu une grosse secousse, et puis, l’appareil était en chute libre. Itachi et moi étions à l’arrière alors on a pu survivre, mais pour nos parents, c’était trop tard. On n’a même pas pu retrouver leur corps… Quand Itachi a vu que l’avion allait exploser, il m’a entrainé vers la forêt avoisinante. On était assez loin pour ne pas être touché par le souffle de l’explosion.
Pendant trois jours, on a erré dans la forêt. On n’avait rien à manger et rien pour chasser… C’étaient les trois jours les plus longs de ma vie… Au bout du troisième jour, Karin nous a trouvé au bord de la forêt. Elle nous a accueilli chez elle et a pris soin de nous. Quand Itachi a repris ses forces, il m’a ramenés à Kumo.
Et là, je suis entré dans une grosse dépression. Mais Itachi ne m’a pas laissé faire, et a engagé un thérapeute pour me remettre sur pied… Pour tout te dire, c’est en pensant à toi que j’ai pu me ressaisir.
Elle haleta de surprise.
-Quand on a rompu, j’étais dans le même état. Toi au moins, tu arrivais à aller à l’école, mais moi, je me cloitrais dans ma chambre pendant trois mois, jusqu’au jour où mon père me force à reprendre mes études… Bref, quand je me suis remis de la mort de mes parents, Itachi m’a fait suivre des cours accélérés pour rattraper mon retard. Et ensuite, il m’a demandé où je voulais vivre à partir de là. J’avais tout de suite répondu « Konoha ». Je voulais te revoir.
Je conclus ainsi mon récit. Et, sans prévenir, elle se leva, se mit sur mes genoux et me serra fort contre elle.
Cela me prit de cours. Et je mis quelques secondes avant de répondre à son étreinte.

Elle tremblait un peu, signe qu’elle pleurait.
-Je suis tellement désolée pour tes parents, Sasuke !
Cette fille me surprendrait toujours.
J’enfouis mon visage dans son cou.
-Merci. Répondis-je.
Nous restâmes là pendant longtemps, à nous enlacer, sans nous soucier des regards que l’on nous adressait, ni de notre repas qui refroidissait. Nous venions enfin de tout remettre à plat. Nous prenions un nouveau départ… Dieu que j’aimais la serrer dans mes bras.

Il était tard quand nous arrivions chez elle. Hinata s’est encore endormi dans la voiture.
Je la raccompagnai jusqu’à la porte. Arrivé là, elle se tourna vers moi.
-J’ai un truc à t’avouer.
-mm ?
-Quand j’ai appris pour le crash… et que tu avais disparu…
Elle se mit à pleurer. Et je voyais qu’elle avait beaucoup de difficulté à parler.
-Je n’ai pas dormi pendant ces trois jours… j’avais tellement peur que tu sois…
Elle ne put continuer.
Je la pris dans mes bras et caressai son dos. Cette fille m’avait toujours aimé, même quand je ne le méritais pas. Et cela me faisait encore une fois culpabiliser.
-Chut, je vais bien maintenant, et je suis en vie… Je n’irai nulle part, crois-moi.
Je la sentis hocher la tête dans ma poitrine.
-…Je suis tellement désolé pour tout, Hinata !
Elle hocha à nouveau la tête.
-… Je t’aime.
Elle se figea.
C’était la première fois que je le lui disais. Je ne pus empêcher les mots de sortir de ma bouche. Mes sentiments étaient si forts que j’avais l’impression que j’allais exploser si je ne les laissais pas sortir. Je les ai enfouis au fond de moi pendant toutes ces années, mêmes quand nous étions ensemble, mais je ne pouvais plus les ignorer à présent.
Elle se défit de mon étreinte et me fixa, les yeux ronds.
-R-Répète un peu ?
-Je t’aime, Hinata. Réitérai-je avec conviction.
Elle se jeta à nouveau dans mes bras.
Nous restions là pendant quelques minutes, avant qu’elle ne recule, une fois encore.
Elle prit une grande inspiration.
-Je suis prête à faire un essai d’un mois.
-…Quoi ?
-Tu seras en période d’essai pendant un mois, à la suite de laquelle, je verrai si toi et moi, on peut vraiment être ensemble définitivement.
Je n’en croyais pas mes oreilles.
-… Comme dans un stage ? Demandai-je, amusé. Je ne pouvais m’empêcher de l’être, Hinata jouait à la femme d’affaire… ça me plaisait bien.
-Oui.
Je ris un peu… Mais si c’était le seul moyen pour moi de la reconquérir, et de faire en sorte qu’aucun Gaara ou Naruto me l’enlève, alors j’étais prêt à me plier à toutes ses conditions.
-D’accord patronne.
Ce fut son tour de rire.
-Très bien, tu es à l’essai à partir de maintenant.
Je souris de plus belle.
-….Puis-je quand même vous embrasser patronne ?

Elle rougit violemment.
-F-faites !
Je n’attendis pas plus longtemps, et l’embrassai à pleine bouche.
Nos langues vinrent se rencontrer dans un contact fervent et passionné.
Dieu que j’avais hâte d’être à nouveau officiellement en couple avec elle ! Et Dieu que je l’aimais !
Mais je savais que j’avais encore un long chemin avant d’être digne d’être son petit ami. Je prendrai mon mal en patience. Tant qu’elle me permette de l’embrasser, je pourrai tenir.

—Fin du chapitre 11 –



PS : Il reste un dernier!