Deux histoires inspirées de romances guerrières historiques et symboliques:
"la justice et son code" est une adaptation du conte historique du japon féodal sur les 47 rônins.
"les hermines blanches" est inspiré d'un conte historique breton justifiant leurs symboles locaux.
Le clan Kojiro disparut par dissolution le jour même de la proclamation de la république martiale de Konoha. Ce petit clan de 50 samurais ne se mêlait guère de politique et n'a pas participé au conflit opposant les ninjas aux seigneurs féodaux.
Sasaki était cependant détesté par Vautrin le cousin celui que l'on nomma bientot le 2nd Hokage car ce dernier, natif du même village, a toujours reproché à Sasaki d'être né noble.
Lors de la victoire définitive des shinobis, il fût reproché au clan Kojiro son manque de dévouement pour la cause ninja, pour ses "valeurs", les valeurs de Konoha disait-on.
Il fût plus spécifiquement reproché à Sasaki d'avoir vendu des armes à l'ennemi samurai. Le clan Kojiro était en effet expert au maniement du katana et fabriquait lui même ses merveilles meurtrières.
Pour sa prospérité, le clan samurai vendait le produit de son travail à qui voulait l'acheter. Ce clan fût alors dénomé "traitre". Les journaux révolutionnaires, parasités par les services secrets shinobis, firent croire au complot contre Konoha.
Après un procès, où chaque juge était ninja, Sasaki fût condamné à mort, ainsi que ses deux adjoints.
Après l’exécution, les 47 samurais perdirent leurs rangs de noblesse et leurs rentes de privilège. Ils tombèrent dans la misère.
Avec le temps, ces ex samurais déchus, éparpillés dans Konoha, sujets au mépris du peuple admiratif des ninjas, devinrent eux même des mercenaires acceptant des missions ninjas pour survivre.
Certains de ces samurais devenus ninjas fût exceptionnels dans l'accomplissement des assassinats, sabotages, escroqueries et autres crimes que les ninjas appellent "devoir".
Les dirigeants shinobis sont récalcitrants à promouvoir des samurais, mais le temps passait et la crainte, la méfiance et la haine des samurais s’estompaient.
Le village caché de la feuille était fier d'observer que même les nobles samurais s'étaient totalement intégrés à l'économie mercenaire de Konoha.
Les services de communication ne manquaient pas d'annoncer l'admission dans l'administration ninja d'un nouveau ex-samurai, avec pour calcule politique de faire croire que les samurais étaient respectés comme tout autre citoyen de Konoha.
La réalité est que les samurais étaient toujours méprisés et ne servaient dans les administrations ninja que pour la besogne, servant au mieux en secrétariat, alors que leurs prouesses valaient souvent mieux que celles des ninjas de bonne famille, sans éducation ni entrainement.
Cela faisait plus de 15 ans que les samurais avaient abdiqués. Cela faisait 15 ans que les 47 samurais du clan Kojiro vagabondaient et se pliaient aux viles activités ninjas. Mais l'âme d'un samurai ne s'émousse pas plus que les merveilleuses lames du clan Kojiro.
S'ils ne se voyaient plus, les 47 ronins-ninjas se contactaient toujours secrètement par messages papiers, cryptés et cachés.
Les ninjas qui se targuent d'être les maîtres de l'ombre ne l'ont jamais su.
Trois des 47 samurais déchus avaient pu intégrer un dojo de ninja. L'un d'entre eux avait été accepté dans le dojo même du clan Senju, pour faire le ménage dans la cour, à moins de 30 mètres de là où dormait l'oisif Vautrin, cousin du 2nd Hokage.
La cour du dojo avait la couleur uniforme du givre en cet hiver où, en pleine nuit, la porte de la cour fût illégalement ouverte par le ninja de Kojiro. Sous le clair de lune pénétrèrent les 46 autres guerriers de Kojiro.
Pas de garde ni d'alerte dans le fort, les ninjas sont habitués à tuer, pas à protéger. Les 47 ronins n'ont donc pas eu à se cacher, ils ont sorti leurs sabres, sans cacher le fin frottement de l'acier sortant du fourreau, avancèrent d'un pas sûr et tranquille vers les loges privés en laissant la neige craqueter sous leurs pas vengeurs.
Les 47 ninjas renégats avaient cru devoir combattre tout le clan senju pour parvenir à leur fin. En vérité, ils sont entrés dans la chambre de Vautrin sans coup férir, lui ont lancé un tanto pour lui donner une chance de se défendre et Vautrin, se réveillant en recevant seulement le tanto, n'eut pas le temps de l'utiliser. Mal préparé, il fût transpercé sans savoir comment.
Les samurais ne font pas de faux procès lorsqu'ils rendent justice, ils n'annoncent pas les raisons du châtiment car chacun sait de quoi il est coupable.
C'est en quittant le fort aussi calmement qu'ils sont entrés que quelques ninjas, un peu plus alertes que la moyenne, vinrent combattre les samurais. Dans la cour, des volées de sang tachèrent le tapis de flocons blancs.
Il fallût vingt minutes de plus pour que le tocsin sonna. Les samurais avaient rallumé le feu de leur forge pour y fondre leurs fidèles katana, afin que personne n'utilise leurs armes après eux. Ils se rendirent lorsqu'on vint les chercher. Ils furent condamnés à la prison à perpétuité.
