Les fables d'une époque passée


Fanfiction Naruto écrite par Shinryu (Recueil de Shinryu)
Publiée le 18/01/2014 sur The Way Of Naruto



Conte se présentant comme une affaire policière adapté du film "Rashomon" d'Akira Kurosawa.

NOTE IMPORTANTE: Cette histoire dispense d'une morale philosophique qui n’intéressera pas les personnes les plus jeunes
(disons -de 14ans) et contient par contre des propos, des idées, et des faits qui peuvent les choquer.




Chapitre 2: Le shinobi, l'épouse et le brigand



La "Porte de Konoha" est un hameau de la province de Konoha. Cette terre dépourvue, tant culturellement que matériellement, et isolée, s'appelle dans la langue locale "Konohamon".
Ces villageois ne connaissent que la famine, les intempéries et la barbarie. La préfecture ne comptait que 2 shinobis, dont le préfet lui même.
Cependant un événement a rendu Konohamon célèbre même au village caché de la feuille. Je vais vous raconter cette histoire.



Il y a fort longtemps un shinobi de bonne famille de Konoha traversa "la porte de Konoha" avec sa récente épouse pour passer ses noces à Kiri.
Le shinobi fût retrouvé mort, poignardé d'un kunai qui n'a pas été retrouvé, deux katanas au sol, une corde a proximité et sa femme disparue.
Les villageois soupçonnèrent immédiatement le bandit local d'avoir commis ce méfait et le capturèrent pour le livrer au préfet. Le brigand était sans doute le seul dans les environs à avoir pu tuer un shinobi, car il avait lui même reçu cette formation.
Le préfet l’auditionna et le jugea sur place. Le brigand avoua le crime comme ceci:



"Oui, j'ai tué le shinobi. Je l'ai rencontré en forêt sur le chemin qui mène à Kiri. Je me reposais à l'ombre des arbres après être revenu de la pêche et n'avais nullement l'intention de les attaquer lorsque j'ai levé les yeux sur le visage de la femme. Vêtue comme à un mariage, le teint radieux et dans la fleur de l'age, tout en elle me brulait de désir.
J'ai donc projeté de la prendre et planifié de piéger le shinobi. j'ai trouvé un prétexte pour les attirer hors du chemin. Dans le dos et par surprise j'ai assommé le shinobi. Je l'ai attaché à un arbre avec ma corde de pêche et j'ai violé son épouse. Plus le viol durait, moins elle résistait. Je n'avais aucune autre intention. Le shinobi fût facile à piéger et sa femme, qui opposa bien peu de résistance dès le début, se laissait totalement faire à la fin.
En fait, elle a aimé. Plus elle m'aimait, moins elle en devenait intéressante, une femme comme une autre finalement.
Quand j’eus fini, le shinobi était amorphe, trop honteux d'avoir assisté impuissant au viol. Je m’apprêtais à partir lorsque la femme me couru après, elle me disait qu'elle était prise entre deux homme mais qu'elle ne pouvait appartenir qu'à un seul. Elle disait qu'on devait se battre en duel, le shinobi et moi, afin de déterminer qui serait son époux. Un duel à mort car elle ne pouvait accepter qu'une autre personne que son mari ait connaissance de son viol.
J'ai donc détaché le shinobi, lui ai remis son katana, et dégainé le mien. Ce shinobi était un bon guerrier, le combat fût serré. Mais avec une botte secrète de mon cru, je l'ai vaincu par un lancé de kunai bien placé dans un point vital. Je me suis rendu compte ensuite que la scélérate en avait profité pour fuir, je suis reparti me reposer jusqu'à ce qu'une trentaine de vos villageois armés de fourches et de lances vinrent me chercher."



Devant ces aveux, correspondants aux faits, le préfet le déclara coupable et le condamna à la peine capitale. L’exécution fût faite par pendaison, coutume barbare locale, dès le lendemain. L'affaire ne fût close qu'une courte durée car la femme fût retrouvée quelques jours plus tard dans un temple abandonné. Elle semblait prier et n'avoir pas bougé depuis le viol. A la vue des promeneurs elle s'était mise à pleurer, à crier et a les empêcher de lui porter secours. Il avait fallu appeler des gardes pour la ramener à un foyer temporaire et l'alimenter. Le ninja adjoint du préfet qui allait s’enquérir de la santé de la veuve fût surpris des événements qu'elle lui relata. Les voici:



"Nous venions tout juste de nous marier et allions passer nos noces à Kiri pour y rencontrer ma famille.
Dans le trajet laborieux de cette région, un homme hideux, un brigand nous a suivi. Arrivés en pleine forêt, il s'est révélé à nous et a trouvé prétexte pour nous emmener hors du chemin. De là il a assommé mon tendre mari et l'a ligoté ; il m'a ensuite violé pendant un moment qui semblait interminable. Son forfait accompli il m'a abandonné mourante au sol et a détaché mon mari. Enfin, il est parti comme si de rien n'était. Mon époux ne bougeait plus du tout, je me suis trainé jusqu'à lui et j'ai tenté de le prendre dans mes bras pour être rassurée. D'abord il resta froid. Peu à peu son regard me transperçait et son visage se durcit. Il me fît toutes sortes de reproches, de ne pas avoir tenter de fuir, de ne pas m'être défendue suffisamment. Je pleurais, ma tête tournait.
Il sortit son katana en m'insultant, plaçant la lame à mon cou, il me disait indigne de lui, je m'évanouissais.
La dernière chose dont je me souvienne est de m'être emparé par instinct du kunai qu'il portait à la ceinture. Après je ne sais plus
et ne veux pas me souvenir..."



