La perte


Fanfiction Naruto écrite par Shiori (Recueil de Shiori)
Publiée le 21/12/2013 sur The Way Of Naruto



Bonne lecture!


Chapitre 1: La chute



Le noir est vraiment effrayant...

C'est ce que je pense en regardant le plafond. Enfin, je crois. Je suis en position couché alors à moins que j’aie acquéri la capacité de lutter contre la gravité en même temps que j'ai perdu mes yeux. Si c'est le cas, je devrais bientôt crevé asphyxié dans l'espace. Ce serait bien, ça mettrait fin à cette vie de merde.

Tout à commencer juste après l'examen chunnin. Le Son et Suna ont attaqué par surprise. Je me suis battu contre ce psychopathe de Gaara. Alors que je l'avais enfin mis à terre, qu'il s'en allait vers son village, Kabuto est arrivé. J'avais à peine la force de relever la tête et il m'a plaqué au sol. C'est alors que j'ai perdu conscience. Et, lorsque je me suis réveillé, il n'y avait que du noir. On m'a annoncé qu'on m'avait crevé les yeux. Quelques jours plus tard, j'ai été convoqué par le conseil du village. Vous ne pouvez plus être un ninja qu'ils m'ont dit. Mais le pire était à venir. La réaction des gens qui m'entouraient... de Sakura...

- Naruto, déjà que tu étais nul, maintenant tu es aveugle! T'es vraiment pas croyable!

À Hinata...

- Naruto, tu sais, je t'ai toujours admiré pour ta grande détermination. Mais, parfois, ce n'est pas assez. Tu devrais te reposer.

Quasiment aucun n'a conservé la même attitude envers moi. C'est atroce...

- Naruto, qu'est-ce que tu fais là? Sérieux, tu devrais arrêter de te laisser traîner partout, ronchonne la voix de Shikamaru.

J'étais dehors? Et merde.

- Je t'ai apporté tes ramens de chez Ichiraku, continue-t-il.

- Merci...

Shikamaru fait parti des rares personnes qui me parlent encore. Ce qui est bizarre puisque avant on ne se parlait pas tant que ça. Il y a Neji aussi. Et ça c'était troooop bizarre. Je sais pas si c'est la raclée que je lui ai mise pendant l'examen, mais il me respecte quasiment comme un frère... Enfin, le respect de Neji c'est genre je te salue et je ne te parle pas comme si t'étais une grosse merde.

J'entends des bruits de pas. Quelqu'un arrive près de moi et s'assoit.

- Je n'arrive pas à croire que tu sois tombé si bas. Tu n'es vraiment qu’une poule mouillée finalement, hein, Naruto?

- Ta gueule Sas'gai!

- Oh, mais c'est celui qui n'ose même pas demeurer ninja après avoir perdu la vue qui remet en cause mon orientation sexuelle... persiffle-t-il.

Je serre les dents.

- Ce n'est pas comme si j'avais vraiment eu le choix. Le conseil du village m'a interdit de demeurer Ninja.

Il éclate de rire et j'entends un bruit sourd, comme s'il s'était jeté au sol.

- Je n'arrive pas à croire que c'est le type qui a crié au visage du Sandaime pour avoir de plus hautes missions qui me dit ça aujourd'hui ! Aller, salut, cervelle de piaffe débile.

Des bruits de pas qui s'éloignent, puis plus rien. Je sors mes ramens, je me mets la main dans la soupe parce que je ne vois rien, j'essaie de séparer les baguettes mais je les casse en deux, tout va bien, ma vie est merveilleuse et j'aime les poneys qui chient des arcs-en-ciel. Je finis par manger avec les mains, c'est dégueulasse, m'en parler pas.

- Oh, mais c'est le gosse de l'examen Chunin ! Bonjour... euh...

Oh non, c'est la folle de la deuxième partie. Je fais semblant de ne pas la voir. Bah pas vraiment parce que je ne la vois pas mais... vous m'avez compris!