Leur dernier coup d'éclat fût de s'être ouvert le ventre, chacun dans sa cellule, avec une arme qu'ils avaient pu cacher sur eux.
Ce conte est l'un des rare que les shinobis n'ont pu faire disparaitre de l'histoire, malgré leur humiliation, car la grandeur de la vengeance des 47 ronins avait trop brillé pour cette sombre époque qu'est le régime ninja de Konoha.
Les samurais peuvent mourir, mais leur code d'honneur est éternel, les shinobis ne l'ont appris que trop tard.
-La raison des hermines blanches
Tout le monde ici a appris l'histoire de ce seigneur féodal que l'on disait fou. Ce seigneur guerrier qui a monté son cheval et chargé tout seul, sans même avoir revêtu son armure, contre l'armée de ninjas venu mettre à exécution l'expropriation du seigneur de ses terres et de son manoir.
Il est mort stupidement nous dit-on. Cet enseignement est censé nous apprendre que les seules techniques efficaces, lorsque le rapport de force est déséquilibré, sont la fourberie et la traitrise qu'utilisent les ninjas.
Les ninjas, dans leurs délires, ont reniés les enseignements de nos aïeux. Ainsi nos profs autoproclamés sont incapable de connaitre la raison qui a poussé le seigneur a s'engager dans un combat qu'il ne pouvait gagner. Les samurais avaient pour parfaitement expliqués cela dans cette légende, dont on ne sait que trop qu'elle a vraiment existé:
Les hermines blanches, de toutes les créatures sacrés, sont les seules à avoir choisi, acquis, et maitrisé la voie du samurai. De tous les animaux mystiques, ils sont aussi les seuls à n'avoir jamais répondu aux invocations des ninjas.
Avant que ne vienne la révolte parricide des shinobis contre les samurais, les hermines blanches partageaient les terres de Konoha avec les autres guerriers. Ils vivaient en paix avec les autres créatures et en harmonie avec la nature.
Le démon renard à neuf queues dit Kyuubi était alors apparu dans la région.
Les hermines blanches livraient systématiquement le combat contre Kyuubi lorsqu'il se présentait sur leurs terre, ils n'ont jamais vaincu Kyuubi, mais l'ont maintes fois repoussé. Les samurais humains, dans leur puissance déjà déclinante, n'avaient ni les moyens ni la volonté de soutenir les hermines blanches.
Le vice des ninja contemporains touchait en fait déjà les samurais de l'époque. Ceux-ci ne s'entretenaient pas autant que les hermines blanches, qui prêtaient une attention particulière à leur apparence, à leur exemplarité, au modèle de vertu qu'elles devaient inspirer dans le cœur fragile des hommes.
Ce mode de vie si harmonieux était aussi très prenant, avant la bataille, l'hermine blanche se préparait pendant des heures, se coiffait, s'habillait, s'échauffait et surtout nettoyait consciencieusement sa magnifique fourrure blanche qui faisait son nom et dont elle était si fière.
Kyuubi, dont l'esprit pernicieux est celui des ninjas, avait su profiter de cette élégance qu'il voyait comme une faille. Il s'attaqua bientôt aux hermines par traitrise, par surprise, par lâcheté, afin de contraindre les hermines à abandonner le confort et la douceur de vie qui était la leur.
Les hermines blanches n'en ont jamais pour autant perdu leur sérénité.
Le démon renard prit un jour en embuscade l’héritière du clan des hermines blanches lors de sa méditation quotidienne sous un cerisier, à la belle saison.
La jeune hermine blanche, seule dans son recueillement, n'eut d'autre choix que de fuir, et tînt la distance malgré la vitesse de Kyuubi de longues minutes durant. Le stratagème du renard fît pourtant effet car ce vulgaire démon avait poussé l'hermine jusqu'à une rivière boueuse qui aurait largement ralenti l'hermine. Arrivée à ce torrent de boue et de vase, l'hermine s’arrêta net. Elle se retourna vers son agresseur, dégaina son katana et se mis en garde.
Kyuubi s’arrêta en face de la courageuse hermine prête à combattre seule et poussa son ignoble ricanement à la face implacable de l'hermine.
-Stupide hermine, tu me fuis car tu sais que tu n'as aucune chance contre moi. Pourquoi ne pas tenter ta chance en continuant la fuite dans la vase? Lui cracha le démon renard à neuf queues.
-Pour sûr, je serai encore plus rapide que toi dans le marécage , mais je ne salirai pas ma parure devant toi, ni à cause de toi.
"Plutôt la mort que la souillure"
Ainsi mourût l’héritière du clan des hermines blanches. Cette mort renforça largement la détermination des hermines contre les démons à Konoha.
Les samurais ont ensuite repris cette devise et cette vertu que les ninjas de Konoha ne peuvent comprendre dans leur infecte paradigme.
Cette histoire fait pourtant encore son effet et brille par son héroïsme, personne ne le comprend, alor les plus bêtes en ricanent.
Pour eux ce comportement est une insanité, mais parfois encore on lance bravement dans certaines régions de Konoha:
"Plutôt la mort que la souillure"
Ces deux histoires symboliques de leur temps et très éloignées géographiquement ont en commun d'afficher des qualités morales aujourd'hui disparues et méprisées, à l'époque, héroïques.