Le témoignage fût rapporté au préfet alors fortement gêné. La femme s'accusait presque explicitement du meurtre pour lequel à été condamné à mort le brigand, qui lui même avait avoué le meurtre. Son inquiétude se concrétisa une semaine plus tard.
En effet, l'ensemble des dossiers de condamnations lourdes sont transmises au Village de Konoha, la capitale, pour contrôler la bonne justice exercée en province. Devant les témoignages d'aveux contradictoires, la Cour Martiale d'Appel se saisissait du dossier. Trois juges furent nommés, dont le président, un certain Orochimaru, commanda l'instruction. Il envoya sur place sa disciple Anko pour faire la lumière sur cette affaire.
Arrivée à Konohamon, Anko décida d'interroger le troisième et dernier témoin du crime: le shinobi assassiné lui-même. Anko était en effet adepte de la nécromancie. Elle ne pouvait certes pas ramener les morts, mais était capable d'appeler dans son corps, pour une courte durée, l'esprit des défunts.
Tout le village assista à la réalisation de ce jutsu. Le shinobi, à travers Anko révéla donc sa mort ainsi:



"Mon épouse et moi même faisions cet heureux voyage vers sa famille à Kiri lorsqu'un homme, quoique laid, semblait dans la nécessite et trouva un prétexte pour nous écarter du chemin. Par charité je l'ai suivi et je ne sais comment, il a réussi à me prendre par surprise et avec je ne sais quelle arme, m’assomma. En reprenant conscience, je me trouvais attaché à un arbre et non loin, le brigand violait ma femme. Cette garce ne se défendait même pas. Le crime achevé, le brigand s’apprêtait à partir lorsque ma femme se leva avec vivacité, et hurla au brigand de m'achever ; elle lui jura fidélité s'il acceptait mais il continuait son chemin comme s'il n'entendait pas. Elle me détacha alors et m'ordonna de la venger. En effet l'honneur m'ordonnait de la venger, de me venger.
Je me suis pressé de rejoindre le brigand, l'ai exhorté à sortir son katana pour se défendre. Finalement, il dégaina son katana en tremblant et d'une technique je le désarmai. il prit la fuite comme une gazelle fuit le lion. Ma femme riait. elle se moquait de moi, disait que j’avais été ridicule, d'avoir été assommé par un voyou, puis de n'avoir pas pu rendre justice en le tuant. Elle parti en m'abandonnant comme cela, en riant.
Éprouvé par tant de honte, je me mis à genou, je sortis mon kunai, et repris ma dignité dans la mort."



Anko revenue à elle n'en revenait pas d'avoir entendu cela. Le troisième témoin était le troisième à affirmer être responsable de l'affaire: la mort du shinobi, qui ne semblait plus être un meurtre mais un suicide.
Anko continua pendant deux mois son instruction, cherchant de plus amples preuves matérielles. Les factures de l'instruction s'accumulaient, le prix en devenait si déraisonnable qu'Orochimaru, président de l'affaire, ordonna la clôture de l'instruction et rappela Anko au Village de Konoha.
Elle fût entendue pour son rapport et ses conclusions en audience. Elle était embarrassée de n'avoir aucune conclusion à formuler.
Les trois juges furent sommés de délibérer. L'affaire faisait un tel bruit dans la capitale que le délibéré se fît en assemblée plénière à la Cour Martiale.
Anko retransmit tous les éléments de l'affaire au président Orochimaru, au coté de ses juges assesseurs, et devant l'assistance de tous les juges de la cour.
Aucun des deux juges assesseurs n'osaient se prononcer. En fait, ils n'osaient prononcer le moindre mot. Orochimaru les observa amusé, tranquillement. Après un long silence gênant pour tous et agréable à Orochimaru, ce dernier pris la parole:



"Chers juges, vous n'êtes pas dignes de juger. Anko, ma disciple, n'es tu pas digne de moi? L'instruction aurait dû être close dès le troisième témoignage et les trois témoignages se suffisent à révéler la vérité.

Cette histoire révèle une vérité sur l’âme humaine, et qui connait cette vérité peut savoir ce qui s'est passé précisément."

Orochimaru ne perdit pas plus de temps, il rédigea le jugement seul et en silence, se leva, et remis le jugement au troisième Hokage en mains propres, sans jamais dire ce qu'il savait.
Les jugements de la Cour Martiale ne sont pas publics.



De la trame que j'ai repris du film, j'en ai retiré les derniers témoignages qui mènent directement à la découverte de la vérité dans l'affaire.
Je trouve que ces témoignages sont de trop. Il me semble que connaitre la vérité sur les événements nuisent au propos essentiel du conte:
le questionnement sur l'importance de la vérité et sur son caractère absolu.