- Euh... comment tu t'appelles déjà?

- Naruto... finis-je par répondre.

- Ah, oui, Naruto. T'as l'air d'avoir des problèmes, tu veux que je t'aide?

- Non.

Bon, je dois sûrement déduire qu'elle ne m'a pas écouté parce que la seconde d'après j'entends:

- Fais ahhh!

J'obéis plus ou moins volontairement... Bon, disons-le clairement, elle m'a ouvert la bouche pour me mettre les baguettes et des nouilles dans la gueule.

- Mhmmmhmmh.

Tout ce qu'un humain peut dire dans cette situation. Sérieusement. Quand elle a fini de me donner la béquée... ou de me gaver c'est comme vous voulez... elle s'en va en disant:

- Demande si tu veux encore de l'aide!

Non, jamais. de. ma. vie. Cette fille est folle. Définitivement. Totalement. Irrévocablement.

Quelques jours passent, uniquement marqués par les pointes de Sasuke, l'indifférence du monde en général et quelques conversations avec Shikamaru et Neji.

- Vous savez, le vieux, j'ai toujours cru qu'avec ma détermination, je pourrais devenir Hokage. Comme vous. Mais, parfois, c'est dur de toujours le croire...

- Naruto, pourquoi tu parles à un arbre? La tombe du sandaime est de l'autre côté...

- Oh, bonjour, Kakashi-sensei.

- Bonjour, Naruto. Comment ça va ces derniers temps?

- Bof...

Il n'ajoute rien. Il n'y a rien à ajouter de toute façon. Je l'entends se relever.

- Bon, il faut que j'y aille, je vais être en retard.

Bon, à mon avis, il est déjà en retard, mais je me contente de le saluer.

- Prend soin de toi Naruto.

- Hummpf.

Je reste quelques secondes et commence à marcher. Tout à coup, je perds pied et tombe dans l'eau. En tâtonnant un peu, je réalise que j'étais en train de marcher sur le quai. Et merde. On pourrait croire qu'après quelques semaines, je me serais habitué à mon état, je serais plus prudent. Alors pourquoi je continue à faire des conneries comme ça? Je me sors de l'eau en grommelant.

- Salut, le gosse, s'exclame joyeusement

- L'ermite pas net, vous êtes toujours dans le coin...

- On dirait que tu n'es pas content de me revoir... Après tout ce que j'ai fait pour toi, tu pourrais être plus content, morveux!

Et sur ces paroles sages et dignes d'un Sennin, il essaya de me noyer.

Quelques minutes plus tard, alors qu'il s'est calmé et que je tente de reprendre mon souffle, il me déclare:

- Le môme, on m'a raconté ce qui t'es arrivé.

- Et alors? Ce ne sont que des ragots de mémés qui s'ennuient. Quand bien même serait-ce la réalité, ça ne vous regarde pas.

- ... écoute le môme. Je ne te dirais pas que je comprends ta douleur. Elle n'appartient qu'à toi. En vérité, je venais te demander un service.

Je reste silencieux. Quel service? À quoi puis-je bien servir si je ne peux même pas être un ninja ? Une douleur horrible m'enserre la poitrine et je serre les dents.

- Je m'apprête à partir en voyage. Je veux retrouver quelqu'un.

Je ricane dans ma barbe. J'espère qu'il a un échantillon d'odeur, parce que sinon ce n'est certainement pas moi qui vais le trouver.

- C'est une femme, une très jolie femme.

Quand bien même elle serait aussi radieuse que le soleil, je ne pourrais pas la voir. Pas la peine de tourner le couteau dans la plaie.

- Tu vois, elle et moi nous sommes des amis d'enfance. Mais ça fait des années que je ne l'ai pas vue. Tu sais, elle m'avait bien tapé dans l'œil à l'époque. Et sur la gueule aussi ! Ahan. Mais, tu sais...

Je reste à l'écouter sans bouger. Je ne sais pas pourquoi il me sort ce discours de vieillard sénile qui se remémore ses vieilles années, mais il a intérêt à avoir une bonne raison.

- Et en quoi ça me concerne.

Il prend une pause, puis recommence:

- Je ne sais pas ce qui se passe avec toi, gamin. Je veux bien croire que tu as perdu ta vue. Je veux bien croire que tu as perdu ton titre de ninja. Mais où est passé ta flamme ? Tu es le gamin le plus flamboyant, le plus imprévisible que je connaisse ! Et maintenant tu agis comme une mauviette qui a perdu toute motivation! Ressaisie toi un peu espèce de mauviette!

Je me sens alors bouillonner. C'est une sensation proche de celle que j'ai ressenti lorsque Zabuza s'est détourné du Haku fraîchement mort, le couvrant du titre d'arme. La même que j'ai ressenti lorsque Sasuke a failli abandonner dans la forêt de la mort. Qui m'a fait me démener contre un Gaara défaitiste et sanguinaire. Je me relève, tremblant maintenant de rage.

- Elle est enterrée, cette flamme! Le destin c'est bien chargé de le faire, il l'a littéralement englouti sous des litres de déveine! Comment voulez-vous que je continue à flamboyer ainsi après tout ça? Hein? Dites-moi comment allumer une eau dense et noire! Dites-moi comment la franchir sans s'y mouiller, sans y sombrer! Quand bien même je demeurerais une mauviette, ça n'a plus d'importance. Où est le besoin d'avoir du courage quand tout ce qu'on peut faire c'est rester à la maison à se morfondre et en essayant de croire à un mauvais rêve?

Le silence me répond, aussi épais et sombre que mon champ de vision. Soudain, sans que je m'y attende, je me retrouve sans aucune prise au sol. J'en déduis que quelqu'un m'a soulevé du sol. Je hurle au meurtre, loin d'apprécier.

- Lâchez-moi! Lâchez-moi je vous dis! Ramenez-moi à terre! Vous n'avez aucun droit de faire ça! Je vous jure que vous allez me le payer cher!

Je me retrouve alors à planer dans les airs. Je le sais parce que je peux entendre le vent qui siffle dans mes oreilles. Puis, je sens mon corps qui entre violemment en contact avec une surface liquide. On m'a jeté dans le lac. L'air s'échappe doucement de ma bouche sous la forme de bulles, je peux encore le deviner. Je tends la main, mais ne crève pas la surface. Je panique alors et essaie de nager. J'effleure de l'air du bout des doigts et redouble alors d'effort. Soudain, je peux prendre une grande bouffée d'air, une bouffée libératrice et salvatrice. Je respire, encore et encore, me délectant de la sensation.

- ET ALORS? Peut-être, oui, qu'on ne peut pas allumer un feu sur de l'eau! Peut-être, oui, qu'il est difficile de rester brave et courageux quand on espère plus rien et que personne n'espère plus rien de nous. ET ALORS? On peut toujours crever la surface! Allumer notre flamme au-dessus! Le courage n'est pas une question de reconnaissance! C’est une qualité irremplaçable! Demain, tu viens avec moi chercher cette personne! Jusqu'à là, je vais t'entraîner jusqu'à ce que tu te décides à bouger ton cul ! Certes, ta cécité va être un obstacle! ET ALORS ? On va le franchir comme un mur de paille. Demain, tu vas m'attendre à l'entrée du village, avec ton sac et on part, à la première heure. Compris?

Sur ce, je l'entends tourner les talons et s'éloigner. Un léger sourire fend mes lèvres. En effet, il n'essaie pas du tout de comprendre ma douleur. J'éclate de rire en plein milieu du lac, comme un débile profond et nage vers ce que je crois être le rivage. Qu'est-ce que je viens bien pouvoir amener pour ce voyage?



Naruto restera-t-il ainsi aveugle, non seulement physiquement, mais mentalement? L'espoir lui est-il encore permis? Ce voyage le changera-t-il? Les réponses, dans les chapitres à venir.